Titre : Le Secret de ma mère
Auteur
: Alohomora
Avertissement
: PG
Spoilers
: Les quatre premiers tomes
Résumé général
: Cinquième année à Poudlard, école de magie et de sorcellerie. Alors qu'en arrière fond la situation politique s'envenime, Draco Malfoy ne pense qu'à éclaircir le secret que sa mère cache. Il est prêt à tout pour le découvrir, même à s'intéresser à Harry Potter, la personne qu'il déteste le plus au monde.
Résumé du chapitre précédent
: Draco confie à un Gryffondor expert en photo le soin de découvrir qui est le sorcier qui se cache dans un coin du cadre. Puis, suite à une conversation avec Dumbledore, il réfléchit sur les valeurs des quatre Maisons. Il finit par mettre à jour que sa mère et Potter ont un regard similaire.
Le disclaimer, le retour
: oui, ce n'est toujours pas à moi, Mrs JK Rowling en a l'entière possession et de droit je n'ai que celui de lire les bouquins et d'imaginer les personnages dans des situations diverses.
Bonjour chers reviewers ! C'est toujours aussi chouette de lire vos petits mots (traduire : 'Continuez ! Continuez de reviewer ! j'adore ça !') Je suis très flattée par tous vos compliments et j'espère que la fic continuera de vous plaire (et à vous aussi, lecteurs silencieux ;)


Chapitre 5 : Polymnia

Voilà, encore un autre fou à Poudlard !

Est-ce certain que l'on est dans une école et pas plutôt dans un asile ? Après tout, un fou, ça manquait au tableau de chasse des professeurs de Défense contre les Forces du Mal.

Première année : un sorcier faible sous Son contrôle. Pour un professeur de Lutte contre les Forces du Mal, ça la fout quand même mal.

Deuxième année : un bellâtre prétentieux qui, probablement, ne savait même pas lancer un sort de Jambeencoton. Pour un professeur de Lutte contre les Forces du Mal, ça la fout quand même mal bis.

Troisième année : un loup-garou. Pour un professeur de Lutte contre les Forces du Mal, ça la fout quand même mal ter.

Quatrième année : un Mangemort déguisé en Auror. Pour un professeur de Lutte contre les Forces du Mal, ça la fout quand même mal quater.

Et voulez-vous que je vous dise ce qui la fout encore plus mal ? C'est qu'à chaque fois ça s'est passé sous le nez et à la barbe de Dumbledore. Pour le plus grand des sorciers du moment, ça la fout vraiment très mal.

Alors qu'on ait un timbré pour la cinquième année, pourquoi pas. De toute façon, il ne restera qu'une année. L'année prochaine, on aura probablement un vampire et en septième eh bien, peut-être qu'enfin Rogue aura le poste. Mais seulement pour un an, bien évidemment, il ne faudrait tout de même pas rompre avec la tradition. Ou alors un fantôme. Ou bien un extra-terrestre, ou un voyageur temporel. Pourquoi pas Harry Potter plus vieux ? Ne riez pas, je suis certain que c'est possible. Quoi ? Vous ne le saviez pas ? Tout est possible à Poudlard !

Bon, toujours est-il que ce professeur, Edward Etau, a décidé d'instituer un cours pratique et pour cela a couplé les Maisons. Eh bien évidemment, devinez avec qui il a apparié les Serpentard. Non, ce n'est vraiment pas difficile à trouver. Oui, vous y êtes : les Gryffondor. Il n'a vraiment aucun amusement dans sa vie ce type ou quoi ?

Son raisonnement est pourtant loin d'être stupide, il faut bien le reconnaître. Sa thèse est la suivante : pour être capable de se défendre efficacement il faut connaître son adversaire. C'est pour cela que chacun de nous a été associé à un élève de la Maison adverse et on a un mois pour rendre un rapport détaillé sur son partenaire. Théoriquement, ça tient debout, mais dans la pratique ça s'effondre. Primo, on va tous tricher. Non seulement, on va donner toutes les réponses à l'autre mais en plus on va lui rédiger le devoir pour ne pas avoir à rester plus de temps qu'il n'est possible en sa compagnie. Secundo, dans la réalité, on ne connaît pas toujours ses adversaires et il n'est pas si aisé de trouver des informations sur eux qui plus est. Le professeur Etau a souri à ma remarque, c'est bien la première fois qu'un professeur, autre que Rogue, sourit à une de mes remarques.

« Sachez deux choses, chers élèves. Premièrement, je suis loin d'être aussi stupide que chacun de vous semble le penser. Je serai tout à fait capable de reconnaître ceux qui auront fait leur travail consciencieusement. Il n'est bien sûr aucunement exclu d'aller directement interroger votre partenaire. Sachez simplement, qu'il y a peu de chance qu'ils vous révèlent ce qui est véritablement intéressant et exploitable dans un combat. Deuxièmement, ce devoir est très important et comptera pour moitié dans votre moyenne. »

Là, il y a eu un cri général.

« Apparemment, je vois que vous avez compris toute l'importance de la situation. Ah oui ! une dernière chose. Si jamais, je venais à apprendre que vous avez ébruité ce que vous avez appris, je vous préviens tout de suite que je m'opposerai à votre passage en classe supérieure. »

Là, il y a eu un second cri général.

« Voici, comment vous allez être couplés : Greggory Goyle et Seamus Finnigan. Vincent Crabbe et Neville Longdubat. Pansy Parkinson et Hermione Granger. Draco Malfoy et… »

A votre avis, avec qui ai-je été couplé ? Oui, c'est ça…

« … Harry Potter… »

Ensuite, vous comprendrez que je n'ai plus trop fait attention à qui a été couplé avec qui, j'étais bien trop obnubilé par le fait qu'une conjonction de coordination était placée entre mon nom et celui de Potter. Je ne suis revenu à la réalité que lorsque j'ai entendu Weasley protester : il n'avait pas de partenaire. Et, au ton de sa voix, ça n'avait pas l'air de véritablement le déranger. Non vraiment pas. Jusqu'à ce que l'expression du professeur Etau prenne quelque chose de machiavélique.

« Je sais bien, Mr Weasley. C'est pour ça que votre sujet d'étude sera ma très humble personne. »

Là, Weasley est devenu soudain très pâle et je crois qu'on n'a jamais vu aussi nettement ses taches de rousseur.

Vous devinez maintenant que je n'exagérais nullement quand je disais qu'il était fou. Il vient d'obliger des gens qui se haïssent à enquêter les uns sur les autres et à découvrir des secrets que l'on ne voudrait probablement même pas révéler à son meilleur ami.

Pourtant, même si je suis encore secoué d'horreur à l'idée que Potter enquête sur ma vie (Que va-t-il bien pouvoir trouver ?), je vois deux sérieux avantages à ce couplage ignoble. Primo, Potter est tout de même la célébrité la plus populaire du monde magique, on parle de lui dans bon nombre de bouquins. Il ne me reste plus qu'à les éplucher tranquillement à la bibliothèque et d'en faire la synthèse. Et secundo, j'ai maintenant des raisons personnelles de m'intéresser à Potter (eurk !). Je dois découvrir la raison de son regard. Je dois retrouver ce qui l'a mis dans cet état et peut-être ainsi, je parviendrai enfin à déchiffrer ma mère.

-o-

Argh ! Si j'avais Etau sous la main dans la seconde même…

Calme, j'ai besoin d'avoir une bonne note à ce foutu rapport. Le tout est de poser rationnellement tous les éléments que je peux trouver et d'avoir le maximum de certitudes sur lesquelles appuyer ma réflexion.

Mais quels éléments ? Il y a autant de vides dans le parcours de Potter que dans le vocabulaire de Crabbe (ou Goyle, au choix). Et qui est-ce qui va devoir jouer les maçons-biographiques ? Draco Lucius Malfoy ! Quelle humiliation…

Force est de constater que tous ces éminents sorciers-analystes sont loin d'être aussi éminents que tous leurs titres ronflants l'annoncent. "Emma Qadehar, Spécialiste dans la question des contre-sorts", tu parles ! Spécialiste du flou artistique, oui. Je cite : « La raison pour laquelle le tout jeune Harry Potter a survécu fascine toujours la communauté scientifique de la magie. Certains sorciers pensent qu'il faut accepter le miracle et cesser de se poser des questions : la magie n'est pas toujours explicable. Toutefois, des chercheurs en sont arrivés à la certitude que l'enfant bénéficiait d'une protection très puissante. » Noooon ! Sans blague !? Elle ne me l'aurait pas dit, je ne l'aurais jamais deviné. « Mais la nature du sort reste indéterminable, puisque, théoriquement, il est impossible de contrecarrer le sortilège impardonnable de la mort. »

Me voilà bien avancé, il est "théoriquement impossible de contrecarrer le sortilège impardonnable de la mort" et je fais quoi, moi ? C'est peut-être dans la théorie impossible, mais dans la pratique on a quand même bien un Harry Potter qui a survécu ! Je jure que je vais faire souffrir Etau à tel point qu'il demandera sa mutation avant même la fin de l'année.

Calme…

Puisque tous ces prétendus grands sorciers sont trop stupides pour raisonner, je vais m'en charger.

Appuyer son raisonnement sur des certitudes, poser des hypothèses répondant à la logique.

"Agé d'un peu plus d'un an, Harry Potter survécut au sortilège de la Mort lancé par le sorcier le plus puissant du moment. (Je m'en fiche que l'on dise que Dumbledore soit le plus puissant. S'il était si puissant, il se devait de l'affronter et de le battre. Il ne l'a pas fait donc pour moi sa suprématie n'est pas établie.) Suite à ce miracle (miracle ? tu parles !), incroyablement (ça, par contre tu peux le dire !) Celui-Dont-Personne-N'ose-Prononcer-Le-Nom (à part les prétentieux comme Potter) voit ses pouvoirs briser. Il disparaît alors sans laisser la moindre trace. Certains le supposèrent alors détruit (combien ils avaient tort !) et d'autres en attente de retrouver toute sa grandeur (Est-ce qu'Etau va aimer ça "grandeur" ?) … en attente de retrouver tous ses pouvoirs (Oui, c'est mieux comme ça. Il ne pourra me faire aucune remarque.) Près de quinze ans après, le mystère plane toujours sur les raisons et les circonstances de la victoire d'un bébé. (En tout cas, ceux qui savent n'ont jamais rien dit. Peut-être que Potter sait…). C'est d'ailleurs ce qui fait toute la légende de sieur Harry Potter, sauveur du monde de son état. (Je ne suis pas certain que Etau appréciera cette formule)"

"Toutefois dans la quête du savoir et de la vérité, il est important de ne pas se laisser aveugler par l'inexplicable, le merveilleux, la légende. A tout fait, il y a obligatoirement une origine ; à toute conséquence, il y a inévitablement une cause. Et l'enchaînement qui permet de passer d'une étape à l'autre est toujours logique. En ce qui concerne le cas Potter ("Le cas Potter", je me fais rire moi même), on peut formuler deux hypothèses pour expliquer sa résistance au sort et la chute de son assaillant."

"La première hypothèse serait de supposer que tout serait le chef de Harry Potter. Ce qui équivaudrait à établir comme présupposé que la magie de l'enfant était immense, puisque capable de surpasser celle d'un sorcier adulte et, qui plus est, monstrueusement puissant. Cependant la logique renie cette hypothèse, aucun enfant sorcier de un an n'a la maîtrise de ses pouvoirs. L'âge moyen du développement de la magie chez un sorcier est de 5 ans et le plus jeune sorcier déclaré était âgé de trois ans et sept mois."

Faut quand même pas exagérer ! Il ne manquerait plus que Potter soit un prémage d'un an !

"Ce qui amène à la deuxième hypothèse : un puissant sort de protection a été posé sur Harry Potter par un sorcier particulièrement doué. Il est fort probable que ce soit l'œuvre des parents de Harry Potter. En effet, le couple Potter est réputé pour sa puissance (ce qui ne les a pas empêché de se faire tuer). Et qui donc est plus à même de protéger un enfant que ses parents ?"

"D'après les rapports d'enquête, James Potter est mort le premier et le corps de Lily Potter a été retrouvé dans une autre pièce que celui de son mari. On peut aisément reconstruire le scénario qui s'est déroulé la nuit du 31 octobre 1981. James Potter a dû vouloir affronter seul Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Ecrire-le-Nom, peut-être dans l'idée folle de le battre (idée stupide oui !), vraisemblablement dans le but de gagner du temps et de permettre la fuite de sa femme et de son fils."

(Encore un chevalier type moyenâgeux qui s'est cru plus malin que les autres et a fini six pieds sous terre !) Donc, pendant le laps de temps où son mari s'est faisait étriper… euh… pendant que son mari affrontait courageusement son destin, Lily Potter a pu jeter un sort de protection sur son fils Harry Potter."

C'est bien joli tout ça, digne de figurer dans un roman, mais quel sort a-t-elle bien pu lui lancer ? Comment cette sang-de-bourbe a-t-elle bien pu réaliser un tel prodige ? Rien ne peut stopper un Avada Kedavra. Ça se saurait quand même ! Des sorciers se cassent la tête sur le problème depuis quelques dizaines d'années. Et le pire, c'est que cette idiote a trouvé le moyen de mourir… C'est bizarre… Si cette sang-de-bourbe savait stopper un Avada Kedavra, pourquoi ne s'est-elle pas protégée ? ou protégé son mari ?

"Jusqu'alors, on avait toujours cru que l'Avada Kedavra ne pouvait être contré, mais, cette nuit-là, Lily Potter a trouvé le moyen d'annuler le sort. Il est à remarquer étrangement qu'elle ne s'en est ni servi pour sauver la vie de son mari, ni la sienne."

"L'instinct maternel prévalant, peut-être a-t-elle d'abord protégé son fils et n'a pas eu le temps de répéter la procédure pour se prémunir. En effet, il est probable que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Ecrire-le-Nom a choisi d'abord d'éliminer la mère avant de s'occuper du fils."

En quelque sorte, elle s'est sacrifiée. Quelle idée bizarre ! Moi, à sa place (Brrr ! Quelle idée effroyable !), j'aurais choisi de me protéger d'abord. En effet, s'Il ne peut plus me tuer, je lutte à arme égale contre lui (si tant est que ce soit possible), et je sauve ainsi la vie de mon fils. Donc sur une famille de trois, il en reste deux et non un.

Peut-être que le sort ne peut pas être posé sur soi-même, qu'on ne peut le lancer que sur quelqu'un d'autre… C'est étrange ça ressemble au principe de l'Ancienne Magie… Est-ce que cette sang-de-bourbe serait parvenue à maîtriser l'Ancienne Magie ? … Non, c'est impossible ! C'est une forme de la magie à laquelle on ne s'initie que très tard et seulement dans les vielles familles de sorciers qui en gardent jalousement les secrets…

"Le sort qu'elle aurait utilisé reste en réalité le véritable mystère de la survie de Harry Potter."

Est-ce que je mentionne ma théorie sur l'Ancienne Magie dans mon devoir ? C'est certain que ça m'apporterait quelques points en plus… Mais en réalité, je n'ai pas de certitudes. Il faudra que j'aille faire des recherches à la bibliothèque. Mais des ouvrages sur la Magie Ancienne, il n'y en aura que dans la Réserve… Je demanderai à Rogue de me rédiger un laissez-passer. Du moment que je lui donne une raison plausible, il ne fera pas trop de difficultés et n'ira pas chercher plus loin.

"Ce qu'il y a d'étonnant au sujet de ce mystérieux charme, c'est que non seulement il a servi de contre-sort (défense) mais également de sortilège (attaque). En effet, s'il ne restait plus que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Ecrire-le-Nom et Harry Potter dans la pièce, qui a pu attaquer le Mage Noir et le réduire à néant ? Harry Potter ? Mais, on a déjà convenu que la magie d'un bébé était inopérante. Donc, il ne reste qu'à supposer que le charme de Lily Potter a également permis de venir à bout du sorcier."

Mais quel sort a-t-elle bien pu utiliser ?

Réfléchis Draco…

Première possibilité, le contre-sort de Lily Potter parvint à stopper et annuler Son Avada Kedavra. Il se produit une réaction en chaîne comme dans la magie orientale. Lorsqu'on jette un mauvais sort, on prend toujours la risque de le voir se retourner contre soi, si on n'a pas su le maîtriser ou si l'adversaire est parvenu à le contrer. Mais l'Avada Kedavra n'appartient pas à ce type de magie…

Et puis le sort n'a pas été annulé ! Potter a une cicatrice, c'est donc qu'il a été touché. Mais pas tué…

Comment Potter peut-il avoir été touché par un sort, ne pas être tué et Le détruire, le réduire à l'état de rien ? …

J'ai l'impression qu'il y a comme un enchaînement. Réfléchis Draco ! Tiens en toi aux faits et cherche la logique… La logique… C'est comme si… comme si le sort avait été renvoyé… Comme s'il avait rebondi.

Il lui a bien lancé le sortilège de la Mort, Potter l'a pris en plein front, mais le sort a, comme qui dirait, rebondi et donc Il s'est pris Son propre maléfice.

Par les gargouilles de l'Enfer ! Il s'est pris Son propre sort ! ! C'est Son Avada Kedavra qui L'a détruit.

"Une des possibilités serait que le charme utilisé par Lily Potter s'apparente au sort de réflexion, ainsi on expliquerait la cicatrice, le fait que Harry Potter ait survécu et que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Ecrire-le-Nom ait été détruit. Mais il a été démontré qu'un tel contre-sort n'était pas suffisamment puissant pour retourner le sortilège impardonnable de la Mort."

Je crois que je peux dire que j'avance. Je ne pensais pas que finalement ce serait si intéressant ce devoir. Comme le disait le vieux fou "Il ne faut pas se laisser guider par ses a priori".

"Quelque soit le sort qui ait été jeté sur Potter, il est justifiable de se demander si il est toujours actif."

Si c'est le cas, ça expliquerait Son acharnement à vouloir le retrouver.

"Harry Potter, alors orphelin (sortez les mouchoirs !), est envoyé dans la famille Moldue de sa défunte mère, Lily Potter Evans."

Sur cette partie de sa vie, la communauté magique sait peu de choses, mais moi, je vis avec lui depuis cinq ans, je dois être capable d'en tirer quelque chose…

"D'après sa corpulence, on peut aisément déduire qu'il a été sous-alimenté pendant un certain temps et il est probable qu'il en gardera toujours les séquelles (sortez les mouchoirs bis !). Or il a porté pendant un certain temps des vêtements bien trop grands pour lui (il avait l'air d'un sac à patates ! On aurait pu en mettre deux, si ce n'est trois, de son gabarit dans ces loques). Ce détail traduit que ses tuteurs n'ont jamais pris le soin de le vêtir décemment. On peut poser deux possibilités. Ou c'est à dessein que sa famille lui donnait de vieilles fripes. Ou bien elle n'a pas les moyens de le vêtir et ce sont des habits de récupération qu'on lui donne."

"La deuxième possibilité expliquerait la malnutrition. Ils n'ont peut être réellement pas les moyens de l'élever (sortez les mouchoirs ter). Mais alors, pourquoi est-ce toujours les vêtements d'un obèse qu'il porte ? De plus, on remarque qu'ils sont toujours d'un style analogue (c'est-à-dire de très mauvais goût !), comme s'ils appartenaient tous à la même personne, ce qui est rarement le cas de vêtements de récupérations (du moins je le présume, je ne m'appelle pas Weasley, moi !). Or il semblerait que le cousin Moldu de Harry Potter aurait un problème d'embonpoint (vu la taille des vêtements, c'est bien plus que de l'embonpoint !). Donc le cousin de Potter est vêtu décemment (si on peut dire !) et est bien nourri (qui a dit gavé ?) également, ce qui détruit la deuxième possibilité et confirme la première, c'est à dire que Potter est sciemment sous alimenté, mal vêtu et probablement humilié face à son cousin, si ce n'est pire (sortez les mouchoirs quater). On peut donc affirmer que la cohabitation se passe très mal et qu'il n'y a aucun lien d'affection qui rattache Potter à sa famille Moldue (De toute façon, je ne comprends pas comment on pourrait avoir de l'affection pour des Moldus)."

"Différents éléments permettent d'étayer cette thèse : il ne passe jamais ses vacances avec sa famille, ne reçoit jamais aucun courrier hormis une ou deux lettres de temps en temps (probablement du demi-géant et d'une quelconque autre personne) et il ne parle jamais de sa famille d'accueil. On peut ajouter à tout cela que l'année dernière, alors que les champions recevaient leurs familles juste avant la dernière tâche, il ne s'est pas dirigé vers le parloir : il ne s'attendait donc pas à avoir de la visite. De même que cette année, il était le seul dont la famille n'a pas répondu à l'invitation de Dumbledore. Enfin, chaque fin d'année semble pour lui rimer avec début d'enfer (j'adore ces Moldus !). Ce qui signifie que pendant dix ans, le sorcier le plus aimé de la communauté magique (ça dépend bien entendu de quel côté on se place, car il est également le plus détesté) a grandi sans amour (sortez les mouchoirs toujours et encore !)."

Quand je disais qu'il y avait de l'ironie dans la vie de Potter.

Tout cela expliquerait en tout cas l'attitude grotesque de la mère de Weasley, cette surprotection, ces débordements de tendresse.

"Lors de la Répartition, le Choixpeau envoie Harry Potter dans la Maison de Gryffondor. D'après cette décision, on peut dire du caractère de Potter qu'il est censé être courageux."

Je me demande maintenant dans quelle proportion, il faut que je donne foi aux choix de ce chapeau ensorcelé…

J'ai encore en mémoire mot pour mot ce qu'il m'a dit.

« Un Malfoy ? Même pas la peine de réfléchir. SERPENTARD ! »

Et c'était terminé…

Avec quelle fierté, je me suis dirigé vers la table des Serpentard ! Avec quelle fierté, j'ai accueilli les paroles du Choixpeau.

Mais maintenant, je m'interroge sur le sens de cette phrase. Ne suis-je qu'un Malfoy noyé dans l'arbre généalogique ? Un parmi et comme tous les autres ? Dois-je en être fier ?

C'est à moi de construire ma vie. Je possède le nom de Malfoy déjà, je dois mettre en place celui de Draco Malfoy. Voilà le défi que doit relever chaque Malfoy, faire en sorte de porter encore un peu plus haut le nom de la famille.

J'élèverai le nom des Malfoy.

"Dans sa nouvelle Maison, Potter y fait la connaissance de (ce pouilleux de) Ronald Weasley et de (la sang-de-bourbe) Hermione Granger. Ils deviennent la triplette gagnante… euh… tous trois amis. Au niveau relationnel, on peut dire que cette association a eu des hauts et des bas (Qu'est-ce que c'était distrayant de les voir furieux et seuls ! Ils devraient faire ça plus souvent, c'est tellement bon pour le moral). Mais s'il y a bien une chose qu'on ne peut pas leur nier, c'est le don de se retrouver pris dans des affaires et des mystères où ils y risquent leurs vies."

Mais pourquoi ne meurt-il pas ?

"En conjuguant, les rumeurs qui ont circulé, ce que l'on sait et ce que les périodiques de la bibliothèque retranscrivent, on peut à peu près retracer les aventures de Potter."

"Lors de la première année, l'unique exemplaire de la pierre philosophale est caché à Poudlard et protégé par des sorts posés par des professeurs (donc censément puissants). Le professeur Quirrel qui abrite en lui Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Ecrire-le-Nom (Je ne connais pas les détails, mais je ne suis pas certain de vouloir savoir) tente de s'en emparer afin de Lui restituer Ses pouvoirs. Toutefois, la triplette gagnante…euh… les trois jeunes sorciers parviennent à mettre en échec Ses plans (et accessoirement passer sans trop de problèmes les sorts posés par les profs. Et il faudrait que je respecte des incompétents pareils, même pas capables de stopper trois apprentis sorciers de première année ?). Harry Potter affirme ainsi un caractère volontaire, courageux (et suicidaire) et un talent magique probablement indéniable (Oh Merlin ! Qu'est-ce que je suis en train d'écrire ?)."

Ce qui est étonnant, c'est qu'Il n'a pas réussi à éliminer Potter… Peut-être que le sortilège de protection est toujours actif.

"Pendant sa deuxième année, des sorciers (que du menu frottin !) se font attaquer dans Poudlard (Et dire que c'est censé être le lieux le mieux protégé du Monde magique !). Les soupçons se tournent très vite du côté de l'héritier de Salazar Serpentard qui aurait à nouveau ouvert la Chambre des Secrets. Il s'avère que Potter est un Fourchelang ce qui a fait la célébrité de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Ecrire-le-Nom, et est donc soupçonné."

Maintenant que j'y repense, je me demande bien comment il a pu être soupçonné ? On parle de Harry Potter, celui qui a survécu, là ! Et sans la moindre hésitation, ils l'ont accusé d'être l'héritier de Serpentard…

C'est une accusation qui ne manque pas d'ironie en y réfléchissant bien, puisqu'Il est l'héritier, ce qui ferait de Potter Son fils. Harry Potter, le fils caché de Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Etre-Nommé… Cela me donne une furieuse envie de rire.

Les gens devraient réfléchir à deux fois avant de répandre des rumeurs ou bien se taire.

Et tout ça parce qu'il est un Fourchelang ! Les idées reçues veulent que le fait d'être capable de converser avec les serpents signifie que l'on est un mage noir… C'est sûr que cela ne va pas encourager les langues à se délier (sans vouloir faire de mauvais jeux de mots) et aucun sorcier n'avouera aisément posséder ce don craignant d'être mis de côté, voire pire. Mais il est fort possible que d'autres sorciers n'ayant aucune inclination vers la magie noire possèdent également cette capacité.

Toutefois, il est prouvé que c'est une faculté héréditaire, or la famille Potter, du moins officiellement, n'a jamais compté dans ses rangs aucun Fourchelang…

Harry Potter serait-il alors véritablement le fils de James Potter ?…

Non, il est impossible de remettre la parenté en doute, la similitude est bien trop grande, c'est à s'y méprendre. Deux frères ne se ressembleraient pas davantage.

Mais alors d'où lui vient cette faculté ?

"L'héritier s'en prend finalement à la sœur de Ronald Weasley, ce qui décide les deux garçons à partir au secours de cette dernière, prêts à affronter le véritable héritier. (Weasley aurait dû s'abstenir. C'est vrai, ça leur aurait fait une bouche en moins à nourrir !) Ce qui s'est passé n'a pas transpiré, on ne sait donc rien. (Tu parles que l'on ne sait rien ! Je sais que mon père est à l'origine de cette pagaille. Mais comme d'habitude, il ne m'a pratiquement rien dit. Toujours est-il que pour la troisième fois, Potter Le met en échec.) En tout cas, se confirme le caractère entreprenant de Potter. Il préfère agir par lui-même que de laisser le soin à des sorciers, peut-être plus compétents que lui, de s'occuper de ses affaires. Est-ce que cela traduirait une tendance à la suffisance et à une trop grande assurance de Potter ?"

"Pendant la troisième année, Sirius Black, rendu responsable de la mort du couple Potter par sa trahison et accusé de meurtres sur la personne de Peter Pettigrow et quelques Moldus, s'échappe d'Azkaban, fait supputé impossible. Il se rend à Poudlard, avec l'intention d'éliminer celui qui est responsable de la chute de son maître, autrement dit Harry Potter. Sa tentative échoue et il est obligé de prendre la fuite."

D'après ce que l'attitude de mon père trahit, Sirius Black est autant un Mangemort que moi je suis un Gryffondor et encore moins Son bras droit. Pourtant toute la Communauté magique semble en être persuadée. Mais je ne peux pas décemment écrire dans mon devoir que je suppose que Black est innocent.

Selon ce rapport ministériel, Sirius Black était le Gardien du Secret des Potter. Et, c'est sous prétexte que le sceau du secret a été rompu que toute l'accusation repose. Il est logique qu'à cette époque troublée l'argument ait été suffisant et que l'on n'ait pas cherché bien plus loin. C'est certain que si Black était le Gardien et que les Potter sont morts, le résultat de l'adéquation est assez simple : Black a trahi !

Mais j'ai parcouru rapidement ce que l'on dit de ce Black et rien ne laisse suspecter ce subit revirement de conduite. Depuis toujours il était l'ami fidèle de James Potter, il a été le témoin au mariage, il est…

… le parrain de Harry Potter…

Eh bien ! Eh bien… Pour une surprise…

Un revirement n'étant possible, il ne reste plus que la possibilité que depuis le début Black joue la comédie. Ce qui paraît hallucinant, c'est de voir à quel point James Potter se serait trompé sur le compte de son prétendu meilleur ami.

Ça paraît incroyable.

Autant imaginer, Weasley vendant Potter…

Non, ça cloche !

Et le sourire de mon père…

A moins bien entendu qu'Il ne le faisait chanter…

C'est possible…

Mais dans ce cas, pourquoi douze ans plus tard, Black a été pris d'une frénésie de vengeance ?

Ce qui m'amène au deuxième point étrange : comment a-t-il pu tromper la vigilance des gardiens d'Azkaban ?

C'est techniquement impossible.

(Comme il est techniquement impossible de survivre à un Avada Kedavra…)

A moins, bien entendu qu'il n'ait été aidé de l'intérieur ou de l'extérieur.

De l'intérieur ?

J'ai du mal à imaginer des Détraqueurs renonçant à un plat de résistance.

Un administrateur de la prison ? C'était prendre un très gros risque, quelque en soit la raison : les enquêteurs seraient aisément remontés jusqu'à lui.

Quant à l'extérieur ?

Ou bien il s'agirait d'un homme convaincu de son innocence. Mais pourquoi agir après douze ans ? A moins qu'il n'ait découvert que dernièrement un nouvel élément qui ait changé son point de vue. Seulement, il aurait été logique de recourir d'abord aux formes légales et je n'ai pas entendu parler d'aucune démarche pour libérer Sirius Black. Pensait-il que c'était une cause perdue d'avance ?

Qui ne le penserait pas ? Et puis qui serait assez fou pour risquer sa réputation en défendant Black ?

De la famille ?… Non, il n'en a plus. Le dernier de la bande peut-être… Tiens, au fait, qui était-ce ?… Oh ben ça alors ! Décidément, on va de surprise en surprise… Remus Lupin, comme on se retrouve… Quand je parlais d'ironie…

Remus Lupin tentant d'aider le traître, celui qui a tué deux de ses amis (plus la sang-de-bourbe) ? A moins que lui aussi soit un traître et que seul Black ait porté le chapeau. Cela expliquerait pourquoi Lupin n'est resté qu'un an et tirerait au clair l'évasion de Black de Poudlard.

Mais est-ce que Dumbledore aurait engagé un traître ? Pourquoi pas, après tout ce cinglé a bien engagé Rogue. Cependant Lupin n'a jamais rien tenté à l'encontre de Potter… Mais c'est un loup-garou et la psychologie de ces bestioles est assez tordue… Oui, mais si à la fin de l'année, Dumbledore avait été convaincu de sa traîtrise, il ne l'aurait pas laissé s'en aller aussi facilement… A moins qu'il n'ait pas de preuves, dans ce cas, il ne pouvait rien faire contre lui et a été contraint de le laisser partir… Non, même sans preuve, le ministère aurait arrêté Lupin sur un mot de Dumbledore et en plus il les a convaincus que Lupin n'y était pour rien dans l'évasion de Black… Alors à moins que Dumbledore soit également un traître, Lupin n'en est pas un.

Sinon, il pourrait s'agir d'une personne qui voulait utiliser la folie de Sirius Black contre Potter.

Cependant, si Black est aussi fou qu'on le suppose et assoiffé de revanche, pourquoi ne pas avoir à nouveau attaqué depuis deux ans ? Pourquoi ne s'en est-il pas à nouveau pris à Potter ? Et pourquoi n'est-il pas encore reparu à Ses côtés ?

Il n'y a aucune logique dans tout cela ! Il doit me manquer un élément…

Mais lequel ?

Qu'est-ce que je ne sais pas ?

Souviens-toi, Draco : à toutes conséquences, il y a une cause et un enchaînement logique lie les deux.

Je vais poser les problèmes clairement sous forme de questions :

Est-il raisonnable de penser que Sirius Black ait pu trahir celui qui fut pendant près de vingt ans son meilleur ami ?

Comment Sirius Black a-t-il pu s'évader d'Azkaban ?

Pourquoi s'est-il évadé après douze ans ?

Pourquoi ne cherche-t-il pas à attaquer à nouveau Potter ?

Est-il réellement fou ?

S'il ne l'est pas, comment a-t-il pu garder toute sa santé mentale ?

Je me demande si cela sert à grand chose toutes ces questions que je me pose. Après tout, cela ne concerne qu'indirectement Potter et je ne vois pas pourquoi je perdrais d'avantage de temps avec lui… Cependant, je dois bien me rendre à l'évidence : l'affaire n'est pas aussi simple qu'elle en a l'air et est diablement intéressante…

C'est comme le mystère qui plane sur la façon dont il s'est évadé de Poudlard en troisième année…

Cet homme est un as de l'évasion.

Je suis bien obligé de reconnaître qu'il force l'admiration…

Faudra que je demande à Potter ! Même s'il ne me dit rien, il y aura bien quelque chose dans son attitude qui pourrait le trahir et me mettre sur la voie.

Mais reprenons ce fichu devoir.

"En quatrième année, un tournoi est institué entre trois des plus prestigieuses écoles d'Europe. Par une manipulation magique avancée, un Mangemort infiltré parvient à faire participer Potter. Le but de cette opération est de permettre le retour de Celui-Qui-Ne-Doit-Pas-Etre-Nommé en Lui envoyant Potter. L'opération ne réussit que partiellement, puisqu'Il est parvenu à recouvrir ses pouvoirs mais Potter est toujours vivant (encore raté !). Ce dernier revient cependant profondément marqué et rongé par un sentiment de culpabilité très fort. (Si ça pouvait le détruire de l'intérieur.) On notera tout de même qu'il sort vainqueur du tournoi des trois écoles, alors qu'il était le plus jeune et donc bien moins expérimenté."

C'est la quatrième confrontation et Potter est toujours en vie. Ce type a une chance effrontée. Je ne sais malheureusement que peu de choses sur les circonstances de Leur rencontre. Je ne sais pourquoi mais mon père continue à vouloir m'écarter de toute cette histoire.

Très bien, je crois que j'ai fait le tour de la vie de Harry Potter celui qui a survécu. C'est le moment de conclure.

"Face à toutes ces données, on remarque que certains éléments déterminants jalonnent de manière récurrente la vie de Harry Potter. Premièrement, son existence semble bien plus sombre qu'elle peut paraître aux yeux de n'importe quel sorcier de la Communauté Magique. Tout repose sur une articulation amour/haine assez complexe. Deuxièmement, il pèse sur ses épaules le poids du passé, il semble comme entouré de fantômes qu'il ne peut saisir. Troisièmement, il évolue dans un monde de vengeance, ce qui est d'ailleurs la résultante du premièrement (amour/haine) et du deuxièmement (fantômes). Quatrièmement, pour contrebalancer toute cette part négative de sa vie, Potter a pour le protéger des sorciers qui lui sont dévoués et prêts à risquer tous les périls (Granger, les Weasley mais également quelques professeurs dont Dumbledore), un puissant sort et une chance insolente."

Je ne vois pas ce que je pourrais tirer d'autre de toute cette documentation et je crois pouvoir dire que mon devoir avance plutôt bien. Mais il n'en reste pas moins que cela ne m'a pas aidé dans ma propre quête. Je ne vois vraiment pas ce que la vie de Potter a de commun avec celle de ma mère.

Elle est née de l'alliance de deux très vieilles familles de sorciers d'Angleterre et d'Allemagne. Elle a suivi une scolarité exemplaire et sans histoire au sein de la maison de Serpentard et y a rencontré mon père. Ils se sont mariés et je suis né. Elle n'a jamais connu le besoin, elle n'a vécu que dans le luxe. Elle n'a jamais craint pour sa vie. Elle n'est pas une Mangemorte, son seul lien avec ce monde est son mariage. D'ailleurs, je ne sais pas exactement quelle est sa position sur le sujet étant donné qu'elle n'en a jamais parlé, mais elle ne peut être contre puisqu'elle n'en parle pas. Quelque chose qui vous déplaît, en général vous ne le taisez pas…

Non, je ne vois aucun rapprochement à faire.

Me serais-je trompé ?

Aurais-je mal interprété tous les signes ?

Pourtant ce regard…


Fin du cinquième chapitre