(La pierre philosophale) La forêt interdite


Ron ne savait pas ce qui était le pire entre les retenues avec Snape ou avec Rusard. Draco, lui, savait ce qui était le pire. Mais le dire serait avouer devant Weasley que son parrain l'avait déjà puni, ce qui était hors de question.

Harry aussi savait. Mais il hésitait à savoir ce qui était le pire entre les retenues avec Rusard… ou avec Draco. Neville était certain d'une chose : il n'aimait pas les retenues de Rusard, mais il n'était pas seul, et il n'affrontait pas le regard de Snape, ce qui étaient des bons points.

Ils avaient déjà nettoyé une grande quantité de salles, et leurs mains étaient rougies par leurs efforts.

Un soir, Rusard les emmena à l'extérieur.

« Cette nuit, vous aurez votre retenue avec Hagrid. Il a besoin de faire un tour dans la forêt interdite, il y a un problème… »

Draco devint soudainement blanc. « La forêt interdite ? ! Mais, mais c'est… interdit ! »

Ron en aurait bien profité pour railler Draco, mais il était d'accord avec lui pour une fois.

« Pas pour vous ce soir. »

« Nous n'avons pas le droit d'y aller, nous y forcer pour nous enseigner la discipline n'a aucun sens ! Et c'est dangereux, terriblement dangereux. Il y a des centaures, des araignées… des loups-garous ! »

« Hum, oui. Mais vous avez de la chance si vous ne rencontrez que ça. Crois-moi mon garçon si je te dis qu'il y a bien pire que les loups-garous, bien pire. »

Ron voulait fuir. Draco aussi. Mais aucun ne le ferait avant l'autre. Neville avait bien envie d'être le premier à partir, tant pis si on le traitait de lâche ou de trouillard.

Mais Hagrid était déjà devant eux. Il avait l'air grave tandis qu'il discutait avec Rusard, mais Neville restait légèrement rassuré par sa présence. Personne mieux que Hagrid ne pourrait les protéger des créatures des bois.

Rusard laissa les garçons avec le demi-géant seuls dans le noir de la nuit.

« On ne va pas vraiment aller dans la forêt, n'est-ce pas ? C'était une plaisanterie de Rusard. »

Hagrid posa son regard dur sur le jeune garçon qui manquait d'arrogance. « Malfoy, t'as déjà vu Rusard plaisanter ? »

Draco baissa la tête, et Hagrid se rendit compte que le Serpentard était absolument terrifié. Le grand homme attira Neville contre lui pour le rassurer et étudia les deux autres punis.

Harry penchait la tête de côté, dans l'attente de savoir ce qui allait se passer, calmement. Ron bombait le torse, mais ses yeux montraient une grande frayeur, lançant juste des airs méprisants vers Draco.

« Nous allons explorer la forêt. Venez. »

Il leur parlait des lieux pendant qu'il guidait le groupe, avec son chien Crocdur. Il faisait tout pour mettre à l'aise les garçons, et leur permettre d'apprendre à s'orienter dans la forêt.

Il se stoppa pour ramasser une substance étrange et argentée avec deux doigts. C'était visqueux et brillant.

« Du sang de licorne. »

Draco eu un rire nerveux. « C'était très amusant, Hagrid, mais qu'est-ce que c'est vraiment ? »

« Ça, Malfoy, c'est la raison pour laquelle nous sommes ici. Des licornes sont tuées. Et nous sommes là pour découvrir ce qui le cause. »

Le blond froussard recula de deux pas. « Mais qui ferait une chose aussi horrible ! »

« Pas qui, quoi. Tuer une licorne est une chose horrible. Nous allons nous séparer en deux groupes à partir d'ici, ça ne doit pas être loin. »

Hagrid observa chacun des garçons. Il voulait passer du temps avec Neville et Harry, mais laisser Malfoy et Ron seuls semblaient une très mauvaise idée. Mais il ne voulait pas être avec un Malfoy.

« Ron, t'es avec moi. »

Il vit les épaules du roux se détendre d'un coup.

« Neville, tu connais mieux la forêt que les autres, tu pars avec Malfoy. Harry, vient là mon garçon. »

Draco cria, vraiment blême. « Quoi ? ! Tu comptes nous laisser… seuls ? Mais… la forêt est dangereuse, et interdite ! Tu ne dois pas nous laisser seuls, on ne devrait même pas être ici. »

« Neville connaît la forêt. Et n'es-tu pas le meilleur sorcier d'ici ? »

Draco ne pouvait pas, devant Ron, ne pas réagir positivement à la flatterie. Il devait maintenir son rôle supérieur malgré sa terreur. Il ne serait pas dit qu'il fuyait plus vite que le rouquin. « D'accord, mais je veux Crocdur. Si nous trouvons quelque chose… »

« Si vous trouvez que'qu'chose, il courra me retrouver. Je te préviens, c'est un vrai trouillard. »

Draco gémit. Super

Ils se séparèrent alors. Draco regardait le chien qui était entre lui et Neville. Il hésita, puis posa doucement une main sur le dos de l'animal. Le chien ne râla pas. Neville tourna un léger sourire vers son ami.

« Crocdur est très câlin. Tu n'es pas hostile, et tu es avec moi. Je suis certain que tu pourrais gagner son amitié, et même sa fidélité. »

« Tu crois ? Je suis vraiment pas doué avec les animaux. »

« Le grand Draco Malfoy n'est pas parfait partout ? Comment est-ce possible ? »

Draco ricana nerveusement. « Je ne sais m'occuper que de moi-même. Et en général, j'ai d'autres personnes pour s'occuper de moi. Si Crabbe et Goyle m'obéissent au doigt et à l'œil, ce n'est pas pour rien. »

« Ils t'obéissent vraiment ? Ce n'est pas ce que j'ai cru voir. »

« Comment cela ? »

« Ils n'ont pas tendance à te lâcher. Ils se débrouillent pour que tu restes coincé avec eux, et que tu ne puisses pas nous rejoindre. Je suis presque certain qu'à chaque fois que tu nous rejoins c'est parce que tu as dû user de ruse pour leur fausser compagnie. »

La compagnie de Neville permettait à Draco de se détendre. Le garçon adoptif de Hagrid était connu pour sa nervosité et sa peur de… de beaucoup de choses. Pourtant, il parlait avec le Serpentard le plus naturellement possible dans cette forêt.

Draco pouvait saisir la peur qui prenait les entrailles de son camarade. Mais ce camarade s'efforçait de ne montrer qu'une présence rassurante. Et il savait que c'était pour lui que Neville faisait ça.

Neville devait être terrifié, mais il connaissait suffisamment l'endroit pour se permettre de le cacher, juste pour mettre Draco à l'aise. Et c'était une chose que le garçon rusé ne pouvait qu'apprécier. Le Gryffondor avait toute sa gratitude.

Draco avait donc ri doucement et sincèrement face à la juste déduction du garçon qui aurait dû être idiot.

« En effet, quel remarquable esprit d'analyse Nev. »

Il s'immobilisa presque soudainement, sans plus aucun amusement. Le coin était encore plus sombre qu'avant. Pas du point de vue de la luminosité. Mais lugubre, comme si la magie noire était à l'œuvre. Et Draco savait reconnaître la magie noire, ou du moins la deviner.

Neville aussi était peu rassuré. Ils continuèrent d'avancer en silence. Ils entendaient des bruits étranges augmenter au fil de leur marche. Pourquoi allaient-ils droit vers le son, se demanda Draco.

Draco vit une chose noire du coin de l'œil vers la droite, caché entre les troncs sombres, mais ne dit rien. Cependant, il comprit ce que c'était après le détour d'un arbre pour arriver face à la chose.

La licorne était là, inerte sur le sol. Et un être encapuchonné s'abreuvait de son sang.

Neville gémit, à la grande horreur de Draco qui comprit qu'ils se faisaient alors repérer. Le Gryffondor portait sa main à son front, comme s'il avait une intense douleur. Mais le Serpentard n'avait pas le temps de s'en inquiéter. Il sortit sa baguette, et la pointa vers la chose qui avait levé la tête.

Draco tenta de reculer, en attirant Neville avec lui par l'épaule. Mais il se prit les pieds dans une racine et les deux enfants se retrouvèrent les fesses au sol. Le chien s'enfuit.

La chose s'approchait. Le bras qui tenait la baguette de Draco trembla. Il jeta un regard au Gryffondor. Neville était absolument terrifié, tout autant que lui, mais il souffrait beaucoup plus.

Draco aurait voulu crier à la chose de s'éloigner. Mais le son ne sortait pas. Comme un éclair, il se rappela la scène du Troll. Il avait été inutile, trop couard pour protéger ses camarades. Et Neville, Neville, était celui qui avait trouvé le courage de lancer un sort qu'il n'avait même jamais réussi à maîtriser avant.

Draco se sentit mal. Il avait été incapable. Et maintenant, il était encore pétrifié par la peur. Mais il avait sa baguette tendue vers la chose. Et il connaissait un sort. Il ferma les yeux très fort, à s'en faire mal.

« Flipendo ! »

La créature, humaine ?, se fit repousser bien plus loin avec un léger cri, ténu, très ténu, mais qui parvenait aux oreilles de Draco. Connaissait-il cette voix ? Il avait un doute. Mais il avait eu l'idée de s'interroger. Il avait déjà dû l'entendre quelque part.

Cette fois, la chose était en colère, et s'avança à toute vitesse vers eux, sous le regard horrifié du Serpentard.

C'est alors qu'un centaure surgit et chassa la chose. Il se tourna ensuite hostilement vers les garçons. Draco déglutit. Leur sauveur n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche pour leur parler avant de relever la tête vers l'arrière. Hagrid arrivait.

La peur embrumait l'esprit de Draco, et la douleur, même si elle était passée, celui de Neville. Ils voyaient juste Hagrid et le centaure discuter, mais n'arrivaient pas à saisir les mots, ni même les réelles expressions des deux hommes.

Hagrid prit Neville dans ses bras, et Harry souleva Draco pendant que le chien se plaçait de l'autre côté du garçon pour qu'il puisse se soutenir.

Pendant le trajet vers le château, Draco restait comme un fantôme. Il ne réagit même pas lorsque les larmes mouillaient son visage. Il n'émettait pas le moindre son. Il ne remarqua même pas le regard de Ron.

Ron cogna durement à la porte de l'infirmerie. Et Hagrid appela d'une voix forte.

« M'dame Pomfresh ! J'ai du monde pour toi ! »

Madame Pomfresh arriva. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle vit sous son nez un jeune Weasley calme, derrière, il y avait Hagrid qui tenait dans ses bras le bien connu Neville. Et encore derrière lui, il y avait le jeune Potter qui soutenait avec un air triste et compatissant un petit blond totalement en état de choc, une main sur le grand chien du garde-chasse.

« Entrez. » dit-elle en s'écartant du chemin.

Ron entra et se plaça immédiatement sur le côté, sans pénétrer plus avant dans l'infirmerie. Hagrid alla à grand pas déposer Neville sur un lit, puis se tourna vers Pomfresh qui regardait encore le dernier duo avancer.

Harry mena Draco à côté de Neville et le fit s'asseoir. Pomfresh regarda les deux Gryffondors valides.

« Allez vous coucher les garçons. Je vais m'occuper de vos amis. »

Ron voulu protester. « Malfoy n'est pas… »

Mais Harry le stoppa avec un regard noir, et un léger coup de poing sur le bras. Ron hocha la tête vers Pomfresh et s'enfuit de la salle, suivit tranquillement par Harry.

La dame interrogea ensuite Hagrid, mais ils leur étaient impossibles de savoir ce qui était réellement arrivé aux garçons tant qu'aucun des deux ne parlerait. Elle soupira et congédia le garde-chasse.

Elle avait deux garçons en état de choc à s'occuper, et l'un des deux semblait devoir se remettre d'une grande douleur à la tête. Elle était persuadée pourtant que le garçon n'avait subi aucun traumatisme physique. Alors d'où lui venait cette douleur suffisamment grande pour l'évanouir presque.

Elle garda les garçons plusieurs jours. Draco restait muet et toujours aussi blanc qu'un linge. Neville retrouvait des couleurs et sa voix, mais seulement pour éclater en sanglot dans son oreiller.

Le professeur Snape passa pour tenter d'obtenir une réaction de son filleul. Rien n'y fit, mis à part que pour lui, Draco acceptait de relever les yeux et de le regarder. Il sembla écouter son parrain, mais ne dit toujours rien. Il accepta tranquillement les potions calmantes de l'homme, toujours silencieux.

Neville, lui se cachait sous ses couvertures à l'arrivée du maître des potions et n'en ressortait qu'une fois que les pas étaient repartis suffisamment loin.

Le professeur McGonagall passa pour interroger Neville. Qu'importent ses questions, Neville bégayait pour dire qu'il ne savait pas. Elle finit par lui demander quel était son âge, juste pour s'assurer qu'il avait encore son esprit. À cela, Neville se contenta de lui lancer un rare regard étonnamment froid.

Il n'était pas froid, il était éteint. Face à ces questions évidentes, Neville ne disait rien, mais cela le calmait pour au moins cinq minutes, où il ne dirait toujours rien. Peut-être était-ce mieux que les sanglots et les « Je ne sais pas. ».

Hagrid passait donner des friandises de sa fabrication à son petit garçon. Neville n'y toucha pas, mais hochait la tête en remerciement.

Pomfresh ne laissait ni Harry, ni Hermione ni aucun élève venir visiter ses deux malades.

À l'instant où le professeur Quirrell entra, Draco tressaillit, sans même avoir tourné la tête ou vu l'homme. Pomfresh, à l'œil attentif pendant qu'elle examinait Neville, tourna le regard vers le professeur qui s'approchait doucement, avec son air à moitié craintif usuel.

Elle soupira.

« Que voulez-vous, Professeur ? »

« Je v-viens v-voir m-mes é-élèves, Pomfresh. J-j'ai a-ap-pris qu'ils a-avaient eu-eu un a-acc-accident. »

Elle se redressa pour tenir face le plus droit possible devant le professeur de défense contre les forces de mal de cette année.

Draco était retourné dans son attitude silencieuse et détachée devenue habituelle depuis son arrivée dans cette salle, et Neville ne semblait pas différent non plus, prêtant l'oreille à la discussion des adultes.

« En effet, et je ne leur permettrais pas de rejoindre leurs cours tant que je ne jugerais pas qu'ils iront mieux. »

« P-puis-je sa-savoir ce qu-qu'ils ont ? »

« Ils ne sont pas blessés, si c'est votre question, mais profondément choqués. Je n'ai pas pu obtenir un son pour savoir ce qu'ils avaient vu ou traversé. »

Elle réfléchit pendant un instant.

« Vous pouvez demander au professeur Snape de vous informer sur ce que nous savons de l'événement. »

Quirrell sursauta, et son regard s'assombrit.

« P-pouriez v-vous me di-dire ç-ça vous mê-même ? »

« Pourquoi ? »

« Le pro-profess-esseur Snape et moi-m-même sommes en f-f-froid. »

« Pourquoi cela ? »

« P-pro-professeur Snape. C-c'est l-lui. I-il n'est ai-aimable a-a-avec p-personnne. Et i-il v-veut ma p-place, v-vous-vous sa-savez. »

Pomfresh était septique, mais il était délicat de contredire l'homme alors qu'il ne disait rien de faux.

« Bien, je dois m'absenter aller chercher des remèdes auprès de Severus. Je vous laisse la garde des malades, puisque vous semblez libre, Professeur. »

Et elle partit, suivit du regard pas le professeur. Dès que la porte fut fermée, le regard froid de l'homme se posa sur le jeune garçon blanc qui était dans le lit devant lui.

« Malfoy… » murmura-t-il froidement.

Draco leva lentement la tête. Il était vraiment comme un fantôme. Mais à l'instant où il rencontra les yeux du professeur, il eut l'air de reprendre de l'assurance, et plongea un regard des plus dur.

« Professeur Quirrell… je me demande… ce que vous faîtes ici. »

Quirrell sourit.

« Pour moi, vous semblez reprendre vie, Malfoy. J'en suis bien heureux. Je m'inquiète pour mes élèves. » Il tourna la tête vers Neville. « Après tout, le garçon qui a survécu ne vient plus à mes cours, parce qu'il est coincé à l'infirmerie. »

Il se reconcentra sur Draco. « Puisque vous semblez pouvoir me parler, pouvez-vous me dire ce qui vous est arrivé. »

Draco était d'un calme effrayant. « Pouvez-vous, vous, m'en parler, Professeur ? »

Quirrell perdit quelques couleurs. « J-j-je n-ne v-voit p-pas co-com-comment, Draco. »

« Tant pis. »

Après cela, Draco rabaissa la tête et se replongea derrière son mur de silence.

Neville le regarda la bouche ouverte. Quirrell ne prêta pas la moindre attention à lui, et tourna les talons. Aussitôt, la douleur de la cicatrice reprit, et le garçon porta sa main à son front dans une grimace et un gémissement, et regarda l'homme partir.

Dès que la porte fut refermée après la sortie du professeur, Neville put se détendre, et se reposer parce que la douleur était repartie aussi soudainement qu'elle était venue.

Les deux garçons étaient maintenant allongés chacun dans son lit, tournés sur le côté de manière à se faire face. Ils se fixaient chacun dans les yeux avec douceur.

« Tu l'as vu, il ne bégayait plus. » fit Draco d'un ton bas.

« Oui, il était étrange. »

« Tu as eu mal ? »

« Comme à chaque fois qu'il est dos tourné. »

« Tu ne me l'as jamais dit. »

Les yeux de Neville s'embrumèrent.

« Je n'en voyais pas l'intérêt. »

Draco ne souriait pas pour une fois. Il jugeait la situation grave.

« Ça avait déjà un intérêt certain, à partir du moment où nous avions jugé qu'il était un mage noir. »

Neville ressentit le besoin de dire une évidence pourtant invraisemblable. « Il t'en veut pour quelque chose. »

« Oui. C'est certain. Et cette nuit-là, tu avais tellement mal que tu ne pouvais rien faire. As-tu déjà eu cette douleur en l'absence de Quirrell. »

La non-réponse de Neville voulait tout dire aux yeux de Draco.

« C'était lui. » souffla le Serpentard.

La main de Neville se resserra sur le tissu de l'oreiller, et il ferma fort les yeux. Draco n'insista pas et se détourna.

Le lendemain, Draco surprit Pomfresh en agissant comme s'il ne s'était jamais rien passé. Il assura qu'il pouvait partir, et que Neville n'était pas plus perturbé que d'habitude, et qu'ils pouvaient tous les deux retourner en cours.

Pomfresh fut incapable de trouver comment retenir les deux adolescents. Neville était toujours timide, mais c'était en effet habituel. Et Draco était vraiment surprenamment en pleine forme.

Elle fut prise d'un doute. Elle n'avait pas pu leur parler depuis qu'elle était revenue quelque temps après que Quirrell soit parti. Les garçons s'étaient couchés, et dormaient alors paisiblement.

« S'est-il passé quelque chose avec le professeur Quirrell, les garçons ? »

La réponse de Draco fut immédiate, mais ne trahit pas la moindre surprise ou sursaut. « Absolument rien. » fit-il avec un sourire.

L'œil attentif de Pomfresh était capable de savoir quand un enfant voulait lui cacher quelque chose. Mais Draco semblait suffisamment confiant en ses propres capacités pour ne rien lui dire. Il lui serait impossible d'obtenir la moindre réponse du garçon.

« Peut-être avant de partir pourriez-vous me parler de cette nuit-là ? »

Draco prit son sérieux. « Bien. Nous avons été obligés par les professeurs à sortir après le couvre-feu pour aller dans la forêt interdite. Et comme Hagrid est un homme très responsable, il nous a fait partir seul en exploration à la recherche de ce qui avait pu blesser une licorne.

« La licorne était en fait morte, et nous l'avons trouvée, avec cette ombre noire penchée dessus. Comme je ne suis pas un lion et que Neville n'a rien à faire à Gryffondor, nous sommes restés stupéfiés. Un centaure a débarqué et a chassé la chose. Point.

« Maintenant, j'espère que vous ne le répéterez à personne, c'est assez gênant. Et personne n'a besoin de savoir qu'un tel danger rode. C'est assez effrayant. »

Draco tira Neville à l'extérieur de l'infirmerie et décida de ne plus aborder le sujet.