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Acte 4 - Quatrième partie : Caldéum

Chapitre 8 : Nuances d'humanité

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J'admire la patience et le tacte d'Asheara quand vient le moment d'expliquer au Lacuni ce que nous souhaitons faire. Apprendre des concepts complexes comme les souvenirs, les intentions et définir le vocabulaire commun en fonction de ce que la bête est capable de prononcer est un travail de longue haleine. Plusieurs heures sont nécessaires pour établir l'expression "femme papillon" pour Maghda et "voir tête" pour le partage mémoriel. Une bonne heure encore est passée pour lui expliquer que Léah doit lui toucher la tête. Je n'imagine même pas les jours qui ont du être passés pour établir le vocabulaire de base et les concepts qu'il comprend déjà.

J'en viens à admirer également la patience du Lacuni qui malgré les difficultés qu'il a à saisir tous les concepts et les mots ne montre aucun signe d'agacement et fait autant d'efforts qu'Asheara dans le processus pour établir la communication.

Je pense que Tyraël fait fausse route en pensant que cette créature joue double jeu avec nous. Car la volonté de comprendre et d'être compris est réelle et palpable. Je commence même à trouver cette espèce attachante, contrairement à leur contrepartie sur notre continent. Habituellement, je n'ai aucun scrupule à tuer des Khasdras car même s'ils ont une part humaine indéniable et une forme de civilisation rudimentaire, leur asservissement démoniaque est absolu.

Les Lacunis, quant à eux, semblent avoir été capables de dépasser ce qu'ils sont sensés être. Ils ont évolués aux côtés des humains puis loin d'eux pour leur propre sécurité. Et ce Lacuni cherche à sauver les siens d'un mal plus grand que le maléfice qui fait de lui une créature démoniaque.

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Lorsque tout semble enfin compris pour chacunes des parties, nerveuse, Léah s'avance. Elle approche son visage avec prudence et le Lacuni fait le reste du chemin. Leurs fronts se touchent et Léah prononce les mots de pouvoir pour effectuer le partage mémoriel.

- "Oh c'est très étrange." Dit-elle doucement pour ne pas effrayer l'homme animal collé à elle. "Ses pensées sont pleines de sons et d'odeurs. Sa vision est étrange. Légèrement déformée et monochrome." Elle laisse planer un long silence avant de reprendre, toujours sur le même ton. "Il avance vite, et j'ai du mal à comprendre où je suis. Il suit une piste olfactive dans le désert. Je vois des carcasses de créatures géantes enchâssées dans le sol comme des rochers. Il y a des dizaines de terriers. Il continue toujours plus loin. Le sol est tellement sec qu'il se craquelle. Il…" Elle fronce les sourcils. "Il y a une magie d'illusion puissante. La route est invisible pour les yeux, mais les Lacunis sentent les odeurs et voient le chemin. Il y a des marches et des ruines. Ce sont de petites maisons de terre blanchies. Les portes sont défoncées… il y a beaucoup de sang… vieux… le sang est vieux. Ancien? Je crois qu'il essaie de partager une idée… Le Lacuni avance entre les maisons. Il y a un drapeau déchiré au sommet d'un long mat. Rouge et noir. Il y a des cultistes un peu partout mais ils ne semblent pas le voir. Ils splamodient le visage tourné vers le ciel. Il poursuit son chemin. Il quitte le village et il y a encore plus de désert. Plus arride. Plus vide. Et… Encore des habitations. C'est plus grand que le village déserté. On dirait plus une ville. Beaucoup plus de maisons… Hors… Hors du monde… Pas de traits? Je… je crois qu'il essaie de me transmettre encore une idée. Je vois une carte… elle s'efface… illusion… Ville illusion…" Léah s'interromp et commence à trembler. Elle a peur. "Nous sommes à nouveau dans la ville et… il y a des monstres. Il y en a beaucoup." Dit-elle d'une voix qui perd progressivement de son assurance. "Des cultistes monstrueux comme celui dans la cathédrale." Dit-elle à mon attention. "Ils sont des dizaines. Le Lacuni me montre une grande maison avec une porte en bois large. Il y a de la lumière. Des papillons géants partout. Des…"

Léah rompt le contact subitement. Elle respire fort sous le coup de la peur.

- "Tu as vu Magdha?"

- "Non mais… une sorte de laboratoire. Des corps… des monstruosités. Et des papillons. Je pense qu'il a vu où étaient créés les monstres qui changent les siens. Mais le lieu est protégé par une illusion. Ce n'est pas sur la carte."

- "Voir tête femme papillon ?" Demande Asheara au Lacuni avant de se tourner vers nous. "Il nous faut la preuve qu'il sait de qui nous parlons. Est-ce que vous vous sentez de recommencer?"

Léah prend une grande inspiration et acquiesce. Elle s'approche une fois de plus du Lacuni qui colle à nouveau son front contre le sien. Il semble falloir un moment pour que l'image mentale se forme dans l'esprit de Léah.

- "C'est la nuit. Il y a des torches arcaniques qui éclairent le village. Il est sur le toit d'une maison. Je…" Elle retient un instant sa respiration. "Je la vois. C'est bien Maghda. Elle… Il y a une autre personne avec elle. Une femme. Les cheveux noirs de jaie. Enfin j'imagine. Tout a des teintes bleues gris. Elle est enceinte. Elle se dispute avec Madhga. Je ne comprends pas ce qu'elles disent. Il ne les comprend pas. La femme enceinte part. Madhda essaie de la retenir… Oh! C'est une sorcière. Elles se combattent par la magie. Je… c'est confus. Je crois qu'il y a eu une explosion…"

Léah rompt le contact à nouveau. Je vois la fatigue dans ses traits. Le sort doit lui demander beaucoup d'efforts.

- "A-t-on un moyen de savoir quand cela s'est passé?" Je demande suspicieuse en m'approchant doucement. Je ne veux pas paraître menaçante.

Le Lacuni me regarde en penchant la tête. Je vois dans ses yeux une profonde incompréhension.

- "Le temps qui passe est organique pour eux." Intervient Asheara. "Ils ne savent pas ce qu'est une semaine, un mois ou une année, mais ils ont conscience de la forme de la Lune et des saisons, mais leur signification diffère de la notre. Le mieux que nous avons pu établir avec certitude, c'est avant et après maintenant. Le reste est abstrait."

- "Léah, je sais que tu es épuisée mais c'est important. J'aimerai partager un souvenir avec toi."

Elle a un sourire crispé mais hoche la tête. Je colle mon front contre le sien. Sa peau est chaude, un peu comme si elle avait de la fièvre. Je me focalise sur mes souvenirs de Tristram et lui montre quelques bribes d'Adria. Seulement les parties les plus neutres de mes souvenirs. La première fois que je l'ai vu ou encore quand elle a négocié ses potions avec Jarzeth.

- "C'est la femme que j'ai vue dans la mémoire du Lacuni." S'exclame-t-elle en se séparant de moi. "Vous la connaissez ?"

- "C'est ta mère, Adria." Je réponds simplement.

Les yeux de Léah s'équarquillent et elle porte une main à sa bouche pour étouffer un sanglot.

- "Je comprends que ça fait beaucoup d'un coup." Dis-je d'une voix douce en posant une main rassurante sur son épaule tremblante. "Mais nous savons désormais deux choses importantes. La sorcière mentionnée dans le journal de ta mère était définitivement Magdha. Et le plus important, elles étaient ennemies."

- "Mais elle est sans doute morte." Ajoute-t-elle, les larmes lui montant aux yeux. "L'explosion arcanique…" Sa voix s'étrangle.

- "Il reste beaucoup d'ombres à écarter. Ta mère était une sorcière très puissante. Je te l'ai déjà dit. Je ne souhaite en aucun cas nourrir de faux espoirs mais mon instinct me dit qu'elle est encore en vie quelque part. Et je pense qu'elle a laissé un énorme jeu de piste que nous suivons depuis un bon moment sans le savoir. Chaque chose que nous découvrons la concerne de près ou de loin. Et cette Maghda que nous pourchassons est l'un de ses cailloux blancs qu'elle a laissé derrière elle." Je pointe le Lacuni géant sur la table. "Je parie que cette créature est l'équivalent d'un humain éveillé, comme peut l'être Gort ou moi-même. Il n'est pas la victime de Maghda pour rien. Et ta mère avait une fascination pour les sangs purs, les sangs de Néphalems potentiels. Sans doute ce qu'appelle le Lacuni : Sang Ancien." Asheara me regarde intensément. "Elle a sûrement laissé d'autres indices dans son journal. Soit pour la retrouver, soit pour arrêter Maghda."

- "Je chercherai…" Souffle-t-elle en séchant ses larmes.

- "J'ai confiance en toi. Je sais que c'est dur. Mais chaque petits pas comptent pour gravir la montagne. Vas te reposer pour l'instant. Ce que tu as accompli aujourd'hui est formidable." Je fais un signe discret à Gort.

Le barbare s'avance et pose à son tour une main sur l'épaule de la jeune femme. Il l'invite doucement à le suivre et me jette un regard entendu lorsque je la laisse partir avec lui. Je me tourne vers Asheara qui m'observe sans rien dire. Sans me quitter du regard, elle adresse quelques signes au Lacuni qui lui répond de la même manière. Je devine que ce sont des signes d'apaisement et de remerciements. L'homme animal me jete un regard en biais avant de partir avec les Loups de Fer qui l'avaient accompagné à l'arrivée.

- "Nos chemins ne sont pas croisés pour rien." Me dit enfin Asheara. "Vous apportez plus de réponses à mes questions que des années d'enquêtes et de chasses… mais vous apportez aussi plus de questions que je n'avais pas envie de me poser… Cette fille est spéciale, n'est-ce pas ?"

- "Probablement. Beaucoup d'ombres entourent son passé, mais elle est plus que ce qu'elle semble être."

- "Je…" Asheara hésite longuement. "J'ai gardé secrètes nos entrevues et notre collaboration pour le moment, mais j'aimerai parler de vous à l'empereur."

- "Que pensez-vous que cela apporterait à notre affaire ?" Je demande intriguée.

- "Je sais que cela peut paraître contre intuitif, mais malgré son jeune âge, l'empereur sait beaucoup de choses. Et pour le moment, il a toujours des moyens importants de renseignements malgré son isolement. Il est ingénieux. Ce nom. Adria. Il pourrait peut-être nous en apprendre plus."

- "Je vois… Je prends peut-être un risque, mais je vais vous faire confiance sur cette décision." J'entends Tyraël claquer de la langue de mécontentement dans mon dos. Je l'ignore. "Car si je vous apporte des réponses. Ce que je découvre ici répond progressivement à mes propres interrogations. Je ne vois pas l'intérêt de ne pas continuer à tisser cette toile ensemble." Je continue.

Mon explication est plus pour Tyraël qu'Asheara mais elle me permet de faire un peu de diplomatie par la même occasion.

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S'en suit une conversation des plus banales avec la cheffe des Loups de Fer. Tyraël quitte bientôt la pièce, certainement ennuyé par notre verbiage inutile. Je le rejoins un peu plus tard à l'extérieur. Le campement caché est silencieux. Il fait nuit. L'archange est assis sur une grosse caisse en bois à l'entrée des cavernes. Il regarde le ciel étoilé, songeur.

- "Qu'est-ce qui vous tourmente ?" Je lui demande.

- "Tout." Me répond-il sans bouger. Je garde le silence pour l'inviter à parler. "J'essaie de m'adapter à la situation mais j'ai beaucoup de mal à comprendre vos choix et toutes ces paroles inefficaces que vous échangez. Je pense que vous faîtes fausse route et je ne sais pas quoi faire de cette opinion…" Je souris.

- "Je ne pensais pas qu'un corps humain pourrait autant perturber un archange."

- "Moi non plus." Il ricanne nerveusement. "Mais il y a une certaine logique en cela. Nous sommes la représentation physique d'un concept. Une incarnation. Notre corps est ce que nous sommes. En quittant ma forme angélique, j'ai en quelque sorte perdu beaucoup de ce que j'étais."

- "Vous pensez que vous n'incarnez plus la justice?" Je demande en m'asseyant à côté de lui, sur un coin de la caisse.

- "C'est ce que je ressens. Je ne sais pas si c'est vrai. Avec mon véritable corps, il n'y avait aucun doute. Ma vérité était absolue. Aujourd'hui, la vôtre fait vaciller mes fondements. Je sais que nous poursuivons un objectif qui parle à ce que je suis, mais le chemin me semble mauvais… et je suis limité." Il lève légèrement ses mains gantelées et les scrute. "Je vous observe tous et j'ai l'impression qu'il n'est pas de même pour vous. Je me sens défectueux, inachevé et inutile…"

Je laisse planer un silence pendant que je réfléchis à ce qu'il vient de dire. N'a-t-il pas décrit l'existence de chacun ? Je réalise doucement qu'il vit sans doute une remise en question profonde, sans doute similaire à la mienne, mais l'état dans lequel je suis, même s'il ne me satisfait pas, résulte de vingt années de luttes personnelles. Il traverse une crise existentielle profonde qu'il doit résoudre plus vite.

Je ne pardonnerai jamais à Tyraël ce qui s'est passé dans l'absolu pendant qu'il était archange, mais peut-être dois-je le considérer désormais comme un homme comme un autre. Je pince les lèvres.

- "Nous paraissons sans doute plus vaillant à vos yeux parce que nous sommes nés dans ces corps limités. Notre existence est finie et notre vision du monde s'adapte. Je ne comprendrai jamais ce que c'était pour vous d'être archange mais je peux comprendre que le changement vous terrifie. Moi-même. Je suis quelque part passée d'humaine à démone."

- "Vous n'êtes pas une démone." Me coupe-t-il aussitôt.

- "Qu'est-ce que vous fait dire cela ? Après tout, si vous regardez mon corps éthéré aujourd'hui, qu'est-ce qui me différencie d'un démon ?"

Tyraël reste silencieux un long moment, comme s'il absorbait mes paroles.

- "C'est pour cela que vous faîtes confiance à ce Lacuni?" Me demande-t-il soudain.

- "Je ne lui fait pas confiance. Je fais confiance à Asheara qui travaille avec ce Lacuni depuis longtemps. Je fais confiance dans le jugement d'un autre humain parce que je le sais loyal à son empereur au point de vouloir kidnapper Léah."

- "C'est là que vous me perdez. Elle peut se retourner contre nous."

- "Oui mais elle ne se retournera jamais contre l'empereur. Si elle travaille avec le Lacuni, c'est qu'il n'y a aucun danger."

- "Je vois…"

- "Et pour le peu que nous avons vu, ce Lacuni transcende sa condition de démon, tout comme moi. Je le vois en lui tout comme vous le voyez en moi."

- "A qui êtes-vous fidèle?" Me demande-t-il alors, le regard perçant.

- "Aux personnes qui ont donné de la valeur à ma vie. Elles sont mortes pour la plupart." Je soupire. "Elles ont fait de moi une sœur de l'Œil Aveugle, d'autres m'ont fait grandir ou changé ma vision du monde en mieux. Et je continue de vivre par leurs principes. Leur discipline et leurs préceptes m'ont sauvés même par delà la tombe. Et puis…" J'entends les pas de Gort dans mon dos. Je souris. "Il me reste une personne encore debout. Un frère d'armes, à qui j'ai confié ma vie et ce qui reste de mon humanité. Nous avons en partie guéri ensemble. Je suis fidèle au fil de sa hache autant qu'à la pointe de mes flèches. Je sais pourquoi il se bat et, même si pour ma part c'est la vengeance qui appelle le sang, je préfère me battre pour lui et sa cause. Je préfère protéger la vie et tenter ce que je peux pour repousser les ténèbres qui moi m'envahissent. Je suis fidèle à cela."

Le barbare s'avance et entre dans mon champ de vision. Je tourne la tête et lui sourit. Il me regarde les yeux brillants. Je vois dans son regard acier de l'amour et du désir. Ce soir, les deux me font envie. Je me lève et le rejoins. Je pose une main sur sa poitrine où je sens son cœur battre si fort. Je me retourne une dernière fois vers Tyraël.

- "J'ai conscience qu'il n'y a rien d'absolu dans ma réponse. Je ne peux pas vous dire ce qui est vrai ou ce qui est faux. Je ne le saurai jamais avant de vivre ce qui viendra. Peut-être pouvez-vous avoir confiance en moi si vous doutez. Peut-être que ce sera suffisant pour calmer vos craintes. Mais nous sommes humains. Être incomplets et défectueux est dans notre nature car nous ne sommes que le fruit de vos écarts à votre propre nature. Il n'y a rien de constant ici bas mais on peut trouver un équilibre avec les autres. Si on trouve les bonnes personnes, on peut se sentir entier."

Gort glisse sa main sur ma taille et je sens qu'il tremble légèrement.

- "Léah s'est endormie rapidement. Elle était épuisée." Me dit-il, plus pour m'informer qu'autre chose. J'acquiesce.

Tyraël nous observe avec une profonde incompréhension. Il voit le manège de l'appel de la chair qui commence à enflammer nos corps et se doute que nous avons encore l'une de ces conversations sans but clair. Il ne comprend pas que nous essayons de nous éclipser sans paraître des animaux qui répondent à un instinct ancestral. Je m'en veux un peu de le laisser comme cela à ses réflexions angoissées, mais au fond de moi, je sais que mes paroles l'ont atteint. Cependant, il lui reste beaucoup d'expériences à vivre dans ce corps pour comprendre ce que je voulais dire.

Gort m'attire un peu plus à lui et je le suis. La bienséance est une chose. L'appel en est une autre. Et cela fait longtemps que nous n'avons pas pu rester seuls.

Il m'entraîne en silence sur les chemins poussiéreux du campement caché. Nous grimpons ensemble un escarpement rocheux qui nous mène à une corniche de pierres ocres. Et c'est ici que nous laissons parler la nature. Gort pleure en silence quand il défait les attaches de mon armure et me délivre. Nous laissons nos sens et nos émotions nous transporter dans l'euphorie d'une petite mort sauvage et passionnée. Puis je me laisse retomber sur lui, épuisée. L'oreille collée à sa poitrine. Les battements de son cœur sont comme une musique qui me berce et je me laisse emporter par le sommeil, dans la fraîcheur nocturne du désert.

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Les premières lueurs de l'aube me réveillent. Je me glisse hors des bras puissants de Gort. Il grommelle doucement en se réveillant à son tour. Je m'assieds face au soleil qui commence à émerger à l'horizon. Ses rayons réchauffent déjà mon corps, promettant une journée torride dans ce désert.

Le barbare se redresse à son tour.

- "Merci." Me dit-il de sa voix du réveil, plus grave qu'à l'accoutumée.

Je sais qu'il ne parle pas de l'amour que nous avons fait mais des mots que j'ai prononcés hier soir à Tyraël. Je souris un peu amère. Il le remarque.

- "Je sais que tu ne parlais pas que de nous deux lorsque tu parlais de complétude. Je sais que je ne serai jamais ton âme sœur comme lui… mais…"

- "Gort." Je le coupe en me tournant vers lui. "Dans la nature, il existe une infinité de nuances d'humanité. C'est vrai, il n'y aura aucun autre Rolf pour soigner mon existence bancale, mais il n'y aura jamais d'autre Gort non plus. Ne te compare pas à lui."

- "J'aimerai te donner ce qu'il te donnait."

- "J'aimerai te dire je t'aime autant que tu le mériterais…"

Je vois les larmes monter à ses yeux mais il sourit. Il se rapproche de moi et m'enlace. Nous regardons le désert quitter doucement son habit nocturne. Nous parlons de nous et de cette folie qui nous a amené ici. Puis nous glissons nos corps et nos pensées intimes dans nos armures littérales et morales. C'est en marchant côte à côte et en silence que nous retrouvons les autres dans le campement qui se réveille.


C'était le dernier plot à ficeler avec le reste, j'espère que les interactions vous ont plu autant que j ai aimé les écrire.

Navrée pour la mise en page. Je rétablirai plus tard. J'ai une journée de c*n aujourd'hui et j'ai pas envie de me battre lol.

Le prochain chapitre est en cours. Comme d'hab je ne sais pas quand il tombera. Juste, il marque la fin de l'arc principal.

A bientôt ❤