(Introduction) Souvenirs


Severus se retrouva dans le bureau de Dumbledore. Il observait attentivement la pièce, ses moindres recoins, pendant que le vieil homme s'approchait du pan du mur derrière lequel il avait caché sa pensine. Lorsque ce fut prêt, avant même que le directeur ne l'appelle, le jeune sorcier s'approcha et y déversa les souvenirs. Il regarda le sorcier et lui signifia que cela ne tenait plus qu'à lui de découvrir les choses.

Dumbledore décida d'observer.

Il faisait beau. C'était un parc, au printemps, remplie de fleur. Deux petites filles se faisaient face. La plus jeune, rousse, ouvrit la paume de sa main. L'autre, blonde regarda, avant de se geler d'effroi. Dans cette paume, une fleur poussait. Juste une gentille petite fleur.

« Monstre ! » hurla la grande

Un jeune garçon sortit de sa cachette et ramassa une feuille. Il se redressa et la fit s'envoler vers les fillettes. Lorsqu'il était sorti, si soudainement, la blonde avait hurlé de surprise et de terreur. Elle le connaissait. La rousse se retourna, pour voir la feuille venir à elle. Le garçon souriait.

« Le petit Snape ! » cria la blonde

La rousse sourit au garçon. Le garçon lui sourit.

« Vous êtes des monstres ! »

Le garçon regarda la blonde, sourire disparu, mais sans expression négative non plus. Il parla posément.

« Tu traites ta propre sœur de monstre ? Alors qu'elle est la plus merveilleuse de vous deux. Quel genre de moldu es-tu ? »

« Monstre ! » cria la blonde au garçon. Elle se tourna vers sa sœur. « Je vais le dire à maman que tu es un monstre. » Elle regarda à nouveau le garçon. « Je vais lui dire que tu traînes avec cette espèce de chauve-souris ! »

Le garçon n'avait vraiment pas le moindre sourire. « Comment peux-tu parler à ta sœur comme ça. »

« Et toi, tu surgis, là ! Tu nous espionnais ! »

« Oui, et alors ? »

La blonde serra les poings, son visage devenait rouge. Elle ne trouva rien à répondre. Elle aurait pu, mais elle s'enfuit à la place. Le garçon s'approcha de la rousse.

« Ce n'était pas gentil. »

« C'est elle qui a été méchante en première. »

« Je suis un monstre, non ? Tu nous espionnais, tu as vu ce que j'ai fait. »

« Tu es une sorcière. » Le garçon souriait.

« Ce n'est pas gentil non plus de dire ça ! »

Le garçon parut choqué. « Quoi ? Mais pourquoi ? »

« Parce que, ce n'est pas gentil. »

« Tu ne sais pas ce que c'est. »

« Et tu me traites d'idiote. »

La rousse décida de partir.

« Non, attend, revient ! »

Le cri du garçon ne la fit pas revenir.

Lorsque le premier souvenir s'estompait, le second prit sa place.

Ils étaient dans un parc. Les deux filles étaient sur des balançoires.

« Oui, il m'a traité de sorcière, mais toi tu as dit que j'étais un monstre ! »

« Et il nous a espionnées ! » protestait l'aînée « Tu sais qu'il est bizarre. Tu sais où il vit… au bout de l'impasse du Tisseur. » Elle frissonnait d'effroi. « C'est un mauvais garçon, il est louche et il est bizarre. Il parle jamais à l'école, en plus, il vient rarement. Et tu as vu ses vêtements ! Il nage dedans. On croirait qu'il les a pris à son père. »

« C'est pas une raison. »

« Tu es de quel côté ? »

« Du mien. Tu m'as traité de monstre. Tu l'as traité de monstre, et il m'a traité de sorcière. Ce n'était pas gentil. »

« Tu dis que je suis méchante ? »

« Non. »

« C'est toi qui n'es pas normale, qui fait des choses bizarres ! »

« Je ne suis pas un monstre, Tuney ! » s'énerva la rousse.

Quelque chose dans la balançoire céda soudainement. La barre horizontale qui soutenait les cordes se détacha des poteaux verticaux.

« Attention ! » cria le garçon en sortant encore de sa cachette.

Il fut assez rapide pour pousser les deux filles. Ils se retrouvèrent tous les trois par terre, mais ne furent pas écrasés par la lourde barre de métal.

« Tu nous espionnais encore ? ! » cria l'aîné

« De rien. Ce fut un plaisir de te sauver, Tuney. » répondit froidement le garçon.

La blonde partit en pleur, tout en criant encore et encore que c'était des monstres. Le garçon tourna ses yeux sombres vers la rousse, avec un sourire de soulagement.

« Je suis content que vous alliez bien. »

« Tu m'as traité de sorcière, et là tu es méchant avec ma sœur. Et tu nous espionnais encore. Qu'est-ce que tu veux ? Tuney à raison, tu es… »

« Un sorcier ! Comme toi. » coupa gentiment et joyeusement le garçon.

« Tu recommences ! »

« Quel est le problème d'être une sorcière ? » demanda-t-il innocemment.

« Ce sont de méchantes vieilles femmes, et laides. »

« Non, pas du tout ! Et tu es magnifique. » le garçon rougit légèrement « Tu es la plus belle sorcière, et tu es douée, et intelligente. Sorcière, c'est une quelqu'un qui peut faire de la magie. N'est-ce pas ce que tu as fait l'autre jour avec cette fleur dans ta main ? Et là, tu étais en colère, et ta magie accidentelle a failli vous faire très mal à toi et à ta sœur. »

La rousse fut calmée, et, penaude, le remercia doucement. Le visage du garçon sembla s'éclairer.

« De rien ! »

« Dis-m'en plus sur la magie… tu es bien le petit Snape ? »

Le garçon ne semblait pas apprécier son nom, il rentra la tête dans ses épaules et son sourire diminua. « Oui, Severus Snape. Mon prénom, c'est Severus. J'aimerais que tu ne m'appelles pas… comme mon père. »

« Mmm… d'accord Sev ! Moi, c'est Lily Evans. »

Elle lui tendit la main avec un grand sourire. L'expression du garçon indiquait clairement qu'il le savait déjà. Il saisit sa main, avec une bouffée de chaleur visible, mais qui passait inaperçu aux yeux de la fillette.

Dumbledore voyait ce nouveau souvenir d'enfance s'effacer au profit d'un autre. Ils se connaissaient depuis si longtemps ? Quels âges avaient-ils ? 8, 9 ans ?

Ils étaient allongés côte à côte, dans l'herbe. Ils étaient près d'une rivière, sous les feuillages de deux saules qui s'entrelaçaient. Ils regardaient entre les feuilles, vers le ciel. Ils parlaient de Poudlard. Le garçon expliquait à la fillette ce qu'il savait sur le lieu, les cours, les maisons. Il lui disait qu'il était certain qu'elle ferait des merveilles en sortilèges et en charmes.

Et puis, un drame éclata. Le garçon se releva et se tourna. Il avait repéré un petit intrus qu'il jugeait désagréable. Il lança un regard noir vers le lieu, puis regarda au dessus. La branche qu'il observait craqua, et chuta. Une fillette cria. Elle sortit de sa cachette tandis que sa sœur se levait à son tour.

« Tuney ? ! »

La blonde pleurait, elle pointa un doigt accusateur vers le garçon.

« Tu passes ton temps avec lui maintenant ? ! »

« Et c'est toi qui espionnes maintenant. » se défendit le garçon

« Tu es pire que n'importe qui ! »

« Sev ! » cria la Lily « C'est toi qui as fait tomber cette branche ? ! »

« Je... »

« C'est ma sœur, Sev ! C'était méchant ! Vraiment méchant ! »

« Je ne suis pas ta sœur ! » cria la blonde « Je ne suis pas la sœur d'un monstre comme toi ! Vous êtes des… des… il n'y a rien de pire que vous deux dans le monde ! Monstres ! Sorciers et monstres ! Créatures du diable. »

La blonde s'enfuit, et la rousse lança un regard courroucé au garçon.

« Ce n'est pas moi qui l'ai dit ! Et je n'y crois pas. Je ne te dirais jamais ça. »

« Peut-être, mais faire du mal à ma sœur ne te dérange pas. »

« Elle te traite comme ça, et tu la défends toujours ! »

« C'est ma sœur ! » Lily partit.

Le garçon la regarda tristement, puis baissa le regard, et marmonna. « Oui, et tu as un grand cœur, Lily Evans. »

Dumbledore refusait de croire que ce garçon qu'il voyait pouvait être le même que celui qu'il avait vu adolescent à Poudlard, puis jeune adulte dans la soirée.

Ils avaient grandi depuis le souvenir précédant. Ils marchaient ensemble dans la gare. Deux adultes, un couple, les accompagnaient, et la blonde aussi, boudeuse. Lily s'arrêta non loin de l'accès à la voie 9 3/4. Le garçon ne tarda pas à se stopper et à la regarder. Il attendait sereinement une explication.

« Et si… ils ne m'acceptent pas. »

« Lily… tu as reçu la lettre. » soupira le garçon. « Et un professeur est venu expliquer à tes parents. Nous avons pu faire les courses au chemin de Traverse, et maintenant, tu doutes ? Tu es magique Lily ! Aie confiance ! Et si tu n'as pas confiance en toi, aie confiance en moi. Tu peux, me faire confiance ? Que ne t'ai-je pas dit ? »

Lily soupira à son tour, regardant la main tendue du garçon, et son sourire rassurant. Les parents s'étaient arrêtés plus loin à l'arrière, et regardaient les deux enfants. Ils avaient empêché l'adolescente de les rejoindre.

« Tu ne m'as rien dit pour ton père. »

Le garçon se crispa. Son bras faiblit pendant un instant, et son regard hésita. Mais il décida de le garder tendu, et il tenta de se ressaisir. « Tu ne veux pas en parler aujourd'hui. Profite. C'est la rentrée. La première fois que tu entres véritablement dans le monde sorcier. Le chemin de Traverse n'était qu'un aperçu ! Ce soir, tu verras Poudlard ! Tu verras le lieu enchanteur. Et tu pourras commencer à faire de la magie, celle que tu contrôles, celle que tu choisis. Ollivenders l'a dit, tu as un véritable potentiel. Je ne me suis pas trompé lorsque je t'ai dit que tu serais douée pour les charmes. Tu as la baguette parfaite pour aller avec. Alors, crois-moi, tout se passera bien. Ils t'accepteront. Je ferais en sorte pour que tout le monde te voie comme tu es, comme je te vois. La meilleure sorcière qu'ils ne puissent jamais connaître. »

Lily lui prit doucement la main, et se laissa tirer.

« C'est ici, Lily ! » Il indiquait le mur. « Il nous suffit de courir vers lui, et nous serons de l'autre côté. Mais… » Il tourna un regard vers la famille de son amie. « Ils ne pourront pas passer. » Dit-il gravement.

Lily hocha la tête en signe de compréhension. Elle s'empressa d'aller serrer ses parents et de leur dire au revoir. Severus regardait avec une pointe de tristesse dans les yeux. Où est sa famille se demanda Dumbledore. Il n'écoutait pas les adieux de Lily à ses parents. Mais il se mit à observer la sœur de son amie, Pétunia.

Lily se tournait vers elle. Elle voulait la serrer aussi, mais Pétunia la repoussa. Severus se crispa à la vue, et son regard s'assombrit. Il n'appréciait pas de voir l'aînée repousser sa sœur. Il savait pourquoi ça avait lieu. Il entendit Lily exploser.

« Tu me traites de monstre, mais tu aimerais en faire partie de ce monde horrible, non ? ! Je sais pour la lettre ! Et j'ai vu la réponse aussi ! »

« Tu as fouillé dans mes affaires ? ! »

« Non, pas moi. » répondit sèchement Lily.

Pétunia lança un regard courroucé à Severus qui se contenta de s'adoucir et de lui sourire narquoisement.

« Il est pire que toi. » grinça l'aînée entre ses dents.

« Il est mon ami maintenant ! Il sait ce que je suis, et il me rassure. Il me soutient. Il ne passe pas son temps à me traiter de monstre pour dans mon dos envoyer des lettres au directeur pour le supplier de lui permettre de faire partie de cette école ! C'est mon seul ami. » Lily commençait à pleurer.

Severus sentit la tristesse l'envahir lui aussi. Regarder Lily souffrir le rendait malheureux. Il ne ressentait plus la colère pour Pétunia, juste de la tristesse partagée pour Lily. Il ressentait sa souffrance. Il voulait aller la serrer dans ses bras, la réconforter, mais il savait qu'il devait la laisser dire ses adieux seule.

« Il me comprend mieux que personne. Tu as cessé d'être mon ami, cette amie fidèle que j'admirais en toi, cette grande sœur rassurante. Tu as cessé de l'être le jour où tu as commencé à voir le plus merveilleux de moi-même. Tu es juste jalouse Pétunia ! Jalouse à en être malade ! » Lily éclata en sanglot. « Jalouse à en mourir. »

Severus regarda, surpris, Lily lui passer devant en courant et s'enfoncer dans le passage. Il lança un dernier regard à cette famille autrefois heureuse, vit les parents réprimander Pétunia. Sans sourire, sans bonheur, sans colère non plus, il crachait doucement envers Pétunia un « Bien fait. » avant de partir à la poursuite de Lily.

Dumbledore se souvenait de cette lettre de Pétunia Evans. Il se souvenait de sa réponse. Il n'avait jamais su comment cette histoire s'était passée entre les deux sœurs. Et il n'aurait jamais soupçonné le rôle de Severus Snape dedans.

Les deux enfants étaient assis dans le train. Deux autres garçons de première année étaient avec eux. Les deux duos s'ignoraient, jusqu'à ce que Severus dise fièrement à Lily qu'il espérait, et serait, un Serpentard.

James Potter s'exclama que c'était ridicule, qui voudrait être comme ça. Il insulta les serpentard, les critiqua, et critiquait Severus aussi. Il glorifiait Gryffondor. Lorsque Sirius Black lui avoua que toute sa famille était à Serpentard, James le taquina.

« Je croyais que tu étais quelqu'un de bien ! »

Cela piquait à vif le jeune Severus. Au bout d'un moment, il disait qu'il valait mieux avoir un cerveau que des muscles. La dispute fut interrompue lorsque Lily décida d'entraîner Severus dans une autre cabine. Clairement, ces deux idiots ne méritaient pas leur attention.

Dumbledore était stupéfait. Alors c'est de là que remontent vos problèmes avec eux. Si loin. Vous avez osé les braver. Pas étonnant qu'ils vous aient pris en grippe. Un frêle serpentard, le plus maigre et petit de sa génération, pas musclé, qui les insulte dès le premier jour en les disant stupides. La cible parfaite pour ce groupe. N'osez pas dire que vous n'avez pas de courage Severus. Vous en avez vraiment. Vous en aviez déjà.

Le choixpeau répartissait Lily à Gryffondor. Elle était si contente. Severus la regarda l'air malheureux. Il aurait voulu qu'ils soient ensemble. Et surtout, il n'aurait pas voulu qu'elle soit Gryffondor. Deux jours avant, ça ne l'aurait pas dérangé finalement. Mais maintenant, il avait insulté la maison à laquelle elle appartenait. Et elle se retrouvait seule avec ces deux crétins.

Dumbledore fut frustré de ne pas pouvoir savoir comment s'était passée la répartition de Severus Snape lui-même. Sa curiosité était piquée à vif. Il voulait savoir ce qui s'était dit. Ce garçon était rusé, ambitieux, têtu, intelligent, érudit et courageux. Il lui manquait les facultés sociales, mais à l'époque du tri, finalement, il aurait pu passer pour sage ou courtois. Toutes les maisons lui allaient à l'époque. Maintenant, ce n'était plus le cas, évidemment.

Dumbledore vit s'enchaîner des souvenirs où le groupe des quatre Maraudeur s'acharnait à lui rendre la vie infernale devant Lily. C'était surtout la part de Black et Potter. Il se rendit compte que les deux étaient toujours ensemble dans les couloirs, et côte à côte en classe.

Lily ne supportait pas les quatre garçons. Remus était gentil, lui, mais James et Sirius étaient deux petits abrutis, et Peter un suiveur qui finalement aimait rire de ce que les deux autres faisait. Remus ne riait pas, mais pour une raison que Dumbledore savait, ne voulait pas se mettre à dos ses seuls amis.

Dumbledore vit le soir où Sirius avait organisé une tentative de meurtre sur Severus en utilisant un loup-garou. À cette époque-là, personne ne fut puni. En fait, les Maraudeurs étaient rarement punis pour toutes les horreurs qu'ils faisaient subir aux autres, Severus étant leur cible favorite.

Et puis, Dumbledore le vit. Le pire souvenir de Severus. Ce souvenir qui parmi tous était le plus horrible.

À la sortie des BUSE, ce n'était qu'un harcèlement de plus. Cela ne montrait pas un changement des Maraudeurs. Mais lorsque Lily prit la défense de Severus, ce dernier cria qu'il n'avait pas besoin de l'aide d'une sale Sang-de-Bourbe. Lily fut choquée au plus profond de son être.

Le soir, Severus la suppliait de lui pardonner. Elle ne l'écouta pas. Lui renvoya tous les reproches qu'elle aurait pu lui retourner aux cours des années. Et elle le jeta. Elle ne voulait plus lui parler, plus jamais.

Enfin, Dumbledore put voir le souvenir que Severus avait évoqué.

À la fin de leurs études, il était allé dans le pub des Trois Balais attendre que Lily vienne. Il savait qu'elle viendrait pour voir James qui était là. Ils étaient fiancés.

Severus ignora le groupe des Maraudeurs et attendit plus loin. James ne l'entendait pas de cette oreille et vint l'insulter, le provoquer. Severus se contentait de l'ignorer du mieux qu'il pouvait. James fit tomber sa chaise. Severus sortit enfin sa baguette, mais ne semblait pas décidé à se battre.

Il ne voulait pas le faire ici. Et la gérante, Rosmarta, était d'accord avec cela. James parvint à le convaincre d'aller régler cela ailleurs. Severus attrapa son bras et ils transplanèrent à 5.

Dès qu'ils arrivèrent dans le lieu boisé, en pleine nuit, Severus s'écarta. James proposait un marché. Lui contre le Serpentard. Celui qui perd oublie Lily. Severus défendit que Lily n'était pas un trophée. James se moqua. Lui demanda s'il était prêt à le parier.

James dû forcer pour que Severus entre dans son jeu. James envoya bon nombre d'attaques, que Severus se contentait de parer ou de dévier sans jamais lui renvoyer. Un œil avertit comme Dumbledore pouvait repérer que ce n'était clairement pas équilibré.

Au bout d'un temps, Sirius plongea dans la mêlée, voyant que manifestement James n'arrivait à rien. Severus avait commencé à être moins sur la défensive. Au bout d'un temps, Remus et Peter finirent par les rejoindre. Quatre contre un.

Et Severus avait toujours l'avantage. Il se retrouva sans baguette, encerclé par les quatre stratégiquement positionnés, acculé. Mais il parvenait à résister. Il finit par tous les repousser, il les mit à terre d'un coup. Il ramassa sa baguette, et choisit de s'avancer vers James.

Il imposa le sortilège interdit d'endoloris à Sirius qui s'était précipité à nouveau sur lui. Il jeta un sort noir de sa création, sectum sempra, à Remus qui se relevait pour aider ses camarades. Peter se précipita lui aussi vers lui.

Severus pointa sa baguette vers Peter. Ce dernier fit signe de reddition. Disant qu'il était visible qui était le maître. Severus se contenta de le propulser plus loin, puis il s'avança vers James et se défoula sur lui.

James lui demanda pitié. Severus lui cracha au visage tout ce qu'il lui avait fait subir durant leurs études. Et maintenant qu'il se défendait, maintenant qu'il avait l'avantage, c'était là, que James demandait pardon ? ! Non, Severus n'était pas prêt à pardonner.

Mais il était prêt à épargner la douleur. Il lui dit que ce serait rapide, sans douleur. Pointa sa baguette. Il connaissait le sort. Il ne l'avait jamais lancé. Il s'apprêtait, lorsqu'il fut interrompu par Lily qui avait transplané sous son nez.

Elle exigea une explication, furieuse. James avoua que c'était sa faute. Et Severus expliqua qu'il était juste venu s'excuser. Lily l'étreignit. Mais ne lui accorda pas son pardon. Il devait lui montrer. Mais elle ne dit pas quoi. Lily et les Maraudeurs transplanèrent, laissant Severus seul.

Dumbledore était impressionné par ce combat. Il se rendait compte que Severus n'avait jamais été l'attaquant. Jamais été celui qui cherchait l'ennui. Mais il était celui qui était prêt à aller jusqu'à l'impardonnable.

Il ne chercha pas à en savoir davantage. Il en avait assez. La suite, il la devinait.

Lorsqu'il émergea de la pensine, Severus était là. Il n'était pas debout à côté de lui. Il était juste assis, dans un des sièges en face du bureau du directeur, un livre dans les mains, en train de lire tranquillement.

En l'observant, Dumbledore se dit qu'il aurait pu être un grand homme, sage et érudit, s'il ne s'était pas laissé dominer par son ambition et embrigader par ses camarades de Serpentard.

Il n'avait rien à voir avec ce petit garçon. Il ne ressemblait pas au grand homme qu'il pourrait devenir. Il avait toujours son apparence maigre et torturé, mais ce n'était qu'une apparence. Il n'en avait plus l'attitude. Il dégageait une image, un aperçu, de ce qu'il pourrait être, calme, serein, sans peine.

Ce n'était qu'une image. Dumbledore savait reconnaître le fait de la protection de l'occlumancie. En fait, il ne l'aurait pas deviné s'il n'avait pas vu le garçon torturé et désespéré qu'il était sur cette colline, qu'il était dans ces souvenirs.

Il ne ressentait pas l'apaisement dû à l'occlumancie du garçon. Il le devinait juste, parce qu'il avait vu ce qu'il était vraiment. Mais avait-il vraiment vu ? Ce n'était qu'un aperçu. Il s'approcha de son propre siège.

Il dit doucement. « Severus,… nous avons à parler. »