Bon week-end tout le monde ! :)
Shadow: Accro, quel beau compliment tu me fais ... Merci ^^
Gentil
Chapitre 13
Après leur victoire, les gars ont voulu célébrer ça. Il a écrit à Taïga qu'il ne rentrerait pas trop tard. De toute façon, son cœur n'est pas vraiment à la fête. Comment le pourrait-il alors que son homme encaisse la défaite ? Donc il boit un verre avec son équipe, rit un peu, les félicite et s'éclipse dès qu'il en a l'occasion.
À cette heure tardive la circulation est tranquille et il met moins de la demi-heure habituelle pour arriver chez lui. Après avoir passé la porte puis le vestibule, Aomine trouve Kagami devant la console en plein génocide de zombies. Il s'approche du canapé et vient embrasser ses cheveux fous. Son homme penche la tête en arrière pour lui voler un baiser et lui demande :
« Déjà là ?
— Ouais, j'avais envie de te voir.» Il lui sourit et ajoute en se dirigeant vers la cuisine « Je suis passé à la supérette en rentrant, je me suis dit que t'aurais un petit creux.»
Taïga quitte son jeu et le rejoint les sourcils légèrement froncés. Quand il découvre les sachets de viande séchée qu'il affectionne particulièrement, le tigre n'a pas du tout la réaction qu'il avait imaginé. Il le voit soupirer en se pinçant l'arête du nez.
« Daï, tu m'fais quoi là ?
— Euh… j'te rapporte du bœuf séché ?
— Tu fais chier… »
Surpris, il écarquille les yeux et ne réagit pas. Il observe hébété son homme qui s'éloigne vers leur chambre, non sans embarquer un paquet de friandises salées dans un geste rageux.
Aomine secoue la tête et s'agace à son tour, dans l'incompréhension la plus totale. Il décide d'aller le confronter pour savoir ce qui se passe. Assit sur leur lit, le fauve de mauvais poil dévore son encas sans lui prêter attention.
« Tu m'expliques ? J'ai fait un truc qui fallait pas ?
— Ouais. Tu t'excuses d'avoir gagné. Genre je peux pas encaisser.
— Mais Taï ça n'a rien à voir ! Je voulais seulement être gentil.
— Précisément. » Lâche la bête, mâchoire serrée.
Le regard de son homme luit de colère dans la pénombre. Aomine grogne de frustration. Aucun autre argument ne lui vient, parce que dans le fond, il sait que Taïga a un peu raison. Mais il ne pensait pas que son geste serait si mal pris. Déçu, il bat en retraite dans la salle de bain pour se préparer pour la nuit. Il prend plus de temps que nécessaire, laissant redescendre la tension qui l'habite. Lorsqu'il revient dans la chambre, il retrouve Kagami lui faisant dos cette fois, assis au bord du lit, sur son téléphone et toujours habillé d'un vieux jean et du maillot qu'il lui avait demandé de garder…. Merde. Toujours blessé de sa réaction inattendue et par ses reproches, il ne peut s'empêcher de le provoquer.
« T'as fini de bouder ?!
— Je boude pas abruti… Je suis en colère !
— Parce que j'ai gagné ? S'inquiète t'il.
— Non, ça s'est frustrant, mais j'ai l'habitude. C'est toi qui m'énerve à essayer de me consoler ! Tu réagirais comment à ma place ? » Crache le tigre en le regardant à peine.
Aomine considère vraiment la question, une ride se creusant entre ses yeux. C'est vrai qu'il n'a jamais réconforté aucun de ses adversaires. Et si Taïga l'avait fait, il l'aurait très certainement interprété comme un témoignage de pitié. Il culpabilise immédiatement à cette pensée, comprenant ce que doit ressentir son homme. Quelque part c'était plus simple quand il n'y avait que le basket entre eux. Même s'il en souffrait. Leur relation altère parfois son jugement. Dans la volonté de bien faire, d'être un bon petit ami il oublie aussi qu'ils ne sont pas que ça. S'il n'était pas son rival, ou au moins celui qui ne l'a pas vaincu ce soir, il aurait eu le droit de l'enlacer et de le rassurer. Mais ce n'est pas ce dont Taïga a besoin maintenant. Pas venant de lui en tout cas. Alors que faire…
Son homme lui faisant toujours dos, il se saisit discrètement d'un oreiller et dans un mouvement ample et mesuré il vient l'écraser sur le crâne de son tigre qui bondit de surprise en se tenant la tête.
« Tu préfères que je te mette une autre raclée c'est ça ? » Demande-t-il en le frappant à nouveau dans les flancs.
« Putain Dai t'es qu'un gamin !
— Dit celui qui boudait comme un gosse y'a deux minutes ! »
Cette fois s'en est trop. Il va l'étrangler. Cet abruti et sa tête de connard satisfait, il va l'étouffer sous un oreiller. D'un bon, Kagami attrape le second coussin et rend la monnaie de sa pièce à son homme avec virulence. Daïki encaisse le coup en riant, ce qui a le don de l'énerver un peu plus. Alors il frappe encore, déversant sa rage dans ses coups. Décidant qu'il en a eu assez, le fauve finit par contrer une attaque et riposter avec force. Kagami se mange le polochon en pleine poire et tangue un peu sous l'impact. Ce n'était pas très gentil ça… Le sourire machiavélique de son homme est contagieux et il lui rend sans même s'en rendre compte, étrangement plus détendu. Cette fois il frappe aux jambes mais reçoit un coup sur son dos exposé en retour. Daïki réussit à s'écarter d'un mouvement agile vers l'arrière et s'enfuit de la chambre en pouffant. Sans réfléchir, arme au point, il le poursuit en criant :
« Reviens là, on n'a pas fini ! »
Il préfère voir Kagami comme ça. Combatif et coriace. Lui donner une raison de ne pas se laisser abattre, et un peu de distraction était la bonne chose à faire finalement. Il esquive un lancer d'oreiller en mettant le canapé entre eux. Aomine tente à son tour de toucher l'adversaire en grimpant sur le fauteuil mais Taïga réussit habilement à le délester de son unique munition. Dépouillé, il se prépare à se faire salement rosser. Son homme jubile, il semble hésiter sur la façon d'user de ses deux projectiles un court instant avant de les abattre successivement sur lui. Il se protège comme il peut et finit par descendre du sofa pour se mettre à l'abri. Maintenant hors de sa portée, Kagami décide d'envoyer un coussin de toutes ses forces pour le désarçonner. Il l'attrape par pure reflexe. Si l'objet n'avait pas été fait de plumes et de tissus, ce shoot-là aurait pu faire très mal… Et si son homme n'était pas si fin viseur, il aurait pu craindre pour leur précieuse télé aussi, juste à côté de lui. Il ricane en jouant de son artillerie durement récupérée. Mais déchante aussitôt en constatant que ce tir n'était qu'une distraction pour permettre à son tigre de combler la distance de sécurité qu'il avait instauré. Fourberie… In extremis, il contre-attaque la frappe avant qu'elle ne s'abatte et les oreillers se heurtent dans un bruit mat couvert par leurs éclats de rires.
La lutte fait rage dans leur salon et la tornade qu'ils sont devenue dans leur chahut désordonne la pièce. Mais son maniaque préféré n'y prête guère attention, preuve qu'il se trouve dans le même état que lui. Il s'amuse beaucoup, et cette bataille improvisée charge l'air d'électricité à laquelle il est très sensible. La tension monte et l'excitation s'empare de son corps un peu plus à chaque assaut. Soudain, alors que son homme le retient par le poignet, ses doigts enroulés fermement sur sa peau l'électrise. Il éprouve la désagréable impression de ne pas avoir touché Taïga depuis une éternité qui lui tord les tripes. Bien échauffée, maintenant c'est à un autre jeu que la panthère a envie de jouer…
To be continued ...
