Et bonsoir ! (ou bonjour, vu l'heure à laquelle je publie ce chapitre). Je suis allée au cinéma voir « Everything, everywhere at once » qui est franchement super cool ! Sauf que comme la séance commençait à 21h forcément, j'étais dans mon lit à 1h du matin (pour aller au boulot le lendemain… youpi).
Pour ce chapitre, une idée m'est tombée dessus après avoir lu la BD Saint Seiya par Jérôme Alquier (que je vous conseille de lire !) sortie en octobre : rajouter un personnage de l'univers Saint Seiya
(Comment ? Un autre personnage ? Encore ? Mais oui mon cher !)
Certes, comme ce personnage arrive vers la fin de la fanfiction, il n'aura pas beaucoup de développement contrairement aux autres. Mais, compte tenu du fait que je n'ai pas fini décrire les chapitres, j'espère que je parviendrai à bien l'intégrer.
Sur ce, bonne lecture à vous !
Le corps évanoui de Johann était étendu sur un sol désertique. Partout autour de lui, les montagnes de l'Etat du Nevada se dessinaient, révélant un paysage à la fois majestueux et horriblement sec. Pour rajouter au décor, quelques condors volaient au-dessus de lui.
La terre trembla un instant.
Venait d'arriver un homme sur un cheval. Il était vêtu d'un long poncho marron, de santiags noires ainsi que d'un jean délavé et un chapeau à bords larges. Le tout était couvert de poussière.
- Alors c'est lui ?
- Oui c'est bien lui, répondit la voix de Baron Samedi.
- Il a l'os du bras gauche et celui de la jambe droite complètement brisés. Je n'ai pas de quoi le soigner…
- Il va se soigner tout seul comme un grand ne t'en fais pas. Remets juste les os en place histoire de.
- C'est noté.
L'homme sentit son boss partir s'occuper de ses affaires. À sa connaissance, il devait être en train de constater les dégâts contre son royaume.
Il prit Johann et l'installa sur sa monture. Il lui en avait pas mal parlé de ce type Baron Samedi. Et dire que c'est avec lui qu'il fera la route pour apporter une aide supplémentaire aux sanctuaires de Hécate et d'Athéna. L'homme ricana.
Décidément, les lwas vaudous étaient pleins de surprises. Il s'amusait mieux avec ce dieu qu'avec ceux de l'Olympe, lui qui pourtant avait servi Athéna et avait entraîné en son nom des futurs chevaliers.
Il avait désormais… bien changé.
OoOo
Johann se réveilla en sursaut.
Et se demanda où il était.
Tout d'abord, il inspira d'un coup et se rendit compte qu'il était sur Terre et qu'il faisait nuit. Bon déjà c'était ça. Il regarda ensuite l'endroit où il était. Cela ressemblait fortement à une petite cabane, digne des bicoques de cowboys lors de la Conquête de l'Ouest au 19ème siècle. Aux murs étaient suspendus un fer à cheval, un crâne de coyote et un tapis amérindien. Toute la cabane était en bois et respirait le sable du désert.
J'ai fait comme Retour dans le futur 3 ou quoi ?
Il grimaça quand il sentit une onde de douleur lui traverser le corps. Il regarda alors ses membres : ah oui c'est vrai… Il avait une jambe et un bras brisés.
La porte s'ouvrit d'un coup sec et Johann tressaillit.
- Ah tu es réveillé ? Tant mieux.
L'individu était visiblement un homme, de grande taille, avec la peau basané, des cheveux blancs et des yeux verts.
- Vous… vous êtes qui ? Demanda Johann.
- Ah Baron Samedi ne t'a jamais parlé de moi ?
L'homme s'assit en face de lui et retira son chapeau à bords larges.
- Je suis une des Sentinelles. Celui qui est basé dans l'ouest américain.
- Ah si, il m'a déjà parlé de ça.
En effet, il avait déjà entendu parler de ces esprits " à tout faire" que Baron Samedi mettait en place : traque d'âmes humaines tentant de s'échapper de son royaume, créatures un peu trop intéressées par ses terres, espions, tueurs à gage et même récolteur d'âmes par moment.
Johann tenta tant bien que mal de se redresser et de s'installer les jambes en dehors du lit avec son seul bras valide. Puis, il regarda sa main droite, celle où il y avait les bagues, et inspira. De celle à tête de serpent, sorti l'esprit d'un cobra qui se glissa sous la peau des membres brisés. Là, dans une série de craquements d'os, le bras ainsi que la jambe se remettèrent en place. Au bout d'à peine 30 secondes, ils étaient comme neuf. La Sentinelle siffla d'admiration.
- Eh beh… Tu veux de l'eau ? Demanda la sentinelle
- Je veux bien oui merci.
Il vit que, malgré la chaleur et l'air aride, la Sentinelle ne lui servit un verre d'eau que pour lui. Quel étrange personnage…
- Pourquoi suis- je là ?
- Baron Samedi a lancé son attaque et tu t'es retrouvé là comme il l'avait prévu.
Le souvenir de la dernière bataille revint en mémoire et Johann eut alors un regard dépité.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda la Sentinelle.
- Rien…
La Sentinelle eut alors un doux sourire.
- Tu sais… Baron Samedi a déjà parlé de toi. Il m'a dit que tu étais quelqu'un de très fier et de très compétitif. Bref une tête brûlée, je me trompe ?
- Non, tout ça est vrai. Et ça s'est retourné contre moi.
- Comment ça ?
Johann inspira.
- J'ai jamais aimé qu'on me donne des ordres, qu'on me dise quoi faire. Si je suis un ordre, c'est parce que j'estime que c'est pour protéger les gens que j'aime ou des gens tout court. Ou que cela a un rapport avec ce que j'ai juré en devenant sorcier : protéger l'équilibre entre les mondes.
- Tu n'en fais qu'à ta tête quoi ?
- C'est ça. En plus, j'ai tendance à me surestimer. D'une part parce que j'ai quelques facilités et d'autre part parce que je bosse pour. Autrefois, j'avais aucun problème pour dire que j'étais un puissant sorcier. L'humilité et moi ça faisait deux. Et puis… Ces derniers temps, j'ai accumulé les conneries… Parce que je n'en ai fait qu'à ma tête. Et j'ai précipité la catastrophe avec Rhadamanthe.
- Tu as fait quoi ?
- Parce que je m'inquiétais pour lui, je suis allé chercher une personne qui m'est très chère à mes yeux. Sans savoir qu'on me suivait. Un de mes amis a été violemment attaqué et nous avons été piégés sur les terres de Baron Samedi. Je comprends maintenant tout son récent traquenard. Peu importe ce qu'on faisait, on était pris au piège. Et si on n'avait pas bougé, les juges nous auraient provoqué en attaquant les sanctuaires. Autant alors retourner le piège de Rhadamanthe contre lui et décimer la moitié de son armée. Baron Samedi a été beaucoup plus malin que moi sur le coup.
- Ça t'énerve ?
- Ce qui m'énerve surtout c'est d'avoir mis mes proches en danger.
- Si je comprends bien… tu les as mis en danger parce que tu t'inquiètes pour eux ?
- Euh oui ?
- Alors si c'est ça…. Bon écoute t'en fais qu'à ta tête d'accord, mais on ne peut pas dire que tu as été égoïste si ça peut te rassurer.
- Sauf que j'en ai eu rien à foutre des conséquences. Et j'ai foutu la merde.
La Sentinelle vit le regard atterré de Johann et eut un sourire :
- Cette personne… elle est importante pour toi ?
- Très… répondit de but en blanc Johann sans réfléchir.
- À quel point ?
- … Beaucoup…
Le voyant froncer des sourcils, la Sentinelle sourit et il eut un silence entre les deux. Puis, il prétexta sortir pour s'occuper de son cheval, laissant Johann face à ses sentiments. Ainsi seul, le sorcier vaudou se mit à repenser à Shun, à la nuit qu'ils avaient passée ainsi qu'à tout ce qu'ils s'étaient racontés.
Il devait reconnaître qu'il avait adoré. Et qu'il souhaitait vraiment que tout ceci recommence. Mais ce qu'il voulait par-dessus c'est que Shun soit heureux, que cet air mélancolique qu'il avait sur son visage à leur première rencontre cesse. Il le voulait vraiment.
Pourquoi tu veux tout ça Johann ?
Johann ouvrit les yeux et s'allongea sur le lit.
La vérité s'imposa d'elle-même.
Parce que je l'aime.
Je suis tombé amoureux de lui.
OoOo
Il sortit au bout de quelques instants, trouvant la sentinelle en train de jouer de la guitare devant un feu de bois.
- Tiens, mange. Ce n'est pas grand chose, juste des haricots dans une sauce tomate mais ça te tiendra au corps.
- Merci, répondit Johann en prenant l'assiette et en s'asseyant autour du feu. Dites ?
- Oui ?
- Vous réagissez comme un daron. Vous êtes père ?
La Sentinelle arrêta brusquement de jouer et son visage prit un air triste.
Le tact, ça ne sera jamais ton fort visiblement mon grand, se dit Johann
- Je l'ai été oui… Avant que je ne devienne une Sentinelle.
- Comment ça se passe ?
- Pour devenir Sentinelle ? C'est très simple, il suffit juste de vendre son âme à Baron Samedi. J'ai un corps qui semble bien vivant tu vois, même si ce que tu vois là n'est pas ma vraie apparence. Mais… je suis mort donc je ne sens rien. Je n'ai le goût de rien. Je ne mange pas, je ne bois pas. Et mon cœur ne bat plus. Bref : mort.
Johann eut un frisson qui parcourut toute sa colonne vertébrale. Comment pouvait-on rester comme ça pour l'éternité ? Comment rester sur cette terre sans pouvoir goûter aux plaisirs de la vie alors que les seuls sens qui restent sont ceux de l'ouïe et de la vue ? Comment vivre… sans pouvoir ressentir le vent sur son visage… la pluie qui tombe sur sa main… le cœur qui bat plus vite quand on est heureux… voire la chaleur d'un baiser ?
- Mais comment vous arrivez à…
- À tenir ? Je sais pas comment ça se passe pour les autres Sentinelles mais moi c'est la promesse que j'ai faite qui me fait tenir.
Puis, voyant que la question démangeait le sorcier vaudou, il se contenta de lui répondre :
- J'ai eu un nom autrefois… celui de Guilty. J'entrainais les futurs chevaliers Athéna
- Hein ?! Mais comment ?
- J'y arrive, coupa Guilty. J'étais plus spécifiquement l'entraîneur des futurs chevaliers du Phénix. Malheureusement… Le Sanctuaire à cette époque était corrompu par le Grand Pope, qui était un usurpateur. Comme j'ai refusé d'obéir à ce dernier, j'ai été torturé à mort puis le Grand Pope a fini par me détruire le cerveau. Je me suis retrouvé… comme manipulé. Je n'étais plus moi-même. J'étais même maltraitant envers ma fille, Esmeralda… mon seul enfant…
Johann vit à travers la lueur des flammes que le souvenir était intensément douloureux pour Guilty.
- Le pire dans cette histoire était mon élève. Ikki. Le frère de l'ancien hôte d' Hadès. Je m'en souviens très bien. Un gamin déterminé, avec beaucoup de courage, d'intelligence et de noblesse d'esprit. Il s'était amouraché de ma fille et elle aussi. Je leur aurais donné mille fois ma bénédiction s'ils s'étaient mariés. Mais la réalité est bien souvent cruelle. Manipulé par la haine que le Grand Pope avait installée en moi, j'ai maltraité Ikki au point de me faire haïr par lui. Le jour où il reçut l'armure du Phénix, ce fut la mort de ma fille par mes mains qui lui permirent d'obtenir cette armure. Il m'a alors tué. Je ne peux pas lui en vouloir, au contraire.
Guilty marqua une pause et se contenta de regarder les flammes danser devant lui, semblables à celles de l'oiseau éternel.
- Comment j'en suis arrivé à servir Baron Samedi, un dieu qui n'était même pas le mien ? Tour s'est joué durant ma mort. Je me suis réveillé… à côté de mon corps. J'ai alors compris ce qui se passait. Je me suis vivement retourné et j'ai vu l'âme de ma fille être saisie par des spectres de Hadès. Elle allait finir aux Enfers… Même pas à Elysion, la terre bénie des dieux de l'Olympe. Paniqué, j'essayais d'agir, mais rien n'y fait. J'étais comme bloqué. Puis… sur un rocher, je vis mon futur patron. Il était tranquillement assis sur un rocher…
- En train de fumer son cigare de Cuba et boire son verre de rhum de Tortuga l'air nonchalant ?
- Exactement… C'est agaçant quand il fait ça non ?
- Oh oui…
- Haha. Enfin, bref… Il m'a regardé et m'a dit qu'il était. J'ai alors compris pourquoi il était là. En fait, l'île de la Reine Morte est située dans son aire de juridiction (1). Techniquement, toutes les âmes qui meurent là-bas se retrouvent dans son royaume. Or nous… c'était un peu une exception. Nous étions dévoués à Athéna, dévoués aux dieux de l'Olympe donc. Et même si cela énervait fortement Baron Samedi, il ne pouvait rien y faire. Il allait donc partir, me laissant en plan avec ma fille qui menaçait de finir aux Enfers d'Hadès. Je l'ai alors supplié, supplié de prendre en charge l'âme de ma fille en échange de ma dévotion éternelle et de mon renoncement à Athéna. Je sais que c'est énorme… mais j'étais mort. Que voulais-tu qu'il m'arrive en plus ?
- Je suppose que ça a dû faire mouche directement ?
- Oh que oui… Il a chassé les spectres d'Hadès et s'est occupé de ma fille. Elle est allée rejoindre directement le Créateur Suprême, même pas eu besoin de passer par son Royaume tellement c'était une enfant pure… Moi par contre… je devais tenir parole. Je lui ai alors vendu mon âme. Et c'est comme ça que je suis devenue une Sentinelle.
Un silence se fit.
- Est-ce que… ça vous arrive de regretter ?
- Absolument pas. Tu veux savoir pourquoi ? Parce que quand je suis sur les terres de ce lwa vaudou et que je regarde cette nuit éternelle, je vois ma fille briller parmi les étoiles. Elle émet une lumière si douce. Je sens qu'elle est en paix. Et de facto, je suis donc en paix.
- C'est beau… ne put que répondre Johann.
Ils restèrent un instant à regarder les flammes. Puis Johann posa une question somme toute existentielle :
- Baron Samedi a fait exprès que je vous trouve non ?
- Exact Johann… Tes amis les chevaliers et les sorciers auront besoin d'aide face à la grande armée des trois juges.
- Vous comptez venir ?
- Aaah, pas que moi… Tu te souviens de cette légendaire armée de guerriers du Bénin ?
- Elle existe vraiment ?!
- Figure-toi que je connais le chemin pour les trouver. C'est à quelques kilomètres, dans des grottes à la frontière entre l'Autre Monde et la Terre.
- On va les chercher et on va leur demander gentiment de venir ?
- Oh ça sera plus compliqué que ça… Il leur faudra une bonne raison.
Johann regarda à nouveau les flammes. Il était inquiet pour Shun et les autres, même s'il savait que grâce à Baron Samedi, ils étaient en sécurité. Cependant, l'attaque des juges contre les Sanctuaires pouvait être imminente, Guilty lui ayant appris qu'ils s'en étaient sortis. Il n'y avait donc pas une minute à perdre.
Il prit sa cape et son bâton puis appela un esprit. Devant lui se matérialisa le fantôme d'un légendaire puma, dont on racontait qu'il était aussi haut qu'un cheval et plus rapide que le vent.
- J'y crois pas, t'as réussi à l'amadouer ? demanda Guilty en riant.
- J'ai eu un peu de mal mais je m'en sors bien maintenant. Il faut juste que je ne lui en demande pas trop, dit Johann en grimpant.
Il vit Guilty arrivé avec sa monture, un cheval alezan.
- Euh… mon puma va très très vite en fait, tu es sûr que tu pourras tenir le rythme ?...
À peine eut-il le temps de finir sa question que des flammes apparurent tout autour du corps de Guilty, ne laissant place qu'à un squelette au crâne enflammé. Le cheval quant à lui était devenu lui aussi un squelette dont les flammes ressortaient par les yeux.
Alors c'est donc ça la véritable apparence d'une Sentinelle ? se dit-il
- Ah… je suppose que oui ?
Guilty se contenta d'hocher la tête.
- Alors… c'est parti !
Et ils partirent sur les routes désertiques du Nevada, comme deux âmes avides de sensations fortes sur ces terres gigantesques.
OoOo
Arrivés à destination, ils laissèrent leur monture dehors et entrèrent dans la montagne. Après quelques heures de marche, Johann sentit l'atmosphère changer. Ils venaient de rentrer dans l'Autre Monde, par un de ces fameuses "anomalies", ces passages où les frontières entre les deux mondes sont poreuses.
- Soit prudent surtout, lui dit Guilty
Johann acquiesça. Il en avait ras le bol de faire des erreurs. Pour une fois, il allait obéir. Ils arrivèrent dans une immense salle de grotte, dont des stalactites pendaient de ça et là. Il faisait chaud, très chaud.
Guilty leva sa lampe à huile qui éclaira la grotte.
- Pas de fantômes à l'horizon
- Vous êtes sûrs qu'ils sont bien là ?
- Mais oui… Je te dis, ils se trouvent dans mon secteur d'activité.
- Je sais bien que les anomalies entre l'Autre Monde et la Terre bouleversent les lois de la géographie mais il est vrai que cela m'étonne vraiment que l'un des chemins pour se rendre vers cette armée africaine soit aux Etats-U…
- DERRIÈRE TOI JOHANN ! hurla Guilty.
Johann se poussa in extremis, manquant de se faire embrocher par une lance. Autour d'eux, venaient de surgir les 100 hommes de l'armée, vêtus de leur pagne, de leur bouclier et de leur lances de 2 mètres en fer forgés. Certains portaient des masques. Tous dégageaient une allure fantomatique.
- Comment osez-vous troubler notre repos ? tonna une voix
- Ça doit être le chef… chuchota Guilty à l'égard de Johann.
- Répondez à notre question !
Johann rassembla son courage et s'avança vers le chef
- Je m'appelle Johann. Je suis un sorcier vaudou. Et je…
- Vaudou tu dis ?
- Oui. La terre de mes ancêtres est le Bénin. Je suis le descendant de Pierre, autrefois appelé Sokoto. Le sorcier le plus puissant du Bénin.
- Aaah… Sokoto… Nous avons déjà eu l'occasion de converser avec lui. Je croyais que toute sa descendance avait disparu quand il est parti en tant qu'esclave à Haïti.
- Et bien non. Vous avez la preuve sous les yeux.
- Et en quoi tu viens nous importuner ? Parles ou on t'arrache les yeux !
- Nous avons besoin de votre aide. Nous devons défendre nos Sanctuaires et…
Un immense rire venant de l'armée coupa la parole de Johann.
- Cela fait des siècles que nous sommes condamnés à errer entre terre et ciel, à n'être ni mort ni vivant… Vous pensez sincèrement que nous allons vous aider pour quelques broutilles ? Vous êtes pitoyables.
- Cette bataille a lieu contre Hadès.
Le chef ouvrit les yeux de stupeur et regarda Johann :
- Hadès tu dis ?
- Vous l'avez combattu non ?
- Il y a fort longtemps… il y a des siècles… Nous défendions notre terre avec l'aide de notre dieu Papa Legba.
Un soldat s'approcha de Johann et lui dit :
- Nous l'avons suffisamment combattu mon frère… Nous avons mordu la poussière et voilà ce que nous récoltons après nos actes héroïques : être condamnés à devenir des cadavres ambulants.
Johann tenta le tout pour le tout :
- Ne cherchez vous pas à vous venger ? À détruire pour de bon la menace que représente Hadès ?
- Inutile nous ne pouvons rien faire.
- Et si c'était votre dernière bataille ?
- Que veux-tu dire ?
- Johann… qu'est ce que tu leur propose ? demanda Guilty, un brin inquiet.
- En échange d'une splendide dernière bataille pour votre armée, je fais un pacte avec Baron Samedi qui libérera vos âmes de l'errance dans laquelle vous êtes plongés depuis des siècles. Vous aurez à nouveau un but, une destinée. Et rien ne pourra vous tuer car vous n'êtes ni mort, ni vivant. Puis, vos âmes seront délivrées.
- Et quel est le prix que tu es prêt à payer pour ce pacte sorcier ?
Johann inspira. Il n'aimait pas du tout la décision qu'il allait prendre mais il fallait le faire.
Pour la paix sur Terre.
Pour les Sanctuaires.
Pour Shun
Il dit alors d'une voix forte :
- Des années de ma vie. Et mon âme vendue à Baron Samedi pour qu'il puisse faire de moi une Sentinelle.
Le chef l'inspecta et le regarda droit dans les yeux pour vérifier que la parole du sorcier était sincère. Le regard déterminé affiché par les yeux d'ambres le convinrent.
- Et bien soit ! Cela me semble être un bon marché !
Johann réprima un sentiment de peur. Il ne fallait pas qu'il se laisse aller maintenant, l'avenir de la Terre et Shun dépendait aussi d'eux.
- Bien suivez-moi ! dit-il
Mais avant de partir, il sentit une légère pression sur ses lèvres ainsi qu'une infime douce chaleur autour de lui, comme si des bras enlaçaient son cou. Il s'arrêta et porta les doigts aux lèvres.
Qu'est ce que c'était ça ?
(1): la Death Queen Island se situe au-dessus de l'Equateur donc pas loin des Caraïbes (fin pas loin… pour mon avis d'écrivain qui avait envie de créer le royaume de baron Samedi un peu comme elle le souhaitait).
Piff le cliffhanger tmtc.
J'espère que ce chapitre vous aura plu ^^ Je me suis pas mal inspirée du premier film Ghost Rider pour le personnage de Guilty, je trouve que ça lui va plutôt bien.
On enchaîne direct avec le chapitre 33, c'est parti !
