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Chapitre neuf : L'erreur de Queudver.
Le silence qui suivit l'attaque fut soudain rompu par des bruits de voix en provenance du couloir. Immédiatement, Sirius reprit sa forme de chien. Des hommes revêtus de capes noires s'engouffrèrent dans la salle. Dumbledore leur expliqua les événements qui venaient de se produire, et ils emmenèrent les enfants, à l'exception de Harry. Deux d'entre eux mirent des portoloins dans les mains des mangemorts, toujours inconscients, qui disparurent instantanément. Puis ils s'en furent rejoindre leurs collègues.
« Il faut que j'aille parler aux moldus, dit Dumbledore. Les policiers acceptent mal d'être tenus à l'écart, et il faut rassurer les parents. Harry, tu viens avec moi. Severus, j'aimerais que vous finissiez d'enlever les sortilèges de cette pièce. »
Le chien se mit aussitôt à faire de grands signes de tête et se dirigea vers la porte, signifiant clairement que Harry ne partirait pas sans lui. L'enfant se releva sans un mot, et suivit le vieil homme. Ses jambes tremblaient, la scène lui apparaissait comme dans un rêve. Il sentait la douleur de son épaule gauche, mais sans y prêter réellement attention. Il savait qu'il avait mal, mais il n'en souffrait pas. Lorsqu'ils arrivèrent aux escaliers, Harry ne les vit pas et il serait tombé si Dumbledore ne l'avait pas retenu. Après cela, le directeur de Poudlard prit la main valide de l'enfant et ne la lâcha plus. L'étrange trio, le vieil homme, l'enfant et l'énorme chien noir, arriva devant l'endroit où étaient massés les parents, que les policiers moldus essayaient difficilement de contenir.
Tout le monde se tut en apercevant la haute silhouette de Dumbledore. Tous avaient vu le vieil homme s'élever dans les airs, «comme par magie. »
« Tout est fini, tout le monde va bien », annonça le directeur. Après une ou deux secondes pendant lesquelles les personnes présentes assimilèrent l'information, ce fut une véritable explosion. Quelques femmes se mirent à pleurer de soulagement. D'autres tentèrent de plus belle de passer le barrage pour rejoindre leurs enfants, maintenant que tout danger était enfin écarté. Et de nombreuses personnes remercièrent Dumbledore d'avoir si rapidement mis fin à la crise. Mais soudain une voix perçante domina toutes les autres.
« Ne le remerciez pas ! Tout est de sa faute. C'est à cause de gens comme lui et ce garçon que mon petit Duddy et tous vos enfants ont failli périr de la façon la plus odieuse qui soit. Ce sont des criminels. Arrêtez les ! » cria-t-elle aux policiers. Sirius se mit à grogner et montra les dents dans la direction de la tante de Harry.
« Mme Dursley, dit sèchement Dumbledore, si je n'étais pas certain que vos paroles sont dues au souci que vous vous êtes fait pour votre fils, et également votre neveu, naturellement, je vous prierais de vous taire.
- Nous ne serions jamais venus à bout de ces malfaiteurs sans l'aide de cet homme, madame, renchérit le commissaire Martel.
- Quand pourrons nous revoir nos enfants ? interrogea une femme ? Si c'est fini, pourquoi restent-ils là-bas ?
- Nous nous assurons actuellement qu'ils n'ont subi aucun sévices, répondit Dumbledore, après quoi nous vous les rendrons. Mais ne vous inquiétez pas, ce n'est la routine, ils vont parfaitement bien.
- Que s'est il passé exactement ? demanda un homme. Je ne savais pas qu'il était possible de s'élever comme cela. On aurait vraiment dit que vous voliez.
Le directeur se mit à rire : « J'espère que vous n'y avez pas cru ? Un simple câble, mais ça a suffit pour les impressionner. »
Sur ce, le Albus Dumbledore fit demi-tour, laissant des moldus un rien abasourdis. Il entraînait toujours Harry derrière lui. Ils retournèrent dans l'école, se dirigeant de nouveau vers les escaliers.
« Sirius, dit alors le vieil homme, je vais voir les sorciers du ministère, savoir ce qu'ils auront mis dans la mémoire des enfants. Il est probable qu'ils leur auront tout fait raconter. Tu ne peux pas venir, ils savent que tu es un homme, non un chien. » Il y eut un pop.
« S'ils leur ont tout raconté, alors ils savent aussi que je ne suis pas un criminel. Je ne laisse plus Harry. Même avec vous.
- Sirius, dit sévèrement Dumbledore, la seule chose que ces enfants ont vu est, qu'avec l'aide de Remus, tu t'es opposé à leurs ravisseurs. Cela ne prouve pas que tu sois innocent de ce dont on t'a accusé il y a sept ans, et cela n'explique pas ce que tu faisais juste sur les lieux d'une prise d'otage. Il vaut beaucoup mieux que tu ne te montres pas avant que la situation ne se soit un peu calmée et que j'ai eu le temps de tout leur expliquer. Certains aurors ont la main beaucoup trop près de la baguette, tu devrais le savoir.
- Je ne veux pas qu'il s'en aille, murmura Harry. C'était les premiers mots qu'il prononçait depuis la fin de l'attaque.
- Je sais, dit Dumbledore. Mais c'est très important. Pour sa sécurité. S'il reste avec nous, il va avoir de graves ennuis. Les sorciers qui sont là-haut ne l'aiment pas, ils lui feront du mal.
- Dans ce cas je veux rester avec toi, dit Harry à Sirius.
- Non, Harry, répondit son parrain d'une voix enrouée. Dumbledore a raison, il vaut beaucoup mieux que tu restes avec lui pour l'instant. Je n'ai rien à t'offrir. »
Il tapota la tête de son filleul, se métamorphosa en chien et disparut dans la cour.
« Pourquoi ces gens ne l'aiment-ils pas ? demanda Harry. Ils sont méchants ?
- Non. Mais les gens portent parfois des jugements hâtifs. Beaucoup s'imaginent que Sirius est quelqu'un de mauvais. Tu te rappelles quand même Remus te disait de ne pas l'approcher ?
- Mais s'ils le voyaient, ils comprendraient.
- C'est beaucoup plus compliqué que ça, Harry, malheureusement. Il existe des tas de gens qui ne sont pas ce qu'ils ont l'air d'être. Viens, maintenant. Je suis sûr que tu as envie de retrouver tes camarades, n'est- ce pas ?
Harry se mit à gravir les marches sans enthousiasme. Les autres savaient tout, maintenant. Et s'ils pensaient que c'était de sa faute, comme la tante Pétunia, comme Dudley ? Et sûrement, ils penseraient cela, après tout, c'était lui qui les avait entraînés là dedans. Il voulait ralentir, ne pas arriver trop vite, mais le directeur le tenait fermement, l'obligeant à presque courir pour suivre les pas du vieil homme. Ils arrivèrent dans la plus grande des salles, qui était la classe de la directrice. Les tables avaient été retirées et tous les camarades de Harry étaient regroupés au centre. Certains étaient assis, d'autres s'étaient allongés, épuisés par la pression des dernières heures. Les hommes en noir se tenaient autour d'eux et discutaient tranquillement.
« Harry! » cria quelqu'un. Le directeur le poussa en avant.
« Va t'asseoir avec eux, dit-il. Il faut que je parle aux gens du ministère. »
Harry rejoignit les autres enfants. Il s'assit entre Ann et Julien.
« C'est super ce que tu as fait, lui dit l'autre garçon. Tu as de la chance d'être un sorcier.
- Tu le pense vraiment ?
- Bien sûr. J'aimerais bien pouvoir envoyer les gens contre le mur comme tu l'as fait. Ou faire exploser les vitres. Et on serait pas sortis sans toi.
- Alors vous ne m'en voulez pas ?
- Pourquoi on t'en voudrait ? intervint Ann. Ce n'est pas de ta faute tout ce qui t'est arrivé depuis que tu as un an. C'était vraiment horrible quand leur chef t'a fait mal, ou à Rémus. Tu vas bien, maintenant ?
- Oui. Grâce à Sirius.
- Sirius ? »
Harry se rappela soudain qu'il ne fallait pas parler de Sirius.
« Je voulais dire Patmol, se corrigea-t-il. Le chien.
- Ce n'est pas un chien. C'était un homme déguisé en chien, tu te souviens ? J'aimerais bien savoir où il est allé. Jamais je n'aurais imaginé que Patmol puisse être un homme. Tu t'en doutais, Harry ? »
Harry jugea préférable de changer le sujet de la conversation.
« Qu'est-ce que vous avez fait depuis tout à l'heure ? demanda-t-il.
- Rien. Les hommes en noir nous ont dit que nous pourrions bientôt rentrer à la maison. Ils nous ont posé des questions, sur ce qui s'était passé et tout, et puis vous êtes arrivés, cet homme et toi. Et ils se sont mis à discuter. J'en ai assez. Je veux rentrer à la maison. »
Elle n'était visiblement pas la seule. Autour d'eux, on commençait à gémir, voire à pleurer. Tous subissaient le contre coup de cet épisode riche en émotions.
« Je me demande où est Rémus, dit alors Harry. Et la maîtresse n'est pas là non plus. »
Après le départ du directeur, il n'était plus resté dans la salle Rémus, Sarah, et Severus Rogue. Le professeur de potions marchait dans la pièce en marmonnant des incantations, sans faire aucunement attention aux deux autres. Rémus, toujours assis par terre, jouait nerveusement avec la baguette qu'il venait de récupérer.
« Peut-être devrions nous aller voir comment vont les enfants, dit Sarah. Ils doivent être terrifiés.
- Ne t'inquiète pas. Les gens du ministère ont peut-être un air un peu effrayant avec leurs capes noires, mais ils ne sont pas si terribles.
- Je vais y aller quand même. J'ai besoin d'être rassurée. Peut-être devrais-je leur demander d'envoyer quelqu'un pour t'examiner. Tu as encore l'air à moitié mort. Pourtant, ce n'est pas la pleine lune.
- Non, attends, je viens avec toi. » Il se releva difficilement. Sarah vit ses jambes trembler et passa un bras autour de lui. « Tu devrais rester ici, dit-elle. Tu n'es pas en état de marcher. Ton ami n'avait pas l'air aussi mal après avoir lancé ce sortilège. »
A ce moment, Rogue sembla enfin sortir de son examen silencieux, et il jeta un regard à Rémus. « Hum, dit-il. Je déteste t'avoir dans mes pattes quand je travaille, Lupin, mais ta petite amie a raison. Tu devrais éviter de marcher et te faire transporter à Poudlard.
- Je n'ai pas besoin de tes conseils, Rogue. Et Sarah n'est pas ma petite amie, s'indigna Rémus.
- Ah oui ? alors comment se fait-il qu'elle soit au courant pour tes »pleines lunes » ? Tu en parles au premier venu, maintenant ?
- Ca suffit.
- Où peut-être que ça lui plaît, n'est-ce pas mademoiselle. J'ai entendu dire que certains moldus avaient un attrait pour les monstres. Méfiez- vous, les sorciers n'aiment pas beaucoup les gens comme lui. »
Avec une force que Sarah n'aurait jamais attendue de lui quelques instants auparavant, Rémus l'éloigna à grandes enjambées et claqua la porte. Rogue eut un petit rire, puis il se remit à sonder la pièce de sa baguette magique. Sarah l'observa un moment, hésitant à dire quelque chose, puis se précipita à la poursuite de Rémus. Elle n'eut pas à chercher bien loin : le surveillant était appuyé contre un mur, un peu plus loin, essoufflé comme s'il avait couru un marathon. Elle fut aussitôt à ses côtés.
« Laisse-moi, dit-il d'une voix rauque.
- Ne dis pas de bêtises. Tu ne crois tout de même pas que je vais te laisser seul dans cet état. Viens plutôt t'asseoir ».
D'autorité, elle l'emmena dans une classe vide et le fit asseoir sur une chaise.
« Ca va aller ? demanda-t-elle.
- Oui. Ce n'est que les suites du sortilège Doloris. Ne t'inquiète pas pour moi. Va plutôt voir ce que deviennent les enfants.
- Rémus ? Pourquoi m'en veux-tu ? Pourquoi es-tu si sec depuis quelques temps ?
- Je ne t'en veux pas. Désolé si je me suis montré un peu abrupt, je crois que nous avons tous eu notre lot d'émotions.
- Tu n'es pas comme ça avec les autres. Je sais que je ne suis qu'une moldue, mais j'ai essayé de faire de mon mieux pour m'adapter à votre monde. Tu n'as pas le droit de me traiter comme ça.
- Excuse-moi, d'accord ? Je ne voulais pas te blesser. Bien sûr que tu as fait tout ce que tu pouvais, et plus encore. Et je n'ai jamais méprisé personne parce qu'il était moldu.
- Je ne veux pas d'excuses, soupira la jeune femme. J'aimerais que tu m'expliques. Pourquoi tu t'es comporté comme cela, qu'est-ce que c'est que cette étrange maladie qui te frappe à chaque pleine lune. Tu m'as révélé tous les secrets de Harry, Rémus, mais quels sont ceux que tu caches ?
- Je suis désolé que tu l'aies pris comme ça. Si je ne t'ai rien dit, c'est parce que je tiens à toi, parce que ton amitié est devenue très importante pour moi cette année, même si je t'ai paru froid par moments. Quand tu sauras tout, il est possible que tu ne veuilles plus jamais me revoir.
- Mais pourquoi ? Est-ce que c'est lié à ta maladie ? Est-ce une maladie honteuse que tu as attrapée ?
- En quelque sorte. Ce n'est pas une maladie. Je suis un loup-garou. »
Cet aveu fut fait d'une voix presque inaudible. Sarah regarda l'homme en face d'elle. C'était le dernier qu'elle aurait lié à l'idée qu'elle se faisait de ces monstres sanguinaires.
« Tu te moques de moi, balbutia-t-elle. Ca n'existe même pas. »
Mais au fond d'elle, elle savait qu'il lui avait dit la vérité. A son regard baissé, à ses mains serrées, à sa voix si basse, elle savait qu'il ne mentait pas, et qu'il plaisantait encore moins.
« Malheureusement, je ne plaisante pas. Les loups-garous existent, Sarah, et la plupart des sorciers, comme l'a si bien dit Rogue, les considèrent comme des monstres.
- Tu n'es pas un monstre. Je me moque de comment sont les autres.
- Tu es moldue, tu ne comprends pas. Si tu connaissais les horribles histoires qu'on raconte.
- Ce que je sais, c'est que des gens comme Albus Dumbledore te font confiance. J'ai vu comment tu te comportais avec les enfants. Ce que tu peux devenir pendant quelques nuits par mois ne m'intéresse pas. » Elle s'interrompit. « Ca doit être horrible. savoir qu'un tel monstre dort en toi, prêt à se réveiller.
- C'était horrible. Jusqu'à l'année dernière, je passais toutes les nuits de pleine lune enfermé pour être sûr de ne mordre personne. Mais ça va mieux maintenant. Depuis la découverte d'une potion qui me permet de me maîtriser pendant mes transformations. Mais le plus dur, c'est de porter ce secret. D'être obligé de mentir pour ne pas être universellement rejeté. »
Sarah le regarda. En cet instant, il avait l'air tellement vulnérable. On voyait sur son visage une souffrance longtemps retenue. Elle imagina l'immense solitude de l'homme, rejeté par les siens pour quelque chose qui n'était pas de sa faute et qu'il ne pourrait jamais changer. La révolte peut-être, qui avait du le submerger par moment, contre ce sort injuste qui était le sien. Et pourtant, il ne s'était pas aigri. Il ne s'était pas renfermé sur lui-même, il avait su rester généreux, ouvert et doux. Mue par un instinct incontrôlable, la jeune femme posa sa main sur la nuque du loup- garou.
« Je ne t'abandonnerai pas, dit-elle. Ceux qui se basent sur des principes de jugement aussi stupides ne te connaissent pas, et ils ne t'arrivent pas à la cheville. »
Il releva la tête, et leurs regards se croisèrent. Un long moment, ils restèrent ainsi, puis Sarah retira sa main. « Merci, dit Rémus. Merci d'être là. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si tu n'avais pas compris.
- Maintenant, dit Sarah en essayant de reprendre le contrôle d'elle-même, je devrais vraiment aller voir ce que deviennent les enfants.
- Oui.
- Je vais t'envoyer quelqu'un.
- Oui. »
Mais elle ne bougea pas. Imperceptiblement, au lieu de l'éloigner de lui, elle se rapprochait de plus en plus. Une main caressa ses cheveux. Et la petite voix du devoir qui l'appelait finit par se taire complètement. Elle posa la tête sur son épaule.
Dumbledore avait fini de parler aux hommes en noir. Il revint vers Harry.
« Viens, dit-il. Il faut que je te parle de quelque chose. »
Harry se leva et suivit le vieil homme. Il était plein de courbatures, et tous ses muscles criaient pour être laissés tranquilles. La douleur de son épaule était plus forte que jamais et, cette fois, il la sentait parfaitement. Dumbledore sembla s'apercevoir de son inconfort et s'arrêta dans le couloir à côté de la salle. Là, il fit apparaître deux fauteuils.
« Assieds-toi, dit-il. Nous serons mieux installés pour parler comme ça. Il n'y en a plus pour longtemps, maintenant. Et un médicomage va arriver d'une minute à l'autre. »
Harry se laissa tomber dans le fauteuil. Le grand sorcier à la barbe blanche s'assit en face de lui.
« Sais-tu qui sont ces hommes ? demanda-t-il.
- Ce sont des sorciers policiers ? proposa le petit garçon. Dumbledore sourit à la formulation.
- ce n'est pas tout à fait ça. Ces hommes travaillent au ministère de la magie. Certains sont effectivement des Aurors, des genres de policiers sorciers. Mais pas tous. Ils ont été envoyés pour s'occuper de tes camarades.
- Pourquoi ?
- Parce qu'ils sont moldus, et qu'ils ont été mis en contact avec le monde de la magie. Les sorciers ne veulent pas que des moldus s'aperçoivent de leur existence.
- Qu'est-ce qu'ils vont leur faire ?
- Ils vont modifier leur mémoire. Cela signifie que quand nous retournerons dans cette pièce, tout à l'heure, tes camarades seront convaincus d'avoir été enlevés par un groupe de criminels moldus armés de pistolets. Et qu'ils ne se rappelleront rien de ce que Rémus leur a raconté. Il ne faut plus que tu leur en parles, de toute façon ils ne te croiront pas. »
Harry hocha la tête.
« Et Dudley ? demanda-t-il. Il va tout oublier aussi ?
- j'ai demandé aux sorciers là-bas de ne rien lui faire pour l'instant. C'est ton cousin, Harry, il sera tôt ou tard au courant de ce que tu es. C'est à toi de décider si tu préfères qu'il se souvienne de ce qui s'est réellement passé, ou si tu veux qu'il l'oublie.
- Je ne sais pas, répondit Harry après un instant d'hésitation. Si vous modifiez sa mémoire, est-ce qu'oncle Vernon et tante Pétunia croiront que ce sont des moldus qui nous ont attaqués ?
- J'en doute. Ils ne sont pas totalement stupides, même s'ils s'amusent à le faire croire quelques fois, et je suppose que ta tante sait ce qu'est un sortilège d'amnésie.
- Dans ce cas, ils seront moins furieux si vous laissez Dudley se souvenir, dit Harry. Au moins ils ne prétendront pas que nous avons modifié son cerveau.
- L'important n'est pas de savoir ce que vont penser ton oncle et ta tante, mais ce que toi, tu en pense.
- C'est mieux comme ça, dit Harry.
- Très bien. Retournons dans la classe, dans ce cas. Il faut que je parle à ton cousin. »
Le sorcier souleva doucement Harry et le remit debout. Puis, d'un mouvement de sa baguette, il fit disparaître les fauteuils.
Les enfants étaient toujours assis par terre, sauf Dudley qui se tenait à l'écart. Harry retourna à son ancienne place. Ann et Julien lui lancèrent un regard un peu flou, comme s'ils ne savaient plus où ils en étaient. Ils ne dirent rien. Harry supposa que les sortilèges d'amnésie avaient déjà été pratiqués. Cette idée le rendit triste. Il avait l'impression qu'on avait volé quelque chose à ses camarades en modifiant leur mémoire. D'un autre côté, il savait qu'eux n'auraient jamais à se souvenir de ces terribles moments, quand Rémus se tordait de douleur, ou quand Sirius se battait tout seul contre les trois mages noirs.
Rogue fit irruption dans la pièce. « J'ai vérifié tout ce à quoi j'ai pu penser, dit-il. Il semble qu'ils ne soient pas donnés beaucoup de mal. A part des barrières anti-apparition et quelques autres sortilèges du même genre, facilement désactivés, je n'ai rien trouvé.
- Tant mieux, dit Dumbledore. Rémus n'est pas avec vous ? Il y a un moment que je ne l'ai vu.
- Oh, ricana Rogue, il est probable qu'il est caché dans un coin avec cette institutrice. »
Rémus en personne apparut alors. Il s'appuyait légèrement sur Sarah, mais n'avait plus l'air près à s'effondrer.
« C'est de moi que vous parliez ? demanda la jeune femme d'un ton froid.
- Excusez-nous, dit Dumbledore en réponse. Severus n'a jamais eu beaucoup de tact. »
Comme pour renforcer cette affirmation, l'homme aux cheveux gras grogna en réponse. Rémus lâcha Sarah et vint s'asseoir auprès de Harry.
« Ca va ? » demanda-t-il. Le garçon hocha la tête en réponse. Il était trop fatigué pour répondre. Le surveillant parut s'en satisfaire. Autour d'eux, les enfants commençaient à sortir de la torpeur provoquée par les puissants sortilèges. Harry s'allongea sur le sol froid de la pièce et ferma les yeux. Il n'avait pas envie de parler. Les pires moments de la journée lui revenaient sans cesse à l'esprit. Il frissonna, ce qui fit revenir sa douleur à l'épaule.
Il entendit qu'on faisait sortir les autres enfants, mais ne bougea pas. Il ne voulait pas rentrer chez les Dursley. Pas maintenant. Quand l'oncle Vernon apprendrait ce qui s'était passé, il se mettrait encore plus en colère que la fois où Dudley avait crié sur la fille.
« Harry ! » appela soudain une voix à son oreille. L'enfant ouvrit les yeux. Un homme vêtu d'une robe blanche se tenait au-dessus de lui, une baguette à la main.
« Je suis le docteur Pilfol. Comment te sens-tu ? demanda-t-il. Tu as mal quelque part ?
- A l'épaule, » répondit l'enfant. Le médicomage le fit s'asseoir.
« Tu peux bouger le bras ? » demanda-t-il. Harry essaya et fit une grimace de douleur. Pilfol leva sa baguette, et aussitôt les vêtements qui recouvraient le torse du petit garçon se fendirent en deux, ce qui permit au mage de les retirer sans faire mal à Harry. L'épaule était complètement violette. Le médecin la palpa doucement.
« Je crains qu'elle ne soit cassée, » dit-il. Il leva sa baguette et commença à murmurer des incantations. Aussitôt, la douleur disparut, et la peau reprit sa coloration habituelle.
« Voilà. » le médecin semblait satisfait. « Maintenant une bonne nuit de sommeil et tu te sentiras comme avant.
- Merci. »
Harry ramassa ce qui restait de ses vêtements et entreprit de les remettre. « Un instant, » fit une voix derrière lui. Il se retourna vivement, pour contempler le visage de Rémus dont il avait presque oublié la présence.
« Harry, d'où viennent ces marques que tu as dans le dos ?
- ce n'est rien, je ne sens presque plus rien.
- Qu'elles soient presque effacées n'y change rien. Je veux comment tu as eu ces marques. »
Le médicomage se pencha. « Ca ressemble à des traces de fouet, dit-il. Et pas des petits coups, à mon avis.
- Harry, demanda Rémus, est-ce que ton oncle t'a battu ? Est-ce qu'il a osé faire cela ? » Harry ne répondit pas. La baguette du médecin se mit à émettre de drôles de petites étincelles. Il marmonna une excuse et disparut.
« Harry, rappela Rémus, j'attends une réponse.
- Oui, finit par murmurer l'enfant. Mais juste une fois, parce qu'il pensait que j'avais fait quelque chose de vraiment mal.
- Mais pourquoi ne m'as tu rien dit ? Comment veux-tu que je t'aide si tu ne me dis jamais rien ?
- Il a dit qu'il recommencerait si j'en parlais. Tu ne lui diras pas que je t'en ai parlé, n'est-ce pas ?
- Je n'aurais rien à lui dire puisque tu ne m'en as pas parlé, fulmina Rémus. Cette fois c'en est trop. » Il s'éloigna et revint quelques instants plus tard en compagnie d'Albus Dumbledore. Le vieil homme examina les marques, puis les deux sorciers se mirent à discuter à voix basse.
« Harry, demanda alors le directeur, pourquoi ton oncle t'a-t-il battu ? »
L'enfant raconta alors ce qui s'était passé ce jour-là.
« Mais il a vraiment cru que je l'avais fait, précisa-t-il.
- Comme si une telle chose était possible, maugréa Rémus. Et je suppose que Dudley t'a laissé encaisser à sa place sans broncher ?
- Oui, admit Harry. Mais tante Pétunia l'a arrêté. En fait, il s'est passé quelque chose de très bizarre. » Il expliqua ce qui était arrivé à sa tante.
« On aurait dit qu'elle était malade, expliqua-t-il. Ce n'était pas sa voix, et elle m'a appelé son fils.
- Qu'en pensez-vous ? demanda Rémus au directeur de Poudlard.
- Ca ressemble fort une transe. Lily est revenue protéger son fils.
- C'était vraiment ma mère ? demanda l'enfant. Mais elle est morte !
- Qu'est-ce que la mort, Harry ? Tes parents n'ont jamais cessé de veiller sur toi. Quelque part, ils voient tout ce que tu fais.
- Mais pourquoi ne sont-ils pas intervenus toutes les autres fois ? Quand c'était Dudley qui me frappait ? Ou quand oncle Vernon m'a enfermé dans le placard ?
- Je ne peux pas répondre à leur place. Mais il est possible que cette dernière fois ait été la goutte d'eau. C'est une chose que Dudley t'ai frappé, mais que ton oncle se mette à te fouetter en est une bien différente, surtout quand il était si manifeste que tu n'avais rien fait. - En tout cas, dit Rémus, il est hors de question que Harry retourne chez les Dursley. Ceci est la preuve que nos avertissements n'ont servi à rien. Sirius me tuerait si je renvoyais Harry là bas après ce que son oncle lui a fait. Et les grandes vacances commencent dans quelques semaines.
- Je suis d'accord, approuva Dumbledore d'une voix lasse. Mais il faut trouver une autre solution. Qu'en penses-tu Harry ?
- Je veux quitter les Dursley.
- Ca, je m'en doute. Mais où aimerais-tu vivre ?
- Avec Sirius. »
La réponse avait fusé, nette. Bien que l'enfant connut à peine son parrain, ils n'avaient guère passé qu'un après-midi ensemble quand ce dernier était sous forme humaine, il n'avait eu aucune hésitation. C'était ce qu'il avait de plus proche d'un père.
« Je crains que ce ne soit pas possible pour l'instant, dit le professeur Dumbledore d'une voix douce. Tu comprends, n'est-ce pas ?
- Oui, répondit Harry. C'est toujours la faute à ces gens qui le cherchent.
- Bientôt, j'en suis sûr, nous pourrons prouver qu'il n'a rien fait de mal. »
Sarah rentra dans la pièce après avoir accompagné les enfants à l'entrée de l'école.
« J'ai dit aux Dursley que tu ramènerais Harry, Rémus. Ils n'ont même pas demandé s'il allait bien !
- Je n'ai aucune intention de le ramener. » Il expliqua à la jeune femme ce qu'il venait de découvrir.
« C'est une honte : s'indigna Sarah. Cette fois il faut prévenir la DASS. Il y a des lois contre ce genre de comportements.
- Non. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire intervenir les autorités. » Le visage de Rémus se durcit. « J'aurais pourtant bien aimé voir Dursley jugé pour ce qu'il a fait. Mais nous ne pouvons pas risquer de le laisser faire allusion publiquement à ce qu'il appelle notre «anormalité ». Et dans ce cas, il y a toutes les chances pour que Harry soit placé dans un foyer, ce qui signifie qu'il n'aurait plus aucune protection.
- Pour ce soir, proposa Dumbledore, il peut venir à Poudlard. En attendant de trouver une autre solution. Et Sirius est là-bas. Il doit normalement attendre dans le hall des arrivées que quelqu'un vienne le chercher. Rémus, vous venez aussi. Une petite visite à Mme Pomfresh ne vous fera pas de mal.
- Je vous accompagne », dit Sarah. Elle n'avait pas envie de se retrouver toute seule chez elle après une journée comme celle-ci. Personne n'émit d'objection. Albus Dumbledore leva sa baguette. Aussitôt, tout le groupe se retrouva dans son bureau.
Le directeur envoya Harry se coucher à l'infirmerie. Rémus l'accompagna, mais il repartit dès que Mme Pomfresh eut confirmé qu'il allait bien. L'enfant ne le vit pas s'en aller. A peine était-il bordé dans son lit qu'il s'endormit.
Lorsqu'il revint dans le bureau du directeur, Rémus n'y trouva que Sarah, et Rogue qui avait dû arriver pendant son absence. Tous deux avaient l'air de revenir d'un enterrement.
« Où est Albus ? demanda-t-il.
- Parti chercher Sirius, répondit Sarah sans lever les yeux.
- Que se passe-t-il ? demanda le loup-garou. Pourquoi faites vous ces têtes ?
- Arachna Lestrange s'est évadée, répondit abruptement Rogue.
- Mais c'est impossible ! Personne ne peut sortir d'un cachot de Poudlard ! Elle n'avait même pas de baguette magique !
- Impossible en effet, fit Rogue en reniflant. Impossible sans une complicité interne. Or elle s'est évadée juste au moment où Sirius Black devait atterrir dans le château. Troublant, n'est-ce pas ?
- Si tu oubliais un instant tes vieilles rancunes pour raisonner un peu, Severus, tu n'émettrais pas d'hypothèses aussi stupides ! Sirius n'est pour rien dans tout cela. Il est resté bloqué dans la salle des arrivées, il n'a pas de baguette magique, et même s'il en avait une sa signature n'est pas autorisée dans le château.
- Il n'empêche que l'innocence de Black n'est aucunement prouvée.
- Tu n'as pas pardonné, n'est-ce pas, Severus ? » Sirius Black se tenait sur le seuil de la porte.
« Pardonné ? Aurais-tu oublié que tu as tenté de me tuer, Black ? Ou, pire, de me faire devenir un loup-garou ?
- Ce n'était qu'une blague ! J'avais seize ans ! J'ai pensé que te faire une bonne farce aiderait peut-être à te faire perdre tes grands airs. D'accord, c'était stupide. Et de toute façon, ça n'a absolument pas marché. Tu es toujours aussi vaniteux.
- Allez-vous cesser, vous deux ? Vous n'avez plus seize ans. Severus, que s'est-il passé exactement, avec notre invitée ?
- Je l'ignore. J'ai voulu aller lui apprendre que son mari et ses complices avaient été capturés, mais quand je suis arrivée devant la porte de sa cellule elle était grande ouverte. Et, bien sûr, elle était partie.
- On semble avoir profité de votre absence, Severus. A part au moment des repas, vous quittez rarement les cachots.
- Sans doute. Ce n'était pas un secret. J'ai dû interrompre un cours avec des deuxième années de Serpentard et Griffondor quand vous êtes venu me chercher. Avec mon absence, et celle de Minerva dans la matinée, tout le monde savait également qu'il se passait des choses anormales.
- Elle n'est pas sortie du château par la grande porte, ni en utilisant de la poudre de cheminette. J'ai vérifié. Il reste donc une forte probabilité pour qu'elle soit encore ici.
- Harry ! rugit Sirius en se précipitant vers la porte.
- Sirius, vous savez très bien que vous ne pouvez pas traverser comme ça les couloirs.
- J'y vais, dit Rémus en se dirigeant vers la porte. Je vais rester avec lui. » Son ami eut un regard plein d'impuissance et d'exaspération, mais il ne protesta pas.
- J'ai demandé aux professeurs de fouiller le château, reprit Dumbledore, mais nous n'avons aucune idée de l'endroit où elle a pu se rendre.
- Quelqu'un a bien dû voir quelque chose ! » Au cri d'impuissance poussé par Sarah, Albus Dumbledore soupira.
- Minerva est en train de demander aux élèves. Mais ça ne donnera rien, je le crains. Ils ne se rendent dans les cachots que quand ils ne peuvent pas faire autrement. Et les autres professeurs également.
- Et les tableaux ?
- Les tableaux ? renifla Rogue d'un air méprisant. Qui irait mettre des tableaux dans des cachots ?
- Et pourtant, il y en a. » Une étincelle s'était allumée dans les yeux du directeur de Poudlard. « Severus, je pensais que vous connaissiez mieux votre salle de cours.
- Je ne m'amuse pas à la contempler, j'ai mieux à faire. Mais je crois que vous vous trompez, Mr le directeur. Il n'y a aucun personnage dessiné dans ma classe.
- Et ce serpent au-dessus de votre tableau, Severus ?
- Je ne l'aurais pas compté comme un personnage. Il ne nous servira à rien. C'est un gros mollasson qui ne bouge jamais.
- Les serpents entendent tout, et ils sentent les passages. Ils captent la chaleur.
- pour une fois je suis d'accord avec Rogue, intervint Sirius. Seul les fourchelangues peuvent parler aux serpents, et le dernier fourchelangue que nous ayons eu, je préférerais de beaucoup qu'il ne vienne pas à Poudlard.
- N'avez vous donc jamais appris de sorts de traduction ? Venez. » D'un pas rapide, Dumbledore se dirigea vers la porte. Il faillit rentrer dans sa directrice adjointe.
« Désolé, Minerva. Qu'avez-vous appris ?
- Rien. Les seuls élèves à être descendus dans les cachots sont ceux qui avaient cours avec Severus ce matin, mais ils sont remontés dès que le cours a été annulé. Les Griffondor, en tout cas. Les Serpentards affirment qu'ils les ont suivis.
- Pourquoi ne pas les croire ? suggéra Rogue.
- De toute façon, fit le directeur d'un ton irrité, aucun élève de deuxième année n'aurait été capable d'ouvrir cette cellule. Quelle que soit sa maison. Vous avez vérifié auprès du geôlier ?
Le professeur de métamorphose secoua la tête, confuse. « Nous autres sorciers sommes tellement habitués à converser avec nos tapisseries que nous les considérons comme des éléments du décor. Il faut des moldus pour nous rappeler qu'elles peuvent être utiles. » Il lança à Sarah un regard pétillant derrière ses lunettes en demi-lune, même si son visage restait tiré. « Allez-y maintenant, Minerva, nous autres allons rendre une petite visite à la classe de Severus. »
Il entraîna tout le groupe vers les cachots. Sirius avait reprit sa forme de chien. Sarah suivit les autres. Elle n'avait pas tout compris à la conversation, si ce n'est que l'antagoniste entre Sirius et le professeur Rogue semblait encore plus grand que celui qui opposait Rémus au maître des potions. Et qu'apparemment son idée d'interroger les portraits n'était pas si stupide, mais c'est une tapisserie représentant un serpent qu'ils allaient maintenant questionner.
En arrivant dans la salle de cours du professeur Rogue, Sarah se dit qu'elle aurait détesté avoir à faire la classe dans une telle pièce. Il y faisait froid et sombre. Mais on imaginait facilement l'homme aux cheveux gras dans ce décor, terrorisant une bande d'adolescent. Oui, ce devait être un professeur craint par ses élèves, c'était tout à fait dans son genre. Ils se regroupèrent autour du tableau noir, parfaitement propre. Au-dessus d'eux, le serpent ne bougea pas.
Le directeur sortit sa baguette magique. Il murmura une formule. Le sort parut n'avoir aucun effet : le serpent conserva son immobilité.
« M'entendez-vous ? » demanda le directeur.
L'animal releva vivement la tête.
« Qui m'a parlé ? » demanda-t-il. Il parlait d'une voix légèrement sifflante, sans ton, comme lorsqu'on chuchote. Le serpent regarda fixement le vieil homme.
« C'est vous, n'est-ce pas ? Il était temps que quelqu'un se souvienne de moi. Il y a des siècles que je pourris seul dans ce cachot. Qu'ai-je fait pour mériter ça ? Les gosses qui viennent chaque jour ne me jettent même pas un regard. Et vous, ajouta-t-il en jetant un regard meurtrier à Rogue. Toute la journée vous baragouiner sous mon nez, mais je suis sûr que vous aviez oublié jusqu'à mon existence.
- Bien sûr que non, répondit l'accusé sans rien perdre de sa hargne. Il se trouve simplement qu'en temps normal nous ne parlons pas la même langue. Mais pour l'instant, nous avons besoin de votre aide. - Bien sur ! s'exclama le serpent. On ne se souvient de moi que lorsque l'on a besoin de moi.
- Ecoutez, proposa Dumbledore, si vous nous dites ce que nous voulons savoir, je vous ferai déplacer dans la salle commune des Serpentard. Là- bas, vous aurez un grand nombre de vos congénères pour vous tenir compagnie. » La bête parut satisfaite.
« Très bien. Que voulez vous ? »
Le directeur exposa sa requête.
« Je n'ai vu personne dans cette salle depuis que vos petits sont partis.
- Et dans le couloir ?
- Rien non plus. Sauf une forme qui est passée, très vite.
- Dans quelle direction ?
- Par-là. » Il désigna la sortie des cachots.
« Merci. Je vais donner immédiatement des ordres pour le déplacement de cette tapisserie. »
Ils sortirent. « C'est impossible, s'exclama Sirius. Elle n'a pas pu partir toute seule.
- Calmez vous, dit le directeur d'un ton posé. Pour le moment, ce qui importe est de savoir où elle est allée après avoir quitté sa cellule.
- Elle semble être passée totalement inaperçue dans les couloirs. » Minerva Mac Gonagall les rejoignit alors. Elle avait le visage défait.
« Le geôlier dit qu'il a vu Percy Weasley sortir bien après tous les autres », murmura-t-elle entre ses lèvres serrées. Rogue eut un petit sourire en coin.
« L'élève modèle, fierté de Griffondor, ironisa-t-il. Il semble que vos lions ne soient pas aussi droits et sincères que vous ne l'imaginiez, ma chère.
- Allons Severus, le reprit Dumbledore, rien n'est prouvé contre ce garçon. Ce qui m'étonne, c'est que notre ami reptile ne l'ait pas senti se diriger vers les cellules. Et qu'une seule personne soit repartie.
- Il dormait, probablement. Ou peut-être qu'il raconte n'importe quoi pour se venger d'avoir été délaissé pendant si longtemps.
- Peut-être, en effet. Mais aussi brillant soit-il, Percy n'est qu'en deuxième année, et sa famille a toujours été sans réserve à nos côtés. Minerva, voulez vous bien m'amener ce garçon à mon bureau, s'il vous plaît ? Après quoi vous rejoindrez les la salle commune des Griffondor. Quant à vous, Severus, vous serez bien aimable de prévenir les responsables de Poufsoufle et Serdaigle de rester avec leurs élèves, puis vous irez retrouver vos Serpentard. Ne prenons pas le risque de laisser les élèves seuls tant que nous ignorons où se trouve cette criminelle. » Les deux professeurs approuvèrent.
« Sarah, reprit le directeur, vous pouvez passer la nuit ici si vous le désirez. La journée a été longue, je vais vous faire mener à une chambre. » La jeune femme hésita. Certes, elle n'avait aucune envie de rentrer chez elle. Mais elle n'avait pas sommeil. Elle savait qu'elle ne pourrait pas dormir en sachant que d'autres continueraient à chercher. D'un autre côté, il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour aider, et le directeur du collège semblait désirer être seul pour interroger son élève, ce qu'elle pouvait facilement comprendre. « Merci beaucoup, répondit-elle. Cela m'évitera un fastidieux trajet pour rentrer. »
Dumbledore claqua des doigts. Aussitôt, un fantôme apparut. Le directeur lui dit quelques mots, puis le spectre fit un signe amical à Sarah qui le suivit jusqu'à une chambre confortable.
Après son départ, Dumbledore fit un signe à Patmol. Ensemble, ils remontèrent au premier étage. Le chien se coucha aux pieds du directeur. Peu après, on frappa à la porte. Percy Weasley entra timidement.
« Bonsoir, Monsieur Weasley, dit le directeur d'une voix bienveillante.
- Bonsoir, Monsieur le directeur.
- Asseyez vous. J'ai quelques questions à vous poser. On m'a rapporté que vous étiez restés plus longtemps que les autres dans les donjons après l'annulation du cours de potions, et j'aimerais beaucoup savoir pourquoi.
- Je ne suis pas resté après les autres, s'étonna le garçon. Je suis même parti dans les premiers pour aller à la bibliothèque, à cause du devoir de métamorphose.
- Vous en êtes bien sûr ? je ne suis pas en train de vous accuser. Réfléchissez bien.
- Tout à fait sûr, s'énerva Percy. Vous pouvez demander aux autres.
- Très bien, je vous crois. Et vous n'êtes pas redescendu par la suite ?
- Non. J'ai voulu m'y rendre ce soir, mais la porte d'accès aux cachots était fermée.
- C'est exact. Mais pourquoi vouliez vous retourner dans les cachots ? Il semble que ce ne soit pas le lieu favori des Griffondor. »
Le garçon rougit, apparemment gêné. « J'ai perdu mon rat ce matin », avoua- t-il comme s'il s'agissait d'un crime capital."
A ces mots, l'évidence frappa Sirius de plein fouet. Au dernier moment, il se rappela qu'il ne devait pas se métamorphoser et poussa des aboiements sonores.
« Du calme Sirius, le réprimanda Dumbledore alors que le garçon aux cheveux roux jetait un regard surpris au chien qu'il n'avait pas remarqué jusque là. Percy, vous êtes sûr que vous avez perdu votre rat dans les cachots ?
- Je ne sais pas. D'habitude, il dort dans la poche de ma robe pendant les cours. Quand j'ai voulu le nourrir à midi, j'ai remarqué qu'il n'était plus là. Comme je ne l'ai trouvé ni dans le dortoir ni à la bibliothèque, j'ai voulu aller vérifié dans la salle du professeur Rogue. Mais je n'ai pas pu y aller à midi, parce que ça m'aurait mis en retard pour le cours de botanique.
- Dites moi, ce rat, il est dans votre famille depuis longtemps ?
- sept ou huit ans, je crois. Pourquoi vous intéressez vous à lui ?
- Pour rien. Merci de votre aide. Oh, une dernière chose : puis-je voir votre baguette ? »
Le garçon plonge la main dans sa poche. Petit à petit, une expression inquiète apparut sur son visage. Il se mit à fouiller ses poches de manière plus frénétique, et semblait paniqué.
« Je ne la trouve pas, dit-il finalement d'une voix blanche. Elle est toujours là, d'habitude.
- Quand l'avez vous vue pour la dernière fois ?
- Je ne sais plus. » Percy semblait paniqué. « Je crois qu'on ne s'en est pas servi aujourd'hui. Mais je l'ai cirée hier soir. Et je suis sûr de l'avoir rangée après.
- Je vous crois, ne vous inquiétez pas. Personne ne met en doute votre organisation, Monsieur Weasley. Vous pouvez retourner dans votre salle commune, maintenant.
- Mais comment vais-je pouvoir assister aux cours sans ma baguette ? Nous avons sortilèges demain matin. Et mes parents n'ont pas les moyens de m'en racheter une.
- Nous trouverons un arrangement. Ne vous inquiétez pas. Bonne nuit, monsieur Weasley.
- Bonne nuit, professeur. » Dès que le garçon eut refermé la porte derrière lui, Sirius reprit sa forme humaine.
« C'est Peter, grogna-t-il. Un jour ce sale rat paiera pour tout ce qu'il a fait.
- Du calme, répondit Dumbledore. Personne ne paiera tant que nous ne les aurons pas retrouvés. Et le fait que Pettigrew l'ait aidée à sortir change tout. D'après ce que vous m'avez dit, il connaissait plus de passages secrets que moi.
- C'est exact, grogna Sirius. Il est probable qu'ils sont loin.
- A votre avis, quel chemin ont-ils emprunté ?
- Probablement le passage sous la statue de la sorcière borgne. C'est celui que nous utilisions le plus souvent quand nous étions ici, pour nous rendre à Pré-au-Lard. Et Peter n'a jamais eu beaucoup d'imagination.
- Allons jeter un coup d'?il. Si Arachna a utilisé l'apparence de Percy grâce à du polynectar, cela n'a pas dû durer longtemps. Cette potion marche très mal avec les changements de sexe. »
Sirius reprit sa forme de chien, et Dumbledore et lui se rendirent au troisième étage, là où se trouvait l'entrée du passage.
« Dissendium » murmura Dumbledore en levant sa baguette. La sorcière pivota et ils pénétrèrent dans le passage. Une odeur nauséabonde frappa aussitôt l'odorat sensible de Patmol. Une odeur qu'il reconnut aussitôt. Une odeur qu'il n'avait sentie que trop souvent. L'odeur de la mort.
Il se métamorphosa aussitôt. Le directeur avait allumé sa baguette. « Je n'aime pas ça du tout, dit Sirius. Ce souterrain n'a jamais senti comme ça. » Ils avancèrent lentement. Dumbledore marchait devant. Soudain, il s'arrêta net. Une forme était étendue sur le sol, face contre terre. Le directeur s'agenouilla, et, doucement, retourna le corps, faisant apparaître un visage, et deux yeux qui les regardaient, sans les voir. Sirius poussa un cri.
Rémus somnolait sur une chaise de l'infirmerie. Plusieurs fois, Mme Pomfresh était venue lui demander de se mettre au lit, avant d'aller elle- même se coucher, mais il avait refusé. S'il se couchait, il savait qu'il s'endormirait profondément. Or il fallait qu'il veille sur Harry. Mais les événements du jours pesaient sur ses épaules, malgré la Potion reconstituante absorbée quelques heures plus tôt. Si seulement il avait eu quelqu'un avec qui parler, il lui aurait été plus facile de rester éveillé. Il se leva et marcha silencieusement dans la pièce, avant de revenir s'asseoir. Harry dormait dans un lit dont il avait refusé qu'on tire les rideaux. Il semblait qu'aucun bruit n'aurait pu le réveiller.
Le loup-garou entendit soudain des pas dans le couloir. Immédiatement, il fut parfaitement réveillé, et sortit sa baguette. Les pas se rapprochaient rapidement. Si Arachna Lestrange arrivait, elle ne prenait absolument pas garde à se dissimuler. Rémus leva sa baguette, prêt à jeter un sort. La porte s'ouvrit et son bras retomba instantanément. Albus Dumbledore entra dans la pièce. Il poussait devant lui une forme inanimée. Derrière lui marchait Sirius, l'air un peu hagard.
« Sirius ! s'exclama Rémus. Que fais-tu sous cette forme ? »
L'autre homme leva les yeux vers son ami, puis sembla prendre conscience de son apparence. Il se transforma aussitôt en chien. Mais il reprit forme humaine dès que Dumbledore referma la porte. Le directeur déposa la forme sur un lit proche.
« Faut-il réveiller Mme Pomfresh ? demanda Rémus.
- Inutile. Il n'y a plus rien à faire pour lui.
- Vous voulez dire qu'il est.
- Mort, oui. Probablement Avada Kedavra. »
Rémus regarda l'homme, pour la première fois. Ses traits semblaient venir du passé. Il n'avait pas changé. « Queudver ! » murmura-t-il.
En le voyant ainsi, même après avoir entendu l'histoire de Sirius, Rémus ne put s'empêcher d'éprouver une certaine peine, doublée de culpabilité. Peter en serait-il arrivé là si les maraudeurs avaient été de meilleurs amis ? N'avaient-ils pas tous une part de responsabilité dans le tragique destin qui avait été le sien ?
Il savait qu'il aurait dû éprouver de la haine envers son ancien ami. A cause de lui, Lily et James étaient morts, et Harry avait été maltraité par les Dursley. A cause de lui, Sirius avait passé sept ans en prison, dans la plus infâmes des prisons. A cause de lui, Rémus s'était retrouvé seul, privé des seuls amis qu'il ait jamais eus. Pourtant, il ne ressentait que de la pitié, peut-être un peu teintée de mépris.
- Il a mérité de mourir ainsi, dit Sirius d'une voix sombre, comme s'il tentait de s'en convaincre lui-même.
- Personne ne mérite de mourir, répondit doucement Dumbledore. La mort est toujours un échec. Maintenant, il n'aura jamais la possibilité de racheter ses fautes. » Il s'approcha du corps et se mit à le fouiller.
« Que cherchez vous ? demanda Sirius.
- Ceci. »
Le directeur exhiba un morceau de parchemin, trouvé dans une des poches de la robe de Queudver. Il le déplia, le lut, puis le tendit aux deux autres, qui déchiffrèrent sans peine l'écriture large et penchée.
Cher Professeur Dumbledore.
J'espère que quelqu'un trouvera ce corps et vous remettra ce message. L'opération menée par Julius a probablement échoué. Je lui avait dit qu'il n'avait aucune chance de réussir ce qu'il envisageait. Apparemment, il n'aura pas suivi mes conseils. L'abruti.
Ne croyez pas que parce que vous l'avez arrêté, lui et ses deux idiots de complices, le mouvement Mangemort ne renaîtra pas. Préparez vous à une multiplication des attaques de Détraqueurs. Et un jour, je retrouverai le Maître.
Pettigrew, dont je vous remet les restes, a mérité son sort. C'est à cause de lui que le Seigneur des Ténèbres a disparu. S'il n'avait pas livré les Potter, rien de tout cela ne serait arrivé. Et pas une fois il n'a cherché à retrouver notre maître. S'il m'a aidée, c'est uniquement par crainte de Sirius Black, et pour se mettre du bon côté au cas où l'opération menée par mon mari réussirait. C'est un âne et un couard, indigne de servir le plus puissant sorcier de tous les temps. Profitez bien de vos dernières heures de paix, professeur.
A. Lestrange.
« Elle l'a tué de sang froid, alors qu'il essayait de l'aider. Elle n'a aucune pitié. » Une profonde ride barrait le visage de Dumbledore.
« Il faut la retrouver au plus vite, il ne fait aucun doute qu'elle va mettre ses menaces à exécution, dit Sirius.
- Je suppose que dans ce cas nous n'aurons aucun mal à l'attrapper.
- Que voulez-vous dire ?
- Elle a besoin de l'aide des Détraqueurs. Et il ne sont autorisés qu'à un seul endroit en Grande Bretagne. A Azkaban.
- Et ceux qui ont attaqué Harry ?
- Ils ont très bien pu en partir pour la journée. Elle a pu leur fournir des portoloins, ou un autre moyen de transport. Mais personne n'a signalé de Détraqueurs en liberté, et les gardiens de la prison sont formels : tous étaient à leurs postes ces jours-ci. Elle devra probablement se rendre là- bas.» Dumbledore se leva. Il recouvrit le corp d'un drap, et le fit léviter jusqu'au fond de la pièce, à l'abris des regards. « Nous pouvons le laisser ici cette nuit, j'imagine. Si Pompom le voit elle risque la crise cardiaque, mais crier lui fera du bien. Sirius, si vous voulez passer la nuit ici, ou ce qu'il en reste, pensez à reprendre votre forme de chien avant le matin. Que personn ne vous voie avant de savoir toute la vérité. Rémus, vous pouvez rester, mais votre chambre vous attend si vous préférez. J'ai plusieurs personnes à contacter, à présent. Bonne nuit, Messieurs. »
Le silence se fit dans la pièce où les deux derniers maraudeurs étaient désormais seuls.
« Sirius, dit Lunard au bout d'un long moment. Avec le corps de Peter, et ce mot, tu n'auras aucun mal à prouver ton innocence. Tu es libre, désormais. » Son ami hocha la tête, pensif.
« C'est difficile à assimiler. Tout a été si vite. » Son regarda s'attarda un instant sur le lit où dormait Harry. Le bruits des conversation n'était pas parvenu à le réveiller.
« Tu vas pouvoir respecter la volonté de James, commenta Rémus. Et c'est aussi ce que veut Harry.
- Je l'espère. J'ai été un bien mauvais parrain jusque là. Je me demande ce que dirait James s'il savait comment son fils a vécu toutes ces années.
- Tu n'y es pour rien. Et il le sait. Et il va revenir te hanter si tu commences à culpabiliser pour le comportement des Dursley. »
Le visage de Sirius se détendit et il eut un petit rire. « Qu'il essaie ! Ma réceptivité aux ondes de l'au-delà est voisine de zéro. Peut-être qu'il se repentira enfin de m'avoir systématiquement empêché de suivre les cours de Divination.
- Il trouvera peut-être un intermédiaire. » Rémus était redevenu sérieux. « C'est ce qu'a fait Lily. » Il raconta à Sirius ce qu'ils avaient découvert.
« Je vais tuer ce Dursley. Viens, nous allons lui rendre visite.
- Crois-tu que ce soit vraiment le moment pour ce genre de choses ? Tu es enfin libre, ne va pas tout gâcher.
- Mais nous ne pouvons pas laisser ce salaud s'en tirer comme ça !
- Dudley est un idiot. Il sera puni un jour. Il ne mérite pas que tu risques tout ce que tu as pour lui. Et n'oublie pas que tu n'es pas encore officiellement innocenté.
- tu as raison, bien sûr. » Rémus bailla. Il se leva.
« Je te laisse, Sirius, je vais me coucher. Bonne nuit Patmol.
- Bonne nuit, Lunard. »
Après que Rémus eut quitté la pièce, Sirius s'approcha du lit où dormait son filleul. Doucement, il lui déposa un baiser sur le front, puis se métamorphosa et s'allongea par terre au pied du lit.
« Tu ne veux pas entendre la suite de mon histoire, Harry ? demanda l'homme aux cheveux blonds.
« Quand il en a eu assez de l'entendre geindre, le seigneur des Ténèbres a tué ton père. Puis il a rit.
- Non ! arrêtez, je vous en supplie.
- Ensuite il a tué ta mère, je l'ai entendue hurler. » L'homme disparut soudain, remplacé par Rémus. Et Rémus s'effondra par terre en hurlant de douleur. On entendit un rire sarcastique. Et Harry se mit à hurler.
« Chut ! fit une voix douce. C'est un cauchemar. Tout va bien, Harry, c'est fini.» L'enfant ouvrit les yeux. Au dessus de lui, à la lueur de la veilleuse, il distingua le visage de son parrain.
« C'est fini, répéta l'homme.
- Sirius, murmura Harry alors que son esprit s'éclaircissait. Je croyais que tu ne pouvais pas rester.
- Je peux, maintenant. Rendors-toi, il est encore tôt.
- tu ne vas pas partir pendant que je dormirai ?
- Non, je te promets que je ne partirai pas.» Il entoura de ses bras son filleul qui, rassuré, ferma les yeux et se rendormit.
Voilà, c'était le dernier vrai chapitre (snif !), il ne reste plus que l'épilogue... Pour ceux qui veulent savoir si je vais remettre une fic, c'est probable. J'ai quelques idées au sujet d'une histoire qui se déroulerait après Poudlard. ( mais je ne peux pas en donner le titre puisqu'il n'est pas encore trouvé). Une fois de plus, merci aux lecteurs, aux reviewers... enfin à tous ceux qui passent par ici.
Hermichocos : Au sujet de Pétunia, si elle agit comme ça (et c'est expliqué dans ce chapitre, mais peut-être pas très clairement), c'est effectivement parce que Lily s'est emparé de son esprit. Après tout, Harry a été marqué par sa protection, et on peut supposer que Lily peut posséder agir plus facilement par l'intermédiaire de Pétunia (puisqu'elles sont soeurs...). Pis je sais que c'était vraiment dur ce que le mangemort a fait à Harry, mais j'avais envie qu'il le projette contre le mur, ou en tout cas qu'il s'en prenne à lui, et pour ça il fallait une stimulation suffisamment forte. T'inquiète, Harry s'en remettra. C'était pas tellement pire que des Détraqueurs, de toutes façons, et avec la fin de la fic il va avoir tout le temps de se faire gâter par Sirius.
Shiny : Ca c'est de la définition ! Contente que tu aimes, même le côté sadique.
Océane : Là, tu dois être contente, non ? ( ils sont ensemble et Sirius est presque innocenté).
Crystal-la-sadique : Heureusement, t'es pas sadique avec moi ( t'es même plutôt gentille... très gentille... super gentille ?) Merci.
Pam Phoenixia Potter : Effectivement, il faut espérer que les sorciers du ministère étaient au moins aussi bons que Lockhart en sortilèges d'amnésie.
Terry : J'espère au moins que tu me demanderas la permission avant de te fiancer avec mon histoire ! (De toute façon, si elle s'amuse à se marier sans me prévenir, je la retire immédiatement de ff.net. Ca lui fera les pieds !)
Sarah : Ce qui se passera après à Poudlard ? Malheureusement je n'en ai pas la moindre idée. Le tome 3 ne peut plus avoir lieu, bien sûr, ni le 4 d'ailleurs puisque Queudver n'est plus là, et probablement pas davantage les deux premiers, puisque si Harry vit avec Sirius, il ne restera pas à Poudlard pendant les vacances, ce qui changera complètement les histoires... mais « les conséquences de nos actions sont imprévisibles » et des choses terribles pourraient quand même se passer pendant ces années (non, ce n'est pas l'annonce d'une suite qui se déroulerait à Poudlard.)
Rose Potter : Ne change pas tes review, surtout pas ! Bien sûr que j'adore les longs messages ! Et le mot prolixe ( d'ailleurs c'est vrai que c'est un peu barbare... d'où ça sort ce truc ?) servait simplement à désigner le fait que tu dis beuacoup de choses deans tes reviews, mais dans un sens positif... Ok, là je sens que je m'embrouille. On dira juste que bavarde, ça me semblait péjoratif, et c'est pas ce que je voulais dire, alors j'ai cherché autre chose. Bon, assez sur ce sujet. Pourquoi Dumbledore n'a pas transplané ? Parce qu'il ne le pouvait pas ( les mangemorts avaient placé des barrières. Comment ça je l'avais pas dit ? Comment ça les excuses à deux balles ça prend pas ? Mais j'avais pas demandé des lecteurs intelligents moi !)
Très bon Noël à tous, et bonnes vacances !
Antares
Chapitre neuf : L'erreur de Queudver.
Le silence qui suivit l'attaque fut soudain rompu par des bruits de voix en provenance du couloir. Immédiatement, Sirius reprit sa forme de chien. Des hommes revêtus de capes noires s'engouffrèrent dans la salle. Dumbledore leur expliqua les événements qui venaient de se produire, et ils emmenèrent les enfants, à l'exception de Harry. Deux d'entre eux mirent des portoloins dans les mains des mangemorts, toujours inconscients, qui disparurent instantanément. Puis ils s'en furent rejoindre leurs collègues.
« Il faut que j'aille parler aux moldus, dit Dumbledore. Les policiers acceptent mal d'être tenus à l'écart, et il faut rassurer les parents. Harry, tu viens avec moi. Severus, j'aimerais que vous finissiez d'enlever les sortilèges de cette pièce. »
Le chien se mit aussitôt à faire de grands signes de tête et se dirigea vers la porte, signifiant clairement que Harry ne partirait pas sans lui. L'enfant se releva sans un mot, et suivit le vieil homme. Ses jambes tremblaient, la scène lui apparaissait comme dans un rêve. Il sentait la douleur de son épaule gauche, mais sans y prêter réellement attention. Il savait qu'il avait mal, mais il n'en souffrait pas. Lorsqu'ils arrivèrent aux escaliers, Harry ne les vit pas et il serait tombé si Dumbledore ne l'avait pas retenu. Après cela, le directeur de Poudlard prit la main valide de l'enfant et ne la lâcha plus. L'étrange trio, le vieil homme, l'enfant et l'énorme chien noir, arriva devant l'endroit où étaient massés les parents, que les policiers moldus essayaient difficilement de contenir.
Tout le monde se tut en apercevant la haute silhouette de Dumbledore. Tous avaient vu le vieil homme s'élever dans les airs, «comme par magie. »
« Tout est fini, tout le monde va bien », annonça le directeur. Après une ou deux secondes pendant lesquelles les personnes présentes assimilèrent l'information, ce fut une véritable explosion. Quelques femmes se mirent à pleurer de soulagement. D'autres tentèrent de plus belle de passer le barrage pour rejoindre leurs enfants, maintenant que tout danger était enfin écarté. Et de nombreuses personnes remercièrent Dumbledore d'avoir si rapidement mis fin à la crise. Mais soudain une voix perçante domina toutes les autres.
« Ne le remerciez pas ! Tout est de sa faute. C'est à cause de gens comme lui et ce garçon que mon petit Duddy et tous vos enfants ont failli périr de la façon la plus odieuse qui soit. Ce sont des criminels. Arrêtez les ! » cria-t-elle aux policiers. Sirius se mit à grogner et montra les dents dans la direction de la tante de Harry.
« Mme Dursley, dit sèchement Dumbledore, si je n'étais pas certain que vos paroles sont dues au souci que vous vous êtes fait pour votre fils, et également votre neveu, naturellement, je vous prierais de vous taire.
- Nous ne serions jamais venus à bout de ces malfaiteurs sans l'aide de cet homme, madame, renchérit le commissaire Martel.
- Quand pourrons nous revoir nos enfants ? interrogea une femme ? Si c'est fini, pourquoi restent-ils là-bas ?
- Nous nous assurons actuellement qu'ils n'ont subi aucun sévices, répondit Dumbledore, après quoi nous vous les rendrons. Mais ne vous inquiétez pas, ce n'est la routine, ils vont parfaitement bien.
- Que s'est il passé exactement ? demanda un homme. Je ne savais pas qu'il était possible de s'élever comme cela. On aurait vraiment dit que vous voliez.
Le directeur se mit à rire : « J'espère que vous n'y avez pas cru ? Un simple câble, mais ça a suffit pour les impressionner. »
Sur ce, le Albus Dumbledore fit demi-tour, laissant des moldus un rien abasourdis. Il entraînait toujours Harry derrière lui. Ils retournèrent dans l'école, se dirigeant de nouveau vers les escaliers.
« Sirius, dit alors le vieil homme, je vais voir les sorciers du ministère, savoir ce qu'ils auront mis dans la mémoire des enfants. Il est probable qu'ils leur auront tout fait raconter. Tu ne peux pas venir, ils savent que tu es un homme, non un chien. » Il y eut un pop.
« S'ils leur ont tout raconté, alors ils savent aussi que je ne suis pas un criminel. Je ne laisse plus Harry. Même avec vous.
- Sirius, dit sévèrement Dumbledore, la seule chose que ces enfants ont vu est, qu'avec l'aide de Remus, tu t'es opposé à leurs ravisseurs. Cela ne prouve pas que tu sois innocent de ce dont on t'a accusé il y a sept ans, et cela n'explique pas ce que tu faisais juste sur les lieux d'une prise d'otage. Il vaut beaucoup mieux que tu ne te montres pas avant que la situation ne se soit un peu calmée et que j'ai eu le temps de tout leur expliquer. Certains aurors ont la main beaucoup trop près de la baguette, tu devrais le savoir.
- Je ne veux pas qu'il s'en aille, murmura Harry. C'était les premiers mots qu'il prononçait depuis la fin de l'attaque.
- Je sais, dit Dumbledore. Mais c'est très important. Pour sa sécurité. S'il reste avec nous, il va avoir de graves ennuis. Les sorciers qui sont là-haut ne l'aiment pas, ils lui feront du mal.
- Dans ce cas je veux rester avec toi, dit Harry à Sirius.
- Non, Harry, répondit son parrain d'une voix enrouée. Dumbledore a raison, il vaut beaucoup mieux que tu restes avec lui pour l'instant. Je n'ai rien à t'offrir. »
Il tapota la tête de son filleul, se métamorphosa en chien et disparut dans la cour.
« Pourquoi ces gens ne l'aiment-ils pas ? demanda Harry. Ils sont méchants ?
- Non. Mais les gens portent parfois des jugements hâtifs. Beaucoup s'imaginent que Sirius est quelqu'un de mauvais. Tu te rappelles quand même Remus te disait de ne pas l'approcher ?
- Mais s'ils le voyaient, ils comprendraient.
- C'est beaucoup plus compliqué que ça, Harry, malheureusement. Il existe des tas de gens qui ne sont pas ce qu'ils ont l'air d'être. Viens, maintenant. Je suis sûr que tu as envie de retrouver tes camarades, n'est- ce pas ?
Harry se mit à gravir les marches sans enthousiasme. Les autres savaient tout, maintenant. Et s'ils pensaient que c'était de sa faute, comme la tante Pétunia, comme Dudley ? Et sûrement, ils penseraient cela, après tout, c'était lui qui les avait entraînés là dedans. Il voulait ralentir, ne pas arriver trop vite, mais le directeur le tenait fermement, l'obligeant à presque courir pour suivre les pas du vieil homme. Ils arrivèrent dans la plus grande des salles, qui était la classe de la directrice. Les tables avaient été retirées et tous les camarades de Harry étaient regroupés au centre. Certains étaient assis, d'autres s'étaient allongés, épuisés par la pression des dernières heures. Les hommes en noir se tenaient autour d'eux et discutaient tranquillement.
« Harry! » cria quelqu'un. Le directeur le poussa en avant.
« Va t'asseoir avec eux, dit-il. Il faut que je parle aux gens du ministère. »
Harry rejoignit les autres enfants. Il s'assit entre Ann et Julien.
« C'est super ce que tu as fait, lui dit l'autre garçon. Tu as de la chance d'être un sorcier.
- Tu le pense vraiment ?
- Bien sûr. J'aimerais bien pouvoir envoyer les gens contre le mur comme tu l'as fait. Ou faire exploser les vitres. Et on serait pas sortis sans toi.
- Alors vous ne m'en voulez pas ?
- Pourquoi on t'en voudrait ? intervint Ann. Ce n'est pas de ta faute tout ce qui t'est arrivé depuis que tu as un an. C'était vraiment horrible quand leur chef t'a fait mal, ou à Rémus. Tu vas bien, maintenant ?
- Oui. Grâce à Sirius.
- Sirius ? »
Harry se rappela soudain qu'il ne fallait pas parler de Sirius.
« Je voulais dire Patmol, se corrigea-t-il. Le chien.
- Ce n'est pas un chien. C'était un homme déguisé en chien, tu te souviens ? J'aimerais bien savoir où il est allé. Jamais je n'aurais imaginé que Patmol puisse être un homme. Tu t'en doutais, Harry ? »
Harry jugea préférable de changer le sujet de la conversation.
« Qu'est-ce que vous avez fait depuis tout à l'heure ? demanda-t-il.
- Rien. Les hommes en noir nous ont dit que nous pourrions bientôt rentrer à la maison. Ils nous ont posé des questions, sur ce qui s'était passé et tout, et puis vous êtes arrivés, cet homme et toi. Et ils se sont mis à discuter. J'en ai assez. Je veux rentrer à la maison. »
Elle n'était visiblement pas la seule. Autour d'eux, on commençait à gémir, voire à pleurer. Tous subissaient le contre coup de cet épisode riche en émotions.
« Je me demande où est Rémus, dit alors Harry. Et la maîtresse n'est pas là non plus. »
Après le départ du directeur, il n'était plus resté dans la salle Rémus, Sarah, et Severus Rogue. Le professeur de potions marchait dans la pièce en marmonnant des incantations, sans faire aucunement attention aux deux autres. Rémus, toujours assis par terre, jouait nerveusement avec la baguette qu'il venait de récupérer.
« Peut-être devrions nous aller voir comment vont les enfants, dit Sarah. Ils doivent être terrifiés.
- Ne t'inquiète pas. Les gens du ministère ont peut-être un air un peu effrayant avec leurs capes noires, mais ils ne sont pas si terribles.
- Je vais y aller quand même. J'ai besoin d'être rassurée. Peut-être devrais-je leur demander d'envoyer quelqu'un pour t'examiner. Tu as encore l'air à moitié mort. Pourtant, ce n'est pas la pleine lune.
- Non, attends, je viens avec toi. » Il se releva difficilement. Sarah vit ses jambes trembler et passa un bras autour de lui. « Tu devrais rester ici, dit-elle. Tu n'es pas en état de marcher. Ton ami n'avait pas l'air aussi mal après avoir lancé ce sortilège. »
A ce moment, Rogue sembla enfin sortir de son examen silencieux, et il jeta un regard à Rémus. « Hum, dit-il. Je déteste t'avoir dans mes pattes quand je travaille, Lupin, mais ta petite amie a raison. Tu devrais éviter de marcher et te faire transporter à Poudlard.
- Je n'ai pas besoin de tes conseils, Rogue. Et Sarah n'est pas ma petite amie, s'indigna Rémus.
- Ah oui ? alors comment se fait-il qu'elle soit au courant pour tes »pleines lunes » ? Tu en parles au premier venu, maintenant ?
- Ca suffit.
- Où peut-être que ça lui plaît, n'est-ce pas mademoiselle. J'ai entendu dire que certains moldus avaient un attrait pour les monstres. Méfiez- vous, les sorciers n'aiment pas beaucoup les gens comme lui. »
Avec une force que Sarah n'aurait jamais attendue de lui quelques instants auparavant, Rémus l'éloigna à grandes enjambées et claqua la porte. Rogue eut un petit rire, puis il se remit à sonder la pièce de sa baguette magique. Sarah l'observa un moment, hésitant à dire quelque chose, puis se précipita à la poursuite de Rémus. Elle n'eut pas à chercher bien loin : le surveillant était appuyé contre un mur, un peu plus loin, essoufflé comme s'il avait couru un marathon. Elle fut aussitôt à ses côtés.
« Laisse-moi, dit-il d'une voix rauque.
- Ne dis pas de bêtises. Tu ne crois tout de même pas que je vais te laisser seul dans cet état. Viens plutôt t'asseoir ».
D'autorité, elle l'emmena dans une classe vide et le fit asseoir sur une chaise.
« Ca va aller ? demanda-t-elle.
- Oui. Ce n'est que les suites du sortilège Doloris. Ne t'inquiète pas pour moi. Va plutôt voir ce que deviennent les enfants.
- Rémus ? Pourquoi m'en veux-tu ? Pourquoi es-tu si sec depuis quelques temps ?
- Je ne t'en veux pas. Désolé si je me suis montré un peu abrupt, je crois que nous avons tous eu notre lot d'émotions.
- Tu n'es pas comme ça avec les autres. Je sais que je ne suis qu'une moldue, mais j'ai essayé de faire de mon mieux pour m'adapter à votre monde. Tu n'as pas le droit de me traiter comme ça.
- Excuse-moi, d'accord ? Je ne voulais pas te blesser. Bien sûr que tu as fait tout ce que tu pouvais, et plus encore. Et je n'ai jamais méprisé personne parce qu'il était moldu.
- Je ne veux pas d'excuses, soupira la jeune femme. J'aimerais que tu m'expliques. Pourquoi tu t'es comporté comme cela, qu'est-ce que c'est que cette étrange maladie qui te frappe à chaque pleine lune. Tu m'as révélé tous les secrets de Harry, Rémus, mais quels sont ceux que tu caches ?
- Je suis désolé que tu l'aies pris comme ça. Si je ne t'ai rien dit, c'est parce que je tiens à toi, parce que ton amitié est devenue très importante pour moi cette année, même si je t'ai paru froid par moments. Quand tu sauras tout, il est possible que tu ne veuilles plus jamais me revoir.
- Mais pourquoi ? Est-ce que c'est lié à ta maladie ? Est-ce une maladie honteuse que tu as attrapée ?
- En quelque sorte. Ce n'est pas une maladie. Je suis un loup-garou. »
Cet aveu fut fait d'une voix presque inaudible. Sarah regarda l'homme en face d'elle. C'était le dernier qu'elle aurait lié à l'idée qu'elle se faisait de ces monstres sanguinaires.
« Tu te moques de moi, balbutia-t-elle. Ca n'existe même pas. »
Mais au fond d'elle, elle savait qu'il lui avait dit la vérité. A son regard baissé, à ses mains serrées, à sa voix si basse, elle savait qu'il ne mentait pas, et qu'il plaisantait encore moins.
« Malheureusement, je ne plaisante pas. Les loups-garous existent, Sarah, et la plupart des sorciers, comme l'a si bien dit Rogue, les considèrent comme des monstres.
- Tu n'es pas un monstre. Je me moque de comment sont les autres.
- Tu es moldue, tu ne comprends pas. Si tu connaissais les horribles histoires qu'on raconte.
- Ce que je sais, c'est que des gens comme Albus Dumbledore te font confiance. J'ai vu comment tu te comportais avec les enfants. Ce que tu peux devenir pendant quelques nuits par mois ne m'intéresse pas. » Elle s'interrompit. « Ca doit être horrible. savoir qu'un tel monstre dort en toi, prêt à se réveiller.
- C'était horrible. Jusqu'à l'année dernière, je passais toutes les nuits de pleine lune enfermé pour être sûr de ne mordre personne. Mais ça va mieux maintenant. Depuis la découverte d'une potion qui me permet de me maîtriser pendant mes transformations. Mais le plus dur, c'est de porter ce secret. D'être obligé de mentir pour ne pas être universellement rejeté. »
Sarah le regarda. En cet instant, il avait l'air tellement vulnérable. On voyait sur son visage une souffrance longtemps retenue. Elle imagina l'immense solitude de l'homme, rejeté par les siens pour quelque chose qui n'était pas de sa faute et qu'il ne pourrait jamais changer. La révolte peut-être, qui avait du le submerger par moment, contre ce sort injuste qui était le sien. Et pourtant, il ne s'était pas aigri. Il ne s'était pas renfermé sur lui-même, il avait su rester généreux, ouvert et doux. Mue par un instinct incontrôlable, la jeune femme posa sa main sur la nuque du loup- garou.
« Je ne t'abandonnerai pas, dit-elle. Ceux qui se basent sur des principes de jugement aussi stupides ne te connaissent pas, et ils ne t'arrivent pas à la cheville. »
Il releva la tête, et leurs regards se croisèrent. Un long moment, ils restèrent ainsi, puis Sarah retira sa main. « Merci, dit Rémus. Merci d'être là. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si tu n'avais pas compris.
- Maintenant, dit Sarah en essayant de reprendre le contrôle d'elle-même, je devrais vraiment aller voir ce que deviennent les enfants.
- Oui.
- Je vais t'envoyer quelqu'un.
- Oui. »
Mais elle ne bougea pas. Imperceptiblement, au lieu de l'éloigner de lui, elle se rapprochait de plus en plus. Une main caressa ses cheveux. Et la petite voix du devoir qui l'appelait finit par se taire complètement. Elle posa la tête sur son épaule.
Dumbledore avait fini de parler aux hommes en noir. Il revint vers Harry.
« Viens, dit-il. Il faut que je te parle de quelque chose. »
Harry se leva et suivit le vieil homme. Il était plein de courbatures, et tous ses muscles criaient pour être laissés tranquilles. La douleur de son épaule était plus forte que jamais et, cette fois, il la sentait parfaitement. Dumbledore sembla s'apercevoir de son inconfort et s'arrêta dans le couloir à côté de la salle. Là, il fit apparaître deux fauteuils.
« Assieds-toi, dit-il. Nous serons mieux installés pour parler comme ça. Il n'y en a plus pour longtemps, maintenant. Et un médicomage va arriver d'une minute à l'autre. »
Harry se laissa tomber dans le fauteuil. Le grand sorcier à la barbe blanche s'assit en face de lui.
« Sais-tu qui sont ces hommes ? demanda-t-il.
- Ce sont des sorciers policiers ? proposa le petit garçon. Dumbledore sourit à la formulation.
- ce n'est pas tout à fait ça. Ces hommes travaillent au ministère de la magie. Certains sont effectivement des Aurors, des genres de policiers sorciers. Mais pas tous. Ils ont été envoyés pour s'occuper de tes camarades.
- Pourquoi ?
- Parce qu'ils sont moldus, et qu'ils ont été mis en contact avec le monde de la magie. Les sorciers ne veulent pas que des moldus s'aperçoivent de leur existence.
- Qu'est-ce qu'ils vont leur faire ?
- Ils vont modifier leur mémoire. Cela signifie que quand nous retournerons dans cette pièce, tout à l'heure, tes camarades seront convaincus d'avoir été enlevés par un groupe de criminels moldus armés de pistolets. Et qu'ils ne se rappelleront rien de ce que Rémus leur a raconté. Il ne faut plus que tu leur en parles, de toute façon ils ne te croiront pas. »
Harry hocha la tête.
« Et Dudley ? demanda-t-il. Il va tout oublier aussi ?
- j'ai demandé aux sorciers là-bas de ne rien lui faire pour l'instant. C'est ton cousin, Harry, il sera tôt ou tard au courant de ce que tu es. C'est à toi de décider si tu préfères qu'il se souvienne de ce qui s'est réellement passé, ou si tu veux qu'il l'oublie.
- Je ne sais pas, répondit Harry après un instant d'hésitation. Si vous modifiez sa mémoire, est-ce qu'oncle Vernon et tante Pétunia croiront que ce sont des moldus qui nous ont attaqués ?
- J'en doute. Ils ne sont pas totalement stupides, même s'ils s'amusent à le faire croire quelques fois, et je suppose que ta tante sait ce qu'est un sortilège d'amnésie.
- Dans ce cas, ils seront moins furieux si vous laissez Dudley se souvenir, dit Harry. Au moins ils ne prétendront pas que nous avons modifié son cerveau.
- L'important n'est pas de savoir ce que vont penser ton oncle et ta tante, mais ce que toi, tu en pense.
- C'est mieux comme ça, dit Harry.
- Très bien. Retournons dans la classe, dans ce cas. Il faut que je parle à ton cousin. »
Le sorcier souleva doucement Harry et le remit debout. Puis, d'un mouvement de sa baguette, il fit disparaître les fauteuils.
Les enfants étaient toujours assis par terre, sauf Dudley qui se tenait à l'écart. Harry retourna à son ancienne place. Ann et Julien lui lancèrent un regard un peu flou, comme s'ils ne savaient plus où ils en étaient. Ils ne dirent rien. Harry supposa que les sortilèges d'amnésie avaient déjà été pratiqués. Cette idée le rendit triste. Il avait l'impression qu'on avait volé quelque chose à ses camarades en modifiant leur mémoire. D'un autre côté, il savait qu'eux n'auraient jamais à se souvenir de ces terribles moments, quand Rémus se tordait de douleur, ou quand Sirius se battait tout seul contre les trois mages noirs.
Rogue fit irruption dans la pièce. « J'ai vérifié tout ce à quoi j'ai pu penser, dit-il. Il semble qu'ils ne soient pas donnés beaucoup de mal. A part des barrières anti-apparition et quelques autres sortilèges du même genre, facilement désactivés, je n'ai rien trouvé.
- Tant mieux, dit Dumbledore. Rémus n'est pas avec vous ? Il y a un moment que je ne l'ai vu.
- Oh, ricana Rogue, il est probable qu'il est caché dans un coin avec cette institutrice. »
Rémus en personne apparut alors. Il s'appuyait légèrement sur Sarah, mais n'avait plus l'air près à s'effondrer.
« C'est de moi que vous parliez ? demanda la jeune femme d'un ton froid.
- Excusez-nous, dit Dumbledore en réponse. Severus n'a jamais eu beaucoup de tact. »
Comme pour renforcer cette affirmation, l'homme aux cheveux gras grogna en réponse. Rémus lâcha Sarah et vint s'asseoir auprès de Harry.
« Ca va ? » demanda-t-il. Le garçon hocha la tête en réponse. Il était trop fatigué pour répondre. Le surveillant parut s'en satisfaire. Autour d'eux, les enfants commençaient à sortir de la torpeur provoquée par les puissants sortilèges. Harry s'allongea sur le sol froid de la pièce et ferma les yeux. Il n'avait pas envie de parler. Les pires moments de la journée lui revenaient sans cesse à l'esprit. Il frissonna, ce qui fit revenir sa douleur à l'épaule.
Il entendit qu'on faisait sortir les autres enfants, mais ne bougea pas. Il ne voulait pas rentrer chez les Dursley. Pas maintenant. Quand l'oncle Vernon apprendrait ce qui s'était passé, il se mettrait encore plus en colère que la fois où Dudley avait crié sur la fille.
« Harry ! » appela soudain une voix à son oreille. L'enfant ouvrit les yeux. Un homme vêtu d'une robe blanche se tenait au-dessus de lui, une baguette à la main.
« Je suis le docteur Pilfol. Comment te sens-tu ? demanda-t-il. Tu as mal quelque part ?
- A l'épaule, » répondit l'enfant. Le médicomage le fit s'asseoir.
« Tu peux bouger le bras ? » demanda-t-il. Harry essaya et fit une grimace de douleur. Pilfol leva sa baguette, et aussitôt les vêtements qui recouvraient le torse du petit garçon se fendirent en deux, ce qui permit au mage de les retirer sans faire mal à Harry. L'épaule était complètement violette. Le médecin la palpa doucement.
« Je crains qu'elle ne soit cassée, » dit-il. Il leva sa baguette et commença à murmurer des incantations. Aussitôt, la douleur disparut, et la peau reprit sa coloration habituelle.
« Voilà. » le médecin semblait satisfait. « Maintenant une bonne nuit de sommeil et tu te sentiras comme avant.
- Merci. »
Harry ramassa ce qui restait de ses vêtements et entreprit de les remettre. « Un instant, » fit une voix derrière lui. Il se retourna vivement, pour contempler le visage de Rémus dont il avait presque oublié la présence.
« Harry, d'où viennent ces marques que tu as dans le dos ?
- ce n'est rien, je ne sens presque plus rien.
- Qu'elles soient presque effacées n'y change rien. Je veux comment tu as eu ces marques. »
Le médicomage se pencha. « Ca ressemble à des traces de fouet, dit-il. Et pas des petits coups, à mon avis.
- Harry, demanda Rémus, est-ce que ton oncle t'a battu ? Est-ce qu'il a osé faire cela ? » Harry ne répondit pas. La baguette du médecin se mit à émettre de drôles de petites étincelles. Il marmonna une excuse et disparut.
« Harry, rappela Rémus, j'attends une réponse.
- Oui, finit par murmurer l'enfant. Mais juste une fois, parce qu'il pensait que j'avais fait quelque chose de vraiment mal.
- Mais pourquoi ne m'as tu rien dit ? Comment veux-tu que je t'aide si tu ne me dis jamais rien ?
- Il a dit qu'il recommencerait si j'en parlais. Tu ne lui diras pas que je t'en ai parlé, n'est-ce pas ?
- Je n'aurais rien à lui dire puisque tu ne m'en as pas parlé, fulmina Rémus. Cette fois c'en est trop. » Il s'éloigna et revint quelques instants plus tard en compagnie d'Albus Dumbledore. Le vieil homme examina les marques, puis les deux sorciers se mirent à discuter à voix basse.
« Harry, demanda alors le directeur, pourquoi ton oncle t'a-t-il battu ? »
L'enfant raconta alors ce qui s'était passé ce jour-là.
« Mais il a vraiment cru que je l'avais fait, précisa-t-il.
- Comme si une telle chose était possible, maugréa Rémus. Et je suppose que Dudley t'a laissé encaisser à sa place sans broncher ?
- Oui, admit Harry. Mais tante Pétunia l'a arrêté. En fait, il s'est passé quelque chose de très bizarre. » Il expliqua ce qui était arrivé à sa tante.
« On aurait dit qu'elle était malade, expliqua-t-il. Ce n'était pas sa voix, et elle m'a appelé son fils.
- Qu'en pensez-vous ? demanda Rémus au directeur de Poudlard.
- Ca ressemble fort une transe. Lily est revenue protéger son fils.
- C'était vraiment ma mère ? demanda l'enfant. Mais elle est morte !
- Qu'est-ce que la mort, Harry ? Tes parents n'ont jamais cessé de veiller sur toi. Quelque part, ils voient tout ce que tu fais.
- Mais pourquoi ne sont-ils pas intervenus toutes les autres fois ? Quand c'était Dudley qui me frappait ? Ou quand oncle Vernon m'a enfermé dans le placard ?
- Je ne peux pas répondre à leur place. Mais il est possible que cette dernière fois ait été la goutte d'eau. C'est une chose que Dudley t'ai frappé, mais que ton oncle se mette à te fouetter en est une bien différente, surtout quand il était si manifeste que tu n'avais rien fait. - En tout cas, dit Rémus, il est hors de question que Harry retourne chez les Dursley. Ceci est la preuve que nos avertissements n'ont servi à rien. Sirius me tuerait si je renvoyais Harry là bas après ce que son oncle lui a fait. Et les grandes vacances commencent dans quelques semaines.
- Je suis d'accord, approuva Dumbledore d'une voix lasse. Mais il faut trouver une autre solution. Qu'en penses-tu Harry ?
- Je veux quitter les Dursley.
- Ca, je m'en doute. Mais où aimerais-tu vivre ?
- Avec Sirius. »
La réponse avait fusé, nette. Bien que l'enfant connut à peine son parrain, ils n'avaient guère passé qu'un après-midi ensemble quand ce dernier était sous forme humaine, il n'avait eu aucune hésitation. C'était ce qu'il avait de plus proche d'un père.
« Je crains que ce ne soit pas possible pour l'instant, dit le professeur Dumbledore d'une voix douce. Tu comprends, n'est-ce pas ?
- Oui, répondit Harry. C'est toujours la faute à ces gens qui le cherchent.
- Bientôt, j'en suis sûr, nous pourrons prouver qu'il n'a rien fait de mal. »
Sarah rentra dans la pièce après avoir accompagné les enfants à l'entrée de l'école.
« J'ai dit aux Dursley que tu ramènerais Harry, Rémus. Ils n'ont même pas demandé s'il allait bien !
- Je n'ai aucune intention de le ramener. » Il expliqua à la jeune femme ce qu'il venait de découvrir.
« C'est une honte : s'indigna Sarah. Cette fois il faut prévenir la DASS. Il y a des lois contre ce genre de comportements.
- Non. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire intervenir les autorités. » Le visage de Rémus se durcit. « J'aurais pourtant bien aimé voir Dursley jugé pour ce qu'il a fait. Mais nous ne pouvons pas risquer de le laisser faire allusion publiquement à ce qu'il appelle notre «anormalité ». Et dans ce cas, il y a toutes les chances pour que Harry soit placé dans un foyer, ce qui signifie qu'il n'aurait plus aucune protection.
- Pour ce soir, proposa Dumbledore, il peut venir à Poudlard. En attendant de trouver une autre solution. Et Sirius est là-bas. Il doit normalement attendre dans le hall des arrivées que quelqu'un vienne le chercher. Rémus, vous venez aussi. Une petite visite à Mme Pomfresh ne vous fera pas de mal.
- Je vous accompagne », dit Sarah. Elle n'avait pas envie de se retrouver toute seule chez elle après une journée comme celle-ci. Personne n'émit d'objection. Albus Dumbledore leva sa baguette. Aussitôt, tout le groupe se retrouva dans son bureau.
Le directeur envoya Harry se coucher à l'infirmerie. Rémus l'accompagna, mais il repartit dès que Mme Pomfresh eut confirmé qu'il allait bien. L'enfant ne le vit pas s'en aller. A peine était-il bordé dans son lit qu'il s'endormit.
Lorsqu'il revint dans le bureau du directeur, Rémus n'y trouva que Sarah, et Rogue qui avait dû arriver pendant son absence. Tous deux avaient l'air de revenir d'un enterrement.
« Où est Albus ? demanda-t-il.
- Parti chercher Sirius, répondit Sarah sans lever les yeux.
- Que se passe-t-il ? demanda le loup-garou. Pourquoi faites vous ces têtes ?
- Arachna Lestrange s'est évadée, répondit abruptement Rogue.
- Mais c'est impossible ! Personne ne peut sortir d'un cachot de Poudlard ! Elle n'avait même pas de baguette magique !
- Impossible en effet, fit Rogue en reniflant. Impossible sans une complicité interne. Or elle s'est évadée juste au moment où Sirius Black devait atterrir dans le château. Troublant, n'est-ce pas ?
- Si tu oubliais un instant tes vieilles rancunes pour raisonner un peu, Severus, tu n'émettrais pas d'hypothèses aussi stupides ! Sirius n'est pour rien dans tout cela. Il est resté bloqué dans la salle des arrivées, il n'a pas de baguette magique, et même s'il en avait une sa signature n'est pas autorisée dans le château.
- Il n'empêche que l'innocence de Black n'est aucunement prouvée.
- Tu n'as pas pardonné, n'est-ce pas, Severus ? » Sirius Black se tenait sur le seuil de la porte.
« Pardonné ? Aurais-tu oublié que tu as tenté de me tuer, Black ? Ou, pire, de me faire devenir un loup-garou ?
- Ce n'était qu'une blague ! J'avais seize ans ! J'ai pensé que te faire une bonne farce aiderait peut-être à te faire perdre tes grands airs. D'accord, c'était stupide. Et de toute façon, ça n'a absolument pas marché. Tu es toujours aussi vaniteux.
- Allez-vous cesser, vous deux ? Vous n'avez plus seize ans. Severus, que s'est-il passé exactement, avec notre invitée ?
- Je l'ignore. J'ai voulu aller lui apprendre que son mari et ses complices avaient été capturés, mais quand je suis arrivée devant la porte de sa cellule elle était grande ouverte. Et, bien sûr, elle était partie.
- On semble avoir profité de votre absence, Severus. A part au moment des repas, vous quittez rarement les cachots.
- Sans doute. Ce n'était pas un secret. J'ai dû interrompre un cours avec des deuxième années de Serpentard et Griffondor quand vous êtes venu me chercher. Avec mon absence, et celle de Minerva dans la matinée, tout le monde savait également qu'il se passait des choses anormales.
- Elle n'est pas sortie du château par la grande porte, ni en utilisant de la poudre de cheminette. J'ai vérifié. Il reste donc une forte probabilité pour qu'elle soit encore ici.
- Harry ! rugit Sirius en se précipitant vers la porte.
- Sirius, vous savez très bien que vous ne pouvez pas traverser comme ça les couloirs.
- J'y vais, dit Rémus en se dirigeant vers la porte. Je vais rester avec lui. » Son ami eut un regard plein d'impuissance et d'exaspération, mais il ne protesta pas.
- J'ai demandé aux professeurs de fouiller le château, reprit Dumbledore, mais nous n'avons aucune idée de l'endroit où elle a pu se rendre.
- Quelqu'un a bien dû voir quelque chose ! » Au cri d'impuissance poussé par Sarah, Albus Dumbledore soupira.
- Minerva est en train de demander aux élèves. Mais ça ne donnera rien, je le crains. Ils ne se rendent dans les cachots que quand ils ne peuvent pas faire autrement. Et les autres professeurs également.
- Et les tableaux ?
- Les tableaux ? renifla Rogue d'un air méprisant. Qui irait mettre des tableaux dans des cachots ?
- Et pourtant, il y en a. » Une étincelle s'était allumée dans les yeux du directeur de Poudlard. « Severus, je pensais que vous connaissiez mieux votre salle de cours.
- Je ne m'amuse pas à la contempler, j'ai mieux à faire. Mais je crois que vous vous trompez, Mr le directeur. Il n'y a aucun personnage dessiné dans ma classe.
- Et ce serpent au-dessus de votre tableau, Severus ?
- Je ne l'aurais pas compté comme un personnage. Il ne nous servira à rien. C'est un gros mollasson qui ne bouge jamais.
- Les serpents entendent tout, et ils sentent les passages. Ils captent la chaleur.
- pour une fois je suis d'accord avec Rogue, intervint Sirius. Seul les fourchelangues peuvent parler aux serpents, et le dernier fourchelangue que nous ayons eu, je préférerais de beaucoup qu'il ne vienne pas à Poudlard.
- N'avez vous donc jamais appris de sorts de traduction ? Venez. » D'un pas rapide, Dumbledore se dirigea vers la porte. Il faillit rentrer dans sa directrice adjointe.
« Désolé, Minerva. Qu'avez-vous appris ?
- Rien. Les seuls élèves à être descendus dans les cachots sont ceux qui avaient cours avec Severus ce matin, mais ils sont remontés dès que le cours a été annulé. Les Griffondor, en tout cas. Les Serpentards affirment qu'ils les ont suivis.
- Pourquoi ne pas les croire ? suggéra Rogue.
- De toute façon, fit le directeur d'un ton irrité, aucun élève de deuxième année n'aurait été capable d'ouvrir cette cellule. Quelle que soit sa maison. Vous avez vérifié auprès du geôlier ?
Le professeur de métamorphose secoua la tête, confuse. « Nous autres sorciers sommes tellement habitués à converser avec nos tapisseries que nous les considérons comme des éléments du décor. Il faut des moldus pour nous rappeler qu'elles peuvent être utiles. » Il lança à Sarah un regard pétillant derrière ses lunettes en demi-lune, même si son visage restait tiré. « Allez-y maintenant, Minerva, nous autres allons rendre une petite visite à la classe de Severus. »
Il entraîna tout le groupe vers les cachots. Sirius avait reprit sa forme de chien. Sarah suivit les autres. Elle n'avait pas tout compris à la conversation, si ce n'est que l'antagoniste entre Sirius et le professeur Rogue semblait encore plus grand que celui qui opposait Rémus au maître des potions. Et qu'apparemment son idée d'interroger les portraits n'était pas si stupide, mais c'est une tapisserie représentant un serpent qu'ils allaient maintenant questionner.
En arrivant dans la salle de cours du professeur Rogue, Sarah se dit qu'elle aurait détesté avoir à faire la classe dans une telle pièce. Il y faisait froid et sombre. Mais on imaginait facilement l'homme aux cheveux gras dans ce décor, terrorisant une bande d'adolescent. Oui, ce devait être un professeur craint par ses élèves, c'était tout à fait dans son genre. Ils se regroupèrent autour du tableau noir, parfaitement propre. Au-dessus d'eux, le serpent ne bougea pas.
Le directeur sortit sa baguette magique. Il murmura une formule. Le sort parut n'avoir aucun effet : le serpent conserva son immobilité.
« M'entendez-vous ? » demanda le directeur.
L'animal releva vivement la tête.
« Qui m'a parlé ? » demanda-t-il. Il parlait d'une voix légèrement sifflante, sans ton, comme lorsqu'on chuchote. Le serpent regarda fixement le vieil homme.
« C'est vous, n'est-ce pas ? Il était temps que quelqu'un se souvienne de moi. Il y a des siècles que je pourris seul dans ce cachot. Qu'ai-je fait pour mériter ça ? Les gosses qui viennent chaque jour ne me jettent même pas un regard. Et vous, ajouta-t-il en jetant un regard meurtrier à Rogue. Toute la journée vous baragouiner sous mon nez, mais je suis sûr que vous aviez oublié jusqu'à mon existence.
- Bien sûr que non, répondit l'accusé sans rien perdre de sa hargne. Il se trouve simplement qu'en temps normal nous ne parlons pas la même langue. Mais pour l'instant, nous avons besoin de votre aide. - Bien sur ! s'exclama le serpent. On ne se souvient de moi que lorsque l'on a besoin de moi.
- Ecoutez, proposa Dumbledore, si vous nous dites ce que nous voulons savoir, je vous ferai déplacer dans la salle commune des Serpentard. Là- bas, vous aurez un grand nombre de vos congénères pour vous tenir compagnie. » La bête parut satisfaite.
« Très bien. Que voulez vous ? »
Le directeur exposa sa requête.
« Je n'ai vu personne dans cette salle depuis que vos petits sont partis.
- Et dans le couloir ?
- Rien non plus. Sauf une forme qui est passée, très vite.
- Dans quelle direction ?
- Par-là. » Il désigna la sortie des cachots.
« Merci. Je vais donner immédiatement des ordres pour le déplacement de cette tapisserie. »
Ils sortirent. « C'est impossible, s'exclama Sirius. Elle n'a pas pu partir toute seule.
- Calmez vous, dit le directeur d'un ton posé. Pour le moment, ce qui importe est de savoir où elle est allée après avoir quitté sa cellule.
- Elle semble être passée totalement inaperçue dans les couloirs. » Minerva Mac Gonagall les rejoignit alors. Elle avait le visage défait.
« Le geôlier dit qu'il a vu Percy Weasley sortir bien après tous les autres », murmura-t-elle entre ses lèvres serrées. Rogue eut un petit sourire en coin.
« L'élève modèle, fierté de Griffondor, ironisa-t-il. Il semble que vos lions ne soient pas aussi droits et sincères que vous ne l'imaginiez, ma chère.
- Allons Severus, le reprit Dumbledore, rien n'est prouvé contre ce garçon. Ce qui m'étonne, c'est que notre ami reptile ne l'ait pas senti se diriger vers les cellules. Et qu'une seule personne soit repartie.
- Il dormait, probablement. Ou peut-être qu'il raconte n'importe quoi pour se venger d'avoir été délaissé pendant si longtemps.
- Peut-être, en effet. Mais aussi brillant soit-il, Percy n'est qu'en deuxième année, et sa famille a toujours été sans réserve à nos côtés. Minerva, voulez vous bien m'amener ce garçon à mon bureau, s'il vous plaît ? Après quoi vous rejoindrez les la salle commune des Griffondor. Quant à vous, Severus, vous serez bien aimable de prévenir les responsables de Poufsoufle et Serdaigle de rester avec leurs élèves, puis vous irez retrouver vos Serpentard. Ne prenons pas le risque de laisser les élèves seuls tant que nous ignorons où se trouve cette criminelle. » Les deux professeurs approuvèrent.
« Sarah, reprit le directeur, vous pouvez passer la nuit ici si vous le désirez. La journée a été longue, je vais vous faire mener à une chambre. » La jeune femme hésita. Certes, elle n'avait aucune envie de rentrer chez elle. Mais elle n'avait pas sommeil. Elle savait qu'elle ne pourrait pas dormir en sachant que d'autres continueraient à chercher. D'un autre côté, il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour aider, et le directeur du collège semblait désirer être seul pour interroger son élève, ce qu'elle pouvait facilement comprendre. « Merci beaucoup, répondit-elle. Cela m'évitera un fastidieux trajet pour rentrer. »
Dumbledore claqua des doigts. Aussitôt, un fantôme apparut. Le directeur lui dit quelques mots, puis le spectre fit un signe amical à Sarah qui le suivit jusqu'à une chambre confortable.
Après son départ, Dumbledore fit un signe à Patmol. Ensemble, ils remontèrent au premier étage. Le chien se coucha aux pieds du directeur. Peu après, on frappa à la porte. Percy Weasley entra timidement.
« Bonsoir, Monsieur Weasley, dit le directeur d'une voix bienveillante.
- Bonsoir, Monsieur le directeur.
- Asseyez vous. J'ai quelques questions à vous poser. On m'a rapporté que vous étiez restés plus longtemps que les autres dans les donjons après l'annulation du cours de potions, et j'aimerais beaucoup savoir pourquoi.
- Je ne suis pas resté après les autres, s'étonna le garçon. Je suis même parti dans les premiers pour aller à la bibliothèque, à cause du devoir de métamorphose.
- Vous en êtes bien sûr ? je ne suis pas en train de vous accuser. Réfléchissez bien.
- Tout à fait sûr, s'énerva Percy. Vous pouvez demander aux autres.
- Très bien, je vous crois. Et vous n'êtes pas redescendu par la suite ?
- Non. J'ai voulu m'y rendre ce soir, mais la porte d'accès aux cachots était fermée.
- C'est exact. Mais pourquoi vouliez vous retourner dans les cachots ? Il semble que ce ne soit pas le lieu favori des Griffondor. »
Le garçon rougit, apparemment gêné. « J'ai perdu mon rat ce matin », avoua- t-il comme s'il s'agissait d'un crime capital."
A ces mots, l'évidence frappa Sirius de plein fouet. Au dernier moment, il se rappela qu'il ne devait pas se métamorphoser et poussa des aboiements sonores.
« Du calme Sirius, le réprimanda Dumbledore alors que le garçon aux cheveux roux jetait un regard surpris au chien qu'il n'avait pas remarqué jusque là. Percy, vous êtes sûr que vous avez perdu votre rat dans les cachots ?
- Je ne sais pas. D'habitude, il dort dans la poche de ma robe pendant les cours. Quand j'ai voulu le nourrir à midi, j'ai remarqué qu'il n'était plus là. Comme je ne l'ai trouvé ni dans le dortoir ni à la bibliothèque, j'ai voulu aller vérifié dans la salle du professeur Rogue. Mais je n'ai pas pu y aller à midi, parce que ça m'aurait mis en retard pour le cours de botanique.
- Dites moi, ce rat, il est dans votre famille depuis longtemps ?
- sept ou huit ans, je crois. Pourquoi vous intéressez vous à lui ?
- Pour rien. Merci de votre aide. Oh, une dernière chose : puis-je voir votre baguette ? »
Le garçon plonge la main dans sa poche. Petit à petit, une expression inquiète apparut sur son visage. Il se mit à fouiller ses poches de manière plus frénétique, et semblait paniqué.
« Je ne la trouve pas, dit-il finalement d'une voix blanche. Elle est toujours là, d'habitude.
- Quand l'avez vous vue pour la dernière fois ?
- Je ne sais plus. » Percy semblait paniqué. « Je crois qu'on ne s'en est pas servi aujourd'hui. Mais je l'ai cirée hier soir. Et je suis sûr de l'avoir rangée après.
- Je vous crois, ne vous inquiétez pas. Personne ne met en doute votre organisation, Monsieur Weasley. Vous pouvez retourner dans votre salle commune, maintenant.
- Mais comment vais-je pouvoir assister aux cours sans ma baguette ? Nous avons sortilèges demain matin. Et mes parents n'ont pas les moyens de m'en racheter une.
- Nous trouverons un arrangement. Ne vous inquiétez pas. Bonne nuit, monsieur Weasley.
- Bonne nuit, professeur. » Dès que le garçon eut refermé la porte derrière lui, Sirius reprit sa forme humaine.
« C'est Peter, grogna-t-il. Un jour ce sale rat paiera pour tout ce qu'il a fait.
- Du calme, répondit Dumbledore. Personne ne paiera tant que nous ne les aurons pas retrouvés. Et le fait que Pettigrew l'ait aidée à sortir change tout. D'après ce que vous m'avez dit, il connaissait plus de passages secrets que moi.
- C'est exact, grogna Sirius. Il est probable qu'ils sont loin.
- A votre avis, quel chemin ont-ils emprunté ?
- Probablement le passage sous la statue de la sorcière borgne. C'est celui que nous utilisions le plus souvent quand nous étions ici, pour nous rendre à Pré-au-Lard. Et Peter n'a jamais eu beaucoup d'imagination.
- Allons jeter un coup d'?il. Si Arachna a utilisé l'apparence de Percy grâce à du polynectar, cela n'a pas dû durer longtemps. Cette potion marche très mal avec les changements de sexe. »
Sirius reprit sa forme de chien, et Dumbledore et lui se rendirent au troisième étage, là où se trouvait l'entrée du passage.
« Dissendium » murmura Dumbledore en levant sa baguette. La sorcière pivota et ils pénétrèrent dans le passage. Une odeur nauséabonde frappa aussitôt l'odorat sensible de Patmol. Une odeur qu'il reconnut aussitôt. Une odeur qu'il n'avait sentie que trop souvent. L'odeur de la mort.
Il se métamorphosa aussitôt. Le directeur avait allumé sa baguette. « Je n'aime pas ça du tout, dit Sirius. Ce souterrain n'a jamais senti comme ça. » Ils avancèrent lentement. Dumbledore marchait devant. Soudain, il s'arrêta net. Une forme était étendue sur le sol, face contre terre. Le directeur s'agenouilla, et, doucement, retourna le corps, faisant apparaître un visage, et deux yeux qui les regardaient, sans les voir. Sirius poussa un cri.
Rémus somnolait sur une chaise de l'infirmerie. Plusieurs fois, Mme Pomfresh était venue lui demander de se mettre au lit, avant d'aller elle- même se coucher, mais il avait refusé. S'il se couchait, il savait qu'il s'endormirait profondément. Or il fallait qu'il veille sur Harry. Mais les événements du jours pesaient sur ses épaules, malgré la Potion reconstituante absorbée quelques heures plus tôt. Si seulement il avait eu quelqu'un avec qui parler, il lui aurait été plus facile de rester éveillé. Il se leva et marcha silencieusement dans la pièce, avant de revenir s'asseoir. Harry dormait dans un lit dont il avait refusé qu'on tire les rideaux. Il semblait qu'aucun bruit n'aurait pu le réveiller.
Le loup-garou entendit soudain des pas dans le couloir. Immédiatement, il fut parfaitement réveillé, et sortit sa baguette. Les pas se rapprochaient rapidement. Si Arachna Lestrange arrivait, elle ne prenait absolument pas garde à se dissimuler. Rémus leva sa baguette, prêt à jeter un sort. La porte s'ouvrit et son bras retomba instantanément. Albus Dumbledore entra dans la pièce. Il poussait devant lui une forme inanimée. Derrière lui marchait Sirius, l'air un peu hagard.
« Sirius ! s'exclama Rémus. Que fais-tu sous cette forme ? »
L'autre homme leva les yeux vers son ami, puis sembla prendre conscience de son apparence. Il se transforma aussitôt en chien. Mais il reprit forme humaine dès que Dumbledore referma la porte. Le directeur déposa la forme sur un lit proche.
« Faut-il réveiller Mme Pomfresh ? demanda Rémus.
- Inutile. Il n'y a plus rien à faire pour lui.
- Vous voulez dire qu'il est.
- Mort, oui. Probablement Avada Kedavra. »
Rémus regarda l'homme, pour la première fois. Ses traits semblaient venir du passé. Il n'avait pas changé. « Queudver ! » murmura-t-il.
En le voyant ainsi, même après avoir entendu l'histoire de Sirius, Rémus ne put s'empêcher d'éprouver une certaine peine, doublée de culpabilité. Peter en serait-il arrivé là si les maraudeurs avaient été de meilleurs amis ? N'avaient-ils pas tous une part de responsabilité dans le tragique destin qui avait été le sien ?
Il savait qu'il aurait dû éprouver de la haine envers son ancien ami. A cause de lui, Lily et James étaient morts, et Harry avait été maltraité par les Dursley. A cause de lui, Sirius avait passé sept ans en prison, dans la plus infâmes des prisons. A cause de lui, Rémus s'était retrouvé seul, privé des seuls amis qu'il ait jamais eus. Pourtant, il ne ressentait que de la pitié, peut-être un peu teintée de mépris.
- Il a mérité de mourir ainsi, dit Sirius d'une voix sombre, comme s'il tentait de s'en convaincre lui-même.
- Personne ne mérite de mourir, répondit doucement Dumbledore. La mort est toujours un échec. Maintenant, il n'aura jamais la possibilité de racheter ses fautes. » Il s'approcha du corps et se mit à le fouiller.
« Que cherchez vous ? demanda Sirius.
- Ceci. »
Le directeur exhiba un morceau de parchemin, trouvé dans une des poches de la robe de Queudver. Il le déplia, le lut, puis le tendit aux deux autres, qui déchiffrèrent sans peine l'écriture large et penchée.
Cher Professeur Dumbledore.
J'espère que quelqu'un trouvera ce corps et vous remettra ce message. L'opération menée par Julius a probablement échoué. Je lui avait dit qu'il n'avait aucune chance de réussir ce qu'il envisageait. Apparemment, il n'aura pas suivi mes conseils. L'abruti.
Ne croyez pas que parce que vous l'avez arrêté, lui et ses deux idiots de complices, le mouvement Mangemort ne renaîtra pas. Préparez vous à une multiplication des attaques de Détraqueurs. Et un jour, je retrouverai le Maître.
Pettigrew, dont je vous remet les restes, a mérité son sort. C'est à cause de lui que le Seigneur des Ténèbres a disparu. S'il n'avait pas livré les Potter, rien de tout cela ne serait arrivé. Et pas une fois il n'a cherché à retrouver notre maître. S'il m'a aidée, c'est uniquement par crainte de Sirius Black, et pour se mettre du bon côté au cas où l'opération menée par mon mari réussirait. C'est un âne et un couard, indigne de servir le plus puissant sorcier de tous les temps. Profitez bien de vos dernières heures de paix, professeur.
A. Lestrange.
« Elle l'a tué de sang froid, alors qu'il essayait de l'aider. Elle n'a aucune pitié. » Une profonde ride barrait le visage de Dumbledore.
« Il faut la retrouver au plus vite, il ne fait aucun doute qu'elle va mettre ses menaces à exécution, dit Sirius.
- Je suppose que dans ce cas nous n'aurons aucun mal à l'attrapper.
- Que voulez-vous dire ?
- Elle a besoin de l'aide des Détraqueurs. Et il ne sont autorisés qu'à un seul endroit en Grande Bretagne. A Azkaban.
- Et ceux qui ont attaqué Harry ?
- Ils ont très bien pu en partir pour la journée. Elle a pu leur fournir des portoloins, ou un autre moyen de transport. Mais personne n'a signalé de Détraqueurs en liberté, et les gardiens de la prison sont formels : tous étaient à leurs postes ces jours-ci. Elle devra probablement se rendre là- bas.» Dumbledore se leva. Il recouvrit le corp d'un drap, et le fit léviter jusqu'au fond de la pièce, à l'abris des regards. « Nous pouvons le laisser ici cette nuit, j'imagine. Si Pompom le voit elle risque la crise cardiaque, mais crier lui fera du bien. Sirius, si vous voulez passer la nuit ici, ou ce qu'il en reste, pensez à reprendre votre forme de chien avant le matin. Que personn ne vous voie avant de savoir toute la vérité. Rémus, vous pouvez rester, mais votre chambre vous attend si vous préférez. J'ai plusieurs personnes à contacter, à présent. Bonne nuit, Messieurs. »
Le silence se fit dans la pièce où les deux derniers maraudeurs étaient désormais seuls.
« Sirius, dit Lunard au bout d'un long moment. Avec le corps de Peter, et ce mot, tu n'auras aucun mal à prouver ton innocence. Tu es libre, désormais. » Son ami hocha la tête, pensif.
« C'est difficile à assimiler. Tout a été si vite. » Son regarda s'attarda un instant sur le lit où dormait Harry. Le bruits des conversation n'était pas parvenu à le réveiller.
« Tu vas pouvoir respecter la volonté de James, commenta Rémus. Et c'est aussi ce que veut Harry.
- Je l'espère. J'ai été un bien mauvais parrain jusque là. Je me demande ce que dirait James s'il savait comment son fils a vécu toutes ces années.
- Tu n'y es pour rien. Et il le sait. Et il va revenir te hanter si tu commences à culpabiliser pour le comportement des Dursley. »
Le visage de Sirius se détendit et il eut un petit rire. « Qu'il essaie ! Ma réceptivité aux ondes de l'au-delà est voisine de zéro. Peut-être qu'il se repentira enfin de m'avoir systématiquement empêché de suivre les cours de Divination.
- Il trouvera peut-être un intermédiaire. » Rémus était redevenu sérieux. « C'est ce qu'a fait Lily. » Il raconta à Sirius ce qu'ils avaient découvert.
« Je vais tuer ce Dursley. Viens, nous allons lui rendre visite.
- Crois-tu que ce soit vraiment le moment pour ce genre de choses ? Tu es enfin libre, ne va pas tout gâcher.
- Mais nous ne pouvons pas laisser ce salaud s'en tirer comme ça !
- Dudley est un idiot. Il sera puni un jour. Il ne mérite pas que tu risques tout ce que tu as pour lui. Et n'oublie pas que tu n'es pas encore officiellement innocenté.
- tu as raison, bien sûr. » Rémus bailla. Il se leva.
« Je te laisse, Sirius, je vais me coucher. Bonne nuit Patmol.
- Bonne nuit, Lunard. »
Après que Rémus eut quitté la pièce, Sirius s'approcha du lit où dormait son filleul. Doucement, il lui déposa un baiser sur le front, puis se métamorphosa et s'allongea par terre au pied du lit.
« Tu ne veux pas entendre la suite de mon histoire, Harry ? demanda l'homme aux cheveux blonds.
« Quand il en a eu assez de l'entendre geindre, le seigneur des Ténèbres a tué ton père. Puis il a rit.
- Non ! arrêtez, je vous en supplie.
- Ensuite il a tué ta mère, je l'ai entendue hurler. » L'homme disparut soudain, remplacé par Rémus. Et Rémus s'effondra par terre en hurlant de douleur. On entendit un rire sarcastique. Et Harry se mit à hurler.
« Chut ! fit une voix douce. C'est un cauchemar. Tout va bien, Harry, c'est fini.» L'enfant ouvrit les yeux. Au dessus de lui, à la lueur de la veilleuse, il distingua le visage de son parrain.
« C'est fini, répéta l'homme.
- Sirius, murmura Harry alors que son esprit s'éclaircissait. Je croyais que tu ne pouvais pas rester.
- Je peux, maintenant. Rendors-toi, il est encore tôt.
- tu ne vas pas partir pendant que je dormirai ?
- Non, je te promets que je ne partirai pas.» Il entoura de ses bras son filleul qui, rassuré, ferma les yeux et se rendormit.
Voilà, c'était le dernier vrai chapitre (snif !), il ne reste plus que l'épilogue... Pour ceux qui veulent savoir si je vais remettre une fic, c'est probable. J'ai quelques idées au sujet d'une histoire qui se déroulerait après Poudlard. ( mais je ne peux pas en donner le titre puisqu'il n'est pas encore trouvé). Une fois de plus, merci aux lecteurs, aux reviewers... enfin à tous ceux qui passent par ici.
Hermichocos : Au sujet de Pétunia, si elle agit comme ça (et c'est expliqué dans ce chapitre, mais peut-être pas très clairement), c'est effectivement parce que Lily s'est emparé de son esprit. Après tout, Harry a été marqué par sa protection, et on peut supposer que Lily peut posséder agir plus facilement par l'intermédiaire de Pétunia (puisqu'elles sont soeurs...). Pis je sais que c'était vraiment dur ce que le mangemort a fait à Harry, mais j'avais envie qu'il le projette contre le mur, ou en tout cas qu'il s'en prenne à lui, et pour ça il fallait une stimulation suffisamment forte. T'inquiète, Harry s'en remettra. C'était pas tellement pire que des Détraqueurs, de toutes façons, et avec la fin de la fic il va avoir tout le temps de se faire gâter par Sirius.
Shiny : Ca c'est de la définition ! Contente que tu aimes, même le côté sadique.
Océane : Là, tu dois être contente, non ? ( ils sont ensemble et Sirius est presque innocenté).
Crystal-la-sadique : Heureusement, t'es pas sadique avec moi ( t'es même plutôt gentille... très gentille... super gentille ?) Merci.
Pam Phoenixia Potter : Effectivement, il faut espérer que les sorciers du ministère étaient au moins aussi bons que Lockhart en sortilèges d'amnésie.
Terry : J'espère au moins que tu me demanderas la permission avant de te fiancer avec mon histoire ! (De toute façon, si elle s'amuse à se marier sans me prévenir, je la retire immédiatement de ff.net. Ca lui fera les pieds !)
Sarah : Ce qui se passera après à Poudlard ? Malheureusement je n'en ai pas la moindre idée. Le tome 3 ne peut plus avoir lieu, bien sûr, ni le 4 d'ailleurs puisque Queudver n'est plus là, et probablement pas davantage les deux premiers, puisque si Harry vit avec Sirius, il ne restera pas à Poudlard pendant les vacances, ce qui changera complètement les histoires... mais « les conséquences de nos actions sont imprévisibles » et des choses terribles pourraient quand même se passer pendant ces années (non, ce n'est pas l'annonce d'une suite qui se déroulerait à Poudlard.)
Rose Potter : Ne change pas tes review, surtout pas ! Bien sûr que j'adore les longs messages ! Et le mot prolixe ( d'ailleurs c'est vrai que c'est un peu barbare... d'où ça sort ce truc ?) servait simplement à désigner le fait que tu dis beuacoup de choses deans tes reviews, mais dans un sens positif... Ok, là je sens que je m'embrouille. On dira juste que bavarde, ça me semblait péjoratif, et c'est pas ce que je voulais dire, alors j'ai cherché autre chose. Bon, assez sur ce sujet. Pourquoi Dumbledore n'a pas transplané ? Parce qu'il ne le pouvait pas ( les mangemorts avaient placé des barrières. Comment ça je l'avais pas dit ? Comment ça les excuses à deux balles ça prend pas ? Mais j'avais pas demandé des lecteurs intelligents moi !)
Très bon Noël à tous, et bonnes vacances !
Antares
