Hé bonsoir la compagnie ! Booooon ... Je vous avoue que je suis très frustrée. J'étais pourtant bien partie pour ce challenge ! Ce n'est pas l'envie qui manquait pourtant, mais j'ai passé deux semaines compliquées au travail (pour ne pas dire horribles), qui m'ont absorbé toute énergie vitale. Je ne sais pas si ce chapitre sera à la hauteur de vos espérances, mais il a au moins le mérite d'exister. Plusieurs jours que je chipote dessus, en oubliant le principal... LE FUN ! On va essayer de rectifier le tire pour la suite, sans la pression du timing qui est clairement irrécupérable xD.
On revoit donc l'objectif à la baisse: aller au bout des 31 chapitres ce sera déjà pas mal :)

Si non , vos retours sur le derniers chapitre m'ont fait très plaisir ^^ . Je ne me doutais pas que j'étais la seule nostalgique de l'équipe de Seirin. Contente que ce petit clin d'œil vous ait plu ;)

Aller, vous avez assez attendus comme ça, bonne lecture !


Oublier

Chapitre 12

« Tu m'en voudras pas si je t'éclate Assholmine ?

— Ha ! Je t'en voudrais encore plus si t'essaie pas, Baka !

— Let's do this then. »

Tout en fléchissant les genoux pour ancrer ses appuis, Aomine lui fait signe qu'il peut venir, provoquant. Il adore ce petit jeu entre eux. Ils s'y adonnent souvent sur le terrain de street mais ici c'est un peu différent. Ce soir il n'a pas le droit de distraire ni de déstabiliser son homme comme il en a l'habitude. Pourtant, voir Kagami dans son maillot, sa peau légèrement humide illuminée par la lumière crues des projecteurs lui contracte le ventre. Il le trouve farouchement beau comme ça et meurt d'envie de le toucher. D'autant plus quand il lui sourit de la sorte, imprégné d'assurance et de détermination.

Mais ce soir Kagami n'est pas son mec, encore moins son amant. C'est son rival. Son adversaire et il compte bien remplir son rôle. Dans la compétition, pas de place aux sentiments. Et son homme le sait, même s'il a du mal à s'en détacher entièrement.

Le tip off est sifflé et c'est l'équipe de Taïga qui l'emporte. Kagami se retrouve très vite avec le ballon et file déjà sous le panier. Son cœur ne peut s'empêcher de rater un battement en le voyant partir en dribble avec un sourire immense. Il s'élance à sa poursuite pour le gêner, replongeant dans sa bulle de concentration qui va être plus ardue à maintenir qu'il ne l'aurait cru…


Daïki est en feu ce soir. Son amour du jeu retrouvé, la compétition semble le galvaniser. Ça lui fait plaisir à voir d'ordinaire. Pourtant là, il s'en serait bien passé. Son homme est déjà un challenge de taille sans cette énergie nouvelle qui l'anime. Mais Kagami n'est pas connue pour plier sous la difficulté, et encore moins pour fuir les combats. Alors il lui rend coups pour coups. S'acharne à le suivre, privilégiant son jeu aérien dès qu'il en a l'occasion. Souvent ils se retrouvent face à face. Leurs coéquipiers ont vite saisi qu'ils étaient les plus à même de se contrer, les heures à s'affronter en one on one y étant pour beaucoup. Et quelque part ça l'arrange. Même en intégrant le circuit professionnel, il n'a encore trouvé personne qu'il aime autant affronter que son homme.

Les minutes défilent et l'écart aux scores joue les accordéons. Leurs équipes sont au coude à coude et il profite que Daïki soit rappelé sur le banc pour creuser l'écart. Quand Kagami passe devant lui, il peut voir son impatience. Sentir son regard ardent suivre le moindre de ses gestes. Et même s'il est content d'avoir l'occasion de marquer un peu plus facilement, quelque part, il joue aussi un peu pour son homme qui trépigne de revenir sur le terrain. Cette envie d'en découdre et la frustration d'en être privé, il ne la connait que trop bien.

Il ne sait pas depuis quand, peut être le début du dernier quart temps, mais il est dans une concentration telle qu'il arrive à tout oublier. Oublier le chronomètre, le tableau des scores qui changent de meneur à chaque panier, les cris de la foule de supporters. Oublier que Daïki est un génie du basket au talent monstrueux, oublier que son parfum pendant l'effort le rend fou, que son regard sauvage lui brûle la poitrine et le transperce. Il oublie tout ça, ses sensations, sa fatigue et ses craintes pour ne garder que son jeu, sa technique et ses réflexes quand il s'envole pour un dunk. Percée dans la défense que le pivot adverse vient essayer de contrer. Sans succès.

Oublier… Il le doit s'il veut gagner ce soir. S'il se laisse submerger ou que la baignoire se vide trop vite, le match est terminé. Ses coéquipiers ne sont pas mauvais, pas du tout même, pourtant il n'en voit aucun capable d'arrêter son homme quand il est au summum de sa puissance. Et, visiblement lui non plus. C'est trop tard. Il ne peut qu'admirer impuissant, l'As de l'équipe adverse arracher les derniers points, sur le buzzer. La défaite n'est jamais agréable, et même s'il a l'habitude de s'incliner face à son homme en face à face, avec une équipe il pensait arriver à le contenir. Malheureusement leur alchimie avec les gars n'est pas encore celle qu'il a pu connaître par le passé. Il a du mal à trouver sa place et il est persuadé que ça se ressent sur le terrain.


Alors que ses coéquipiers lui sautent dessus pour célébrer la victoire, il n'a d'yeux que pour le dix d'en face, la tête basse, les mains sur les hanches. Il a envie de le prendre dans ses bras. Autant pour partager la joie qui tambourine contre ses côtes, que pour absorber la déception qu'il peut lire sur le visage aimé. Il a trouvé son homme incroyable ce soir, et il veut lui dire combien il est fier de lui. Le remercier aussi de l'avoir pousser à se dépasser, une fois de plus. Mais tout ça devra attendre. Ça devra attendre qu'ils retrouvent l'intimité de chez eux. Où ils pourront refaire le match et partager leur ressentis. D'ici là, il devra se contenter d'être son rival, le seul rôle qu'il s'autorise à incarner pour l'instant.

Lorsque leurs adversaires défilent pour leur serrer la main, Aomine le surveille du coin de l'œil. Guettant le moment ou il pourra enfin le toucher, même de façon si anodine. Il réfléchit à ce qu'il pourrait lui dire pour raviver son sourire. Quand vient enfin son tour, il saisit les doigts de son homme dans une caresse qu'il raffermit en le tirant un peu plus à lui. Surpris d'être ainsi déséquilibré, Kagami se retrouve à portée de ses mots chuchotés :

« Tu voudrais pas garder ton maillot ? J'ai très envie de te l'enlever moi-même… »

Outré, Taïga le repousse en l'insultant pour la forme, et les caméras. Mais son demi sourire et son regard pétillant lui racontent une autre histoire…