Le défi de rêveuse : Une blague qui tourne mal
Chapitre 5 : Le retour
Droite, gauche. Droite, gauche. Porte, fenêtre. Droite, gauche. Et cela durant des heures. Toute la nuit Fred avait fait les cents pas. La cuisine n'avait plus aucun secret pour lui, il l'avait explorée de fond en comble. Il lui était impossible de remonter à l'étage et de s'endormir. Ou de faire semblant. Car il en était sur, Georges ne dormait pas. Et après tout, comment aurait-il pu ? Le souvenir des films était tellement présent. Abby était tellement près, tout en étant si loin. Il s'en était douté. Oh oui, Fred, au fond de lui, avait su dès le départ ce qui l'avait éloigné de son frère. Dès qu'il avait aperçu Ginny. Il se souvenait de chaques rires, de chaques mimiques du visage d'Abbygaël, de l'intensité de ses grands yeux bleus et du plaisir qu'il semblait éprouver en étant en sa compagnie. C'était elle que Georges lui avait volé. Pas une famille, pas des enfants ni une maison. Seulement elle, la femme de sa vie. Et quelle douleur de se rappeler que lorsqu'elle l'avait regardé, jamais l'étincelle qui se formait lorsque Georges arrivait n'était apparu. Il aurait tout donné pour avoir été son jumeau. Pour avoir eu Abby juste une seconde.
Ce qui l'effarait, c'est qu'après des heures de réflexion, il en était venu à la conclusion qu'il n'en voulait pas à Georges. En fait, c'est à lui-même qu'il en voulait, à lui seul et à personne d'autre. Finalement, son jumeau avait rendu la jeune femme heureuse, et jusqu'à la fin. Alors que lui, il n'avait rien fait. Il avait joué le spectateur et s'était permis de s'éclipser à la fin de la pièce à la place du héros. Il avait du se persuader pendant des années que c'était la faute de Georges. Qu'il avait eu leur amour et qu'il n'avait pas su la protéger. Mais en réalité, lui non plus n'avait pas su. Les deux frères s'étaient déchirés pour une femme. Et pas une vivante, ce qui aurait pu être compris, mais pour un songe. Lequel des deux la méritaient le plus maintenant qu'elle n'était plus là ? Sûrement ni l'un ni l'autre. La princesse s'était perdue chez les crapauds. Mais au moins, l'un des deux êtres lui avait donné deux reines. Et presque un roi. Elle avait toujours aimé et aimerait toujours Georges. Et cela, Fred venait juste de l'admettre.
***
Une voiture. Une simple voiture. Si le moldu qui avait inventé ce truc débile s'était trouvé dans la chambre de Georges à ce moment précis, il n'en serait jamais ressorti. Georges essayait de se créer d'autres films. Il imaginait des cassettes bien plus anciennes que celle du 4 avril 2007. Sur ces images il y avait Abby, leurs deux filles et leur petit garçon. Et ils étaient heureux, tous les cinq. Ils étaient dans leur maison. Non, finalement ils se trouvaient au bord d'un étang. Comme celui qui était près du Terrier et où Fred et lui avaient imaginé bon nombre de leurs blagues. Et puis, en y réfléchissant bien, pourquoi n'être que cinq ? Oui, ils seraient sept. Plus on est de fous plus on rit, se dit-il mentalement. Et les enfants avaient tous les yeux bleus de leur mère. Tous, sauf un. Un des deux garçons, le plus jeune. Lui avait le profil type d'un Weasley. Roux aux yeux marrons, tout comme ses oncles, son père et son grand père avant lui. Et une des filles chantait une chanson. Ce serait Beth. Non, finalement une autre, peut-être la petite dernière. Comment auraient-ils pu l'appeler, lui et Abby ? Il fallait trouvé quelque chose de court et de joyeux. Léa, Zoé ? Non, il avait trouvé ! La petite dernière s'appellerait Chloé. Et elle chanterait très bien.
Et Georges continua ainsi pendant de nombreuses heures. Il s'imaginait une vie qu'il n'avait pas eu. Des enfants jamais nés et un étang a jamais oublié par deux frères séparés. Et tout en faisant ceci, il essayait de ne pas entendre les pas de Fred dans la cuisine. Depuis combien de temps son jumeau marchait-il en long et en large ? Au fond, il s'en fichait. Il regrettait la brouille avec son frère mais il n'arrivait pas à y penser plus de deux secondes. Son esprit le ramener toujours à Abby. Elle, elle, toujours elle. Etait-on persuadé de ses origines moldues ? Ne l'avait-elle pas un jour ensorcelée, tout comme Fred semblait également l'être ? Il entendit un placard s'ouvrir. Etrange, il n'y avait pratiquement rien à manger, pourquoi Fred se mettait-il tout d'un coup à fouiller partout ? Des bruits de portes qui claquent, de plats poussés et de marmites au feu lui vinrent aux oreilles, mais malgré tout Georges finit par s'endormir, en rêvant toujours de la femme qu'il avait un jour eu la chance de posséder.
***
Georges fut réveillé par un bras qui le secouait légèrement.
_ Allez Georges, lève-toi, il faut y aller.
Le roux ouvrit lentement les yeux pour découvrir son frère devant lui, avec deux verres à la main.
_ Il est quelle heure ? demanda-t-il à son jumeau qui semblait très pressé.
_ 8h45, lui répondit-il. Dépêche-toi de boire ça, dit-il en lui tendant le verre remplit d'un liquide rosâtre.
Georges hésita un instant avant de s'exécuter et demanda à son frère :
_ Pourquoi le liquide est-il rose ? Il était jaune la première fois, n'est ce pas ?
_ Oui, affirma simplement Fred.
_ Et pourquoi devons-nous boire une seconde potion ? Je croyais que la première devait nous ramener automatiquement au moment où nous l'avions bu.
_ Je sais tout ça mais j'ai quelque peu, Fred réfléchit un instant, amélioré la mixture.
_ Ca ne sert à rien de l'améliorer, je n'ai pas l'intention de l'utiliser encore un jour, dit Georges.
_ Ca je l'avais bien compris et on est dans le même cas, ajouta Fred, mais j'aimerais que tu boives cette potion maintenant. Je te jure que nous serons au Terrier à 9h pile si tu la bois à 8h50, donc dans dix secondes.
_ Quoi mais qu'est ce que tu…
_ Cinq secondes.
_ Mais enfin Fred !
_ Maintenant !
Fred avala la potion d'un coup et son frère le fit aussi. Pourquoi il n'en avait eu aucune idée mais il espérait au fond de lui pouvoir se réconcilier avec Fred avant qu'il ne soit trop tard. Les deux frères furent encore aspirés dans un long tunnel aux couleurs indistinctes et tombèrent de nouveau dans un précipice sans fond.
***
Georges trouva le voyage du retour moins long et moins éprouvant que la première fois. L'amélioration que Fred avait apporté à la mixture devait servir à cela car elle n'était en aucun cas plus agréable à boire que l'autre.
_ Tu pouvais pas respecter la priorité ! criait une voie. Espèce de chauffard !
Une dispute entre deux automobilistes stationnés sur le bas côté attira l'attention de Georges. Le rouquin regarda autour de lui et ne put que constater qu'il se trouvait en plein centre de Londres, et en aucun cas chez lui. Il se retourna vers son frère et observa le changement. Il n'avait plus aucune ride et n'était absolument pas voûté. Malgré cela, son large torse et sa taille élancée n'appartenaient pas à un adolescent de 17 ans.
_ Non mais qu'est ce que tu as fait ! s'exclama Georges en regardant son frère. C'était ça ta fameuse « amélioration » ? Tu crois pas qu'on est resté assez longtemps dans le futur ? Avec tes conneries on risque de ne plus jamais rentrer chez nous !
Mais Fred semblait ailleurs et Georges s'exaspérait du manque de combativité de son frère.
_ Mais qu'est ce que tu cherches à la fin ? demanda-t-il en voyant son jumeau scruter l'avenue. Fred, réponds-moi !
Les reproches que Georges voulut encore adresser à son frère moururent au fond de sa gorge lorsqu'il vit Fred se mettre à courir comme un fou et renverser des gens sur son passage. Georges ne savait que faire mais ce fut plus fort que lui, il le suivit. Il allait trop vite pour se rendre compte de ce qui se passait et ne pouvait enregistrer que les exclamations offusqués des passants bousculés. Il vit une petite fille qui lui semblait familière sur le trottoir, puis un ballon qui roulait en direction de la route. En un éclair il compris, et il courut plus vite, plus vite.
_ Ginny ! hurla une voie pétrifiée.
Il fallait qu'il arrive avant Abby, il le fallait. Et dans sa course, perdu dans ses pensées et dans l'espoir fou de pouvoir changer les choses, Georges n'entendit pas le bruit du corps projeté par la voiture. Il n'entendit pas les freins crisper ni la petite fille pleurer. Ce ne fut que lorsqu'il arriva au niveau de l'accident que son cerveau consentit à fonctionner. Fred était à terre, le corps meurtri et la tête en sang. Et il y avait cette femme, sa femme, celle qu'il avait imaginée durant des heures et des heures la nuit précédente. Seulement là elle pleurait. Elle écartait sa petite fille d'une main et donnait l'autre à Fred. Elle leva alors son regard rempli de larmes vers lui et lui dit :
_ Oh mon dieu Georges ! Je t'en pris fait quelque chose.
Il s'agenouilla près d'elle et regarda son frère dans les yeux.
_ Dépêche-toi ! s'écria-t-elle de plus en plus paniquer. Sort ta baguette lance un sort n'importe quoi tant qu'il ne meurt pas !
_ Je ne peux rien faire Fred, dit-il à son frère.
_ Je sais Georges, lui répondit difficilement celui-ci.
_ Ne te fatigue pas Fred, dit abbygaël. Une ambulance va sûrement bientôt arriver, tout ira bien.
_ Je suis heureux, Abby, déclara le mourant à la jeune femme.
_ Quoi ? demanda celle-ci d'une voie faible alors que les larmes ne cessaient de couler sur ces joues.
_ Tout s'est passé comme il était prévu. Je reste sur cette route, et toi dans ses bras.
Abby ne savait quoi répondre, la gorge serrée par l'émotion. Elle se retourna vers son mari qui pleurait lui aussi.
_ Je t'aime Abby, dit Fred dans un effort extrême qui faillit l'étrangler.
Et la jeune fille ne répondait pas. Elle continuait de promener son regard plein de larmes entre les deux jumeaux, ne savant que faire.
_ Je suis désolé, lança Georges à son jumeau. Pardonne-moi mon frère.
Ils se regardaient dans les yeux. Ils n'arrivaient pas à comprendre ce qui se passait exactement.
_ Pardonne-moi aussi, dit Fred dans un ultime effort. M…mon fr..è..re…
La tête de Fred retomba lourdement sur le sol et ses yeux ouverts semblaient fixer le ciel. Georges eut juste le temps de les lui fermer avant de se sentir aspirer par un long tunnel aux couleurs indistinctes.
Georges l'avait senti, il revenait chez lui. La potion que lui avait fait boire Fred devait être la même que celle qu'ils avaient bu, mais réglée pour seulement cinq minutes. Elle n'avait en aucun cas affecter le fonctionnement de la première et les deux frères se retrouvèrent tous deux dans leur chambre, celle qu'ils avaient quittée une journée auparavant et qui leur avait tant manqués. Les jumeaux se regardèrent, ne savant que dire. Ils avaient appris tant de choses, s'étaient tellement détestés. Non, en fait, ils ne s'étaient jamais tant aimés qu'à cet instant précis. En cet été 1995, les deux jeunes gens étaient maintenant sûrs que quoiqu'il puisse arriver, quoiqu'ils puissent faire, ils s'aimeraient toujours. C'est en un élan simultané que les jumeaux se levèrent et s'enlacèrent, se prouvant que même un destin acharné ne pourrait jamais les séparés.
Fin du chapitre et de l'histoire !!!
Juste une petite chose. Je sais que cette fin peut-être interprétée de plusieurs façons. Ont-ils réellement changé le futur ? Qui va mourir alors, Fred ou Abby ? Les jumeaux vont-ils se disputer ? Enfin bon, pleins de petites questions de ce genre. Moi j'ai mon idée mais je ne tiens pas à être plus clair. Vous interprétez cette fin comme vous le désirez.
Ca y est, c'est terminé ! Bon, c'est vrai que j'y ai mis du temps. Désolé faut me pardonner c'est les cours et tout et tout… Donc j'espère que cette fin ne vous a pas trop déçue ou que vous ne l'avez pas trouvé trop « à l'eau de rose » car j'ai vraiment eu cette impression en relisant l'histoire mais puisque j'ai imaginé cette fin depuis des mois et des mois je ne voulais pas la changer. Donc j'espère vraiment que ça vous a plu et je remercie toutes les personnes qui m'ont laissé leurs commentaires et leurs encouragements au fil des chapitres. Merci beaucoup.
Cirianthalas : Lol, je n'arriverai jamais à tout bien expliquer pour les nombres de la famille. Donc en faite, Cédric c'est le fils de Harry. Et il s'est marié à la fille cadette de Georges et la plupart des gosses dont j'ai parlé dans la fic sont à eux. La mère de Cédric ? Je ne sais plus si j'en ai parlé. En tout cas pour moi elle n'est pas importante. Je l'imagine comme une sorte d'admiratrice du survivant qui s'est cassé lorsqu'elle s'est rendue compte qu'en lui ayant donné un goss elle avait des responsabilités. Tu me diras j'ai peut-être dit autre chose car j'ai écrit le début il y a longtemps, mais elle n'est vraiment pas importante et Cédric ne l'a pas beaucoup connu. En gros, la mère de Cédric on s'en fou. Je te remercie vraiment de tes encouragements.
Arwen Greenleaf : Je suis vraiment désolée d'avoir pris autant de temps. Dis-toi que maintenant c'est fini et tu n'auras plus à attendre. Je suis heureuse que cette histoire t'ait plu. Merci.
Cristal Flower : Ca fait plaisir de savoir que même si tu n'aimes pas trop les fics sur Fred et Georges, tu aimes bien celle-ci. J'espère que ce dernier chapitre ne t'a pas trop déçu et que cette fin t'a plu. Merci.
Mymye-Potter : Et bien maintenant tu peux redire Fred & Georges. Bon, cette fin et toujours dramatique mais moi je la trouve moins triste que le chapitre 4. J'espère qu'elle te plaira quand même. Merci beaucoup pour tes encouragements, ils me vont droit au cœur.
Minerva : Dans le chapitre 4 je ne disais pas clairement pourquoi Fred était parti. Je pensais qu'on pouvait facilement le deviner. Mais je pense l'avoir expliqué dans ce dernier chapitre. En fait, il s'est en aller car il aimait Abby et il estimait qu'elle aurait du être sa femme à lui et pas celle de Georges. En plus il avait honte je ne sais pas moi devant ces goss, il aurait voulu que se soient les siens.
Samantha : Si Abby avait eu une jumelle, je n'aurais pas pu mettre cette fic en drama alors je me suis abstenue. Tu as u comme ils sont propres ! Ils font la vaisselle, la totale. Comme quoi si un jour ils font péter le Terrier, leur mère pourra pas se plaindre car les décombres seront très propres. Et bien je suis heureuse que cette idée t'ait plu. Mais à vrai dire, je ne pensais pas que s'était si original que ça. C'est venu comme ça. Aie mon dieu je te jure je suis une véritable écrevisse. Et le pire c'est que ça te fait plaisir ! Tu devrais avoir honte… Enfin, ce que je veux surtout te dire un énorme merci. Merci pour ton énorme soutien. Ca fait plaisir de voir tes reviews, surtout quand on a l'impression d'avoir complètement foiré un chapitre. Merci beaucoup Sam !
Mary-evy : Et bien si tu voulais que ce chapitre soit plus gais que l'autre, je suis désolée. Il est peut-être un peu moins dépriment mais il y a quand même un mort. Que veux-tu, fallais que j'essaye d'écrire une fic drama au moins une fois dans ma vie. Merci.
Luffynette : Lol, désolée encore une fois. Mes suites sont trop longues à venir je m'en rend bien compte. Merci beaucoup.
Hermichocos : Coucou ma chérie !!!! Ba non, je t'avais pas dit qu'elle serait enceinte mais c'est venu en écrivant. Et attends ma fic elle est drama donc tu devais t'y attendre. Arrête je viens de relire toute ta review et je peux plus répondre. Lol, je suis pétée de rire je n'en peu plus. Pour la réponse à ta review t'attendras que je t'appelle espèce de psychopathe du citron et du rasoir ! Net en force !
Juste une dernière petite information. Pour ceux qui lisent ma fic « Harry Potter et le protecteur », je tiens à m'excuser du retard. Pour l'instant je suis entrain d'écrire un Ron Hermione romance qui ne fera qu'un long chapitre et promis juré je m'y met après. Vous aurez le chapitre 7 au maximum à la fin de la première semaine des vacances.
Encore un gros merci à toutes les personnes qui m'ont encouragés jusque là et à celles qui continueront à le faire.
Ange !
