Solitude
Disclaimer: Muchas Gracias, un grand merci à tous ceux qui suivent ou mettent en favoris ce recueil de One shots! Ca fait extrémemement plaisir et chaud au cœur de voir que ces écrits vous plaisent vous intéressent. N'hésitez pas si vous en avez envie à dire ce que vous aimez, n'aimez pas, souhaiteriez voir...
Hablo tambien espagnol y los caballeros del zodiaco es el mejor manga de Kurumada.
Vous aurez droit à un Kanon antipathique, mais c'est aussi un des aspects de ce personnage. Je rappelle que je ne fais pas de bashing, et les propos durs sur Saga sont à ce moment de l'histoire normaux.
Bonne lecture !
Une cage, au beau milieu de l'Enfer, voilà précisément ce que que ressentait Kanon, au Sanctuaire.
Comme un fauve poussé dans un endroit minuscule et exigu, enfermé juste comme un vulgaire danger, alors que ce n'était que mensonges ! Tout en ce lieu n'était que mensonges que fausses promesses jamais tenues.
Avoir un avenir brillant, un rôle important, celui de protecteur de cette planète, ce n'était que de la poudre aux yeux, comme toujours. Un appat destiné à vous attirer, et vous utiliser à votre guise.
C'était quand même bien le cas ! Une liste interminables d'interdictions qui ne s'appliquaient qu'à lui qui plus est !
Interdiction de sortir de l'endroit qui lui était assigné, de parler avec d'autres personnes, d'aller explorer les bâtiments communs du domaine. Interdiction d'observer son jumeau, tant qu'ils y étaient ils n'avaient qu'à mettre dans la liste « interdiction de rêver, interdiction de respirer ! »
Qu'est ce qui le retenait encore dans ce lieu infernal, pourquoi ne s'armait il pas une bonne fois pour toute de courage et fichait le camp, mettant le plus de kilomètres possibles entre lui et cet endroit ?
Se casser, habiter ailleurs, même si c'était en Égypte, ou sur une lointaine île grecque mais au moins en âme libre et non confinée. Pouvant déployer ses ailes pour voler aussi loin qu'elles le porteraient au lieu de désespérément chercher à ouvrir la serrure de la cage à coups de bec.
Comme un corbeau emprisonné, coupable d'exister, d'apporter uniquement le malheur. Indigne de tout, du moins telle est la pensée de leurs geôliers dénués d'humanité.
Si pour certains, ne pas être en compagnie de personnes n'est pas vital, qu'ils considèrent cela comme pouvant passer au second plan pour d'autres, ce n'est pas du tout la même chose et la solitude devient la pire des choses.
Que ne nous rabâche on pas déjà continuellement sur le respect d'autrui, le harcèlement, la tolérance, dès le plus jeune âge…
Qu'il est important de se faire des amis, de ne pas rester seul… Contrairement au dicton, les écrits s'envolaient mais les paroles restaient.
Cet endroit l'écœurait de plus en plus, chaque jour de son existence, il lui avait volé sa vie, ses rêves, ses envies d'amitié de disputes. Il n'était lui Kanon que néant, que vide absolu, que presque personne ne connaissait. Il avait de plus en plus la sensation d'être pareil aux pierres ou aux rochers, auxquels personne ne prêtait jamais attention. Pas comme ces moineaux ou ces pigeons qu'on apercevait de temps en temps, et auquel on prêtait un minimum d'attention, ce qui faisait toute la différence. On n'accordait aucun regard aux pierres sur lesquelles on marchait, on pouvait sans problème les écarter de son chemin, alors que de temps en temps certains s'arrêtaient devant des moineaux, attendris ou désapprobateurs. Les pigeons qui cherchent leur pitance près des habitations sont la plupart du temps chassés sans ménagement. Eux au moins, on a un tout petit peu d'attention à leur consacrer même si ce n'est pas celle escomptée c'est quand même mieux que rien.
Qu'avait il qui était la preuve qu'il était quand même un être humain, qu'il ait quelque chose d'important pour se soucier de lui ?
Bien sur, il y a son maître, qui leur a tout enseigné. Mais il ne l'a jamais considéré que comme un « second choix intéressant » se contentant de souligner ce qui n'allait pas, d'améliorer ses points forts.
Mais qui avait bien plus d'intérêt et d'exigences, d'éloges, d'espoir pour l'aîné de cette fratrie.
Saga bien évidemment, ils étaient jumeaux, avaient grandi depuis toujours ensemble, partagé ce lien si fort, si particulier, que rien ne saurait briser. D'un sourire, d'un regard, d'un simple froncement de sourcils, ils devinaient tout l'un de l'autre. Toujours prêts à aider son jumeau, quoi qu'il advienne.
Mais ça c'était avant.
Avant que la tragédie s'installe, celle qu'attend le public, curieux de découvrir cette histoire. Oui, ils aiment le tragique, ils sont restés pantois et fascinés par la petite Antigone, ou par Phèdre, la déchéance de Mc Beth.
Tout se met soigneusement en place, petit à petit : deux enfants séparés par des lois injustes et cruelles, des interdictions dépourvues de sens, d'autres enfants libres de vivre, de rire de se bagarrer, de jouer ensemble, des rêves bons uniquement pour dormir.
Certains rêves ne seront jamais réalité, malgré tous les moyens mis en œuvre. Mais le pire du pire, la plus grande des souffrances, reste cette maudite solitude forcée, cette condamnation à ne jamais être quelqu'un. Et chaque fois la frustration et la tristesse l'envahissent, étreignant doucement mais sûrement son cœur.
Tout doucement, à la même allure, petit à petit, ce qui était relation harmonieuse s'est changée en relation houleuse. Les disputes étaient monnaie courantes, la compréhension s'amenuisait.
En revanche, la jalousie, simple flamme, attisée par un invisible soufflet s'était muée en un feu ardent, dans le cœur de Kanon. Un moteur qui permettait de ne pas sombrer aux ténèbres sans fond et terrifiantes de la solitude.
Hors de question de rester spectateur, pieds et poings liés à endurer ce triste sort. Il suffit d'avoir de la détermination, de trouver le maillon faible de la chaîne. Et avec l'annonce de ce monstre qui se prétend « Grand Pope » l'occasion est toute trouvée.
Peut être que Saga comprendra la justesse de ce plan : après tout, en dépit de toutes les attentions qui convergent vers lui, il critique quand même les injustices flagrantes de ce système archaïque.
Ça lui permettra enfin de retrouver un semblant de rapport d'avant.
Mais nous sommes dans une tragédie, comment cela pourrait il être possible ?
Il croyait connaître le vrai enfer, les vraies trahisons.
Il s'était entièrement trompé, sur toute la ligne, une fois de plus.
Une gêne, un caillou dans une chaussure, une épine dans un flanc, qu'on s'empressait de jeter par terre avec mépris, inintérêt. Qui n'aurait jamais l'attention de quiconque, et n'avait pas sa place dans ce monde.
Condamné à mourir noyé, à l'agonie, aux brûlures du sel, aux gifles incessantes des vagues, aux coupures des rocs.
Peu importe ! Les vagues pouvaient déferler autant qu'elles le voudraient, le gifler aussi violemment qu'elles en avaient envie, les gifles, les coups ça le connaissait.
Certes il ne marchait pas avec une vipère au poing, aux yeux étincelants de haine. Mais avec l'espoir de trouver une solution, de prouver que rien ne viendrait à bout de lui. Et qu'il n'oublierait rien de tout ce qui lui avait été volé, arraché, de ses sentiments piétinés, de cette indifférence flagrante. Même de celui dont autrefois il avait été proche.
« Tu n'es que néant, inexistant. Tu n'es rien, ta place n'est pas en ce monde »
« C'est faux, je ne suis pas ce rien ! Quand je me tâte, je sens mon corps, quand je ferme les yeux, je sens les larmes coulant de mon cœur, la chaleur de la haine.
On ne cherche ni plus ni moins qu'à me détruire, qu'à ce que je devienne mon propre bourreau, pris à votre baratin… C'est hors de question !
Le monde est vaste, si vaste ! Il y a tant de lieux inexplorés et si je cherche bien, peut être trouverai je ce lieu où je pourrai enfin être moi même ! »
Enfin finalement, les barreaux de la cage se tordent et créent une ouverture, la serrure est crochetée. Il n'y a plus qu'à trouver un autre endroit, déployer ses ailes, et quitter ces maudites prisons, synonymes de cauchemar.
Étrange endroit que celui où il avait atterri : La mer était un vaste plafond remplaçant le ciel, aussi changeant que ce dernier. On apercevait des taches de lumières aussi variées que les nuages. Comme lors des caprices du temps, les couleurs changeaient : bleu turquoise, bleu profond, vert bouteille, brun gris foncé.
Seul, une fois de plus, sans personne avec qui parler, personne à qui se mesurer, à qui s'intéresser. Mais hors de tous ces tyrans qui l'avaient piétiné, de ce traitre abject qui avait attendu le moment propice pour lui porter une blessure qui ne cicatriserait jamais. Ce n'était pas grand-chose mais c'était une énorme différence, de son point de vue à lui.
Les bonnes surprises ne s 'arrêtèrent pas là, se pouvait il que la roue tournait enfin en sa faveur ? Poséidon, le frère de Zeus, l'ennemi d'Athéna qui croyait en ses mensonges, l'armure du Sea Dragon qui le reconnaissait comme son porteur, toutes ces années pour échafauder soigneusement un plan de conquête !
Rester encore seul peut être un an ou deux, voire cinq était un faible prix cette fois à payer. Et puis, il avait connu tellement pire comme sort, ravalé la boue du sol, les insultes, l'ignorance totale à son sujet, le désintérêt des autres…
Et quand à l'imbécile qui lui servait de grand frère… Qu'il aille au diable, subisse mille et une souffrances avant de ne plus avoir que ses yeux pour pleurer, quand il verrait quelle revers implacable, impitoyable, il prendrait de plein fouet.
Lui Kanon celui qui n'était que néant, numéro deux, allait enfin devenir l'égal de son frère, le surpasserait même !
Petit à petit comme l'avait prédit le maître des mers, d'autres élus se réveillèrent.
Le premier à les rejoindre fût un dénommé Krishna reconnu par l'armure de Chrysaor. Un ancien pêcheur, exploité comme ses comparses, par des maîtres tyranniques.
Sa sœur et son frère mourant à petit feu de choléra, dans l'indifférence totale des habitants des bas fonds où ils habitaient. Il avait tant bien que mal cherché à ramener le plus de prises dans ses filets, hélas achetées pas plus que pour une poignée de cacahuètes. Incapable de trouver des médicaments, ou un médecin, réussissant juste à ramener un tout petit peu, juste assez de riz, de daal pour qu'ils ne crèvent pas immédiatement de faim.
Tout cela Kanon l'apprendrait petit à petit, et même si il en avait absolument rien à cirer, quelque chose le soulageait et l'agaçait en même temps. Il n'était pas le seul à avoir essuyé les pires injustices, et avoir vu la partie la plus noire et immonde de l'humanité.
Peut être partageraient ils sans difficultés les mêmes idéaux.
Ça faisait déjà onze ans que cet épisode tragique s'était déroulé, qu'il avait été condamné à mille souffrances au Cap Sounion. Qu'il n'avait plus aucune importance matérielle ou sentimentale aux yeux de Saga et inversement, évidemment.
Mais en onze ans, il s'en était passé des choses : pour commencer, enfin tous les marinas s'étaient réunis sous la barrière de Poséidon.
Ils avaient tous cru le récit de Kanon : prisonnier qui cherchait à s'échapper et qui avait été sauvé par Poséidon, détruisant sa cellule de pierre.
Quand il était arrivé, en remerciement, il avait libéré son âme, mettant sa vie et sa dévotion à son service. Il guiderait les futurs marinas, superviserait leurs formations, veillerait à ce qu'ils soient tous unis et recruter plus de gardes.
Sans oublier l'importance de leurs rôles, le fait qu'ils étaient tous hors du commun, et qu'il n'appartenait qu'à eux de redonner une terre vierge, sans haine ni injustices, guerres ou épidémies.
La flatterie et un peu d'attention positive, ça marchait très bien.
Quitte à prêter l'oreille sur des vies passées, des souvenirs, qui étaient le dernier des derniers de ses soucis, qu'il oubliait tout de suite.
Même si il n'était plus seul, le sort de ses compagnons ne lui importait qu'à moitié.
Il avait sans doute gagné de l'estime et du respect, par cette façade de meneur droit et ouvert, de guerrier prêt à faire ses preuves, ce qu'il attendait aussi des autres. Une place de leader, les décisions importantes à prendre étaient sa chasse gardée et personne ne contestait cela. Non par esprit de rébellion ou envie, mais parce qu'ils lui faisaient confiance sur ce domaine. Qu'il avait toujours prouvé qu'on méritait de croire en lui.
Ça allait faire douze ans et dix mois à présent…
Thétis qui était la dernière arrivée avait été espionner le Sanctuaire. Aux dernières nouvelles, le Grand Pope inspirait la crainte et la terreur, avait envoyé des chevaliers d'argent au Japon pour abattre ces chevaliers de bronze et cette gamine qui osait se prétendre Athéna !
Kanon eût un large sourire machiavélique et satisfait en apprenant la fin de l'histoire : moins de chevaliers pour défendre le Sanctuaire. Et si en plus, cette Kaori ou il ne savait quoi se rendait là bas, ça signifierait un affrontement mortel. L'issue leur serait favorable : les minables chevaliers de bronze et les golds entre-tuant, les machinations de Saga dévoilées au grand jour et peut être cette sale gamine morte aussi.
Et à ce moment, le Sanctuaire ne serait plus que comme une pomme mure prête à être cueillie. L'heure des comptes sonnerait enfin, et il révélerait la vérité à son cher frère : l'œuvre de Ker, dont il était au courant. Mais il a choisi de se taire, et ça ne l'empêche pas de dormir, s'est il gêné lui treize ans plus tôt pour le mener à la mort sans un remord ? Ça s'appelle être quittes, point barre.
Après le Sanctuaire, ce ne serait plus que le monde, avec toute la gloire, tous les éloges possibles.
Un tel événement se fêtait, autour d'une bonne bouteille de vin, et autant convier tout le monde. Porter un toast à leur succès ne ferait que les motiver à abattre les éventuels saints d'Athéna qui oseraient s'aventurer ici.
Et aussi réussir à convaincre une bonne fois pour toutes cet entêté d 'Isaak de garder secrets leurs confidences après leur affrontement. Qu'ils avaient tourné le dos à cette maudite déesse et leur passé, seul comptait le futur.
Il avait tout ce qu'il avait voulu avoir, enfin !
Sans se douter que la roue tournait comme elle l'entendait, et était indifférente aux désirs humains.
Qu'il était possible de passer d'un grand bonheur à un immense malheur.
Que même un simple grain de sable pouvait détraquer les innombrables engrenages d'une machine parfaitement entretenue.
En ressentant cette douleur profonde dans son cœur, telle un coup de poignard en pleine poitrine, Kanon devina tout : la défaite de Saga, et ses idées à la con !
« Saga misérable ! Ça ne te dérange pas de quitter la vie ? En dehors d'être mon grand frère, tu n'es vraiment qu'un idiot ! Mais moi, Kanon je suis différent… Toute ma vie, je me consacrerai au mal.
Le moment est venu. Observe moi, Saga. »
Comment avait il encore osé ?! Se suicider, lâchement sans oser affronter ce qu'il avait semé ? Sans qu'il lui prouve qu'il s'était planté sur toute la ligne concernant son petit frère ?
Tout était bien foutu, à cause de sa « noblesse d'âme » cette fois il se sentait seul, une fois de plus, plus que jamais. Une partie de lui même avait définitivement disparue, avec cette mort.
Mais qu'importe ! Il était quand même temps de laissser son empreinte dans ce monde, de façon marquante, que personne n'oublie qui était le dragon des mers de cette époque.
Tout plutôt que cette maudite solitude !
La solitude... C'était la plus grande source de souffrance qu'il connaissait, depuis longtemps, trop longtemps, songea il avec amertume.
Et encore, doux euphémisme! la solitude, on la choisissait, ce n'était pas une condition imposée, comme l'ostracisation.
N'être rien, pour personne, c'était ce qui lui était le plus insupportable, autant mais un peu moins que de devoir assister à la gloire de son frère, impuissant pieds et poings liés.
La vie lui avait quand même appris quelque chose: on pouvait avoir au moins la compagnie de personnes, si on avait un idéal commun, ou qu'on savait trouver les bons mots pour vous intéresser.
ca avait marché, de combattre sous un idéal de monde meilleur, de monde extérieur hostile; que Poséidon était celui qui était le plus qualifié pour débarrasser la terre de tous ces vices, qu'en sa qualité de serviteur de sa majesté, son ancienneté, il ferait tout pour les mener à la victoire.
En un sens il n'avait pas grand chose à faire d'eux, ils lui étaient utiles, rien de plus. Ils continueraient à l'être et si ils restaient en vie, et il pourrait continuer à jouer ce rôle de guide.
Ca lui donnait enfin de l'importance! Enfin il n'était plus que néant, après toutes ces années a avoir subi l'indifférence, le vide.
Du moment que lui et cet idiot de Sorrente n'étaient pas d'accord sur quelque chose, ça lui convenait encore. Se disputer, c'était accorder de l'importance à la vie de l'autre devant vous, ne pas voir le vide.
Comme les promesses, les discussions, sur tout et rien, les affrontements.
Et tout s'était effondré encore une fois comme un château de cartes. Il avait vu ses plans tomber à l'eau, peu importe, si il s'en sortait habilement il réussirait à s'en tirer à bon compte à garder la confiance de Thétis et peut être celle de Poséidon.
Il refusait de croire à tous ces mensonges! Mensonges grossiers et fous! Que ces petits morveux se démerdent, avec leurs bons sentiments à crever!
Mais il ne s'attendit pas à ça: que Sorrente lui tourne le dos, et ne lui accorde plus la moindre attention en lui disant qu'il n'était plus un homme digne d'être abattu, combattu...
En le voyant lui tourner le dos, il devinait que c'était irrémédiable, que tout se brisait en mille et un morceaux encore une fois, cette douleur dans son cœur, ses jambes qui ne le tenaient plus...
Le plafond était en face de lui, ne s'effondrant pas encore, alors pourquoi l'image de ces vagues le submergeant le noyant le frappaient aussi violemment qu'une gifle, que des coups?
Dire qu'il s'était juré de ne plus jamais vivre cette situation... Cet enfer ou sa vie ne valait rien n'avait pas plus d'importance qu'une pierre, un brin d'herbe ou un oiseau, un élément de décor sans la moindre importance.
Le vide, un humain sans âme sans importance pour personne, et ce sort l'avait fait basculer dans de profondes angoisses, et un désarroi sans fond. On pouvait si facilement mourir de solitude, ne plus pouvoir parler, ne plus voir quoi que ce soit, que vos paroles, vos gestes ne soient perceptibles que par personne d'autre que vous même.
Être a nouveau rien, ne plus signifier quoique ce soit pour personne! Tout mais pas ça, plus jamais, plutôt subir toutes les tortures divines que de mourir sans que personne ne le pleure, ne se retourne sur lui. Pas ça, par pitié !
Dire qu'il avait traité son frère d'idiot... Mais finalement, qui était le véritable idiot? Celui qu'on montrait ou celui qui se permettait de juger?
Après tout si vraiment il refusait d'assumer tout ce qu'il avait fait, c'est qu'il serait vraiment un lâche doublé d'une ordure de la pire espèce! Il était une ordure certes, mais pas un lâche, sûrement pas!
Les larmes lui montèrent aux yeux, il les refoula avec rage, douleur, forcé de faire face à son échec son erreur monumentale.
Il savait ce qui lui restait à faire. Il était sur de mourir, à cent pour cent mais au moins même si ce serait insuffisant, sa dernière emprunte laissée dans ce monde serait positive, une toute dernière fois il aurait un tout petit peu d'attention.
Même si on se souviendrait de lui comme un manipulateur, un égoïste inhumain, ordure de première catégorie, au moins il prouverait qu'il lui restait un peu d'humanité. Et qu'il meure entouré par des êtres humains, se rendant compte qu'en dépit de ses erreurs il était foutu de chercher à réparer.
Ce serait que trop peu mais suffisant pour compenser de toutes ces douleurs, ces larmes, ces peurs et ces cauchemars.
Qu'il avait quand même finalement existé dans ce monde, lui un numéro deux.
Il croyait que cette fois, la mort l'accueillerait dans son royaume portes grandes ouvertes ! Une erreur d'un parfait idiot ! Il n'hésitait plus à se voir comme ça, et qui n'avait plus que ses yeux pour pleurer. Même si ses larmes étaient taries.
Évidemment… au vu de tout ce qu'il avait fait, mourir c'était s'en sortir à bon compte, blanc comme neige, alors qu'on était noir de suie !
Un châtiment à la hauteur de ses mensonges, de ses machinations, qui débutait sur cette plage du Cap Sounion !
Bon autant faire les choses dans les règles de l'art, mettre le point final de la tragédie en se suicidant, comme l'attend le spectateur. Il n'y a plus d'hésitation à avoir, même si le geste est humiliant : copier encore une fois son jumeau alors qu'on s'était juré que ce ne serait jamais le cas !
Quand un mouvement de cosmos inquiétant le surprend, et un second plus familier le fait frissonner.
Athéna qui l'a tiré d'affaire court un grave danger. Il faut agir, il y a une dette à régler.
Mais ceci est une autre histoire. Il est temps de tirer le rideau à présent.
Fin
