JOHAN.

CHAPITRE 6

Auteur : Jarleen (jarleen2000@hotmail.com)
Date de création : août/septembre 2002
Droits : Je précise qu'aucun des personnages ne m'appartient (sauf Johan) , ils sont tous propriété de la WB, d'Amblin, etc.
Notes : Je suis désolée d'avoir mis autant de temps à finir cette fic, je n'étais vraiment plus inspirée du tout… En tout cas je remercie tous ceux qui m'ont encouragé à continuer, et tout spécialement Aline, Lojie et Yerem ;-))
Rating : G


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Plusieurs semaines ont passées. Les rues de Chicago sont maintenant recouvertes d'un épais manteau de neige, et la période de Noël approche à grands pas. L'ambiance magique des fêtes de fin d'années commence à s'emparer du service des urgences. Ce matin, Randi et Chuny décorent le sapin de Noël tandis que Jing-Mei accroche aux murs les dernières décorations dans le service, encore calme à cette heure.

Profitant de sa pause, seule en salle de repos, Anna feuillette tranquillement un magazine de jouets pour enfants lorsqu'Abby pénètre dans la salle.

" Salut ! " lui lance Abby en allant se servir une grande tasse de café fumant.

" Salut ! " lui répond distraitement Anna sans même relever la tête du magazine.

Abby vient s'asseoir juste à ses cotés, et regarde le livre de jouets " Tu cherches quelque chose pour Johan ? "

Anna soupire et referme le magazine, levant les yeux un instant vers sa collègue " Oui, j'aimerais bien ne pas m'y prendre à la dernière minute pour lui trouver quelque chose cette année… "

Abby acquiesce d'un mouvement de tête et prend une gorgée de café, l'air pensive. Les deux femmes restent silencieuses un instant, jusqu'à ce qu'Abby, ne pouvant retenir plus longtemps sa curiosité, prenne à nouveau la parole.

" Et… Vous faîtes Noël chez lui ou chez toi ? " demande-t-elle, brisant soudain le silence.

Anna redresse la tête et regarde sa collègue sans comprendre " Quoi ? "

" John ! " réplique Abby comme si c'était évident " Tu ne fêtes pas Noël avec lui ? "

" Oh je… Je n'en sais rien… " balbutie Anna qui à vrai dire n'avait pas encore songé à cela.

" Mais… ? " commence Abby, surprise " Alors John et toi, vous n'êtes pas ensemble ? "

" Non… " lui répond Anna en hochant doucement la tête.

" Mais je croyais qu'il t'avait fait sa déclaration l'autre soir… " continua Abby

" Oui, c'est vrai… " soupire-t-elle en baissant les yeux.

" Mais alors quoi ? " lança Abby d'un air sceptique. " Ne me dis pas que ce n'est pas réciproque, je ne te croirais pas… "

" Je n'en sais rien… " commence Anna dont la tête se trouve soudainement envahie par de vieux souvenirs " J'aimais Max, et pourtant regarde comme notre histoire s'est terminée… " explique-t-elle tristement à sa collègue.

" Max était un salaud ! " la coupe Abby d'un ton sans appel. " Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas… " continue-t-elle en se radoucissant " …mais John t'aime vraiment. Tu sais, je crois que je ne l'ai jamais vu aussi heureux que depuis que tu es revenue… "

le visage d'Anna s'anime d'un pâle sourire entendant ces dernières paroles, mais se fane immédiatement lorsque Kerry pénètre en trombe dans la petite salle. " Anna, on nous amène un polytrauma dans 2mn, un jeune garçon qui s'est électrocuté et a fait une chute de 5 mètres… Cléo vous attend en réa 2… "

" J'arrive ! " répond-elle en se levant " A plus tard Abby ! " continue-t-elle en quittant la pièce.

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" Hé, Anna ! " lança John en apercevant la jeune femme sortant d'une salle de réa au bout du couloir

" John, salut ! " s'exclame-t-elle lorsqu'elle l'aperçoit à son tour.

" Comment ça va ? " lui demande-t-il une fois arrivé à coté d'elle.

" Oh je… " elle soupire et lui montre la salle de réa d'un vague signe de la main " On vient de perdre ce gosse ! "

Il regarde tristement à travers la fenêtre de la salle, et voit l'enfant étendu sur le lit, baignant dans son sang, Haley au-dessus de lui occupée à refermer ses plaies pour le rendre plus présentable à ses parents… Le regard de John se pose ensuite sur sa collègue " Viens avec moi prendre un café chez DocMagoo, ça te changera les idées… "

Anna regarde rapidement le bureau des admissions. Il y a peu de dossiers, et aucun cas pédiatrique. " D'accord " fait-elle à John en acquiesçant d'un mouvement de tête.

" Randi ! " prévient John alors qu'il se dirige vers la sortie en compagnie d'Anna " Si on nous cherche, on est en face ! "

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" J'aime la période de Noël " s'exclame John en regardant par le fenêtre du petit restaurant " C'est vrai, on a toujours plus de boulot aux Urgences, mais c'est une ambiance vraiment particulière qui règne partout… Une atmosphère magique… "

Anna sourit, l'air un peu absent. Cela fait maintenant une dizaine de minutes qu'ils sont assis là, et malgré les plaisanteries de John, Anna n'a pas vraiment réussi à se détendre. Nerveusement ses mains jouent avec le rebord de la tasse fumante de café, la portant de temps à autre à ses lèvres pour en boire une gorgée.

" John " commence-t-elle finalement, d'une faible voix " Je voulais te demander si… " Elle s'arrête un instant, cherche ses mots " Te demander si… " reprend-elle sans pouvoir en dire plus.

" Si quoi… ? " lui demande-t-il en souriant.

" Si tu voulais passer Noël avec nous… " lance-t-elle timidement. " J'ai pensé que ce serait mieux pour Johan d'avoir ses deux parents réunis… " ajouta-t-elle rapidement.

Il sourit, et ajoute d'un air taquin " Seulement pour Johan ? "

" Non… Pour moi aussi… " finit-elle par admettre en rougissant.

John la regarde longuement, essayant de sonder son visage aux allures enfantines, cherchant à lire les réponses à toutes ses questions dans le regard de la jeune femme. " Est-ce que tu veux dire que toi et moi… ? " hasarda-t-il doucement.

Le regard d'Anna croise lentement celui de John " Je ne sais pas… " fait-elle en haussant les épaules " Peut-être… Peut-être qu'on pourrait essayer… "

A ces mots, John pose sa main sur celle de la jeune femme, et lui sourit tendrement. Il y a tellement longtemps qu'il attendait un signe comme celui-ci qu'il avait fini par ne plus y croire…

Soudain, le biper d'Anna se met à sonner. " C'est les Urgences ! " dit-elle en regardant l'émetteur du message " Je ferais mieux de me dépêcher d'y aller… On se voit plus tard…" lance-t-elle en se levant

" Oui… A plus tard… "


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" Randi ? " lance Anna, essoufflée, en arrivant au bureau des admissions " Qu'est-ce qu'il se passe ? "

" Y'a un type qui veut te voir, il dit que c'est urgent. Il t'attend en salle de repos " explique rapidement la jeune standardiste occupée au téléphone.

'Un type ?' se demande Anna, soudainement saisie d'un mauvais pressentiment.

Elle s'approche doucement de la salle de repos, et dès qu'elle pénètre dans la pièce pourtant baignée d'obscurité, elle le reconnaît… Ce visage aux traits marqués, ce corps qu'elle a serré si souvent, rien ne pourra jamais lui faire oublier…

" Max ? " demande-t-elle, la voix teintée d'inquiétude.

Son appel résonne longuement dans la pièce sans bruit, tandis que Max s'approche d'elle, lentement, silencieusement. Elle ne bouge pas et retient son souffle. Elle a du mal à croire, après tout ce qu'il lui a fait subir, qu'il ose revenir ici pour la voir. Elle voudrait le repousser, le gifler, le voir disparaître, mais elle reste pétrifiée sans rien pouvoir faire tandis que tous les souvenirs douloureux de ces derniers mois remontent en elle et troublent sa vision peu à peu.

" Anna, chérie… " commence Max d'une voix plaintive.

" Qu'est-ce que tu fais là ? " parvient-elle à lui demander, froidement, sans même le regarder.

" Je… Je suis venu m'excuser " explique-t-il implorant son pardon " J'ai été idiot, ce que j'ai fait était totalement stupide et je le sais… "

Le voir s'excuser était la dernière chose à laquelle s'attendait Anna, et elle reste muette, interdite, ne sachant quoi lui répondre.

" Je voudrais que tu oublies tout ce qui c'est passé, et qu'on rentre à Philadelphie, tous les 3, avec Johan. "

" Max, c'est impossible… " balbutie-t-elle d'une voix tremblante, baissant les yeux à terre alors que défilent dans sa tête sans s'arrêter toutes les images de Philadelphie. Elle sait au fond qu'elle ne parviendra jamais à oublier tout cela. Que sa rancœur ne s'apaisera jamais, et qu'elle ne lui pardonnera jamais.

" Johan et moi avons une autre vie ici " continue-t-elle d'une voix plus ferme " Et je n'ai pas l'intention d'y renoncer… "

Max soupire " Ecoute, je sais que j'ai été un peu dur avec toi quand nous étions en froid, mais j'étais en colère, tout cela n'était pas sérieux et… "

Anna lui coupe la parole, choquée " 'Pas sérieux' ? Tu nous as quitté, Max, tu m'a virée de l'hôpital et je me suis retrouvée seule pour élever Johan… Excuse moi, mais pour moi c'était plus que sérieux ! "

" Oh, ça va " lance-t-il, agacé " Ne joue pas sur les mots, je suis revenu, c'est l'essentiel. "

Anna le regarde, horrifiée. Comment peut-il dire une chose pareille ? Revenir après près de deux ans d'absence et vouloir passer l'éponge sur des mois qui avaient été un enfer pour elle…

" Je ne savais pas ce que je faisais… Je t'en prie, Anna ! " implore-t-il voyant qu'elle lui en veut toujours " Rentre avec moi… Je te réintègre à ton poste… Comme avant ! "

Effrayée par ces mots, Anna fait quelques pas en arrière pour s'éloigner de lui " Non, je reste là… "

" Quoi ? " fait-il d'un ton sec, la fixant du regard.

Elle peut sentir la colère monter en lui. Elle le connaît encore assez bien pour cela. Ses yeux deviennent plus vifs et dans la salle silencieuse elle peut entendre le rythme sa respiration augmenter sensiblement. C'est alors qu'elle remarque que ses yeux ont pris une étrange couleur, tout comme sa peau. Elle l'observe plus attentivement : ses mains ne cessent de se joindre nerveusement, ses yeux sont injectés de sang, et sont marqués par de grosses cernes… Elle n'a plus aucun doute… Max est de nouveau sous l'emprise de la drogue…

" Très bien… " fulmine-t-il " Reste ici si tu veux, mais je veux voir Johan… Mon fils, laisse moi voir mon fils, et je repars avec lui "

" Johan n'est pas ton fils ! " répond froidement Anna que le petit jeu de Max n'amuse plus du tout.

" Où est-il ? " crie-t-il à Anna. " Dis-le moi, où est mon fils ? "

Anna ne répond pas, et continue de soutenir son regard. Excédé parce qu'elle ne veut pas lui céder, Max la pousse violemment contre les casiers en ferraille de la salle de repos. Anna s'écroule par terre, et Max s'agenouille à coté d'elle d'un air menaçant, en lui demandant où se trouve Johan.

A cet instant, Carter, alerté par le bruit des casiers, pénètre dans la salle.

" Laisse-là ! " crie-t-il en à l'attention de Max.

Max se retourne immédiatement et lorsqu'il voit John il se rue sur le jeune médecin. Il sait que Carter est la raison qui retient Anna à Chicago, et il sait qu'il est le père de Johan.

Les deux hommes commencent alors à se battre au beau milieu de la salle de repos. Mais Max est bien plus fort que Carter, et il parvient rapidement à lui assener un coup de poing magistral en pleine figure. Carter vacille sous la force du coup, et en tombant il se cogne la tête contre la table. Il s'écroule sourdement au sol, et perd conscience. Max, toujours enragé, se jette à nouveau sur lui et bien que John soit étendu inconsciemment au sol, il continue à le frapper de toutes ses forces…

Anna, en pleurs devant ce triste spectacle, quitte la salle et appelle à l'aide dans les couloirs. Mark, Malik et Luka arrivent aussitôt, et ces deux derniers ne sont pas de trop pour contenir le forcené en manque tandis que Mark examine rapidement Carter. Ce dernier se met alors à convulser, et Mark et Luka l'emmènent immédiatement en salle de réa, tandis que la sécurité s'est chargée de Max..


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" Alors ? " demande nerveusement Anna à Mark lorsque celui-ci quitte la salle de traumatologie, plusieurs heures après que Carter ait convulsé.

Mark soupire " Eh bien, nous avons fait un scanner, et apparemment son cerveau n'a rien… " dit-il pour tenter de rassurer Anna " Mais on ne peut encore rien promettre, c'est trop tôt pour se prononcer... " continue-t-il tout en marchant vers le bureau des admissions, suivi d'Anna.

" Mais il est stable, n'est-ce pas ? " demande-t-elle anxieuse

" Oui, enfin… " Il soupire et s'assied sur une chaise de la salle d'attente, immédiatement imité d'Anna. Doucement, il pose sa main sur l'épaule de la jeune femme " Anna, il n'est pas encore sorti d'affaire. Le choc a été violent, sa réaction incontrôlée, et… Il est possible qu'il ne se réveille pas, ou qu'il ait des séquelles irréversibles… "

Un frisson parcours le corps d'Anna, puis des nausées alors que dans sa tête les dernières paroles de Mark la poignardent une fois de plus. 'Possible qu'il ne se réveille pas' ? Non, c'était impossible. Johan avait besoin d'un père, et elle avait besoin de John aussi. Ses sentiments pour Carter n'avaient cessé de se préciser ces dernières heures, et elle s'était rendue compte qu'elle avait besoin de lui plus qu'elle ne l'avait imaginé. Elle était maintenant capable de mettre un mot sur le lien qui l'unissait à John, sur les sentiments qu'elle ressentait et qu'elle avait toujours ressentis pour lui. Elle l'aimait, et vivre sans lui lui était maintenant inimaginable…

" Tout cela est de ma faute… " dit-elle à Mark, au bord des larmes.

" Non, bien sûr que non " la rassure Mark en la serrant dans ses bras " Tu ne savais pas que Max allait revenir, et encore moins qu'il allait revenir dans cet état ! "


Puis tout deux relèvent soudainement la tête. Au bout du couloir, Max, menotté et escorté de deux officiers de police, vient de sortir de la salle de suture où Kerry vient de terminer de recoudre sa joue abîmée par le poing de Carter, et il se dirige maintenant vers la sortie de l'hôpital. Lorsqu'il arrive à hauteur des deux médecins, il s'arrête un instant, et ses yeux pleins de haine rencontrent ceux d'Anna. L'intensité et la puissance de son regard furieux parcourent de frissons le corps fragile de la jeune femme. Puis l'un des deux officiers donne un léger coup de coude à Max, lui faisant signe d'avancer, et tous trois quittent l'hôpital.

" Que va-t-il lui arriver ? " demande finalement Anna à Mark lorsqu'elle voit Max pénétrer dans la voiture de police garée sur le parking des ambulances.

" Ils vont l'envoyer à Atlanta… comme Carter " soupire Mark, jetant lui aussi un œil à la voiture " Dans quelques mois il ira mieux " continue-t-il pour tenter de la rassurer.

Ecoutant les dernières paroles de Mark d'un air absent, Anna regarde alors une dernière fois le visage de Max à travers les vitres de la voiture. 'Atlanta…' Après tout ce qu'elle avait essayé avec lui pour le sortir de la drogue, et toutes les rechutes dont elle avait été témoin, elle ne savait même pas si le centre spécialisé pourrait encore y changer quoi que ce soit… Et après ce qu'il avait fait à John, elle n'était même pas sure d'avoir envie de le voir s'en sortir…


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La nuit commence à tomber, obscurcissant peu à peu la petite chambre où John est toujours endormi. Assise sur un fauteuil, Johan tranquillement endormi sur ses genoux, Anna attend, angoissée, que Carter reprenne conscience. Elle a allumé la petite lampe de chevet de John et passe nerveusement une main dans les cheveux de son fils.
'Ce n'est pas juste' pense-t-elle avec amertume alors qu'une larme commence à perler au coin de son œil…

Elle soupire, puis pose les yeux sur John. Un pâle sourire se dessine sur son visage lorsqu'elle se remémore les prémisses de leur relation, des souvenirs de l'année qu'elle a passée au County, avec lui, il y a maintenant presque 3 ans… Toutes leurs conversations, leurs disputes, et tous ces petits moments de complicité grandissante qu'ils avaient partagés jusqu'à cette nuit qu'ils avaient passée ensemble…
A l'époque, Anna ne savait pas exactement tout ce que cela signifiait parce qu'elle croyait être toujours amoureuse de Max, mais maintenant elle savait que ce lien qui s'était tissé entre elle et John trois années auparavant était de l'amour. C'était bien plus qu'une simple aventure. Et elle avait tout gâché en repartant avec Max…

Les yeux embués de larmes, elle avance lentement sa main vers celle de John, et la serre tendrement dans la sienne. " Je suis désolée, John… " dit-elle doucement, la gorge serrée. " Je suis tellement désolée… "

Au même moment, les paupières de Carter se mettent à bouger, et s'ouvrent doucement, son regard croisant alors celui de la jeune femme.

" Anna ? " Demande-t-il d'une voix peu sûre, comme s'il avait peur qu'il s'agisse d'une illusion.

" John ! " s'écrie-t-elle soulagée, en se penchant sur lui et le serrant fort dans ses bras. " John, j'ai eu si peur… " murmure-t-elle en enfouissant son visage dans le cou de Carter, laissant couler ses larmes jusque là retenues.

" Mais… ? " s'exclame-t-il surpris, en laissant la jeune femme pleurer librement sur son épaule. Il regarde un instant autour de lui, puis porte une main à son arcade sourcilière endolorie, et tout semble alors lui revenir en mémoire.

Il serre alors plus fort le corps d'Anna secoué de sanglots contre le sien pour la rassurer. " Shhhh, Anna, c'est fini… Je suis là… " lui murmure-t-il sans cesse à l'oreille, en la berçant doucement comme on berce un enfant pour apaiser ses sanglots.

Anna ferme alors les yeux et se laisse bercer par John. Dans ses bras elle se sent protégée, apaisée. Elle se sent aimée comme jamais elle ne l'a été. Et peu à peu ses sanglots diminuent, ses larmes cessent de couler. Elle se détache finalement des bras de John et plonge ses yeux dans les siens, l'air grave.

" J'ai eu tellement peur de te perdre, John… " lui avoue-t-elle.

" Mais je n'avais aucune envie de te quitter… " dit-il d'un ton léger, en déposant un baiser sur son front.

" Je n'aurais jamais dû le suivre il y a trois ans… " dit Anna, baissant les yeux d'un air coupable.

" Je n'aurais jamais dû te laisser partir… " confesse John en remettant en place une mèche de cheveux de la jeune femme.

Lentement, Anna relève la tête et plonge son regard dans celui de Carter " John, je t'aime… Je t'ai toujours aimé… " lui avoue-t-elle les yeux brillants.

John ne peut pas dire depuis combien de temps il attendait ce moment, ni combien de fois il l'avait imaginé jusque dans les moindres détails, mais la réalité lui paraît soudainement encore plus magique que n'importe quel scénario fantasque de son imagination. Il sait à quel point cette prise de conscience a été longue pour la jeune femme, et il sait donc que son aveu est profondément sincère. Il en est encore plus ému. Il lui sourit alors tendrement avant de la serrer une nouvelle fois dans ses bras et de lui murmurer à l'oreille " Je t'aime aussi, Anna… "

Sur le petit fauteuil, non loin du lit de John, un soupir enfantin se fait entendre. Johan, toujours profondément endormi, vient de bouger et de faire tomber son petit ours en peluche, attirant ainsi l'attention de ses deux parents qui le regardent maintenant tous deux pleins d'admiration. Leur fils. Ce fils qui faisait leur fierté, ce fils qui les avait réuni malgré lui, et qui avait fini par sceller leur amour...

Leur vie a tous les trois allait être tellement plus simple, maintenant…


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FIN