Chapitre 19.

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Trois jours plus tard, sur Mü, Aiolia se levait tôt suite à une nuit tourmentée. Se réveiller tout seul, et trouver une place vide à côté de lui était douloureux. Ses draps lui semblaient froids. Depuis une semaine, aller se coucher était devenu une épreuve au point qu'il retardait le moment de dormir. Après s'être préparé, il quitta le temple d'Héphaïstos. Sa fille l'accompagnait avec un panier à la main. Ils voulaient faire quelques courses pour la semaine. Aiolia la laissa ensuite rejoindre son école d'alchimie, et se dirigea vers la plage. Il s'agissait d'un rituel qu'il honorait tous les jours depuis la disparition de Milo. Il longeait le bord de mer un moment, tout en s'approchant de petites embarcations. Puis, il quitta ses chaussures pour sentir le sable sous ses pieds. Après quelques pas, et avoir observé les rouleaux au large, Aiolia se posa par terre. Il remarquait un coquillage différent au milieu des autres. Une coquille saint Jacques avait été grossièrement sculptée en forme de scorpion. Aiolia la récupéra pour l'observer avec un regard attristé. Il ne pouvait pas croire à un message de Milo. Il se disait que son compagnon ne pouvait pas communiquer avec lui à cause des portails brisés. Si Milo lui envoyait des signes, cela ne pouvait signifier qu'une chose à ses yeux : il était bel et bien mort. Une fausse vérité dans laquelle Aiolia s'enfonçait de plus en plus.

Alors qu'il serrait le coquillage entre ses doigts, une voix un brin vicieuse s'éleva dans son dos ;

— Ha, que je connais cette souffrance. J'en ai vu passer beaucoup devant mon tribunal. La séparation avec un être cher est un des plus grands tourments qu'on trouve en enfer.

Un frisson d'effroi s'empara d'Aiolia. Il se tourna tout en sentant son corps s'alourdir. Ses yeux s'écarquillèrent. Il découvrait un homme derrière lui ; l'individu possédait un visage à moitié caché sous une masse de cheveux blancs. Seul son sourire un brin pervers pouvait se distinguer sous cette tignasse ébouriffée.

— Tu es… tu es un des juges des enfers, balbutia Aiolia.

— Ne prends pas cet air de petit chat effrayé, fit Minos d'une voix las. Je n'ai pas l'intention de te faire du mal.

— Comme si j'allais te croire.

Aiolia s'était levé d'un bond. Il tendait ses poings vers son adversaire. Il se tenait prêt à attaquer, alors que deux nouvelles présences se montraient. Aiolos et Saga avaient surgi, alertés par la présence du spectre.

— Minos, tonna Aiolos en levant un arc avec une flèche. Éloigne-toi de mon frère, tout de suite.

La pointe de son projectile s'illuminait comme le soleil. Saga se tenait près de lui, les bras levés. Il menaçait aussi Minos avec une des attaques des Gémeaux.

— On se détend, dit Minos. Je ne suis pas là pour Hadès. En fait, je suis dans le même bateau que vous. Je veux fuir les dieux de l'Olympe. Et Mü est le seul lieu où je peux espérer échapper à Hadès et à Athéna. En me ramenant sur Terre avec son chapelet, votre ami la Vierge m'a permis de m'échapper des enfers. Je ne suis plus sous le contrôle d'Hadès, puisqu'il ne reviendra pas avant 200 ans.

— Même si tu t'es échappé des enfers grâce à Shaka, gronda Aiolos. Tu restes un spectre d'Hadès. Nous n'avons aucune confiance en toi.

— Vos amis alchimistes pourraient pourtant me délivrer de ma condition de spectre. Hadès n'aura plus aucun contrôle sur moi. Si je ne sers plus les enfers, cela fera un sacré avantage pour votre déesse lors de la prochaine guerre sainte, je me trompe ?

Aiolia grogna. Aiolos eut l'air dubitatif, tandis que Saga secouait négativement la tête. Pourtant, ils devaient avouer que Minos n'avait pas tort sur ce point. Seulement, ils étaient bien incapables de lui accorder la moindre confiance. Même si le juge voulait réellement s'échapper des enfers et fuir Hadès, Minos restait une personne malveillante qui avait commis beaucoup de crimes abominables. Et son pouvoir du griffon était particulièrement cruel. Le laisser vivre parmi eux serait bien trop dangereux. Et Aiolia refusait de mettre sa fille et son frère en danger.

— Désolé, tu ne peux pas rester sur Mü, déclara Aiolia d'un ton ferme. Et si on te délivrait de ta condition de spectre… qui sait ce que tu feras ensuite.

— En es-tu sûr ? répondit Minos. Je sais comment créer des portails. Je sais comment t'aider à retrouver ton ami coincé dans le royaume de Poséidon.

— Je ne te crois pas. De toute façon, Milo est… il est mort.

Aiolia avait eu beaucoup de mal à terminer sa phrase. Un sanglot avait resserré sa gorge.

— Je viens de l'ancien monde. J'ai été roi durant l'époque minoenne, une époque où les humains ne connaissaient pas encore les divinités de l'Olympe. J'ai connu les premiers peuples qui ont construit les portails. Si les habitants de Mü ont conservé le savoir qui permettait de construire les armures du zodiaque, celui des portails a été lui, oublié.

— Désolé, cracha Aiolia. On ne prendra pas le risque de rouvrir les portails. Ce qui se trouve dans le royaume des mers est bien trop dangereux.

— Attendez, osa Aiolos. Peut-être qu'on pourrait lui donner une chance, si ce qu'il dit est vrai. Il pourrait faire revenir Kanon et Milo.

— Los', fit Saga d'une voix inquiète. Tu sais combien j'aime ton désir de rendre le monde meilleur autour de toi. Mais, il est hors de question pour Aiolia et moi de mettre ta vie en danger. On fera notre deuil. Même si c'est difficile.

— Je suis d'accord avec Saga, dit Aiolia.

— Et si nous faisions une assemblée avec tous nos compagnons ? proposa Aiolos. Chacun pourrait donner son avis, pour décider du sort de Minos.

Saga grogna d'une voix sourde. Il fixait Minos avec beaucoup de colère. En même temps, il sentait le regard insistant de son compagnon sur lui. Et le Gémeaux ne pouvait rien refuser à Aiolos lorsqu'il lui faisait les yeux doux. Il soupira, et baissa les bras.

— Très bien, céda Saga. Il passera devant tous les anciens chevaliers d'or, et les dieux qui protègent ce continent.

Minos fut rapidement conduit dans le temple d'Héphaïstos. Tous les anciens chevaliers d'or avaient accouru en entendant l'alerte. Le dieu forgeron, ainsi que son épouse la déesse Aphrodite étaient aussi venus, avec Hermès. Le juge des enfers ne faisait pas le fier devant toute cette assemblée. D'autant plus devant Shaka qui pouvait le remettre dans son chapelet à tout moment : un bijou qu'il devait d'ailleurs remettre à Shun une fois celui-ci vide de spectres. Mais, Minos se montrait raisonnable, et acceptait de s'agenouiller devant eux, tout en gardant son sourire sournois aux lèvres. Une fois le calme tombé dans la salle, Minos leur proposa de nouveau son aide pour ouvrir les portails en échange de leur protection sur Mü.

— Ouvrir les portails serait bien trop dangereux, déclara Dohko d'une voix sèche. Nous ne pouvons pas mettre la Terre en danger.

— S'ils ne s'attendent pas à voir un portail s'ouvrir, proposa le chevalier Aphrodite. On aurait peut-être le temps de récupérer Kanon et Milo, et le refermer définitivement derrière nous.

— C'est pas con, admit DeathMask. Si on l'ouvre dans un lieu à l'abri des regards… ce serait jouable. Et quelqu'un resterait à l'entrée pour le refermer s' il y a un problème.

—Peut-être, approuva Mû. Mais, est-ce que la vie de Kanon et Milo vaut qu'on prenne autant de risques pour la Terre ?

— J'avais oublié que tu n'avais pas de cœur, lança Aphrodite d'un air taquin.

Mû tourna des yeux glacials sur l'androgyne qui pouffait maintenant de rire dans son coin.

— Qu'est-ce qui nous prouve que tu es réellement en capacité d'ouvrir des portails ? demanda ensuite Dohko en donnant son attention à Minos. Et qu'est-ce qui nous prouve que tu ne laisseras pas ta nature malfaisante reprendre le dessus ? Il y a des innocents sur cette île, des enfants, des personnes qui ne savent pas se défendre. Te laisser vivre parmi eux est… tu le comprends, peu souhaitable. Tu es le juge le plus dangereux des enfers, ton pouvoir est d'une cruauté sans nom.

— Je suis flatté, souria Minos. Mais, à partir du moment où je cherche votre protection, vous comprenez que je n'ai aucun intérêt à faire du mal à qui que ce soit ici, au risque de m'attirer les foudres de trois dieux de l'Olympe. Et puis, 11 anciens chevaliers d'Athéna n'auront pas de mal non plus à me faire disparaître. Mon frère Rhadamanthe est toujours coincé en enfer, personne ne peut me prêter main-forte.

Il adressa un regard à Héphaïstos qui était tout particulièrement puissant, puis à Dohko qui ne le lâchait pas des yeux.

— Et comme je l'ai dit à vos trois amis sur la plage, me voir m'allier à vous serait un sacré avantage pour la déesse Athéna, n'est-ce pas ? Si je ne suis plus là pour la combattre durant les prochaines guerres saintes, ses chevaliers auront moins de mal à vaincre Hadès. En revanche, si vous me tuez, je retournerais forcément en enfer, et dans ce cas, elle devra me combattre à nouveau.

— Cet argument met un point en ta faveur, admit Dohko. Nous ignorons seulement si tu es un homme de confiance. Et, en vue de ton passif… il est difficile pour nous de t'en accorder.

— Bien sûr, admit Minos. C'est normal. La balle est dans votre camp, de toute façon. Ou vous me tuez tout de suite, et je retourne en enfer pour une prochaine guerre sainte… ou vous me gardez avec vous, et vous me laissez une chance de m'intégrer.

Saga et Dohko soufflaient, l'air embêté. Minos avait touché une corde sensible. Le tuer serait le renvoyer en enfer. Et ils ne pouvaient pas le remettre dans le chapelet de Shaka non plus. Car, le bijou aurait déjà dû être remis à Shun depuis longtemps pour la prochaine guerre sainte. Hélas, avec Minos à l'intérieur, ils ne pouvaient pas prendre le risque qu'il se libère sur Terre.

— Très bien, déclara Dohko. Nous te laissons une chance… une toute petite chance de t'intégrer sur Mü. Tu auras notre protection contre l'Olympe, à condition que tu ne fasses de mal à personne. Nous nous relaierons tous pour te garder à l'œil… et, en ce qui concerne les portails… nous en reparlerons une autre fois. La sécurité de la Terre doit passer avant nos intérêts personnels.

Minos semblait ravi par la décision, et se releva tout en gardant son sourire malsain aux lèvres. Dans son coin, Aiolia était resté silencieux. Pourtant, cette décision l'inquiétait. Il avait peur de voir Minos s'approcher de sa fille et de son frère.

Une nouvelle semaine s'écoula. Milo avait libéré tous les membres de la garde de cristal, mis à part Alberich en qui il n'avait aucune confiance. L'ancien guerrier d'Asgard était resté dans les cachots du château et allait y rester un moment. D'autant plus que Milo ne souhaitait pas le faire exécuter. Ce problème résolu, un autre s'imposait à lui depuis les premiers jours de son couronnement ; il devait faire réparer les scales de ses généraux. Hélas, Milo ignorait comment faire. Il consulta Sorrento, qui admettait ne pas avoir de solutions.

— Nos armures sont faites d'orichalque, expliqua Sorrento. Un métal précieux que nous ne savons plus produire depuis longtemps…

— Sur Terre, nous utilisons le sang pour réparer nos armures, dit Milo. Je pourrais utiliser le mien pour réparer vos scales. Mais, Mû utilisait aussi un marteau en or pour les réparer, le sang seul ne faisait pas tout.

— Il doit certainement exister des manuels qui expliquent comment faire, supposa Sorrento en se caressant les lèvres. J'imagine qu'on pourrait chercher dans la bibliothèque privée de la famille royale.

Milo lui demanda de s'y rendre, et de trouver des documents qui lui permettraient de réparer les scales. En attendant, le scorpion devait s'occuper d'une montagne de papiers à remplir, et des factures à payer pour des demandes de son peuple. Un travail long que Milo détestait faire. Il soupira, et s'enferma dans son bureau pour jeter un oeil aux tas de feuilles qui s'éparpillaient sur sa table de travail.

— Je vais encore y passer la nuit… soupira Milo.

Milo tria cinq tas qui l'attendaient. L'époque où il pouvait rêvasser dans le temple du scorpion lui paraissait bien loin. Il récupéra ensuite un stylo, et commença à signer les feuilles tout en regardant si les demandes étaient acceptables. Parfois, il devait demander l'avis de Sorrento, ou faire des vérifications, ce qui rendait la tâche encore plus fastidieuse.

D'un coup, Kanon et Isaak entrèrent dans la pièce. Le poisson-globe les suivait joyeusement. Le Dragon des mers voulait distraire Milo, et lui proposer une balade. Seulement, le Scorpion ne voulait voir personne :

— J'ai pas le temps, grogna Milo. Je dois m'occuper de tout ça, et j'aurais sûrement pas fini avant minuit.

— Pourquoi tu mets tant de temps dessus ? s'étonna Kanon. Je m'en occupais à l'époque, à la place de Julian Solo. Et, je finissais toujours avant la nuit.

— Je connais ce royaume que depuis deux semaines, répondit Milo qui était d'une humeur massacrante. Comment je suis censé connaître les protocoles à appliquer ? Je perds des heures avec toutes ces vérifications.

Isaak restait silencieux, les mains dans le dos. Pendant ce temps, Kanon s'avançait pour se pencher au-dessus de Milo, et attrapa une des feuilles pour y jeter un œil. Sur ce document, il pouvait y trouver des demandes de constructions dans la capitale, et des demandes de financements.

— Oui, tu galères, opina Kanon en récupérant un crayon pour corriger les validations. Si tu acceptes toutes ces demandes, tu vas ruiner le royaume en un mois.

— Le peuple des mers ne va pas se soulever si je refuse de les aider ?

— Tu déconnes, dit Kanon. C'est un tas d'fainéants. Ils préfèrent demander des sous à la famille royale au lieu de se démerder.

Milo marmonna un juron, alors que Kanon reprenait toutes les feuilles pour passer derrière lui. Le Scorpion n'était clairement pas apte à diriger un royaume. En les voyant si occupés, Isaak décida de partir de son côté avec Bubulle. Une fois l'adolescent partit, Kanon s'installa devant la grande table pour aider Milo. Le Dragon des mers semblait à l'aise et savait ce qu'il fallait faire. Il signait rapidement et reconnaissait en un coup d'œil les documents à décliner.

— Je devrais vraiment te laisser la couronne, dit Milo en le regardant faire. Il doit bien y avoir un moyen pour que tout le monde t'accepte comme nouveau roi à ma place.

— Je peux en trouver un… mais je ne sais pas si ça va te plaire.

— Franchement, tant que tu trouves une solution pour me sortir de là… avoua Milo.

Kanon hésita à lui suggérer une idée. Seulement, une servante le devança en ouvrant brutalement la porte. Un grand sourire illuminait son visage ;

— La déesse Amphitrite s'est réveillée ! annonça-t-elle.

Milo se leva vivement, trop heureux de trouver une excuse pour sortir de cette pièce. Il donna son stylo à Kanon, avant de filer vers la sortie.

— Je te laisse t'en occuper !

Kanon soupira en voyant le Scorpion disparaître dans le couloir. Puis, il récupéra une des piles de feuilles pour s'en occuper.

Milo avait rapidement rejoint sa mère. La reine était encore alitée, mais s'était enfin sortie de son coma. Ses blessures ne s'étaient toujours pas refermées, et ses bandages toujours souillés de sang. La reine eut un léger sourire en voyant son fils s'approcher. Il portait la couronne sur la tête, ce qui lui laissait comprendre qu'il avait remporté la bataille contre Triton. Un soulagement emplissait sa poitrine.

— La déesse est encore très faible, dit la servante en accompagnant Milo devant le lit. Il ne faudra pas trop la fatiguer.

— Je ne resterais pas très longtemps, répondit Milo. Je voulais juste m'assurer que tout allait bien.

— Vous avez remporté le combat, dit Amphitrite. La couronne te va si bien. Et Davy Jones… ?

— Je l'ai, la rassura Milo. Je ne m'en sépare jamais.

Il lui montra le sceptre orné de coquillages, puis resta quelques minutes pour lui demander comment elle allait. Après quelques mots échangés, Milo ressortit pour la laisser dormir un peu. Amphitrite se sentait encore faible, et arrivait à peine à garder les yeux ouverts. Heureusement, Mordiern veillait sur elle. En tant que porteur de la shell du Delphinos, il se sentait responsable de sa protection.

Peu après, Milo préféra sortir du Château. Il se faufila par une fenêtre pour échapper aux soldats. Il avait besoin de retourner dans sa cachette secrète et s'isoler. Il s'agissait du petit coin caché derrière la barrière de corail : là où il avait trouvé la bouteille d'Aiolia. Milo y revenait presque tous les jours, avec l'espoir de trouver d'autres offrandes venant de son compagnon. L'idée de communiquer de cette façon avec lui le raccrochait encore à un infime espoir de le revoir. Il marcha un peu dans le sable fin qui était si léger, que ses pieds s'enfonçaient dedans. Ses yeux s'éclairèrent en apercevant une bouteille sombre. Mais, Milo eut un mauvais pressentiment en s'approchant. Il s'agissait d'une bouteille d'alcool qu'ils buvaient lorsqu'ils voulaient rendre hommage à leurs morts au sanctuaire. Elle était accompagnée d'un bouquet de fleurs blanches. Un crucifix rappelant celui que Hyoga conservait pour sa mère y était attaché. Les mains tremblantes, Milo la récupéra pour y trouver à l'intérieur une photo de lui et de Kanon, et des mots de condoléances.

— Non…

Le cœur de Milo se serra si fort, qu'il avait l'impression qu'il s'était arrêté.

— Je ne suis pas… je ne suis pas…

Le Scorpion se laissa tomber les genoux dans le sable, et contempla la bouteille. La terreur l'envahissait. Si ses compagnons le pensaient mort, alors, ils allaient renoncer à venir le chercher. Et, fatalement, ils allaient l'oublier…

Comme si la bouteille était brûlante, Milo la jeta au sol, et se releva pour hurler ;

— Je ne suis pas mort ! Aiolia ! Je ne suis pas mort !

Milo avait beau crier son nom, il savait que le lion ne l'entendrait pas. La mer étouffait ses pleurs.