Bonjour ! Suite :D Bonne lecture

Lien émotionnel

La rentrée approchait et Mary ruminait dans son coin. Elle comprenait bien évidemment qu'elle ne pourrait pas retourner à Poudlard, mais ça ne l'empêchait pas de le regretter. Après trois longs mois au Manoir, elle aurait apprécié un autre environnement et le rythme régulier des cours. Quoique des cours elle en aurait. Ils seraient dispensés aux enfants encore en âge d'être scolarisés qui vivaient au Manoir, c'est-à-dire Mary, William et Cameron -pour le plus grand mécontentement de celui-ci- et les deux plus jeunes Weasley. Des Nés-Moldus sauvés de Poudlard les rejoindraient deux fois par semaine au Square Grimmaurd où la véranda avait été réaménagée pour accueillir les quelques élèves. Remus serait leur principal professeur, mais des cours de potions étaient également prévus avec sa mère et la défense contre les forces du mal serait animée par Remus, Alastor, Andreas ou sa mère à tour de rôle. Ils allaient suivre le programme classique cependant et pas les entraîner à se battre.

Ils n'auraient que quelques heures de cours par jour sans qu'elles ne soient à un horaire précis car les adultes qui leur serviraient de professeurs devaient vaquer à d'autres occupations plus importantes. Seules les heures en commun avec les nés-moldus qui étaient rentrés dans leurs familles étaient fixes : le lundi après-midi et le vendredi matin. Ces derniers pourraient ainsi pratiquer un peu de magie au Square sans être détectés par le Ministère. Ils passeraient le reste de la semaine à étudier les théories et à faire leurs devoirs. Ce n'était pas l'idéal et ça ne remplaçait certainement par Poudlard, mais un peu de cours était mieux qu'aucun cours. Ca apporterait un semblant de normalité. Et puis, elle restait une Serdaigle : apprendre c'était son dada.

Elle avait aussi un motif détourné en se rendant à Square Grimmaurd cela dit : avoir accès la bibliothèque. C'était Tom qui lui en avait donné l'idée. Il avait accepté de l'aider à se dissocier de l'Horcruxe, mais ils avaient plusieurs obstacles majeurs. D'abord, c'était lui qui pratiquait la magie noire au plus haut niveau et il était incapable de l'utiliser pour le moment. Ensuite il n'avait absolument aucune idée de la manière d'inverser le processus. Et finalement pour trouver ce moyen il faudrait expérimenter ce qui était dangereux étant donné les deux premiers points. Il fallait donc que Mary apprenne, et vite, à se perfectionner en magie noire pour compenser l'absence de celle de Tom. Puis, il fallait des bouquins pour essayer de trouver comment lui retirer ce bout d'âme parasite. Et pour ça, il n'y avait aucun moyen de l'inventer, du moins pas sans aide. Ils étaient tous les deux intelligents mais il leur manquait tellement de données… La bibliothèque du Manoir des Roses ne comportait que peu de livres sur la magie noire et encore ces derniers étaient nuls. Mary savait que la famille de sa mère était une ancienne famille de sang-pure et qu'ils étaient partisans de Voldemort, bien que non Mangemorts, donc ils avaient dû posséder quelques ouvrages intéressants en magie noire que la Maître des Potions devaient avoir retiré et sécurisé quelque part. Difficile de savoir où et de les piquer.

- J'ai cru comprendre que tu allais te rendre à Square Grimmaurd pour tes cours, avait lancé Tom.

- Exacte. Et ?

- Et donc, les Black sont une lignée tournée vers la magie noire depuis des générations. Ils ont également une bibliothèque particulièrement fournie à ce sujet. Tu pourrais profiter de ton accès à leur demeure ancestrale pour chercher ce qui nous intéresse.

- Je n'aurais pas beaucoup de temps de latence : ils me surveillent comme du lait sur le feu et ma mère ne veut pas que je sorte du manoir plus que nécessaire.

- Tu trouveras bien. Je suis sûr qu'il y aura notre bonheur là-bas.

La rousse n'était pas stupide. Mettre des livres de magie noire dans les mains de Tom Jedusort c'était comme offrir un whisky à un alcoolique. Stupide. Elle comptait bien dérober les bouquins, les lire elle-même et surtout ne pas les lui donner, tout en prétextant qu'elle n'avait pas eu l'occasion de voler lesdits bouquins. Qu'un seul d'entre eux ait les informations était bien suffisant du temps qu'elle partageait ce qu'elle savait au bon moment et rien de plus. Il se douterait forcément de quelque chose, mais elle aviserait à ce moment là.

- Tu y es déjà allé ?

- Naturellement. J'étais proche de toutes les lignées de Sang-Pure de Serpentard.

Il y avait de la fierté dans sa voix et son regard semblait perdu dans ses souvenirs. N'était-ce pas fascinant ? Ces souvenirs devaient lui sembler récents puisqu'il s'était arrêté de vivre à ses 17 ans mais en réalité ils étaient éloignés de... Elle ne savait même pas quel âge Voldemort avait en fait.

- Quand es-tu né ?

Il lui jeta un regard interloqué, l'air de se demander ce que ça venait faire là.

- Le 31 décembre.

- Oui mais de quelle année ?

- 1926.

Il avait donc tout juste 70 ans techniquement. Elle l'examina de pied en cape dans ses vêtements passés de mode mais qu'il se bornait à vouloir porter avant de sourire en se disant qu'il était quand même sacrément bien conservé pour quelqu'un de cet âge là. Les sorciers vivaient plus vieux que les moldus, mais à 70 ans l'âge commençait tout de même à les marquer normalement. Les Horcruxes étaient totalement immoraux et elle n'approuverait jamais leur utilisation mais bon sang que c'était fascinant.

- Est-ce que tu as des souvenirs des années qui sont passées quand tu étais en dormance dans le Journal ?

C'était plus fort qu'elle, elle devait poser des questions. Mais il ne se mit pas en colère et ne choisit pas non plus de l'ignorer. Il réfléchit une main sur le menton, s'adossant à l'étagère, avant de répondre.

- C'est assez confus en réalité. Je comprenais ce que j'étais et ce que je faisais là. J'ai vécu dans mes souvenirs passés pendant des dizaines d'année mais ça ne m'a pas semblé si long même si j'étais lassé. Peut-être que j'ai été dans le néant une partie du temps… En tout cas, la distraction a été la bienvenue.

- La distraction, répéta t-elle.

- Ginevra, précisa t-il en voyant son expression. Les choses n'étaient plus pareilles à partir du moment où tu m'as récupéré. A cause de…

Il fit un geste vague vers son front. Il évitait de dire clairement qu'elle était un Horcruxe parce que cela lui causait toujours de violentes réactions. La plupart du temps elle essayait d'occulter ce fait, mais l'évoquer lui filait des sueurs froides et des angoisses terribles.

- Tout a été plus clair avec toi et j'ai repris mon évolution même si je n'étais pas vivant au sens stricte du terme. Si j'étais resté avec Ginevra, j'aurais dû attendre de reprendre corps pour ça.

- Tu estimes donc avoir plus de 17 ans à présent si on compte les trois années durant lesquelles tu as été avec moi ?

- Pas vraiment. Physiquement non car comme je l'ai dit je n'étais pas réellement vivant. Mentalement, je pense avoir été influencé par ton âge également. J'ai étrangement maturé en même temps que toi. Donc je dirais que l'estimation de 17 ans reste correcte dans mon cas.

Soit à peine un an de plus qu'elle. Ils étaient pourtant si différents. A son âge Tom était tellement plus avancé en magie qu'elle alors qu'elle passait sa vie dans les bouquins. Il avait également dû le faire, mais en maîtrise pure ils n'avaient rien à voir. Bon, à côté de ça il y avait aussi le « détail » concernant le fait qu'il avait au moins tué 1 personne à cet âge là. Ou plutôt deux : la date de la mort de Mimi Geignarde ne coïncidait pas avec l'âge de l'Horcruxe. Toute la fascination qu'elle éprouvait disparue d'un coup quand elle se rappela qu'il n'était pas seulement le résultat d'une magie absolument formidable mais aussi d'un meurtre. Il était un meurtrier à son âge déjà. Mais elle aussi… Elle avait tué Quirrel en première année et elle était prête à parier que lui n'avait pas commencé si tôt. Et qui pouvait savoir si des Mangemorts n'étaient pas décédés suite à sa magie de métamorphose dans le cimetière ? Aurait-elle fait ça sans l'Horcruxe ?

- Hey.

Mary sursauta quand Tom lui tapota le front comme s'il avait toqué à une porte, quoique plus doucement fort heureusement. Perdue dans ses pensées elle ne l'avait pas vu ni entendu approcher.

- Qu'est ce qui peut bien se passer dans ta tête ?

- Quoi, ça te manque de ne plus être dans mon esprit ? plaisanta t-elle.

Il eut alors une expression étrange, à la fois condescendante et remplit de quelque chose de… qu'elle ne fut pas capable d'identifier mais qui déclencha une drôle de sensation en elle.

- Mary, tu m'as toujours à l'esprit, répondit-il avec un demi-sourire.

Et elle réalisa que c'était tellement vrai qu'elle n'eut même pas le courage de nier l'évidence. Quand est-ce qu'elle avait avait passé une journée sans avoir une pensée pour lui malgré tout ses efforts ?

- Pas de protestations ? continua t-il quand elle resta silencieuse. C'est bien, on progresse depuis cet aveu dans le laboratoire de potion.

Elle savait exactement de quoi il parlait. Celui où elle avait dit ne pas vouloir se séparer du journal. Ca non plus elle ne le nierait pas. Cependant quand il glissa doucement ses doigts sur sa joue une alarme s'alluma dans son esprit et se mit à hurler. Elle était heureusement encore suffisamment intelligente pour subitement s'éloigner et elle s'en alla sans se retourner. Déjà refuser de protester et laisser Tom avoir raison sur ce sujet était stupide. Mais si elle l'avait laissé faire… ce qu'il avait l'intention de faire -quoi que ce soit elle ne voulait pas le savoir… Elle ne savait pas ce qu'il se serait passé.

Elle n'allait pas passer de temps avec lui pendant quelques jours, décida t-elle. Ce ne serait pas bien difficile : si elle ne descendait pas aux sous-sols ils n'avaient pas l'occasion de se parler. Ils ne se croisaient jamais en dehors de ça. Et puis, il était tellement facile de rester à des endroits où il n'avait pas le droit de se rendre. La bibliothèque par exemple. Sauf que la pièce semblait littéralement habitée par son ami Né-Moldu qui adorait mettre les pieds dans le plat.

- Tu as réfléchi à propos de Charlie ? lui demanda Will.

- Tu n'as rien de mieux à faire que de t'intéresser à lui ? Je vais penser que c'est toi qui veux sortir avec lui.

- Vu que tu n'as pas l'air de vouloir te bouger les fesses, je pourrais très bien, rétorqua t-il sur un ton si sérieux qu'elle crut un instant qu'il s'agissait de la vérité.

Mais il avait sur le visage cette petite lueur moqueuse qui s'alluma quand il vit le regard noir qu'elle lui lança et elle comprit qu'il avait juste essayé, avec succès, de la provoquer.

- J'ai réfléchi, finit-elle par répondre. Et je ne veux rien faire.

- Comment ça ? Tu as dit que tu étais amoureuse la dernière fois qu'on en a parlé. Pourquoi ne rien faire ?

- Déjà, je te rappelle qu'il s'est enfui quand il a plus ou moins compris qu'il me plaisait. Et quand je l'ai revu il m'a snobée. Je ne suis pas une experte mais ça doit vouloir dire qu'il n'est pas intéressé. En même temps, on a quand même 6 ans d'écart*…

- Ce qui n'est clairement pas insurmontable.

- Ce n'est pas tout… Will, on n'en a jamais parlé, mais tu sais quand même que l'autre con veut ma mort. Je… je ne veux pas mourir, mais si ça arrivait… Je ne voudrais pas... Ce serait injuste pour lui.

- Déjà, il est hors de question que tu meurs, répondit fermement son ami, le regard dur. Et ensuite, imagine qu'il lui arrive quelque chose à lui : tu ne regretteras pas ?

Ramenant ses genoux à sa poitrine, Mary les entoura de ses bras, y déposant son front soudainement extrêmement abattue. Elle ne pouvait pas lui dire, mais avec cette histoire de Horcruxe la probabilité qu'elle perde la vie était énorme. Malgré tout ce qu'elle pourrait faire, si on ne réussissait pas à l'en dissocier, elle devrait mourir pour que Voldemort puisse être vaincu. L'idée la faisait trembler et elle serra ses mains sur ses tibias.

- Je ne veux rien faire, répéta t-elle finalement.

William savait qu'il passait beaucoup de temps à taquiner Mary à propos des garçons, surtout ces derniers temps. Mais voir son amie ainsi recroquevillée, l'air si misérable et si persuadée qu'elle allait mourir ça lui faisait mal au cœur. S'approchant, il essaya de la prendre dans ses bras tant bien que mal. Et il se jura qu'il faudrait qu'on lui passe sur le corps si on voulait s'en prendre à la Potter. Il lui était déjà arrivé tant de malheurs dans la vie qu'il ne pouvait admettre que ça ne la conduise qu'à mourir pour cette guerre parce qu'elle s'était vue affliger d'un fardeau trop grand pour elle. Il savait bien qu'il était amoché physiquement, mais il était suffisamment intelligent pour réussir à compenser son handicap avec sa cervelle.

- Personne ne te laissera mourir Mary, tu le sais ça hein ? reprit-il en voyant qu'elle ne bougeait pas.

- Mais s'il n'y avait pas d'autre choix ? Tu vois bien à quoi on en est réduit. L'autre est devenu tellement puissant ! Il a le Ministère et Poudlard et la plupart des sorciers sont trop effrayés pour agir ! Nous ne sommes qu'une poignée et on se terre comme des rats !

Quand Mary releva la tête, il y avait tellement de colère dans son regard que William recula avec prudence. Passer de la dépression à la fureur était un changement d'humeur soudain et inquiétant.

- Je le hais, cracha t-elle. Je les hais tous !

- Wow calme toi.

Les mots de son ami ramenèrent Mary à elle et avec un sursaut, elle réalisa que cette colère n'était pas la sienne. Bon, elle ne dirait pas qu'elle n'en avait pas un peu en elle, mais elle se connaissait suffisamment pour savoir que ce comportement n'était pas dans ses habitudes. En y réfléchissant, la vague d'apitoiement avait aussi été très soudaine à apparaître comme à disparaitre… Si elle avait raison et qu'elle avait été influencée, ça ne pouvait venir que d'une seule personne.

- Je dois y aller Will, désolée pour la saute d'humeur.

- Attends !

Mais elle ne se retourna pas. Où pouvait-il bien être ? Il voudrait sans doute s'isoler. Après une hésitation, elle se dirigea vers la chambre de Tom. Une fois devant la porte, elle n'eut pas besoin de toquer pour avoir l'étrange certitude qu'il était là. Elle ouvrit la porte. La pièce était petite et sobre. Il se tenait debout devant la fenêtre bras croisés.

- Va t-en, dit-il immédiatement.

Avec un froncement de sourcil, elle entra dans la pièce et s'approcha après avoir fermé la porte. Il ne la regarda pas quand elle se posta près de lui. Mary chercha un moment quoi dire avant de finalement lancer :

- D'habitude, je ne ressens pas tes humeurs. Ca a été un peu… violent ?

Il y eut un long silence mais il n'était pas hostile. Patiemment, elle attendit qu'il reprenne la parole :

- Ca doit venir du fait que je suis à nouveau humain… Tu n'as eu la même chose avec mon autre version ?

- Non. Mais la connexion que j'avais avec le journal devait éclipser la sienne étant donné que tu es l'âme prédominante.

Sa mère lui avait expliqué le principe des Horcruxes. Tom possédait une demi âme. Mais le Voldemort actuel avait divisé sa demi âme restante à plusieurs reprises et donc il n'avait plus aujourd'hui qu'une parcelle d'âme ridicule. Ce qui faisait de Tom le plus humain des deux même s'il n'avait été qu'un objet de magie noire pendant des dizaines d'année.

- Alors… Que s'est-il passé ? demanda t-elle.

La colère c'était un sentiment qu'elle pouvait lui attribuer, mais elle était persuadée que l'abattement venait aussi de lui. Et ça, c'était autre chose. Il lui jeta un regard de travers et elle ouvrit de grands yeux innocents.

- Ce ne te regarde pas Potter.

- Oh c'est Potter de nouveau ? Si j'avais eu le culot de te répondre ça, tu ne m'aurais pas lâchée jusqu'à obtenir ce que tu voulais.

- Mais tu n'es pas moi, n'est ce pas ?

- Non… Mais je suis pour ainsi dire la seule personne ici avec qui tu peux discuter et je pourrais…

Son regard se balada dans la chambre et elle s'approcha du lit afin d'attraper le livre posé sur la table de chevet. C'était toujours le même que celui qu'il lui avait pris lorsqu'il l'avait attendue à la sortie de la bibliothèque.

- … Envisager de te fournir une nouvelle lecture, par exemple.

- Tu essaies me faire chanter ? demanda t-il amusé.

- Je monnaye mes informations parce que tu n'es pas capable de simplement parler. Te détendre ne te ferait pas de mal pourtant et ça rendrait la vie de tout le monde beaucoup plus facile.

Il fronça les sourcils et elle sut qu'elle avait touché une corde sensible. Tom devait s'ennuyer à mourir et la perspective d'une lecture devait le faire réfléchir. Il avait un petit côté très Serdaigle si on y regardait de près avec sa soif de connaissance… Sauf que cette connaissance était là pour alimenter sa soif de pouvoir et pas seulement pour le savoir lui-même.

- J'ai eu une petite entrevue avec ta mère qui n'a pas été des plus agréable.

- Pourquoi ?

- Ca ne fait pas partie de l'accord.

- Tu sais, il se pourrait que le livre que je te fournisse sois plus ou moins intéressant suivant si tu coopères ou pas

- Tu tiens donc tant à en apprendre plus sur moi ?

- Tu préfèrerais que j'aille demander à ma mère ? Elle ne me cachera pas d'information comme tu sembles vouloir le faire.

- Pourquoi ne pas aller la voir directement en ce cas ?

- C'est bien plus amusant comme ça, non ?

Quoique, elle n'était pas sûre que titiller la patience d'un jeune Voldemort puisse être considéré comme de l'amusement pour beaucoup de gens. Mais il avait clairement établi à plusieurs reprises qu'il ne lui ferait pas de mal. Tant qu'elle avait l'Horcruxe dans sa tête, elle était en sécurité avec lui aussi étrange que cela puisse sembler. Et puis… elle était en colère contre lui suite à sa trahison et elle lui en voulait d'avoir failli détruire son esprit, mais elle n'arrivait pas à se séparer de la sensation de confort qu'elle avait en sa présence et qui s'était installée quand elle le trimballait partout avec elle. Il y avait eu un avant et après la disparition du Journal de sa vie et parfois… elle n'était pas sûre de préférer la situation actuelle.

Il attrapa le livre qu'elle avait en main et elle retînt de justesse la moue déçue quand elle crut qu'il refusait le marché. Il feuilleta le bouquin, semblant avoir besoin de s'occuper les mains tandis qu'il réfléchissait.

- Ta mère est mieux renseignée sur moi et sur ma vie avant la création du Journal que je ne le pensais, finit-il par dire. Elle m'a rappelé des souvenirs déplaisants.

Des souvenirs qui lui avaient fait ressentir quelque chose comme de l'abattement, presque de la tristesse, avant de le mettre en colère. Il s'agissait donc de quelque chose qui s'était passé, et sur laquelle il aurait pu avoir une incidence sans l'avoir fait. Ou quelque chose qu'il avait fait et regrettait. Elle penchait plus pour la seconde option : elle voyait mal Tom laisser faire des choses qui lui déplaisaient. La Serdaigle le connaissait toutefois suffisamment pour savoir qu'elle avait atteint la le maximum de choses qu'il pourrait partager avec elle, ou plutôt échanger puisqu'ils avaient un marché. Il ne tolèrerait pas ses suppositions et mieux valait ne pas le braquer. Quand elle lui avait dit qu'il devrait se détendre et s'ouvrir un peu plus aux autres, elle le pensait et elle croyait sincèrement qu'il en était capable. Il avait changé alors qu'il n'était encore qu'un horcruxe, il pouvait continuer ce changement maintenant qu'il était humain.

- Tu sais, il est normal de parfois ressentir de la tristesse et du regret, même quand on est toi. Il faut juste en tirer des leçons et ne plus reproduire les mêmes erreurs.

- Mary… commença t-elle sur un ton menaçant.

- Je tâcherai de trouver un livre qui t'intéressera, le coupa t-elle.

Puis, elle lui reprit le livre des mains et elle s'en alla sans un mot ni un regard de plus. Elle se demanda si elle devrait aller demander des détails à sa mère et lui relater les sentiments que cela avait provoqués chez Tom. Mais la Maître des Potions risquait de lui poser des questions gênantes qui l'approcheraient dangereusement du petit problème de parasite qu'elle avait… Pour le moment, mieux valait encore attendre qu'elle ait plus d'informations. Sa mère avait suffisamment de choses à penser et elle ne pourrait pas l'aider. Mary pouvait très bien gérer la situation et si elle voyait qu'elle avait une solution ou au contraire aucune solution alors elle irait tout dire.

* J'ai un peu rajeuni Charlie par rapport au canon, je sais.

A suivre...