Disclaimer : rien à moi, tout à JKR...
Avertissement : Ce chapitre contient quelques scènes peut-être un peu
violentes ( pauvre Harry qui va devoir les subir...), même si le rating
reste G pour l'ensemble de la fic.
Le lendemain, la classe reprit normalement. Patmol était maintenant le chien de Rémus, et il avait obtenu de la directrice l'autorisation d'amener l'animal à l'école, en jurant que celui-ci n'était pas dangereux (apparemment, Viviane n'avait pas fait le lien avec la bête qui avait attaqué le prétendu inspecteur). Harry était toujours le premier dehors, aux récréations, pour jouer avec son parrain, et les autres enfants avaient également adopté l'animal qui était devenu la mascotte de l'école.
Depuis la scène dans la cuisine, Rémus évitait autant qu'il le pouvait de se retrouver seul avec Sarah, de peur de se laisser aller à des gestes qu'il regretterait par la suite. La jeune femme, quant à elle, se demandait ce qu'elle avait bien pu faire pour susciter la colère du surveillant. Les jours s'écoulaient sans incidents notables, et le printemps faisait peu à peu son apparition. Personne n'avait plus entendu parler ni de Julius Lestrange, ni des deux autres mangemorts disparus. Le recteur d'académie, informé des erreurs commises dans son administration, avait envoyé un nouvel inspecteur contrôler Sarah, cette fois un parfait moldu. Il s'était montré très favorable à la manière dont la jeune femme gérait sa classe, et l'avait chaudement félicitée.
Peu après la rentrée, Harry était dans son placard en train de faire ses devoirs, quand des cris le firent sursauter. Il s'agissait de piaillements extrêmement aigus, mais ce n'était pas la tante Pétunia. Il posa son oreille contre la porte du placard. Les cris se rapprochèrent, et il parvint à saisir quelques phrases.
« J'en ai assez ! Ca fait des semaines que je suis traitée comme moins que rien ! Je ne suis pas votre servante, j'ai d'autres moyen de gagner le misérable salaire que vous me versez. Au revoir! »
Puis la porte d'entrée claqua bruyamment, et ce fut le silence. Harry retourna s'allonger sur son lit, attendant la suite des événements. Il entendit quelque chose qui ressemblait aux pleurs de Dudley, ou à ce qu'il faisait pour attendrir sa mère. Les voix de l'oncle Vernon et la tante pétunia, étouffées, lui parvinrent sans qu'il comprenne ce qu'ils disaient. Enfin, un nouveau grondement fit trembler la maison.
« HARRY ! VIENS ICI TOUT DE SUITE SALE VERMINE PUANTE ! »
L'enfant sauta sur ses pieds. Il courut presque rejoindre l'oncle Vernon, se demandant ce qu'il avait encore fait. Au ton de la voix de son oncle, il pouvait déjà deviner que c'était punissable d'enfermement dans le placard. Son seul espoir était que Vernon ait encore trop peur de Rémus et du directeur de Poudlard. Mais cet espoir fut vite déçu. Jamais l'oncle Vernon n'avait paru aussi en colère.
« Cette fois tu n'y échapperas pas, mon garçon, tonna-t-il. Jamais je n'aurais pensé que tu aurais l'audace de faire une chose pareille. Envoûter ton cousin ! Tu imaginais vraiment que nous ne remarquerions rien ? Que tu pourrais t'en tirer ?
- Mais je n'ai jamais...
- Tais toi ! Notre fils a proféré des obscénités à cette jeune fille qui venait lui donner des leçons. Il affirme qu'il ne voulait pas le faire, et qu'il a entendu ta voix lui souffler, sans qu'il puisse y résister.
- Duddy dit la vérité, intervint la voix perçante de la tante Pétunia. Qui irait imaginé qu'un si gentil garçon se conduise d'une manière aussi abominable ! Quand je pense que nous t'avons pris chez nous ! »
Elle écrasa une larme et caressa les cheveux de Dudley, assis sur ses genoux. Quand ses parents ne regardaient pas, Dudley releva la tête et fit un sourire railleur à Harry.
« Je t'avais prévenu, reprit l'oncle Vernon en dégrafant sa ceinture. Enlève ton pull et ta chemise.
- Mais je n'ai rien fait ! tenta de protester Harry.
- Menteur avec ça ! »
Il se rua sur son neveu et lui arracha presque ses vêtements. L'enfant hurla la lourde ceinture de cuir déchira la peau de son dos. Puis, un autre cri fit écho au sien.
« Arrête, Vernon ! »
Vernon retint sa main qu'il avait relevée pour frapper de nouveau, et reporta son attention sur sa femme. La tante Pétunia, extrêmement pâle , était adossée au mur, comme si elle allait tomber.
« Que se passe-t-il ? demanda Vernon.
- Tu ne peux pas le frapper, Vernon, répéta Pétunia d'une voix douce qui n'était pas la sienne. - Que ces fichus sorciers ne viennent pas prétendre qu'il ne l'avait pas mérité. »
Il leva de nouveau la main. Le second coup prit Harry par surprise et il s'effondra sur le sol. Pétunia poussa un gémissement.
« Arrête, je t'en supplie. Tu ne peux pas faire ça, répéta-t-elle de cette voix étrange qui lui ressemblait si peu. Ne frappe pas mon fils. Pas Harry."
Vernon laissa tomber sa ceinture :
« Pétunia, que t'arrive-t-il ? Personne ne frappe ton fils. »
Mais à ce moment, la femme se mit à glisser le long du mur. L'oncle Vernon se précipita pour rattraper son épouse évanouie. Dudley se mit à pousser des petits cris de terreur. Harry resta immobile sur le sol. Jusqu'à ce qu'enfin son oncle remarque sa présence.
« Toi, lui lança-t-il méchamment , file dans ton placard. Et ne t'avise pas de raconter à qui que ce soit ce qui vient de se passer. Sinon tu y auras droit de nouveau. En l'absence de sa tante.»
Harry ne se le fit pas dire deux fois. Il se leva, ramassa sa chemise et son pull et se dépêcha de retourner dans ce qui lui servait de chambre. Son dos le cuisait, là où la ceinture l'avait frappé. Il s'allongea sur le ventre, la tête dans ses bras. Pendant longtemps, il entendit les voix de son oncle et de son cousin. Puis celle de sa tante. La vraie voix perçante de la tante Pétunia. Pas la voix douce qu'elle avait eue plus tôt. Harry ne comprenait rien à ce qui venait de se passer, mais il avait déjà entendu cette voix. La façon dont elle avait prononcé les derniers mots lui était familière.
« Pas Harry ». Il avait déjà entendu dire cela de la même façon. Mais c'était impossible. Pourtant, elle avait dit : « Ne frappe pas mon fils. »
Ce soir, il en était sûr, Harry avait entendu sa mère. Et sa mère avait empêché Vernon de le frapper. Mais ça n'avait pas de sens : sa mère était morte, et c'était Pétunia qui parlait. Harry se releva et s'approcha du placard pour tenter d'écouter ce qui se disait à l'extérieur. Mais il ne réussit qu'à percevoir des murmures étouffés, entrecoupés parfois d'un juron sonore professé par son oncle. Le lendemain matin, des coups violents à la porte du placard réveillèrent son occupant.
« Mon garçon, viens ici, j'ai à te parler, gronda la voix de l'oncle Vernon.
- J'arrive," dit Harry en se dépêchant d'enfiler ses vêtements.
Un peu inquiet à l'idée que son oncle ne décide de reprendre les choses à l'endroit où elles s'étaient arrêtées la veille, il se rendit à la cuisine. Le gros homme était assis devant un bol de café. Harry s'installa à sa place habituelle.
« Comme je te l'ai dit, commença l'oncle Vernon, il ne s'est rien passé hier soir, c'est compris ?
- oui, oncle Vernon. Je ne dirai rien. »
L'enfant mourait d'envie d'interroger l'adulte au sujet de ce qui était arrivé à la tante Pétunia, mais il savait qu'il était préférable de ne rien en faire.
« Bien, reprit Vernon rappelle toi que c'est dans ton intérêt. Maintenant que cette histoire est réglée, je suppose que tu es au courant qu'il n'y a plus personne pour venir donner des cours à Dudley, à cause de tes manigances ? »
Harry ne répondit pas.
« Il se trouve que, malheureusement, l'école est obligatoire. Ce qui signifie que nous allons être obligés de le renvoyer dans cet endroit truffé de gens comme toi. J'espère que tu es fier des résultats que tu as obtenus ?
- Je n'ai rien fait, murmura Harry. Mais, une fois de plus, son oncle ne le crut pas.
- Je te préviens que s'il lui arrive quoi que ce soit ça ira très mal pour toi. Et je me moque que tu l'aies fait exprès ou pas. Rien de tout cela ne serait arrivé si nous ne t'avions pas pris chez nous.
- Il ne lui arrivera rien, » dit Harry.
Au cours des jours qui suivirent, Dudley reprit ses marques dans l'école comme si rien ne s'était passé. Il ne se montrait nullement honteux de s'être fait renvoyé de l'école privée, ou d'avoir fait fuir la jeune femme censée lui donner des leçons. Au contraire, il s'était servi de ces exploits pour augmenter son prestige auprès de ceux de sa bande. Pendant les mois où le gros garçon n'avait pas été là, Piers, Dennis et Malcom s'étaient tenus à peu près convenablement, mais à présent ils étaient plus intenables que jamais.
Dans le corps enseignant, maintenant, on se surprenait à souhaiter que Dudley fasse quelque chose de vraiment grave, pour pouvoir le renvoyer et le faire admettre dans une école voisine. Depuis qu'il avait compris qu'il ne restait plus rien de l'estime que sa mère avait un moment porté à son institutrice, il ne faisait plus aucun effort pour bien se tenir en classe, dérangeant les leçons en permanence par des ricanements ou des remarques grossières.
Seul Rémus parvenait à le faire obéir, car l'enfant avait inconsciemment compris que ses parents, même s'ils ne le disaient pas, avaient peur de lui. Pour Harry, le retour de Dudley ne fut pas synonyme de retour aux enfer : d'abord parce que Rémus était toujours là pendant les récréations, mais aussi grâce à Patmol qui grognait et sortait les crocs dès qu'il apercevait le gros garçon. Pour cette raison, le chien gagna encore en popularité auprès des plus jeunes et des plus faibles enfants, qui auraient pu servir de cibles aux terreurs. Il était constamment entouré d'un énorme groupe d'enfants.
La plupart du temps, Harry était heureux de jouer avec les autres, mais certains jours il regrettait l'époque où l'animal venait le voir à Privet Drive et où il l'avait pour lui tout seul. Il avait envie d'être avec son parrain, même si ce n'était qu'un chien en apparence, de pouvoir se laisser aller contre lui sans devoir se soucier des autres enfants. Et il aurait voulu que Sirius se transforme, pour pouvoir lui parler. Il n'avait pas très bien compris pourquoi personne ne pouvait savoir qui était Patmol, pourquoi personne ne devait voir Sirius. Puisqu'on le lui avait demandé, il se taisait, mais ce silence lui coûtait, bien plus que de taire les coups que lui avait donnés l'oncle Vernon avec sa ceinture. Pourtant, il en sentait encore les marques quand il bougeait trop rapidement, ou quand il s'allongeait sur le dos.
Un matin du début du mois de juin, Rémus faisait chanter des élèves de CM1 quand il crut entendre un jappement. D'un geste de la main, il fit taire les enfants, et tendit l'oreille. Les aboiements s'amplifièrent, il y eut un silence soudain.
« Que se passe-t-il ? demanda l'institutrice, qui n'avait apparemment rien entendu. Mais le sorcier ne répondit pas, il avait déjà jailli hors de la salle, sans se soucier des murmures et des interrogations provoquées par son comportement. C'était Sirius qui avait hurlé, il n'y avait aucun doute là dessus. Rémus se rua dans un escalier, sans remarquer le groupe d'hommes qui venaient d'apparaître à l'autre bout du couloir. Il descendit l'escalier en courant. La cour était silencieuse, pas de trace de Sirius. Il allait poursuivre ses recherches quand il entendit l'appel. Sarah avait des ennuis, Harry avait des ennuis. Courant toujours il fit demi-tour et revint dans l'école.
« Julien, appela Sarah, pourrais-tu s'il te plaît revenir sur la terre ? C'est ton tour. »
Le petit garçon rougit et se mit à lire la suite du texte qu'il avait sous les yeux. Il s'arrêta brusquement quand un coup fut frappé à la porte.
« Entrez », cria l'institutrice.
Trois hommes firent irruption dans la pièce. Ils étaient vêtus de robes noires, ce qui fit murmurer les enfants, et certains éclatèrent d'un rire moqueur. Mais Sarah avait reconnu en l'un d'entre eux l'inspecteur d'académie Block, dont elle savait maintenant qu'il s'appelait Lestrange. Sa main glissa doucement vers la poche du manteau accroché au dossier de sa chaise. Lestrange s'avança au milieu de la salle, puis il sortit sa baguette, ce qui augmenta le rire des enfants.
« Maîtresse, demanda Héléna, c'est un spectacle de magie ? »
Mais les rires des enfants cessèrent quand l'homme les fixa d'un regard dur. « Faites les taire, dit-il à l'institutrice. Et faites venir Harry.
- Je ne comprend pas. Que faites vous habillés comme ça dans ma classe ? Mr Block, sortez d'ici avant que je ne prévienne l'inspection. Je suis sûr qu'ils seraient ravis de vous avoir sous la main pour vous dire ce qu'ils pensent de vos falsifications de dossiers.
- Je n'ai aucunement l'intention de sortir d'ici. Et il se trouve qu'aucun de vous ne sortira d'ici sans mon autorisation. »
Il fit un bref signe de tête en direction de ses compagnons qui se placèrent en travers de la porte. C'est à ce moment que celle-ci s'ouvrit en grand, et que Rémus Lupin, lui aussi baguette à la main, fit irruption. Lestrange lui jeta un regard triomphant.
« Nous sommes trois contre un, Lupin, tu ne peux rien faire. Range ta baguette. »
Le loup garou hésita, mais s'exécuta. Il savait que l'autre avait raison. Rémus vint se placer devant Harry.
« Qu'est-ce que vous comptez faire ? demanda-t-il.
- C'est très simple. Tu vas faire savoir au ministère, à Dumbledore, et à tous les autres, que nous tuerons tous les petits moldus s'ils ne nous disent pas où se trouve le seigneur des Ténèbres. Il faut également qu'ils libèrent Arachna. Nous aurons besoin de ses talents pour dominer le monde. Pendant ce temps, nous allons simplement attendre ici.
- C'est stupide. Voldemort est mort.
- Il ne peut pas être mort. J'ai moi-même contribué à forger son immortalité. Son corps a peut-être disparu, pas son esprit.
- Si c'était vrai, croyez-vous vraiment que Dumbledore serait prêt à vous donner cette information ? Des dizaines de moldus et de sorciers seraient tués si Voldemort était ressuscité. Vous n'avez rien à gagner.
- Nous n'avons rien à perdre. Et peut-être, si vous êtes vraiment très sages, même Harry Potter aura la vie sauve. Pour quelques temps du moins. Maintenant dépêche toi de partir d'ici avant que je ne change d'avis et que je ne décide de te garder ici avec les autres, en attendant que le ministère se rende compte lui-même de la situation.
- Envoyez Sarah, dit Rémus en désignant la jeune femme. Je reste ici.
- Ne joue pas au preux chevalier. C'est une moldue, elle ne peut se rendre ni à Poudlard ni au ministère.
- Elle a un portoloin pour Poudlard autour du cou.
- Très bien. Mais tu me lances ta baguette, Lupin, et pas de blagues. Vous pouvez partir, ajouta-t-il en direction de Sarah. Pas de blague, si vous connaissez un peu la magie, vous savez ce qu'on peut faire avec cette simple petite baguette de bois.
- Mais je ne veux pas ! Je ne peux pas les laisser là !
- Vous n'allez pas vous y mettre aussi. Si à dix vous n'êtes pas partie, vous pouvez dire adieu à cette gamine, dit-il en attrapant la baguette de Lupin et en la pointant contre la tête de Céline.
Il se mit à compter. Sarah porta les main à son cou et commença à batailler avec le fermoir de sa chaîne. Enfin, à six, celui-ci s'ouvrit, et elle s'empressa d'enlever le bijou. A huit, elle le serra dans sa main droite. Tout devint flou, et Sarah sentit comme un câble invisible qui la tirait au niveau du nombril. Elle ferma les yeux.
Il y eut des cris de terreur quand l'institutrice disparut. Lestrange retira sa baguette du front de Céline qui pleurait.
« SILENCE ! » hurla-t- il. Il fut aussitôt obéi. L'homme se tourna vers ses deux complices. « bloquez les portes, ordonna-t-il. Et toi, puisque tu as tenu à rester avec eux, occupe-toi de ces mômes. Je ne veux plus les entendre. Potter, viens ici. »
Harry jeta un regard suppliant à Rémus, mais celui-ci ne pouvait pas l'aider. L'enfant se leva, et s'avança vers Lestrange qui l'empoigna.
« Tu emmènes les autres, Lupin, je garde celui-ci pour m'assurer que tu ne feras pas de bêtise. »
Rémus rassembla tous les enfants dans le fond de la classe, sauf Harry pour qui il ne pouvait malheureusement rien faire pour le moment. Il les fit s'asseoir en demi-cercle, face à lui et dos aux hommes. Les questions se mirent à fuser.
« Qui sont ces hommes ? Est-ce qu'ils vont nous tuer ?
- Quand est-ce qu'on pourra rentrer à la maison ?
- Où elle est la maîtresse ?
- Pourquoi ils en veulent à Harry ?
- Je vais vous expliquer, dit Rémus d'une voix posée, mais d'abord calmez- vous un peu. Personne ne va vous faire de mal. »
Les enfants, rassurés d'être ainsi pris en main, et voyant que Rémus restait calme, essayèrent de l'imiter. Seul Dudley se mit à crier d'une vois perçante :
« Ce sont eux ! Ce sont les gens comme Harry, et Rémus est leur complices ! Vous faites les mêmes choses bizarres que lui. Papa et maman ont toujours dit que vous étiez des affreux personnages ! »
Puis il éclata en sanglots bruyants. Rémus tenta de le calmer, sans succès. Les membres de sa bande jetaient à leur chef des regards étonnés : se comporter ainsi n'était pas digne de l'image qu'ils avaient de lui. Lestrange, attiré par le bruit, vint voir ce qui se passait.
« Lupin, gronda-t-il, je t'avais dit que je ne voulais plus les entendre. Qu'est-ce qu'il a le petit gros ?
- Rien, répondit le surveillant. Il va se calmer, n'est-ce pas Dudley ? »
Le cousin de Harry avait commencé à reculer, et tentait de se cacher derrière les autres. Cela provoqua les rires moqueurs de l'homme.
« Tu t'y prends mal, rit l'homme. Pour disparaître il faudrait que tu commences par faire un peu de régime. Eh ! lança-t-il aux deux autres. Laissez donc l'autre avorton et venez voir un peu ce qui ce passe ici. C'est d'un comique !
- Ca suffit, intervint Rémus, en voyant que plusieurs autres enfants avaient recommencé à paniquer à cause de la proximité de leurs ravisseurs. Ca vous avance à quoi de leur faire peur ? - Toi tu la boucles, on ne t'a pas demandé ton avis. »
Mais l'homme cessa de rire. Il prit alors un air intéressé.
« Dis voir, demanda-t-il d'une voix doucereuse à Dudley qui était collé contre le mur et ne pouvais plus reculer, comme ça ton prénom c'est Dudley ? Le gros garçon fit oui de la tête. « Et ton nom de famille, ça ne serait pas Dursley par hasard ? »
Nouveau hochement de tête. « Alors comme ça tu es le cousin de Harry ? Intéressant. Ca te dirais de venir le rejoindre ? »
Dudley fit non de la tête de toutes ses forces, mais déjà l'homme l'entraînait vers le bureau alors que ses deux complices éclataient de rire. Le reste de la classe se tassa un peu plus contre le mur. Rémus dut déployer des trésors de patience pour essayer de les calmer et les faire se rasseoir. Tous jetaient des regards terrifiés aux hommes qui semblaient beaucoup s'amuser. Mais enfin, en voyant que leurs ravisseurs ne semblaient plus s'intéresser à eux, les enfants finirent pas se calmer pour écouter l'explication de Rémus.
« C'est bien mieux comme ça, dit celui-ci en les voyant finalement tous assis en tailleur autour de lui. Ces hommes sont des sorciers. »
Il se dit que le ministère allait avoir beaucoup de mal à effacer toutes ces mémoires quand ils seraient libérés. Mais les enfants en avaient déjà trop vu et entendu.
- Toi aussi ? demanda quelqu'un.
- Oui, moi aussi.
- Et Harry, c'est aussi un sorcier, fit Ann. C'était plus une affirmation qu'une question. C'est comme ça qu'il faisait toutes ces choses bizarres, comme quand il a figé son cousin. Et c'est pour ça que Dudley a réagi comme ça tout à l'heure, parce qu'il pensait que vous étiez complice des autres sorciers.
- C'est à peu près ça, répondit Rémus. Mais il avait tort, ses parents ont toujours eu un préjugé à l'égard de notre monde parce qu'ils ne l'ont jamais compris, tout comme certains sorciers ont des préjugés à l'égard de vous autres moldus. Les hommes qui sont ici sont des mauvais sorciers, tout comme il existe de mauvais moldus, vous comprenez ? Les sorciers, pour la plupart, sont des gens normaux, ils sont justes dotés de pouvoirs que n'ont pas le moldus.
- Comme toi, remarqua Ann. On sait bien que tu es gentil. Ou comme Harry.
- Oui, comme moi, si tu veux. Mais pour en revenir à Harry, ce n'est pas un enfant comme les autres. Vous avez la chance d'être ami avec le sorcier le plus célèbre de sa génération. Et si vous êtes très sages, je vais vous raconter son histoire. »
Mais à ce moment quelqu'un frappa à la porte.
« Il y a quelqu'un ? demanda la voix inquiète de Christophe.
- Papa ! cria Ann avant que quiconque ait pu l'en empêcher. Rémus la retint alors qu'elle tentait de s'élancer vers la porte.
- Ann ? appela de nouveau l'instituteur en secouant la poignée. Sarah, pourquoi t'es-tu enfermée avec les enfants ? Que se passe-t-il ici ?
- Il se passe que personne ne sortira sans mon accord, dit Lestrange. Et pas la peine de prévenir votre fichue police, on s'en tirera très bien sans elle. Si vous tentez quoi que ce soit, on tue les gosses, un par un, compris ? »
On entendit un cri d'incrédulité.
« Mais, qu'est-ce que vous voulez ? demanda la voix de Christophe, à peine reconnaissable.
- Ca ne te regarde pas, moldu. Dégage d'ici, maintenant. Ou je vais m'amuser avec ta chère petite fille. »
Celle-ci se mit à pleurer dans les bras de Rémus. Il semblait que le semblant de calme difficilement obtenu par le surveillant n'ait été annihilé par cet épisode.
Harry avait regardé les autres partir avec Rémus avec une boule dans la gorge. Il voulait aller avec eux, pas rester ici. Pourtant, il savait aussi qu'il méritait ce qui arrivait : c'était de sa faute, c'était pour lui que ces hommes étaient venus. Les autres n'y étaient pour rien. Quand Dudley s'était mis à crier, et que les hommes l'avaient envoyé rejoindre son cousin, Harry s'était encore un peu plus ratatiné sur sa chaise. Cette fois c'était sûr : même s'il sortait vivant d'ici, les Dursley allaient le tuer par la suite.
Puis, le père d'Ann avait frappé à la porte, et lorsque la petite fille avait éclaté en sanglots, des larmes s'étaient également mises à couler sur les joues de Harry : ça aussi, c'était de sa faute. Celui des trois hommes qui s'était fait passé pour l'inspecteur et qui semblait être le chef le remarqua.
« Alors, fit-il d'un ton railleur. Le petit héros des sorciers pleure comme un bébé ? Il ne vait pas mieux que son cousin. Un peu de tenue, Potter, tu a une réputation à maintenir. »
L'enfant essaya de retenir ses larmes, et de relever la tête. Mais l'homme éclata de rire.
« Bel effort, Potter, mais ça ne prend pas. Avoue que tu es terrorisé. Je me demande comment les gens ont pu penser qu'un avorton pareil était venu à bout du seigneur des Ténèbres. Eh, Parkinson, n'est-ce pas qu'il est ridicule ! »
Le plus grand de ses deux compagnons ricana à son tour.
« Plutôt ! On dirait un squelette avec des vêtements de cachalot.
- Allez, petit, dis-nous comment tu as fait pour survivre au Maître des Ténèbres. Tu as des pouvoirs cachés ? Peut-être que tu vas tous nous changer en cafards sur le champs ?
- Mon Dieu, j'ai peur ! railla le plus petit des trois hommes. Protégez- moi, c'est Harry Potter !"
Harry sentait une immense rage monter en lui. Il se sentait terriblement impuissant et tout petit face à ces hommes. Mais il ravala ses larmes, et se tint immobile sous leurs quolibets. Rémus lui avait dit de ne jamais avoir honte de ce qu'il était, et il obéirait. Même s'il avait peur, même s'il se sentait coupable d'avoir entraîné tout le monde là dedans.
Des sirènes se firent entendre dans le lointain, puis de plus en plus proches. Il y eut des bruits confus dans la cour. Puis on frappa à la porte, et on entendit une voix d'homme.
« Ici le commissaire Martel, ouvrez s'il vous plaît. »
Lestrange détourna son attention de Harry, mais garda le même ton ironique.
« Il semble que cela ne me plaise pas, Mr le commissaire. Maintenant reculez, je vois tout ce qui se passe dans ce couloir.
- Réfléchissez, qui que vous soyez. L'enlèvement d'enfants est un crime sévèrement puni par la loi. Si vous vous rendez maintenant, vous pouvez encore éviter le pire.
- C'est ça. Arrêter de jacasser, moldu. Reculez, enlevez votre complet noir et votre cravate rouge de ma vue, sale rouquin. Je vous dis que je vois tout ce que vous faites.
- D'accord, dit l'homme, résigné. Mais dites moi au moins ce que vous voulez, en échange des enfants.
- Plus tard, peut-être.
- Je vous laisse un téléphone, au cas où. Vous n'aurez qu'à ouvrir la porte pour le prendre. »
On entendit le bruit des pas qui s'éloignaient. Rémus reporta son attention sur les enfants en face de lui. Il avait commencé à leur raconter l'histoire de Voldemort, et de Harry. Le récit détournait leur attention, les empêcher de penser aux choses horribles qui se passaient. De temps en temps, il jetait un coup d'oeil dans la direction de Harry. L'enfant était visiblement terrorisé, mais il était assis droit face aux hommes qui semblaient se moquer de lui. Il était bien le fils de son père. La visite des inspecteurs avaient réveillé les interrogations des enfants.
« Les policiers ne savent pas que ces hommes sont des sorciers ? demanda un petit garçon.
- Non, ils l'ignorent en effet.
- Alors ils ne pourront rien faire contre eux, même avec des pistolets ? demanda Piers.
- Peut-être pas.
- On ne va jamais sortir d'ici, alors ? demanda Héléna d'un ton inquiet.
- Bien sûr que si. Votre maîtresse est partie chercher quelqu'un qui va nous sortir de là très vite.
- Qui ?
- Le sorcier le plus puissant du monde.
Après avoir quitté sa classe, en quête du plus puissant sorcier du monde, Sarah s'était finalement retrouvée projetée sur le sol. Les genoux endoloris, elle se releva et regarda autour d'elle. Elle se trouvait dans un couloir qu'elle ne connaissait pas, mais sut aussitôt que le sortilège avait fonctionné : elle se trouvait à Poudlard. Mais elle n'était pas beaucoup plus avancée pour autant : il lui fallait trouver le directeur, mais le château était immense et elle n'avait aucune idée de l'emplacement de son bureau, et elle ne savait pas non plus où elle se trouvait.
Le corridor était désert : vraisemblablement on était au milieu d'une heure de cours. Prise d'une intuition subite, elle porta son regard sur les murs. Mais il ne semblait pas y avoir de portrait sur les murs à proximité, juste une étrange statue en pierre qui semblait loin d'être vivante.
« Il y a quelqu'un ? appela-t-elle. Mais seul le silence lui répondit. Elle répéta sa question, criant presque cette fois. Puis, sans qu'elle n'ait sentit quelqu'un s'approcher, ou entendu des bruits de pas, une voix résonna derrière elle.
« Cette jolie jeune dame aurait-elle besoin d'aide ? »
Elle se retourna brutalement. Un être semi transparent flottait à quelques mètres d'elle. Il était vêtu comme un seigneur des temps anciens, avec une large fraise autour du cou. Sarah se retint de crier, après tout Rémus l'avait prévenue de l'existence des fantômes la première fois qu'elle était venue ici.
« Oui, j'ai besoin d'aide, répondit-elle. Il faut que je parle au directeur. Pourriez-vous m'indiquer son bureau, s'il vous plaît ? »
Le fantôme se mit à rire.
« Ma très chère madame, vous vous trouvez juste en face. Il se trouve que l'entrée en est indiquée par cette statue en forme de gargouille, juste sous vos yeux.
- Mais comment puis-je faire pour rentrer ?
- Il suffit de dire le mot de passe.
- Mais je ne le connais pas ! Vous ne pouvez pas le dire pour moi ?
- Nous autres fantômes n'avons pas besoin de porte pour entrer.
- Il n'y a pas un autre moyen ? Si vous pouvez passer, je vous en supplie, allez le prévenir que je veux le voir. C'est urgent ! chaque seconde compte ! »
A son grand soulagement, le fantôme sembla accepter, et disparut dans le mur en face d'elle. Quelques seconde plus tard, la gargouille pivota, et Abus Dumbledore descendit avec un sourire, qui disparut quand il reconnut son interlocutrice.
« Sarah ! s'écria-t-il. Que faites vous ici ? Que se passe-t-il ?
- Professeur, ils sont venus ! Ils ont pris Harry, et Rémus, et tous mes autres élèves ! Ils menacent de tuer tout le monde si vous ne leur dites pas où se trouve Voldemort et si vous ne libérez pas Arachna Lestrange.»
Si le directeur de Poudlard paniqua, il se garda bien de le montrer.
« Montez m'attendre dans mon bureau, demanda-t-il à la jeune femme. Je reviens. »
Le directeur mit plus d'un quart d'heure à rejoindre son bureau. Ses traits étaient tirés et son regard inquiet.
« Severus est parti il y a quelques minutes relayer Minerva pour surveiller l'école, mais il semble qu'elle ne soit pas rentrée. Ce qui est particulièrement étrange, vu qu'elle a un cours dans deux minutes et qu'elle a déjà manqué toute une semaine cette année pour la première fois de sa vie.
- Vous pensez que ce sont eux qui..
- Sans doute. Je vais aller voir ce qui se passe sur place, et essayer de leur parler. Malheureusement une attaque massive risque de tourner au désastre. Vous pouvez rester ici pendant ce temps là. Ou un professeur peut vous ramener chez vous.
- Non ! s'écria Sarah. Je retourne là-bas. Même s'il n'y a rien que je puisse faire. Ce sont mes élèves qui sont là dedans. »
Dumbledore n'insista pas. Il avait vraisemblablement prévu cette réaction.
« En ce cas, dit-il, prenez de nouveau cette clé en or dans votre main. Elle vous ramènera dans votre classe. Je me rend immédiatement à Pré-au- Lard."
Rémus avait continuer d'occuper les enfants en leur racontant des histoires de sorciers. Il semblait avoir réussi à les convaincre que tout allait bien se passer, de plus les hommes ne s'étaient pas approchés d'eux depuis le tout début de la prise d'otage. Avoir Harry à portée de main semblait leur suffire à se sentir en sécurité. Après le départ de la police, Lestrange avait pointé sa baguette sur Harry.
« Parkinson, va ouvrir la porte, avait-il ordonné, avant de se retourner vers le petit garçon. Toi, tu sors. Et tu ramasses cet instrument moldu stupide. Je ne veux pas que les moldus pensent que nous refusons toute négociation, et qu'ils fassent quelque chose de stupide. »
Harry s'était exécuté, jambes tremblantes. L'appareil semblait fonctionner sur piles, et sans être relier à une prise Télécom. Lorsqu'il était revenu dans la pièce, Parkinson avait refermé magiquement la porte. Harry s'était rassis sur sa chaise.
Sarah atterrit brutalement sur le sol de sa classe. Elle se releva, un peu sonnée. Lestrange fut aussitôt sur elle.
« Alors, demanda-t-il, quelle tête a fait le vieux fou ? Est-ce qu'il s'est totalement effondré, est-ce qu'Arachna est déjà libre ?
- Il ne s'est pas effondré. Il est parti et sera ici dans quelques minutes. »
Elle regarda autour d'elle. Les enfants étaient regroupés autour de Rémus et semblaient plutôt calmes. Seuls Harry et Dudley étaient assis au milieu des ravisseurs. Harry était calme, mais son visage était très pâle. L'institutrice lui sourit, d'un air rassurant, mais il ne répondit pas, se contentant d'ouvrir ses yeux verts en un muet appel au secours. Dudley avait caché sa tête dans ses main et ne bougeait pas. Bien que ce ne fût pas son élève préféré, elle ressentit de la pitié pour lui, mais on ne lui permit pas de s'approcher des deux garçons. Sur un ordre de Lestrange, elle rejoignit le reste de ses élèves.
Le téléphone se mit à sonner.
« Qu'est-ce que c'est que ce truc ? rugit le chef des kidnappeurs en tirant sa baguette de sa poche.
- il faut décrocher, répondit Rémus. Ils veulent vous parler.
- Occupez vous de cela tout de suite. »
Les trois mangemorts regardaient le téléphone comme s'il s'était agi d'un objet diabolique.Le surveillant décrocha le combiné, se demandant s'il était possible que Dumbledore soit déjà arrivé.
« Allo, dit-il,
- ici le commissaire Martel, fit la voix qu'ils avaient entendu derrière la porte. Nous avons plusieurs points à négocier, en attendant de connaître vos exigences. Mais une dernière fois, je vous en conjure, libérez vos otages avant qu'il ne soit trop tard. Nous pouvons vous assurer une impunité quasi-totale.
- Je veux bien transmettre, dit Rémus, mais ça m'étonnerait qu'ils acceptent.
- Pardon ? fit la voix du commissaire, qui semblait stupéfait. Et vous, vous en pensez quoi ?
- Moi, dit Rémus, je suis pour la libération, mais pas l'impunité.
- Excusez-moi, qui êtes vous ? »
Rémus donna son nom et expliqua ce qu'il faisait dans l'école.
- je suis désolé, dit l'homme, je vous avis pris pour l'un d'eux. J'aimerais beaucoup leur parler.
- un moment. »
Rémus transmit la demande à ses ravisseurs. Mais ils déclarèrent qu'il était hors de question qu'ils touchent un de ces engins moldus.
« Ils ont refusé, dit Rémus en reprenant l'appareil.
- Demandez leur quelles sont leurs exigences. »
Le loup-garou obéit.
« Ils veulent un milliard de livres. Et de quoi partir d'ici sans encombres. - Ils sont complètement fous. C'est impossible. »
Rémus transmit également cette phrase.
« Je sais bien que c'est impossible, ricana Lestrange, mais puisqu'ils veulent à tout prix une raison, et qu'ils sont trop bêtes pour comprendre nos vrais motifs. Et surtout ne vous avisez pas de leur répéter ça. »
Le surveillant reprit le combiné, il commençait à se lasser de ce petit jeu.
« Ils disent qu'ils se moquent que ce soit impossible.
- On va voir ce qu'on peut faire. Comment vont les enfants ?
- A peu près bien. Mais c'est difficile pour eux.
- Bien sûr. Dites aux hommes à côté de vous que s'ils changent d'avis, ils n'ont qu'à décrocher le téléphone pour se mettre en connexion avec nous. Et continuez à veiller sur les enfants, c'est une bénédiction que quelqu'un manifeste votre sang-froid dans cette situation. On va vous sortir de là rapidement. »
Rémus raccrocha le téléphone. Le commissaire de police était peut-être un brave homme, mais il resterait totalement impuissant. Que faisait donc Dumbledore ?
Sirius fut réveillé par une intense activité autour de lui. Le sang cognait douloureusement dans sa tête. Il se rappela instantanément ce qui s'était passé : les trois hommes dont Lestrange. Il avait essayé de les arrêter. Mais ils l'avaient violemment frappé à la tête, sans même prendre la peine d'user de magie. Il ouvrit les yeux, constatant avec un intense soulagement qu'il était toujours sous sa forme de chien. Il se leva, il fallait qu'il trouve Harry. Les bruits qui l'avaient réveillés provenaient d'hommes, dont certains portaient l'uniforme de la police moldue. Sirius tendit l'oreille pour distinguer des bribes de conversation.
« On ne sait toujours pas ce qu'ils veulent, Monsieur le divisionnaire, disait une voix. Ils ont dû installer des caméras miniatures, ou quelque chose comme ça, parce qu'ils voient tout ce qui se passe dans le couloir, ce qui nous gêne considérablement pour préparer une opération.
- Et du point de vue des armes ?
- Aucune idée. Mais ils sont probablement bien armés, s'ils disposent de l'équipement technique nécessaire à une vidéo surveillance. Quelques armes ne représentent pas un gros investissement à côté. »
Sirius sentit son coeur s'arrêter. Ils tenaient Harry. Il n'avait pas réussi à protéger son filleul.
« Il faut entrer en communication avec eux, Martel. Cette situation ne peut pas durer. »
L'autre acquiesça, et décrocha ce que Sirius reconnut comme étant un téléphone (il en avait vu un chez Sarah). Il appuya sur un bouton et tout le monde put entendre la conversation. Dès les premiers mots, Sirius ressentit un profond soulagement. Au moins, Rémus était là-bas. Mais ce sentiment s'effaça bien vite : seul contre trois, le maraudeur était totalement impuissant. Lorsque le commissaire raccrocha le combiné, un homme jeune s'approcha de lui.
« Chef, dit-il, il y a un type des services secrets qui est ici. Il dit qu'il s'occupe de cette affaire.
- C'est impossible. Personne ne les a mis au courant.
- Il a l'air bizarre, c'est vrai mais j'ai vu ses papiers, tout est en ordre.
- Faites le venir ici, il a peut-être des informations. » dit le divisionnaire d'une voix autoritaire.
Quelques instants plus tard, le policier revint, accompagné de l' « agent des services secrets ». Ses longs cheveux et sa barbe argentée retombaient sur son costume violet. Ses yeux bleus brillaient d'un éclat d'acier derrière ses lunettes en demi-lune. Jamais Sirius n'avait vu Albus Dumbledore aussi sérieux, et il se dégageait de lui une intense aura de puissance.
« Bonjour, messieurs, lança-t-il aux deux supérieurs de la police moldue. Où en êtes vous ?
- Un instant, répliqua le divisionnaire, qui êtes vous ?
- J'appartiens aux services secrets. Il se trouve que nous recherchons depuis longtemps les hommes responsables de cette prise d'otage.
- Nous ne vous avons pas prévenus, de plus l'identité des preneurs d'otages est encore inconnue. »
L'espace d'un instant, le visage du directeur de Poudlard se rida, et il parut soudain vulnérable.
« Je sais, dit-il. Malheureusement, nous avions prévu qu'un incident pouvait se produire à cet endroit. Mais je n'ai pas assez protégé cette école, et nous n'avons pas pu l'éviter. Un de nos agents était posté en surveillance à l'extérieur. Elle semble malheureusement avoir disparu. Et nous avons un homme parmi les otages : Rémus Lupin le surveillant. Les preneurs d'otage m'ont envoyé un message.»
Sirius était complètement stupéfait par la manière de parler de Dumbledore : à la façon dont les policiers l'acceptèrent sans protester, il supposa que le directeur avait réussi à se faire passer pour un agent secret moldu. Comment était-il au courant du fonctionnement des diverses institutions, ce n'était pas la peine de se le demander : Albus Dumbledore semblait toujours tout savoir sur tout, que ce soit dans le monde sorcier ou moldu.
« Nous avons affaire à des individus très dangereux, et armés, poursuivit le directeur. Il n'hésiterons pas à s'en prendre aux enfants s'ils s'imaginent que nous préparons quelque chose, ou que nous n'avons pas l'intention de satisfaire leurs conditions.
- Nous ne pouvons pas leur remettre un milliard de livres, répliqua le divisionnaire. Même l'état aurait du mal à débloquer une telle somme.
- C'est ce qu'ils vous ont demandé ? s'étonna Dumbledore. Ce n'était probablement qu'un artifice destiné à vous faire patienter. Le message que j'ai reçu était bien différent. Ils exigent la libération de certains de leurs amis. Mais nous ne pouvons pas leur donner satisfaction, là dessus je suis entièrement d'accord avec vous. Je crains que la seule chose que nous puissions faire pour le moment est d'essayer de communiquer avec eux pour éviter qu'ils s'énervent. Rappelez les, essayez de demander à la personne qui répond des renseignements sur la position des enfants. Je suis sûr qu'ils ne répondront pas eux-mêmes. »
A ce moment, Severus Rogue fit son apparition. Dumbledore le présenta comme un de ses agents.
« Alors ? demanda-t-il.
- Aucune trace d'autre mangemort. J'ai retrouvé Minerva stupéfixée dans un coin de la cour. Elle n'a rien vu. Elle est rentrée à Poudlard.
- Bien, » dit Dumbledore en jetant à Rogue un regard sévère, comme pour lui demander de surveiller ce qu'il disait en présence de moldus.
Sirius s'éloigna. Il n'était d'aucune utilité en restant là à écouter les autres parler. Il voulait être le plus près possible de Harry. Prudemment, toujours sous sa forme de chien, il monta l'escalier.
« Maîtresse ? demanda une petite fille.
- Oui.
- J'ai envie d'aller aux toilettes.
- Tu ne peux pas attendre, Irène ?
- Non, j'ai vraiment envie. »
D'autres voix se joignirent à la sienne pour exprimer le même besoin.
« Très bien, » finit par admettre Rémus.
Il se leva et alla voir Lestrange, à qui il exposa le problème. Le mangemort soupira, puis se retourna vers ses complices.
« Mafflard, emmène les. Et toi, ajouta-t-il en direction de Rémus, fais leur comprendre qu'il faut qu'ils se tiennent tranquilles. Le plus petit des mangemorts sortit avec les enfants, que le loup-garou accompagna pendant que Sarah restait dans la pièce.
Quelques minutes plus tard, alors qu'ils revenaient, le téléphone sonna de nouveau.
« Vous, fit Lestrange en pointant Sarah avec sa baguette, répondez. Et dites à ce minable commissaire de nous ficher la paix. Il y a à peine cinq minutes qu'il a appelé. »
D'une main tremblante, Sarah décrocha le combiné.
« Oui, dit-elle. C'était encore une fois le commissaire. Je ne peux pas vous parler, murmura-t-elle. Il ne faut plus que vous rappeliez.
- Attendez. ! »
Mais la jeune femme raccrocha, sentant l'extrémité d'une baguette contre ses cheveux. Personne n'avait remarqué que la porte était restée ouverte pendant l'échange. Personne n'avait vu le chien noir se glisser derrière le groupe des enfants et se cacher sous une table. Les enfants retournèrent auprès de leurs camarades, bientôt rejoints par Sarah. Rémus s'approcha de Harry et Dudley, dont les ravisseurs s'étaient légèrement éloignés. Le gros garçon s'était un peu calmé, il était assis en silence et jetait à son cousin des regards incendiaires. L'arrivée de Rémus ne sembla pas le rassurer. Par contre, Harry jeta au surveillant un regard chargé d'espoir.
« Ca va aller, dit Rémus en passant une main dans l'épaisse chevelure noire. Si Dumbledore arrive nous serons bientôt dehors."
Puis, sur un ordre sec de l'un des trois hommes, il retourna au fond de la classe. Harry, une fois de plus, se retrouva seul avec son cousin. Il gardait les yeux fixés sur le groupe de ses camarades, sans parvenir à comprendre ce qui se disait, mais essayant d'imaginer qu'il se trouvait avec eux. Mais comme les minutes s'écoulaient sans nouvelles de Dumbledore, les trois sorciers commençaient à s'agiter de plus en plus. Lestrange s'était mis à marcher de long en large, avec un sourire mauvais sur le visage. Puis il vint se planter devant Harry.
« Alors, Potter, tu ne t'ennuie pas trop ?"
L'enfant ne répondit pas.
- Si, je suis sûr que tu t'ennuies, répéta le mangemort d'un ton doucereux. J'ai remarqué que tu observais tes camarades avec envie. Tu as envie d'aller avec eux écouter les histoires, n'est-ce pas ?
- Oui, s'il vous plaît, murmura Harry.
- Je crains que ça ne sois pas possible, ricana l'homme. Par contre, si tu es bien sage, petit Harry, tonton Julius va te raconter une belle histoire rien que pour toi. Et ton gentil petit cousin s'il a envie de l'entendre. Qu'est-ce que tu en dis ?
A ce moment, une voix se fit entendre, de l'extérieur.
« Relâchez ces enfants, Lestrange. »
L'homme se mit à rire, s'écarta de Harry et se tourna vers le mur.
« Tiens, le grand sauveur est enfin arrivé. Dit-il sarcastiquement. Reculez, Dumbledore. Je ne veux personne dans ce couloir.
- Parkinson, Mafflard, c'est à vous que je parle. Vous n'avez rien à gagner dans cette histoire. Lestrange serait resté toute sa vie un fugitif, vous étiez enfin libres, vous auriez pu reconstruire quelque chose. Je suis prêt à vous accorder une nouvelle chance si vous renoncez tout de suite à cette folie. »
Les deux hommes se regardèrent, semblant presque hésiter un moment, mais leurs regards étaient déterminés lorsqu'ils dirent à Dumbledore de reculer.
- Maintenant, reprit leur chef, vous allez me dire où se trouve Lord Voldemort. Tout de suite.
- Relâchez d'abord les enfants.
- C'est ça, pour que vous vous empressiez de venir ici ! Je ne vois pas les choses comme ça.
- Qu'est-ce qui me prouve que vous aller les délivrer si je vous dit où trouver Voldemort ? Je vous connais, Lestrange. Je ne vous croirais pas une seconde si vous me donniez votre parole d'honneur. Et si vous osez toucher à un des enfants, je me chargerai personellement de vous faire embrasser par un des chéris de votre femme. Je doute qu'elle puisse les en empêcher là où elle se trouve actuellement.
- Si vous le prenez sur ce ton, mon cher professeur, je crains de ne devoir user d'autres méthodes pour vous faire changer d'avis. Et je ne touche pas aux enfants, » ajouta-t-il d'un ton ironique. Il pointa sa baguette sur Lupin.
« Endoloris ! »cria-t-il.
Le loup-garou se mit à hurler du douleur. Au bout d'un long moment, Lestrange finit par lever le sort.
« Alors, demanda-t-il à Dumbledore, êtes vous plus raisonnable ?
- Voldemort se trouve quelque part dans les forêts d'albanie, au dernières nouvelles, mais ça ne vous aiderra pas. Vous ne sortirez pas d'ici. dit le vieil homme d'une voix fatiguée.
- Bien, bien. L'homme sortit une espèce de toupie de sa poche, la consulta et eut un sourire triomphant. Maintenant, dès qu'Arachna nous aura rejoints nous libérerons ces enfants. Je suis heureux que vous n'ayez pas eu la sottise de me mentir, Dumbledore. Il se trouve que j'avais un scrutoscope dans ma poche.
- Vous savez aussi bien que moi que je n'ai pas, seul, le pouvoir de faire libérer votre femme.
- Vous avez le ministère dans votre poche. Débrouillez vous. Maintenant disparaissez de ma vue. »
Les malfaiteurs échangèrent un regard de triomphe quand les pas du directeur s'éloignèrent. Puis, avec un sourire aux lèvres, Lestrange revint vers les deux enfants assis sur le devant de la classe..
« Où en étions nous avant cette petite interruption ? Ah, oui, j'allais vous raconter une histoire. Une très belle histoire.
- Je ne veux pas entendre votre histoire, murmura Harry. S'il vous plaît.
- Comment ça tu ne veux pas entendre mon histoire ? Une lueur démente brillait dans les yeux de l'homme, mais il avait conservé la même voix mielleuse. Tous les enfants aiment les histoires. Alors ouvre grand tes oreilles, parce que ça va te plaire. Et toi aussi, le gros, puisque tu as la chance d'être là. C'est l'histoire de deux jeunes sorciers, qui vivaient heureux avec leur petit garçon, qu'ils avaient prénommé Harry. Mais un puissant sorcier était à leur poursuite. Alors, ils demandèrent à un de leurs amis de jeter un sortilège de Fidélitas. Tu sais ce que c'est ?"
Harry ne répondit pas.
« Cela signifie que seul cet ami pouvait désormais savoir où ils étaient. Tout le reste du monde était incapable de les trouver, à moins que l'ami en question ne révèle ce qu'ils savaient. Et tu sais ce qui s'est passé ensuite ? »
De nouveau, il n'y eut pas de réponse, mais l'homme continua son récit sans s'en préoccuper.
« C'est là que ça devient intéressant. Leur ami est aller trouver le Seigneur des Ténèbres, mon maître, et il a dénoncé ces deux stupides sorciers. »
Petit à petit, le mangemort s'excitait en racontant son histoire, il perdait son ton de conte de fées et parlait de plus en plus vite, de plus en plus fort. Et il ne s'adressait plus qu'à Harry, qui tentait désespérément de ne pas écouter, il savait ce qui allait suivre.
« Alors, le puissant mage noir a décidé de se rendre chez eux pour les tuer, et comme j'étais un de ses plus fidèles alliés, j'ai eu le privilège de l'accompagner. Comme un Dieu, il s'est avancé vers la porte et a frappé. C'est ton père qui a ouvert, Harry. Il a tenté de s'opposer à mon maître, il a crié à ta mère de fuir. Il savait qu'il allait mourir, bien sûr. Et quand le Seigneur des Ténèbres en a eu assez de l'entendre geindre, il a simplement levé sa baguette, et un instant plus tard cet idiot gisait, mort, sur le seuil de sa maison. Elle te plaît mon histoire ? Je ne suis pas rentré, mais peu après j'ai entendu les supplications de ta mère. »
Lestrange éclata d'un gros rire dément, Dudley regardait tour à tour l'homme et son cousin, avec de gros yeux horrifiés.
Harry n'écoutait plus. De grosses larmes roulaient sur ses joues, et en même temps il se sentait secoué d'une rage telle qu'il n'en avait jamais ressenti. Il aurait voulu forcer l'homme à se taire, aurait pu le tuer au besoin. Ses poings étaient crispé, tout son corps se mit à trembler.
Soudain, l'homme fut projeté en arrière et atterrit violemment contre le tableau avant de retomber sur le sol. Ses deux complices se mirent à chuchoter, en regardant autour d'eux, l'air inquiet. Puis, Lestrange se releva. Une intense fureur se lisait sur son visage. Il lança un regard méprisant à ses compagnons.
« Vous n'êtes que des idiots, dit-il. Dumbledore n'est pas dans cette pièce. Personne ne peut rentrer ici. N'êtes vous pas capables de distinguer l'oeuvre d'un môme de huit ans de celle du directeur de Poudlard ? »
Il se retourna vers Harry.
« Toi ! tonna-t-il en l'envoyant à bas de sa chaise d'une gifle. Ce n'est vraiment pas malin ce que tu viens de faire. »
Harry fixa le sol. Il savait que c'était lui qui avait envoyé le méchant homme contre le tableau. Mais il ne l'avait pas fait exprès. C'était juste comme toutes les fois où des choses bizarres s'étaient produites, quand l'oncle Vernon le punissait. L'homme le releva en le tenant par le col de son pull et le secoua comme un prunier.
« Tu t'es cru drôle, n'est-ce pas ? Réponds quand je te parle.
- Non, monsieur. Ce n'était pas drôle.
- Pas drôle du tout, en effet. Pourtant, je ne faisais que te raconter une gentille histoire. On aurait pu attendre un peu plus de reconnaissance de ta part, n'est-ce pas ?
- Lâchez le, Julius, intervint Rémus. Vous savez qu'il ne l'a pas fait exprès. Tous les enfants font de la magie accidentelle quand ils ont peur.
- Tais-toi, on ne t'a pas sonné, répliqua Lestrange. Magie accidentelle ou pas, il a osé s'en prendre à moi. Tu vas regretter ça, Harry. »
Il leva sa baguette.
« Endoloris ! »Une douleur plus forte que tout ce qu'il avait jamais imaginé frappa l'enfant qui tomba sur le sol en hurlant.
Puis on entendit un cri bestial, et la douleur cessa. Lorsqu'il releva les yeux, Harry vit que Patmol se tenait devant lui, haletant. Lestrange avait levé le sort, et la lueur démente de ses yeux était toujours plus visible quand il fixa le chien. Et tout à coup, celui-ci bondit et saisit dans sa gueule la baguette que Lestrange avait en main. L'homme la lâcha, pris par surprise. Avant qu'aucun des deux complices ait pu réagir, Sirius Black se tenait devant eux, baguette en main.
« Accio baguette Lupin ! cria-t-il, mais Parkinson réussit à esquiver le sort. Harry était incapable de bouger. Son parrain faisait face, seul, aux trois mangemorts. Puis soudain, il y eut un cri perçant et l'enfant ressentit une horrible douleur à l'épaule : en se précipitant pour s'enfuir, son cousin venait de lui marcher dessus.
Dans un brouillard, Harry le vit traverser le groupe des enfants et se mettre tout au fond. Harry essaya de se lever, mais il ne pouvait pas bouger. Tout son corps était étrangement engourdi. Il poussa un cri de douleur quand une main attrapa son épaule blessée. Mais sans en tenir compte, des bras le saisirent et l'emportèrent vers l'endroit où se trouvaient ses camarades. Il reconnut le visage de Rémus au dessus du sien.
« Arrêtez les, cria Lestrange. Sirius recula vers l'endroit où les enfants étaient tassés contre le mur.
- Protectionus maximus » lança-t-il. Une lumière bleutée entoura le groupe, repoussant les sorts lancés par les mangemorts. Mais la main de Sirius tremblait, il n'avait pas la puissance nécessaire pour maintenir le bouclier.
« Rémus, aide moi, » murmura-t-il.
L'autre homme lâcha Harry et referma ses mains sur celles de son ami, qui tenaient la baguette. Aussitôt, L'écran de lumière qui avait presque totalement disparu, redevint lumineux. Harry regarda la maîtresse tirer un rideau, et faire des signes pour appeler à l'aide. Le petit garçon observa lui aussi ce qui se passait dehors. Des tas de gens étaient réunis dans la cour, mais ils ne regardaient pas dans leur direction.
Il distingua les longs cheveux argentés du directeur de Poudlard. L'enfant se concentra. Il pouvait attirer l'attention des gens de dehors. S'il avait réellement fait tout ce dont on l'accusait, c'était injuste qu'il n'arrive à rien maintenant qu'il en avait vraiment besoin. Harry regarda ses camarades, qui tremblaient. C'était de sa faute, tout était de sa faute. Et maintenant, ils allaient mourir parce que lui n'était qu'un stupide sorcier juste capable de jeter des sorts quand ça ne servait qu'à créer des ennuis. Des larmes coulèrent de ses yeux quand, regardant de nouveau par la vitre, il vit les gens vaquer à leurs occupations sans les voir.
Puis, soudain, la vitre explosa dans un grand bruit, et tous les éclats volèrent à l'extérieur de la pièce. En bas, dans la cour, ce fut la panique. Dans la salle de classe, on entendait un brouhaha. Des képis se mirent à s'agiter dans tous les sens tandis que les parents des enfants se précipitaient pour voir ce qui se passait, malgré les policiers qui essayaient de les retenir. Les trois mangemorts commençaient à paniquer. Une pluie de sort vint ricocher sur le bouclier, qui commençait à s'affaiblir.
Les enfants étaient penchés à la fenêtre, appelant leurs parents, demandant de l'aide. Puis, brusquement, le silence se fit. La foule des moldus observait, bouche bée : un homme avait commencé à s'élever lentement au dessus d'eux.
Le groupe des enfants s'écarta silencieusement pour laisser passer Albus Dumbledore. Le sorcier sortit de l'espace protégé par le bouclier, presque éteint maintenant, des deux maraudeurs, et il leva sa baguette. Une lumière violette en sortit, qui frappa la porte. Puis le directeur de Poudlard fit face aux mangemorts. Au même instant, la porte s'ouvrit violemment, laissant entrer Severus Rogue.
Quelques instants plus tard, les trois preneurs d'otage gisaient sur le sol, inconscients. Personne ne parla pendant de longues minutes. Sirius et Rémus s'étaient laissés tomber sur le sol, épuisés par l'effort fourni. Les enfants étaient restés bloqués dans le coin, trop effrayés pour bouger. Rogue observait le groupe qu'ils formaient. Son regard s'arrêta sur Sarah, lui donnant envie de rentrer sous terre, puis sur Harry, qui s'aplatit sur le sol. Albus Dumbledore, lui, fixait les formes des mangemorts d'un air plus attristé que réellement haineux. Finalement, il leva sa baguette, faisant apparaître de fines cordes qui ligotèrent les prisonniers, poussa un long soupir et détourna les yeux.
Voila, un chapitre de plus...On arrive déjà à la fin de cette fic. Après ce chapitre, il n'en reste qu'un, suivi d'un court épilogue. Harry ne souffrira plus (ou presque plus... il va falloir que je trouve un autre moyen d'exercer mes pulsions sadiques). Merci aux reviewers, une fois de plus, vous êtes géniaux. Certains ont remarqué que j'avais tendance à confondre Rémus et Sirius. Je suis vraiment désolée, je sais que ça prête à confusion... J'ai relu ce chapitre exprès, et je ne crois pas avoir refait l'erreur.
Lindsay : contente de t'entendre, lectrice silencieuse mais bavarde.Et t'inquiète pas, pas la peine d'user ton pantalon en te mettant à genoux, ils vont finir ensemble (oops! j'aurais peut-être pas dû le dire...) Fran_fran : Tu es trop gentille. Juste une remarque : Harry a déjà rencontré Sirius au chapitre 7. Emrah Potter : désolée : j'ai encore fait souffrir Harry. Mais c'était la dernière fois, promis! Ne vas pas m'envoyer un mail beuglant pour me punir, je le ferai plus!!! The frensh Padfoot : Le rôle de Patmol est pas encore fini, t'inquiète. Il va encore mettre sa truffe dans quelques affaires, et peut-être bien dans celles de Lunard. Pour ce qui est des confusions entre Rémus et Sirius... Une fois de plus, je suis désolée. C'est que ce sont deux maraudeurs, et que leurs deux noms se ressemblent ( ou au moins ils riment... bon d'accord, piètre excuse). Et, non, je ne suis pas obsédée par Rémus (je fais malheureusement l'inversion dans les deux sens...)
Rose Potter : Toujours aussi gentille dans tes appréciations... et prolixe ! Merci !
Lunard : Bêta reader... J'y penserai, mais pas pour cette fic (vu ce qu'il en reste, ça ne vaut plus le coup).
Une fois de plus, je n'ai pas répondu à tout le monde, ce n'est pas que je n'aime pas les autres, ( au contraire), c'est juste un manque de temps.
Bisous
Antares
Le lendemain, la classe reprit normalement. Patmol était maintenant le chien de Rémus, et il avait obtenu de la directrice l'autorisation d'amener l'animal à l'école, en jurant que celui-ci n'était pas dangereux (apparemment, Viviane n'avait pas fait le lien avec la bête qui avait attaqué le prétendu inspecteur). Harry était toujours le premier dehors, aux récréations, pour jouer avec son parrain, et les autres enfants avaient également adopté l'animal qui était devenu la mascotte de l'école.
Depuis la scène dans la cuisine, Rémus évitait autant qu'il le pouvait de se retrouver seul avec Sarah, de peur de se laisser aller à des gestes qu'il regretterait par la suite. La jeune femme, quant à elle, se demandait ce qu'elle avait bien pu faire pour susciter la colère du surveillant. Les jours s'écoulaient sans incidents notables, et le printemps faisait peu à peu son apparition. Personne n'avait plus entendu parler ni de Julius Lestrange, ni des deux autres mangemorts disparus. Le recteur d'académie, informé des erreurs commises dans son administration, avait envoyé un nouvel inspecteur contrôler Sarah, cette fois un parfait moldu. Il s'était montré très favorable à la manière dont la jeune femme gérait sa classe, et l'avait chaudement félicitée.
Peu après la rentrée, Harry était dans son placard en train de faire ses devoirs, quand des cris le firent sursauter. Il s'agissait de piaillements extrêmement aigus, mais ce n'était pas la tante Pétunia. Il posa son oreille contre la porte du placard. Les cris se rapprochèrent, et il parvint à saisir quelques phrases.
« J'en ai assez ! Ca fait des semaines que je suis traitée comme moins que rien ! Je ne suis pas votre servante, j'ai d'autres moyen de gagner le misérable salaire que vous me versez. Au revoir! »
Puis la porte d'entrée claqua bruyamment, et ce fut le silence. Harry retourna s'allonger sur son lit, attendant la suite des événements. Il entendit quelque chose qui ressemblait aux pleurs de Dudley, ou à ce qu'il faisait pour attendrir sa mère. Les voix de l'oncle Vernon et la tante pétunia, étouffées, lui parvinrent sans qu'il comprenne ce qu'ils disaient. Enfin, un nouveau grondement fit trembler la maison.
« HARRY ! VIENS ICI TOUT DE SUITE SALE VERMINE PUANTE ! »
L'enfant sauta sur ses pieds. Il courut presque rejoindre l'oncle Vernon, se demandant ce qu'il avait encore fait. Au ton de la voix de son oncle, il pouvait déjà deviner que c'était punissable d'enfermement dans le placard. Son seul espoir était que Vernon ait encore trop peur de Rémus et du directeur de Poudlard. Mais cet espoir fut vite déçu. Jamais l'oncle Vernon n'avait paru aussi en colère.
« Cette fois tu n'y échapperas pas, mon garçon, tonna-t-il. Jamais je n'aurais pensé que tu aurais l'audace de faire une chose pareille. Envoûter ton cousin ! Tu imaginais vraiment que nous ne remarquerions rien ? Que tu pourrais t'en tirer ?
- Mais je n'ai jamais...
- Tais toi ! Notre fils a proféré des obscénités à cette jeune fille qui venait lui donner des leçons. Il affirme qu'il ne voulait pas le faire, et qu'il a entendu ta voix lui souffler, sans qu'il puisse y résister.
- Duddy dit la vérité, intervint la voix perçante de la tante Pétunia. Qui irait imaginé qu'un si gentil garçon se conduise d'une manière aussi abominable ! Quand je pense que nous t'avons pris chez nous ! »
Elle écrasa une larme et caressa les cheveux de Dudley, assis sur ses genoux. Quand ses parents ne regardaient pas, Dudley releva la tête et fit un sourire railleur à Harry.
« Je t'avais prévenu, reprit l'oncle Vernon en dégrafant sa ceinture. Enlève ton pull et ta chemise.
- Mais je n'ai rien fait ! tenta de protester Harry.
- Menteur avec ça ! »
Il se rua sur son neveu et lui arracha presque ses vêtements. L'enfant hurla la lourde ceinture de cuir déchira la peau de son dos. Puis, un autre cri fit écho au sien.
« Arrête, Vernon ! »
Vernon retint sa main qu'il avait relevée pour frapper de nouveau, et reporta son attention sur sa femme. La tante Pétunia, extrêmement pâle , était adossée au mur, comme si elle allait tomber.
« Que se passe-t-il ? demanda Vernon.
- Tu ne peux pas le frapper, Vernon, répéta Pétunia d'une voix douce qui n'était pas la sienne. - Que ces fichus sorciers ne viennent pas prétendre qu'il ne l'avait pas mérité. »
Il leva de nouveau la main. Le second coup prit Harry par surprise et il s'effondra sur le sol. Pétunia poussa un gémissement.
« Arrête, je t'en supplie. Tu ne peux pas faire ça, répéta-t-elle de cette voix étrange qui lui ressemblait si peu. Ne frappe pas mon fils. Pas Harry."
Vernon laissa tomber sa ceinture :
« Pétunia, que t'arrive-t-il ? Personne ne frappe ton fils. »
Mais à ce moment, la femme se mit à glisser le long du mur. L'oncle Vernon se précipita pour rattraper son épouse évanouie. Dudley se mit à pousser des petits cris de terreur. Harry resta immobile sur le sol. Jusqu'à ce qu'enfin son oncle remarque sa présence.
« Toi, lui lança-t-il méchamment , file dans ton placard. Et ne t'avise pas de raconter à qui que ce soit ce qui vient de se passer. Sinon tu y auras droit de nouveau. En l'absence de sa tante.»
Harry ne se le fit pas dire deux fois. Il se leva, ramassa sa chemise et son pull et se dépêcha de retourner dans ce qui lui servait de chambre. Son dos le cuisait, là où la ceinture l'avait frappé. Il s'allongea sur le ventre, la tête dans ses bras. Pendant longtemps, il entendit les voix de son oncle et de son cousin. Puis celle de sa tante. La vraie voix perçante de la tante Pétunia. Pas la voix douce qu'elle avait eue plus tôt. Harry ne comprenait rien à ce qui venait de se passer, mais il avait déjà entendu cette voix. La façon dont elle avait prononcé les derniers mots lui était familière.
« Pas Harry ». Il avait déjà entendu dire cela de la même façon. Mais c'était impossible. Pourtant, elle avait dit : « Ne frappe pas mon fils. »
Ce soir, il en était sûr, Harry avait entendu sa mère. Et sa mère avait empêché Vernon de le frapper. Mais ça n'avait pas de sens : sa mère était morte, et c'était Pétunia qui parlait. Harry se releva et s'approcha du placard pour tenter d'écouter ce qui se disait à l'extérieur. Mais il ne réussit qu'à percevoir des murmures étouffés, entrecoupés parfois d'un juron sonore professé par son oncle. Le lendemain matin, des coups violents à la porte du placard réveillèrent son occupant.
« Mon garçon, viens ici, j'ai à te parler, gronda la voix de l'oncle Vernon.
- J'arrive," dit Harry en se dépêchant d'enfiler ses vêtements.
Un peu inquiet à l'idée que son oncle ne décide de reprendre les choses à l'endroit où elles s'étaient arrêtées la veille, il se rendit à la cuisine. Le gros homme était assis devant un bol de café. Harry s'installa à sa place habituelle.
« Comme je te l'ai dit, commença l'oncle Vernon, il ne s'est rien passé hier soir, c'est compris ?
- oui, oncle Vernon. Je ne dirai rien. »
L'enfant mourait d'envie d'interroger l'adulte au sujet de ce qui était arrivé à la tante Pétunia, mais il savait qu'il était préférable de ne rien en faire.
« Bien, reprit Vernon rappelle toi que c'est dans ton intérêt. Maintenant que cette histoire est réglée, je suppose que tu es au courant qu'il n'y a plus personne pour venir donner des cours à Dudley, à cause de tes manigances ? »
Harry ne répondit pas.
« Il se trouve que, malheureusement, l'école est obligatoire. Ce qui signifie que nous allons être obligés de le renvoyer dans cet endroit truffé de gens comme toi. J'espère que tu es fier des résultats que tu as obtenus ?
- Je n'ai rien fait, murmura Harry. Mais, une fois de plus, son oncle ne le crut pas.
- Je te préviens que s'il lui arrive quoi que ce soit ça ira très mal pour toi. Et je me moque que tu l'aies fait exprès ou pas. Rien de tout cela ne serait arrivé si nous ne t'avions pas pris chez nous.
- Il ne lui arrivera rien, » dit Harry.
Au cours des jours qui suivirent, Dudley reprit ses marques dans l'école comme si rien ne s'était passé. Il ne se montrait nullement honteux de s'être fait renvoyé de l'école privée, ou d'avoir fait fuir la jeune femme censée lui donner des leçons. Au contraire, il s'était servi de ces exploits pour augmenter son prestige auprès de ceux de sa bande. Pendant les mois où le gros garçon n'avait pas été là, Piers, Dennis et Malcom s'étaient tenus à peu près convenablement, mais à présent ils étaient plus intenables que jamais.
Dans le corps enseignant, maintenant, on se surprenait à souhaiter que Dudley fasse quelque chose de vraiment grave, pour pouvoir le renvoyer et le faire admettre dans une école voisine. Depuis qu'il avait compris qu'il ne restait plus rien de l'estime que sa mère avait un moment porté à son institutrice, il ne faisait plus aucun effort pour bien se tenir en classe, dérangeant les leçons en permanence par des ricanements ou des remarques grossières.
Seul Rémus parvenait à le faire obéir, car l'enfant avait inconsciemment compris que ses parents, même s'ils ne le disaient pas, avaient peur de lui. Pour Harry, le retour de Dudley ne fut pas synonyme de retour aux enfer : d'abord parce que Rémus était toujours là pendant les récréations, mais aussi grâce à Patmol qui grognait et sortait les crocs dès qu'il apercevait le gros garçon. Pour cette raison, le chien gagna encore en popularité auprès des plus jeunes et des plus faibles enfants, qui auraient pu servir de cibles aux terreurs. Il était constamment entouré d'un énorme groupe d'enfants.
La plupart du temps, Harry était heureux de jouer avec les autres, mais certains jours il regrettait l'époque où l'animal venait le voir à Privet Drive et où il l'avait pour lui tout seul. Il avait envie d'être avec son parrain, même si ce n'était qu'un chien en apparence, de pouvoir se laisser aller contre lui sans devoir se soucier des autres enfants. Et il aurait voulu que Sirius se transforme, pour pouvoir lui parler. Il n'avait pas très bien compris pourquoi personne ne pouvait savoir qui était Patmol, pourquoi personne ne devait voir Sirius. Puisqu'on le lui avait demandé, il se taisait, mais ce silence lui coûtait, bien plus que de taire les coups que lui avait donnés l'oncle Vernon avec sa ceinture. Pourtant, il en sentait encore les marques quand il bougeait trop rapidement, ou quand il s'allongeait sur le dos.
Un matin du début du mois de juin, Rémus faisait chanter des élèves de CM1 quand il crut entendre un jappement. D'un geste de la main, il fit taire les enfants, et tendit l'oreille. Les aboiements s'amplifièrent, il y eut un silence soudain.
« Que se passe-t-il ? demanda l'institutrice, qui n'avait apparemment rien entendu. Mais le sorcier ne répondit pas, il avait déjà jailli hors de la salle, sans se soucier des murmures et des interrogations provoquées par son comportement. C'était Sirius qui avait hurlé, il n'y avait aucun doute là dessus. Rémus se rua dans un escalier, sans remarquer le groupe d'hommes qui venaient d'apparaître à l'autre bout du couloir. Il descendit l'escalier en courant. La cour était silencieuse, pas de trace de Sirius. Il allait poursuivre ses recherches quand il entendit l'appel. Sarah avait des ennuis, Harry avait des ennuis. Courant toujours il fit demi-tour et revint dans l'école.
« Julien, appela Sarah, pourrais-tu s'il te plaît revenir sur la terre ? C'est ton tour. »
Le petit garçon rougit et se mit à lire la suite du texte qu'il avait sous les yeux. Il s'arrêta brusquement quand un coup fut frappé à la porte.
« Entrez », cria l'institutrice.
Trois hommes firent irruption dans la pièce. Ils étaient vêtus de robes noires, ce qui fit murmurer les enfants, et certains éclatèrent d'un rire moqueur. Mais Sarah avait reconnu en l'un d'entre eux l'inspecteur d'académie Block, dont elle savait maintenant qu'il s'appelait Lestrange. Sa main glissa doucement vers la poche du manteau accroché au dossier de sa chaise. Lestrange s'avança au milieu de la salle, puis il sortit sa baguette, ce qui augmenta le rire des enfants.
« Maîtresse, demanda Héléna, c'est un spectacle de magie ? »
Mais les rires des enfants cessèrent quand l'homme les fixa d'un regard dur. « Faites les taire, dit-il à l'institutrice. Et faites venir Harry.
- Je ne comprend pas. Que faites vous habillés comme ça dans ma classe ? Mr Block, sortez d'ici avant que je ne prévienne l'inspection. Je suis sûr qu'ils seraient ravis de vous avoir sous la main pour vous dire ce qu'ils pensent de vos falsifications de dossiers.
- Je n'ai aucunement l'intention de sortir d'ici. Et il se trouve qu'aucun de vous ne sortira d'ici sans mon autorisation. »
Il fit un bref signe de tête en direction de ses compagnons qui se placèrent en travers de la porte. C'est à ce moment que celle-ci s'ouvrit en grand, et que Rémus Lupin, lui aussi baguette à la main, fit irruption. Lestrange lui jeta un regard triomphant.
« Nous sommes trois contre un, Lupin, tu ne peux rien faire. Range ta baguette. »
Le loup garou hésita, mais s'exécuta. Il savait que l'autre avait raison. Rémus vint se placer devant Harry.
« Qu'est-ce que vous comptez faire ? demanda-t-il.
- C'est très simple. Tu vas faire savoir au ministère, à Dumbledore, et à tous les autres, que nous tuerons tous les petits moldus s'ils ne nous disent pas où se trouve le seigneur des Ténèbres. Il faut également qu'ils libèrent Arachna. Nous aurons besoin de ses talents pour dominer le monde. Pendant ce temps, nous allons simplement attendre ici.
- C'est stupide. Voldemort est mort.
- Il ne peut pas être mort. J'ai moi-même contribué à forger son immortalité. Son corps a peut-être disparu, pas son esprit.
- Si c'était vrai, croyez-vous vraiment que Dumbledore serait prêt à vous donner cette information ? Des dizaines de moldus et de sorciers seraient tués si Voldemort était ressuscité. Vous n'avez rien à gagner.
- Nous n'avons rien à perdre. Et peut-être, si vous êtes vraiment très sages, même Harry Potter aura la vie sauve. Pour quelques temps du moins. Maintenant dépêche toi de partir d'ici avant que je ne change d'avis et que je ne décide de te garder ici avec les autres, en attendant que le ministère se rende compte lui-même de la situation.
- Envoyez Sarah, dit Rémus en désignant la jeune femme. Je reste ici.
- Ne joue pas au preux chevalier. C'est une moldue, elle ne peut se rendre ni à Poudlard ni au ministère.
- Elle a un portoloin pour Poudlard autour du cou.
- Très bien. Mais tu me lances ta baguette, Lupin, et pas de blagues. Vous pouvez partir, ajouta-t-il en direction de Sarah. Pas de blague, si vous connaissez un peu la magie, vous savez ce qu'on peut faire avec cette simple petite baguette de bois.
- Mais je ne veux pas ! Je ne peux pas les laisser là !
- Vous n'allez pas vous y mettre aussi. Si à dix vous n'êtes pas partie, vous pouvez dire adieu à cette gamine, dit-il en attrapant la baguette de Lupin et en la pointant contre la tête de Céline.
Il se mit à compter. Sarah porta les main à son cou et commença à batailler avec le fermoir de sa chaîne. Enfin, à six, celui-ci s'ouvrit, et elle s'empressa d'enlever le bijou. A huit, elle le serra dans sa main droite. Tout devint flou, et Sarah sentit comme un câble invisible qui la tirait au niveau du nombril. Elle ferma les yeux.
Il y eut des cris de terreur quand l'institutrice disparut. Lestrange retira sa baguette du front de Céline qui pleurait.
« SILENCE ! » hurla-t- il. Il fut aussitôt obéi. L'homme se tourna vers ses deux complices. « bloquez les portes, ordonna-t-il. Et toi, puisque tu as tenu à rester avec eux, occupe-toi de ces mômes. Je ne veux plus les entendre. Potter, viens ici. »
Harry jeta un regard suppliant à Rémus, mais celui-ci ne pouvait pas l'aider. L'enfant se leva, et s'avança vers Lestrange qui l'empoigna.
« Tu emmènes les autres, Lupin, je garde celui-ci pour m'assurer que tu ne feras pas de bêtise. »
Rémus rassembla tous les enfants dans le fond de la classe, sauf Harry pour qui il ne pouvait malheureusement rien faire pour le moment. Il les fit s'asseoir en demi-cercle, face à lui et dos aux hommes. Les questions se mirent à fuser.
« Qui sont ces hommes ? Est-ce qu'ils vont nous tuer ?
- Quand est-ce qu'on pourra rentrer à la maison ?
- Où elle est la maîtresse ?
- Pourquoi ils en veulent à Harry ?
- Je vais vous expliquer, dit Rémus d'une voix posée, mais d'abord calmez- vous un peu. Personne ne va vous faire de mal. »
Les enfants, rassurés d'être ainsi pris en main, et voyant que Rémus restait calme, essayèrent de l'imiter. Seul Dudley se mit à crier d'une vois perçante :
« Ce sont eux ! Ce sont les gens comme Harry, et Rémus est leur complices ! Vous faites les mêmes choses bizarres que lui. Papa et maman ont toujours dit que vous étiez des affreux personnages ! »
Puis il éclata en sanglots bruyants. Rémus tenta de le calmer, sans succès. Les membres de sa bande jetaient à leur chef des regards étonnés : se comporter ainsi n'était pas digne de l'image qu'ils avaient de lui. Lestrange, attiré par le bruit, vint voir ce qui se passait.
« Lupin, gronda-t-il, je t'avais dit que je ne voulais plus les entendre. Qu'est-ce qu'il a le petit gros ?
- Rien, répondit le surveillant. Il va se calmer, n'est-ce pas Dudley ? »
Le cousin de Harry avait commencé à reculer, et tentait de se cacher derrière les autres. Cela provoqua les rires moqueurs de l'homme.
« Tu t'y prends mal, rit l'homme. Pour disparaître il faudrait que tu commences par faire un peu de régime. Eh ! lança-t-il aux deux autres. Laissez donc l'autre avorton et venez voir un peu ce qui ce passe ici. C'est d'un comique !
- Ca suffit, intervint Rémus, en voyant que plusieurs autres enfants avaient recommencé à paniquer à cause de la proximité de leurs ravisseurs. Ca vous avance à quoi de leur faire peur ? - Toi tu la boucles, on ne t'a pas demandé ton avis. »
Mais l'homme cessa de rire. Il prit alors un air intéressé.
« Dis voir, demanda-t-il d'une voix doucereuse à Dudley qui était collé contre le mur et ne pouvais plus reculer, comme ça ton prénom c'est Dudley ? Le gros garçon fit oui de la tête. « Et ton nom de famille, ça ne serait pas Dursley par hasard ? »
Nouveau hochement de tête. « Alors comme ça tu es le cousin de Harry ? Intéressant. Ca te dirais de venir le rejoindre ? »
Dudley fit non de la tête de toutes ses forces, mais déjà l'homme l'entraînait vers le bureau alors que ses deux complices éclataient de rire. Le reste de la classe se tassa un peu plus contre le mur. Rémus dut déployer des trésors de patience pour essayer de les calmer et les faire se rasseoir. Tous jetaient des regards terrifiés aux hommes qui semblaient beaucoup s'amuser. Mais enfin, en voyant que leurs ravisseurs ne semblaient plus s'intéresser à eux, les enfants finirent pas se calmer pour écouter l'explication de Rémus.
« C'est bien mieux comme ça, dit celui-ci en les voyant finalement tous assis en tailleur autour de lui. Ces hommes sont des sorciers. »
Il se dit que le ministère allait avoir beaucoup de mal à effacer toutes ces mémoires quand ils seraient libérés. Mais les enfants en avaient déjà trop vu et entendu.
- Toi aussi ? demanda quelqu'un.
- Oui, moi aussi.
- Et Harry, c'est aussi un sorcier, fit Ann. C'était plus une affirmation qu'une question. C'est comme ça qu'il faisait toutes ces choses bizarres, comme quand il a figé son cousin. Et c'est pour ça que Dudley a réagi comme ça tout à l'heure, parce qu'il pensait que vous étiez complice des autres sorciers.
- C'est à peu près ça, répondit Rémus. Mais il avait tort, ses parents ont toujours eu un préjugé à l'égard de notre monde parce qu'ils ne l'ont jamais compris, tout comme certains sorciers ont des préjugés à l'égard de vous autres moldus. Les hommes qui sont ici sont des mauvais sorciers, tout comme il existe de mauvais moldus, vous comprenez ? Les sorciers, pour la plupart, sont des gens normaux, ils sont justes dotés de pouvoirs que n'ont pas le moldus.
- Comme toi, remarqua Ann. On sait bien que tu es gentil. Ou comme Harry.
- Oui, comme moi, si tu veux. Mais pour en revenir à Harry, ce n'est pas un enfant comme les autres. Vous avez la chance d'être ami avec le sorcier le plus célèbre de sa génération. Et si vous êtes très sages, je vais vous raconter son histoire. »
Mais à ce moment quelqu'un frappa à la porte.
« Il y a quelqu'un ? demanda la voix inquiète de Christophe.
- Papa ! cria Ann avant que quiconque ait pu l'en empêcher. Rémus la retint alors qu'elle tentait de s'élancer vers la porte.
- Ann ? appela de nouveau l'instituteur en secouant la poignée. Sarah, pourquoi t'es-tu enfermée avec les enfants ? Que se passe-t-il ici ?
- Il se passe que personne ne sortira sans mon accord, dit Lestrange. Et pas la peine de prévenir votre fichue police, on s'en tirera très bien sans elle. Si vous tentez quoi que ce soit, on tue les gosses, un par un, compris ? »
On entendit un cri d'incrédulité.
« Mais, qu'est-ce que vous voulez ? demanda la voix de Christophe, à peine reconnaissable.
- Ca ne te regarde pas, moldu. Dégage d'ici, maintenant. Ou je vais m'amuser avec ta chère petite fille. »
Celle-ci se mit à pleurer dans les bras de Rémus. Il semblait que le semblant de calme difficilement obtenu par le surveillant n'ait été annihilé par cet épisode.
Harry avait regardé les autres partir avec Rémus avec une boule dans la gorge. Il voulait aller avec eux, pas rester ici. Pourtant, il savait aussi qu'il méritait ce qui arrivait : c'était de sa faute, c'était pour lui que ces hommes étaient venus. Les autres n'y étaient pour rien. Quand Dudley s'était mis à crier, et que les hommes l'avaient envoyé rejoindre son cousin, Harry s'était encore un peu plus ratatiné sur sa chaise. Cette fois c'était sûr : même s'il sortait vivant d'ici, les Dursley allaient le tuer par la suite.
Puis, le père d'Ann avait frappé à la porte, et lorsque la petite fille avait éclaté en sanglots, des larmes s'étaient également mises à couler sur les joues de Harry : ça aussi, c'était de sa faute. Celui des trois hommes qui s'était fait passé pour l'inspecteur et qui semblait être le chef le remarqua.
« Alors, fit-il d'un ton railleur. Le petit héros des sorciers pleure comme un bébé ? Il ne vait pas mieux que son cousin. Un peu de tenue, Potter, tu a une réputation à maintenir. »
L'enfant essaya de retenir ses larmes, et de relever la tête. Mais l'homme éclata de rire.
« Bel effort, Potter, mais ça ne prend pas. Avoue que tu es terrorisé. Je me demande comment les gens ont pu penser qu'un avorton pareil était venu à bout du seigneur des Ténèbres. Eh, Parkinson, n'est-ce pas qu'il est ridicule ! »
Le plus grand de ses deux compagnons ricana à son tour.
« Plutôt ! On dirait un squelette avec des vêtements de cachalot.
- Allez, petit, dis-nous comment tu as fait pour survivre au Maître des Ténèbres. Tu as des pouvoirs cachés ? Peut-être que tu vas tous nous changer en cafards sur le champs ?
- Mon Dieu, j'ai peur ! railla le plus petit des trois hommes. Protégez- moi, c'est Harry Potter !"
Harry sentait une immense rage monter en lui. Il se sentait terriblement impuissant et tout petit face à ces hommes. Mais il ravala ses larmes, et se tint immobile sous leurs quolibets. Rémus lui avait dit de ne jamais avoir honte de ce qu'il était, et il obéirait. Même s'il avait peur, même s'il se sentait coupable d'avoir entraîné tout le monde là dedans.
Des sirènes se firent entendre dans le lointain, puis de plus en plus proches. Il y eut des bruits confus dans la cour. Puis on frappa à la porte, et on entendit une voix d'homme.
« Ici le commissaire Martel, ouvrez s'il vous plaît. »
Lestrange détourna son attention de Harry, mais garda le même ton ironique.
« Il semble que cela ne me plaise pas, Mr le commissaire. Maintenant reculez, je vois tout ce qui se passe dans ce couloir.
- Réfléchissez, qui que vous soyez. L'enlèvement d'enfants est un crime sévèrement puni par la loi. Si vous vous rendez maintenant, vous pouvez encore éviter le pire.
- C'est ça. Arrêter de jacasser, moldu. Reculez, enlevez votre complet noir et votre cravate rouge de ma vue, sale rouquin. Je vous dis que je vois tout ce que vous faites.
- D'accord, dit l'homme, résigné. Mais dites moi au moins ce que vous voulez, en échange des enfants.
- Plus tard, peut-être.
- Je vous laisse un téléphone, au cas où. Vous n'aurez qu'à ouvrir la porte pour le prendre. »
On entendit le bruit des pas qui s'éloignaient. Rémus reporta son attention sur les enfants en face de lui. Il avait commencé à leur raconter l'histoire de Voldemort, et de Harry. Le récit détournait leur attention, les empêcher de penser aux choses horribles qui se passaient. De temps en temps, il jetait un coup d'oeil dans la direction de Harry. L'enfant était visiblement terrorisé, mais il était assis droit face aux hommes qui semblaient se moquer de lui. Il était bien le fils de son père. La visite des inspecteurs avaient réveillé les interrogations des enfants.
« Les policiers ne savent pas que ces hommes sont des sorciers ? demanda un petit garçon.
- Non, ils l'ignorent en effet.
- Alors ils ne pourront rien faire contre eux, même avec des pistolets ? demanda Piers.
- Peut-être pas.
- On ne va jamais sortir d'ici, alors ? demanda Héléna d'un ton inquiet.
- Bien sûr que si. Votre maîtresse est partie chercher quelqu'un qui va nous sortir de là très vite.
- Qui ?
- Le sorcier le plus puissant du monde.
Après avoir quitté sa classe, en quête du plus puissant sorcier du monde, Sarah s'était finalement retrouvée projetée sur le sol. Les genoux endoloris, elle se releva et regarda autour d'elle. Elle se trouvait dans un couloir qu'elle ne connaissait pas, mais sut aussitôt que le sortilège avait fonctionné : elle se trouvait à Poudlard. Mais elle n'était pas beaucoup plus avancée pour autant : il lui fallait trouver le directeur, mais le château était immense et elle n'avait aucune idée de l'emplacement de son bureau, et elle ne savait pas non plus où elle se trouvait.
Le corridor était désert : vraisemblablement on était au milieu d'une heure de cours. Prise d'une intuition subite, elle porta son regard sur les murs. Mais il ne semblait pas y avoir de portrait sur les murs à proximité, juste une étrange statue en pierre qui semblait loin d'être vivante.
« Il y a quelqu'un ? appela-t-elle. Mais seul le silence lui répondit. Elle répéta sa question, criant presque cette fois. Puis, sans qu'elle n'ait sentit quelqu'un s'approcher, ou entendu des bruits de pas, une voix résonna derrière elle.
« Cette jolie jeune dame aurait-elle besoin d'aide ? »
Elle se retourna brutalement. Un être semi transparent flottait à quelques mètres d'elle. Il était vêtu comme un seigneur des temps anciens, avec une large fraise autour du cou. Sarah se retint de crier, après tout Rémus l'avait prévenue de l'existence des fantômes la première fois qu'elle était venue ici.
« Oui, j'ai besoin d'aide, répondit-elle. Il faut que je parle au directeur. Pourriez-vous m'indiquer son bureau, s'il vous plaît ? »
Le fantôme se mit à rire.
« Ma très chère madame, vous vous trouvez juste en face. Il se trouve que l'entrée en est indiquée par cette statue en forme de gargouille, juste sous vos yeux.
- Mais comment puis-je faire pour rentrer ?
- Il suffit de dire le mot de passe.
- Mais je ne le connais pas ! Vous ne pouvez pas le dire pour moi ?
- Nous autres fantômes n'avons pas besoin de porte pour entrer.
- Il n'y a pas un autre moyen ? Si vous pouvez passer, je vous en supplie, allez le prévenir que je veux le voir. C'est urgent ! chaque seconde compte ! »
A son grand soulagement, le fantôme sembla accepter, et disparut dans le mur en face d'elle. Quelques seconde plus tard, la gargouille pivota, et Abus Dumbledore descendit avec un sourire, qui disparut quand il reconnut son interlocutrice.
« Sarah ! s'écria-t-il. Que faites vous ici ? Que se passe-t-il ?
- Professeur, ils sont venus ! Ils ont pris Harry, et Rémus, et tous mes autres élèves ! Ils menacent de tuer tout le monde si vous ne leur dites pas où se trouve Voldemort et si vous ne libérez pas Arachna Lestrange.»
Si le directeur de Poudlard paniqua, il se garda bien de le montrer.
« Montez m'attendre dans mon bureau, demanda-t-il à la jeune femme. Je reviens. »
Le directeur mit plus d'un quart d'heure à rejoindre son bureau. Ses traits étaient tirés et son regard inquiet.
« Severus est parti il y a quelques minutes relayer Minerva pour surveiller l'école, mais il semble qu'elle ne soit pas rentrée. Ce qui est particulièrement étrange, vu qu'elle a un cours dans deux minutes et qu'elle a déjà manqué toute une semaine cette année pour la première fois de sa vie.
- Vous pensez que ce sont eux qui..
- Sans doute. Je vais aller voir ce qui se passe sur place, et essayer de leur parler. Malheureusement une attaque massive risque de tourner au désastre. Vous pouvez rester ici pendant ce temps là. Ou un professeur peut vous ramener chez vous.
- Non ! s'écria Sarah. Je retourne là-bas. Même s'il n'y a rien que je puisse faire. Ce sont mes élèves qui sont là dedans. »
Dumbledore n'insista pas. Il avait vraisemblablement prévu cette réaction.
« En ce cas, dit-il, prenez de nouveau cette clé en or dans votre main. Elle vous ramènera dans votre classe. Je me rend immédiatement à Pré-au- Lard."
Rémus avait continuer d'occuper les enfants en leur racontant des histoires de sorciers. Il semblait avoir réussi à les convaincre que tout allait bien se passer, de plus les hommes ne s'étaient pas approchés d'eux depuis le tout début de la prise d'otage. Avoir Harry à portée de main semblait leur suffire à se sentir en sécurité. Après le départ de la police, Lestrange avait pointé sa baguette sur Harry.
« Parkinson, va ouvrir la porte, avait-il ordonné, avant de se retourner vers le petit garçon. Toi, tu sors. Et tu ramasses cet instrument moldu stupide. Je ne veux pas que les moldus pensent que nous refusons toute négociation, et qu'ils fassent quelque chose de stupide. »
Harry s'était exécuté, jambes tremblantes. L'appareil semblait fonctionner sur piles, et sans être relier à une prise Télécom. Lorsqu'il était revenu dans la pièce, Parkinson avait refermé magiquement la porte. Harry s'était rassis sur sa chaise.
Sarah atterrit brutalement sur le sol de sa classe. Elle se releva, un peu sonnée. Lestrange fut aussitôt sur elle.
« Alors, demanda-t-il, quelle tête a fait le vieux fou ? Est-ce qu'il s'est totalement effondré, est-ce qu'Arachna est déjà libre ?
- Il ne s'est pas effondré. Il est parti et sera ici dans quelques minutes. »
Elle regarda autour d'elle. Les enfants étaient regroupés autour de Rémus et semblaient plutôt calmes. Seuls Harry et Dudley étaient assis au milieu des ravisseurs. Harry était calme, mais son visage était très pâle. L'institutrice lui sourit, d'un air rassurant, mais il ne répondit pas, se contentant d'ouvrir ses yeux verts en un muet appel au secours. Dudley avait caché sa tête dans ses main et ne bougeait pas. Bien que ce ne fût pas son élève préféré, elle ressentit de la pitié pour lui, mais on ne lui permit pas de s'approcher des deux garçons. Sur un ordre de Lestrange, elle rejoignit le reste de ses élèves.
Le téléphone se mit à sonner.
« Qu'est-ce que c'est que ce truc ? rugit le chef des kidnappeurs en tirant sa baguette de sa poche.
- il faut décrocher, répondit Rémus. Ils veulent vous parler.
- Occupez vous de cela tout de suite. »
Les trois mangemorts regardaient le téléphone comme s'il s'était agi d'un objet diabolique.Le surveillant décrocha le combiné, se demandant s'il était possible que Dumbledore soit déjà arrivé.
« Allo, dit-il,
- ici le commissaire Martel, fit la voix qu'ils avaient entendu derrière la porte. Nous avons plusieurs points à négocier, en attendant de connaître vos exigences. Mais une dernière fois, je vous en conjure, libérez vos otages avant qu'il ne soit trop tard. Nous pouvons vous assurer une impunité quasi-totale.
- Je veux bien transmettre, dit Rémus, mais ça m'étonnerait qu'ils acceptent.
- Pardon ? fit la voix du commissaire, qui semblait stupéfait. Et vous, vous en pensez quoi ?
- Moi, dit Rémus, je suis pour la libération, mais pas l'impunité.
- Excusez-moi, qui êtes vous ? »
Rémus donna son nom et expliqua ce qu'il faisait dans l'école.
- je suis désolé, dit l'homme, je vous avis pris pour l'un d'eux. J'aimerais beaucoup leur parler.
- un moment. »
Rémus transmit la demande à ses ravisseurs. Mais ils déclarèrent qu'il était hors de question qu'ils touchent un de ces engins moldus.
« Ils ont refusé, dit Rémus en reprenant l'appareil.
- Demandez leur quelles sont leurs exigences. »
Le loup-garou obéit.
« Ils veulent un milliard de livres. Et de quoi partir d'ici sans encombres. - Ils sont complètement fous. C'est impossible. »
Rémus transmit également cette phrase.
« Je sais bien que c'est impossible, ricana Lestrange, mais puisqu'ils veulent à tout prix une raison, et qu'ils sont trop bêtes pour comprendre nos vrais motifs. Et surtout ne vous avisez pas de leur répéter ça. »
Le surveillant reprit le combiné, il commençait à se lasser de ce petit jeu.
« Ils disent qu'ils se moquent que ce soit impossible.
- On va voir ce qu'on peut faire. Comment vont les enfants ?
- A peu près bien. Mais c'est difficile pour eux.
- Bien sûr. Dites aux hommes à côté de vous que s'ils changent d'avis, ils n'ont qu'à décrocher le téléphone pour se mettre en connexion avec nous. Et continuez à veiller sur les enfants, c'est une bénédiction que quelqu'un manifeste votre sang-froid dans cette situation. On va vous sortir de là rapidement. »
Rémus raccrocha le téléphone. Le commissaire de police était peut-être un brave homme, mais il resterait totalement impuissant. Que faisait donc Dumbledore ?
Sirius fut réveillé par une intense activité autour de lui. Le sang cognait douloureusement dans sa tête. Il se rappela instantanément ce qui s'était passé : les trois hommes dont Lestrange. Il avait essayé de les arrêter. Mais ils l'avaient violemment frappé à la tête, sans même prendre la peine d'user de magie. Il ouvrit les yeux, constatant avec un intense soulagement qu'il était toujours sous sa forme de chien. Il se leva, il fallait qu'il trouve Harry. Les bruits qui l'avaient réveillés provenaient d'hommes, dont certains portaient l'uniforme de la police moldue. Sirius tendit l'oreille pour distinguer des bribes de conversation.
« On ne sait toujours pas ce qu'ils veulent, Monsieur le divisionnaire, disait une voix. Ils ont dû installer des caméras miniatures, ou quelque chose comme ça, parce qu'ils voient tout ce qui se passe dans le couloir, ce qui nous gêne considérablement pour préparer une opération.
- Et du point de vue des armes ?
- Aucune idée. Mais ils sont probablement bien armés, s'ils disposent de l'équipement technique nécessaire à une vidéo surveillance. Quelques armes ne représentent pas un gros investissement à côté. »
Sirius sentit son coeur s'arrêter. Ils tenaient Harry. Il n'avait pas réussi à protéger son filleul.
« Il faut entrer en communication avec eux, Martel. Cette situation ne peut pas durer. »
L'autre acquiesça, et décrocha ce que Sirius reconnut comme étant un téléphone (il en avait vu un chez Sarah). Il appuya sur un bouton et tout le monde put entendre la conversation. Dès les premiers mots, Sirius ressentit un profond soulagement. Au moins, Rémus était là-bas. Mais ce sentiment s'effaça bien vite : seul contre trois, le maraudeur était totalement impuissant. Lorsque le commissaire raccrocha le combiné, un homme jeune s'approcha de lui.
« Chef, dit-il, il y a un type des services secrets qui est ici. Il dit qu'il s'occupe de cette affaire.
- C'est impossible. Personne ne les a mis au courant.
- Il a l'air bizarre, c'est vrai mais j'ai vu ses papiers, tout est en ordre.
- Faites le venir ici, il a peut-être des informations. » dit le divisionnaire d'une voix autoritaire.
Quelques instants plus tard, le policier revint, accompagné de l' « agent des services secrets ». Ses longs cheveux et sa barbe argentée retombaient sur son costume violet. Ses yeux bleus brillaient d'un éclat d'acier derrière ses lunettes en demi-lune. Jamais Sirius n'avait vu Albus Dumbledore aussi sérieux, et il se dégageait de lui une intense aura de puissance.
« Bonjour, messieurs, lança-t-il aux deux supérieurs de la police moldue. Où en êtes vous ?
- Un instant, répliqua le divisionnaire, qui êtes vous ?
- J'appartiens aux services secrets. Il se trouve que nous recherchons depuis longtemps les hommes responsables de cette prise d'otage.
- Nous ne vous avons pas prévenus, de plus l'identité des preneurs d'otages est encore inconnue. »
L'espace d'un instant, le visage du directeur de Poudlard se rida, et il parut soudain vulnérable.
« Je sais, dit-il. Malheureusement, nous avions prévu qu'un incident pouvait se produire à cet endroit. Mais je n'ai pas assez protégé cette école, et nous n'avons pas pu l'éviter. Un de nos agents était posté en surveillance à l'extérieur. Elle semble malheureusement avoir disparu. Et nous avons un homme parmi les otages : Rémus Lupin le surveillant. Les preneurs d'otage m'ont envoyé un message.»
Sirius était complètement stupéfait par la manière de parler de Dumbledore : à la façon dont les policiers l'acceptèrent sans protester, il supposa que le directeur avait réussi à se faire passer pour un agent secret moldu. Comment était-il au courant du fonctionnement des diverses institutions, ce n'était pas la peine de se le demander : Albus Dumbledore semblait toujours tout savoir sur tout, que ce soit dans le monde sorcier ou moldu.
« Nous avons affaire à des individus très dangereux, et armés, poursuivit le directeur. Il n'hésiterons pas à s'en prendre aux enfants s'ils s'imaginent que nous préparons quelque chose, ou que nous n'avons pas l'intention de satisfaire leurs conditions.
- Nous ne pouvons pas leur remettre un milliard de livres, répliqua le divisionnaire. Même l'état aurait du mal à débloquer une telle somme.
- C'est ce qu'ils vous ont demandé ? s'étonna Dumbledore. Ce n'était probablement qu'un artifice destiné à vous faire patienter. Le message que j'ai reçu était bien différent. Ils exigent la libération de certains de leurs amis. Mais nous ne pouvons pas leur donner satisfaction, là dessus je suis entièrement d'accord avec vous. Je crains que la seule chose que nous puissions faire pour le moment est d'essayer de communiquer avec eux pour éviter qu'ils s'énervent. Rappelez les, essayez de demander à la personne qui répond des renseignements sur la position des enfants. Je suis sûr qu'ils ne répondront pas eux-mêmes. »
A ce moment, Severus Rogue fit son apparition. Dumbledore le présenta comme un de ses agents.
« Alors ? demanda-t-il.
- Aucune trace d'autre mangemort. J'ai retrouvé Minerva stupéfixée dans un coin de la cour. Elle n'a rien vu. Elle est rentrée à Poudlard.
- Bien, » dit Dumbledore en jetant à Rogue un regard sévère, comme pour lui demander de surveiller ce qu'il disait en présence de moldus.
Sirius s'éloigna. Il n'était d'aucune utilité en restant là à écouter les autres parler. Il voulait être le plus près possible de Harry. Prudemment, toujours sous sa forme de chien, il monta l'escalier.
« Maîtresse ? demanda une petite fille.
- Oui.
- J'ai envie d'aller aux toilettes.
- Tu ne peux pas attendre, Irène ?
- Non, j'ai vraiment envie. »
D'autres voix se joignirent à la sienne pour exprimer le même besoin.
« Très bien, » finit par admettre Rémus.
Il se leva et alla voir Lestrange, à qui il exposa le problème. Le mangemort soupira, puis se retourna vers ses complices.
« Mafflard, emmène les. Et toi, ajouta-t-il en direction de Rémus, fais leur comprendre qu'il faut qu'ils se tiennent tranquilles. Le plus petit des mangemorts sortit avec les enfants, que le loup-garou accompagna pendant que Sarah restait dans la pièce.
Quelques minutes plus tard, alors qu'ils revenaient, le téléphone sonna de nouveau.
« Vous, fit Lestrange en pointant Sarah avec sa baguette, répondez. Et dites à ce minable commissaire de nous ficher la paix. Il y a à peine cinq minutes qu'il a appelé. »
D'une main tremblante, Sarah décrocha le combiné.
« Oui, dit-elle. C'était encore une fois le commissaire. Je ne peux pas vous parler, murmura-t-elle. Il ne faut plus que vous rappeliez.
- Attendez. ! »
Mais la jeune femme raccrocha, sentant l'extrémité d'une baguette contre ses cheveux. Personne n'avait remarqué que la porte était restée ouverte pendant l'échange. Personne n'avait vu le chien noir se glisser derrière le groupe des enfants et se cacher sous une table. Les enfants retournèrent auprès de leurs camarades, bientôt rejoints par Sarah. Rémus s'approcha de Harry et Dudley, dont les ravisseurs s'étaient légèrement éloignés. Le gros garçon s'était un peu calmé, il était assis en silence et jetait à son cousin des regards incendiaires. L'arrivée de Rémus ne sembla pas le rassurer. Par contre, Harry jeta au surveillant un regard chargé d'espoir.
« Ca va aller, dit Rémus en passant une main dans l'épaisse chevelure noire. Si Dumbledore arrive nous serons bientôt dehors."
Puis, sur un ordre sec de l'un des trois hommes, il retourna au fond de la classe. Harry, une fois de plus, se retrouva seul avec son cousin. Il gardait les yeux fixés sur le groupe de ses camarades, sans parvenir à comprendre ce qui se disait, mais essayant d'imaginer qu'il se trouvait avec eux. Mais comme les minutes s'écoulaient sans nouvelles de Dumbledore, les trois sorciers commençaient à s'agiter de plus en plus. Lestrange s'était mis à marcher de long en large, avec un sourire mauvais sur le visage. Puis il vint se planter devant Harry.
« Alors, Potter, tu ne t'ennuie pas trop ?"
L'enfant ne répondit pas.
- Si, je suis sûr que tu t'ennuies, répéta le mangemort d'un ton doucereux. J'ai remarqué que tu observais tes camarades avec envie. Tu as envie d'aller avec eux écouter les histoires, n'est-ce pas ?
- Oui, s'il vous plaît, murmura Harry.
- Je crains que ça ne sois pas possible, ricana l'homme. Par contre, si tu es bien sage, petit Harry, tonton Julius va te raconter une belle histoire rien que pour toi. Et ton gentil petit cousin s'il a envie de l'entendre. Qu'est-ce que tu en dis ?
A ce moment, une voix se fit entendre, de l'extérieur.
« Relâchez ces enfants, Lestrange. »
L'homme se mit à rire, s'écarta de Harry et se tourna vers le mur.
« Tiens, le grand sauveur est enfin arrivé. Dit-il sarcastiquement. Reculez, Dumbledore. Je ne veux personne dans ce couloir.
- Parkinson, Mafflard, c'est à vous que je parle. Vous n'avez rien à gagner dans cette histoire. Lestrange serait resté toute sa vie un fugitif, vous étiez enfin libres, vous auriez pu reconstruire quelque chose. Je suis prêt à vous accorder une nouvelle chance si vous renoncez tout de suite à cette folie. »
Les deux hommes se regardèrent, semblant presque hésiter un moment, mais leurs regards étaient déterminés lorsqu'ils dirent à Dumbledore de reculer.
- Maintenant, reprit leur chef, vous allez me dire où se trouve Lord Voldemort. Tout de suite.
- Relâchez d'abord les enfants.
- C'est ça, pour que vous vous empressiez de venir ici ! Je ne vois pas les choses comme ça.
- Qu'est-ce qui me prouve que vous aller les délivrer si je vous dit où trouver Voldemort ? Je vous connais, Lestrange. Je ne vous croirais pas une seconde si vous me donniez votre parole d'honneur. Et si vous osez toucher à un des enfants, je me chargerai personellement de vous faire embrasser par un des chéris de votre femme. Je doute qu'elle puisse les en empêcher là où elle se trouve actuellement.
- Si vous le prenez sur ce ton, mon cher professeur, je crains de ne devoir user d'autres méthodes pour vous faire changer d'avis. Et je ne touche pas aux enfants, » ajouta-t-il d'un ton ironique. Il pointa sa baguette sur Lupin.
« Endoloris ! »cria-t-il.
Le loup-garou se mit à hurler du douleur. Au bout d'un long moment, Lestrange finit par lever le sort.
« Alors, demanda-t-il à Dumbledore, êtes vous plus raisonnable ?
- Voldemort se trouve quelque part dans les forêts d'albanie, au dernières nouvelles, mais ça ne vous aiderra pas. Vous ne sortirez pas d'ici. dit le vieil homme d'une voix fatiguée.
- Bien, bien. L'homme sortit une espèce de toupie de sa poche, la consulta et eut un sourire triomphant. Maintenant, dès qu'Arachna nous aura rejoints nous libérerons ces enfants. Je suis heureux que vous n'ayez pas eu la sottise de me mentir, Dumbledore. Il se trouve que j'avais un scrutoscope dans ma poche.
- Vous savez aussi bien que moi que je n'ai pas, seul, le pouvoir de faire libérer votre femme.
- Vous avez le ministère dans votre poche. Débrouillez vous. Maintenant disparaissez de ma vue. »
Les malfaiteurs échangèrent un regard de triomphe quand les pas du directeur s'éloignèrent. Puis, avec un sourire aux lèvres, Lestrange revint vers les deux enfants assis sur le devant de la classe..
« Où en étions nous avant cette petite interruption ? Ah, oui, j'allais vous raconter une histoire. Une très belle histoire.
- Je ne veux pas entendre votre histoire, murmura Harry. S'il vous plaît.
- Comment ça tu ne veux pas entendre mon histoire ? Une lueur démente brillait dans les yeux de l'homme, mais il avait conservé la même voix mielleuse. Tous les enfants aiment les histoires. Alors ouvre grand tes oreilles, parce que ça va te plaire. Et toi aussi, le gros, puisque tu as la chance d'être là. C'est l'histoire de deux jeunes sorciers, qui vivaient heureux avec leur petit garçon, qu'ils avaient prénommé Harry. Mais un puissant sorcier était à leur poursuite. Alors, ils demandèrent à un de leurs amis de jeter un sortilège de Fidélitas. Tu sais ce que c'est ?"
Harry ne répondit pas.
« Cela signifie que seul cet ami pouvait désormais savoir où ils étaient. Tout le reste du monde était incapable de les trouver, à moins que l'ami en question ne révèle ce qu'ils savaient. Et tu sais ce qui s'est passé ensuite ? »
De nouveau, il n'y eut pas de réponse, mais l'homme continua son récit sans s'en préoccuper.
« C'est là que ça devient intéressant. Leur ami est aller trouver le Seigneur des Ténèbres, mon maître, et il a dénoncé ces deux stupides sorciers. »
Petit à petit, le mangemort s'excitait en racontant son histoire, il perdait son ton de conte de fées et parlait de plus en plus vite, de plus en plus fort. Et il ne s'adressait plus qu'à Harry, qui tentait désespérément de ne pas écouter, il savait ce qui allait suivre.
« Alors, le puissant mage noir a décidé de se rendre chez eux pour les tuer, et comme j'étais un de ses plus fidèles alliés, j'ai eu le privilège de l'accompagner. Comme un Dieu, il s'est avancé vers la porte et a frappé. C'est ton père qui a ouvert, Harry. Il a tenté de s'opposer à mon maître, il a crié à ta mère de fuir. Il savait qu'il allait mourir, bien sûr. Et quand le Seigneur des Ténèbres en a eu assez de l'entendre geindre, il a simplement levé sa baguette, et un instant plus tard cet idiot gisait, mort, sur le seuil de sa maison. Elle te plaît mon histoire ? Je ne suis pas rentré, mais peu après j'ai entendu les supplications de ta mère. »
Lestrange éclata d'un gros rire dément, Dudley regardait tour à tour l'homme et son cousin, avec de gros yeux horrifiés.
Harry n'écoutait plus. De grosses larmes roulaient sur ses joues, et en même temps il se sentait secoué d'une rage telle qu'il n'en avait jamais ressenti. Il aurait voulu forcer l'homme à se taire, aurait pu le tuer au besoin. Ses poings étaient crispé, tout son corps se mit à trembler.
Soudain, l'homme fut projeté en arrière et atterrit violemment contre le tableau avant de retomber sur le sol. Ses deux complices se mirent à chuchoter, en regardant autour d'eux, l'air inquiet. Puis, Lestrange se releva. Une intense fureur se lisait sur son visage. Il lança un regard méprisant à ses compagnons.
« Vous n'êtes que des idiots, dit-il. Dumbledore n'est pas dans cette pièce. Personne ne peut rentrer ici. N'êtes vous pas capables de distinguer l'oeuvre d'un môme de huit ans de celle du directeur de Poudlard ? »
Il se retourna vers Harry.
« Toi ! tonna-t-il en l'envoyant à bas de sa chaise d'une gifle. Ce n'est vraiment pas malin ce que tu viens de faire. »
Harry fixa le sol. Il savait que c'était lui qui avait envoyé le méchant homme contre le tableau. Mais il ne l'avait pas fait exprès. C'était juste comme toutes les fois où des choses bizarres s'étaient produites, quand l'oncle Vernon le punissait. L'homme le releva en le tenant par le col de son pull et le secoua comme un prunier.
« Tu t'es cru drôle, n'est-ce pas ? Réponds quand je te parle.
- Non, monsieur. Ce n'était pas drôle.
- Pas drôle du tout, en effet. Pourtant, je ne faisais que te raconter une gentille histoire. On aurait pu attendre un peu plus de reconnaissance de ta part, n'est-ce pas ?
- Lâchez le, Julius, intervint Rémus. Vous savez qu'il ne l'a pas fait exprès. Tous les enfants font de la magie accidentelle quand ils ont peur.
- Tais-toi, on ne t'a pas sonné, répliqua Lestrange. Magie accidentelle ou pas, il a osé s'en prendre à moi. Tu vas regretter ça, Harry. »
Il leva sa baguette.
« Endoloris ! »Une douleur plus forte que tout ce qu'il avait jamais imaginé frappa l'enfant qui tomba sur le sol en hurlant.
Puis on entendit un cri bestial, et la douleur cessa. Lorsqu'il releva les yeux, Harry vit que Patmol se tenait devant lui, haletant. Lestrange avait levé le sort, et la lueur démente de ses yeux était toujours plus visible quand il fixa le chien. Et tout à coup, celui-ci bondit et saisit dans sa gueule la baguette que Lestrange avait en main. L'homme la lâcha, pris par surprise. Avant qu'aucun des deux complices ait pu réagir, Sirius Black se tenait devant eux, baguette en main.
« Accio baguette Lupin ! cria-t-il, mais Parkinson réussit à esquiver le sort. Harry était incapable de bouger. Son parrain faisait face, seul, aux trois mangemorts. Puis soudain, il y eut un cri perçant et l'enfant ressentit une horrible douleur à l'épaule : en se précipitant pour s'enfuir, son cousin venait de lui marcher dessus.
Dans un brouillard, Harry le vit traverser le groupe des enfants et se mettre tout au fond. Harry essaya de se lever, mais il ne pouvait pas bouger. Tout son corps était étrangement engourdi. Il poussa un cri de douleur quand une main attrapa son épaule blessée. Mais sans en tenir compte, des bras le saisirent et l'emportèrent vers l'endroit où se trouvaient ses camarades. Il reconnut le visage de Rémus au dessus du sien.
« Arrêtez les, cria Lestrange. Sirius recula vers l'endroit où les enfants étaient tassés contre le mur.
- Protectionus maximus » lança-t-il. Une lumière bleutée entoura le groupe, repoussant les sorts lancés par les mangemorts. Mais la main de Sirius tremblait, il n'avait pas la puissance nécessaire pour maintenir le bouclier.
« Rémus, aide moi, » murmura-t-il.
L'autre homme lâcha Harry et referma ses mains sur celles de son ami, qui tenaient la baguette. Aussitôt, L'écran de lumière qui avait presque totalement disparu, redevint lumineux. Harry regarda la maîtresse tirer un rideau, et faire des signes pour appeler à l'aide. Le petit garçon observa lui aussi ce qui se passait dehors. Des tas de gens étaient réunis dans la cour, mais ils ne regardaient pas dans leur direction.
Il distingua les longs cheveux argentés du directeur de Poudlard. L'enfant se concentra. Il pouvait attirer l'attention des gens de dehors. S'il avait réellement fait tout ce dont on l'accusait, c'était injuste qu'il n'arrive à rien maintenant qu'il en avait vraiment besoin. Harry regarda ses camarades, qui tremblaient. C'était de sa faute, tout était de sa faute. Et maintenant, ils allaient mourir parce que lui n'était qu'un stupide sorcier juste capable de jeter des sorts quand ça ne servait qu'à créer des ennuis. Des larmes coulèrent de ses yeux quand, regardant de nouveau par la vitre, il vit les gens vaquer à leurs occupations sans les voir.
Puis, soudain, la vitre explosa dans un grand bruit, et tous les éclats volèrent à l'extérieur de la pièce. En bas, dans la cour, ce fut la panique. Dans la salle de classe, on entendait un brouhaha. Des képis se mirent à s'agiter dans tous les sens tandis que les parents des enfants se précipitaient pour voir ce qui se passait, malgré les policiers qui essayaient de les retenir. Les trois mangemorts commençaient à paniquer. Une pluie de sort vint ricocher sur le bouclier, qui commençait à s'affaiblir.
Les enfants étaient penchés à la fenêtre, appelant leurs parents, demandant de l'aide. Puis, brusquement, le silence se fit. La foule des moldus observait, bouche bée : un homme avait commencé à s'élever lentement au dessus d'eux.
Le groupe des enfants s'écarta silencieusement pour laisser passer Albus Dumbledore. Le sorcier sortit de l'espace protégé par le bouclier, presque éteint maintenant, des deux maraudeurs, et il leva sa baguette. Une lumière violette en sortit, qui frappa la porte. Puis le directeur de Poudlard fit face aux mangemorts. Au même instant, la porte s'ouvrit violemment, laissant entrer Severus Rogue.
Quelques instants plus tard, les trois preneurs d'otage gisaient sur le sol, inconscients. Personne ne parla pendant de longues minutes. Sirius et Rémus s'étaient laissés tomber sur le sol, épuisés par l'effort fourni. Les enfants étaient restés bloqués dans le coin, trop effrayés pour bouger. Rogue observait le groupe qu'ils formaient. Son regard s'arrêta sur Sarah, lui donnant envie de rentrer sous terre, puis sur Harry, qui s'aplatit sur le sol. Albus Dumbledore, lui, fixait les formes des mangemorts d'un air plus attristé que réellement haineux. Finalement, il leva sa baguette, faisant apparaître de fines cordes qui ligotèrent les prisonniers, poussa un long soupir et détourna les yeux.
Voila, un chapitre de plus...On arrive déjà à la fin de cette fic. Après ce chapitre, il n'en reste qu'un, suivi d'un court épilogue. Harry ne souffrira plus (ou presque plus... il va falloir que je trouve un autre moyen d'exercer mes pulsions sadiques). Merci aux reviewers, une fois de plus, vous êtes géniaux. Certains ont remarqué que j'avais tendance à confondre Rémus et Sirius. Je suis vraiment désolée, je sais que ça prête à confusion... J'ai relu ce chapitre exprès, et je ne crois pas avoir refait l'erreur.
Lindsay : contente de t'entendre, lectrice silencieuse mais bavarde.Et t'inquiète pas, pas la peine d'user ton pantalon en te mettant à genoux, ils vont finir ensemble (oops! j'aurais peut-être pas dû le dire...) Fran_fran : Tu es trop gentille. Juste une remarque : Harry a déjà rencontré Sirius au chapitre 7. Emrah Potter : désolée : j'ai encore fait souffrir Harry. Mais c'était la dernière fois, promis! Ne vas pas m'envoyer un mail beuglant pour me punir, je le ferai plus!!! The frensh Padfoot : Le rôle de Patmol est pas encore fini, t'inquiète. Il va encore mettre sa truffe dans quelques affaires, et peut-être bien dans celles de Lunard. Pour ce qui est des confusions entre Rémus et Sirius... Une fois de plus, je suis désolée. C'est que ce sont deux maraudeurs, et que leurs deux noms se ressemblent ( ou au moins ils riment... bon d'accord, piètre excuse). Et, non, je ne suis pas obsédée par Rémus (je fais malheureusement l'inversion dans les deux sens...)
Rose Potter : Toujours aussi gentille dans tes appréciations... et prolixe ! Merci !
Lunard : Bêta reader... J'y penserai, mais pas pour cette fic (vu ce qu'il en reste, ça ne vaut plus le coup).
Une fois de plus, je n'ai pas répondu à tout le monde, ce n'est pas que je n'aime pas les autres, ( au contraire), c'est juste un manque de temps.
Bisous
Antares
