(La pierre philosophale) La lettre de Poudlard

La première année à Poudlard de Harry Potter et Neville Longbottom arrive.

C'était une année assez simple à écrire, plutôt légère. L'histoire tourne principalement autour de Harry et Neville, mais Draco a un rôle important. (Cette partie fait 25 chapitres)

Désolé pour les fans de Ron et les détracteurs de Draco, mais les rôles sont plutôt inversés à cause du rapport entre Harry et Severus.


La lettre de Poudlard

Neville se réveilla avec l'odeur désagréable de la cuisine d'Hagrid. Quelque chose cramait sur le feu. Il fronça le nez, et ouvrit les yeux.

« Hagriiiid ! » appela-t-il

Le demi-géant se dépêcha d'aller sortir ce qui chauffait.

« Qu'est-ce que c'est ? »

« Ça, m'garçon, c't'on gâteau à toi et Harry. »

« Super. » rouspéta l'enfant en plongeant la tête dans son oreiller.

Il savait qu'elles étaient les qualités culinaires de son tuteur. Nulles. Il se servait en général dans la cuisine de l'école. Mais pour son anniversaire, il n'avait pas vraiment le choix.

« Allez, c'l'heure ! »

Neville redressa la tête, encore fatigué « L'heure de quoi ? »

« Bin, d'aller voir Harry bien sûr ! »

L'enfant tourna la tête vers la fenêtre, puis à nouveau vers le demi-géant.

« Hagrid, il fait noir. »

« Bien sûr ! On va le visiter à minuit ! L'anniversaire d'un jeune sorcier de onze ans est l'un des événements les plus importants ! C'est votre entrée officielle dans le monde de la magie !… »

Hagrid continuait à raconter l'importance du jour, mais Neville n'entendait plus. Il était retourné au pays des rêves. Il hurla lorsqu'il se sentit soulevé sur l'épaule de l'homme.

Il n'eut pas le choix de bien s'accrocher pendant que la moto décollait. Il avait le mal du transport, et le vertige. Il ferma les yeux tout en espérant ne pas s'endormir pendant le trajet. La peur était un bon moyen d'y arriver.


Harry sauta de son lit dès qu'il entendit les battements de l'horloge. Il était minuit. Il dévala l'escalier, et arriva en bas juste au moment où Hagrid frappait à la porte. Il observa tranquillement Sirius aller ouvrir.

Les deux adultes et les deux enfants allèrent à table. Neville enfoui sa tête dans ses bras, somnolent à côté d'un Harry surexcité.

C'était la première fois qu'Harry voyait le tuteur de son ami d'aussi près. L'homme déposa un gâteau sur la table, et Harry ouvrit de grands yeux en observant le nombre de fautes d'orthographe sur le message de joyeux anniversaire.

Il songea que son beau-père en aurait une crise cardiaque s'il voyait ça. Et pourtant, c'était un homme très calme.

Il bougea légèrement l'épaule de Neville, tentant de le secouer pour le réveiller. Son ami râla. Il ne voulait pas subit une fête à minuit passé.

Harry fit la moue, mais décida de le laisser tranquille. Il lui murmura à l'oreille. « Si tu veux, je peux te conduire dans une chambre d'ami. Ce sera plus doux que la table. »

Neville hocha la tête, et suivit Harry en silence. Il passa le reste de la nuit à dormir.

Harry, lui, profita bien de rire avec son parrain et ce nouvel ami qu'était le géant. Le seul moment difficile fut la dégustation du gâteau. Il n'y avait pas que l'orthographe qui était une horreur.

Il était très tard lorsque Harry retourna se coucher. Il avait l'impression d'avoir tout juste fermé les yeux lorsqu'il entendit la voix énergique dans le couloir.

« Debout les garçons ! C'est l'heure d'y aller ! »

C'était au tour d'Harry de ne pas vouloir se lever. Son parrain entra finalement dans sa chambre, et le chatouilla pour le forcer à descendre de bonne humeur.

En bas, Neville prenait un bon petit-déjeuner avec un bol de céréale et un verre de jus d'orange. Il sourit gentiment à Harry et lui dit bonjour.

Harry se prépara des tartines et les mangea dans l'espoir de se réveiller un peu. Ses yeux étaient grands ouverts, mais ses cernes évidents.

« Hagrid nous amène au chemin de Traverse aujourd'hui. »

« Où ça ? »

Neville observa la perplexité de son ami.

« C'est le quartier des magasins. Nous allons chercher nos baguettes. Ah, tiens, je n'y pense que maintenant. »

Neville plongea sa main dans la poche de son grand manteau, et en sortit une épaisse enveloppe légèrement abîmée.

« C'est pour toi. »

« Qu'est-ce que c'est ? »

« Lis. » fut la seule réponse de Neville, avec son sourire et sa douceur habituelle.

Harry prit la lettre et observa la destination.

Ça lui était très clairement adressé. Et ça venait de Poudlard. Il l'ouvrit avec précipitation, et regarda la lettre à une distance déraisonnablement proche de ses yeux.

Après un temps, Neville jugea qu'Harry avait suffisamment avancé sa lecture.

« Hagrid nous amène chercher toutes nos fournitures. Nous partons dans 20 minutes normalement. »

Harry hocha la tête de bonne humeur. Il était inscrit à Poudlard. Dans un mois, il commencerait les cours. Il ne pouvait pas en être plus heureux.


Le chemin de Traverse était bondé. Les deux enfants étaient chacun d'un côté du demi-géant, se tenant à ses vêtements timidement pour être sûr de ne pas se perdre.

Neville était tout bonnement terrifié. Harry était très curieux, et observait partout autour, mais craignait quand même de se perdre et ne comptait pas lâcher Hagrid.

« On va commencer par aller chercher de l'argent à Gringotts ! On ne pourra jamais vous prendre vos fournitures si vous n'avez rien pour payer. »

« Mais Hagrid, comment on obtient de l'argent ? » demanda Neville à mi-voix.

« Ne t'inquiète pas mon garçon ! Tes parents t'ont laissé de quoi vivre ! Ah ah ! »

Harry baissa les yeux. Et lui ? Avait-il vraiment de l'argent ? Il ne pouvait pas demander à sa mère, et son parrain ne lui avait rien donné avant de partir.

Hagrid les conduisit devant un comptoir géré par un gobelin et annonça qu'ils venaient faire un retrait sur le compte du jeune Neville Longbottom. Il donna la clef, et le gobelin sembla juger que c'était bon.

Hagrid demanda aussi un accès à un autre coffre, en prenant un air plus mystérieux. Les deux garçons échangèrent un regard, mais aucun n'avait de réponse à apporter à l'autre.

« Le jeune Harry Potter est aussi venu faire un retrait pour ses affaires scolaires. Voici la clef du coffre… Et un mot du médecin de ses parents, ainsi que le papier du tuteur. »

« C'est la clef du coffre de Sirius Black. »

« Oui, c'est l'tuteur. Il refuse qu'Harry pioche dans sa propre fortune et met la sienne à disposition. Ah, voici le document signé de sa main et de son sang disant le montant qu'il autorise. »

Le gobelin analysa toutes les données et justificatifs, et finalement sembla accepter.

Le trio fut mené au travers du dédale de la banque. Harry et Neville furent abasourdis par la quantité d'argents dans les deux coffres que chacun visita pour ses fournitures.

Lorsqu'ils arrivèrent au coffre demandé par Hagrid au nom de Dumbledore, ils se demandèrent ce qu'il y avait.

C'était juste une petite bourse de velours, qui contenait une chose mystérieuse. Et Harry avait bien envie de savoir de quoi il s'agissait.

Ils firent le tour des boutiques, achetèrent livres et matériels. Neville était passionné par toutes les plantes de botanique nécessaire pour les potions.

« Garrick Ollivenders ! L'endroit le plus important de la journée. Je vous laisse entre de bonnes mains ici, j'ai une surprise à aller chercher. »

Hagrid abandonna les deux enfants devant la boutique. Neville déglutit. Harry prit son courage à deux mains, et poussa son ami dans la petite boutique.

La cloche sonna, et le célèbre fabricant de baguette sortit la tête d'entre deux rayonnages.

« Oh, oh, qu'avons-nous là… »

Il se dirigea vers les deux enfants.

« Harry Potter, et Neville Longbottom. » fit-il en regardant l'un après l'autre ses visiteurs.

« Je me souviens lorsque vos parents sont venus chercher leurs premières baguettes. »

« Vous connaissez nos parents ? ! » s'étonna Harry

« Je me souviens de chaque baguette que j'ai vendue, M. Potter. »

« Comment étaient-ils ? Mes parents ? » questionna timidement Neville.

Ollivenders considéra l'enfant. Il n'avait pas grand-chose à voir avec ses parents. Il avait peut-être hérité de leur gentillesse.

« Je ne les ai pas vraiment connus. Je les ai rencontrés comme vous, lorsqu'ils sont venus chercher leurs premières baguettes. Vous avez un grand cœur, M. Longbottom, et c'est votre plus grande force. Voyons quelles baguettes vous iraient à tout deux.

« Monsieur Potter, votre père était très doué en métamorphose. Voyons ce que donne une baguette en Acajou, le même bois que votre père. Monsieur Longbottom, vous êtes voué à un grand avenir, et vous possédez de grandes qualités. Peut-être qu'une baguette en chêne blanc, comme Merlin, pourrait convenir. »

Ollivenders tendait aux deux garçons les baguettes qu'il leur proposait. Les deux échangèrent un regard, avant qu'Harry décide de se saisir de l'objet. Timidement, Neville fit de même.

« Eh bien, faîtes le geste. »

Harry fut le premier à lever puis abaisser sa baguette. Un vase se brisa. Neville sursauta. Pendant que le marchand reprenait la baguette des mains de son ami, le garçon effectua à son tour la manœuvre, en fermant les yeux. Une bonne partie d'un des rayons s'effondra au sol.

« Non, non, non, certainement pas. » fut la réponse du grand fabriquant.

« Je ne suis peut-être pas doué pour les métamorphoses. Et je ne suis pas comme mon père. »

« Très bien monsieur Potter. Voyons ce que donne l'ébène alors. Parfait pour les sorciers qui n'ont jamais peur d'être eux-même. Et qui ne se détourneront pas de leurs objectifs… »

Ollivenders s'éloigna pour chercher dans ses rayonnages tout en réfléchissant au cas de Neville.

« Vos parents étaient aimés et respectés, monsieur Longbottom. Il est certain qu'il en sera de même pour vous. Les baguettes en bois de poirier choisissent des sorciers bienveillants, sages et généreux. Et je peux voir cela en vous. »

Il revint avec deux belles baguettes. Harry n'hésita pas, au contraire de Neville. Mais avant d'essayer, il fixa le marchand.

« Choisissent ? »

« C'est la baguette qui choisit le sorcier monsieur Potter. Jamais l'inverse. »

Il tourna la tête vers Neville. « C'est pour cela qu'il vous faut tester, et même si la baguette vous plaît à première vue, ne soyez pas surpris si des dégâts arrivent. Je me souviens que la mère de monsieur Potter a brisé mon encrier préféré en essayant sa première baguette. »

Neville hocha la tête, saisit la nouvelle proposition, et les deux garçons s'agitèrent ensemble. Les fenêtres brisèrent, et Neville fut soulevé par une bourrasque qui le fit percuter le plafond avant de retomber au sol.

« Je ne vous proposerais même pas de Séquoia monsieur Longbottom. »

« Quelle est la particularité de celui-ci ? » questionna naïvement Harry pendant que Neville se relevait péniblement.

« Il est attiré par les sorciers naturellement chanceux. Votre curiosité vous honore, monsieur Potter. Tentons le pin. »

« Est-ce sa seule particularité ? Aimer la curiosité ? »

« Non, c'est un bois complexe. Vous intéressez-vous à la fabrication des baguettes monsieur Potter ? »

« Je m'intéresse au monde magique en général, monsieur. Et aussi à la sécurité de Neville. J'aimerais passer longtemps ici, à apprendre tous les bois possibles. Mais chaque essai est de plus en plus dangereux. Je veux donc être certain de faire le bon choix. »

« Vous possédez de nombreuses qualités appréciées du bois de pin. Mais les sorciers choisis par ces baguettes sont en général indépendants ou individualistes. Ce qui n'est apparemment pas votre cas. Votre mère était prodigieuse avec les enchantements. Peut-être avez-vous plus pris d'elle. »

Il s'éloigna dans les rayonnages.

« Je connais un bois qui aimera votre instinct sûr, et votre profonde perspicacité ainsi que votre sincérité. »

Il prenait une boîte et la dépoussiéra un peu.

« Mais prenez garde, monsieur Potter. C'est un bois sensible. Si vous faîtes preuve de naïveté, sa puissance diminuera. Et si vous refusez d'être honnête que ce soit avec vous-même ou avec les autres… »

Il revenait vers eux, avec un air sombre en guise d'avertissement.

«… elle se révélera incapable de fonctionner correctement. »

Il étala trois baguettes sur son bureau.

« Voyez-vous, monsieur Potter, le noyez noir est un très beau bois, mais ce n'est pas le plus facile à maîtriser. »

Il tourna la tête vers Neville. Assurément, le garçon n'était pas sûr de lui. Il parla plus pour lui-même.

« Peut-être qu'une baguette en mélèze… elles sont très demandées, mais rares sont ceux qui parviennent à se faire accepter d'elles. »

« Qu'est-ce que le mélèze, monsieur ? Je n'ai jamais entendu ce nom. »

Garrick regarda l'enfant et prit son ton d'encyclopédie.

« Robuste, durable et d'une couleur chaude, le mélèze a longtemps été considéré comme un bois puissant et très séduisant. Il insuffle courage et confiance en soi. Le maître idéal pour une telle baguette est une personne aux talents cachés. »

Il observa à nouveau Neville, qui était concentré sur le détail de ses chaussures.

« Ça vaut le coup d'essayer. »

Il s'en alla à nouveau à travers les rayonnages. Harry observait les trois belles baguettes en noyer noir sur le bureau. Une sensation chaleureuse s'en élevait. Il tendit la main vers celle du milieu, mais se stoppa avant de l'attraper.

Celle de gauche avait attiré son regard. Il était comme hypnotisé. C'était elle, il en était certain. Il s'en saisit, et réalisa à quel point la sensation était réconfortante et bénéfique. Le vent souffla doucement autour de lui, souleva ses cheveux, et des étincelles l'entouraient pour lui conférer un pur bonheur.

« Je vois que monsieur Potter a trouvé. Félicitation, cette baguette vous a absolument adopté. Noyer noir et ventricule de dragon, une expérience aventureuse. Vous ne devriez avoir aucun mal avec les sortilèges si cette combinaison fonctionne réellement. Tenez monsieur Longbottom, tentez celle-ci. »

Neville releva le regard, et prit doucement le bâton. Il n'en était vraiment pas certain. Et il avait raison. Les feuilles s'envolèrent et tourbillonnèrent dans la salle et autour de lui lorsqu'il fit le premier geste.

Ollivenders lui reprit et retourna fouiller dans ses rayonnages. Il eut alors un doute. Un mystérieux doute, une sensation que seul le grand fabriquant et marchand de baguette pouvait discerner. Et si…

Il revint peu de temps après, l'air vraiment sombre et mystérieux. Il proposa délicatement la baguette à Neville, comme si elle était d'une grande fragilité.

Lorsque l'enfant la prit dans ses mains, la réaction était évidente. Cette baguette l'avait choisi.

« Étrange, vraiment très étrange. »

« Excusez-moi, monsieur, mais qu'est-ce qui est étrange ? » questionna Harry

« C'est étrange, monsieur Potter, que ce soit cette baguette qui l'ait choisi lorsqu'on sait que c'est sa jumelle qui lui a fait cette cicatrice. »

Neville releva la tête, inquiet. Harry voulait en savoir plus.

« Que signifie sa jumelle ? »

« Voyez-vous, le cœur de cette baguette contient une plume de phénix. C'est un cœur rare. Et il n'y en a pas deux pareilles. Cependant, le phénix dont est issue cette plume en a fourni une autre, une seule autre. Celle qui se trouve dans du bois d'If. Celle de celui dont on ne doit pas prononcer le nom. »

« Voldemort. » souffla Harry

« Lui-même. »

« Quelle est la particularité de l'If ? »

« Il est connu pour offrir à son propriétaire un pouvoir de vie et de mort, plus que n'importe quel autre bois, et ne jamais choisir un sorcier médiocre ou timide. Celui qui possède une telle baguette est voué à faire de grandes choses. Celui qui avait la jumelle de celle-ci a fait de grandes choses, terribles, certes, mais grandes. »

« En quoi est ma baguette ? » demanda Neville, certain qu'elle n'était pas en if, et qu'elle ne pourrait jamais l'être en vu de sa timidité.

« En houx. C'est un bois rare, qui correspond à votre date de naissance. Cette baguette vous était destinée. Le cœur jumeau de celui qui a été vaincu par vous lorsque vous étiez un bébé, et le bois qui est associé à votre naissance. Il est doté d'un pouvoir protecteur. Il n'est absolument pas compatible avec la plume de phénix. Et pourtant, c'est ce que contient celle-ci. Mais attention, c'est un bois qui aime choisir les sorciers dans des quêtes périlleuses. »

« C'est le bois parfait pour l'enfant qui a survécu ! » plaisanta Harry, même s'il était au fond de lui sérieux en disant cela.

C'est à ce moment-là que Hagrid arriva. Il était allé leur chercher un cadeau d'anniversaire. Une superbe chouette blanche pour Harry, et un Rapeltout pour Neville.