Le jeune garçon courait sur le chemin sans jamais se retourner. Le sac sur son dos ne tenait pas en place et se dégageait à chaque pas rapide qu'il faisait.

La chaleur, le froid, le vent ou même la pluie ne le dérangeait pas, il était détruit. Les seules gouttes qu'il se préoccupait étaient celles qui coulaient sur ses joues venant de ses yeux. Des chevaux le poursuivit, il arriva à la lisière d'une forêt qu'il utilisa pour se cacher de ses poursuivants, des soldats en armure chevauchant les chevaux se mirent à stopper leur progression et ils parlaient entre eux avant de faire demi tour et repartir comme si rien ne s'était passé.

Le jeune brun se laissa tombé sur une position assise contre les arbres et éclata dans ce qu'il semblerait des restes de larmes qu'il lui restait.

Sans même s'en être rendu compte, il s'était endormi dans la même position qu'il s'était laissé. Les premières lueurs de l'aube ont agressé ses jeunes yeux marrons. En se relevant, il remit en place ses vêtements déchirés venant du bidonville de Chon'sin en Valm qu'il venait.

Il se remit debout et reprit son sac ainsi que son chemin. Il marchait sans but, les soldats de Valm avaient tenté de le ramener à sa place de chien dans le rang social mais il avait réussi à s'enfuir. Ses pas le guidait, son esprit était bouleversé, il avait tué son amie, il était faible, il ne savait plus quoi faire, on le voyait comme un meurtrier, un voleur et un traître. Enfin, c'est ce qu'il croyait mais il était trop tard pour lui de savoir la vérité.

Il marchait vers le port de l'Est. Il prévoyait de s'incruster dans un navire en tant que passager clandestin pour partir sur un autre continent.

Son voyage lui prit deux jours et deux nuits, mais il finit par arriver tout de même là où il voulait.

Il était de plus en plus affamé par le manque de nourriture. Il savait chassé mais pas les grosses proies qui aurait pu le nourrir, et l'impatience lui a fait avancer plus vite qu'il n'aurait dû pour maintenir une santé plus ou moins normale.

La vie au port était d'une présence abondante. Voir tous ces mouvements et toutes cette agitation lui donnait vite mal à la tête, beaucoup de femmes, qui était aussi mères, voulurent l'aider mais il les fuyait comme la peste.

Un navire marchand pour Ylisse était encore présent, prêt à partir. Attendant que plus personne le regarde, il prit les devants et monta sur le bateau et se cacha rapidement dans la réserve derrière et entre des caisses remplis de toutes choses qui ne l'intéressait pas. Il s'endormit en sentant le bateau partir, espérant pouvoir arriver sur terre ferme et non dans l'océan.

Il ne savait pas combien de temps il était là-dedans. Pourtant il pouvait entendre des matelots parlaient, marchaient, vivaient dans le navire.

Il resta assis, dans le silence, seul, comme une punition qu'il s'infligeait pour ne pas avoir sauvé son amie, Ke'ri.

[I]- Lon'zu… S'il te plaît… Vis pour moi…

Il se réveilla dans un sursaut, des sueurs froides lui coulaient sur le front et le dos. Le bateau ne bougeait plus, quelques caisses avaient disparu. Il avait compris que c'était le moment de mettre les voiles pour lui, il abandonna ses affaires pour être plus léger pour la fuite. Après avoir volé un dernier bout de pain et de l'avoir mangé vite fait, il partit en courant, s'enferment dans des pièces adjacentes quand des personnes arrivaient.

En sortant, il fut agressé à nouveau par le soleil, mais il n'en tenait pas compte, il voulait juste pouvoir bouger librement. Il comprit rapidement qu'il était en Ylisse, une terre bien différente de Valm et encore plus différente des bidonvilles d'où il venait.

Il sauta du bateau et courut, peu importe la destination, il voulait courir, vivre, ne plus penser à rien.

Sans s'en rendre compte, il prenait la destination du Nord d'Ylisse, la nation de Regna Ferox.

[BC]-

Des villageois avaient donné de la nourriture et même une nuit de sommeil dans un lit quand la maison n'était pas habité par des femmes. Il avait un peu peur mais n'hésitez pas, il le fallait.

Plus les heures et les jours passaient, plus il commençait à sentir une sensation désagréable : le froid.

Un sol blanc et froid. Des morceaux de glaces et froids lui tombaient dessus. Il avait froid. Il tremblait. Malgré sa réussite à avoir passé la frontière, il ne savait plus. Plus du tout.

La lune était au plus haut dans le ciel. Lui au plus bas, à travers la forêt, il avait réussi à se faire un tout petit feu avec trois ou peut-être quatre branches. Il s'était mis devant, tentant de se réchauffer mais il ne faisait que trembler de froid.

Il avait faim et sommeil en plus de cela, mais tout cela disparut quand il entendit un rugissement non loin de lui. En se retournant il vit un ours brun faisant trois ou quatre fois sa taille.

Il était debout, les pattes en l'air, prêt à l'attaquer. Il lui fallait crier. Mais sa gorge était serrée. Aucun son ne sortit, pas même un gémissement.

Les pattes de l'animal, armés de ses griffes pointus et acérées, lui foncer dessus.

Et puis, plus rien.

Il était tombé assis, ses mains sur son crâne et sa tête dans ses genoux pour se protéger. Il ne tremblait plus de froid mais de peur.

Une main lui toucha le cuir chevelu, et une voix lui parvint aux oreilles :

Tout va bien. C'est terminé.

Arrivant à voir autre chose que la noirceur, il leva la tête pour voir l'ours à terre en sang et en la tournant légèrement, il vit un jeune adulte armé d'une hache en sang et accompagné de deux soldats.

Tu dois être celui qui a réussi à traverser la frontière. Je suis Basilio, Khan de l'Ouest. Et toi, gamin ?

L-Lon'zu…

Destin ou non, Lon'zu resta à Regna Ferox, soutenu par Basilio, il comptait bien s'acquitter de sa dette en l'aidant en tant que bras droit mais aussi en tant que champion et faire de lui, le meilleur Khan que Ferox n'est jamais eu.