Eclaircie
Chapitre IV : Giboulées
Auteur : Lojie
Avertissement : Life Suuuuuuuucks !
Note de l'Auteur : Et voili voilà le troisième chapitre, j'y parle un tout petit plus de Bosco que de Susan mais la tendance s'inversera dans le quatrième ;o) Continuez d'envoyer des rivious ! Ca motive pour écrire et en ce moment j'ai un peu besoin !
²²² ²²² ²²²
Carlos vint se rasseoir à la table où était avachi Bosco, l'air renfrogné. Alex et Ty continuaient de danser au milieu d'autres couples. Le policier les observait avec une curieuse lueur dans son regard. L'ambulancier l'avait bien remarqué. Il se gardait pour le moment de parler de sa petite discussion avec Abby. La chanson Angie des Rolling Stones emplissait la salle des tons lancinants de Mike Jagger. Les corps collés d'Alex et Ty se mouvaient doucement au rythme des notes nostalgiques.
" _Ils sont bien ensemble, " commenta brièvement Carlos en parlant d'Alex et Ty. " C'est cool qu'ils se soient trouvés. "
" _C'est vrai, " rétorqua sèchement Bosco, le regard toujours fixé sur eux.
" _J'aimerais bien moi aussi trouver une Alex qui me corresponde, " renchérit Carlos. " Je crois que je ne suis jamais tombé amoureux pour l'instant. J'ai déjà crû l'être mais je ne l'ai jamais été réellement. Et toi ? "
L'ambulancier ne pouvait décoller un large sourire de ses lèvres. Mais Bosco ne le regardait pas. Le policier soupira, comme si donner une réponse lui coûtait. Finalement, il détacha son regard du couple et se retourna vers Carlos :
" _Et bah t'as bien de la chance car c'est la pire chose qui puisse arriver à un homme ! " S'exclama-t-il amer.
" _T'en es sûr ? "
Bosco redevint silencieux. Il ne savait pas. Il ne savait plus rien. Susan avait chamboulé toute sa vie comme aucune femme ne l'avait encore jamais fait, même Nicole... Et pourtant, il n'avait passé qu'une nuit avec elle, ce n'était pas comme s'il sortait d'une longue histoire. Mais ces quelques heures lui avaient fait connaître des sentiments encore inconnus pour lui. A cause d'elle, il était devenu brusquement sentimental, il pleurait presque devant Titanic et s'était mis à écouter Barbra Streisand.
" _Non, " répondit-il finalement. " Mais tomber amoureux, ça a des bons comme des mauvais côtés. "
Et puis depuis quand parlait-il de sentiments avec Carlos ? Surtout avec lui ! Le mec le plus insensible de tout le cinquante-cinquième !
" _De qui t'es tombé amoureux ? " Demanda-t-il avec curiosité.
" _Une femme que tu connais pas, " rétorqua le policier maussade.
" _Pourtant je croyais la connaître, " renchérit Carlos avec malice. Bosco le fixa avec suspicion. Il n'aurait quand même pas oser appuyer sur la touche bis du téléphone ? " Je pensais que c'était Susan. "
" _Espèce de salaud ! " S'énerva aussitôt Bosco en agrippant l'ambulancier par le col de sa chemise. Il lui écrasa la joue contre la table. " Comment tu connais Susan ? "
" _Lâche-moi Bosco... " Le supplia Carlos essoufflé. " Je vais tout t'expliquer mais là on est en train de se faire remarquer, alors lâche-moi... "
Le policier obtempéra à regret. Son acolyte reprit calmement son souffle sous les regards étonnés des gens des tables voisines. Les réactions de Bosco étaient souvent assez impressionnantes par leur soudaineté et il fallait en avoir l'habitude pour ne plus s'en étonner.
" _Le téléphone a sonné après que tu sois parti, alors j'ai répondu, " expliqua tout simplement Carlos en frottant sa joue endolorie.
" _Pourquoi tu ne m'as pas prévenu au lieu de décrocher à ma place ? " Demanda Bosco avec suspicion. Carlos lui adressa un sourire narquois.
" _Par... curiosité, " rétorqua-t-il. " J'ai eu une certaine Abby au téléphone, elle a dit que ce que tu avais fait à Susan était dégueulasse et que si tu cherchais à le revoir juste pour recommencer à lui faire du mal, t'aurais à t'expliquer avec elle. Elle avait pas l'air commode mais incroyablement sexy cette fille ! "
" _Et tu n'as pas eu Susan ? "
" _Non- "
" _Cette Abby a dit quelque chose d'autres ? "
" _Euh... non- "
" _ Tu n'as rien entendu derrière elle, comme si quelqu'un d'autre écoutait votre conversation ? "
" _Hé mais c'est quoi toutes ces questions ! " S'exclama Carlos qui n'avait pas réussi à aligner plus de trois mots depuis le début sans être interrompu. " T'as vraiment l'air accro à cette fille ! "
" _Tu crois ? " Demanda Bosco visiblement inquiet. " J'ai vraiment l'air accroché ? Ca se voit tant que ça ? "
" _Arrêtes de me poser des questions ! " S'énerva Carlos exaspéré. " T'as pas l'air, tu es raide dingue d'elle ! Depuis que t'es rentré de Chicago, Faith se fait un souci pas possible à propos de toi, on a l'impression que tu vas te jeter sous une trame de métro à chaque instant ! C'est parce que tu faisais pitié à voir que Ty t'as invité ce soir ! "
Bosco était complètement abasourdi, comme si l'on venait de lui annoncer l'invraisemblable. Il était assis sur sa chaise, incapable d'articuler un son ou de faire un geste. Carlos préféra l'ignorer et partit au bar accoster une brune aux longues jambes assise sur un tabouret.
²²²
Susan enfila sa blouse blanche sans motivation. Elle passa son stéthoscope autour de son cou et referma doucement la porte de son casier. La veille, elle s'était endormie sur son canapé. Le matin, elle s'était aperçue qu'on l'avait recouvert d'une couverture pour qu'elle n'attrape pas froid. Susan savait que cette bonne intention venait d'Abby, mais qu'aurait-elle donné pour que cette intention vienne de cet homme qu'elle ne parvenait plus à oublier, si seulement il était resté...
Surprise dans ses songes, Susan sursauta en entendant la porte d'entrée de la salle des casiers s'ouvrir. Elle se retourna vivement et reconnut Abby sur le pas de la porte. Celle-ci semblait hésiter :
" _Je peux te parler ? " Demanda-t-elle en refermant derrière elle.
" _Qu'est-ce qui se passe ? " Susan noua distraitement un élastique dans ses cheveux.
" _Le policier a téléphoné hier. "
La docteur cassa l'élastique et resta un instant bouche bée.
" _Maurice ? " Demanda-t-elle avec une tête d'ahurie.
" _Oui, " confirma Abby un peu nerveuse.
" _Qu'est-ce qu'il a dit ? " S'exclama aussitôt Susan, prenant enfin réellement conscience de ce qu'avait dit l'infirmière.
" _Rien, quand il n'a pas reconnu ta voix, il a raccroché, " expliqua Abby. " Alors j'ai téléphone au numéro où il avait appelé et je suis tombée sur un certain Carlos. Apparemment, ils devaient être dans une sorte de bar ou quelque chose dans le genre, c'est un de ses amis et j'ai parlé avec lui. "
" _De quoi ? "
" _Il a surtout essayé de me draguer par téléphone cet idiot ! " Soupira-t-elle. " Et c'est moi qui ai vraiment parlé en fait. Je lui ai dis de dire à Maurice que s'il voulait seulement te revoir pour te refaire du mal, qu'il s'abstienne. J'ai bien fait ou pas ? "
Susan ne répondit pas et sembla pensive un instant. Il lui avait téléphoné, il ne l'avait pas oublié. Peut-être se sentait-il honteux d'être parti ainsi de chez elle ? Peut-être voulait-il la revoir ? Revenir ? Sans se préoccuper de donner une réponse à l'infirmière, elle sortit un peu hagarde de la salle des casiers.
²²²
La voiture de police roulait en silence dans les rues délabrées de New-York. Le jour se levait à peine et la rosée du matin avait humidifié l'air. Les arbres dénudés avaient affronté les premiers gels de fin novembre et les gens ne pouvaient faire leur jogging sans les indispensables bonnets, écharpes et baladeurs. La journée s'annonçait calme, comme tous les matins... Mais dans les quartiers chauds du cinquante-cinquième district, la routine n'était qu'un mirage et personne ne pouvait prévoir avec certitude les événements qui allaient se déchaîner durant la journée.
Pour une fois, Faith était au volant, Bosco avait préféré s'avachir dans le siège passager, perdu dans de sombres pensés comme à son habitude ces derniers temps. La policière commençait à ne plus supporter son attitude, elle le cachait tant bien que mal et voulait que cela ne rejaillisse pas sur le travail, mais cela l'horripilait au plus haut point. Pourtant Bosco se confiait facilement à elle.. Faith n'arrivait pas à trouver le problème.
" _Alors ? Ta soirée d'hier avec Ty et Carlos c'était comment ? " Demanda-t-elle.
" _A chier. "
Au moins, ça avait le mérite d'être clair. Mais Faith ne pouvait plus tenir. Il fallait que cette situation cesse ! Ils n'étaient pas que de simples collègues, ils étaient aussi amis. Mais pas le copain que l'on invite gentiment à venir manger chez soi de temps en temps, non, eux c'était à la vie à la mort. Ils savaient par un simple coup d'œil quand l'autre n'allait pas. Ils avaient besoin l'un de l'autre.
" _Et à part ça ? " Il ne répondit pas et continuait de fixer la rue qui défilait par la fenêtre. " Bosco, si quelque chose ne va pas, dis-le moi je t'en pris ! Je ne veux pas te supplier mais tu sais que je ne supporte pas que tu te morfondes sur toi-même. "
" _Tu sais de quoi j'ai discuté avec Carlos ? " Dit-il d'une petite voix ignorant ce que Faith venait de lui dire.
" _Non, " rétorqua-t-elle un peu surprise.
" _De l'âme sœur. "
" _De... l'âme sœur ! ? ! " S'exclama Faith tentant difficilement de l'imaginer discuter d'un tel sujet avec Carlos, plutôt invraisemblable.
" _Comment as-tu su que c'était Fred ? " Demanda à nouveau Bosco.
" _Que j'ai su quoi ? " Répondit-elle un peu perdue du fait qu'elle ne comprenait pas où il voulait en venir exactement.
" _Et bien que c'était l'homme avec qui tu voulais passer le reste de tes jours ? " Rétorqua Bosco avec évidence.
Faith garda le silence quelques secondes, le temps de chercher une réponse à donner.
" _Je ne me suis pas vraiment posée la question, " répondit-elle avec franchise. " Je le savais c'est tout. Quand il m'a demandé en mariage, je n'ai même pas hésité... Pourquoi tu me poses cette question ? Serais-tu amoureux ? Je la connais au moins ? "
" _Tu te rappelles de Susan Lewis ? " Demanda Bosco en la fixant nerveusement, attendant sa réaction.
" _Ca me dit quelque chose... " Ce nom lui était familier mais elle n'arrivait pas à mettre un visage dessus.
" _Sa nièce avait été enlevée par un mec qui se faisait passer pour un flic de la police de proximité. "
" _Oui je me rappelle à présent ! " S'exclama-t-elle en se remémorant la docteur un peu paniquée qui avait débarqué dans le commissariat. " Elle venait de... de Chicago... "
En prononçant ce dernier mot, Faith se retourna bouche bée vers Bosco qui avait une nouvelle fois tourné la tête. La policière avait rapidement fait le lien entre Susan et le petit week-end de Bosco à Chicago.
" _Tu l'as revu là-bas ? " Demanda-t-elle un peu abasourdie. " C'est ça hein ? Et t'en es tombé amoureux je pari ! Ca se voyait déjà que t'avais un faible pour elle quand on recherchait sa nièce ! "
" _Ca se voyait que j'avais un faible ? " Répéta Bosco surpris à son tour.
" _Oui, tu l'observais à la dérobée, " rétorqua malicieusement Faith.
" _C'est pas vrai ! " S'indigna-t-il subitement fâché.
" _Si, si, " répondit-elle tranquillement.
Il marmonna à voix basse des jurons incompréhensibles. Mais si près du but, Faith n'allait pas le lâcher ainsi :
" _Qu'est-ce qui s'est passé à Chicago ? Je n'ai pas le droit de le savoir ? "
" _Tu n'as pas le droit de le savoir, " rétorqua-t-il sèchement. Faith lui lança un regard larmoyant. " Mais je vais quand même te le dire, " ajouta-t-il vaincu. " Jeannie m'a enfoncé un stylo dans la main après avoir su que je l'avais trompé. Je suis allé à l'hôpital et devine qui m'a soigné ? "
" _Susan Lewis, " répondit Faith.
" _Oui, enfin non. Au départ, j'ai eu le droit à un jeune empâté qui ne savait même pas quoi faire de ses deux mains, alors j'ai demandé à avoir un vrai médecin et c'est là qu'elle est arrivée. J'avais plus rien sur moi hormis mes papiers comme je m'étais enfui de l'hôtel après que Jeannie m'ait attaqué, alors elle a proposé de me conduire à l'aéroport- "
" _Mais aucun avion n'a décollé à cause de la tempête, " finit Faith avec un sourire narquois.
" _Tu me laisses parler ou quoi ! " S'énerva Bosco alors qu'elle soupira. " Bon, je reprends. Du coup, elle m'a proposé de m'héberger et j'ai accepté. Chez elle, il y a eu une panne de courant alors j'ai.. enfin il m'est arrivé une... une crise de panique, enfin tu sais de quoi je parle, et elle m'a réconforté. On a commencé les confidences et ça s'est terminé au lit. "
" _Te connaissant, c'était prévisible, " rétorqua Faith sur un ton blasé. " Et après ? "
" _Le lendemain je suis parti avant qu'elle ne se réveille et c'est de chez elle que je t'ai téléphoné. Et il m'est arrivé un truc pas possible, ça m'était jamais arrivé avant ! Ce genre d'aventures m'est pourtant arrivé plein de fois ! "
" _Et c'est quoi ce truc pas possible ? "
" _J'ai eu des remords. "
Faith aurait éclaté de rire si elle n'avait pas vu le visage tout fait sérieux de Bosco.
" _Et pourquoi penses-tu avoir des remords ? "
" _Parce que je suis amoureux. "
Faith fut une nouvelle fois surprise. Bosco venait d'admettre être amoureux avec tant de... franchise... Lui qui ne dévoilait jamais ses sentiments aux autres... Elle comprenait mieux à présent son état, lui aussi n'avait pas l'habitude d'éprouver de tels sentiments.
" _Alors pourquoi tu ne vas pas la rejoindre avec un bouquet de fleurs pour t'excuser ? " Lui demanda-t-elle tout à fait sérieusement.
²²²
A suivre...
²²² ²²² ²²²
Le Petit Mot de la Fin : Le prochain chapitre sera le dernier !
Chapitre IV : Giboulées
Auteur : Lojie
Avertissement : Life Suuuuuuuucks !
Note de l'Auteur : Et voili voilà le troisième chapitre, j'y parle un tout petit plus de Bosco que de Susan mais la tendance s'inversera dans le quatrième ;o) Continuez d'envoyer des rivious ! Ca motive pour écrire et en ce moment j'ai un peu besoin !
²²² ²²² ²²²
Carlos vint se rasseoir à la table où était avachi Bosco, l'air renfrogné. Alex et Ty continuaient de danser au milieu d'autres couples. Le policier les observait avec une curieuse lueur dans son regard. L'ambulancier l'avait bien remarqué. Il se gardait pour le moment de parler de sa petite discussion avec Abby. La chanson Angie des Rolling Stones emplissait la salle des tons lancinants de Mike Jagger. Les corps collés d'Alex et Ty se mouvaient doucement au rythme des notes nostalgiques.
" _Ils sont bien ensemble, " commenta brièvement Carlos en parlant d'Alex et Ty. " C'est cool qu'ils se soient trouvés. "
" _C'est vrai, " rétorqua sèchement Bosco, le regard toujours fixé sur eux.
" _J'aimerais bien moi aussi trouver une Alex qui me corresponde, " renchérit Carlos. " Je crois que je ne suis jamais tombé amoureux pour l'instant. J'ai déjà crû l'être mais je ne l'ai jamais été réellement. Et toi ? "
L'ambulancier ne pouvait décoller un large sourire de ses lèvres. Mais Bosco ne le regardait pas. Le policier soupira, comme si donner une réponse lui coûtait. Finalement, il détacha son regard du couple et se retourna vers Carlos :
" _Et bah t'as bien de la chance car c'est la pire chose qui puisse arriver à un homme ! " S'exclama-t-il amer.
" _T'en es sûr ? "
Bosco redevint silencieux. Il ne savait pas. Il ne savait plus rien. Susan avait chamboulé toute sa vie comme aucune femme ne l'avait encore jamais fait, même Nicole... Et pourtant, il n'avait passé qu'une nuit avec elle, ce n'était pas comme s'il sortait d'une longue histoire. Mais ces quelques heures lui avaient fait connaître des sentiments encore inconnus pour lui. A cause d'elle, il était devenu brusquement sentimental, il pleurait presque devant Titanic et s'était mis à écouter Barbra Streisand.
" _Non, " répondit-il finalement. " Mais tomber amoureux, ça a des bons comme des mauvais côtés. "
Et puis depuis quand parlait-il de sentiments avec Carlos ? Surtout avec lui ! Le mec le plus insensible de tout le cinquante-cinquième !
" _De qui t'es tombé amoureux ? " Demanda-t-il avec curiosité.
" _Une femme que tu connais pas, " rétorqua le policier maussade.
" _Pourtant je croyais la connaître, " renchérit Carlos avec malice. Bosco le fixa avec suspicion. Il n'aurait quand même pas oser appuyer sur la touche bis du téléphone ? " Je pensais que c'était Susan. "
" _Espèce de salaud ! " S'énerva aussitôt Bosco en agrippant l'ambulancier par le col de sa chemise. Il lui écrasa la joue contre la table. " Comment tu connais Susan ? "
" _Lâche-moi Bosco... " Le supplia Carlos essoufflé. " Je vais tout t'expliquer mais là on est en train de se faire remarquer, alors lâche-moi... "
Le policier obtempéra à regret. Son acolyte reprit calmement son souffle sous les regards étonnés des gens des tables voisines. Les réactions de Bosco étaient souvent assez impressionnantes par leur soudaineté et il fallait en avoir l'habitude pour ne plus s'en étonner.
" _Le téléphone a sonné après que tu sois parti, alors j'ai répondu, " expliqua tout simplement Carlos en frottant sa joue endolorie.
" _Pourquoi tu ne m'as pas prévenu au lieu de décrocher à ma place ? " Demanda Bosco avec suspicion. Carlos lui adressa un sourire narquois.
" _Par... curiosité, " rétorqua-t-il. " J'ai eu une certaine Abby au téléphone, elle a dit que ce que tu avais fait à Susan était dégueulasse et que si tu cherchais à le revoir juste pour recommencer à lui faire du mal, t'aurais à t'expliquer avec elle. Elle avait pas l'air commode mais incroyablement sexy cette fille ! "
" _Et tu n'as pas eu Susan ? "
" _Non- "
" _Cette Abby a dit quelque chose d'autres ? "
" _Euh... non- "
" _ Tu n'as rien entendu derrière elle, comme si quelqu'un d'autre écoutait votre conversation ? "
" _Hé mais c'est quoi toutes ces questions ! " S'exclama Carlos qui n'avait pas réussi à aligner plus de trois mots depuis le début sans être interrompu. " T'as vraiment l'air accro à cette fille ! "
" _Tu crois ? " Demanda Bosco visiblement inquiet. " J'ai vraiment l'air accroché ? Ca se voit tant que ça ? "
" _Arrêtes de me poser des questions ! " S'énerva Carlos exaspéré. " T'as pas l'air, tu es raide dingue d'elle ! Depuis que t'es rentré de Chicago, Faith se fait un souci pas possible à propos de toi, on a l'impression que tu vas te jeter sous une trame de métro à chaque instant ! C'est parce que tu faisais pitié à voir que Ty t'as invité ce soir ! "
Bosco était complètement abasourdi, comme si l'on venait de lui annoncer l'invraisemblable. Il était assis sur sa chaise, incapable d'articuler un son ou de faire un geste. Carlos préféra l'ignorer et partit au bar accoster une brune aux longues jambes assise sur un tabouret.
²²²
Susan enfila sa blouse blanche sans motivation. Elle passa son stéthoscope autour de son cou et referma doucement la porte de son casier. La veille, elle s'était endormie sur son canapé. Le matin, elle s'était aperçue qu'on l'avait recouvert d'une couverture pour qu'elle n'attrape pas froid. Susan savait que cette bonne intention venait d'Abby, mais qu'aurait-elle donné pour que cette intention vienne de cet homme qu'elle ne parvenait plus à oublier, si seulement il était resté...
Surprise dans ses songes, Susan sursauta en entendant la porte d'entrée de la salle des casiers s'ouvrir. Elle se retourna vivement et reconnut Abby sur le pas de la porte. Celle-ci semblait hésiter :
" _Je peux te parler ? " Demanda-t-elle en refermant derrière elle.
" _Qu'est-ce qui se passe ? " Susan noua distraitement un élastique dans ses cheveux.
" _Le policier a téléphoné hier. "
La docteur cassa l'élastique et resta un instant bouche bée.
" _Maurice ? " Demanda-t-elle avec une tête d'ahurie.
" _Oui, " confirma Abby un peu nerveuse.
" _Qu'est-ce qu'il a dit ? " S'exclama aussitôt Susan, prenant enfin réellement conscience de ce qu'avait dit l'infirmière.
" _Rien, quand il n'a pas reconnu ta voix, il a raccroché, " expliqua Abby. " Alors j'ai téléphone au numéro où il avait appelé et je suis tombée sur un certain Carlos. Apparemment, ils devaient être dans une sorte de bar ou quelque chose dans le genre, c'est un de ses amis et j'ai parlé avec lui. "
" _De quoi ? "
" _Il a surtout essayé de me draguer par téléphone cet idiot ! " Soupira-t-elle. " Et c'est moi qui ai vraiment parlé en fait. Je lui ai dis de dire à Maurice que s'il voulait seulement te revoir pour te refaire du mal, qu'il s'abstienne. J'ai bien fait ou pas ? "
Susan ne répondit pas et sembla pensive un instant. Il lui avait téléphoné, il ne l'avait pas oublié. Peut-être se sentait-il honteux d'être parti ainsi de chez elle ? Peut-être voulait-il la revoir ? Revenir ? Sans se préoccuper de donner une réponse à l'infirmière, elle sortit un peu hagarde de la salle des casiers.
²²²
La voiture de police roulait en silence dans les rues délabrées de New-York. Le jour se levait à peine et la rosée du matin avait humidifié l'air. Les arbres dénudés avaient affronté les premiers gels de fin novembre et les gens ne pouvaient faire leur jogging sans les indispensables bonnets, écharpes et baladeurs. La journée s'annonçait calme, comme tous les matins... Mais dans les quartiers chauds du cinquante-cinquième district, la routine n'était qu'un mirage et personne ne pouvait prévoir avec certitude les événements qui allaient se déchaîner durant la journée.
Pour une fois, Faith était au volant, Bosco avait préféré s'avachir dans le siège passager, perdu dans de sombres pensés comme à son habitude ces derniers temps. La policière commençait à ne plus supporter son attitude, elle le cachait tant bien que mal et voulait que cela ne rejaillisse pas sur le travail, mais cela l'horripilait au plus haut point. Pourtant Bosco se confiait facilement à elle.. Faith n'arrivait pas à trouver le problème.
" _Alors ? Ta soirée d'hier avec Ty et Carlos c'était comment ? " Demanda-t-elle.
" _A chier. "
Au moins, ça avait le mérite d'être clair. Mais Faith ne pouvait plus tenir. Il fallait que cette situation cesse ! Ils n'étaient pas que de simples collègues, ils étaient aussi amis. Mais pas le copain que l'on invite gentiment à venir manger chez soi de temps en temps, non, eux c'était à la vie à la mort. Ils savaient par un simple coup d'œil quand l'autre n'allait pas. Ils avaient besoin l'un de l'autre.
" _Et à part ça ? " Il ne répondit pas et continuait de fixer la rue qui défilait par la fenêtre. " Bosco, si quelque chose ne va pas, dis-le moi je t'en pris ! Je ne veux pas te supplier mais tu sais que je ne supporte pas que tu te morfondes sur toi-même. "
" _Tu sais de quoi j'ai discuté avec Carlos ? " Dit-il d'une petite voix ignorant ce que Faith venait de lui dire.
" _Non, " rétorqua-t-elle un peu surprise.
" _De l'âme sœur. "
" _De... l'âme sœur ! ? ! " S'exclama Faith tentant difficilement de l'imaginer discuter d'un tel sujet avec Carlos, plutôt invraisemblable.
" _Comment as-tu su que c'était Fred ? " Demanda à nouveau Bosco.
" _Que j'ai su quoi ? " Répondit-elle un peu perdue du fait qu'elle ne comprenait pas où il voulait en venir exactement.
" _Et bien que c'était l'homme avec qui tu voulais passer le reste de tes jours ? " Rétorqua Bosco avec évidence.
Faith garda le silence quelques secondes, le temps de chercher une réponse à donner.
" _Je ne me suis pas vraiment posée la question, " répondit-elle avec franchise. " Je le savais c'est tout. Quand il m'a demandé en mariage, je n'ai même pas hésité... Pourquoi tu me poses cette question ? Serais-tu amoureux ? Je la connais au moins ? "
" _Tu te rappelles de Susan Lewis ? " Demanda Bosco en la fixant nerveusement, attendant sa réaction.
" _Ca me dit quelque chose... " Ce nom lui était familier mais elle n'arrivait pas à mettre un visage dessus.
" _Sa nièce avait été enlevée par un mec qui se faisait passer pour un flic de la police de proximité. "
" _Oui je me rappelle à présent ! " S'exclama-t-elle en se remémorant la docteur un peu paniquée qui avait débarqué dans le commissariat. " Elle venait de... de Chicago... "
En prononçant ce dernier mot, Faith se retourna bouche bée vers Bosco qui avait une nouvelle fois tourné la tête. La policière avait rapidement fait le lien entre Susan et le petit week-end de Bosco à Chicago.
" _Tu l'as revu là-bas ? " Demanda-t-elle un peu abasourdie. " C'est ça hein ? Et t'en es tombé amoureux je pari ! Ca se voyait déjà que t'avais un faible pour elle quand on recherchait sa nièce ! "
" _Ca se voyait que j'avais un faible ? " Répéta Bosco surpris à son tour.
" _Oui, tu l'observais à la dérobée, " rétorqua malicieusement Faith.
" _C'est pas vrai ! " S'indigna-t-il subitement fâché.
" _Si, si, " répondit-elle tranquillement.
Il marmonna à voix basse des jurons incompréhensibles. Mais si près du but, Faith n'allait pas le lâcher ainsi :
" _Qu'est-ce qui s'est passé à Chicago ? Je n'ai pas le droit de le savoir ? "
" _Tu n'as pas le droit de le savoir, " rétorqua-t-il sèchement. Faith lui lança un regard larmoyant. " Mais je vais quand même te le dire, " ajouta-t-il vaincu. " Jeannie m'a enfoncé un stylo dans la main après avoir su que je l'avais trompé. Je suis allé à l'hôpital et devine qui m'a soigné ? "
" _Susan Lewis, " répondit Faith.
" _Oui, enfin non. Au départ, j'ai eu le droit à un jeune empâté qui ne savait même pas quoi faire de ses deux mains, alors j'ai demandé à avoir un vrai médecin et c'est là qu'elle est arrivée. J'avais plus rien sur moi hormis mes papiers comme je m'étais enfui de l'hôtel après que Jeannie m'ait attaqué, alors elle a proposé de me conduire à l'aéroport- "
" _Mais aucun avion n'a décollé à cause de la tempête, " finit Faith avec un sourire narquois.
" _Tu me laisses parler ou quoi ! " S'énerva Bosco alors qu'elle soupira. " Bon, je reprends. Du coup, elle m'a proposé de m'héberger et j'ai accepté. Chez elle, il y a eu une panne de courant alors j'ai.. enfin il m'est arrivé une... une crise de panique, enfin tu sais de quoi je parle, et elle m'a réconforté. On a commencé les confidences et ça s'est terminé au lit. "
" _Te connaissant, c'était prévisible, " rétorqua Faith sur un ton blasé. " Et après ? "
" _Le lendemain je suis parti avant qu'elle ne se réveille et c'est de chez elle que je t'ai téléphoné. Et il m'est arrivé un truc pas possible, ça m'était jamais arrivé avant ! Ce genre d'aventures m'est pourtant arrivé plein de fois ! "
" _Et c'est quoi ce truc pas possible ? "
" _J'ai eu des remords. "
Faith aurait éclaté de rire si elle n'avait pas vu le visage tout fait sérieux de Bosco.
" _Et pourquoi penses-tu avoir des remords ? "
" _Parce que je suis amoureux. "
Faith fut une nouvelle fois surprise. Bosco venait d'admettre être amoureux avec tant de... franchise... Lui qui ne dévoilait jamais ses sentiments aux autres... Elle comprenait mieux à présent son état, lui aussi n'avait pas l'habitude d'éprouver de tels sentiments.
" _Alors pourquoi tu ne vas pas la rejoindre avec un bouquet de fleurs pour t'excuser ? " Lui demanda-t-elle tout à fait sérieusement.
²²²
A suivre...
²²² ²²² ²²²
Le Petit Mot de la Fin : Le prochain chapitre sera le dernier !
