Anghehan Sunrider, Jedi tourmentée
Avant-propos : Le personnage de la Guerre des Etoiles ne m'appartiennent pas. Ils appartiennent à Georges Lucas et encore beaucoup d'autres personnes très puissantes. En revanche, Anghehan et toute la lignée de K'ceb, le Silver Hawk, Tahiran et le système de Normandia m'appartiennent. Si vous trouvez des similitudes avec des fait réels, c'est normal, je ne fait que romancer l'histoire de ma famille et l'inclure dans l'univers de Star Wars. Mais je n'en tire aucun profit que celui de vous faire rêver, alors partager le rêve avec moi.
Quatrième Eveil : La ferme
Je n'émis pas un son tant que Chrissy nous regarda. J'attendais que nous soyons seuls pour parler.
- Tu vas bien ? demandais-je alors qu'Anghehan traînait le pas en approchant du speeder.
- Non, pas trop bien.
- Tu veux m'en parler ?
- Hum… Es-tu prêt à m'écouter ?
- Réponse typique de Normandia, répondre à une question par une question.
Anghehan ne releva. Elle inspira profondément, ses yeux ambres et verts fixés sur le puit de mes yeux sombres.
- Non, j'ai juste besoin de méditer un peu, murmura-t-elle.
- Alors je conduis.
- Si tu veux…
Elle sauta par dessus la porte du speeder et se cala dans le fauteuil passager. Je sautais du coté conducteur et mis en route le véhicule. Elle m'expliqua vaguement le chemin à suivre, puis elle ferma les yeux et me laissa conduire.
La ferme, appelée le Manoir, se trouvait un peu plus au nord, à l'intérieur des terres. Elle ne se trouvait qu'à trois quart d'heure de route, mais si j'avais eu peur que ce laps de temps soit trop court pour que l'aura bouillonnante de la jeune fille ne se calme, j'en fut rapidement détrompé. Bientôt, la force s'écoula paisiblement en elle et son visage affichait une expression de sérénité. Je fus surpris de la vitesse à laquelle elle semblait avoir atteint une certaine paix intérieure. Elle n'était pas connue parmi les Jedis, mais ceux qui la connaissaient savaient le mal qu'elle avait à vider son esprit et son instabilité émotionnelle. Elle rouvrit les yeux longtemps avant que je n'ai besoin de ses indications.
- Tourne à droite, puis suit la route qui plonge dans le vallon.
En fait de vallon, il s'agissait plus de colline et buttes de terres séparés par le lit d'une rivière. J'aperçut au loin un village.
- Ralentit s'il te plait, murmura-t-elle en posant sa main sur mon bras.
Elle pointa une forme sombre un peu avant le village. En fronçant les sourcils, j'identifiait la forme d'un arbre au milieu d'un champ. L'arbre était tordu dans tous les sens. Il semblait bien centenaire, peut-être millénaire. Ses racines trempaient dans une mare.
- Cet arbre a été planté par Seluj K'ceb quand il est venu ici pour la première fois et a fondé le village. La quantité d'eau indique le degré d'humidité de l'air ainsi que le niveau d'eau dans les nappes phréatiques. Continue jusqu'au village et tourne au pont, puis tu iras à droite après le cimetière.
- C'était quelqu'un de ta famille ? demandais-je en reconnaissant le prénom d'un de ses cousins germains.
- Le Grand-père de Draneb. Pourquoi ?
- Y'a-t-il un endroit sur cette planète où ta famille n'a pas posé les pieds ou joué un rôle clé ?
- Franchement ? je suppose que oui. Même si grand-père et oncle Eirivol sont les seuls représentants auprès du sénat qu'ai jamais connu Normandia.
- Et moi qui pensais que tu étais née dans une famille quasi anonyme de Coruscant…
- Maître Skywalker a grandit dans une famille anonyme, ça ne l'a pas empêcher de faire de grande chose. Comme Maître Ken est né dans une grande famille et pourtant il n'est pas plus exceptionnel que n'importe lequel d'entre nous.
Je me mordis la joue à sa réplique cinglante. Elle m'avait rappelé à l'ordre, moi, le maître Jedi. Mais depuis que j'avais entrepris ce voyage , je sentais que le Jedi faisais petit à petit place à l'humain qui avait disparut depuis plus de dix ans maintenant… Alors qu'Anghehan semblait un peu plus Jedi à chaque instant. Je me demande, finalement, à qui ce pèlerinage va-t-il profité le plus.
- Quand nous serons au sommet de la colline, tourne à droite et gare toi à l'entré de la cours. J'espère que tu n'as pas peur des animaux, déclara-t-elle avec un sourire malicieux.
- Moi ? Tu n'as pas du entendre parlé de ma chambre à l'académie de Yavin, grognais-je.
Bien sûr qu'elle n'en avait pas entendu parlé, me repris-je mentalement. Je ne lui avais jamais parlé de mes années à l'académie en dehors des enseignements que j'y avais reçu. Et peu de ce qui avaient fait leur classe avec moi étaient encore vivant. Un flot de nostalgie m'envahit. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas penser aux animaux, et encore plus joué avec. Sans doute depuis la guerre.
- Ola du manoir ! Y'a-t-il quelqu'un ou tout le monde se trouve-t-il à la traite ? cria Anghehan en mettant ses mains en porte-voix devant la barrière de la cours.
La porte du grand batiment d'habitation s'ouvrit et un gros chien noir dont les épaules arrivaient à la taille d'Anghehan sortit. Il portait sur son dos une fillette qui ne devait pas être bien plus vieille qu'Anakintahir et qui riait aux éclats.
- Bidou attend ! cria la fillette d'une dizaine d'années qui courait après lui, une autre chiant un peu plus petit sur ses trousses. Isana descend de là ou Papa va encore te priver de dess…
Mais elle n'acheva pas sa phrase. Elle venait d'apercevoir le speeder et les visiteurs surprises. Bidou voyant son changement d'attitude arrêta de sauter dans tous les sens et s'approcha d'elle. Isana glissa de son dos et attrapa le T-shirt de sa sœur.
- Dit c'est qui ? demanda-t-elle en pointant le speeder du doigt.
Anghehan sauta du speeder et marcha lentement vers les fillettes. Le plus petit des deux chiens se mit à grogner et à montrer les crocs, bientôt suivi du gros chien. Je me tendis, ne sachant trop pourquoi, mais Anghehan continuait, les mains bien en vue, un sourire malin flottant sur ses lèvres.
Ils chargèrent. J'hésitais une seconde, mais voyant qu'Anghehan ne faisait rien, je dressais en toute hâte une bulle de force autour d'elle. Mais les deux chien la traversèrent comme si je n'avais rien fait. Anghehan ne broncha pas et se laissa renverser par les deux animaux.
- Anghehan ! criais-je en sautant hors du speeder.
Je me précipitais vers elle mais me stoppais net en entendant les éclats de rire et les gémissements.
- Bidou arrête ! Tu sais bien que je supporte pas ça !
Sidéré, je vis que le gros chien lui léchait affectueusement le visage alors que la femelle lui léchais la main qu'elle avait porté à sa tête blanche et noire. Je fus soulagé. Elle le fit rouler sur le coté et se redressa, mais resta à genoux pour leur frotter leur tête et donner à chacun sa part de caresse. Les deux fillettes regardaient la scène médusée. Manifestement, ces chiens devaient comme ma première impression me le disait être les gardiens des lieux. Anghehan voyant leurs regards ahuris se releva et leur sourit. Son sourire avait une chaleur que je ne lui avait vu en dehors des rares fois où elle revoyait Anakintahir.
- Ce que vous avez grandi ! tu n'étais qu'un petit bout de fille quand je suis partie Elidanne, et toi, à peine sortie de ton parc à bébé Isana. Tu ne ressembles pas tant que ça à Irualane finalement, je me suis planté sur 50% de la bande. Merci Elidanne de sauver la mise de ta marraine.
Au mot marraine, la plus grande des deux sursauta et fixa Anghehan de ses grands yeux d'un bleu ciel incroyable. Anghehan ôta ses lunettes de soleil et dévoila ses yeux si particuliers. L'enfant n'hésita plus et courut se jeter dans ses bras.
- Marraine Ange ! s'exclama-t-elle en riant alors qu'Anghehan la faisait voler autour d'elle.
L'autre fillette resta interdite devant la porte de la maison. Une femme que je reconnus bientôt comme Fencorel sortit de la maison et posa sa main sur l'épaule de l'enfant.
- Et bien, tu ne dis pas bonjour à ta cousine ?
- C'est ma cousine cette dame ?
- Tu sais bien Isana, c'est la marraine d'Elidanne.
- La grande sœur d'Irualane et Riwen ? demanda la petite fille en fronçant les sourcils pour se souvenir de son arbre généalogique… Anghehan ?
Fencorel hocha la tête avec un sourire. La petite fille sursauta à son tour, puis se tourna vers sa sœur et Anghehan et courut danser et sauter avec elles. Leur mère se dirigea vers moi.
- Je suis Fencorel, la tante et marraine d'Anghehan. Vous devez être Jacen Solo. Dois-je vous appeler Maître Jedi ?
- Seulement si vous appelez Anghehan, Chevalier Jedi, répondis-je avec un de ces fameux sourires Solo. Mais Jacen me convient parfaitement.
- Ahah ! de l'humour. Alors ce sera Jacen. Je suppose que vous allez nous trouver bizarre, mais ce sont des histoires de famille.
- Anghehan m'a briffé avant de venir, mais je dois avoué être un peu plus surpris à chaque nouveau pas.
- Vous n'étiez jamais venu sur des colonies telles que Normandia ?
- Pour tout vous dire, j'ai surtout visité des colonies ayant échoué ou en reconstruction ces dernières années. D'ailleurs, je ne sais pas depuis combien de temps Normandia est peuplée.
- l'aire moderne remonte à un peu moins de deux siècles. Quant à l'aire antique, nous sommes remontés plusieurs millénaires avant l'Ancienne République.
- Tant que ça ? m'étonnais-je.
- L'histoire de Normandia est passionnante Jacen, tout aussi passionnante que celle des gens qui lui ont redonné vie.
J'allais lui demander de développer, mais Anghehan choisit ce moment pour se relever. Tenant la main d'Elidanne, et Isana calée sur sa Hanche, elle s'approcha de sa tante et s'exclama :
- Bonjour ma marraine chérie !
Elle laissa les deux fillettes s'écarter afin de pouvoir embrasser sa tante, puis elle se baissa pour se mettre au niveau de son ventre et déclara :
- Bonjour petit bout de cousin. J'espère te rencontrer autrement qu'à travers le ventre de ta maman.
- Oh je suppose que si tu reste une semaine ou deux, tu devrais en avoir l'occasion. Me ferrez vous l'honneur d'entrer dans ma demeure ? Djijac ne devrait plus tarder, il est encore à la traite et fait le tour des animaux. Il lui a deux vêlages prévus cette nuit. Elidanne, veux-tu bien leur montrer leurs chambres ?
- Une ou deux, demanda Isana, ses yeux brillant d'espièglerie.
- Une ! répondit vivement Anghehan, ce qui me prit au dépourvu et me fit lever un regard interrogateur vers elle. Je n'ai pas besoin de chambre, je vais dormir avec les filles cette nuit.
Fencorel qui avait elle aussi été surprise eut un sourire attendrit, puis nous montra la porte de la main, nous invitant à entrer.
Le dîner fut bien arrosé et délicieux. Je compris pourquoi Anghehan disait que je ne pourrais pas la battre à un concours de boisson, mais surtout pourquoi elle détestait autant les rations et cuisinait si bien. Fencorel avait cuisiné le plat préféré d'Anghehan dans un chaudron de fonte. Si la technique me parut archaïque, le goût de la cuisine me fit tout oublier, à tel point que je déclarais ne plus jamais pouvoir goûter une ration de survie. Cela fit rougir Fencorel, mais fâcha Djijac qui ne comprenait pas qu'avec la technologie dont nous disposions nous ne soyons toujours pas capable de produire des rations correctes.
Djijac était un homme simple dans ses relations vis-à-vis des humains, mais était d'une finesse extrême. Il n'avait pas le genre d'intelligence que l'on s'attendait à trouver cher les cultivateurs. Nous parlâmes longtemps, et il me proposa de m'emmener pour les vêlages de la nuit, ce que je ne refusais pas. Il en fut ravi, et je crois qu'il m'accepta dans la famille à ce moment là. Isana m'appris plus tard que l'ami d'Irualane avait refusé d'accompagner Djijac dans ses occupations de la ferme. Djijac était tellement content, qu'il était prêt à m'aider à m'installer quelques temps sur Normandia pour me réapprendre les vrais valeurs de la nature. Je souris, peut-être devrais-je y penser. M'éloigner un peu des Jedis et retourner à la terre ne me ferais pas de mal.
J'étais en train de me changer quand j'entendis la porte de ma chambre s'entrouvrir. Je finis d'enlever mon T-shirt, pensant dans un premier temps qu'un des félins de la maison s'était glissé dans la chambre, quand je perçus des ondes d'excitation dans la force. Ces ondes ressemblaient à celle d'un enfant heureux d'avoir réussi son coup. Je me tournais lentement, et reconnu Isana. Elle s'était approché du meuble sur lequel reposait mon sabre et dirigeait sa main vers celui-ci. Je tendis la main et l'appelais. Il glissa entre ses doigts et atterrit dans ma paume tendue.
- Non ! s'écria Isana, je l'avais presque.
- Qu'est-ce que tu voulais jeune fille ? demandais-je en appuyant mon épaule nue contre le bois de la fenêtre, les bras croisé sur mon torse, affichant sans doute le même sourire que Papa affichait chaque fois qu'il déjouait un plan d'Anakintahir.
La petite fille prenant conscience qu'elle avait parlé à haute voix sursauta et cacha sa bouche de ses deux mains comme pour y renfourner les mots qui lui avaient échappé. Puis elle vit mon sourire, se détendit mais déclara à tout vitesse :
- MamanaditquetuétaislemaîtreJedid'Angealorsjevoulaisvoirsituavaisl'épéedeschevaliersetcommentelleétait.
J'éclatais de rire face au débit de parole de l'enfant. Heureusement que j'avais l'oreille exercée et que je pus la comprendre sans lui faire répeter.
- Tu sais ce qu'est une Chevalier Jedi ?
- Oui… Non… Peut-être. Je sais que tous les grand cousins sont des Jedis, mais je sais pas pourquoi ils sont différents de moi.
- Tu as vu ce que j'ai fait avec le sabre ?
- Tu l'as fait voler ?
- En quelque sorte. On peut dire que c'est magique. Un Jedi a des pouvoirs magiques qu'il utilise pour protéger la galaxie.
- C'est quoi la galaxie ?
Je fus surpris de cette question, puis soupirais en me rendant compte qu'elle était comme mon cher petit frère, Anakintahir, et était un véritable moulin à questions. Et puis, elle n'avait pas comme moi eu la chance de sillonner la galaxie avant même de savoir marcher.
- Viens voir à la fenêtre, je vais te montrer.
La petite fille s'approcha de la fenêtre. Je la soulevais pour l'asseoir sur le rebord et lui montrais le ciel.
- Tu voies les étoiles ?
- Oui, répondit elle avec un hochement de tête.
- Et bien imagine que tu ais une grande boite molle en forme d'étoile, avec plein de pointe et qui tourne sur elle même.
- Est-ce que les branche deviennent courbe parce que ça tourne ?
- Tout à fait. Maintenant imagine que la boite est transparente et qu'elle est remplie d'étoiles, de planètes, de lunes et de soleils.
- C'est ça la galaxie que doivent protéger les Jedis ?
- Oui, on peut dire ça.
- Et tu la protèges avec la magie ?
- Avec la magie, mon sabre et mon esprit. Mais c'est mon esprit qui me sert le plus.
- L'esprit est la meilleure arme, répéta perplexe la petite blondinette.
- Bah, ce ne sont pas des préoccupations de ton âge, 'exclamais-je en lui ébouriffant les cheveux. Tu voulais voir mon sabre ? Je vais te montrer, mais surtout tu ne t'approche pas et tu ne touche pas la lame ou tu perdrais ta main.
La petite fille frémit, mais la lueur d'excitation était à nouveau présente dans ses grands yeux bleus. Elle sauta de la fenêtre et s'assit sur le lit. J'allumais mon sabre et la lame mauve pâle emplit la chambre d'une lueur irréelle. Les yeux de la fillette pétillaient en suivant la lame qui dansait et chantait dans les airs. Elle était totalement hypnotisée, quant à moi, j'étais attentif à toute émanation de force provenant de l'enfant. Elle avait un grand potentiel.
On frappa dans des mains, applaudissant lentement la prestation. Isana sursauta et sauta sur ses pieds. J'éteignis la lame et la lançait au milieu de mes affaires. Anghehan était adossé au cadran de la porte et applaudissait, alors que Fencorel regardait avec amusement voilé d'inquiétude ses deux filles qui se dévisageaient en souriant.
- Il me semble vous avoir déjà appelé trois fois pour votre bain jeune fille, déclara Fencorel en fronçant les sourcils.
- Elidanne t'attendait, ajouta Anghehan. Vous allez me dire des merveilles de ces savons de la nouvelle Ithor. Tu sais, ceux qui sentent la vaniscylla.
Isana ne se le fit pas dire deux fois, et saisissant la main de sa sœur, elle courut vers la salle de bain, Fencorel dans leur dos. Anghehan me dévisagea un instant. Elle se détourna finalement et allait quitter la chambre, mais je lui saisis la main et l'attirait à l'intérieur. Je me glissais entre elle et la porte que je fermais. Je me tournais alors pour lui faire face et m'aperçus qu'elle avait les joues légèrement rouge.
- Qu'est-ce que tu as ? demandais-je inquiet en faisant un geste pour toucher son front.
- Euh, tu peux mettre quelque chose sur ton dos s'il-te-plaît ? bredouilla-t-elle sans me regarder.
Je compris alors que j'étais toujours torse nu. Je souris de ce sourire de vaurien comme l'appelait Maman.
- Tu m'as déjà vu dans des situations beaucoup moins vêtues, m'amusais-je en m'appuyant contre la porte et croisant les bras sur mon torse.
- Bien sûr je t'ai vu bien moins couvert, mais c'était il y a dix ans, me rappela-t-elle en rougissant un peu plus à chaque pas que je faisais vers elle.
Elle recula, mais fut coincée par le mur. Je l'empêchais d'esquiver, appuyant une main près de son visage. Je la fixais de mes yeux bruns droit dans ses yeux totalement ambres dans la pénombre de la chambre. Je baissais mes lèvres vers son oreille et murmurais :
- Auriez vous quelque sentiment pour votre ancien maître.
Mon souffle caressa la peau exposée de son cou et fit trembler la jeune femme. Avais-je touché juste ? Elle posa ses mains sur mon torse, m'embrassa vivement dans le cou.
- A une époque peut-être… mais maintenant, je ne sais plus… soupira-t-elle toujours au creux de mon cou, murmura-t-elle en m'écartant lentement d'elle. Et toi ? Ressens-tu quelque chose pour ton ancienne apprentie ?
Une nouvelle fois, elle m'avait retourné ma question. Un question que je n'avais pas été capable de formuler, bien qu'elle me brûle la langue depuis quelques mois déjà. Etait-ce pour cela que j'avais entrepris ce voyage ? la force avait-elle une fois de plus guider mes pas, ou bien était-ce mon cœur. Mais les deux étaient ils vraiment séparé ? Et si mon cœur appartenait à cette jeune femme, était-ce elle que je poursuivais depuis le jour où j'avais perdu ma foi totale et aveugle en la force ?
Nous restâmes ainsi de longues minutes, nos regards se perdant dans celui de l'autre, mon bras frôlant toujours son épaule, ses mains toujours sur mon torse nu. La force coulait autour de nous, en nous, entre nous. Un flux lent, régulier et apaisant s'était établi entre nous, mais Anghehan le rompit en s'écartant.
- Je dois y aller, murmura-t-elle en se glissant sous mon bras.
Elle avait presque quitter la chambre quand je me retournais.
- Tu as raison Anghehan, je ne sais pas ce qu'il y a dans mon cœur, mais j'espère bien le découvrir, comme je suis en train de découvrir le tien.
Elle sourit. Je n'aurais jamais cru qu'un simple sourire puisse me rassurer à ce point. Elle revint sur ses pas et se dressa sur ses pieds pour m'embrasser sur la joue.
- Quand tu seras prêt à parle, je serai là pour t'écouter. Au fait, appelle moi Ange.
Elle me fit un clin d'œil, puis quitta la chambre. Je me restais encore quelques secondes immobile face à la porte. Puis je me jetais sur le lit. Allongé sur le dos, les mains glissées sous ma tête, je me mis à déchiffrer les fissures du plafond quand je ne pus plus tourner les fait des derniers jours dans ma tête.
Ange entra dans la chambre d'Elidanne et s'immobilisa en voyant trois matelas occuper le centre de la pièce, tous les meubles ayant été poussés sur les bords. Elidanne sortit du placard les bras emplis de draps. Isana entra en courant dans la chambre, ses bras chargés de peluches. Ange sourit. Les fillettes étaient heureuses et diffusaient inconsciemment leur plaisir à travers la force. Une bataille de polochon fut très vite stoppée par Djijac qui leur rappela qu'elle serait privée de leur semaine à Highcity si elles ne se couchaient pas très vite et éteignit la lumière. Bientôt le calme régna dans le manoir. Isana et Elidanne s'étaient blottis contre leur grande cousine, essayant de rattraper les années de câlins qu'elles avaient manqué.
- Dis moi, tu reste combien de temps sur Normandia ? demanda Elidanne.
- Et bien, je dirais, une petite semaine.
- Pourquoi si peu ? demanda-t-elle visiblement déçue.
- Tu sais, c'est déjà beaucoup. En fait je ne devais pas revenir avant d'avoir été reconnu chevalier. C'est Jacen qui m'a joué ce tour.
- Et tu n'es pas contente ? s'inquiéta Elidanne.
- Je lui en ai voulu sur le coup… commença Ange.
- Pourquoi ? demanda Isana en l'interrompant.
- Parce que j'ai oublié tout vos cadeaux sur Eclipse.
- Oh non ! déclara la plus jeune.
- Tu mens ! répliqua la plus grande.
- J'avoue je mens. Mais j'avoue que maintenant que je suis là, je suis contente. Vous m'avez manqué.
- Toi aussi, déclara Elidanne, Isana imita sa sœur et elle l'embrassèrent chacune sur une joue.
Même si ange connaissait beaucoup moins sa petite cousine, elle apprécia ces petits gestes d'affection qui lui manquaient tant sur Eclipse. Le calme et le silence s'établirent. Ange crut que les fillettes s'étaient endormies quand Isana se redressa sur ses bras avec un petit sourire coquin.
- Dit Jacen c'est ton amoureux ?
Le cœur d'Ange sauta un battement. Elle inspira profondément pour se calmer.
- Non, c'est ami, mais pas plus, pourquoi ?
- Elle te demande ça parce que Irualane est passée il y a six mois avec son amoureux.
- C'est pas vrai. Elle vous a déjà présenté Valin ?
- Valin, oui c'est bien le nom que je cherchais, reprit Elidanne et tapant des mains.
- Pourquoi c'est pas ton amoureux ? continua Isana.
- Isana ! s'indigna Ange.
- Et si c'est moi qui te le demande ? enchaîna l'aînée.
- Pourquoi est-ce si important ? répliqua Ange.
- Parce que je veux ête ta demoiselle d'honneur ! s'exclama Isana en se dressant à nouveau sur ses bras.
- Parce que tu as l'air heureuse avec lui. Déclara Elidanne tout en réprimandant sa sœur.
- Ne t'inquiète pas Isana, tu seras sûrement ma demoiselle d'honneur. J'espère me marier avant qu'on interdise les mariages à Thingey.
- Et pourquoi vous êtes pas… Ange lui posa la main sur la bouche pour lui clouer le bec.
- Pour faire parler les petites curieuses. Maintenant on dort !
Toute tentative de reprise du dialogue fut ignorée par la jeune femme. Et bientôt les fillettes s'endormirent.
Anghehan se réveilla en sursaut. Il lui fallut quelques secondes pour se rappeler qu'elle n'étais plus à bord du Silver Hawk, ni sur Eclipse. Isana s'était roulé en boule contre elle et ronflait tandis qu'Elidanne était allongée en travers du lit triple. Ange soupira et projeta sa conscience dans la force pour déterminer ce qui avait pu la réveiller. Elle sentit une légère variation dans l'une des chambre, puis une vague de force atténuée pour se transformée en caresse apaisante. Elle décida de se lever.
Soulever kinétiquement Elidanne ne s'avéra pas trop difficile, Ange fut bientôt dans le couloir. Elle hésita en passant devant ma chambre, mais je sorti à ce moment là. Je devais acore avoir les cheveux en bataille et les yeux gonflé de sommeil, mais elle ne dit rien. Elle posa son index sue mes lèvres et me fit signe de la suivre. Des cendres rougeoyaient encore dans la cheminée, mais Ange ne s'arrêta pas et sortit à l'extérieur.
Elle monta la cote et s'installa sous un arbre que j'identifiais comme un châtaignier. Un vent frais soufflait et la brume se leva, donnant des allures de fantômes à la campagne endormie. Je frissonnais. Ange se glissa dans mon dos et m'entoura de ses bras. Elle me frotta vigoureusement, ce qui me surpris et la fit éclater de rire alors que je me retournais pour lui faire face.
- Pourquoi es tu levée ? demandais-je alors qu'elle me faisais comprendre que elle, n'avait pas froid.
- Je croyais que tu allais me le dire, tu étais réveillé avant moi, s'étonna la jeune femme.
- Disons que j'avais dormi tout mon saoule depuis un bon moment. Alors ?
- Je me suis réveillée en sursaut, comme sous l'effet d'un appel, je pense, ou peut-être d'un précognition. Mais quand j'ai repris conscience, il n'y avait rien dans la force. Comme tu bougeais, je me suis dit que tu savais.
- Non, je n'ai rien senti à part ton réveil.
- Ah, souffla-t-elle en se rasseyant près de moi.
Elle s'appuya au tronc et leva les yeux au ciel.
- Elles sont belle, murmura-t-elle.
- Les étoiles ?
- Oui. A force de naviguer parmi elles, on oublie qu'elles existent. A ton avis, combien d'entre elles se sont éteintes il y a dix ans ?
Je me préparais à une nouvelle dépression de la jeune fille, mais rien ne se passa. Au contraire, elle semblait très calme, sereine bien que légèrement mélancolique.
- Beaucoup trop à mon avis. Mais nous sommes si loin que je vois encore Carida briller d'ici. Elles continuent à briller alors qu'elles sont déjà éteintes sur Coruscant. Je me suis toujours demandé si quelqu'un contrôlant la lumière serait capable de lire le passé dans la lumière.
- Par expérience, je dirais oui dans une certaine mesure.
- Hein ?
- Oublie ce que je viens de dire. Crois tu que je doive méditer sur ce réveil étrange ? demanda-t-elle avec un sourire taquin.
Je grimaçais. Encore une pique pour ma méthode d'enseignement. Ange n'avait jamais supporté les longues heures de méditation que je lui imposais. C'était certes très différent de la méthode de Tahiri qui ne supportait pas le silence.
Un frémissement dans la force arrêta net note conversation.
- Tu as senti ? me demanda Ange.
- Oui ça venait de….
- Fencorel. Licae va naître cette nuit ! s'exclama-t-elle en sautant sur pieds.
Je ne me souvins que plus tard qu'Ange connaissait le nom de l'enfant avant même que les parents ne se décident. Isana et Elidanne étaient réveillées et dans la salle à manger quand nous surgîmes en courant dans la maison. Djijac apparut et demanda à Ange d'aller aider sa tante pendant qu'il approchait le speeder. Nous gardâmes les filles tendit que Fencorel allait accoucher à Grancity.
