Wouah ! Ca faisait un moment que j'étais pas venue poster par ici... 5 mois en vrai, pardon, pardon. Mais j'ai eu un gros syndrome de la page blanche.
J'ai la fin de l'histoire, je sais comment la terminer, mais j'ai du mal à l'écrire, notamment la phase transitoire dans laquelle je suis où Natsu commence à bien remonter la pente, mais a toujours des incertitudes.
Mais après plusieurs essais, j'ai enfin réussi à sortir un chapitre dont je suis contente, j'espère donc qu'il vous plaira.
Ici on retrouve Natsu peu de temps après la soirée avec ses amis et les filles, avec un instant surtout psy / patient et père / fils. Je trouvais que j'avais un peu trop négligé Ignir dans les derniers chapitres, je devais rattraper cela.
- Comment te sens-tu depuis cette soirée ? Me demandait Aquarius, en écrivant je ne sais quoi sur son calpin.
- Etonnamment bien. Avouais-je, sans mentir.
- Hum… Pas trop difficile de côtoyer ses anciennes amies sans être comme avant ?
- Pas spécialement. Au début c'était un peu étrange car je suis moins dans le truc, et j'avais peur que ça soit, je ne sais pas… Bizarre. Mais finalement ça va, je m'accommode de leur présence quand elles sont là, et puis c'est tout. Expliquais-je mon ressenti.
- Discutes-tu avec elles ? Cherchait à en savoir plus Aquarius.
- Oui et non. Disons que si la conversation se prête à ce que j'intervienne je le fais, et si elles me posent des questions mais sinon non. C'est étrange à dire, mais ça serait plus comme fréquenter des collègues que des amis. Je sais que dans quelques mois quand le lycée sera fini je ne les verrais plus et ne leur parlerais plus, mais ça va. Je suis à l'aise avec ça. Haussais-je les épaules cette situation ne me faisant vraiment ni chaud, ni froid.
- Tu as fait vraiment énormément de progrès ces derniers temps Natsu. Je suis fière de toi, tu commences afin à sortir de ta coquille et à te réapproprier ta vie. Me souriait Aquarius fier.
- C'est grâce à vous. Ne pus-je m'empêcher de la flatter, le pensant réellement.
- C'est grâce à nous deux. Sans ta coopération et ton envie de dépasser ça, je n'aurais rien pu faire. Attention cependant, je ne suis pas entrain de te dire que tu es totalement sortie d'affaire. La dépression est une maladie grave, sournoise, parfois elle revient quand on s'y attend le moins, très souvent quand on pense en être sortie. Me mettait en garde Aquarius.
- Alors j'étais vraiment un dépressif… Soufflais-je, me sentant bizarre à cette réalisation que je cherchais juste à ignorer depuis longtemps en réalité.
- Il n'y a pas de honte à avoir d'être dépressif Natsu, tout le monde peut être frappé, et vu ce que tu as vécu tu avais tout à fait le droit de vivre ça, n'importe qui en réalité en a le droit. Notre santé mentale est bien trop souvent dénigrée, comparée. « Toi tu n'as pas vécu ce que j'ai vécu alors ça te rend illégitime à te sentir ainsi », combien de fois on l'entend ça. Hé bien sache que c'est faux, ce n'est pas parce qu'un tel a vécu telle chose et s'en sort bien que toi tu n'as pas le droit de te sentir mal. Aucune comparaison ne devrait avoir lieu entre les personnes, la santé mentale n'est pas une course à celui qui a le plus de traumatisme. C'est juste une question de bien-être et de survie.
Les dernières paroles d'Aquarius me laissaient songeur. Quand j'y pensais, je vivais dans le déni depuis tellement de temps. J'avais refusé d'admettre que j'étais malade par peur du regard des autres, par peur de paraitre faible, alors que j'avais le droit d'être faible. S'il y a bien au moins une chose que j'aurais retenu de tout cela c'est que j'avais le droit d'aller mal, j'avais le droit de dire aux autres ce que je ressentais. J'avais aussi appris que je devais arrêter de mettre des mots dans la bouche des gens, des pensées dans leur tête, je devais cesser de projeter mon propre dégout de moi-même sur eux. Et surtout j'avais appris qu'avoir été faible, ne signifiait pas qu'on ne pouvait pas redevenir fort un jour, mais ça ce n'était pas Aquarius qui me l'avait appris, c'était Lucy.
- Nous allons pouvoir espacer les séances, désormais. Me sortait de mes pensées Aquarius.
- Vraiment ? N'en croyais-je pas mes oreilles.
- Oui. Comme je te l'ai dit tu as fait d'énorme progrès, tu n'as plus autant besoin de moi qu'avant. Cependant, j'aimerai malgré tout continuer un certain suivi pour m'assurer que tu continus sur cette voie-là. Nous allons passer à deux séances par mois, cela sera amplement suffisant. M'informait ma psy.
- Et si ça ne va pas ? Si je replonge ? M'inquiétais-je d'avance, me voyant déjà retomber dans mes démons.
- Hé bien nous reprendrons un rythme plus soutenu alors. Mais laisse-toi du temps Natsu. Découvre, si tu es prêt à vivre à nouveau. M'encourageait-elle.
Des dizaines de doutes m'assaillaient à la simple perspective d'être de nouveau laissé seul en autonomie. Comme : est-ce que j'arriverais à gérer les potentielles brimades de Luxus qui me détestait, juste pour me détester ? Est-ce que je réussirais à penser enfin à l'avenir et savoir quoi faire de ma vie après le lycée ? Est- ce que je réussirais à passer au-dessus de ma propre répulsion pour enfin aller plus loin avec Lucy ? C'étaient des questions auxquelles je n'étais pas sûr de pouvoir faire face, auxquelles je ne voulais pas faire face seul, et ironiquement la panique commençait à monter en moi. Allais-je vraiment faire une crise dans le bureau de ma psy, alors même elle croyait en moi ? Néanmoins Aquarius ressentait immédiatement mon trouble et venait me tendre la main encore une fois.
- Hé Natsu, cesse d'imaginer le pire. Tu vas t'en sortir d'accord, et je suis toujours là en cas de besoin. Me rassurait-elle, une main posée sur mon poignet droit afin de faire pression pour m'encrer dans la réalité.
- D'accord. Hochais-je la tête décidant de lui faire confiance.
Légèrement groggy, je me trainais péniblement hors du bureau, m'installant dans la salle d'attente où mon père devait venir me chercher. Je lui avais proposé de prendre les transports en commun pour rentrer. Toutefois, malgré mes progrès il refusait toujours de me laisser seul pour y aller, si j'étais accompagné de Lucy ou d'un de mes amis il n'y voyait plus aucun inconvénient, mais il craignait encore trop de me laisser errer en solitaire dans les rues. Et pour une fois j'étais heureux de ses craintes, car je ne me sentais absolument pas capable de rentrer seul chez moi actuellement. Mon esprit tournait beaucoup trop en boucle sur mes potentielles futures crises, et je me maudissais pour ne pas réussir à l'arrêter. Grognant, je plaçais mes coudes sur mes genoux, croisant mes mains afin d'y apposer ma tête, espérant que faire le vide autour de moi m'aiderait. Bien évidemment, cela eu l'effet inverse, je me concentrais donc sur mon environnement. Etudiant pour la millième fois cette pièce d'attente que je connaissais désormais par cœur.
Des murs peint dans un bleu pâle, des chaises en plastiques blanche, une table basse en bois clair, où était posé toutes les revues minables typique présente chez n'importe quel médecin. Je souriais stupidement en réalisant pour la première fois que cette même table reposait sur un tapis bleu turquoise. Le bureau d'Aquarius était lui aussi dans les tons de bleus, bon certes il s'agissait d'un bleu canard très prononcé, mais cette femme semblait réellement avoir un problème avec cette colorie. Tout son espace de travail était envahi par cette couleur. Quoique peut-être était-ce un choix vis-à-vis de ses patients ? A ce qu'il paraitrait le bleu adoucissait les mœurs, calmait l'esprit. Si tel était le cas, alors je devrais m'entourer de bleu en permanence me moquais-je de moi-même, avant de soupirer longuement.
Quand j'y repensais, j'avais lutté pendant des semaines entières contre mon père, contre mon premier kiné – qui restait un con malgré tout – refusant sans relâche de venir voir un psy. Et maintenant, que je devais cesser, enfin diminuer mes séances je me sentais perdu, abandonné à mon propre sort. J'étais ridicule. Vraiment parfois je me demandais si je n'étais pas encore un bébé qu'il fallait toujours prendre par la main. Et alors que je me sentais de nouveau partir, me mettant en colère contre moi-même, mon père surgissait sur ma gauche.
- Natsu ! Désolé pour le retard, j'ai eu du mal à finir certain dossier. Me souriait piteusement mon père.
- Ce n'est pas grave. On doit passer à l'accueil pour le nouvel aménagement des horaires. L'informais-je.
- Ah bon ? Aquarius les a modifiés ? Attends faut que je voie si ça peut coller avec mon emploi du temps. Commençait-il à paniquer, se voyant déjà galérer avec son service administratif pour revoir ses aménagements qu'il avait durement négocier pour s'occuper de moi.
- Ne t'en fais pas, c'est juste la fréquence qui change. Je passe à deux fois par mois seulement. Avouais-je.
- C'est vrai ? Le sourire que je vis se répandre sur ses lèvres était surement le plus beau sourire qu'il m'offrait depuis l'accident.
Je lui offrais un simple hochement de tête et je le vis se précipiter vers moi pour me serrer dans ses bras, avant de se stopper net en voyant mon mouvement de recul. Voyant mon air perturbé, son visage tombait et il me regardait comme si quelque chose n'allait pas.
- Natsu… Commençait-il.
- On peut en parler plus tard ? Sollicitais-je.
- Bien sûr. Me souriait-il tendrement, semblant comprendre un peu de mon désarroi.
On passait rapidement à l'accueil où une jeune femme du nom de Aries, avec de court cheveux roses bouclés me félicitait également joyeusement pour l'espacement de mes séances. Je lui offrais un faible merci un peu gauche, tout mon corps étant tendu face à ce que tout le monde semblait considérer comme une bonne nouvelle sauf moi. Quand on sortait du cabinet, pour se diriger vers la voiture de mon père, j'avais l'impression d'avancer encore moins vite que d'habitude et pour une fois rien de tout cela n'était dû à mes jambes. Juste je redoutais de partir pour de bon d'ici car cela rendrait l'espacement des séances concret pour moi. Malheureusement, je ne pouvais pas planter dans la cour du cabinet de ma psychologue. Et puis, je ne voulais pas faire honte à Aquarius. Au fur et à mesure de mes séances, une vraie confiance s'était installée en moi vis-à-vis d'elle, et je savais parfaitement qu'elle savait ce qu'elle faisait. Si elle considérait que je pouvais vivre un peu plus par moi-même, alors c'est que j'allais y arriver. Comme on dit haut les cœurs.
Malgré tout, une fois dans la voiture la boule de stress que je ressentais dans ma gorge refusait de descendre, et mon ventre continuait de se nouer sous le poids de l'anxiété. Voyant mon état qui ne s'améliorait pas mon père n'insistait pas pour faire la conversation, il avait appris qu'il ne servait à rien de forcer, que je viendrais vers lui de moi-même. Néanmoins, même si je me sentais incapable de parler à mon père pour le moment, car me sentant bien trop idiot d'être aussi démuni face à la situation, je savais que je ressentais le besoin d'en discuter avec quelqu'un. Mais qui serait assez cinglé pour comprendre ce que je vivais à l'heure actuelle ?
Puis j'eu une illumination et je maudissais intérieurement ne pas y avoir pensé plus tôt. Lucy serait exactement ce par quoi je passais, elle aussi était allée chez un psy après sa dépression suite au décès de ses parents, s'il y avait bien quelqu'un qui pouvait me comprendre c'était elle. Sortant mon téléphone portable de ma poche de jean, je le déverrouillais rapidement afin d'envoyer un message à Lucy sur notre application de message en ligne, espérant juste qu'elle ne serait pas trop occupée avec ses propres problèmes actuellement pour me répondre.
« Natsu : Luce je sors du psy, j'ai besoin de te poser une question. Envoyais-je, presque tremblant.
Lucy : Nat qu'est ce qu'il y a ? Vous avez abordé un déclencheur ? Tu veux que je vienne ? Me répondait-elle quasi immédiatement, paniquant instantanément.
Natsu : Non rien de tout cela ne t'en fais pas. Juste je voulais savoir si toi aussi tu t'étais senti perdue et anxieuses quand ton psy a décidé d'espacer les séances ? Posais-je enfin la question qui me hantait depuis plusieurs minutes.
Lucy : Aquarius a décidé d'espacer les séances ? C'est trop bien Natsu ! Tu n'imagines pas à quel point c'est une bonne nouvelle. M'envoyait-elle.
Natsu : Luce je n'ai pas besoin qu'on me le dise une énième fois. Pleurais-je presque, cette idiote que j'aimais tant.
Lucy : Ahaha je sais, mais crois moi bientôt tu le verras comme nous ! Et oui. Moi aussi j'ai paniqué, je me disais que je n'étais pas prête et en réalité tu verras tu seras incroyablement surpris par toi-même. Me rassurait-elle.
Natsu : Donc je ne suis pas bizarre à paniquer pour rien ? Insistais-je.
Lucy : Bien sûr que non. Je pense que tous ceux qui suivent une thérapie ont ce moment de doute. Je veux dire c'est flippant de se retrouver à nouveau seul et de se croire capable d'avancer sans aide extérieure.
Natsu : C'est ça… Je me sens un peu lâché… C'est bizarre car avant je ne voulais même pas y aller et maintenant… Fin bref comme tu dis ça doit être normal. N'empêche qu'est-ce que ça va être le jour où elle va dire on se voit plus du tout. Tentais-je de rire de la situation.
Lucy : Tu pleuras comme un gros bébé. Se moquait Lucy.
Natsu : Je ne te permets pas ! Je suis un homme fort et robuste je ne connais pas les pleurs. Souriais-je enfin me détendant. »
Bien évidemment ma petite blague machiste marchait du feu de dieu auprès de Lucy qui possédait un humour aussi merdique que le miens, et on continuait d'échanger pendant tout le trajet, mon père souriant en coin en me voyant écrire. J'étais persuadé, qu'il savait à qui j'écrivais rien qu'avec mon visage qu'il nommait « d'idiot amoureux ». En l'entendant pouffer à une de mes mimiques plus marquées, je me retournais pour lui offrir un regard noir qui ne le fit qu'encore plus rire, pendant que moi je rougissais de honte. Maudit Ignir, jurais-je.
Me reconcentrant sur la discussion, décidant de l'ignorer, je continuais à parler d'un peu de tout et de rien avec Lucy avant qu'elle ne m'invite à venir chez elle ce weekend, insistant bien sur le fait que sa tante et sa compagne seront absente le samedi soir. Immédiatement je me figeais au sous-entendu plus que clair et rangeais précipitamment mon téléphone, souhaitant faire comme si je n'avais jamais rien vu. Malheureusement, les mots de Lucy ne quittaient pas mon esprit et je ne cessais d'y penser, à tel point qu'une fois arrivé à la maison je montais m'enfermer dans ma chambre l'air hagard. Accentuant encore plus le visage troublé de mon père qui devait vraiment me prendre pour un taré, à passer d'une émotion à l'autre ainsi.
M'affalant sur le lit, je repassais en boucle les quelques moments intimes que nous avions déjà partagé ensemble, ne dépassant jamais le stade des préliminaires et encore si on pouvait appeler ça ainsi quand on ne se touchait pas en bas. Cependant, je visualisais parfaitement, ses yeux chocolat embrumé par le désir, l'envie, son cou à la peau si tendre, ses lèvres pécheresses, son buste si beau, son petit grain de beauté juste à côté du nombril. Rien que d'y repenser je sentais le désir monter, mais aussi la peur. La peur de voir ses yeux chocolat se révulser de dégout en découvrant mes jambes, son désir s'évanouissant, Lucy me fuyant, peut-être à tout jamais face à ce que la vie m'avait fait subir. Je détestais tellement mes jambes, je ne pouvais pas lui montrer. Jamais je n'en aurais la force. Pourtant, je désirais ardemment aller plus loin avec elle, mais je n'en étais pas capable. Avant tout ça, j'aurais été excité comme une puce rien qu'à l'idée d'enfin passer ce cap, si important dans une nouvelle relation mais désormais j'étais juste rempli d'angoisse et je voulais fuir le plus loin possible. Mais je ne pouvais pas éviter le sujet éternellement pas vrai ? Pas sans que mon couple en pâtisse.
Tournant en rond, sentant mon esprit dériver de plus en plus je me redressais, poussant un râle de frustration. Bordel Natsu, ce n'était pas si compliqué, prend ton téléphone et dit à Lucy que tu ne te sens pas prêt à franchir le pas. Aller courage tu peux le faire mon gars, m'encourageais-je en sortant de nouveau mon téléphone de ma poche. Mais une fois face, à la bulle de discussion je n'y arrivais pas. Bordel, un mec qui n'a pas envie de coucher, qui plus est un ado personne n'y croirait. Me dégonflant, je jetais mon téléphone sur le lit, pestant contre ma lâcheté. Mais je ne savais même pas comment aborder le sujet, et lui mentir simplement me paraissait pas honnête. Et Lucy méritait que je le sois, mais bon dieu que c'était dur d'admettre que je ne pouvais juste pas le faire.
Apercevant le cahier d'échange avec mon père, j'hésitais quelques secondes avant de le saisir, prenant un stylo au passage. Réfléchissant à si mon idée était bonne ou non. Je me mordais la lèvre inférieure, faisant tournoyer entre mes doigts mon stylo. Hormis, les discussions de base sur le consentement et la protection lors des rapports sexuels, nous n'avions jamais réellement parlé de sexe avec mon père. C'était juste quelque chose de gênant de parler de ça avec ses parents, mais je ne voyais pas à qui d'autre me confier pour le moment. Il y avait bien mes amis, mais jamais je n'aurais la force de les regarder en face si je leur disais que je craignais de coucher avec une fille, ça serait vraiment trop la honte, puis ils ne comprendraient pas. Les gars ne savaient pas à quoi ressembler mes jambes, mon père oui. Il était bien l'un des rares à connaitre mes cicatrices et à quel point je les haïssais. Alors aussi gênante soit la situation, je ne voyais que lui pour me rassurer, je savais qu'il ne me jugerait pas.
Mais merde, ça ne restait pas moins difficile d'oser aborder ce sujet avec lui. Merde, jamais je n'aurais cru avoir besoin de le faire, mais comme disait Aquarius n'hésite pas à demander de l'aide si vraiment tu en as besoin alors allons-y gaiement. Ouvrant le cahier, appuyant plusieurs fois sur mon stylo faisant rentrer et sortir la plume dans une danse précipitée. Je tentais plusieurs fois d'écrire avant de refermer le cahier et de l'envoyer paitre à côté de mon téléphone sur le lit. Non ! Décidemment, je ne pouvais pas aborder le sujet comme cela, pas comme quand je lui parlais de mes doutes vis-à-vis de lui, de Roméo, de mon avenir, clairement je ne pouvais pas. Je devais faire ça de vive voix.
Poussant un profond soupire, prenant une grande inspiration, je tentais de me donner de la force en me répétant en boucle « Natsu c'est ton père, il a toujours été là pour toi, c'est normal de lui parler, tout ceci n'a rien de gênant ». M'avançant prudemment vers la porte de ma chambre, je l'ouvrais délicatement, empruntant le couloir menant jusqu'à la grande pièce de vie avec la cuisine semi ouverte. Cherchant mon père du regard, je finissais par le trouver installé devant la télé, regardant sans réel intérêt les informations. Planté maladroitement dans l'embrasure du couloir, je me tortillais de gêne, ma voix restante plus ou moins coincée dans ma gorge. Grognant de frustration pour au moins la deuxième fois aujourd'hui, je me lançais enfin, essayant de dédramatiser la situation.
- Papa. Appelais-je, le sortant de sa contemplation.
- Hum… Oh Natsu tu as besoin de quelque chose ? Tournait-il son attention vers moi, m'offrant un regard curieux.
- Ouai… Je… En fait j'aimerais… Balbutiais-je, ayant de mal à formuler ce dont je voulais parler avec lui.
- Natsu… Tu sais que tu es en sécurité ici, que tu peux tout me dire ? Demandait mon père, appliquant les quelques conseils d'apaisement donnés par Anna, ne cherchant plus à me forcer à lui parler comme avant, m'encourageant juste à me livrer, mais n'exigeant rien.
- Oui… Mais c'est gênant ce dont je veux te parler. Parlais-je tout bas, mort de honte déjà.
- Tu sais que je n'ai aucun tabou. Me rassurait-il.
- Je sais… Soupirais-je encore, avant de trouver enfin le courage de lui avouer. Papa, je voudrais qu'on parle de sexe.
Voilà, c'était dit ! Ce n'était pas si dur à sortir, et la tête estomaquée que mon père tirait n'était pas forcément mauvais signe. Pas vrai ?
