Anghehan Sunrider, Jedi tourmentée

Avant-propos : Le personnage de la Guerre des Etoiles ne m'appartiennent pas. Ils appartiennent à Georges Lucas et encore beaucoup d'autres personnes très puissantes. En revanche, Anghehan et toute la lignée de K'ceb, le Silver Hawk, Tahiran et le système de Normandia m'appartiennent. Si vous trouvez des similitudes avec des fait réels, c'est normal, je ne fait que romancer l'histoire de ma famille et l'inclure dans l'univers de Star Wars. Mais je n'en tire aucun profit que celui de vous faire rêver, alors partager le rêve avec moi.

Sixième Eveil : Mort et Renaissance.

Ange avait fini de préparer les coquillages quand je jugeais enfin les braises satisfaisantes. Isana et Elidannes finissaient leurs videos-leçons, tranquillement allongées sur le sable à quelques mètres de la mer. Le soleil s'était couché depuis quelques minutes et une douce brise  vous aurait presque fais croire que l'été était déjà là. Je m'approchais d4ange et regardais d'un air curieux sa préparation.

- ça a l'air…

- Déroutant, me coupa-t-elle. C'est toujours l'impression que ça fait la première fois. Mais tu vas voir, tu n'as jamais rien mangé de meilleur.

- Fait attention, j'a une connaissance gastronomique étendue.

- Merci au général Calrissian je suppose.

- Tout juste ! Mais Lando disait toujours qu'un bon vin avait toujours meilleur goût en présence d'une jolie fille, déclarais-je en m'écartant pour la laisser passer et la faisant rougir, et j'en ai trois pour moi tout seul ce soir.

Ange sourit, elle souriait de plus en plus ces jours–ci. Elidanne proposa de faire cuire les coquillages, ce qu'Ange accepta en s'éclipsant pour répondre à l'appel que lui transmettait R8. Rien de grave je l'espère. Je levais les yeux vers le ciel et cherchais parmi les étoiles Eclipse et toutes les autres étoiles autour desquelles ma famille était dispersée. J'étais presque jaloux que toute la famille d'Ange se trouve réunie sur une seule planète. Elle avait un lieu qu'elle pouvait appeler foyer et aurait du toujours savoir où se ressourcer. Et j'étais furieux contre elle de ne pas savoir en profiter.

- A table ! appela Isana qui sautait tout excitée autour du feu.

Ange éteignit son comlink et vint s'asseoir entre les deux fillettes. Le repas fut joyeux et annonça l'arrivée des éclipsiens de la lignée de K'ceb pour le lendemain. Les filles explosèrent à nouveau de joie. Ange m'expliqua que depuis plus de cinq ans, les sept cousins germains ne s'étaient jamais réunis.

Epuisées par l'excitation de la journée, les fillettes faillirent ne pas terminer leur repas et filèrent directement se coucher. J'achevais la vaisselle et retrouvais Ange assise près du feu, les pieds dans l'eau de mer. Celle-ci montait encore et viendrais bientôt éteindre les flammes qui dansaient encore. Elle avait regroupé ses genoux et posé son menton dessus, les yeux fixés sur l'océan. Je m'agenouillais près d'elle et pris sa main qui reposait sur le sable.

- Qu'est ce qui ne va pas ?

Elle tourna la tête pour me dévisager et posa sa joue à l'endroit où avait reposé son menton. Elle soupira.

- Grand-mère Gen se meurt…

- Je croyais que c'était un fait établi que nous allions tous mourir, lui répondis-je avec un léger sourire, tout en essayant de comprendre si elle était tourmenté parce qu'elle rejetait une fois de plus la partie Yuuzhan Vong de son esprit.

- Ce n'est pas ce que je veux dire. J'ai accepté depuis longtemps le fait que je pouvais mourir. Mais j'ai eu une vision tout à l'heure quand je répondais à Irualane que je venais la chercher au spatioport… elle se tut.

- Et… la poussais-je.

- La prochaine fois que je verrais Gen sera la dernière. Jacen je ne veux pas !

Elle éclata en sanglot, enfouissant son visage dans ses genoux. Je l'enveloppais de mes bras et l'attirais contre moi. Je sentis son immense détresse déferler en moi alors que je la sondais un peu plus loin que d'habitude. Un flux de force s'établit entre nous et je pus tout recevoir.

- Jacen non ! hoqueta-t-elle en essayant de s'écarter.

Mais je la maintins contre moi bien serrée et je m'ouvris complètement à elle. Tout ce qu'elle avais caché toutes ces années avait déferlé en moi, je ne pouvais faire autrement que de lui montré ce que je lui avais caché. Et la force m'y aida. Tout lui fus donné : mes craintes, mes angoisses, mais aussi mes espoirs et mes rêves, et surtout la vie, la mort et la force. Le lien s'estompa lentement et elle referma complètement son esprit.

- s'il te plaît, murmura-t-elle en s'écartant de moi. Laisse moi oublier encore quelques jours que nous sommes de Jedis.

Je ne dis rien mais je resserrais encore mon étreinte pour lui faire comprendre que je restais là pour elle. Nous restâmes longtemps à regarder les étoiles se reflétant sur l'océan. Nos esprits vagabondèrent loin de ce que nous étions, et peut-être finit-elle par se détendre dans mes bras.

Je restais avec les filles ches Draneb pendant qu'Ange allait chercher les Eclipsiens au spatioport et Djijac Fencorel et Licae à la clinique. Eirivol, l'oncle que j'avais déjà rencontré arriva un peu avant Ange. Tous étaient réunies pour la présentation de Licae aux chefs de la famille. Six années séparaient cette dernière assemblée, depuis la naissance d'Isana. Tous étaient heureux de se retrouver, mais tous les Jedis étaient tendus. Tous sentaient la présence de Gen qui s'effaçait peu à peu.

Il se retrouvèrent tous ensembles dans la chambre de Gen , et chacun leur tour l'embrassèrent. Fencorel présenta sa troisième fille à peine âgée d'une semaine à sa mère. Les yeux pourtant vitreux de la vieille femme se rallumèrent un instant, puis ils s'éteignirent à nouveau. Elle ne semblait plus pouvoir ou vouloir revenir…

Ange s'approcha de sa grand-mère la dernière, ses yeux étaient emplis de larmes. Elle se pencha vers le corps malade et l'embrassa sur le front. Elle resta quelques secondes immobile, agenouillée près du lit, espérant un dernier sursaut de vie. Mais ses signaux vitaux déclinaient irrémédiablement, puis se turent. Le bip fatidique annonça la mort de son corps, aussitôt coupé par le droïd médical qui se détourna. Tous les adultes pleuraient silencieusement. La génération d'Ange ne réagit pas…

Ange semblait dans un état second. Ekke s'écarta lentement après avoir une dernière fois embrassé sa grand-mère et allait se détourner quand la main de Gen se posa sur sa joue. Un flot de force déferla sur la pièce, puis le corps de Gen disparut en même temps que la force s'apaisait. Le lit était vide, en dehors de la chemise de nuit et des cables qui avaient relié Gen à ses appareils de soin.

Alors seulement, les larmes de ses petits enfants coulèrent.

Valin et moi attendions patiemment que la famille K'ceb ai finit la présentation de Licae. Irualane avait lourdement insisté pour que Valin y assiste avec elle, mais celui-ci lui avait fait comprendre que ce n'était pas sa place. Ange d'un regard m'avait invité, mais j'avais moi aussi décliné d'un hochement de tête.

J'avais profité de la présence de Valin pour comparer nos impressions respectives sur le monde de Normandia. Tout deux avions été très étonnés d'une telle richesse, d'un tel culte de la famille et de la nature. Valin avait grandi entre un superdestroyer et l'académie, j'avais quant à moi sillonner la galaxie sur les traces de mes parents dès mon plus jeune âge. Cette planète nous semblait ce qui se serait rapproché le plus d'un foyer. Mais je compris rapidement à la manière dont Valin parlait que j'avais pénétré bien plus profond que lui les coutumes de ce monde.

Tout à coup, un flux de force balaya la maison. Nous nous dressâmes hors de nos sièges, ayant tout deux à l'esprit que la dernière vague de cette amplitude avait résulté au passage dans l'ombre d'Ange. Mon cœur se serra en prenant conscience qu'on venait de me confier un trésor sur lequel on ne pouvait plus veiller. Je savais que toute chose devait mourir, mais une fois de plus, je ressentais cette disparition comme un échec personnel et revivait la mort de mon jeune frère Anakin.

Un porte s'ouvrit bientôt et Irualane entra, suivie de Riwen son 'petit' frère, puis de tout leur famille. Leurs visages étaient encore inondés de larmes, mais déjà les plus jeunes se chamaillaient et oubliaient, se tournant ver le futur. Valin écarta les bras pour accueillir Irualane qui vint se blottir contre lui. Je me dirigeais vers Draneb et ses enfants.

- Toutes mes condoléances, parvins-je à articuler d'une voix plus claire que je ne l'aurais voulu. Que la force lui soit paisible, ajoutais-je à la manière des Chevaliers pour leurs confrères tombés au combat.

Draneb qui n'avait ni regardé, ni parlé à personne depuis la disparition du corps de Gen sembla me voir. Il leva ses yeux emplis d'une infini tristesse sur moi et me sourit.

- Vous savez ? Gen ne voulais pas partir tant qu'elle n'avait pas vu de ses propres yeux que tous ses petits enfants étaient heureux. Elle a beaucoup souffert, mais maintenant, elle a trouvé la paix. Je vous remercie de votre présence Maître Jacen Solo.

Je m'inclinais plus bas que mon rang l'exigeait, mais j'avais un tel respect pour cet homme… J'échangeais encore quelques paroles avec lui avant de me tourner vers ses enfants. J'eu une parole de réconfort pour chacun et une accolade pour ceux que je connaissais plus personnellement. Mais j'appréhendais la réaction d'Ange à travers ce lien qui ne s'était pas complètement refermé entre nous, aussi décidais-je de lui parler en dernier. Mais je ne la trouvais pas le moment venu.

- Si tu cherches Ange, elle est là-bas, déclara Isana en me montrant du doigt le bord de la falaise à quelques centaines de mètres de là.

Je la remerciais en lui ébouriffant les cheveux et vit le clin d'œil d'Elidanne. Qu'avait encore manigancé les deux fillettes ? Bah, seul importait Ange. Je m'éclipsais sans remord, Riwen et Ripree le fils aîné d'Eirivol s'étant déjà retirés.

Je courus dans la direction indiqué par Isana et crut m'être trompé, n'apercevant aucune silhouette. Mais je finis par trouver Ange allongée dans les herbes hautes. Elle était immobile, même ses yeux ne clignaient pas. Elle fixait la lune toute ronde et pleine qui était déjà haute dans le ciel alors que le soleil se couchait à peine. Je m'approchais et me penchais au dessus d'elle.

- Comment te sens-tu ?

Elle se redressa, chassa ses cheveux de son visage en même temps que ses dernières larmes. Elle sauta sur ses pieds et se dirigea vers le bord de la falaise. Elle se tourna vers moi, m'invitant à la rejoindre et me sourit tristement.

- Dire que maintenant, je peux m'approcher du bord sans qu'elle ne crie de sa fenêtre que c'est trop dangereux… souffla-t-elle.

Elle inspira profondément et expira.

- Je survis. Tu sais, je suis très forte pour ça, déclara-t-elle en reportant son attention vers le soleil qui plongeait à présent dans l'océan.

Elle écouta attentivement le bruit et laissa le vent et les embruns caresser sa peau. Ses cheveux flottant librement autour d'elle.

- Je voulais te remercier de m'avoir forcée à revenir. J'ai compris beaucoup de chose pendant ces quelques jours. Sans doute plus que pendant mes dernières années d'apprentissage.

J'allais l'interrompre et lui faire la morale comme quoi elle n'avait pas compris, mais elle me fit signe de la laisser continuer.

- J'ai compris que j'avais une approche erronée de la vie. Le passé fait partie de moi, il me permet d'être ce que je suis, mais il ne doit pas me retenir prisonnière. Je dois me dire que le futur et avec lui le meilleur reste à venir. La force accompagne mes pas, elle est une puissante alliée et j'ai confiance en elle.

Le vent changea tout à coup de direction et plaqua ses longs cheveux blonds roux sur son visage. Elle semblait auréolée dans le disque flamboyant du soleil.

Je fus tellement surpris par ses aveux que je me permis un sondage léger. Je m'attendis à être plus ou moins gentiment repoussé mais elle s'ouvrit totalement à moi, et à nouveau la force coula entre nous. Et je ne trouvais en elle que le calme. Son visage exprimait la sérénité des ancien maîtres Jedis.

Ne pouvant m'empêcher de ressentir la fierté d'un maître pour son élève qui vient de le surpasser, je l'attirais dans mes bras et embrassais son front en une muette bénédiction. Elle ne tressaillit pas et nous restâmes ainsi enlacé, joue contre joue quelques minutes. Puis Ange s'écarta et se tourna à nouveau face au soleil. Elle ne quitta cependant pas mes bras et referma ses mains sur les miennes quand elles se posèrent sur taille.

- Tu sais ce qui as changé ma vision des choses ? demanda-t-elle finalement.

- Ce doit être ce qui s'est passé quand ta grand-mère s'est éteinte ?

- Oui. Tu sais, elle a vécu beaucoup de moments difficiles, comme les moments joyeux. Mais elle gardait toujours le sourire. J'ai mis des années à comprendre, mais maintenant je sais.

- Que sais-tu ?

- Que quoiqu'il arrive, quelques soient les difficultés, que l'on vive ou s'éteigne, la seule chose qui ne disparaîtra pas avec nous, c'est l'amour.

Elle fit une pause et inspira longuement, puis elle reprit.

- C'est pour cela qu'il est si important de se rappeler que son foyer n'est pas un lieu, un vaisseau ou un objet, mais chaque sourire que l'on a partagé. J'ai de la chance parce que mon foyer est là où se trouve ma famille. Merci de m'avoir rappelé où était mon cœur.

Elle se glissa sur la pointe des pieds et m'embrassa sur la joue.

- Un jour, j'espère construire ce foyer où je trouverais mon cœur. J'aimerai construire ce lieu où mon cœur pourra se reposer, avoir ma propre famille, murmurais-je pour toute réponse.

Nous étions si proches l'un de l'autre qu'Ange aurait pu en profiter pour m'embrasser. Mais elle se contenta de me sourire. Elle glissa ses mains dans mon dos et posa sa tête contre mon torse. Je passais une main tendre dans ses cheveux qui ondulaient sous les embruns. Je sentais son cœur battre contre le mien. Nous étions tout deux calmes. Loin de toutes choses. Ce soir là, seul comptait le soleil qui se couchait, l'amour que nous avait confié Gen, et la Force qui coulait en nous.