(La pierre philosophale) Le nouvel attrapeur


Neville grimaça de douleur. Pomfresh se redressa.

« Vous pouvez retourner près de vos élèves, Renée. Nous savons de quoi sont capables des enfants de cet âge laissés seuls. Surtout avec toutes les maisons, et la tentation de ces balais. »

Madame Bibine ne se le fit pas redire et sortit.

« Oh là là, mon garçon. » soupira l'infirmière. « Mon pauvre garçon, il neigera dans la salle de potion le jour où il ne vous arrivera plus rien. »

« Suis-je maudit, Madame ? »

« Mais non, mon enfant. Absolument pas. Et mon stock de potion est encore plein. Ce n'est que le premier jour de cours après tout. »

« Justement, et c'est déjà la deuxième fois que je me retrouve face à vous. »

« Ne t'inquiète pas, ce sera vite guéri. »


Le professeur McGonagall avançait à grand pas dans le couloir, suivit par un petit Harry silencieux. L'enfant tenait encore serré entre ses doigts le Rapeltout de son meilleur ami.

Il était prêt à endurer toutes les punitions, il savait qu'il avait bien agi. Il ne regrettait rien, et qu'importent les punitions, ça valait la peine.

McGonagall frappa à une porte. Il y eut un « Entrez », et le professeur ouvrit.

« Bonjour Quirinus, puis-je vous emprunter Dubois un moment ? »

« O-ou-oui, a-a-allez… y. »

Un grand garçon maigre aux cheveux châtain très courts et aux yeux marron se leva et sortit de la salle. Il ferma délicatement la porte dans son dos, et fit face à son chef de Maison.

« Oui Professeur ? »

McGonagall sourit d'une grande fierté.

« Je vous ai trouvé… un nouvel attrapeur. »

Elle désigna Harry qui sursauta.

« Attrapeur madame ? »

Dubois tourna la tête vers le garçon. « C'est un première année, Madame, je ne me trompe pas. »

« Non, en effet. Vous aurez tout le temps de discuter avec lui de ses exploits. Je dois retourner auprès des troisièmes années. Je vous le confie, Dubois. »

« Bien, Professeur. »

Harry regarda son chef de Maison partir. Lorsqu'elle fut hors de sa vision, il se tourna vers le cinquième année. Celui-ci avait attendu d'avoir l'attention d'Harry.

« Bien, tu étais à ton premier cours de vol ? »

« Oui. »

Un léger silence s'installa.

« Tu sais, tu n'as pas à être aussi formel avec moi. Je suis le capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Ce qui veut dire qu'on va passer pas mal de temps ensemble, toi et moi. Tu connais les règles ? »

« Oui, mon parrain m'en a pas mal parlé. Il était gardien, et m'a raconté les exploits de mon père en tant qu'attrapeur et capitaine. »

« Oh. Tu es un fils d'attrapeur ? Pourquoi ton père ne t'en a pas parlé lui-même ? »

Harry baissa les yeux, gêné. Le visage de Dubois s'attendrit de compassion. Il comprenait que l'enfant ne devait pas avoir de bon rapport avec son père. Ou alors, il ne l'avait pas connu. Dubois ne savait pas vraiment ce qui était le pire.

« Bien, je te propose de descendre sur le terrain de Quidditch. Les entraînements n'ont normalement lieu que le week-end, donc nous aurons la place libre pour que je vérifie que tu connais bien les règles et que je te parle du fonctionnement de notre équipe. Au passage, j'aimerais voir ce que tu vaux. »

Harry hocha la tête et suivit son aîné dans les couloirs du château.

« Tu es un camarade de classe de Ronald Weasley ? »

Harry sursauta.

« Oui, tu le connais ? Pourquoi lui particulièrement ? »

« Je ne le connais pas, mais je sais qu'il existe. Les jumeaux Weasley, Fred et George, font partie de l'équipe. Ce sont nos batteurs, et ils sont très doués ensemble. Je suis aussi dans la même année que notre préfet Percy. Et son grand frère, Charlie, était mon prédécesseur comme capitaine… et le tien en tant qu'attrapeur. Il a fini sa septième année l'année dernière. Alors je m'informe sur ces têtes rousses.

« Percy n'aime pas beaucoup le Quidditch, il préfère toutes les matières plus… intellectuelles. Je me demandais de quel acabit était son plus jeune frère. »

« Je ne sais pas vraiment. Je l'ai juste rencontré hier. Il avait l'air sympa. Mais j'ai l'impression qu'il a un gros problème avec Draco Malfoy. Je défends pas cet arrogant, c'est un sale type, mais je me demande ce qui s'est passé entre eux. »

« Oh, ce sont des vieilles rancœurs de vieilles familles de sorciers. Tu sais que les Weasley et les Malfoy sont des sang-pur n'est-ce pas ? »

« Non, je n'y connais pas grand-chose à ça. Pour tout dire, je n'ai jamais entendu ces histoires de sang. Ça paraît moche de dire que certains sont "purs". Comment sont les autres ? »

« Oh, hum. Des sang-mêlé… et les nés-moldus. Tu devrais comprendre de quoi il s'agit quand tu entendras le sang des nés-moldus. Ce n'est pas très… gentil. Quoi qu'il en soit, les Malfoy et les Weasley, en plus d'avoir une longue tradition de Serpentard contre Gryffondor, ont des idées très divergentes sur les moldus et les "sang-purs". »

Ils sortirent dans la cours, et virent le cours de vol se poursuivre.

« Attends-moi là. »

Dubois se dirigea saluer Madame Bibine. Il lui expliqua, sans se soucier des regards des élèves, que McGonagall lui avait confié un première année. En tant qu'attrapeur.

Bibine fut étonnée, mais accepta de dispenser l'enfant du cours et de laisser les deux garçons aller au terrain. Elle confia une clef à l'aîné pour qu'il puisse aller chercher le matériel dont ils avaient besoin.

Les élèves regardèrent Dubois et Harry avec stupéfaction. Même Draco laissait montrer sa béatitude.

Harry aida Dubois à sortir un lourd coffre et à l'amener au terrain. Ils le posèrent lourdement, et Harry reprit son souffle pendant que son aîné lui souriait.

« Bien, en fait, tu ne m'as pas dit ton nom. Moi, c'est Olivier. Olivier Dubois, tu l'auras compris. »

« Je suis Harry Potter. »

« Potter ! Ah oui, en effet je comprends. Enfin, pas tout. Par exemple, quel est le problème avec ton père ? »

Harry baissa à nouveau le regard vers le sol.

« C'est bon, tu n'es pas obligé de m'en parler. Désolé d'avoir insisté. Bien, je vais te faire des rappels sur l'équipe et les balles. »

Dubois s'accroupit devant la malle et l'ouvrit.

« Il y a sept joueurs, et quatre rôles. Trois poursuiveurs, qui se passent le Souafle et font gagner dix points à l'équipe à chaque fois qu'ils marquent. »

Dubois souleva une grosse balle d'une trentaine de centimètres à l'air bien lourde. « Ça, c'est le Souafle. Il est ensorcelé pour tomber lentement. Tiens. »

Dubois permit à Harry de soupeser l'imposante balle. Ils la remirent ensuite en place.

« Moi, je suis le Gardien. Mon but, c'est d'empêcher les tirs adverses dans les grands anneaux que tu vois là-bas.

« Il y a deux batteurs, équipés de battes. Leur rôle est de tenir éloignés les Cognards de nos membres… et de les envoyer sur nos adversaires. Il y a deux Cognards que tu vois là. Attention, ce sont des choses dangereuses.

« Mais la seule chose dont tu dois t'occuper, c'est ceci. »

Dubois sortit la magnifique petite balle dorée, de la taille d'une noix.

« Si tu attrapes ceci, Harry, le match s'arrête. Si tu l'attrapes, nous gagnons. »

Harry admira pendant un moment le vif d'or. Ensuite, Dubois lui fit tester, par amusement, de frapper avec une batte dans un Cognards. Il s'en mordit les doigts lorsqu'il fallut qu'il réceptionne la balle dans ses bras et son ventre pour la ranger dans la malle.

Il demanda ensuite à l'enfant de monter sur son balai et de faire des tours autour du terrain. Il lui fit faire quelques exercices acrobatiques, tout en montant sur son propre balais personnel pour l'assurer.

Il n'eut aucun besoin de rattraper le jeune prodige et en était très satisfait.

« C'est parfait Harry, merveilleux ! »

Harry lui fit un grand sourire en se posant au sol, légèrement essoufflé. Il lui faudrait encore de l'entraînement pour gagner en endurance. Mais il avait ça dans le sang.

« Je te présenterais au reste de l'équipe après les cours. »

« Oh. » Harry fit la moue.

« Qu'y a-t-il ? »

« Le professeur Snape m'a donné une retenue ce soir. »

« Déjà ? Je ne devrais pas être surpris, il ne nous apprécie pas. Mais là, il fait fort, dès le début. Tu as fait quoi pour l'énerver ? »

« Je… j'ai sous-entendu qu'il était un sale con. »

« Houlà ! Tu as vraiment cherché les ennuis. Un conseil, fait profil bas. Il cherchera toutes les excuses possibles pour te pourrir la vie. Et dès qu'il saura que tu fais partit de l'équipe, il n'hésitera pas à te donner les retenus pendant les entraînements, voire les matchs. »

Harry leva un regard noir vers Dubois. Le capitaine ne le prit pas mal, il comprit que la colère de l'enfant était dirigée vers le professeur. « S'il se comporte comme ça avec moi ou mon ami, je ne retiendrai pas mes phrases ! »

« Fais attention, être pris en grippe par Snape, et être un Gryffondor, c'est se diriger lentement vers des situations très pénibles… et tu pourrais avoir du mal à faire tes potions correctement, ce qui te fermera des portes. »

Harry pencha sa tête de côté, interrogatif.

« On en parlera une autre fois. Ça concerne les études, pas le Quidditch. Et l'heure de ta retenue approche. »