Chapitre 27 : Liberté

Le duo transplana à proximité du ministère aussitôt l'enceinte de l'école franchie. Pour ne pas éveiller les soupçons, ils entrèrent séparément et à une dizaine de minutes d'intervalle.

Si la présence de Sirius au ministère ce jour-là était parfaitement justifiée, Remus dut expliquer la sienne. Heureusement, Harry , Sirius et lui avaient passé la semaine à répéter ce qu'il devrait dire si on lui demandait ce qu'il faisait là.

Il expliqua donc à l'auror qu'il avait en face de lui que, comme probablement tous les sorciers d'Angleterre, il avait reçu un mois plus tôt le journal annonçant l'arrestation de Pettigrow. Que ce jour-là, il avait compris qui était le véritable traître et que Sirius était innocent de tous les crimes dont on l'accusait. Qu'il avait longtemps hésité à contacter son ami d'enfance mais avait renoncé, faute de savoir où ce dernier se trouvait. Qu'il avait décidé d'assister au procès et avait donc demandé une journée de congé.

Une fois son explication donnée, son interlocuteur lui indiqua la salle où aurait lieu le procès puis le laissa passer. Le professeur alla s'asseoir dans la partie du tribunal qui était autorisée au public et attendit que le procès commence.

Quelques minutes plus tard, Sirius entra, encadré de deux aurors mais libre de ses mouvements. De l'autre côté de la pièce, une porte s'ouvrit pour laisser entrer Peter Pettigrow, lui aussi encadré de deux aurors mais les mains dans le dos, entravées par des menottes.

Tous deux s'assirent dans les fauteuils présents. Aussitôt, des chaînes sortirent pour les attacher à leur siège mais la directrice du Département de Justice Magique, Amelia Bones, signala que ce n'était pas nécessaire et les chaînes disparurent. Après tout, la culpabilité de Pettigrow ayant déjà été établie, ce procès ne serait qu'une formalité.

Dumbledore, présent en tant que Directeur du Magenmagot, insista pour que le veritaserum soit utilisé, arguant qu'on ne pouvait se fier à la simple parole de quelqu'un ayant réussi à simuler sa propre mort pendant douze ans. La dessus, personne ne pouvait lui donner tort mais Sirius et Remus soupçonnaient une autre raison. Peut-être refusait-il d'y croire sans une preuve formelle ?

Ainsi, les deux concernés durent avaler chacun trois gouttes de potion de vérité. Sirius insista pour passer le premier, ce qui lui fut accordé.

Un auror se posta devant lui et commença à l'interroger :

- Quel est votre nom complet ?

- Sirius Orion Black.

- Quel âge avez-vous ?

- 34 ans.

- Savez-vous pourquoi vous êtes ici ?

- Oui.

- Bien. Commençons. Êtes-vous, volontairement où non, au service de Vous-savez-qui ?

- Non.

- L'avez-vous été ?

- Non.

- Étiez-vous le gardien du secret de James et Lily Potter ?

- Non.

- Savez-vous qui était ce gardien ?

- Oui.

- Qui était-ce ?

À cette question, toute la salle retint son souffle et la réponse de Sirius résonna très clairement dans la pièce :

- Peter Pettigrow.

Ce fut ensuite au tour de Pettigrow d'être interrogé, tandis que Sirius attendait que les effets de la potion se dissipent. Le rat, probablement conscient qu'il n'avait plus la moindre chance de s'en sortir, se laissa faire :

- Quel est votre nom complet ?

- Peter Aaron Pettigrow.

- Quel âge avez-vous ?

- 33 ans.

- Savez-vous pourquoi vous êtes ici ?

- Oui.

- Êtes-vous où avez-vous été, volontairement où non, au service de Vous-savez-qui ?

- Oui.

- L'étiez-vous à la date du 31 octobre 1981 ?

- Oui.

- Êtes-vous toujours à son service ?

- Oui.

- Étiez-vous le gardien du secret de James et Lily Potter ?

- Oui.

- Les avez-vous délibérément vendus à Vous-savez-qui, en toute connaissance de cause ?

- Oui.

L'auror qui avait interrogé les deux hommes se tourna vers la directrice du Département de Justice Magique et dit :

- J'en sais assez pour rendre un jugement.

- Bien. J'aurais personnellement une dernière question à poser à Mr Pettigrow.

- Allez-y.

La femme se leva et marcha jusqu'à l'accusé, à qui elle demanda :

- Pourquoi avoir mis en scène votre propre mort ?

- Officiellement, Sirius était le gardien du secret. Quoiqu'il se passe, tout le monde l'aurait cru coupable. Quitte à ce qu'un autre soit accusé à ma place, autant en profiter pour disparaître. L'avantage d'être sous-estimé, c'est que personne n'aurait eu du mal à croire que Sirius m'avait vaincu dans un duel.

- Je vois…

Mrs Bones se tourna vers l'auror :

- J'en ai terminé.

Ce dernier acquiesça. Après cela, le jury sortit pour délibérer mais ce ne fut pas très long et ils revinrent au bout d'une dizaine de minutes. L'ensemble de la salle se leva et Remus croisa intérieurement les doigts pour que le verdict leur soit favorable. Mrs Bones, qui présidait la séance, annonça :

- Au vu des informations récoltées durant la séance et de celles que nous avions déjà au départ… Pour la totalité des chefs d'accusations, l'accusé Peter Pettigrow est déclaré COUPABLE. Le jury à voté à l'unanimité. Mr Pettigrow, vous êtes condamné à une peine d'emprisonnement à perpétuité à la prison des sorciers, Azkaban.

Elle se tourna ensuite vers Sirius et s'adressa à lui :

- Quant à vous, Mr Black… Le jury à voté pour la levée de toutes les charges qui pesaient contre vous.

Le brun demanda :

- Et… Pour mon évasion ?

La directrice du DJM répondit :

- Compte tenu du fait que vous avez été emprisonné à tort, vous aurez à payer une amende d'un montant de 200 000 gallions, qui sera directement prélevée dans votre coffre à Gringotts. Je crois savoir que ce montant est dérisoire en comparaison de ce que contient votre compte en banque.

Sirius répondit par l'affirmative. Après cela, Pettigrow fut ramené à Azkaban et Sirius rejoignit Remus qui l'attendait dehors. Les deux amis, se rendant compte qu'il était près de midi, décidèrent de manger en ville avant de rentrer à Poudlard.

Ils en profitèrent pour discuter de la suite des évènements, maintenant que Sirius était officiellement libre. Les deux amis regagnèrent Poudlard en milieu d'après-midi et allèrent immédiatement dans les appartements du plus jeune. Pour la première fois depuis des mois, ils n'avaient pas à se préoccuper que Dumbledore ne sache rien et cela leur enlevait un énorme poids.

Peu de temps après leur retour, quelqu'un tambourina à l'entrée et Remus alla ouvrir. Il se retrouva, sans surprise, face à Harry qui avait visiblement attendu ce moment toute la journée car l'adolescent se précipita aussitôt à l'intérieur et le sourire qu'il eut au moment où il vit Sirius valut tout l'or du monde aux yeux des deux adultes.

En entrant dans l'appartement Harry vit Sirius debout au milieu du salon et, tandis que le professeur Lupin refermait la porte derrière lui, le plus jeune comprit qu'ils avaient gagné le procès et que Pettigrow ne ferait plus de mal à personne.

Harry alla prévenir sa directrice de maison qu'il passerait la nuit dans les appartements du professeur Lupin et, une fois de retour la bas, envoya Fumseck chercher son père et son parrain. L'oiseau de feu s'éxecuta et revint quelques secondes plus tard avec les deux personnes demandées. Les nouveaux arrivants comprirent de quoi il retournait en voyant les personnes réunies. Ils fêtèrent la libération de Sirius en petit comité et Harry profita pleinement de la soirée. C'était rare qu'il puisse voir ses tuteurs en dehors des vacances scolaire.

Absorbé par la fête, l'adolescent ne remarqua pas le moment où ses deux parrains s'éclipserent ensemble de la soirée. Roger, lui, le vit et se promis d'avoir une discussion avec son second ainsi qu'avec Sirius. Si les deux hommes avaient une relation, soit. Il n'allait pas les en empêcher, mais il préférait qu'ils ne se cachent pas.

La fête se poursuivit jusque tard dans la nuit et, le lendemain, tout le monde se leva très tard. Harry avait normalement cours mais le professeur McGonagall, exceptionnellement indulgente, l'en avait dispensé en lisant la Une du journal du jour.

Dans la journée du lendemain, Roger profita d'un des rares moments où il était seul avec Rayleigh pour parler à ce dernier. En voyant l'air sérieux de son capitaine, le second de l'équipage ne sut pas ce que lui voulait son ami. Roger passa un bras autour de ses épaules et dit d'une voix nonchalante :

- Dis moi, Ray… Il se passe quelque chose entre Sirius et toi, pas vrai ?

- Hmm… Et bien…

Le blond était anormalement mal à l'aise mais répondit finalement :

- Oui. Sirius voulait qu'on le garde pour nous parce que c'est sa première relation avec un homme et qu'il ne savait pas comment l'homosexualité est perçue chez nous.

- Et en Angleterre ? C'est bien vu ou pas ?

- D'après Sirius, c'est très bien vu chez les sorciers et très mal chez les moldus.

- Je vois… Et bien, saches que moi ça ne me dérange pas. Tout ce que je veux, c'est que vous soyez heureux tous les deux. C'est tout ce qui compte.

- Merci Roger.

Le second de l'équipage serra son ami dans ses bras. Roger répondit :

- C'est normal. Maintenant, va dire à Sirius qu'il peut parler à Harry.

L'autre acquiesça et partit. Dans l'après-midi, le capitaine vit Sirius parler avec Harry. Il n'entendit pas ce qu'ils se dirent mais vit son fils sauter dans les bras de l'ancien détenu.

Le soir, Fumseck ramena les deux pirates et Sirius partit avec eux.

Harry se coucha avec la pensée qu'il était heureux que sa famille s'agrandisse. Le lendemain, après sa journée de cours, il s'empressa d'écrire une lettre à Dragon pour lui raconter tout ce qui s'était passé depuis les vacances de Noël.

Il envoya Fumseck porter la lettre à son ami. L'oiseau de feu disparut pour refaire son apparition dans la chambre du fils de Garp. Le garçon reconnut le phénix et arracha presque la lettre que ce dernier lui amenait. Il déchira le papier avec empressement et déplia la lettre puis commença à lire :

Salut Dray !

C'est dommage qu'on ait pas pu se voir à Noël mais tant pis, on rattrapera ça plus tard. Enfin bref. J'ai un paquet de trucs à te dire. D'abord, tu te souvient que je t'avais dit qu'un de mes professeurs était un ami des Potter ? Et bien, depuis la rentrée des vacances de Noël, il m'apprends à me défendre contre les créatures qui gardent l'entrée de l'école cette année - les détraqueurs -.

Ensuite, l'identité du véritable responsable de la mort des Potter à été arrêté il y à quelques semaines. Le procès à eu lieu il y à deux jours et devine quoi ? On à gagné ! Sirius - mon parrain dans le monde magique - est libre !

En parlant de Sirius, j'ai appris un truc hier. Il est venu me dire que lui et Rayleigh étaient ensemble depuis Noël. Je suis vraiment content pour eux, même si j'aurais aimé le savoir plus tôt. Mais apparemment, mon père l'à su en même temps que moi. Sirius m'a dit que c'était mon père qui avait dit à Rayleigh de lui dire de me parler.

Enfin bref… Assez parlé de moi. Tout va bien de ton côté ? J'espère que ton père n'est pas trop dur avec toi.

Amitié,

À bientôt,

Harry

L'adolescent sortit un stylo et du papier puis répondit à la lettre de son ami. Il confia ensuite sa réponse au phénix qui, comme à chaque fois, avait attendu pour repartir. Fumseck disparut dans une gerbe de flamme et réapparut à Poudlard, dans le dortoir de Harry.

Ce dernier était déjà endormi quand le phénix revint et dû donc attendre le lendemain pour voir la lettre de son ami et y répondre.

Entre sa correspondance avec ses proches, ses cours particuliers et la préparation de la défense de Hagrid pour le procès que lui intentait Lucius Malefoy et le temps qu'il passait avec ses amis, Harry ne vit pas passer les semaines qui le séparait des vacances de Pâques si bien qu'un matin, il se retrouva à prendre le train en direction de Londres.

Comme à chaque début de vacances, il fit le trajet avec Neville et Ron. Luna vint leur rendre visite et termina le voyage avec eux.

Quelques heures plus tard, le train arriva en gare de King's Cross et le quatuor se sépara. Harry alla dans une ruelle discrète, d'où il appela Fumseck qui le transporta sur le navire de son père, tandis que les trois autres rejoignirent leurs familles respectives.

Une fois à destination, Harry posa sa valise dans sa cabine puis passa dans celle de son père pour le saluer. Il fit ensuite de même avec Sirius et Rayleigh. Après cela, il retourna dans sa cabine et écrivit une lettre à Dragon pour lui proposer qu'ils se voient. Cette fois, la réponse fut positive et une date fut posée pour la semaine suivante.

Le matin de la rencontre, Harry ne tenait pas en place. Il n'avait pas eu l'occasion de voir Dragon depuis l'été précédent et son ami lui manquait beaucoup. Lorsqu'ils accostèrent, l'adolescent fut le premier à descendre du bateau et envoya aussitôt Fumseck chercher Dragon.

Quand le phénix revint avec l'invité du jour, les deux garçons se sautèrent dans les bras. Ils passèrent la journée à discuter de tout et de rien, profitant simplement l'un de l'autre, et ne revinrent vers l'équipage que pour manger le midi.

Lorsqu'arrive le soir, ils étaient tous les deux à la fois heureux d'avoir pu passer du temps ensemble et déçus de devoir se séparer. Harry attendit que Dragon soit parti pour remonter à bord. Il se mit ensuite à ses devoirs, qu'il n'avait pas encore fait, et les quelques jours qu'il restait avant la rentrée passèrent tranquillement.

Le matin du dernier jour des vacances, pour changer, Harry demanda à Fumseck de le déposer à la gare de King's Cross. L'oiseau mythique emmena donc l'adolescent et ses valises dans une ruelle proche de la gare. Harry le remercia et se dépêcha de gagner le quai 9 .

Il monta dans le train et rangea sa valise puis attendit que ses amis le rejoignent. Ce fut assez rapide et ils commencèrent par se saluer puis se racontèrent leurs vacances.

Après cela, la conversation dériva sur leurs projets pour l'été. Ron leur apprit que la coupe du monde de Quidditch aurait lieu cet été et que normalement, son père devrait réussir à avoir des places pour la finale. Il ajouta cependant :

- Mais comme les places coûtent cher, on ne pourra pas aller voir d'autres matches.

Harry demanda :

- Quand à lieu la finale ?

- En août, mais je ne me rappelle plus de la date exacte.

Le plus jeune acquiesça et ajouta :

- Du coup, ça vous dit de venir chez moi en juillet ?

Les deux autres acceptèrent sans problème mais Neville demanda :

- Tu es sûr que ça posera pas de problème à ton père ?

Harry répondit par l'affirmative et ajouta :

- Vous connaissez mon père, il est toujours ravi d'avoir du monde à bord.

Les deux autres acquiescèrent. De plus, à chaque fois qu'ils l'avaient vu, le pirate s'était toujours montré très gentil avec eux.

Pendant le trajet, ils ne reçurent aucune visite non-désirée et Luna vint leur tenir compagnie pendant un temps.

Quelques heures plus tard, le train arriva en gare de Pré-au-Lard. Les quatre amis quittèrent leur compartiment et se joignirent à la foule des élèves. En passant les portes de la Grande Salle, ils se séparèrent. Luna alla s'assoir à la table de Serdaigle tandis que les garçons gagnèrent celle de Gryffondor. Comme d'habitude, tous les élèves firent honneur au banquet.

Lorsque les derniers vestiges des desserts disparurent, les élèves suivirent les préfets jusqu'aux salles communes.

Harry et ses amis allèrent directement dans leur dortoir et, comme à chaque fois, s'endormirent immédiatement. Harry nota dans sa tête de penser à envoyer une lettre à son père dès que possible pour lui parler de l'invitation de Ron, même s'il savait que son tuteur serait d'accord.

Le lendemain, après les cours, il envoya une lettre à son père et, comme il l'avait prévu, Fumseck revint quelques heures plus tard avec une réponse positive. Ses amis, eux, envoyèrent des lettres à leur famille respective pour savoir s'ils pourraient passer le mois de juillet chez Harry et, comme l'année précédente, la réponse fut positive. Au même moment, les garçons apprirent que l'audience en appel de Hagrid aurait lieu le 6 Juin, pendant leurs examens, et se promirent de faire en sorte d'y assister. Ils apprirent également que le ministère allait faire venir un bourreau à l'audience.

Les trois adolescents se regardèrent, horrifiés. Ils savaient ce que cela signifiait : Hagrid n'avait aucune chance de remporter l'appel, le ministère avait déjà pris sa décision. Buck serait exécuté.

Ils ne firent pas part de cette conclusion au concerné. Hagrid n'était pas idiot, il devait déjà avoir compris ce que signifiait la présence d'un bourreau.

Les semaines s'écoulèrent paisiblement jusqu'en juin, rythmée par les cours et les révisions à l'approche des examens. Le 6, dernier jour des examens, Harry et ses amis rejoignirent Hagrid pour le soutenir aussitôt le dernier passé. Le trio resta avec le demi-géant jusqu'à ce que des coups se fassent entendre contre la porte.

L'adulte jeta un œil à l'extérieur et réagit aussitôt en voyant qu'il s'agissait de la délégation du ministère. Il demanda aux jeunes de partir, ne voulant pas qu'ils assistent à ce qui allait suivre.

Les trois amis quittèrent la cabane par la porte de derrière pour ne pas être vus et partirent en passant par le jardin. Ils longèrent la lisière de la forêt avant de regagner le château.

Ils s'arrêtèrent dans une salle de classe au premier étage pour décider de la suite. D'un côté, ils ne voulaient pas laisser Hagrid affronter seul cette épreuve. De l'autre, ils savaient que leur ami les avait fait partir pour une bonne raison.

Ce fut Neville qui trouva la solution. Il proposa d'utiliser la cape d'invisibilité qu'avait reçu Harry en première. Couplée à la carte, ils devraient pouvoir assister à l'audience en douce.

Une fois qu'ils eurent ce qu'ils voulaient, le trio sortit dans le parc à la recherche d'un endroit à l'abris des regards, où ils pourraient avoir vue sur l'arrière de la maison du garde-chasse. Ils finirent par se cacher derrière un arbre à la lisière de la forêt, en faisant attention à rester sous la cape.

Lorsqu'ils virent le bourreau lever sa hache et l'abattre, même Harry ne put s'empêcher de fermer les yeux. Il sentit les mains des deux autres se glisser dans les siennes. Il y eut un bruit sourd puis plus rien. Après quelques minutes d'un silence pesant, les garçons comprirent que c'était fini et se mirent en route pour regagner le château.

Le trio se figea net en entendant un hurlement qui ressemblait à celui d'un loup. Harry leva la tête et vit que la lune était pleine. Il comprit ce que signifiait ce hurlement et appela aussitôt Fumseck. Le phénix apparut et Harry lui dit d'un ton pressant, où perçait une pointe de panique :

- Ramène nous dans la salle commune ! Tout de suite !

L'oiseau de feu s'exécuta et ils apparurent dans leur salle commune qui, heureusement, était vide. Fumseck repartit et Harry se mit à faire les cents en marmonnant des choses inintelligibles. Il ne comprenait pas. Lupin lui avait pourtant dit qu'il prenait une potion qui lui permettait de rester lui-même pendant la pleine lune. Il ne lui vint pas à l'esprit que son professeur avait pu oublier de prendre sa potion.

Après cette soirée riche en émotions, les trois amis allèrent se coucher mais aucun ne parvint à trouver le sommeil.

Jusqu'au banquet de fin d'année, plus personne ne vit le professeur Lupin. Ce fut pendant le banquet que les choses prirent un tournant que Harry n'avait pas prévu. En effet, juste après que Dumbledore ait annoncé le classement des maisons pour la coupe, Rogue se leva et, à la surprise générale, annonça à toute l'école que le professeur Lupin était un loup-garou.

Harry voulu se lever pour aller en coller une au professeur de potions. Ses camarades de dortoir durent s'y mettre à quatre pour le retenir. Sentir dans son dos le regard réprobateur de Granger l'énerva d'autant plus.

Neville réussit à le calmer en lui disant :

- Harry, je suis d'accord qu'il le mérite mais tu n'aideras personne si tu es sanctionné pour avoir frappé un professeur.

L'adolescent se rassit et se contenta de manger en silence mais ses mouvements brusques témoignaient de sa colère. Le repas fut à peine terminé qu'il se leva et prit la direction du bureau de Remus.

Quelques minutes plus tard, il frappait à la porte dudit bureau. Une voix répondit :

- Entrez !

Le garçon s'exécuta et poussa la porte. Le professeur fut heureux de le voir et lui demanda :

- Harry ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Ce à quoi le plus jeune répliqua :

- Et toi ? Pourquoi fais-tu tes valises ?

L'adulte expliqua :

- Dumbledore vient de passer me voir. Il m'à dit que Severus avait révélé mon secret pendant le dîner. Est-ce qu'il dit vrai ?

- Oui.

Remus ajouta :

- Dumbledore m'à aussi dit qu'il valait mieux que je parte, pour préserver la réputation de l'école.

- C'est pourtant lui qui vous avait engagé, à la base ?

- Oui, mais je le soupçonne de ne l'avoir fait que pour attirer Sirius ici. De plus, j'aurais quand même démissionné, même sans l'intervention de Dumbledore. Ça faisait un petit moment que j'y pensais. Depuis la dernière pleine lune, en fait.

Je doute que les parents acceptent qu'un loup-garou enseigne à leurs enfants.

- Mais… Je ne comprends pas. Tu m'as dit que tu prenait une potion, non ?

- Oui mais l'autre jour, j'ai oublié de la prendre.

Harry acquiesça. Pendant que l'adulte préparait ses bagages, la conversation se poursuivit. Harry finit par demander :

- Tu as un endroit où aller ?

- Oui, j'ai hérité de la maison de mes parents quand ils sont morts.

Ils discutèrent encore un moment avant que Harry ne se rappelle que le train partait le lendemain et qu'il devait encore préparer sa propre valise. Il souhaita une bonne soirée à son professeur et prit le chemin de sa salle commune.

Une fois qu'il eut passé le tableau qui gardait l'entrée, il monta directement dans son dortoir. Il commença ensuite à ranger ses affaires dans sa valise et régla son réveil pour le lendemain. Lorsque ce fut fait, il redescendit dans la salle commune, où ses amis l'attendaient visiblement puisqu'ils lui tombèrent dessus dès qu'ils le virent. Il les avait inquiétés en disparaissant dès la fin du banquet. Le plus jeune leur expliqua donc où il était parti.

Après cela, ils remontèrent dans leur dortoir et se couchèrent.

Le lendemain matin, ce fut le branle-bas de combat dans toute l'école. Tous les élèves se levèrent tôt et descendirent déjeuner dans le désordre le plus complet. Ils allèrent ensuite chercher leurs valises dans les dortoirs et certains durent faire plusieurs trajets pour récupérer ce qu'ils avaient oublié.

Dans le train, Harry et ses amis trouvèrent facilement un compartiment libre et s'y installèrent. Le trajet se passa bien et Luna les rejoignit pendant un moment.

Quelques heures plus tard, le train arriva en gare de King's Cross et le trio descendit. Ils trouvèrent une ruelle isolée, d'où Harry appela Fumseck. Le phénix apparut et l'adolescent lui demanda de les emmener chez lui.

Comme les années précédentes, Fumseck emmena d'abord leurs valises puis revint les chercher. Les garçons s'accrochèrent à lui et le groupe disparu dans une gerbe de flammes.