Petit chapitre pour Halloween !

Bonne lecture !

(PS : Ce chapitre n'a aucun rapport avec Halloween...)


Les jours continuent à passer à une vitesse folle, devenant des semaines. Les missions pour les deux camps continuent également de pleuvoir. Heureusement, cela est plus supportable grâce aux liens qu'ont tissé Severus et Erin. Les Malfoy continuent à leur rendre visite discrètement pour ne pas attirer l'attention de certains insectes tel qu'Avery. Andromeda a accepté de recevoir les lettres de sa sœur après qu'Erin se soit battu bec et ongle en faveur de la blonde. Les deux femmes passent donc la plupart des heures libres d'Erin à discuter du contenu de la prochaine lettre à envoyer a Meg. Sans parler des nombreuses livraisons qu'elles ont reçu pour trouver un cadeau correct pour la petite Nymphadora. Toutes ces questions banales qu'elle ne c'était pas posée depuis des années font un bien fou à Erin et la sorte de l'horreur de sa situation.

Aujourd'hui, de nouveau, Narcissa est venu tenir compagnie a Erin chez elle pour son jour de congé. C'est sans aucune surprise, que la brune lui ouvre la porte et l'invite à s'installer avant de lui servir un thé.

-Tu es sur que tu ne veux pas que je vienne avec mon elfe de maison ? Cela serait plus simple tout de même… L'air pensif de la blonde donne des frissons a Erin.

-Non vraiment. Il doit avoir suffisamment de travail comme ça. Narcissa ne perd pas son air songeur. Et j'apprécierais que tu ne m'en offre pas un sans m'en parler. La jeune femme retourne dans la cuisine en grognant trop bas pour être entendu. J'ai l'impression de parler d'un chien… Quelle horreur.

De son côté, Narcissa soupire en laissant ses yeux dérivés dans la pièce. Erin l'avait bien redécoré. Certains meubles ont été repeint dans une couleur plus claire, les murs également et le sol semble avoir été ciré. Cependant, cette petite pièce manque toujours de clarté naturelle. Le peu de fenêtre présente dans la pièce rende ce salon salle à manger sombre et un peu humide. Cela conforte la blonde dans sa volonté de faire prendre un elfe de maison a son amie.

Pour empêcher cette conversation de perdurer, Erin revient avec un énorme catalogue de jouets pour enfant sorcier. Immédiatement Narcissa oublie complétement ses idées d'elfes et commence tout de suite son repérage. Les deux femmes sont là depuis un peu moins d'une heure quand le bracelet d'Erin se met à chauffer un peu plus que d'habitude. La brune comprend qu'elle doit trouver une excuse pour s'éclipser. Erin pense d'abord à utiliser une fausse réunion au ministère pour partir. Une idée cohérente et plutôt bonne, si on oublie que Lucius, son mari, travaille également au ministère et qu'il pourrait savoir qu'elle n'y est pas aller… Erin zieute autour d'elle a la recherche de l'illumination. Au bout de quelques minutes elle trouve enfin.

Relevant la tête d'un coup sec vers l'horloge puis vers sa propre montre, Erin se lève brusquement avant de répondre à l'air interrogateur de son amie.

-Je suis désolée. J'ai oublié que je devais rapporter une potion a Severus ! Repoussant sa chaise, la brune monte les marches quatre à quatre. Elle redescend avec une fiole d'un liquide noir. Je ne serais pas longue. Et avant que Narcissa n'ait le temps de dire quoi que ce soit, Erin met sa cape et part. Une fois dans la ruelle, elle change sa tenue et transplane dans un coin reculé près du Sweet dream.

Regulus n'est même pas à l'intérieur. Il fait les cent pas devant le café, la mine renfrognée. Elle s'approche de lui et vient le saluer, le faisant sursauter.

-Enfin ! Sans plus de cérémonie, il traine la brune à l'intérieur, commande au comptoir, et fait s'assoir Erin a une petite table, la plus excentrée possible. Et comme si son attitude n'était pas assez suspecte, il place autour d'eux un sort de silence.

-Bonjour à toi aussi… Soupire la brune une fois installée. Quoi que tu veuilles me dire, merci de tout préparer dans ta tête avant. Je n'ai pas beaucoup de temps. Regulus inspire un grand coup avant de commencer à parler de manière plus calme.

-Il s'est passé quelque chose de grave ! Erin sent une sueur froide lui glisser dans le dos. Hier, le maitre est venu me voir et m'a « demandé » d'utiliser mon elfe de maison, Kreatur. La brune cligne des yeux à plusieurs reprise, s'est ça quelque chose de grave ? Ils n'ont pas du tout la même définition du mot : grave ! Pourtant, elle le laisse finir. Tu te doutes bien que je n'ai pas eu le choix, mais quand Kreatur est revenu, il était seul et souffrant, vraiment très souffrant. J'ai pris plusieurs heures a le soigner comme j'ai pu. Quand il a retrouvé ses esprits, j'ai réussi à lui faire avouer ce qu'il a fait… Erin, il a aidé le maitre à cacher un objet ! Le cerveau de la brune tourne a mille a l'heure. Elle est contente de l'avoir laissé finir.

-S'il a caché sans en parler a aucun de ses mangemorts, ça signifie que cet objet a une importance particulière… Regulus hoche la tête, lui aussi concentré. Son empressement et sa panique semble avoir disparu, absorbé par le calme de son interlocutrice.

-Oui… C'est exactement ce qu'a dit Dumbledore. A cette réflexion, Erin recrache la gorgée de thé que l'on vient de lui apporter.

-Tu en as parlé a Dumbledore ?! Le jeune homme baisse légèrement la tête se trompant sur les raisons pour lesquelles Erin a crié. Il est très mal à l'aise, c'est la première fois que la jeune fille hause le ton à son encontre.

-Je sais, je n'aurais pas dû… Mais j'ai paniqué… En réalité c'est lui qui m'a aidé avec Kreatur… Erin soupire, reprenant son calme. Elle n'aurait pas dû crier.

-Pardon, je n'aurais pas dû m'emporter. Tu as fait ce qui te paraissait être le mieux…même si j'aurais préféré que tu t'abstiennes de mêler le vieux glucosé a tout ça … Et qu'a-t-il dit d'autre, oh ce grand sage ? demande-t-elle en ne réussissant pas à masquer le sarcasme dans sa ne le regarde pas en parlant, se massant le front pour faire passer la migraine qu'a provoqué l'apparition impromptue de ce nom dans la conversation.

-De ne pas m'approcher de l'objet. Et de le tenir au courant si cela se reproduisait. Répond le jeune homme et il reprend d'une voix un peu moins assurée. J'ai comme l'impression que tu n'aimes pas beaucoup le directeur… Erin ne répond rien. Elle est divisée entre plusieurs impressions. D'un côté elle se dit que le vieux fou a raison. Ils ne savent pas ce que fait cet objet, ça pourrait être dangereux et surtout le Seigneur des Ténèbres pourrait s'en rendre compte de quelque manière que ce soit. Mais d'un autre côté, une voix lui hurle qu'il ne fait que garder un as dans sa manche, encore un atout pour mieux manipuler des pauvres types ! Quand à l'affirmation du brun sur son animosité pour le directeur, Erin décide de ne pas y répondre, ce n'est ni le lieu, ni le moment pour ça. Erin ? La concerné relève la tête pour croiser les yeux gris plein d'inquiétude de Regulus.

-Qu'est-ce que tu comptes faire finalement ? Le jeune homme se met à jouer avec ses doigts et semble hésitant à parler. Si tu avais prévu d'écouter ses conseils, tu n'aurais pas été aussi pressé et anxieux. Un silence s'installe avant que le jeune homme ne se lance.

-Je veux aller voler cet objet. Il joue encore un peu avec ses doigts, semblant chercher ses mots. Je… Je ne veux plus être de son côté… Après ce qu'il a fait à Kreatur, j'ai compris qu'il ne se battait absolument pas pour le monde sorcier mais uniquement pour lui… Je ne veux pas participer à ça ! Erin hésite entre être fière et choquée. Il ne se rend compte que maintenant qu'il est fou ? Gardant pour elle ses réflexions, elle répond.

-Tu sais que, même si tu voles cette chose, tu resteras un mangemort. En plus, aller chercher cet objet seul serait du suicide. Le jeune homme est quelque peu abattu, mais ne baisse pas les bras pour autant.

-Je veux tout de même essayer ! La brune voit bien qu'elle ne le fera pas changer d'avis.

-Alors je viens. Nous irons ce soir. Les yeux comme des billes, Regulus fixe la jeune femme avant de perdre de nouveau son masque calme qu'il avait quelque peu récupéré.

-Quoi ? Non ! Tu l'as dit toi-même : c'est du suicide !

-Oui, si tu y vas tout seul. A deux, on aura plus de chance de s'en sortir. La panique semble prendre complétement possession du jeune homme.

-Je ne serais pas seul ! J'aurais Kreatur avec moi ! Tu ne peux pas venir ! Je ne veux pas être responsable s'il t'arrive quelque chose. Erin sait bien qu'il est très sérieux et anxieux a l'idée qu'elle vienne, pourtant, à ces mots, elle ne peut s'empêchée d'exploser de rire, laissant le pauvre Regulus bouche-bée. Après quelques minutes de rire fou, Erin reprend son sérieux.

-Désolé, désolé. Dit-elle en essuyant ses larmes. Mais c'était tellement drôle ! Elle reprend une grande inspiration pour se calmer totalement. Comment pourrais-tu être responsable d'un de mes choix ? Tu ne m'as même pas proposé de venir. C'est moi qui décide si je t'accompagne ou non et quel qu'en soit les conséquences, elles seront de ma responsabilité. Alors pas besoin de te sentir responsable de quoi que ce soit. Laissant le silence s'étendre un peu, elle reprend. En plus, tu dois savoir ce que je fais, pourquoi personne d'autre ne connait mon rôle à l'exception de toi et du maitre. Tu m'as déjà vu à l'œuvre, tu connais mes capacités, alors ne me considère pas comme une petite chose fragile. Son ton est plus acide sur la fin de sa tirade, laissant apparaitre sa peur sous-jacente d'impuissance. Regulus soupire.

-Je ne veux juste pas que tu ne sois blessée. La brune sourit doucement.

-Comme beaucoup de monde. Mais moi je veux agir, et pour cela je dois prendre le risque d'être blessée. Il finit par hocher la tête, abdiquant.

La suite de la conversation est faite en accéléré Erin n'ayant plus beaucoup de temps avant que Narcissa ne se pose des questions. Regulus lui explique dans les détails l'état dans lequel était Kreatur mais également à quoi ressemble le lieu dans lequel ils vont se rendre. Ils se donnent ensuite rendez-vous dans la ruelle dans laquelle ils apparaissent avant de rejoindre le Sweet dream. Sur ce, tous deux se quittent rapidement après qu'Erin est, comme d'habitude, payé leur consommation.

Erin, avant de rentrer chez elle passe voir Severus pour être sûr que Narcissa ne soit pas venu la chercher. Elle trouve la boutique de potion vide de tout client, laissant ainsi à Sev le temps de ranger quelques fioles derrière le comptoir. A la sonnerie de la porte, Sev lève la tête.

-Erin ? Tout de suite son cerveau par dans tous les sens, imaginant le pire. Qu'est-ce que tu fais là ? Il s'est passé quelque chose ? A sa réaction, la brune comprend immédiatement que Narcissa n'est pas passé.

-Rien de grave, pas besoin de t'inquiéter. Elle vient l'embrasser. Si Narcissa te demande, je suis passé te voir et on a discuté une vingtaine de minutes. Je t'explique tout ce soir. Et Erin disparait aussi vite qu'avec Narcissa, laissant dans son sciage un Severus inquiet malgré tout.

Erin transplane de nouveau, changeant une nouvelle fois de vêtement pour faire réapparaitre sa cape et ses habits sorcier. Une fois prête, elle remet en place ces cheveux échevelés, inspire un grand coup et ouvre la porte de chez elle avec un sourire désolé.

-Je suis vraiment désolé. Ça a été plus long que prévu n'est-ce pas ? La magnifique jeune femme tourne ses yeux bleu clair vers Erin, lui transperçant la peau d'un regard mécontent. Aie ! Tu m'as brulé avec ce regard ! Couine la brune se tenant le visage dans les mains et sautillant sur place dans un mouvement de douleur exagéré. C'est un bruit de chaise qui stop Erin dans son spectacle.

Narcissa, debout, la baguette à la main, un air menacent grogne : « Tu vas voir ce que c'est d'être brulé ! » Commence alors une course poursuite dans toute la maison, les deux femmes gloussant à en faire trembler les murs. Après plusieurs minutes, les deux amies tombent toutes deux sur le canapé épuisées et essoufflées.

-Je suis trop vieille pour ces histoires… Souffle la blonde.

-C'est juste que tu n'as pas l'habitude. Rit Erin un peu moins à bout de souffle que sa comparse. Narcissa amusée par sa réflexion répond.

-Ce n'est pas avec Lucius que je vais pouvoir m'entrainer ! Un blanc suit cette intervention avant que le regard des deux amies ne se croisent et qu'elles explosent ensemble de rire. Erin a en effet beaucoup de mal à imaginer Malfoy courir après sa femme dans toute la maison pour chahuter.

Après encore quelques mots, les deux femmes finissent par se séparer, laissant la maitresse de maison seule avec ses pensées et sa nouvelle mission suicide, « Severus va encore adoré ».

Elle monte dans leur chambre et sort son petit sac ensorcelé avant de s'assoir sur le lit, réfléchissant à ce qu'elle pourrait y mettre. Plusieurs minutes passent sans que la moindre idée ne lui vienne, lassée par son incapacité, elle file à la cuisine et fourre une bouteille d'eau dans son sac ainsi qu'un paquet de gâteau. Puisque rien ne lui venait comme idée, autant reprendre ses bonnes vieilles habitudes moldu. C'est-à-dire ne pas partir en voyage sans : eau, nourriture, trousse de soin. Une fois les deux première cases cochées, Erin monte pour rejoindre un petit placard qu'elle avait agrandis pour que Severus puisse s'en servir comme laboratoire.

Cette pièce n'est pas sa préférée de la maison. Tout en longueur, elle est à peine assez large pour que deux personnes sveltes puissent se croiser dos à dos. Les murs sont couverts, en hauteur, par des étagères et en dessous, suivant les murs, des plans de travails décorés de trace de brulure et de chaudron. Comme si tout cela ne suffisait pas, une odeur affreuse de souffre mélangé à du renfermé et a du brulé embaument la pièce jour et nuit et ce, même si la seule fenêtre de la pièce, se trouvant sur le mur opposé à la porte, est ouverte.

Erin grimace en entrant, agressée par les odeurs. Immédiatement, elle saisit sa baguette, ouvre la fenêtre et allume les quelques bougies parfumées qu'elle a disposé là pour contenir la puanteur. Elle fixe les étagères pleines de potion avant d'être prise d'un vertige devant leur nombre… Elle a le temps de mourir quatre fois d'asphyxie avant de trouver une potion utile. Abandonnant purement et simplement, elle rebrousse chemin et décide de chercher d'autre chose utile en attendant que Sev rentre pour cochet sa case « trousse de soin ».

Au final, elle n'a rien trouvé et a cessé de chercher. Maintenant, elle attend simplement Severus, allongée sur le dos les bras croisés sur son sac, essayant de ne pas trop penser à la dispute qui se rapproche un peu plus chaque minute. Quand la porte d'entrée grince enfin, Erin s'écrase tellement dans le sofa, qu'elle donne l'impression de pouvoir disparaitre.

-Erin ! Sev n'a même pas encore enlevé son manteau, qu'il cherche déjà sa compagne pour être sûr que tout va bien. Erin bondit de sa cachette et fonce à la cuisine faire du thé.

-Je suis à la cuisine. Répond la jeune femme sur un ton aussi serein que possible.

-Pourquoi tu es venu à la boutique ? Que s'est-il passé encore ? Il se place devant sa femme les bras croisés sur la poitrine, son pied tapotant nerveusement le sol.

-J'ai l'impression que tu sous entends qu'il m'arrive toujours des choses… Pas vraiment d'humeur à répondre à ces petites blagues, Severus répond avec un ton légèrement froissé.

-Je sais surtout que tu es incapable de t'éloigner par toi-même d'une situation dangereuse ! Tu n'as aucun instinct de conservation. Erin aurait pu être outrée et même se disputer à ce sujet mais, à cette instant son compagnon a plus ou moins raison. En voyant la brune prendre les deux tasses fumantes sans un mot, pour rejoindre la table de la salle à manger, Sev tilte immédiatement. Erin Piper dans quoi t'es-tu encore fourré ?!

-J'ai une petite chose à faire ce soir… Les yeux de Sev lancent des éclairs. Je dois aider mon contact. Il a besoin de moi, alors oui ça sera surement dangereux mais je dois l'aider. Tentant de garder son calme le jeune homme inspire.

-Non, tu ne lui dois rien du tout ! Arrête de prendre des risques inutiles et garde tes envies suicidaires pour des choses intéressante nom de nom ! Son ton est monté crescendo mais sans partir dans les cris. Les traits plus durs que la glace, les lèvres pincées à l'extrême au point qu'elles ne forment plus qu'une ligne, la brune répond entre ses dents serrées.

-Rien de ce que je fais n'est inutile. Et, si j'avais eu, comme tu le dis si bien, un instinct de conservation c'est toi que j'aurais évité… Severus pâlit un peu. Mais Erin continu. Tu as raison je n'ai pas d'instinct de survie mais c'est ce qui me permet de protéger les gens que j'aime et d'être heureuse. Alors non, je ne vais pas commencer maintenant à penser plus à moi qu'aux autres. Sev ne sait pas quoi dire. La culpabilité lui enserre la gorge. C'est toujours la même chose quand Erin prend des risques : il finit toujours par se blâmer. La jeune femme soupire et vient mettre ses mains de chaque côté du visage de Severus. Je ne te reproche rien. Comme je l'ai dit, je suis incroyablement heureuse comme ça, je me sens utile et aimée. Alors ne te blâme pas comme un idiot ou alors si mais pour avoir rendu ma vie plus belle. Elle est bête, perspicace et naïve à la fois. Severus ne comprendra surement jamais pourquoi elle l'a choisi, néanmoins il ne s'en plaint pas. S'approchant doucement d'elle, il l'embrasse avant de coller son front au sien.

-Je peux t'aider ? Erin, s'écarte, souriant de toutes ses dents.

-Oui absolument. Sev écarquille les yeux, surpris par sa réponse. Je vais avoir affaire a une étrange potion… poison non mortelle mais aux effets désagréables, tu pourrais me faire une sélection de potion pouvant être utile ? Le sujet des potions abordés plonge le jeune homme dans une réflexion intense.

- Je n'ai pas assez d'information sur cette potion. Tu peux m'en dire plus. Erin secoue la tête négativement. Alors je ne pourrais pas de te donner quelque chose de puissant ou de réellement efficace. Il continu son explication en montant les marches vers son laboratoire. Mais je dois pouvoir te trouver de quoi ralentir ses effets avec quelques antidotes de mon cru à base d'essence concentré de Beozard. Il atteint enfin la pièce, ouvre la porte et se coupe dans sa phrase pour jeter un regard accusateur à sa compagne. Erin baisse la tête coupable. Grognant un peu, Sev éteint les bougies et ferme la fenêtre d'un coup de baguette. Je t'ai déjà dit que l'arôme des bougies pouvait provoquer des réactions avec mes potions en cours et que ces mêmes potions pouvaient produire des fumées toxiques, d'où la fenêtre TOUJOURS fermé. Baissant un peu plus la tête, Erin ne répond pas. Sev soupire avant de revenir à ses étagères. Bon, en plus des antidotes, je vais te donner quelques potions de premier soin. Il sort de dessous de son plan de travail une boite en fer blanc dans laquelle se trouve une bonne quinzaine de petits flacons multicolores. Il semble essayer d'en choisir certaines avant de se raviser et de fermer la boite pour la donnée à Erin. Prends tout. Elles sont toutes étiquetées avec soin donc pas besoin d'avoir à les reconnaitre. D'un mouvement le jeune homme saisit la boite et la pose dans les bras de sa compagne qui lui envoie un regard oblique devant la grosse boite pesant un sacré poids.

-Tout ? Tu es sûr ? Tu ne vas pas en avoir besoin ? Severus cligne des yeux plusieurs fois.

-Tu essayes d'être sincère ? Alors que tu es incapable de cacher complètement ton petit ton ironique… Erin lui fait un petit sourire contrit.

-J'aurais au moins essayé… Sev grogne et commence à pousser la jeune femme à l'extérieur.

-Surtout que tu te fiches de moi ! Le poids de la boite ne peut pas te déranger. Tu as un sac à main plus enchanté que les coffres de Gringottes !

-Et j'en suis très fière figure toi ! J'y ai passé des mois ! Siffle la jeune femme avant de faire glisser la boite dans son sac. Elle sort alors un petit morceau de papier de sa poche et coche la case « Premier secours ». Son compagnon se penche pour voir ce qu'il a y noté avant de faire son petit commentaire.

-Tu sais que tu peux avoir tout ça grâce à des sorts. La brune jette un regard de feu a son compagnon avant de rejoindre la salle de bain ainsi que la petite armoire à pharmacie que la jeune femme s'obstine à remplir malgré les remontrances de son compagnon.

-Et tu crois que le seigneur des ténèbres n'aura pas prévu cela ? Dit la brune en relevant le nez d'un air supérieur. Tu es bien naïf. Sur les dernières mots, Erin ne peut retenir un gloussement. Sev lui ne rit pas, les bras croisés sur la poitrine la mâchoire serrée, il hésite à commencer une dispute. Pourtant il reprend son calme et répond.

-Tu as raison mieux vaut prévenir que guérir, je viens. La jeune femme se fige dans son mouvement, son teint un peu plus pale. Elle expire et finit son action avant de se tourner vers lui.

-J'ai presque fini mon sac, je prends une dernière chose et on va en discuter en bas. Sans un regard de plus, elle se retourne et file vers la chambre, Severus sur ses talons.

-Il n'y a rien à discuter. J'en ai assez de te voir prendre des risques toute seule pendant que j'attends sans rien faire ! Il continu de parler pendant que la brune fourre une couverture ensorcelée par ses soins dans son sac.

Elle ne lui octroi pas un regard quand elle quitte la chambre pour rejoindre la cuisine et faire un thé. Maintenant silencieux, Severus la regarde faire, anxieux de son silence. Une fois le thé prêt, elle en sert deux tasses et va s'assoir sur le canapé. Le jeune homme la rejoint et prend une tasse fumante. Erin ne le regarde pas, soufflant doucement sur son breuvage remettant en ordre ses arguments.

-Cette conversation revient à chaque fois que je fais quelque chose de dangereux. On ne peut pas continuer à se disputer pour ça. Non, tu ne viendras pas risquer ta vie avec moi… Je suis égoïste, egocentrique et manipulatrice, je refuse de te voir prendre des risques parce que je refuse de te voir gâcher mes efforts. Alors oui, tu vas faire exactement comme je le fais à chaque fois que tu risques ta vie et rester bien en sécurité. Severus se lève et pose violement sa tasse sur la table la plus proche.

-Je ne suis pas un enfant ! Tu ne peux pas décider de ce que j'ai le droit de faire ou non ! Et je te rappels qu'il y a encore quelques temps, tu m'accompagnais absolument partout. Elle reste calme, comprenant très bien qu'elle est en tort et qu'elle en demande trop, que c'est injuste mais qu'elle ne reviendra pas sur sa position.

-Et j'ai arrêté car des mangemort devenaient suspicieux. J'ai arrêté car je te mettais en danger autant que moi. J'ai arrêté, parce que nous vivons dans un temps ou risquer sa vie est une obligation mais aussi un choix et ma présence ne repressentait pas d'intérêt. J'ai arrêté, puisque j'ai compris que ma présence, plutôt que de te rassurer, t'angoissait. J'ai arrêté, pour que tu sois plus serein. Et aujourd'hui, comme à chaque fois que je me mets en danger, c'est pour une raison qui me parait suffisamment importante pour passer outre mes remords de t'inquiéter. Elle regarde le fond de sa tasse avant de lever les yeux vers lui. Elle pose également son breuvage et se lève. On s'avait tous les deux à quoi s'attendre quand nous avons vendu nos âmes au Seigneur des ténèbres. Tu sais très bien que je ne suis pas une couarde, que je ne peux pas me cacher pendant que les gens auxquels je suis attaché souffre. Le jeune homme baisse la tête, les poings serrés. Il sait tout cela mais rien ne peut l'empêcher d'être contrarié. Erin ne sait pas trop ce qu'il se passe dans son esprit, cependant elle voit bien que ça ne va pas. Elle vient doucement mettre sa main sur sa joue. Mais j'ai besoin de toi. J'ai besoin de savoir que j'ai quelqu'un à qui je peux faire confiance de manière aveugle. J'ai besoin de toi ici pour avoir une raison de rentrer.

Le jeune homme dégage vivement son visage du touché de sa compagne et se lève à son tour. Il évite le regard de celle-ci, comme d'habitude, c'est à lui de ployer devant Erin. Cette conversation laisse aux deux jeunes gens un goût amer dans la bouche. Un gout de déjà vu, de tourner en rond et pour lui, de toujours être celui qui doit faire des sacrifices. Tous deux sont blessés et lassés par ce manque de confiance, par cette peur inconditionnelle de perdre l'autre.

-Tu sais quoi ? Vas-y. Fait ce que tu veux, de toute manière c'est toujours comme ça. Le jeune homme aux cheveux de jais quitte la pièce sans jeter un regard a la jeune femme. Erin est quelque peu démuni, elle ne veut pas le quitter fâcher mais rien de bon ne sortira d'une nouvelle discussion dans l'immédiat… Elle ne compte pas abandonner Regulus. La brune saisit donc son sac et se dirige vers la porte. Une fois devant sa main tremblante se fige. Leurs derniers mots ne seront pas pleins d'animosité ! Hors de question.

-A tout à l'heure Sev. Je t'aime. Une fois ces paroles prononcées, la brune attend une seconde puis sans obtenir de réponse quitte la maison le cœur gros de tristesse.

Severus entend la porte s'ouvrir et se fermer. Il se laisse alors glisser contre l'un des murs du couloir de l'étage, regrettant déjà son silence immature et stupide.