Depuis la semaine dernière, cette fic a dépassé les 1000 vues !

Merci à tous pour ça !

En interprétant les statistiques, j'estime qu'il y a entre 60 et 80 lecteurs réguliers et qu'un tiers des personnes qui lisent le premier chapitre continuent ensuite de suivre les aventures de Luna et Drago (je n'ai pas la moindre idée si c'est un "bon" pourcentage ou non, mais j'en suis contente).

Et si j'en crois les analyses du site, la majorité des lecteurs viennent des Etats-Unis ! Je ne sais pas si c'est une statistique fiable, ou si ce résultat est dû à l'utilisation de VPN ou s'il y a une autre explication, mais j'avoue que je trouve ça assez drôle, car inattendu.

Un merci plus particulier pour Silverbutterfly209, lectrice de la première heure et revieweuse de folie. (Je vais tenter de répondre à tes super commentaires dans la semaine !)

Je ne sais pas trop comment vont se passer les publications dans les deux semaines à venir : les vacances scolaires bouleversent un peu mon emploi du temps.

Mais pour le moment, place à Drago !


Quelques minutes plus tard, Drago se félicita de sa décision. Luna ne lui avait posé aucune question. Il y avait bien le petit problème de Dubois, mais qui ne semblait pas constituer un danger immédiat.

Il flâna le long du Chemin de Traverse, tuant le temps en attendant la tombée de la nuit.

En milieu d'après-midi, alors qu'il parcourait d'un œil distrait le dernier numéro de La Gazette du sorcier, une voix chaleureuse le salua, interrompant sa lecture. En abaissant son journal, il eut la surprise de voir Anthéa. Voilà qui tombait bien : il allait pouvoir couvrir ses arrières en la mettant dans la confidence.

Il lui expliqua en quelques mots qu'il avait dû improviser un mensonge la veille et que la première idée à lui avoir traversée l'esprit avait été de dire qu'il passait la soirée avec elle et ses amis. Pour expliquer à Anthéa son escapade nocturne, Drago inventa une nouvelle histoire, une histoire de rencontre clandestine avec une personne dont il préférait taire le nom.

– Et tu avais vraiment besoin de mentir à tes parents ? Tu aurais pu simplement dire que ça ne les regardait pas et ne pas me mêler à tes affaires, sans me prévenir.

– Certes. Mais je vis toujours au manoir. Ça aurait été un peu cavalier de ma part de quitter les lieux sans un mot.

– Plus cavalier que de m'inclure dans ton mensonge de pacotille ?

Drago s'excusa et insista sur le fait qu'il avait besoin d'elle. En soupirant, elle accepta de le couvrir. Alors qu'elle s'apprêtait à repartir, Drago lui demanda ce qu'elle avait prévu de faire pour terminer la journée.

– Je me rends à la galerie Mapple et Maplle, indiqua Anthéa. À 18h, il y le vernissage de leur nouvelle exposition et maman fait partie des trois artistes présentés.

Drago sourit. Voilà de quoi consolider sa couverture. Vraiment, le hasard lui souriait aujourd'hui. Il se proposa de l'accompagner.

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La galerie Mapple et Maplle exhibait ses collection sur trois étages. Les propriétaires, toujours côte à côte, accueillaient les invités avec de larges sourires et de démonstratives embrassades. Leur robe bordée de fourrure fluo contrastait avec leur posture rigide. Drago et Anthéa n'échappèrent pas au passage obligé des salutation avec Mapple et sa moustache en guidon, et Maplle, à la barbiche en enclume, avant de pouvoir déambuler parmi les œuvres.

L'exposition mettait en lumière trois artistes : Girold K. Rambar, Ludmile Neuegestein et Énigma Cythère, la mère d'Anthéa.

Sur des piédestaux, des sculptures abstraites aux courbes complexes, toutes taillées dans une pierre blanche opalescente, portaient le nom de différents sortilèges et la signature LNG. Au mur, peintures et photographies s'alternaient.

Drago s'approcha d'abord d'une toile représentant un coffre devant un arbre. Ses branches, comme remuées par le vent, formaient des phrases sibyllines. Le visiteur à sa droite annonça avec conviction « Une épluchure de gousse de Snargalouf ». Un tintement cristallin retentit et un arc-en-ciel sortit du coffre qui venait s'ouvrir. Drago en conclut qu'il s'agissait d'une peinture à devinette particulièrement élaborée.

Les photos étaient toutes des portraits en pied. Drago en avaient déjà vu certaines, à la une de La Gazette ou au dos de livres à succès. Son attention fut happée par l'une d'elle. Il s'agissait d'un portrait de Minerva McGonagall. Son allure professoral, marqué par une robe stricte, un chignon serré et une absence de sourire, détonnait dans un décor de plage ensoleillée avec transat et parasol. Symbole de cette dualité, sa main droite agitait sa baguette en l'air tandis que sa main gauche portait régulièrement un verre de cocktail à ses lèvres.

– C'est le travail de ma mère, lui glissa Anthéa avec fierté. Pas mal, hein ? D'ailleurs, la voilà.

Une sorcière à la robe vert bouteille, à la cape moirée et aux yeux étincelants venaient en effet de les rejoindre. Anthéa se chargea des présentations.

– Maman, voici notre nouvel assistant.

– Drago Malefoy, indiqua celui-ci en tendant la main.

– Malefoy, hein ? fit Énigma Cythère en lui serrant la main avant de se retourner vers Anthéa. Ton père et toi avaient omis certains détails concernant votre nouvelle recrue.

Son visage, fixé sur sa fille, s'était fermé.

– Nous t'avons dit l'essentiel.

Énigma Cythère ferma un instant les yeux. Quand elle les rouvrit, elle était de nouveau aimable et souriante.

– Monsieur Malefoy, suivez-moi s'il vous plaît. Il y a un portrait que j'aimerais beaucoup vous présenter. Vous serez ravi de le voir, j'en suis sûre.

Drago jeta un œil à Anthéa, qui haussa les épaules pour manifester son ignorance. Ils emboîtèrent tous les deux le pas à l'artiste. Elle les mena au troisième étage, devant le portrait d'un visage bien connu de Drago.

– Hermione Granger, première assistante du ministre de la Magie. Une jeune femme brillante, n'est-ce pas ?

Drago déglutit sans répondre. En face de lui se tenait une représentation d'Hermione grandeur nature. Vêtue d'une tenue de sorcière totalement noir, traditionnelle au point d'en être folklorique, coiffée d'un chapeau pointu à large bord, elle évoluait dans un intérieur à la blancheur éclatante. Derrière elle trônait un siège en cuir accompagné d'une tablette remplie d'instruments métalliques.

La jalousie planta ses crocs dans le cœur de Drago. Celle qui n'était rien gravissait à toute allure les échelons du ministère pendant que lui, malgré le sang noble coulant dans ses veines, venait tout juste de décrocher un poste d'exécutant. C'était insensé.

Et injuste.

– Je suis particulièrement fière de cette composition. Regardez comme la puissance magique de madame Granger se marie à merveille avec l'appareillage dentaire de ses moldus de parents.

– Oui, elle est brillante et tout est parfait, finit par répondre Drago avec amertume.

– Au cours des heures que j'ai passé avec elle, j'ai pu l'entendra se plaindre d'un certain Malefoy qui ne cesserait de lui mettre des bâtons dans les roues, notamment concernant son projet de modification de la législation concernant le port des baguettes. Mais ce n'est pas de vous dont elle devait parler, puisque vous n' êtes qu'un employé de chez Cythère & Fille.

Elle avait la langue bien pendue, Drago devait l'admettre. Elle crachait son venin avec précision, en plein dans ses blessures. Il estima qu'il en avait assez entendu.

– Je vous remercie de m'avoir présenté ce tableau et je vous félicite pour votre travail, madame Cythère. Maintenant, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je pense que je vais aller admirer d'autres œuvres.

Il s'éloigna sans demander son reste. Anthéa resta un moment en arrière, à discuter avec sa mère.

Elle le retrouva quelques minutes plus tard, devant une sculpture intitulée Alohomora. Drago prit la parole avec résignation :

– J'accepte d'ores et déjà tes excuses pour ce qui vient de se passer, alors pas besoin de les prononcer.

– Et de quoi devrais-je m'excuser au juste ? s'énerva immédiatement Anthéa. Maman a peut-être été un peu cruel, mais elle surtout été factuelle.

La colère de Drago s'éveilla en écho à celle d'Anthéa.

– Si ta famille me déteste autant, pourquoi m'a-t-elle embauchée ? Pour m'humilier ?

– Par ce que tu es compétent et travailleur. Je te l'ai déjà dit pourtant. Mais si ce poste n'est pas assez bien pour monsieur Malefoy, rien ne t'empêche de partir.

Et il faillit partir. Ses jambes fourmillaient, avide de fuite. Mais il ne partit pas. Il resta là, attendant que le bouillonnement de ses émotions s'apaisent. À ses côtés, le souffle encore un peu désordonné, Anthéa tenta d'enterrer la hache de guerre.

– Tout le monde n'agit pas dans le seul et unique but de te faire mal, Drago.

– Ah bon ? ricana-t-il. J'ai parfois l'impression que ne suis entouré que de deux sortes de gens, ceux qui me détestent et ceux qui me craignent.

Sauf peut-être les Cythère, il dû bien se l'avouer. Au vue de ce qui venait de se passer, Drago supposa que le père et la fille détestaient son nom et tout ce qu'il représentait, mais ils l'acceptaient à leur côté, presque chaque jour depuis plusieurs semaines déjà. Sans le rabaisser ni lui cirer les pompes.

– Je viendrais travailler mardi, dit-il la voix encore un peu raide. On continue la visite ?

Anthéa hocha la tête en guise d'assentiment et attrapa deux verres de Crapaudine sur le plateau qui voletait près d'elle.

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Du côté moldu de Londres, quelques coups frappées à une porte dérangèrent Luna dans sa lecture du dernier tome des aventures de Lord Kness. Elle ferma le livre, roula sur le côté du lit jusqu'à ce que ses pieds touchent à nouveau le sol et traversa la pièce pour aller ouvrir.

Elle tomba nez-à-nez avec Olivier Dubois, le poing levé, prêt à renouveler son martèlement. Étonnée mais contente de le voir, elle l'invita à entrer. Depuis qu'il avait rejoint les Givrés de Provence, elle ne le voyait plus que deux à trois fois par an. Alors, le voir deux fois dans la même journée constituait un évènement exceptionnel. Olivier s'avança, tout en jetant des regards au quatre coins de la pièce.

– Ça a bien changé depuis la dernière fois que je suis venu. C'est chouette.

Luna vivait certes dans un immeuble moldu, mais son appartement respirait la sorcellerie à vingt mille lieues à la ronde.

Il ne se composait que d'une grande et vaste pièce lumineuse, dans lesquels des meubles bigarrés cohabitaient dans la bonne humeur au milieu de plantes magiques odorantes. Luna avait coloré les murs de peintures joyeuses, aux grands aplats de couleurs vives.

Au fond, à droite, un rideau de douche à motif de canard camouflait partiellement une baignoire à pieds d'Hyppogriffe en train de se gratter vigoureusement le pommeau. À côté se trouvait une cabane en bois avec une petite ouverture en forme de cœur à l'intérieur de laquelle se trouvait les toilettes.

Sur les étagères de la cuisine, des tasses sautillaient, ravies de la présence d'un invité. Un grand lit, près de la porte, semblait inaccessible derrière sa ligne de fortification en livres et en magazines. De l'autre côté du chambranle, bibliothèques, matériel de dessin et objets à l'utilisation inconnue s'entassaient sans ordre.

Au centre de la pièce se trouvait une table dont les motifs changeaient en fonction de la météo et de l'humeur de Luna. Son plateau d'un bleu calme était en train de se tâcher de gouttes rouge et or. Autour se trouvaient des fauteuils et des chaises dépareillés. Luna invita Olivier à s'y asseoir.

Tabula Reducto, prononça-t-elle pour transformer la table en table basse.

Une petite collation fut rapidement servie et Luna se mit à fixer Dubois de ses yeux exorbités, certaine qu'il était là pour une raison précise.

Olivier se racla la gorge, avant de se lancer :

– Je voulais te dire, Luna, que ça ne m'embêterait pas de payer nos rencontres un peu plus cher. Ou même de te donner de l'argent, de temps en temps. Si tu en as besoin...

Luna fronça les sourcils.

– Je ne manque de rien. Mais si tu penses que dépenser de l'argent pour moi te procurerais du plaisir, nous pourrons en parler avant notre prochaine cérémonie.

Olivier se prit la tête entre les mains.

– Non, non, ce n'est pas ça.

– Alors quoi ? demanda Luna.

– Luna, lâcha Olivier, rien ne t'oblige à accepter un Malefoy chez toi. Pas après ce qu'ils t'ont fait subir. Je ne veux pas que tu y sois contraintes pour des raisons financières.

L'enlèvement et l'enfermement de Luna dans la cave du manoir Malefoy n'était pas un secret. À la fin de la guerre, toutes les atrocités commises par Voldemort et ses sbires avaient été dévoilées au grand jour. Pour autant, Luna n'en avait jamais parlé avec Olivier et celui-ci n'avait jamais eu de raison d'aborder directement le sujet avec elle. Jusqu'à maintenant.

– Rien ne m'y contraint, le rassura-t-elle. Vraiment.

– Tant mieux, tant mieux. Mais... Quand même ça me rassurerait de savoir que... je sais que l'anonymat de tes adorateurs est important Luna. Et je suis le premier à apprécier ça. Mais, si jamais tu as besoin de te confier... je suis déjà au courant, alors, si tu m'en parles, ça fera pas une grande différence. Ou tu pourrais au moins te confier à Ginny ou Neville. Exceptionnellement. Vous étiez plutôt proche tous les trois, non ? Je suis sûr qu'ils seront capables de faire preuve de discrétion.

Luna imagina la réaction de ses deux amis. Ginny l'encouragerait avec force à se venger de Drago. Elle ne manquerait certainement pas de propositions à lui faire pour le faire souffrir. Neville l'inciterait à ne pas avoir de contact avec lui : « Tolérer ces gens ne nous obligent pas à les côtoyer ».

Il y avait vraiment peu de chance qu'ils lui prêtent une oreille attentive.

– Je ne crois pas que je vais en leur parler, indiqua Luna en buvant une gorgée de thé.

Mais il y avait bien quelqu'un à qui elle pouvait se confier. Quelqu'un qui pouvait comprendre sa situation.