Ni Toi, Ni Moi
Chapitre II : L'impossible
Auteur : Lojie
Avertissement : C'est Noël, tout m'appartient ;oP
Note de l'Auteur : C'est en écoutant Travis que j'ai écris cette fic, ça vous donne un peu le ton général ;oP Comme je l'avais prévu, je n'ai reçu aucun écho à propos de cette histoire mdr ! Le couple Kim/Carlos attire plus les foudres que les rivious ! M'en fiche, cette fic-là, je l'écris avec tant de plaisir que pour une fois, je me sens égoïste et les revendications de fans passent au second plan.
²²² ²²² ²²²
Kim avait toujours les yeux clos. Elle savait que le jour venait de se lever. Elle sentait la chaleur d'un blanc rayon de soleil qui passait entre les stores de sa fenêtre. Sur sa peau, elle savourait le contact avec les draps blancs changés il y a peu. Et elle sentait aussi une autre chaleur sous elle, quelque chose qui s'abaissait et se relevait doucement au rythme d'une respiration.
Et l'odeur... une odeur masculine, un mélange de parfum et du produit stérilisant avec lequel les instruments sont nettoyés. Kim ouvrit les yeux. Elle se redressa doucement et s'aperçut qu'elle était à l'instant même en train de dormir sur... Carlos... Son cœur s'arrêta un instant de battre avec effroi.
Kim fit un bond hors du lit ce qui réveilla Carlos. Elle s'aperçut qu'elle était nue et tira aussitôt le drap vers elle pour se cacher. L'ambulancier ouvrit les yeux avec difficulté. Sa première réaction fut de prendre son crâne entre ses mains en poussant un grognement. L'alcool ingurgité de la veille se rappelait à lui. Ce n'est ensuite qu'il aperçut Kim, prostrée debout près du lit cachée derrière un bout de drap.
Le choc lui ôta les mots de la bouche et Carlos resta un instant muet. Puis il remarqua qu'il était aussi nu qu'elle et il prit l'autre extrémité du drap pour se cacher. Aucun d'eux n'osait parler, ne s'étant jamais trouvé dans une telle situation auparavant. Puis, la mine horrifiée de Kim fondit soudainement en un rire nerveux.
" _Je crois qu'on a un peu trop bu hier soir, " s'exclama-t-elle visiblement tendue.
" _Je crois aussi, " renchérit Carlos toujours crispé.
" _Est-ce que tu pourrais fermer les yeux ou détourner le regard s'il-te-plaît ? " Lui demanda Kim. " J'aimerais pouvoir me rhabiller. "
Carlos obtempéra. Elle lâcha son bout de drap et se dépêcha d'attraper un pantalon et t-shirt qu'elle enfila en quatrième vitesse. Kim se sentait déjà un peu plus à l'aise alors que quelques souvenirs de la veille lui revenaient en mémoire. Elle se rappelait clairement avoir invité Carlos à monter, quand ils étaient assis sur le marchepied de l'ambulance, et leur intervention du matin.
" _C'est bon, " dit-elle. " Tu peux te retourner. "
" _J'aimerais aussi pouvoir me rhabiller, " glissa Carlos avec gêne.
Kim acquiesça et sortit de la chambre. Etait-ce de la confusion qu'elle avait lu sur son visage ? Sûrement... Et elle devait avoir ce même air. Elle venait de coucher avec Carlos. Rien que cette pensée la faisait tressaillir.
Bien sûr, il n'était pas le petit jeune né de la dernière pluie. Même à son arrivé dans l'équipe, Carlos n'avait pas été considéré comme un nouveau normal. Il était celui des services sociaux, celui qui ne pensait qu'à lui et ses études, celui qui se fichait bien des sentiments des autres, collègues comme patients. Il avait toujours eu une place à part au sein du cinquante-cinquième, celle de celui qui dérangeait, de celui qui n'était pas comme tout le monde.
Or hier venait de démontrer qu'il n'était pas dépourvu de sentiments, et pire encore, qu'il savait aussi très bien s'y prendre avec les femmes. Machinalement, Kim prépara du café tout en réfléchissant à tout ce qui venait de se passer. Elle n'entendit pas Carlos la rejoindre dans la cuisine. Quand il frappa à la porte pour savoir s'il pouvait entrer, elle sursauta.
" _Tu m'as fait peur ! " S'exclama-t-elle, une main posée sur sa poitrine. " Café ? "
" _Je voudrais pas...enfin... " Carlos se mit à bégayer, incapable de faire une phrase à partir de ses pensées qui devaient être aussi confuses que les siennes.
" _Assois-toi, " lui dit-elle. " Il faut que l'on parle je crois. Alors autant le faire tout de suite. "
Il acquiesça et s'assit sans dire un mot. Kim lui servit une tasse de café bien noir et il la remercia d'un hochement de tête. Carlos l'observait à la dérobée en train de se servir elle-même du café. Il n'arrivait toujours pas à y croire. Il venait de coucher avec Kim Zambrano, la fille intouchable, l'ambulancière sur laquelle tous les hommes du cinquante-cinquième avaient fantasmé au moins une fois. Mais il n'avait de quoi être fier des circonstances dans lesquelles il avait atterri dans son lit : saoul et dépressif...
" _Ecoute, " reprit Kim en s'asseyant face à lui. " Ce qui s'est passé hier, c'était... imprévu... Ca ne serait jamais arrivé en temps normal et je crois que nous avons tous deux des circonstances atténuantes, non ? "
" _Je le crois aussi, " approuva-t-il peu bavard.
" _Aussi j'aimerais que cela reste entre nous. Tu crois que tu seras capable de ne rien dire à personne ? " Lui demanda-t-elle sans cacher son inquiétude.
" _De toute façon, " rétorqua-t-il. " Même si je le disais, ce dont je n'ai pas l'intention, personne ne me croirait et je passerai pour un imbécile. Carlos Nieto et Kim Zambrano, ça ne peut pas exister, c'est impossible. "
" _Oui, c'est impossible ", approuva Kim tout en ayant noter une légère pointe d'amertume derrière les mots de l'ambulancier. " Tu te souviens de beaucoup de choses d'hier ? "
" _Non, hormis qu'on a beaucoup bu, " mentit-il. Il y a des expériences que l'on ne peut tout simplement pas oublier.
" _Moi aussi je ne me rappelle de rien d'autres, " mentit à son tour Kim, peu sûre d'elle. Rien que cette simple phrase faisait surgir en elle d'autres souvenirs. Plus elle se battait pour oublier, plus elle se rappelait. " _Bon, je crois que je vais y aller, " dit finalement Carlos après un long silence. " Il faut que je passe chez moi et je ne veux pas être en retard au boulot. "
Kim acquiesça simplement. Carlos se leva et sortit de la cuisine. Quelques secondes plus tard, elle entendit la porte d'entrée se refermer. L'ambulancière passa une main nerveuse dans ses mèches blondes. Quelle histoire de fous… Puis elle se leva elle aussi à regret et partit prendre une douche pour effacer l'odeur de Carlos de sa peau.
²²²
Carlos entra chez lui et trouva Ty devant les infos. Les yeux ensommeillés et le geste lent, il était avachi sur le canapé face la télé. Il ne prêta même pas attention à l'ambulancier. Tous deux découchaient régulièrement et ils ne se souciaient plus de savoir à quelle heure rentrait l'autre.
" _Hé mec ! " S'exclama soudainement Ty. " C'est l'intervention de Faith et Bosco d'hier matin qui passe à la télé ! "
Carlos hésita un instant. Un flash le frappa aussitôt. Il avait été sur les lieux, il se rappelait encore l'odeur du sang séché qui flottait dans l'air vicié chargé de rouille et de pourriture. Les rats avaient même commencé à grignoter ses globes oculaires. Il chassa rapidement cette vision d'horreur de son esprit.
" _Qu'est-ce qu'ils disent au journal ? " Demanda-t-il en s'asseyant à côté de Ty.
" _Le reportage est déjà fini. Ils ont dit qu'ils ont chopé ceux qui ont fait ça, " répondit le jeune homme. " C'était deux collégiens de quinze ans. "
" _Des collégiens ? " Répéta Carlos effaré.
" _Bah oui... " Rétorqua Ty blasé. " T'as été sur les lieux ou c'était Doc et Alex ? "
" _J'étais sur les lieux, j'ai même vomi à la vue du cadavre, " admit-il. Rien que d'y repenser lui donnait des haut-le-cœur.
" _C'était si dégueu que ça ? " S'esclaffa Ty hilare.
" _Arrêtes de rire ! Tu réagirais pas comme ça si t'avais été sur les lieux ! " Rétorqua Carlos vexé.
" _Je te charriais ! " Répondit Ty en levant les yeux au ciel. " Qu'est-ce que tu peux être susceptible ! Au fait pour changer de sujet, elle s'appelle comment ? "
" _Qui ça ? " Demanda innocemment Carlos en se relevant.
" _Tu sens le parfum pour femme, je le connais d'ailleurs mais je n'arrive plus à me rappeler le nom. Allez ! Dis-moi ! Je la connais ? " Insista Ty lourdement.
" _Nan ! " s'écria-t-il en partant se doucher.
" _Je suis sûr que je la connais, " chantonna le policier avant d'entendre la porte de la salle de bain claquer.
²²²
" _Tu es bien silencieux Joey, " remarqua Kim. Elle venait juste de passer prendre son fils chez sa mère et l'amenait à l'école. Ils marchaient en silence sur le trottoir. " Quelque chose te tracasse ? "
L'enfant releva la tête vers sa mère. Il lui adressa un sourire un peu gêné, elle connaissait cet air là, le même que son père. Il haussait légèrement les sourcils, des fossettes se creusaient et son regard pétillait de curiosité : il n'osait pas demander quelque chose.
" _Tu peux me le dire, " renchérit Kim à la fois amusée et inquiète d'entrevoir Jimmy à travers son fils.
" _Papa il a souvent des copines, " dit Joey un peu timidement. " Mais toi t'as pas souvent des copains, pourquoi ? "
Cette question là, elle ne s'y attendait pas. Kim resta un instant muette. Que devait-elle répondre à cela ? C'était vrai que Jimmy changeait de filles comme de chemises et de surcroît, avec une rapidité déconcertante... Même s'il évitait d'exhiber ses conquêtes devant son fils, Joey n'était pas aveugle.
" _Et bien premièrement parce que je sors moins que ton père, " expliqua-t-elle calmement. " Et deuxièmement parce que je suis beaucoup plus discrète que lui aussi. "
La réponse sembla satisfaire partiellement le jeune garçon. Il affichait une expression mitigée, celle d'un enfant qui aurait bien aimé en savoir plus. Ils arrivèrent en face du perron de l'école. Kim l'embrassa sur la joue après avoir machinalement remonté le col de son manteau. Elle lui donna son cartable.
" _Et en ce moment t'as un copain ? " Renchérit-il avec curiosité.
" _Mais qu'est-ce que c'est que cet interrogatoire ? " S'exclama Kim. " Pourquoi t'intéresses-tu si soudainement à ma vie sentimentale ? Allez ! File en cours ! "
Il s'exécuta et gravit rapidement les marches du perron. Joey se retourna une dernière fois vers sa mère en souriant, lui adressa un signe de la main, puis disparut derrière la lourde porte de l'entrée de l'école privée. Kim resta un instant pensive devant. Puis elle se reprit et décida qu'il était temps qu'elle aille travailler... et par la même occasion, revoir Carlos.
²²²
" _Salut, " s'exclama Kim l'air de rien en arrivant dans la caserne du cinquante-cinquième.
A table étaient assis Alex, Doc, Jimmy et bien sûr Carlos. Les trois premières répondirent, le dernier hocha légèrement la tête.
" _J'ai lu le journal ce matin, " annonça Kim en montrant l'édition du New York Times régional dans sa main. " Plutôt horrible votre intervention d'hier ! Ils ont enfin attrapé ceux qui ont fait ça. "
" _Des collégiens de quinze ans, " marmonna Carlos l'air absent.
Kim l'observa avec de grand yeux ronds. Des gamins de quinze ans ? Un flash lui revint en mémoire, celui d'un dos décharné par les coups, des striures béantes débordant de pue. Le cadavre n'avait que quelques jours mais la décomposition avait été accélérée par l'humidité du taudis dans lequel Bosco et Faith l'avaient trouvé. Des voisins avaient appelé les flics à cause d'une drôle d'odeur.
" _Comment est-ce que des gosses peuvent torturer un clochard à mort ? " S'exclama Doc en levant les mains en signe d'impuissance. " Ce monde tourne vraiment mal les enfants ! " Conclut-il en soupirant.
" _Le point positif, c'est que ça fait un clochard de moins dans les rues, " rétorqua Carlos bougon.
" _Celle-là t'aurait pu l'éviter ! " Le coupa Alex indignée par son cynisme.
" _Tu ne pensais pas ça hier, " rétorqua à son tour Kim. " Pourquoi faut-il toujours que tu caches ce que tu penses vraiment ? Est-ce si dur d'avouer que quelque chose peut t'émouvoir ? "
Alex et Doc s'échangèrent un regard surpris, sa réaction était pour le moins inattendue. D'habitude, elle ne prêtait guère attention aux remarques de son collègue. Carlos se leva subitement de sa chaise et pointa Kim d'un doigt agressif :
" _Parce que tu penses pouvoir donner des leçons aux autres ? ! ? " S'exclama-t-il visiblement vexé. " Et après tout, comment pouvais-tu savoir ce que je pensais hier ? Dans ton état ! T'étais tellement saoul que t'aurais pas fait la différence entre un nain de jardin et ton ex-mari ! "
" _Va te faire foutre Carlos Nieto ! " Cracha Kim blessée. " Tu n'étais pas dans un meilleur état ! "
" _Oh ! Oh ! " Interrompit Doc en se levant à son tour. " Faut vous calmer ! Faut pas vous mettre dans des états pareils à cause d'une ancienne intervention ! C'est fini maintenant, d'accord ? "
" _Ca n'a même jamais commencé, " rétorqua sèchement Carlos avant de quitter la pièce.
Kim se retira aussi mais dans la direction opposée. Doc et Alex s'échangèrent un nouveau regard surpris. Ils avaient conscience de ne pas avoir tous les éléments en main.
²²²
Sept interventions… Sept interventions en une matinée et Kim et Carlos ne s'étaient échangés que le strict minimum de paroles, style passe moi de l'O neg ou encore j'ai besoin de compresses. L'ambulance roulait tranquillement en direction de la caserne. Carlos conduisait, Kim avait le crâne appuyé contre la vitre de l'ambulance. Ils revenaient d'un léger accrochage aux limites du district. Il n'y avait même pas eu besoin d'amener quelqu'un à l'hôpital.
Sans prévenir, Carlos accéléra et tourna à droite à un croisement. Kim se redressa et lui lança un regard surpris : ils prenaient la direction inverse de la caserne.
" _Où on va ? " Demanda-t-elle un peu inquiète.
Il ne lui répondit pas. Cinq minutes plus tard, il arrêta l'ambulance dans un terrain d'herbes folles, sous le pont qui reliait Manhattan au reste de New-York, juste au bord de l'eau. Il n'y avait pas un chat en vue. Carlos coupa le contact et éteignit leur radio. Puis il posa ses mains sur le volant et évita soigneusement le regard hébété de Kim.
" _Je me souviens de tout, " confessa-t-il. " Du moindre détail et ça m'obsède, je n'arrive pas à oublier, à me sortir tout ça de la tête ! "
Kim resta un instant muette. Carlos osa enfin croisa son regard, elle remarqua que ses yeux étaient sombres, tristes et ternes. Ce n'était pas un regard qu'elle avait l'habitude de croiser, surtout chez Carlos.
" _Moi aussi je me souviens de tout, " avoua-t-elle à son tour. " Comment oublier ça de toute façon ! " S'exclama-t-elle dans un petit rire nerveux.
Les lèvres de Carlos craquèrent elles aussi en un large sourire. Le rire de Kim, aussi nerveux soit-il, était si communicatif. Ils se mirent à rire encore et encore, des larmes coulant le long de leurs joues. Ca leur faisait tellement de bien, toute cette tension qui s'évaporait, qui se lâchait et qui les libérait.
Kim s'arrêta soudainement en sentant les lèvres de Carlos venir happer les siennes. Comme si elle avait attendu cet instant précis, toute sa fièvre de la veille revint aussitôt. Les mains de Carlos massaient déjà un peu nerveusement les seins de Kim à travers le tissu de son uniforme. Celles de Kim s'étaient déjà immiscées sous le haut de Carlos et commençaient à descendre vers ses fesses :
" _A l'arrière, " murmura Carlos.
Ils sortirent de l'ambulance pour pouvoir entrer à l'arrière. Il n'y avait toujours personne en vue aux alentours du terrain. Ils s'installèrent sur le très inconfortable brancard et ils eurent tôt fait de se débarrasser de leurs vêtements, redécouvrant avec plaisir les contours de l'autre.
Les mains et les lèvres d'un homme n'avaient jamais eu autant d'effets sur Kim, même les toutes premières fois avec Jimmy ne lui avaient pas procuré autant de plaisir. Encouragé par ses gémissements et ses soupirs, Carlos s'enhardissait en allant titiller les parties les plus intimes de Kim. Quelques instants plus tard, le corps de Kim retomba brûlant et trempé sur le brancard, terrassé par l'orgasme.
Excité, Carlos ramena le bassin de Kim vers lui en la tirant par les cuisses. Il entra en elle presque violemment, aveuglé par sa passion. Kim s'arqua pour qu'il vienne encore plus profondément au plus profond d'elle. Son va-et-vient s'accéléra brusquement au fur et à mesure que son souffle se raccourcissait. Carlos poussa en elle une dernière fois avant que les deux amants ne furent de nouveau happés par une vague de plaisir.
Il retomba sur elle, épuisé mais heureux. Kim passa une main distraite sur son cuir chevelu.
²²² ²²² ²²²
Le Petit Mot de la Fin : Zut… Je n'ai aucun scénario pour cette fic… Je ne sais strictement pas ce qu'il va se passer la prochaine fois…
Chapitre II : L'impossible
Auteur : Lojie
Avertissement : C'est Noël, tout m'appartient ;oP
Note de l'Auteur : C'est en écoutant Travis que j'ai écris cette fic, ça vous donne un peu le ton général ;oP Comme je l'avais prévu, je n'ai reçu aucun écho à propos de cette histoire mdr ! Le couple Kim/Carlos attire plus les foudres que les rivious ! M'en fiche, cette fic-là, je l'écris avec tant de plaisir que pour une fois, je me sens égoïste et les revendications de fans passent au second plan.
²²² ²²² ²²²
Kim avait toujours les yeux clos. Elle savait que le jour venait de se lever. Elle sentait la chaleur d'un blanc rayon de soleil qui passait entre les stores de sa fenêtre. Sur sa peau, elle savourait le contact avec les draps blancs changés il y a peu. Et elle sentait aussi une autre chaleur sous elle, quelque chose qui s'abaissait et se relevait doucement au rythme d'une respiration.
Et l'odeur... une odeur masculine, un mélange de parfum et du produit stérilisant avec lequel les instruments sont nettoyés. Kim ouvrit les yeux. Elle se redressa doucement et s'aperçut qu'elle était à l'instant même en train de dormir sur... Carlos... Son cœur s'arrêta un instant de battre avec effroi.
Kim fit un bond hors du lit ce qui réveilla Carlos. Elle s'aperçut qu'elle était nue et tira aussitôt le drap vers elle pour se cacher. L'ambulancier ouvrit les yeux avec difficulté. Sa première réaction fut de prendre son crâne entre ses mains en poussant un grognement. L'alcool ingurgité de la veille se rappelait à lui. Ce n'est ensuite qu'il aperçut Kim, prostrée debout près du lit cachée derrière un bout de drap.
Le choc lui ôta les mots de la bouche et Carlos resta un instant muet. Puis il remarqua qu'il était aussi nu qu'elle et il prit l'autre extrémité du drap pour se cacher. Aucun d'eux n'osait parler, ne s'étant jamais trouvé dans une telle situation auparavant. Puis, la mine horrifiée de Kim fondit soudainement en un rire nerveux.
" _Je crois qu'on a un peu trop bu hier soir, " s'exclama-t-elle visiblement tendue.
" _Je crois aussi, " renchérit Carlos toujours crispé.
" _Est-ce que tu pourrais fermer les yeux ou détourner le regard s'il-te-plaît ? " Lui demanda Kim. " J'aimerais pouvoir me rhabiller. "
Carlos obtempéra. Elle lâcha son bout de drap et se dépêcha d'attraper un pantalon et t-shirt qu'elle enfila en quatrième vitesse. Kim se sentait déjà un peu plus à l'aise alors que quelques souvenirs de la veille lui revenaient en mémoire. Elle se rappelait clairement avoir invité Carlos à monter, quand ils étaient assis sur le marchepied de l'ambulance, et leur intervention du matin.
" _C'est bon, " dit-elle. " Tu peux te retourner. "
" _J'aimerais aussi pouvoir me rhabiller, " glissa Carlos avec gêne.
Kim acquiesça et sortit de la chambre. Etait-ce de la confusion qu'elle avait lu sur son visage ? Sûrement... Et elle devait avoir ce même air. Elle venait de coucher avec Carlos. Rien que cette pensée la faisait tressaillir.
Bien sûr, il n'était pas le petit jeune né de la dernière pluie. Même à son arrivé dans l'équipe, Carlos n'avait pas été considéré comme un nouveau normal. Il était celui des services sociaux, celui qui ne pensait qu'à lui et ses études, celui qui se fichait bien des sentiments des autres, collègues comme patients. Il avait toujours eu une place à part au sein du cinquante-cinquième, celle de celui qui dérangeait, de celui qui n'était pas comme tout le monde.
Or hier venait de démontrer qu'il n'était pas dépourvu de sentiments, et pire encore, qu'il savait aussi très bien s'y prendre avec les femmes. Machinalement, Kim prépara du café tout en réfléchissant à tout ce qui venait de se passer. Elle n'entendit pas Carlos la rejoindre dans la cuisine. Quand il frappa à la porte pour savoir s'il pouvait entrer, elle sursauta.
" _Tu m'as fait peur ! " S'exclama-t-elle, une main posée sur sa poitrine. " Café ? "
" _Je voudrais pas...enfin... " Carlos se mit à bégayer, incapable de faire une phrase à partir de ses pensées qui devaient être aussi confuses que les siennes.
" _Assois-toi, " lui dit-elle. " Il faut que l'on parle je crois. Alors autant le faire tout de suite. "
Il acquiesça et s'assit sans dire un mot. Kim lui servit une tasse de café bien noir et il la remercia d'un hochement de tête. Carlos l'observait à la dérobée en train de se servir elle-même du café. Il n'arrivait toujours pas à y croire. Il venait de coucher avec Kim Zambrano, la fille intouchable, l'ambulancière sur laquelle tous les hommes du cinquante-cinquième avaient fantasmé au moins une fois. Mais il n'avait de quoi être fier des circonstances dans lesquelles il avait atterri dans son lit : saoul et dépressif...
" _Ecoute, " reprit Kim en s'asseyant face à lui. " Ce qui s'est passé hier, c'était... imprévu... Ca ne serait jamais arrivé en temps normal et je crois que nous avons tous deux des circonstances atténuantes, non ? "
" _Je le crois aussi, " approuva-t-il peu bavard.
" _Aussi j'aimerais que cela reste entre nous. Tu crois que tu seras capable de ne rien dire à personne ? " Lui demanda-t-elle sans cacher son inquiétude.
" _De toute façon, " rétorqua-t-il. " Même si je le disais, ce dont je n'ai pas l'intention, personne ne me croirait et je passerai pour un imbécile. Carlos Nieto et Kim Zambrano, ça ne peut pas exister, c'est impossible. "
" _Oui, c'est impossible ", approuva Kim tout en ayant noter une légère pointe d'amertume derrière les mots de l'ambulancier. " Tu te souviens de beaucoup de choses d'hier ? "
" _Non, hormis qu'on a beaucoup bu, " mentit-il. Il y a des expériences que l'on ne peut tout simplement pas oublier.
" _Moi aussi je ne me rappelle de rien d'autres, " mentit à son tour Kim, peu sûre d'elle. Rien que cette simple phrase faisait surgir en elle d'autres souvenirs. Plus elle se battait pour oublier, plus elle se rappelait. " _Bon, je crois que je vais y aller, " dit finalement Carlos après un long silence. " Il faut que je passe chez moi et je ne veux pas être en retard au boulot. "
Kim acquiesça simplement. Carlos se leva et sortit de la cuisine. Quelques secondes plus tard, elle entendit la porte d'entrée se refermer. L'ambulancière passa une main nerveuse dans ses mèches blondes. Quelle histoire de fous… Puis elle se leva elle aussi à regret et partit prendre une douche pour effacer l'odeur de Carlos de sa peau.
²²²
Carlos entra chez lui et trouva Ty devant les infos. Les yeux ensommeillés et le geste lent, il était avachi sur le canapé face la télé. Il ne prêta même pas attention à l'ambulancier. Tous deux découchaient régulièrement et ils ne se souciaient plus de savoir à quelle heure rentrait l'autre.
" _Hé mec ! " S'exclama soudainement Ty. " C'est l'intervention de Faith et Bosco d'hier matin qui passe à la télé ! "
Carlos hésita un instant. Un flash le frappa aussitôt. Il avait été sur les lieux, il se rappelait encore l'odeur du sang séché qui flottait dans l'air vicié chargé de rouille et de pourriture. Les rats avaient même commencé à grignoter ses globes oculaires. Il chassa rapidement cette vision d'horreur de son esprit.
" _Qu'est-ce qu'ils disent au journal ? " Demanda-t-il en s'asseyant à côté de Ty.
" _Le reportage est déjà fini. Ils ont dit qu'ils ont chopé ceux qui ont fait ça, " répondit le jeune homme. " C'était deux collégiens de quinze ans. "
" _Des collégiens ? " Répéta Carlos effaré.
" _Bah oui... " Rétorqua Ty blasé. " T'as été sur les lieux ou c'était Doc et Alex ? "
" _J'étais sur les lieux, j'ai même vomi à la vue du cadavre, " admit-il. Rien que d'y repenser lui donnait des haut-le-cœur.
" _C'était si dégueu que ça ? " S'esclaffa Ty hilare.
" _Arrêtes de rire ! Tu réagirais pas comme ça si t'avais été sur les lieux ! " Rétorqua Carlos vexé.
" _Je te charriais ! " Répondit Ty en levant les yeux au ciel. " Qu'est-ce que tu peux être susceptible ! Au fait pour changer de sujet, elle s'appelle comment ? "
" _Qui ça ? " Demanda innocemment Carlos en se relevant.
" _Tu sens le parfum pour femme, je le connais d'ailleurs mais je n'arrive plus à me rappeler le nom. Allez ! Dis-moi ! Je la connais ? " Insista Ty lourdement.
" _Nan ! " s'écria-t-il en partant se doucher.
" _Je suis sûr que je la connais, " chantonna le policier avant d'entendre la porte de la salle de bain claquer.
²²²
" _Tu es bien silencieux Joey, " remarqua Kim. Elle venait juste de passer prendre son fils chez sa mère et l'amenait à l'école. Ils marchaient en silence sur le trottoir. " Quelque chose te tracasse ? "
L'enfant releva la tête vers sa mère. Il lui adressa un sourire un peu gêné, elle connaissait cet air là, le même que son père. Il haussait légèrement les sourcils, des fossettes se creusaient et son regard pétillait de curiosité : il n'osait pas demander quelque chose.
" _Tu peux me le dire, " renchérit Kim à la fois amusée et inquiète d'entrevoir Jimmy à travers son fils.
" _Papa il a souvent des copines, " dit Joey un peu timidement. " Mais toi t'as pas souvent des copains, pourquoi ? "
Cette question là, elle ne s'y attendait pas. Kim resta un instant muette. Que devait-elle répondre à cela ? C'était vrai que Jimmy changeait de filles comme de chemises et de surcroît, avec une rapidité déconcertante... Même s'il évitait d'exhiber ses conquêtes devant son fils, Joey n'était pas aveugle.
" _Et bien premièrement parce que je sors moins que ton père, " expliqua-t-elle calmement. " Et deuxièmement parce que je suis beaucoup plus discrète que lui aussi. "
La réponse sembla satisfaire partiellement le jeune garçon. Il affichait une expression mitigée, celle d'un enfant qui aurait bien aimé en savoir plus. Ils arrivèrent en face du perron de l'école. Kim l'embrassa sur la joue après avoir machinalement remonté le col de son manteau. Elle lui donna son cartable.
" _Et en ce moment t'as un copain ? " Renchérit-il avec curiosité.
" _Mais qu'est-ce que c'est que cet interrogatoire ? " S'exclama Kim. " Pourquoi t'intéresses-tu si soudainement à ma vie sentimentale ? Allez ! File en cours ! "
Il s'exécuta et gravit rapidement les marches du perron. Joey se retourna une dernière fois vers sa mère en souriant, lui adressa un signe de la main, puis disparut derrière la lourde porte de l'entrée de l'école privée. Kim resta un instant pensive devant. Puis elle se reprit et décida qu'il était temps qu'elle aille travailler... et par la même occasion, revoir Carlos.
²²²
" _Salut, " s'exclama Kim l'air de rien en arrivant dans la caserne du cinquante-cinquième.
A table étaient assis Alex, Doc, Jimmy et bien sûr Carlos. Les trois premières répondirent, le dernier hocha légèrement la tête.
" _J'ai lu le journal ce matin, " annonça Kim en montrant l'édition du New York Times régional dans sa main. " Plutôt horrible votre intervention d'hier ! Ils ont enfin attrapé ceux qui ont fait ça. "
" _Des collégiens de quinze ans, " marmonna Carlos l'air absent.
Kim l'observa avec de grand yeux ronds. Des gamins de quinze ans ? Un flash lui revint en mémoire, celui d'un dos décharné par les coups, des striures béantes débordant de pue. Le cadavre n'avait que quelques jours mais la décomposition avait été accélérée par l'humidité du taudis dans lequel Bosco et Faith l'avaient trouvé. Des voisins avaient appelé les flics à cause d'une drôle d'odeur.
" _Comment est-ce que des gosses peuvent torturer un clochard à mort ? " S'exclama Doc en levant les mains en signe d'impuissance. " Ce monde tourne vraiment mal les enfants ! " Conclut-il en soupirant.
" _Le point positif, c'est que ça fait un clochard de moins dans les rues, " rétorqua Carlos bougon.
" _Celle-là t'aurait pu l'éviter ! " Le coupa Alex indignée par son cynisme.
" _Tu ne pensais pas ça hier, " rétorqua à son tour Kim. " Pourquoi faut-il toujours que tu caches ce que tu penses vraiment ? Est-ce si dur d'avouer que quelque chose peut t'émouvoir ? "
Alex et Doc s'échangèrent un regard surpris, sa réaction était pour le moins inattendue. D'habitude, elle ne prêtait guère attention aux remarques de son collègue. Carlos se leva subitement de sa chaise et pointa Kim d'un doigt agressif :
" _Parce que tu penses pouvoir donner des leçons aux autres ? ! ? " S'exclama-t-il visiblement vexé. " Et après tout, comment pouvais-tu savoir ce que je pensais hier ? Dans ton état ! T'étais tellement saoul que t'aurais pas fait la différence entre un nain de jardin et ton ex-mari ! "
" _Va te faire foutre Carlos Nieto ! " Cracha Kim blessée. " Tu n'étais pas dans un meilleur état ! "
" _Oh ! Oh ! " Interrompit Doc en se levant à son tour. " Faut vous calmer ! Faut pas vous mettre dans des états pareils à cause d'une ancienne intervention ! C'est fini maintenant, d'accord ? "
" _Ca n'a même jamais commencé, " rétorqua sèchement Carlos avant de quitter la pièce.
Kim se retira aussi mais dans la direction opposée. Doc et Alex s'échangèrent un nouveau regard surpris. Ils avaient conscience de ne pas avoir tous les éléments en main.
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Sept interventions… Sept interventions en une matinée et Kim et Carlos ne s'étaient échangés que le strict minimum de paroles, style passe moi de l'O neg ou encore j'ai besoin de compresses. L'ambulance roulait tranquillement en direction de la caserne. Carlos conduisait, Kim avait le crâne appuyé contre la vitre de l'ambulance. Ils revenaient d'un léger accrochage aux limites du district. Il n'y avait même pas eu besoin d'amener quelqu'un à l'hôpital.
Sans prévenir, Carlos accéléra et tourna à droite à un croisement. Kim se redressa et lui lança un regard surpris : ils prenaient la direction inverse de la caserne.
" _Où on va ? " Demanda-t-elle un peu inquiète.
Il ne lui répondit pas. Cinq minutes plus tard, il arrêta l'ambulance dans un terrain d'herbes folles, sous le pont qui reliait Manhattan au reste de New-York, juste au bord de l'eau. Il n'y avait pas un chat en vue. Carlos coupa le contact et éteignit leur radio. Puis il posa ses mains sur le volant et évita soigneusement le regard hébété de Kim.
" _Je me souviens de tout, " confessa-t-il. " Du moindre détail et ça m'obsède, je n'arrive pas à oublier, à me sortir tout ça de la tête ! "
Kim resta un instant muette. Carlos osa enfin croisa son regard, elle remarqua que ses yeux étaient sombres, tristes et ternes. Ce n'était pas un regard qu'elle avait l'habitude de croiser, surtout chez Carlos.
" _Moi aussi je me souviens de tout, " avoua-t-elle à son tour. " Comment oublier ça de toute façon ! " S'exclama-t-elle dans un petit rire nerveux.
Les lèvres de Carlos craquèrent elles aussi en un large sourire. Le rire de Kim, aussi nerveux soit-il, était si communicatif. Ils se mirent à rire encore et encore, des larmes coulant le long de leurs joues. Ca leur faisait tellement de bien, toute cette tension qui s'évaporait, qui se lâchait et qui les libérait.
Kim s'arrêta soudainement en sentant les lèvres de Carlos venir happer les siennes. Comme si elle avait attendu cet instant précis, toute sa fièvre de la veille revint aussitôt. Les mains de Carlos massaient déjà un peu nerveusement les seins de Kim à travers le tissu de son uniforme. Celles de Kim s'étaient déjà immiscées sous le haut de Carlos et commençaient à descendre vers ses fesses :
" _A l'arrière, " murmura Carlos.
Ils sortirent de l'ambulance pour pouvoir entrer à l'arrière. Il n'y avait toujours personne en vue aux alentours du terrain. Ils s'installèrent sur le très inconfortable brancard et ils eurent tôt fait de se débarrasser de leurs vêtements, redécouvrant avec plaisir les contours de l'autre.
Les mains et les lèvres d'un homme n'avaient jamais eu autant d'effets sur Kim, même les toutes premières fois avec Jimmy ne lui avaient pas procuré autant de plaisir. Encouragé par ses gémissements et ses soupirs, Carlos s'enhardissait en allant titiller les parties les plus intimes de Kim. Quelques instants plus tard, le corps de Kim retomba brûlant et trempé sur le brancard, terrassé par l'orgasme.
Excité, Carlos ramena le bassin de Kim vers lui en la tirant par les cuisses. Il entra en elle presque violemment, aveuglé par sa passion. Kim s'arqua pour qu'il vienne encore plus profondément au plus profond d'elle. Son va-et-vient s'accéléra brusquement au fur et à mesure que son souffle se raccourcissait. Carlos poussa en elle une dernière fois avant que les deux amants ne furent de nouveau happés par une vague de plaisir.
Il retomba sur elle, épuisé mais heureux. Kim passa une main distraite sur son cuir chevelu.
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Le Petit Mot de la Fin : Zut… Je n'ai aucun scénario pour cette fic… Je ne sais strictement pas ce qu'il va se passer la prochaine fois…
