Sydney avait été surprise de recevoir un appel de Michael sur son portable. Elle était au SD6 et dut faire comme si c'était Fran qui l'appelait.
- Fran, j'te rappelle tout à l'heure. J'ai du boulot.
- Il faut que tu viennes à l'entrepôt le plus rapidement possible !
- Ok. A tout à l'heure !
Elle raccrocha, le cœur battant à tout rompre. Ils ne s'étaient pas revus depuis leur baiser, deux semaines plus tôt et elle s'était aperçue qu'il lui manquait terriblement. Mais, pas au point de prendre des risques pour lui parler. Ca devait être vraiment très important pour qu'il fasse une telle chose !
Lorsque Sydney arriva à l'entrepôt, Michael l'attendait devant la porte. Il entra et elle le suivit, inquiète. Elle avait remarqué l'air préoccupé de son intermédiaire.
- Que se passe t'il ?
- J'ai une très bonne nouvelle et une moins bonne.
- Je t'écoute.
- Tout d'abord, sache que ce que tu nous as ramené de chez Wagner va nous permettre de mettre définitivement le SD6 hors d'état de nuire.
- Mais, c'est formidable !
- Si je t'ai fait venir maintenant, c'est parce que la descente est en train d'avoir lieu.
- Quoi ?
- Je suis désolé, je ne l'ai su que quelques minutes avant de t'appeler.
- Mais, je n'aurais pas du partir ! Ils vont se douter de quelque chose !
- Ne t'inquiètes pas. On fera en sorte que Sloane pense que tu as été arrêtée aussi, ainsi que ton père.
- Et, que va t'il arriver à Dixon et aux autres ?
- Nous allons essayer de les convaincre qu'ils travaillaient pour l'ennemi. S'ils acceptent de nous croire, nous leur ferons passer des tests pour les intégrer à la CIA.
- Quelle est la mauvaise nouvelle ?
- D'après ton père, Sloane a changé d'avis sur Will.
- Je ne comprends pas… Will a abandonné son enquête sur le SD6 !
- Je sais. Mais, Jack pense que Sloane a peur que Vic ne lui dise la vérité. Apparemment, elle est tombée amoureuse de lui.
- Qui doit…
- Je n'en sais rien. Sloane n'a rien dit à ton père.
- Il faut que je fasse quelque chose !
- Je viens avec toi.
Ils quittèrent l'entrepôt, montèrent dans la voiture de Michael et partirent vers l'appartement de Will.
Will débarrassa la table et éteignit la lumière de la cuisine. Il allait se remettre à sa lecture, installé sur le sofa, lorsque l'on sonna à la porte. Il alla ouvrir et tomba sur Vic.
- Salut !
Elle entra et l'embrassa tendrement.
- Que me vaut cette visite ? Tu ne travailles pas ?
- J'ai pris mon après-midi. J'avais terriblement envie de te voir.
- Ca, c'est gentil !
Il l'entraîna vers la chambre et commença à déboutonner son chemisier. Elle le poussa et il tomba sur le lit, allongé sur le dos.
- J'ai une surprise pour toi. Ferme les yeux.
- Une surprise ?
- Ferme les yeux, s'il te plait.
Il obéit et la jeune femme sortit un revolver avec silencieux de son sac à main. Elle le pointa sur la tempe du journaliste, un doigt sur la gâchette. Sa main, assurée au début, commença à trembler. Ses yeux se remplirent de larmes. Elle n'arrivait pas à tirer. Ne voyant rien arriver, Will ouvrit les yeux. Il eut un sursaut d'horreur en voyant l'arme pointée sur lui.
- Vic… Que…
- Je suis désolée…
Sa voix était pleine de sanglots et sa main tremblait de plus en plus. Soudain, elle lâcha son arme et s'effondra à genoux sur le sol, la tête dans les mains. Will ramassa l'arme et la mit hors de portée de la jeune femme, puis il s'agenouilla près d'elle.
- C'est eux qui te l'ont ordonné ?
- Oui…
Elle n'arrivait plus à arrêter ses larmes de couler. Ses épaules étaient secouées de sanglots violents.
- Je suis désolée… Je ne voulais pas te faire de mal… Mais, ils ont menacé de tuer ma famille…
- Je comprends…
- Non ! Tu ne peux pas comprendre ! Je t'ai menti ! Depuis le début, je t'ai menti !
Will reçu l'aveu de plein fouet et eut un mouvement de recul.
- Tu veux dire…
- Le SD6 n'est pas ce que je t'ai dit. J'avais été envoyée vers toi pour te mettre sur une fausse piste et m'assurer que tu y resterais…
Will se releva, dégoûté. Vic se leva à son tour et tendit la main vers lui, suppliante.
- Je n'ai pas menti sur tout… Je suis tombée amoureuse de toi…
- Je… tu m'as trahi…
- Pardonne-moi, je t'en prie ! Je t'aime.
- Va t'en !
Elle allait quitter l'appartement lorsque la porte s'ouvrit brusquement, laissant entrer Sydney et Michael, armes aux poings. Will et Vic les regardèrent, ahuris.
- Sydney ?
- Michael ?
Voyant qu'il n'y avait aucun danger immédiat, les deux agents rangèrent leurs armes et se préparèrent aux questions qui n'allaient pas tarder à arriver. C'est Will qui commença :
- Syd, qu'est-ce que tu fais ici ? Et qui est-ce ? Demanda t'il en désignant Michael.
Vic lança un regard suppliant à son « frère » qui comprit. Il vit l'arme que la jeune femme avait abandonnée et la prit. Alors que l'attention de Will et Sydney était tournée vers l'arme, Vic en profita pour s'enfuir. Sydney allait essayer de la rattraper, mais Michael l'en empêcha en la retenant par le bras.
- Laisse-la.
- Mais, elle a essayé de tuer Will !
- Il a raison, Syd. Laisse-la partir !
La jeune femme se tourna vers son ami et le regarda d'un air surpris. Puis, elle remarqua qu'il avait les larmes aux yeux. Elle s'approcha de lui et le prit dans ses bras. Puis elle demanda à Michael de les laisser, ce qu'il fit.
- Je t'appelle.
- Ok. Merci, Michael.
Une fois l'agent de la CIA parti, Sydney fit asseoir le journaliste et lui raconta toute la vérité au sujet du SD6, de la mort de Danny Hecht, de Michael et de son travail en tant qu'agent double.
Michael entra dans le parc et se dirigea directement vers le jardin japonais. Il ne fut pas surpris de voir Vic assise sur le sol du pavillon en bois, les jambes pendant au-dessus du petit plan d'eau. Elle l'entendit arriver et soupira :
- Merci.
- De rien.
Il s'assit à côté d'elle et demanda :
- Ca va ?
- Non. Il ne voudra plus jamais me revoir.
- Mais si. Je suis certain qu'il t'aime et qu'il te pardonnera.
- Et toi, tu vas me dire ce qui se passe ? Qu'est-ce que tu faisait avec l'agent Bristow ?
Michael lui expliqua ce qu'était réellement le SD6 et lui avoua qu'il faisait partie de la CIA.
- Alors, si je comprends bien, pendant toutes ces années, j'ai travaillé pour l'ennemi ?
- Oui.
- Et, tu le savais ?
- Depuis deux ans.
- Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Oh… je comprends… tu t'es servi de moi…
- Oui, je l'avoue.
- Et, qu'est-ce que je vais devenir à présent ?
- Tu as le choix. Soit tu intègres la CIA, soit tu changes d'identité et tu laisses tomber le métier. C'est à toi de voir…
- Si je laisse tout tomber, je pourrais quitter LA ?
- Bien sûr.
- Alors j'ai choisi. J'en ai marre de cette vie. Je veux avoir une vie normale.
- D'accord.
Ils se turent et profitèrent de la vue en silence.
Sydney entra dans la salle de réunion de la CIA et fut surprise d'y trouver son père et tous les agents qu'elle connaissait, plus quelques-uns uns qu'elle ne connaissait pas. En la voyant entrer, ils l'applaudirent. Elle rougit violemment et se tourna vers Michael.
- Que se passe t'il ?
Devlin prit la parole.
- Agent Bristow, grâce à votre père et vous, le SD6 et une partie de l'Alliance ont été mis hors d'état de nuire. Je vous félicite pour votre excellent travail.
- Je vous remercie, mais j'ai eu de la chance.
- Ne soyez pas modeste.
- Monsieur Devlin, j'ai une question à vous poser : que va t'il m'arriver, maintenant ?
- A vous de choisir.
- Je peux tout abandonner ? Avoir une vie normale ?
- Si vous le voulez. Mais sachez que nous vous regretterons.
La jeune femme se tourna vers son père.
- Et toi, que vas-tu faire ?
- Je continue avec la CIA. Je ne sais faire que ça et je n'ai pas envie de tout arrêter.
- Je comprends. J'aimerais avoir quelques temps pour réfléchir.
- Vous avez bien mérité des vacances. Et vous aussi, Vaughn. Je vous accorde deux semaines de congés.
- Merci, Monsieur.
Une fois la réunion terminée, Sydney et Michael quittèrent le bâtiment de la CIA ensemble.
- Tu as des nouvelles de Vic ?
- Oui. Elle a décidé de quitter LA et de commencer une nouvelle vie sous une nouvelle identité.
- Pourquoi veut-elle partir ?
- Elle pense que Will ne voudra plus jamais d'elle et elle ne veut pas risquer de le croiser par hasard.
- Elle se trompe. Il est fou d'elle et je suis sûre qu'il est prêt à lui pardonner.
- Alors, appelle-le. Vic prend l'avion pour Boston dans deux heures.
- Ok !
