(Introduction) Mise sous protection


Dumbledore avait réuni l'Ordre du Phénix. Ils n'étaient pas encore arrivés lorsque le jeune Severus Snape vient le voir. Il ne prit pas la peine de lui demander comment il avait fait pour connaître l'endroit et trouver comment venir. Peut-être devrait-il lui demander si d'autre mangemort en serait capable cependant.

« Vous prenez un risque, Severus. »

« Qu'importe. Je saurais partir ou me cacher avant que votre Ordre n'arrive. »

« Que voulez-vous ? »

« C'est fait. Ce fut facile. Peut-être un peu trop. » Severus sembla capter l'une des gênes de Dumbldore et eu un sourire narquois. « Oh, Albus, j'étais déjà son espion. Ma tâche était de vous surveiller. Bien sûr que trouver cet endroit fut facile. Vous me faites trop confiance, donc vos protections sur le lieu n'agissent plus pour me bloquer. C'est aussi simple que ça. »

« Bien, parlons vite. Que s'est-il passé ? »

« Peu de choses. Je lui ai parlé de votre proposition de recrutement en tant qu'enseignant. Je lui ai proposé au passage de continuer à vous espionner pour lui, de meilleure manière, en gagnant votre confiance. Il a paru septique à l'idée. Je lui ai même proposé de me faire passer pour un traître et de vous proposer d'être votre espion. »

« Tu joues un jeu bien dangereux, Severus. »

« Je vous l'ai dit Albus. Je ferais tout pour qu'elle soit en sécurité. Tenez votre parole, et je vous aiderais. »

« Qu'a-t-il dit ? »

« Il a fouillé mon esprit. »

Dumbledore montra son inquiétude pendant un instant. « Et il a vu quelque chose ? »

« Bien entendu. Ce que je voulais. J'avais soigneusement sélectionné vos paroles et les miennes lors de nos discussions pour lui présenter seulement ce qu'il fallait. J'ai également légèrement modifié quelques phrases ou réactions. J'ai ajouté le moins possible, mais je ne dirais pas que je ne l'ai pas fait. »

« Qu'avez-vous montré. »

« Ce ne sont pas vos affaires, Albus. »

« Ce sont des pensées que nous devrions avoir en commun. »

« Pourquoi ? Vous craignez une confrontation avec lui, un jour où il fouillera votre esprit ? »

Ils entendirent des voix et des pas s'approcher. Severus se figea en reconnaissant la plus belle et la plus mélodieuse de toutes. Il fallut que le vieux directeur le ramène à la réalité.

« Cachez-vous au nom de Merlin ! » souffla-t-il

Severus n'eut pas le temps d'aller loin. Il se précipita derrière un rideau suffisant. Il monta au plus haut ses boucliers d'Occlumencie. Il devait rester calme. Il ferma les yeux. Il allait entendre Lily pour la première fois depuis longtemps. Il était effrayé.

Les membres de l'Ordre entraient. Caché derrière ce rideau épais, Severus ne pouvait pas savoir combien ils étaient ou qui ils étaient. Mais il pouvait le deviner aux voix. Vu la raison de cette réunion, il ne s'attendait pas à la présence de beaucoup de monde. Il devait y avoir les deux couples, mais pas nécessairement quiconque d'autre.

Ils saluèrent le directeur. Severus serra les poings et ne put retenir quelques larmes silencieuses en reconnaissant les différentes voix. Sa Lily y était. Et elle était avec Potter.

« Bien, comme je vous l'ai déjà dit, une prophétie a été énoncée, qui concerne l'un de vos enfants. J'ai eu la confirmation que Voldemort est à présent au courant du début. Et il sait que cela concerne soit Neville, soit Harry. »

« Comment avez-vous cette confirmation ? » demanda James Potter

« Nous ne sommes pas là pour ça, James. »

« Que nous cachez-vous, Albus ? » s'enquit Lily. Évidemment, elle n'aimait pas être laissée sur le côté. Mais Dumbledore n'oserait pas rompre sa promesse alors qu'il savait que Severus écoutait.

« Lily, la vie de votre enfant est plus importante que de savoir ça. »

« Mais ce "ça" pourrait concerner la vie de mon enfant. Si vous savez quelque chose, Albus, vous devez nous le dire. Pour autant que nous le sachions, nous pourrions être plus en danger que prévus. Et si nous le sommes moins, nous avons le droit de savoir à quoi nous le devons. Que s'est-il passé ? »

« Voldemort a mis la main sur cette Trelawney ? » questionna James.

Severus remarqua que les Longbottom étaient étonnamment silencieux. Ce n'était pas surprenant finalement. Potter remplirait tout l'espace sonore qu'il pourrait.

« Non, je l'ai mise sous ma protection. Elle est en sécurité à Poudlard, avec son poste de professeur de Divination. »

Severus devinait que ce détail d'information était en partie pour l'informer lui. Dumbledore devait savoir que de toute manière il aurait lui-même demandé cette information.

« Et elle ne quittera pas les lieux. » Le ton de Dumbledore avait pris une teinte de menace. À qui était-elle adressée ? N'avait-il pas décidé de faire confiance à Severus ?

« Le plus important maintenant est de vous mettre tous en sécurité. Nous ne savons pour le moment pas qui Voldemort visera en priorité. Mais nous pouvons supposer qu'il ne se contentera pas d'un seul. »

« Albus, vous devez nous dire ce que vous savez. » coupa Frank Longbottom.

Le vieux directeur soupira. « J'ai des sources auprès de Voldemort. Si nous voulons lutter contre lui, nous devons être informés. »

« Êtes-vous en train de dire que vous avez infiltré les rangs de Voldemort ? Que vous avez… des espions ? » questionna Lily.

Dumbledore réfléchit pendant un moment. Il était évident aux yeux de tous que quelque chose l'empêchait de répondre vraiment. Il finit par dire clairement « Oui. » À son ton, il n'admettrait pas le moindre questionnement à ce sujet.

Mais sous les regards des familles, de ces jeunes sorciers qui tenaient dans leurs bras leurs bébés, il céda sans qu'on ne lui demande.

« Pour la sécurité de ceux qui m'apportent ces informations, je ne peux pas vous en dire plus. Je comprends vos inquiétudes, mais il vaut mieux pour tous que vous ne sachiez rien. »

James ne l'entendait pas de cette oreille. « Nous ne sommes pas dupes Albus. Vous étiez avec quelqu'un quand nous sommes arrivés. »

Severus se figea. Il bloqua jusqu'à sa respiration.

« Nous avons entendu des voix. Deux voix différentes. Et finalement, vous lui avez dit de se cacher, ça nous l'avons clairement identifié. Qui est-ce ? »

« James, je ne tolérerais pas que vous mettiez mon autorité en doute. »

« Il s'agit de la sécurité de mon fils ! » cria le jeune marié, « De mon fils, de ma femme, et de moi-même ! Il s'agit de la sécurité de mes amis et de leur fils ! Nous ne pouvons pas faire tant confiance aveuglément ! À moins que vous ailliez trouvé la confiance d'un elfe de maison, une créature si fidèle à ses maîtres qu'elle ne pourra rien leur cacher, vous êtes allié avec un mangemort ! Je ne sais pas ce qui est le pire. Dans aucun des cas nous sommes en sécurité ! »

« Croyez-moi si je vous dis qu'il n'y a rien à craindre vis-à-vis de ma source ! » tonna Dumbledore.

Lily tenta de calmer James, en vain. Elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit avant que son époux ne riposte, en parcourant la salle de son regard. « Il est encore là n'est-ce pas ? Qui cachez-vous Albus ? Vous faites plus confiance à un mangemort qu'à ceux qui vous ont toujours été fidèles ? ! »

« Eh bien oui. » gronda Albus. Tous se figèrent. Le directeur s'adoucit. « James, tous, les raisons qui me pousse à lui faire confiance ne regarde aucun d'entre vous. Si vous me faites confiance, vous devriez faire confiance à mes choix. Vous me suivez depuis le début. Qui mieux que vous et que l'Ordre peut accepter mes décisions. Imaginez si vous saviez ? Sa couverture serait brisée, et nous n'aurions plus la moindre information. Rasseyez-vous, James. Je crois que nous avons tout deux besoin de nous calmer. »

Il y eut un vague silence dans la salle. Severus ne voyait évidemment pas ce qui se passait, mais il ne ratait probablement rien à part des échanges de regard.

« Maintenant, oui, un de mes infiltrés est dans la salle. Et oui, il nous entend probablement. Ce n'est pas comme si nous connaissions des sorts pour l'empêcher d'entendre. »

Severus devinait le regard appuyé du directeur vers le couple Potter. Bien sûr que si, ils connaissaient. C'était dans le livre du Prince de Sang-mêlé. Lily l'avait vu, et James l'avait déjà volé plusieurs fois avec les Maraudeurs.

« Non, James, inutile » coupa Dumbledore. Severus devinait que le voyou s'apprêtait encore une fois à utiliser son propre sort contre son créateur. « Je devrais de toute manière l'informer, autant qu'il entende directement. Je discuterais avec lui ensuite des mesures à prendre. »

« S'il entend tout dès le début, vous ne pourriez rien lui cacher. » renifla Potter.

« Je n'en aurais pas l'intention. » répliqua doucement le directeur. Severus imaginait le choc sur les visages des jeunes couples, et émit un léger sourire amusé mais silencieux.

« Pour les choses vraiment importantes, je vous parlerais à chacun à part. Pour l'instant, voyons les mesures qui peuvent être prises. Nous discuterons plus tard en privé de comment nous mettrons les choses en place. »

Tous se retenaient de respirer en voyant le directeur tourner le regard vers ce qu'ils devinaient être la cachette de l'intrus, qui était ignorant du regard. « Ma confiance totale a la limite du talent legilimens de Voldemort. » dit-il durement.

La réunion commença enfin. Severus prêtait bien attention à chaque proposition, chaque argument. Et surtout, il profitait d'entendre la voix douce et calme de Lily. Le contraste était éclatant avec les intonations rugueuses, vives, spontanées et parfois brutales de son époux.

Severus ne comprenait pas comment elle pouvait aimer James. Mais il savait que les raisons qui les avaient maintenus lui et elle amis si longtemps étaient encore plus incompréhensibles. Elle était capable de voir le meilleur des gens, même quand cela semblait inexistant.

Lorsque la réunion fut terminée, il écoutait les bruits des sièges bougeant. La douce berceuse que Lily fredonnait pour son bébé, les pas qui s'éloignaient. Et ceux qui s'approchaient.

« Non, James ! » tonna le directeur. « Je vous ai déjà dit de ne pas chercher. Sortez tous ! »

Severus attendit d'être certain d'être seul avec le directeur avant de se montrer. La porte était fermée. Heureusement.

Dumbledore le regarda.

« Je ne suis pas certain qu'il n'écoute pas. »

« Oh, Lily ne le laisserait pas faire. » dit Severus le plus doucement et confiant possible. « Alors, que dois-je lui dire ? »

« Vous vous habituez vite à vos fonctions. »

Severus renifla. « Ne tentez pas les commentaires humoristiques avec moi, vieil homme. »

« Tu m'as promis tout ce que tu avais. Alors je vais te rendre la vie plus belle. »

« Ne prenez pas la peine, vieil homme. Je vous aide pour Lily, mais je ne vous pardonne rien. »

« Et qu'ai-je fait ? »

« Rien, justement. Mais ce n'est pas le sujet. Nous pourrons en parler lorsqu'elle sera en sécurité. »

« Tâchez de savoir ce que prépare Voldemort. Il nous faut connaître son plan. Vous êtes meilleur occlumens que moi, ce qui signifie que vous saurez mieux que moi ce qui est bien ou non à lui permettre de savoir. »

Severus acquiesça, et partit comme il était venu, sans croiser personne.