Titre : Le Secret de ma mère
Auteur : Alohomora
Avertissements : PG. (mettre plus haut serait stupide, mais je tiens tout de même à vous rappeler que l'on est pas dans du 'General' donc ne vous offusquez pas de l'attitude et propos de certains personnages)
Spoilers : Les quatre premiers tomes parus
Résumé général : Cinquième année à Poudlard, école de magie et de sorcellerie. Alors qu'en arrière fond la situation politique s'envenime, Draco Malfoy ne pense qu'à éclaircir le secret que sa mère cache. Il est prêt à tout pour le découvrir, même à s'intéresser à Harry Potter, la personne qu'il déteste le plus au monde.
Résumé du chapitre précédent : Pour les vacances, Draco retourne au manoir familial. Il y a une conversation plutôt houleuse avec sa mère qui lui révèle qu'à sa naissance, elle l'a maudit.
Disclaimer : Je le répète au cas où : rien n'est à moi, ni l'univers, ni les personnages, tout appartient à JKR. Je ne tire aucun profit financier de ce texte, je me contente juste d'attendre le prochain volume qui ne veut pas sortir, donc veuillez ne pas me poursuivre, merci.
Note : Avant dernier chapitre de cette fic et retour pour l'occasion d'un personnage évoqué il y a quelques chapitres. Draco voulait savoir, eh bien il saura !
Chapitre 11 : Tantale
La nuit est tombée sans prévenir et le monde semble ne pas en revenir. La nuit ne s'intéresse pas aux affaires humaines, elle descend quoiqu'il se révèle, quoiqu'il se fasse, quoiqu'il advienne. C'est ce qu'on appelle l'ordre des choses.
J'étends les jambes et appuie le dos sur le mur. Contre ma peau, je sens la moindre aspérité qui pointe et me blesse un peu. Dans la tête, j'ai un air de musique qui danse et qui ne veut pas partir. Si je le matérialise, si je le chantonne, peut-être que je pourrais m'en débarrasser. Quitte à troubler la tranquillité de la demeure.
Le manoir est silencieux. Il l'est toujours, mais ce soir tout particulièrement. Les Elfes marchent sur la pointe des pieds et les chauves-souris ont suspendu leurs vols. Même les horloges se sont arrêtées. Seul la lune en sourire de chat témoigne du temps qui passe.
Mais dehors, la Nature chante : les feuilles tintent, les loups hurlent, les enchanteresses de la forêt psalmodient, l'eau gazouille, le vent siffle. C'est harmonique. C'est inutile.
Dans le carré de ciel que découpe ma fenêtre, les étoiles luisent comme de petites braises blanches.
D'ici, elles ne semblent être que de faibles lueurs. Comment imaginer que ce sont des soleils, des astres pleins d'une énergie brûlante ?
D'ici, elles semblent éternelles, elles semblent devoir éclairer nos nuits à jamais. Comment imaginer qu'elles sont mortes depuis des milliers d'années ? que ce ne sont que des spectres d'étoiles et que le ciel n'est qu'un cimetière ?
Certains pensent que l'avenir est inscrit dans le mouvement imperceptible de leurs ellipses et de leurs révolutions, dans leurs positions nuit après nuit. Certains croient que l'on peut lire le destin des hommes dans la carte stellaire. Est-ce que le mien y est également dessiné, tout là haut, aux firmaments des cieux ? Est-ce qu'elles ont prévu ce que l'avenir me réservait ? Ont-elles décidé de ce qui allait survenir dans ma vie ? Sont-elles là pour me conseiller sur le chemin à suivre ? Ou bien pour me narguer et témoigner que ma vie ne m'appartient pas, que tout a été décidé depuis bien longtemps et que je n'ai plus qu'à suivre les pointillés ?
Maudit.
Un simple mot de trois syllabes, de six lettres, de trois consonnes et trois voyelles. Un simple mot comme la langue en a tant d'autres. Seulement, jamais je n'aurais pensé que celui-là m'était tout particulièrement destiné, qu'il me correspondait tout à fait.
Je regarde mes mains. Et elles ne sont pas difformes. Pas d'écailles reptiliennes, pas d'ongles démesurés, pas de veines saillantes, pas d'os tordus, pas de membres surnuméraires. Juste mes mains. Des mains. Des mains totalement normales.
Maudit.
Le miroir me renvoie mon image inversée. Deux yeux, un nez au milieu du visage, deux lèvres, des cils et des sourcils, deux oreilles, des paupières et des pommettes, un front, un menton, des cheveux. Pas de cornes, pas de bosses, pas de plumage, pas de poils (à part ceux que la puberté m'apporte inévitablement). Juste mon visage. Pas de tatouages (pas encore), pas de signes cabalistiques. Aucune marque et pourtant, au plus profond de ma chair, invisible et impalpable, le sceau de la haine de ma mère.
Est-ce que la malédiction ne laisse aucun emblème ? aucun indice ?
Maudit.
Qu'est-ce que cela fait d'être maudit ? ou plutôt qu'est-ce que cela fait de ne pas être maudit ? En quoi est-on différent ? En quoi suis-je différent ?
Maudit.
Par ma mère.
Qu'a-t-elle modifié ? A-t-elle affecté mon métabolisme, mon comportement, ma destinée ? Quel prix vais-je payer pour la haine qu'elle porte à mon père ? Seulement celui de ne jamais pouvoir toucher Potter ?
S'il ne s'agit que de ça, il n'y a pas de quoi en faire un plat. Je n'avais nullement l'envie de me rapprocher de Mr Bénédiction. Je regrette juste de ne pas pouvoir lui mettre mon poing maudit dans sa petite gueule d'ange.
Maudit.
Mais que m'importe si cela signifie que je n'aimerai jamais et que jamais on ne m'aimera, que mes veines charrieront à jamais du sang chargé de souffre.
Que m'importe si cela signifie que la haine alimentera mon cœur, ravagera chaque jour un peu plus mon esprit, brouillera ma conscience et insufflera en moi des envies de violence.
Que m'importe si cela signifie que je finirai par griller sur les rôtissoires de l'Enfer, que mon âme est damnée. Je ne comptais de toute manière pas gagner les limbes du Paradis.
Que m'importe, car c'est la vie que je voulais embrasser. C'est la vie que je voulais. Mère, tu as raison, je suis le fils de mon père et ta vengeance ne portera pas. Quelle qu'elle fût, car je suis tel qu'il voulait que je sois. Ou plutôt devrais-je dire 'ils'.
Ils…
Lucius Malfoy et…
… Scylla Tantale.
Scylla Tantale. Oui, ça ne peut être que lui, le second. Mon autre éducateur. Plus je convoque mes souvenirs à ma conscience et plus son visage se dessine. A chaque événement marquant de ma vie, il a été là, présent et fier. Fier comme un père.
Ma première incantation… Mon premier vol… Ma première potion…
C'est à lui que je posais les questions embarrassantes, que je racontais les événements gênants, que je demandais les réponses incommodantes.
Les réactions de mon corps… Les pensées perturbantes et obsédantes… Les formules interdites… Les renseignements si obstinément maintenus secrets…
Scylla Tantale. L'albinos qui inquiétait tant ma mère dans sa jeunesse, qui l'a maintenue prisonnière de son étreinte durant tout un bal.
Je ne sais que peu de choses de lui, mais bien assez pour ne jamais vouloir m'en faire un ennemi. Mais avec Scylla, tout le problème est là : comment éviter de s'en faire un ennemi ? Cet homme a oublié d'être conçu avec un mode d'emploi. Cet homme est une énigme à lui seul. Je mets au défi quiconque de comprendre comment il raisonne, pourquoi il agit d'une manière et pas d'une autre. Je ne sais jamais s'il va rire de mes remarques ou se mettre en colère. Et j'avoue jouer sur cette corde raide, j'avoue m'amuser à le tester, à l'agacer. Mais je ne sais jamais quand je vais franchir la ligne ténue où amusement se mue en irritation. Alors que je n'aurais de cesse par mes remarques et mes airs de vouloir le mettre en colère, il prendra tout avec le rire. Jusqu'au moment où il attrapera mon visage entre ses mains et me regardera droit dans les yeux, il me chuchotera alors que je ne pourrai jamais l'irriter, qu'il m'aime bien trop pour cela. Pourtant, d'un simple mot, d'une phrase anodine, je l'ai vu se changer en un démon. Il ne lèvera pas la main sur moi, ne me menacera pas non plus, mais il brisera, magiquement et physiquement, tout objet qui passera à sa portée. Alors, j'ai appris à observer ses mains : elles m'indiquent le plus certainement son état d'humeur, si aujourd'hui il acceptera sans broncher toutes mes perfidies ou s'il vaut mieux que je me taise.
Ce soir le manoir est silencieux et endormi, mais moi j'ai envie de parler et de veiller.
Alors ma décision est prise. Comme je l'ai toujours fait, je vais aller chercher les réponses – les dernières –, et les explications là où elles m'ont toujours été données.
C'est un geste machinal, plonger la main dans le pot qui contient la poudre Cheminette. Tellement machinal, tellement naturel. Pourtant, je ne peux empêcher ce battement plus violent de mon cœur. Il ne s'agit que d'un simple geste : lancer quelques grains de poudre enchantée dans un feu et c'est une porte sur la vérité qui va s'ouvrir. Mais je n'hésite pas. Ça fait bien longtemps que j'ai renoncé à hésiter.
Et dans des flammes vert émeraude, je disparais. Comme à chaque fois, des centaines de cheminées anonymes, des portes sur d'autres foyers, d'autres vies défilent devant moi, dans une vitesse fulgurante. Mais une seule m'intéresse et elle finit par se dresser devant moi, me mettant face à mes choix. Je dévoile le mot de passe, le mien, celui qui m'ouvrira la porte et préviendra Scylla que j'arrive et personne d'autre.
Comme toujours, j'émerge de la cheminée avec les cheveux en désordre et les vêtements couverts de suie. Je déteste cela. Il serait vraiment temps d'améliorer ce système de transport en commun, il commence à se faire vétuste. J'ai l'air de Potter et Weasley en même temps. Quelle horreur ! Un petit sort de remise à neuf et ça devrait être bon.
« Voilà mon adolescent préféré. »
Je relève la tête et découvre Scylla assis dans un fauteuil de cuir noir, un verre à la main. Il me sourit amusé.
« Tu aurais pu me prévenir de ton arrivée. Imagine si j'avais été en galante compagnie. »
Je hausse les épaules, en ramenant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Si je l'avais prévenu, il n'aurait pas manqué d'être en galante compagnie. C'est là un de ses amusements préférés. Et plus l'invité attendu est important et plus la compagnie galante sera gênante. Age, sexe, nature, rien ne l'arrête, rien ne le dérange.
« Draco. Draco », fait-il en secouant la tête et feignant la déception.
Ça va, je vois bien que tu connais mon prénom. Si tu en venais à des idées plus développées ?
« Mais où est donc passé ton innocence ? » demande-t-il en affichant un air contrit exagéré.
Bonne question. Je ne suis même pas sûr d'en avoir eue un jour.
« N'y a-t-il donc rien qui puisse te choquer ? »
Si, te surprendre avec McGonagall peut-être.
« Ahhh… Cette vieille harpie de Minerva ! » Un étrange sourire passe sur le visage de Scylla et j'en suis horrifié. S'il vous plaît qu'il ne m'avoue pas avoir eu une aventure avec elle également, je ne pourrai jamais plus en dormir : les images m'obséderont jusque dans mon sommeil.
Scylla éclate de rire. « Ne t'inquiète pas pour ton sommeil, Draco. Cet iceberg de McGonagall n'a de goût que pour les Seigneurs des Vents. » Scylla s'enfonce un peu plus dans son fauteuil alors qu'il porte son verre à ses lèvres, le regard légèrement rêveur. « Un Seigneur des Vents… Je n'ai jamais réussi à en attraper un… »
Et pendant qu'il ne se souvient plus que je suis là et part dans ses rêveries libertines, je le regarde plus attentivement. Il a l'âge de mon père, mais n'en paraît que la moitié. Ses cheveux blancs tombent sur ses épaules, glissent le long de ses bras et chatouillent son torse que son kimono entrouvert laisse apparaître. Ses yeux rouges sont bien trop déstabilisants pour qu'on n'ose le regarder bien en face. Même mon père ne se risque pas à un jeu de "prunelles dans prunelles". Il n'a aucune imperfection physique, aucune tare, à part celle d'être albinos. Je pense d'ailleurs que c'est même ce défaut congénital qui le rend aussi ensorcelant. Jamais, je n'ai vu un être aussi beau que lui. Cheveux et peau d'ange, yeux et rire de démon dans un corps humain parfait. Il dégage cette impression où beauté et danger se mêlent trop intimement pour que ça n'en soit pas mortellement dangereux. De plus, il possède une intelligence diabolique et un pouvoir terrifiant. Il est dresseur d'animaux et créatures magiques. Dragon, griffons, sphinx, hippogriffes, serpents, fauves, canidés, pas une créature ne se plie pas à sa volonté. C'est lui qui a dressé Pluton et qui dressera mon chien.
« Tu as encore grandi, Draco. » Sa voix me tire de mes pensées. Je ne m'étais pas aperçu qu'il m'examinait également. « Et tu deviens de plus en plus beau. Plus beau encore que ne l'était ton père à ton âge. »
Aussitôt, un livre jaillit d'un tiroir et s'ouvre devant moi.
« Regarde plutôt. » Et il fait un mouvement de tête pour m'intimer à y jeter un coup d'œil. Ce n'est pas un livre mais un album de photos. Et à la page ouverte, il y a mon père, vêtu de la tenue réglementaire officielle des Serpentard. Il est appuyé contre un mur, un aigle posé sur son poing ganté. Il me ressemble ou plutôt c'est moi qui lui ressemble…
« Tu dois en briser des cœurs à Poudlard. J'espère que tu en profites bien. Ecrase-en le plus possible, c'est là un des plus grands jeux que propose ces sept années à Poudlard » reprend Scylla.
Scylla boit à nouveau une gorgée de son vin et ses yeux ne me quittent pas.
« Quel dommage ! » soupire-t-il. « Une merveille telle que toi doit avoir un goût délicieux » ajoute-t-il et je m'étonne presque de ne pas le voir passer la langue sur ses lèvres. Je le regarde sans ciller, impavide. Il esquisse un air de contentement alors que je prends calmement place dans le fauteuil en face du sien. Il en faut plus pour me déstabiliser, j'ai appris à rester de glace sous son regard brûlant. Ne jamais avoir l'air scandalisé, dans n'importe quelle situation. Voilà une des règles fondamentales que m'a apprise Scylla. Et je crois que c'en est une bonne.
Il soupire et secoue la tête. « Allez dis-moi que me vaut l'honneur de ta visite ? Un problème épineux ? Une question turlupinante ? Besoin d'une recette ? »
Ma mère. Toujours ma mère et ses insondables secrets. J'ai rassemblé bon nombre d'éléments mais il me manque l'essentiel : la recette. C'est comme si j'avais tous les ingrédients mais que je n'arrivais pas à les marier, à les mettre en relation… En fait, je crois que je ne veux pas, que mon esprit bloque quelque part. Et pourtant, je veux savoir. Et il y a conflit. Conscient, Inconscient, Subconscient, Moi, Surmoi, Ça… quelque part ça bloque, ça se révolte et ça se bat et la lumière ne se fait pas.
Le visage de Scylla se ferme et il repose son verre sur le guéridon, un peu trop rapidement, un peu trop fermement, et quelques gouttes en giclent. Ses yeux se plissent et ne sont plus que deux gouttes de sang dans ce visage trop blanc.
« Que veux-tu savoir sur cette chienne ? »
Le mot est dur mais sa voix est restée calme. Et alors qu'il me regarde, il penche la tête sur le côté et un sourire étire ses lèvres. Le même sourire que celui de mon père, que celui de mon grand-père, que le mien. Un sourire de Malfoy…
Scylla est un Malfoy. Un bâtard. Il est le frère de mon père… son demi-frère plutôt.
Il lui est plus vieux de quelques semaines, mais jamais il ne pourra prétendre à la succession, au nom, au pouvoir, à la fortune. A jamais, il devra rester dans l'ombre. Mon grand-père ne l'a pas reconnu. Aux yeux de la société, il ne sera jamais que le fils sans père de Léalia Tantale, l'enchanteresse des Bois.
Peu savent la vérité, beaucoup la devinent, quelques uns la chuchotent, mais personne ne la clame. Qui oserait ?
Jusqu'à présent, Scylla ne s'est jamais intéressé à la reconnaissance ou au pouvoir de mon père, mais si jamais… Si jamais, il lui venait l'envie de conquérir la place de mon père… Est-ce qu'il irait jusqu'à le défier ?
Un sourire passe sur ses lèvres.
« Ne t'inquiète pas comme ça, mon petit Dragon. Je n'en veux pas du pouvoir. Je le laisse à Lucius, il s'amuse tant avec. Le pouvoir aliène, te prive de liberté et plus que jamais je veux garder la mienne. La puissance mais pas le pouvoir. Lucius veut les deux, je me satisfais très bien d'un seul. »
J'avais oublié le pouvoir démoniaque de ses yeux rouges. Il détient un don d'observation qui dépasse l'humainement possible. Rien ne lui échappe jamais, le moindre tressaillement, le moindre pli. Tout n'est pour lui que signe et peut donc être déchiffré, lu, compris.
« Ce n'est pas très compliqué de suivre le fil de ton raisonnement. Tu as encore des choses à apprendre mon petit dragon. »
Rha ! Quel crétin ! Je le sais pourtant qu'avec lui je ne dois pas non seulement me contrôler quand il me parle, mais également quand il se tait et semble ailleurs.
« Je repose ma question : qu'est-ce que tu veux savoir sur ta mère ? »
Il se replace dans le fauteuil et les pans de son kimono s'écartent laissant voir un peu plus de sa chair laiteuse et la large cicatrice qui raye son torse. Sa peau est trop blanche pour son kimono trop noir, c'en est presque pénible à voir.
« C'est sujet libre alors ? » demande-t-il en souriant.
J'ai oublié de répondre et il s'amuse de mon silence.
Scylla dépose son verre vide sur le guéridon et croise les mains.
« Ta mère est d'une beauté à en couper le souffle. Je dois bien l'avouer. Je n'ai jamais été jaloux que d'elle. Il lui suffirait d'un rien pour mettre n'importe qui à ses genoux, à ses pieds même. Elle est de ses femmes pour qui on déclenche des guerres. Une digne héritière de Hélène de Troie en somme. Ta mère est de ces femmes qui perturbent l'ordre normal des choses, qui, parce qu'elles sont trop, renversent l'ordre. Trop belle, trop cruelle, trop curieuse, trop brave, trop amoureuse… Narcissa est une femme romanesque qui a eu l'indécence d'aimer. »
Il se lève de son fauteuil et ses cheveux se déversent sur son dos. Il traverse le petit salon jusqu'à un petit secrétaire dont la porte s'ouvre avant qu'il ne l'ait touchée. Et alors qu'il sort du meuble une carafe de cristal à demie pleine, je remarque que je l'ai suivi hypnotiquement du regard. Aussitôt je secoue la tête et me fustige mentalement de m'être laissé ainsi fasciner. C'est là un des étranges pouvoirs que Scylla possède : on ne peut le quitter des yeux. Quand il entre dans une pièce, tout le monde se tait, quand il parle tout le monde l'écoute.
Quand il se retourne, il tient deux verres et m'en offre un. Je le prends mais je n'ai pas l'intention d'y toucher. C'est de l'alcool fort, très fort et je dois garder les idées claires pour saisir tout ce qu'il va me dire. Lui, par contre, boit d'une traite son verre et s'en sert aussitôt un autre. Il referme la porte du secrétaire mais pose la carafe sur le guéridon. Coutre toute attente, il ne reprend pas sa place dans le fauteuil de cuir. A pas lents, il se dirige vers la cheminée et, pendant quelques secondes, regarde les flammes se tordre dans le brasier. Sans faire le moindre geste, sans dire le moindre mot, il s'amuse à en changer les couleurs.
Violet, vert, noir, brun, bleu, blanc. Et finalement rouge. Rouge sang. Le rouge de ses yeux.
« Avant de continuer à te répondre, Draco. Je veux savoir ce que toi, tu sais d'elle. » Il se retourne vers moi et son visage est impassible. Il en a fini de jouer, de tergiverser.
Ce que je sais ?
Je lui parle du journal que j'ai lu, de ce qu'il m'a révélé. S'il en est étonné, il n'en laisse rien paraître.
« Je vois… » dit-il énigmatiquement, alors qu'il s'amuse à faire tourner l'alcool brun dans son verre de cristal. D'une traite, il le vide.
« Si, Narcissa avait vraiment tenu à avoir un amant, Lucius le lui aurait accordé. Moyennant bien sûr quelques conditions », ajoute-il. « C'est monnaie courante. Narcissa avait juste à attendre le mariage, choisir un sang-pur et bien sûr adopter la discrétion. Rien de bien difficile comme tu le vois. »
Monnaie courante ? Oui, après tout Scylla est le résultat de cette monnaie courante.
« Mais cette petite garce ne s'en est pas tenu là ! » reprend avec rage Scylla, comme si c'était à lui que le coup et l'humiliation avaient été infligés. « Elle a donné cœur et corps. Aimer. N'avait-elle donc pas compris qu'elle n'en avait pas le droit ? Et par-dessus le marché, elle a fait l'erreur de se donner à ce moins que rien avant de se donner à Lucius. Grossière erreur. Elle a scellé le destin par deux fois de son amant. »
Elle avait donné son cœur et son corps… Je ne veux pas y réfléchir davantage, il y a quelque chose de bien trop… dérangeant.
Finalement, Scylla s'éloigne de la cheminée et je me force à ne pas le suivre des yeux et me concentre autant que possible sur les motifs du tapis. Lorsque j'entends les ressorts crier, je relève la tête et découvre Scylla, assis sur le canapé, les bras étendus sur l'arrête du dossier.
« Mais je reconnais que j'ai sous-estimé la belle », poursuit-il. « Je pensais qu'une fois son amour mort, elle se laisserait faire plus docilement qu'un mouton. Elle nous a bien eu la garce ! Non seulement, ta mère est une puissante sorcière mais en plus elle a un mental d'une force incroyable. Je reconnais que ce vieux Malfoy a bien choisi l'épouse de son fils chéri. » Il se tait un instant et porte le verre à ses lèvres. « Il l'a peut être trop bien choisie. »
Son fils chéri. Toute la différence entre mon père et lui en trois mots.
« Lucius n'a jamais pu la mater. Jamais comme il l'aurait dû. »
Le ton est dur. Impitoyable. Il se lève et s'approche de moi. Tout près. Je me raidis dans mon fauteuil. Son visage est tellement proche du mien que nos nez se touchent presque. Il m'attrape le menton entre le pouce et l'index et je réprime le frisson qui me remonte la colonne vertébrale. Ses mains sont plus froides que la glace. La salive se bloque dans ma gorge quand il approche sa bouche de mon oreille.
« Pire… Il en est tombé amoureux », me murmure-t-il et il éclate de rire. Un rire incontrôlé qui me vrille le tympan. « Le grand Lucius Malfoy, le sorcier implacable au cœur de pierre, est tombé amoureux de la femme qu'il a rendu malheureuse. » Et il rit davantage. « Il en est tombé follement, passionnément, monstrueusement amoureux. » Son visage est à quelques centimètres du mien, ses yeux rouges me brûlent la rétine. « Pas de cet amour qui calme le cœur. Pas de cet amour qui apaise l'âme et change les hommes. Non, de celui qui détruit les hommes, de celui qui les pousse à être encore plus fous qu'ils ne le sont déjà. De ce seul amour qu'un Malfoy peut éprouver pour un autre être que lui-même. » Il applique ses deux mains glacées de chaque côté de mon visage et m'empêche ainsi de fuir son regard. « Vois-tu mon petit dragon, la famille Malfoy a un talent unique pour aimer la mauvaise personne et pour mal l'aimer. Une sorte de malédiction familiale. Un peu comme dans la Tragédie. La famille Malfoy est en fait une de ces familles Grecques damnées par les Dieux, dans laquelle chaque enfant naissait maudit. La Maison royale de Thèbes, de Troie… »
Un enfant maudit dans une famille damnée… Oui, il y a un air de déjà-vu.
Scylla me lâche le visage et retourne vers le secrétaire. Je saisis cette opportunité pour inspirer et emplir ainsi mes poumons de l'air dont ils avaient cruellement besoin. Scylla revient s'asseoir dans son fauteuil, un verre à nouveau plein à la main. Son air est plus sombre que jamais (ce qui est amusant à dire en parlant d'un albinos).
« Te souviens-tu des préceptes que ton père t'a inculqués, mon petit dragon ? » me demande-t-il après quelques longues secondes de silence.
L'enchaînement d'idées n'est pas d'une évidence éclatante à mes yeux, mais je préfère ne rien dire. Ne jamais interrompre quelqu'un qui dévoile des éléments inconnus. Règle élémentaire.
Les préceptes de mon père ? Bien sûr que je les connais ! Comment pourrais-je les oublier ? Quand d'autres enfants avaient des contes de sorcières pour s'endormir, moi j'avais ces éternels commandements.
'En aucune sorte, fils, tu ne dois baisser les yeux.'
« Ton père ne peut regarder Narcissa dans les yeux. Il ne supporte pas d'y voir la Mort qui s'est glissée en elle. Et quand il s'y risque… » Il n'achève pas sa phrase. « Devant ta mère, ton père baisse les yeux, mon dragon. »
'Ne montre aucune faiblesse.'
« Ces colères sont des manifestations de sa faiblesse. Nous avons tous nos faiblesses, mon petit dragon. Tu as les tiennes et j'ai les miennes. Si tu dois les connaître et les reconnaître, les autres doivent les ignorer. Mais face à Narcissa, Lucius ne sait plus rien cacher. Elle voit à travers lui plus clairement que s'il lui révélait tout. »
'Ne sous-estime jamais ton adversaire.'
« Lucius n'a jamais autant sous-estimé quelqu'un que Narcissa. Il a cru qu'elle se briserait entre ses doigts, qu'elle deviendrait plus malléable que de l'argile. Il n'en a jamais rien été. Pourquoi crois-tu qu'elle n'a pas de baguette ? La cicatrice qu'il a dans le dos, c'est elle qui la lui a infligée. Sais-tu qu'elle lui a interdit sa chambre pendant des mois ? Sais-tu que tu es né de leur première union ? Une union non désirée. Une union forcée. » Un sourire cruel passe sur ses lèvres et moi, encore une fois, j'avale difficilement ma salive. Il est hors de question, que j'approfondisse cette phrase.
'N'aie aucun amour.'
« Aucun amour ? Comme c'est drôle de l'entendre te dire ça, comme c'est ironique et hypocrite de sa part, lui qui aime à en devenir fou. »
'Méfie toi de tes amis, plus encore que de tes ennemis.'
« Peut-être un de ses commandements qu'il respecte le mieux : il n'a pas d'amis. Il a des connaissances, des collègues, des pions, mais pas d'amis. »
'Ne dévoile jamais tes secrets. Pas même à ta maîtresse ou ton amant.'
« Lucius n'a pour Narcissa aucun secret. Il lui révèle tout, même ce dont il ne devrait pas se vanter. Il a tellement envie de susciter chez elle une réaction, même la plus minime, il a tellement envie qu'elle cesse d'être de glace. Quitte à l'effrayer, à la dégoûter, tout plutôt que de l'indifférence. Elle a en main toutes les cartes pour le trahir. »
'Méfie-toi même de ta chair et de ton sang.'
« Autrement dit toi et moi, mon petit dragon. Penses-tu que nous pourrions le trahir ? Lui tourner le dos ? Moi, dont on refuse que je porte mon nom et toi, dont on l'a estampillé sur le front. Toi, dont la mère hait le père et moi, dont la mère a été tuée par le père. Lequel de nous deux trahira ? » De nouveau, il m'étudie du regard, mais je n'ai aucune réponse à lui donner. Du moins, je n'ai pas envie de lui dire que s'il doit y avoir un traître, ça ne peut être que lui.
'N'ai jamais aucun autre maître que toi-même.'
« Là, a été la plus grosse erreur de Lucius. Son énorme faute. Il s'est soumis. Il a accepté un maître. Les Malfoy n'ont pas de maîtres, ils vivent seuls et en marge, ils ne s'enchaînent pas. Bien sûr, Lucius n'est pas de Ses suiveurs fanatiques, il a ployé les genoux car il y a vu son intérêt, un moyen de grandir son nom. Mais comment un nom pourrait grandir dans l'ombre d'un autre ? » L'expression de Scylla vaut toutes les réponses : il ne le peut pas.
'Le Bien et le Mal n'existent pas.'
« Le Bien et le Mal n'existent pas… J'aime beaucoup cette phrase. Elle est très romanesque. Mais elle est fausse, il y a le Bien et le Mal. Seulement, la famille Malfoy a choisi de ne pas s'en soucier, de ne jamais se poser la question. Elle choisit ses positions selon le pouvoir qu'elle peut en retirer. »
Scylla croise les jambes et étend les avant-bras sur les accoudoirs. Il est d'une évidence manifeste qu'il me les montre intentionnellement. Ils sont parfaitement blancs… sans tatouage… sans marque d'appartenance.
Fin de la leçon.
« Draco, ton père s'est perdu lui-même. Seulement personne ne le voit et personne ne le sait. Excepté moi. Et toi maintenant… »
Pourquoi ne l'aides-tu pas ? Pourquoi ne le lui dis-tu pas ? Ne le préviens-tu pas ? Je croyais que tu étais son bras droit, que tu lui étais fidèle…
« Pourquoi ? Mais parce qu'il me plaît de le voir sombrer. C'est excitant et je me demande jusqu'où il pourra aller. Je veux être là au moment où il atteindra le fond. C'est pour ça que je sais que je ne serai pas celui qui le trahira. »
Celui qui le trahira ? Quelqu'un le trahira ? Qui ?
« Mais toi, mon dragon. Comme le désire si ardemment ta sorcière de mère. Tu le poignarderas traîtreusement dans le dos et lui infligeras la plus profonde des blessures qu'il soit donné de recevoir : la trahison d'un fils. »
Quoi ? Je… Je ne ferai jamais ça ! C'est de la folie ! Stupide !
« Vois-tu, mon petit dragon, devant toi, trois voies ont été ouvertes. Celle de ton nom qui réclame que tu fasses couler le sang de ton père pour prendre sa place à la tête de la famille. Celle de ta mère qui souhaite que tu trahisses ton père et abjure ton nom. Et celle de ton père et la mienne qui ambitionnons que tu deviennes un nouveau Malfoy.
Un nouveau Malfoy ? Mais qu'est-ce que c'est encore que cette histoire ? Etre un Malfoy normal n'était pas suffisant ?
« Lucius ne voulait pas mourir, pas plus de ta main que de celle d'un autre. Il a voulu faire de toi un Malfoy tel qu'il l'entendait. Un grand sorcier avec le respect du père et du nom. Un sorcier sans état d'âme, sans questionnement, sans autre conviction que seul son nom importe. Un sorcier sans crainte de faire couler le sang et d'inspirer l'horreur et la terreur. Et je l'y ai aidé. Comment aurais-je pu refuser ? Depuis toujours, je crée des monstres à partir d'animaux, tenter la même expérience à partir d'un humain aurait été le sommet de mon art. Un dragon humain. »
Son regard devient rêveur, comme s'il caressait un beau songe, un idéal. Et c'est de moi dont il parle. Comme d'un projet lambda, comme d'un cobaye. Ils voulaient faire de moi leur chose.
« Mais nous n'avions pas prévu l'action de Narcissa. Personne n'aurait pu. On la pensait brisée, vide, morte. J'ai commencé à suspecter l'ampleur des dégâts, quand j'ai remarqué que jamais aucun hibou n'arrivait de Poudlard pour nous rapporter tes exploits. Tu as quinze ans, Draco, mais pas une fois tu n'as encore fait couler le sang. »
Il saisit mes mains avec une poigne de fer. Je sais que ça ne sert à rien de lutter, alors je les lui laisse et il les regarde attentivement.
« Tes mains sont immaculées, blanches et froides comme la neige. » Puis, il les lâche et m'agrippe la tête et serre fort. « Mais là dedans, ça ne cesse de bouillir, de s'activer. » De son doigt, il trace de ma tempe droite au bas de mon crâne un chemin imaginaire. « Tu cogites, tu emmagasines, tu assembles et tu demandes. » Puis son autre main vient se poser sur ma poitrine, là où mon cœur bat. Et, les doigts comme des araignées, il appuie comme s'il voulait m'extirper le cœur de la cage thoracique. « Et lui, il bat, sans cesse. Brûlant tellement il est gelé comme de l'azote liquide. »
Il relâche la pression sur mon torse et je respire. Je viens de me rendre compte que j'étais en apnée.
« Depuis quinze ans, tu n'as cassé aucune volonté. Quand je t'ai parlé tout à l'heure de briser des cœurs, tu n'as pas réagi. »
Et alors ? J'ai d'autres choses à faire !
« Oui, tu dois devenir puissant. Je sais. Je sais… Là est l'erreur de Narcissa. J'ai été furieux de découvrir que nous avions échoué, que tu ne serais pas tel que ton père et moi te rêvions. Et puis je t'ai observé. Et j'ai vu ce que tu étais. Une merveille. Une perfection. »
Ses doigts caressent ma joue puis saisissent une mèche de mes cheveux. Je ne bouge pas. Mon cœur bat rythmiquement.
« En interférant dans ton éducation, en annulant ce qu'on t'apprenait, elle a fait de toi un Malfoy parfait. Un Malfoy originel comme ton père redoutait que tu deviennes. Comment s'y est-elle pris ? Je l'ignore. Mais ça m'intrigue… Toutefois, elle a peut-être mis en échec notre plan, mais le sien également. Elle voulait briser la famille, elle n'a fait que la perpétuer. Narcissa aura sa vengeance : tu trahiras ton père. Mais les Malfoy ne disparaîtront pas. »
Il se tait et moi j'essaie de comprendre, d'ingérer tout ce qu'il me dit, mais je crois que j'arrive à une saturation d'informations.
« Sais-tu pourquoi le plan de Narcissa a échoué ? »
Non… Et quitte à paraître contradictoire, paradoxal, antithétique et tous les synonymes, je ne suis pas certain de vouloir savoir… Je commence à être fatigué.
« Parce qu'elle t'aime. Ne prends pas cet air étonné. Comment ne pas aimer un être tel que toi ? »
Etre le fils de Lucius Malfoy était, je pensais, une bonne raison.
« C'est ça le plus fou, mon dragon. C'est ça qui la déchire de l'intérieur. Elle aime le fils de l'homme qu'elle hait. La vie est d'une satanée ironie, ne trouves-tu pas ? Veux-tu que je te révèle un autre secret ? L'homme qu'elle déteste, elle a passé tellement de temps à le haïr qu'elle ne sait plus rien faire d'autre. Si Lucius disparaissait, elle en mourrait. Ils sont liés l'un à l'autre par une chaîne complexe de haine et d'amour. »
Véga, la panthère de Scylla entre dans la pièce (j'hésite à faire mention de ce fauve comme d'un animal apprivoisé) et je me fige dans le fauteuil. Croyez-moi, face à ce monstre, pas la peine d'essayer de paraître brave, ça ne fait que l'agacer. Quant à faire semblant de s'en désintéresser… Je n'avais jamais pensé qu'une bestiole à quatre pattes pouvait être aussi susceptible… Hormis peut-être les hippogriffes. Il y a un concours à faire.
Ce soir, la panthère ne semble pas s'intéresser à ma présence et je préfère ça, contrairement à Pluton, on ne lui a pas interdit de me goûter. Scylla pose la main sur la tête de Véga et aussitôt le monstre ronronne, rappelant trompeusement un gentil petit chat.
« Narcissa voulait sûrement faire de toi le plus quelconque des sorciers, noyer sous la banalité le nom des Malfoy qu'on lui avait obligé de porter et au nom duquel on l'avait privé de bonheur. Mais elle n'a pas pu. Tu es aussi son fils. Quant à Lucius, il pense peut-être encore pouvoir te récupérer. Mais il n'a pas compris à quel point tu lui échappes. A quel point son emprise sur toi va en s'effilochant. Tu n'as pas de maître, Draco. Et il ne s'en apercevra que trop tard. »
Je suis assis dans le fauteuil et j'ai la tête pleine à hurler. Tout ce que je viens d'apprendre, d'entrevoir… Quel crédit dois-je donner aux paroles de Scylla ? Ma main se serre sur mon verre et je m'en rappelle soudain l'existence. Je baisse les yeux vers le liquide ambré qui dégage de forts effluves alcoolisés dès que je le remue un peu trop. Je connais le goût des potions les plus abjectes et des mets les plus fins, mais pas celui de l'alcool. Je regarde le verre comme si j'y cherchais une réponse, mais fort est de constater qu'il n'y en a pas. Et je le vide d'un trait. Je sens aussitôt la brûlure qui me parcourt la bouche et l'œsophage. Pourtant je ne bronche pas.
« Tu bois comme un homme, dragon. » dit en souriant Scylla. « Il est temps que tu regagnes ta tanière maintenant. »
Une dernière chose pourtant. La malédiction, en quoi consiste-t-elle ? Le sait-il ? A-t-il une idée ? Même la plus infime ?
« Il existe des centaines de malédictions. Comment pourrais-je te répondre ? Draco, on parle d'une magie très ancienne, dont personne n'a aucun souvenir, dont personne ne peut en comprendre les implications. Ce sera à toi d'en découvrir les effets. Mais un jour tu sauras, plus tôt que tu ne voudras sûrement. »
Je me lève et me dirige vers la cheminée. Et avant de disparaître dans les flammes vertes, je l'entends murmurer.
« Une malédiction ? Quelle fascinante sorcière. Dommage que… »
Quoi ? Je ne le saurai jamais.
fin du chapitre
