Gloria
Episode XII : La Vérité est Ailleurs
Auteur : Lojie
Avertissement : Les personnages ne sont malheureusement pas de ma propriété, en effet je ne suis toujours pas actionnaire de la WB, de plus tous événements de cette fanfiction vous rappelant quelques films célèbres de science-fiction (dont " Starships Troopers " que je trouve brillant car c'est là que l'on voit que la bêtise contrairement à l'intelligence n'a pas de limite) ne seraient pas une coïncidence mais voulu par moi.
Note de l'Auteur : Après un long passage à vide, revoilà enfin les aventures de nos docs de l'espace ! J'ai décidé de m'y remettre sérieusement (enfin je sais pas si on peut parler de sérieux en ce qui concerne cette fic) et j'ai trouvé une fin ! Bref tout comme l'indique le titre, ce chapitre sera très branché X-Files avec parano générale, conspiration mondiale et domination extraterrestre. Qu'est-ce que j'ai pu rire en écrivant ce chapitre ! A me marrer toute seule devant mon ordi, ma mère a failli appeler l'asile !
Bonne lecture !
°]° °]° °]°
Précédemment dans Gloria : John et Susan sont surpris par Anna, Abby et une Fourmi (!) sur le vaisseau. Ils fuient avec eux et embarquent sur une navette dans l'espace. Avant de fuir pour de bon, le pilote de leur navette tire une secousse sur le vaisseau-mère. A ce même moment, Dave qui était devenu prisonnier après avoir voulu créer un scandale anti-Yijos, profite de la secousse pour s'enfuir et se réfugier dans les circuits d'aération. Quand à Jing-Mei, Peter et Doug, ils commencent à se rendre compte qu'ils sont utilisés par les Yijos et savent qu'ils doivent faire quelque chose.
°]°
" _On est en hyperespace, nous pouvons nous détacher, " ordonna Anna en se levant de son fauteuil.
Abby se détacha elle aussi, trépignante d'excitation d'avoir réussi à semer les navettes Yijos. John et Susan, l'estomac en compote après la poussée d'accélération, avaient un peu plus de mal à se réjouir et à se rendre compte de tout ce qui venait de se passer. La Fourmi restait silencieuse.
"_C'est génial ! Le plan fonctionne à merveille ! " S'extasiait Abby alors que John et Susan s'échangèrent un long regard, ignorant l'existence d'un quelconque plan. " J'espère que la secousse aura eu l'effet produit ! Le connaissant, il a réussit ! "
L'infirmière prit alors Anna dans ses bras et l'embrassa passionnément sans crier gare. Anna loin de paraître surprise, lui rendit avec une fougue identique son baiser. John eut l'impression que sa mâchoire allait tomber sur le sol alors que Susan restait pétrifiée. La Fourmi était toujours immobile. Les deux femmes cessèrent leur étreinte et s'échangèrent un sourire complice.
" _Bon, nous n'avons pas le temps de nous couvrir de lauriers, ce n'est que la première étape du plan après tout, " coupa Anna en reprenant son sérieux. " Il faut que nous les dépucelons avant la porte. " Dit-elle en indiquant les deux autres SD du regard.
" _Nous quoi ? " Répéta Susan tendue. Elle n'était pas sûre d'avoir bien entendu.
" _Vous dépuceler, " reprit Abby en allant chercher un drôle d'appareil. " Laissez-vous faire, ça ne vous fera pas de mal. "
John et Susan étaient une fois de plus, complètement à l'ouest. Les deux femmes s'approchèrent et passèrent simplement un drôle d'appareil devant leurs estomac. Puis elles vérifièrent avec une sorte de petit moniteur qu'elles ne détectaient aucun signal. Abby décida enfin de leur donner une explication alors qu'Anna faisait boire la Fourmi.
" _Tous les Humains ont une puce implantée dans leur estomac sans qu'ils ne le sachent. Cette puce permet de déclencher une douleur qui peut être mortelle quand vous passez les lignes rouges au sol, mais c'est aussi un émetteur pour vous suivre à la trace. Nous venons de désactiver vos puces car nous allons bientôt nous prendre une porte. "
" _Nous prendre une porte ? " Répéta le couple à l'unisson.
" _Vous verrez bien, " rétorqua la jeune infirmière avant de partir dans le cockpit.
Ils l'entendirent discuter avec le pilote, et ne purent que remarquer que cette voix leur semblait familière. A côté d'eux, Anna soignait la Fourmi qui avait souffert de torture. N'ayant rien à faire, ils décidèrent de l'aider.
°]°
Jing-Mei, Doug et Peter étaient toujours près de la baie vitrée alors que la navette de leurs amis, avait à présent disparu après avoir semer les Yijos. Le pilote de cette navette était vraiment un as et ils se demandaient bien qui cela pouvait être. Une seconde alarme retentit soudainement.
" _Mais qu'est-ce qui se passe encore ? " S'exclama Doug en haussant les épaules. " Y a tout qui part en sucette ! "
Une voix Yijosienne grésilla à travers les haut-parleurs disséminés un peu partout sur le vaisseau :
Un Humain répondant au nom de Dave Malucci s'est échappé du quartier des prisonniers. Priorité absolue à tous les officiers de le rattraper. Description peau mâte, yeux noirs, brun, 32 ans, taille…
Jing-Mei, Peter et Doug s'échangèrent des regards étonnés. Comment avait-il réussi à s'échapper ? En l'espace de deux heures, tant de choses s'étaient passées qu'ils avaient du mal à s'y retrouver. Peter eut tout d'un coup le regard happé par un mouvement sur sa droite. Il vit le visage de Dave à travers une grille d'aération au bas du mur. Par signes, celui-ci lui demanda d'approcher sans éveiller l'attention des caméras ou des micros.
Peter se mit à marcher en crabe vers le mur en essayant de paraître naturel. Mais il avait toujours été un très mauvais acteur et Jing-Mei et Doug l'observèrent avec surprise.
" _Peter, tu vas bien ? " Demanda Doug avec un sourire moqueur sur les lèvres.
" _Oui, oui, " répondit-il en continuant de s'approcher. " Oh ! Un lapin blanc ! " S'exclama-t-il en pointant du doigt quelque chose derrière eux.
Jing-Mei et Doug se retournèrent mais ne virent rien. Pendant ce temps, Dave glissa un petit papier à travers la grille d'aération et Peter le cacha sous son pied. Malucci disparut aussitôt.
" _Mais où t'as vu un lapin ? " S'exclama Jing-Mei complètement abasourdie.
" _J'ai dû rêver, " répliqua brusquement Peter en repartant vers les couloirs des dortoirs. Il marchait bizarrement, ne décollant jamais son pied droit du sol.
" _Peter, tu es sûr que tout va bien ? " Demanda Jing-Mei suspicieuse.
" _Bien sûr que oui ! Pourquoi cette question ? "
" _Seulement parce que tu vois des lapins blancs et que tu marches bizarrement ! " Rétorqua Doug mort de rire. " Dis-moi ce que t'as fumé parce que moi, je veux la même chose ! "
" _C'est pas drôle, " rétorqua Jing-Mei restant sérieuse. " Peter, tu es vraiment sûr que ça va ? "
" _Vous ne savez pas de quoi vous parlez, " répondit-il comprenant que son attitude pouvait paraître bizarre. " Suivez-moi et vous allez tout comprendre. "
°]°
" _Susan ! John ! Venez voir ! " Retentit la voix d'Abby en provenance du cockpit.
Les deux médecins laissèrent Anna et la Fourmi, puis passèrent pour la première fois la porte du poste de pilotage. Ils restèrent un instant bouche bée en voyant le général Yi Er Em aux commandes. Celui-ci restait concentré sur son pilotage sans se soucier de la présence des deux Humains.
" _Voici une porte, " leur expliqua Abby en montrant à travers les vitres des points de lumières disposées en cercle en plein milieu de l'espace. " Yi Er Em va envoyer une onde qui sert de mot de passe pour que la porte s'active. Puis nous passerons à l'intérieur et nous nous retrouverons à Gaya. Plusieurs portes sont ainsi disséminées dans l'espace pour que les Résistants puissent échapper aux Yijos. Regardez nos provisions de carburant, la navette sera bientôt à court à cause de notre saut dans l'hyperespace. Les navettes Yijos ne vont pas tarder à nous rejoindre, mais nous aurons déjà traversé la porte et eux sont incapables de le faire. Ils n'ont pas les ondes-codes. "
" _Gaya, la Résistance et les ondes-codes… C'est la première fois que j'entends parler de telles choses, " rétorqua John ne pouvant s'empêcher d'être légèrement suspicieux.
" _C'est normal, " parla pour la première fois Yi Er Em. " Mes collègues Yijos gardent le secret de l'existence de la Résistance. Ils veulent que les Humains continuent de croire qu'ils se battent avec les gentils Yijos contre les méchants Insectes. Mais la vérité est un peu plus complexe. "
" _Et c'est quoi la vérité ? " Demanda Susan agacée.
" _Si la Fourmi avait été en meilleur santé, nous lui aurions demandé de vous passer les images par télépathie. Mais elle est trop affaiblie, " répondit Abby inquiète.
" _La vérité c'est que ce sont les Yijos qui ont attaqué les Insectes en premier, " reprit Yi Er Em en approchant sa navette de la porte. " Au départ, nos deux races avions des pactes commerciaux mais le gouvernement Yijos a été renversé par l'armée. Depuis ce sont eux qui contrôlent notre empire. Ils ont attaqué des planètes Insectes pour voler leurs ressources naturelles mais ils ont oublié de prendre en compte le formidable instinct de survie de cette espèce. Ils se sont cassés les dents à plusieurs batailles car l'espèce Yijos n'est pas assez physique. L'armée a alors décidé de trouver une espèce voisine plus endurante. "
" _Les Humains, " coupa Susan comprenant soudainement beaucoup de choses.
" _Nous avions le choix entre plusieurs espèces, " continua Yi Er Em sans se soucier de l'interruption de la jeune femme. " Mais la vôtre était la moins avancée au niveau progrès technique et intellectuel, donc la plus crédule. L'armée vous a fait croire en vous offrant quelques babioles en cadeau qu'ils étaient vos amis. Puis ils sont peu à peu devenu les principaux actionnaires de toutes vos entreprises multinationales. Sur un simple claquement de doigts, les Yijos font la pluie ou le beau temps sur l'économie mondiale de la Terre. Ils peuvent mettre au chômage les trois-quarts de la planète s'ils en ont envie. Les Etats ont dû se soumettre à cause de leurs menaces, car un pays de chômeurs c'est un pays qui se révolte contre le gouvernement en place. A partir de là, les Yijos ont imposé un quota de soldats à fournir. "
" _Alors depuis le début nous sommes manipulés, " se rendit compte John ayant du mal à en croire ses oreilles.
" _Mais tous les Yijos ne sont pas comme ça, " rétorqua Yi Er Em sur la défensive. " Une Résistance s'est tout d'abord organisée contre l'armée qui a prit le pouvoir, puis elle s'est développée et s'est associée avec les Insectes. Enfin, des Humains moins aveugles que les autres se sont aperçus du double jeu et votre espèce pourrait être déterminante dans l'issue de cette guerre. "
" _Vous être un membre de la Résistance ? " Demanda Susan ce qui fit sourire Abby.
" _Oui, " répondit Yi Er Em avec patience. " Je suis infiltré dans l'armée depuis plusieurs années et je viens seulement de laisser tomber ma couverture. "
" _Et pourquoi ? " Demanda John.
" _Parce que c'est l'heure de la lutte finale, " rétorqua Abby.
" _J'envoie l'onde, " indiqua Yi Er Em en pianotant sur quelques boutons du tableau de bord.
La seconde suivante, un vortex se créa au milieu du cercle des lumières. Susan et John retirent leur souffle au moment où la navette y pénétra.
°]°
Peter s'assit sur sa banquette, le pied droit toujours collé au sol. Curieux, Jing-Mei et Doug s'étaient mis à côté de lui impatient de savoir ce qui se passe. Benton demanda à Ross de lui apporter le vieux journal intime de John qui traînait encore là. Celui-ci obéit aussitôt. Peter déchira une page et retira la couche carbone, puis il commença à écrire en se protégeant des caméras.
Jing-Mei et Doug se penchèrent pour lire :
Dave était dans le circuit de ventilation. Je ne voulais pas attirer l'attention des caméras en m'approchant. C'est pour ça que je vous ai fait vous retourner en disant qu'il y avait un lapin blanc. Ainsi vous ne l'avez pas vu car sinon vous auriez peut-être accouru vers la bouche d'aération ce qui aurait aussitôt alerté les caméras. Il m'a glissé un papier que j'ai sous le pied.
Sitôt qu'ils eurent fini de lire, Peter chiffonna le papier et l'avala. Il souleva alors son pied et prit avec discrétion le papier en faisant semblant de se gratter la cheville. Puis ils se penchèrent tous dessus :
J'ai en ma possession un dépuceleur, c'est un appareil que j'ai volé à mes gardes, je me suis fait arrêté express pour l'avoir. J'avoue t'avoir menti Jing-Mei, j'en sais bien plus que ça sur les Insectes et je n'ai pas rencontré qu'une seule Fourmi. Grâce à la secousse provoquée par la navette d'Anna et Abby, j'ai pu m'enfuir avec le dépuceleur. Le coup était prémédité, ce n'est pas pour rien que la navette a tiré pile sur le quartier des prisonniers. Je ne vais pas pouvoir rester indéfiniment dans les circuits de ventilation. Mon rôle est terminé et c'est à vous de reprendre le flambeau. Cette nuit à minuit pile dans le couloir trois de l'étage quarante-six, sur la droite retirez la dix-septième grille d'aération et vous trouverez le dépuceleur plus de nouvelles instructions. Ne vous préoccupez pas des caméras ou des gardes, je me charge de distraire tout ce beau monde. Bon courage !
Après avoir bien retenu toutes les instructions, Peter avala aussi ce bout de papier. Il avait l'impression de ne faire que ça ces derniers temps.
°]° °]° °]°
Le Petit Mot de la Fin : Et vi je suis sadique de m'arrêter là ! Mais ma réputation n'est plus à faire depuis le temps ! Comme dans tous les livres de SF, le terme de Gaya est récurrent, je n'allais pas omettre de le mettre ici bien sûr :o) En ce qui concerne le passage sur la domination du monde économique de la Terre par les Yijos, j'avoue m'être inspirée de la réalité, c'est-à-dire de l'attitude de certaines multinationales et des pays du G-7 envers des pays du tiers-monde. Et oui, inspiré de faits réels ! Ca fait peur non ?
Episode XII : La Vérité est Ailleurs
Auteur : Lojie
Avertissement : Les personnages ne sont malheureusement pas de ma propriété, en effet je ne suis toujours pas actionnaire de la WB, de plus tous événements de cette fanfiction vous rappelant quelques films célèbres de science-fiction (dont " Starships Troopers " que je trouve brillant car c'est là que l'on voit que la bêtise contrairement à l'intelligence n'a pas de limite) ne seraient pas une coïncidence mais voulu par moi.
Note de l'Auteur : Après un long passage à vide, revoilà enfin les aventures de nos docs de l'espace ! J'ai décidé de m'y remettre sérieusement (enfin je sais pas si on peut parler de sérieux en ce qui concerne cette fic) et j'ai trouvé une fin ! Bref tout comme l'indique le titre, ce chapitre sera très branché X-Files avec parano générale, conspiration mondiale et domination extraterrestre. Qu'est-ce que j'ai pu rire en écrivant ce chapitre ! A me marrer toute seule devant mon ordi, ma mère a failli appeler l'asile !
Bonne lecture !
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Précédemment dans Gloria : John et Susan sont surpris par Anna, Abby et une Fourmi (!) sur le vaisseau. Ils fuient avec eux et embarquent sur une navette dans l'espace. Avant de fuir pour de bon, le pilote de leur navette tire une secousse sur le vaisseau-mère. A ce même moment, Dave qui était devenu prisonnier après avoir voulu créer un scandale anti-Yijos, profite de la secousse pour s'enfuir et se réfugier dans les circuits d'aération. Quand à Jing-Mei, Peter et Doug, ils commencent à se rendre compte qu'ils sont utilisés par les Yijos et savent qu'ils doivent faire quelque chose.
°]°
" _On est en hyperespace, nous pouvons nous détacher, " ordonna Anna en se levant de son fauteuil.
Abby se détacha elle aussi, trépignante d'excitation d'avoir réussi à semer les navettes Yijos. John et Susan, l'estomac en compote après la poussée d'accélération, avaient un peu plus de mal à se réjouir et à se rendre compte de tout ce qui venait de se passer. La Fourmi restait silencieuse.
"_C'est génial ! Le plan fonctionne à merveille ! " S'extasiait Abby alors que John et Susan s'échangèrent un long regard, ignorant l'existence d'un quelconque plan. " J'espère que la secousse aura eu l'effet produit ! Le connaissant, il a réussit ! "
L'infirmière prit alors Anna dans ses bras et l'embrassa passionnément sans crier gare. Anna loin de paraître surprise, lui rendit avec une fougue identique son baiser. John eut l'impression que sa mâchoire allait tomber sur le sol alors que Susan restait pétrifiée. La Fourmi était toujours immobile. Les deux femmes cessèrent leur étreinte et s'échangèrent un sourire complice.
" _Bon, nous n'avons pas le temps de nous couvrir de lauriers, ce n'est que la première étape du plan après tout, " coupa Anna en reprenant son sérieux. " Il faut que nous les dépucelons avant la porte. " Dit-elle en indiquant les deux autres SD du regard.
" _Nous quoi ? " Répéta Susan tendue. Elle n'était pas sûre d'avoir bien entendu.
" _Vous dépuceler, " reprit Abby en allant chercher un drôle d'appareil. " Laissez-vous faire, ça ne vous fera pas de mal. "
John et Susan étaient une fois de plus, complètement à l'ouest. Les deux femmes s'approchèrent et passèrent simplement un drôle d'appareil devant leurs estomac. Puis elles vérifièrent avec une sorte de petit moniteur qu'elles ne détectaient aucun signal. Abby décida enfin de leur donner une explication alors qu'Anna faisait boire la Fourmi.
" _Tous les Humains ont une puce implantée dans leur estomac sans qu'ils ne le sachent. Cette puce permet de déclencher une douleur qui peut être mortelle quand vous passez les lignes rouges au sol, mais c'est aussi un émetteur pour vous suivre à la trace. Nous venons de désactiver vos puces car nous allons bientôt nous prendre une porte. "
" _Nous prendre une porte ? " Répéta le couple à l'unisson.
" _Vous verrez bien, " rétorqua la jeune infirmière avant de partir dans le cockpit.
Ils l'entendirent discuter avec le pilote, et ne purent que remarquer que cette voix leur semblait familière. A côté d'eux, Anna soignait la Fourmi qui avait souffert de torture. N'ayant rien à faire, ils décidèrent de l'aider.
°]°
Jing-Mei, Doug et Peter étaient toujours près de la baie vitrée alors que la navette de leurs amis, avait à présent disparu après avoir semer les Yijos. Le pilote de cette navette était vraiment un as et ils se demandaient bien qui cela pouvait être. Une seconde alarme retentit soudainement.
" _Mais qu'est-ce qui se passe encore ? " S'exclama Doug en haussant les épaules. " Y a tout qui part en sucette ! "
Une voix Yijosienne grésilla à travers les haut-parleurs disséminés un peu partout sur le vaisseau :
Un Humain répondant au nom de Dave Malucci s'est échappé du quartier des prisonniers. Priorité absolue à tous les officiers de le rattraper. Description peau mâte, yeux noirs, brun, 32 ans, taille…
Jing-Mei, Peter et Doug s'échangèrent des regards étonnés. Comment avait-il réussi à s'échapper ? En l'espace de deux heures, tant de choses s'étaient passées qu'ils avaient du mal à s'y retrouver. Peter eut tout d'un coup le regard happé par un mouvement sur sa droite. Il vit le visage de Dave à travers une grille d'aération au bas du mur. Par signes, celui-ci lui demanda d'approcher sans éveiller l'attention des caméras ou des micros.
Peter se mit à marcher en crabe vers le mur en essayant de paraître naturel. Mais il avait toujours été un très mauvais acteur et Jing-Mei et Doug l'observèrent avec surprise.
" _Peter, tu vas bien ? " Demanda Doug avec un sourire moqueur sur les lèvres.
" _Oui, oui, " répondit-il en continuant de s'approcher. " Oh ! Un lapin blanc ! " S'exclama-t-il en pointant du doigt quelque chose derrière eux.
Jing-Mei et Doug se retournèrent mais ne virent rien. Pendant ce temps, Dave glissa un petit papier à travers la grille d'aération et Peter le cacha sous son pied. Malucci disparut aussitôt.
" _Mais où t'as vu un lapin ? " S'exclama Jing-Mei complètement abasourdie.
" _J'ai dû rêver, " répliqua brusquement Peter en repartant vers les couloirs des dortoirs. Il marchait bizarrement, ne décollant jamais son pied droit du sol.
" _Peter, tu es sûr que tout va bien ? " Demanda Jing-Mei suspicieuse.
" _Bien sûr que oui ! Pourquoi cette question ? "
" _Seulement parce que tu vois des lapins blancs et que tu marches bizarrement ! " Rétorqua Doug mort de rire. " Dis-moi ce que t'as fumé parce que moi, je veux la même chose ! "
" _C'est pas drôle, " rétorqua Jing-Mei restant sérieuse. " Peter, tu es vraiment sûr que ça va ? "
" _Vous ne savez pas de quoi vous parlez, " répondit-il comprenant que son attitude pouvait paraître bizarre. " Suivez-moi et vous allez tout comprendre. "
°]°
" _Susan ! John ! Venez voir ! " Retentit la voix d'Abby en provenance du cockpit.
Les deux médecins laissèrent Anna et la Fourmi, puis passèrent pour la première fois la porte du poste de pilotage. Ils restèrent un instant bouche bée en voyant le général Yi Er Em aux commandes. Celui-ci restait concentré sur son pilotage sans se soucier de la présence des deux Humains.
" _Voici une porte, " leur expliqua Abby en montrant à travers les vitres des points de lumières disposées en cercle en plein milieu de l'espace. " Yi Er Em va envoyer une onde qui sert de mot de passe pour que la porte s'active. Puis nous passerons à l'intérieur et nous nous retrouverons à Gaya. Plusieurs portes sont ainsi disséminées dans l'espace pour que les Résistants puissent échapper aux Yijos. Regardez nos provisions de carburant, la navette sera bientôt à court à cause de notre saut dans l'hyperespace. Les navettes Yijos ne vont pas tarder à nous rejoindre, mais nous aurons déjà traversé la porte et eux sont incapables de le faire. Ils n'ont pas les ondes-codes. "
" _Gaya, la Résistance et les ondes-codes… C'est la première fois que j'entends parler de telles choses, " rétorqua John ne pouvant s'empêcher d'être légèrement suspicieux.
" _C'est normal, " parla pour la première fois Yi Er Em. " Mes collègues Yijos gardent le secret de l'existence de la Résistance. Ils veulent que les Humains continuent de croire qu'ils se battent avec les gentils Yijos contre les méchants Insectes. Mais la vérité est un peu plus complexe. "
" _Et c'est quoi la vérité ? " Demanda Susan agacée.
" _Si la Fourmi avait été en meilleur santé, nous lui aurions demandé de vous passer les images par télépathie. Mais elle est trop affaiblie, " répondit Abby inquiète.
" _La vérité c'est que ce sont les Yijos qui ont attaqué les Insectes en premier, " reprit Yi Er Em en approchant sa navette de la porte. " Au départ, nos deux races avions des pactes commerciaux mais le gouvernement Yijos a été renversé par l'armée. Depuis ce sont eux qui contrôlent notre empire. Ils ont attaqué des planètes Insectes pour voler leurs ressources naturelles mais ils ont oublié de prendre en compte le formidable instinct de survie de cette espèce. Ils se sont cassés les dents à plusieurs batailles car l'espèce Yijos n'est pas assez physique. L'armée a alors décidé de trouver une espèce voisine plus endurante. "
" _Les Humains, " coupa Susan comprenant soudainement beaucoup de choses.
" _Nous avions le choix entre plusieurs espèces, " continua Yi Er Em sans se soucier de l'interruption de la jeune femme. " Mais la vôtre était la moins avancée au niveau progrès technique et intellectuel, donc la plus crédule. L'armée vous a fait croire en vous offrant quelques babioles en cadeau qu'ils étaient vos amis. Puis ils sont peu à peu devenu les principaux actionnaires de toutes vos entreprises multinationales. Sur un simple claquement de doigts, les Yijos font la pluie ou le beau temps sur l'économie mondiale de la Terre. Ils peuvent mettre au chômage les trois-quarts de la planète s'ils en ont envie. Les Etats ont dû se soumettre à cause de leurs menaces, car un pays de chômeurs c'est un pays qui se révolte contre le gouvernement en place. A partir de là, les Yijos ont imposé un quota de soldats à fournir. "
" _Alors depuis le début nous sommes manipulés, " se rendit compte John ayant du mal à en croire ses oreilles.
" _Mais tous les Yijos ne sont pas comme ça, " rétorqua Yi Er Em sur la défensive. " Une Résistance s'est tout d'abord organisée contre l'armée qui a prit le pouvoir, puis elle s'est développée et s'est associée avec les Insectes. Enfin, des Humains moins aveugles que les autres se sont aperçus du double jeu et votre espèce pourrait être déterminante dans l'issue de cette guerre. "
" _Vous être un membre de la Résistance ? " Demanda Susan ce qui fit sourire Abby.
" _Oui, " répondit Yi Er Em avec patience. " Je suis infiltré dans l'armée depuis plusieurs années et je viens seulement de laisser tomber ma couverture. "
" _Et pourquoi ? " Demanda John.
" _Parce que c'est l'heure de la lutte finale, " rétorqua Abby.
" _J'envoie l'onde, " indiqua Yi Er Em en pianotant sur quelques boutons du tableau de bord.
La seconde suivante, un vortex se créa au milieu du cercle des lumières. Susan et John retirent leur souffle au moment où la navette y pénétra.
°]°
Peter s'assit sur sa banquette, le pied droit toujours collé au sol. Curieux, Jing-Mei et Doug s'étaient mis à côté de lui impatient de savoir ce qui se passe. Benton demanda à Ross de lui apporter le vieux journal intime de John qui traînait encore là. Celui-ci obéit aussitôt. Peter déchira une page et retira la couche carbone, puis il commença à écrire en se protégeant des caméras.
Jing-Mei et Doug se penchèrent pour lire :
Dave était dans le circuit de ventilation. Je ne voulais pas attirer l'attention des caméras en m'approchant. C'est pour ça que je vous ai fait vous retourner en disant qu'il y avait un lapin blanc. Ainsi vous ne l'avez pas vu car sinon vous auriez peut-être accouru vers la bouche d'aération ce qui aurait aussitôt alerté les caméras. Il m'a glissé un papier que j'ai sous le pied.
Sitôt qu'ils eurent fini de lire, Peter chiffonna le papier et l'avala. Il souleva alors son pied et prit avec discrétion le papier en faisant semblant de se gratter la cheville. Puis ils se penchèrent tous dessus :
J'ai en ma possession un dépuceleur, c'est un appareil que j'ai volé à mes gardes, je me suis fait arrêté express pour l'avoir. J'avoue t'avoir menti Jing-Mei, j'en sais bien plus que ça sur les Insectes et je n'ai pas rencontré qu'une seule Fourmi. Grâce à la secousse provoquée par la navette d'Anna et Abby, j'ai pu m'enfuir avec le dépuceleur. Le coup était prémédité, ce n'est pas pour rien que la navette a tiré pile sur le quartier des prisonniers. Je ne vais pas pouvoir rester indéfiniment dans les circuits de ventilation. Mon rôle est terminé et c'est à vous de reprendre le flambeau. Cette nuit à minuit pile dans le couloir trois de l'étage quarante-six, sur la droite retirez la dix-septième grille d'aération et vous trouverez le dépuceleur plus de nouvelles instructions. Ne vous préoccupez pas des caméras ou des gardes, je me charge de distraire tout ce beau monde. Bon courage !
Après avoir bien retenu toutes les instructions, Peter avala aussi ce bout de papier. Il avait l'impression de ne faire que ça ces derniers temps.
°]° °]° °]°
Le Petit Mot de la Fin : Et vi je suis sadique de m'arrêter là ! Mais ma réputation n'est plus à faire depuis le temps ! Comme dans tous les livres de SF, le terme de Gaya est récurrent, je n'allais pas omettre de le mettre ici bien sûr :o) En ce qui concerne le passage sur la domination du monde économique de la Terre par les Yijos, j'avoue m'être inspirée de la réalité, c'est-à-dire de l'attitude de certaines multinationales et des pays du G-7 envers des pays du tiers-monde. Et oui, inspiré de faits réels ! Ca fait peur non ?
