PARTIE 2

Finalement, James avait décidé de faire confiance à Sirius. Même s'ils n'avaient pas vécu toutes ces années ensembles, même s'ils ne s'étaient connus que de la veille, le regard qu'il lui avait lancé ne pouvait être faux. Du moins, c'est ce que James avait décidé.Restaient donc Peter et Rémus. Du moins, Si Dumbledore ne s'était pas trompé. Mais quoiqu'il fasse, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il n'avait pas pu se tromper. Cela lui semblait véritablement impossible au début, mais à présent.Plus il y réfléchissait, plus il se disait qu'il ne pouvait pas se tromper. D'ailleurs, ne lui avait-il pas parlé de preuves « irrécusables » ?



Il se sentait de plus en plus nerveux.



Ca ne pouvait pas être Peter. Il leur était trop reconnaissant. Il leur devait tellement, à lui et à tous les Maraudeurs !Et surtout, il aimait vraiment Lily. Impossible qu'il veuille lui faire du mal. Il se souvint des crises de jalousie que lui, James, avait fait autrefois, quand il trouvait qu'ils restaient un peu trop souvent en tête à tête ! Mais Lily avait éclaté de rire quand il avait enfin osé lui en parler.En fait, Peter confiait à la jeune fille tous ses petits problèmes, ses peurs, ses problèmes de cours aussi.Mais jamais il n'avait été question d'autre chose entre eux ! Jamais de son côté en tous cas.





Alors, si ce n'était ni Sirius, ni Peter, et si vraiment c'était quelqu'un ça ne pouvait qu'être.

Rémus.

Après tout, c'est un loup-garou, et on ne sais jamais avec ses gens là (il avait failli penser « bêtes », mais s'était repris).Ils sont toujours proches des forces du mal, non ? Et puis, pourquoi était-il toujours si discret ? Pourquoi ne disait-il jamais rien ? Et surtout, à quoi rêvait-il quand il était si souvent perdu dans ses pensées ? Est-ce que tout en leur souriant, il ne réfléchissait pas au moyen de le perdre ? Et puis une autre question lui vint : depuis combien de temps ? Est-ce que à Poudlard déjà. ? Cela devenait tellement intenable qu'il résolu d'en parler à Sirius. Tant pis. De toute façon, de lui, il était absolument sûr.



Justement à cet instant, un grattement de pattes se fit entendre à la porte.



James se prit à sourire : Tiens, quand on parle du loup.Mais à ce mot, il se rassombrit aussitôt. Il ouvrit la porte et vit, comme il s'y attendait, un gros chien noir, qui entra en renversant à moitié James.



-Eh, fait attention !s'exclama celui-ci. Et puis, personne ne t'a donné l'autorisation d'entrer, il me semble.

-Ouaff, fut la seule réponse.



Le chien commença à aller partout, il sauta sur le canapé en faisant de grosses traces. James fit semblant d'être affolé :



-Eyh, attend, ne fais pas ça ! Lily va être furieuse !



Puis, il redevint sérieux .



-De toute façon, tu tombes bien. Faut qu'on parle.



Aussitôt, le chien pris apparence humaine . L'homme qui le remplaçait demanda ; inquiet :



-Parler de quoi ? Y'a un problème ?



Puis il ajouta, en baissant un peu la tête



De toute façon, ça tombe bien, parce que moi aussi, je voulais te parler.



James lève un sourcil :



-Ah ? et de quoi ?



-Tu te souviens quand on avait parlé de cette histoire de gardien du secret, du sortilège de fidelitas.



-Oui, bien sûr.



-Eh bien voilà. J'ai eu une idée, mais je ne suis pas sûr que tu vas l'apprécier.



James lui lance un coup d'?il .



-et pourquoi ?



-Parce que.



Enfin, il dit d'une traite, comme on se lance à l'eau :



-Eh bien voilà. J'ai bien réfléchit ; tu ne veux pas de Dumbledore, c'est bien ça ? Alors, la meilleure protection pour toi serait que ce soit l'un de nous trois qui subisse ce sort. Jusque là, tu es d'accord.



Cela n'avait pas été une question. Pour Sirius, il était évident que les Maraudeurs étaient tous infaillibles, et formaient la meilleure des protections. James, bien entendu, est lui très sceptique, étant donné qu 'il sait qu'il y a un traître parmi les trois en question, mais il se garde bien de die quoi que ce sot. Il n'arrive pas à s'enlever l'idée que le traître en question, ça peut toujours être Sirius. Et si c'est le cas, il ne faut surtout pas lui laisser soupçonner qu'il connaît la vérité. Alors, il répond :



-Oui, jusque là, je suis plutôt d'accord. Mais lequel d'entre vous ?Vous savez bien que c'est très dangereux.Tu en as parlé aux autres ?



-Non, pas encore.Je voulais d'abord savoir si tu étais d'accord.



Il s'arrête quelques instants. Ce qu'il a à dire lui fait peur. En temps de guerre, même les amitiés les plus fortes ne résistent pas toujours.Puis, il reprit :



-Ecoute. Je t'avouerais que j'avais d'abord pensé à moi. En effet, si quelqu'un doit prendre un risque pour toi, et pour ton fils, qu'il soit grand ou petit, je veux le prendre. Mais ensuite, j'ai mieux réfléchit. Il est évident que quand Vold.. .



Il se mord la langue : pourquoi n'arrivait-il jamais à prononcer ce nom ?!cela le mettait toujours hors de lui. Mais une fois encore, il du se reprendre.



-.enfin, Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononce-le-Nom s'apercevra que tu as Utilisé le sort de Fidelitas, il cherchera à savoir qui est ton gardien du secret. Et je pense hélas que la première personne à qui il penserait, ce serait moi. Alors, pour la discrétion, il faudrait trouver mieux !



Il essaie de sourire, mais ne parvient à faire qu'un rictus grinçant. Ce qu'il n'a pas voulu dire, pour ne pas inquiéter encore d'avantage son ami, c'est que ce qu'il craint surtout, c'est de ne pas résister à la torture et aux doloris s'il était pris.



-Pas toi ? Tu es sûr ?

cela rend James à la fois très heureux et très malheureux : par cette remarque, Sirius vient de lui prouver que ce n'était pas lui qui avait trahi.et en même temps que c'était donc quelqu'un d'autre . « De toute façon, songe-t-il, ça pourrait être n'importe qui, je ne supporte pas cette idée que l'un des Maraudeurs s'est allié avec le Seigneur des Ténèbres » ;

-Oui, j'ai bien réfléchit, tu sais.

Et soudain, James eut envie de tout lui dire. D'abord parce qu'il avait besoin de se confier à celui qu'il avait toujours considéré comme un frère. Et puis, ne venait-il pas de prouver que ce n'était pas lui le traître ? en effet, un véritable espion se serait jeter sur l'occasion pour devenir gardien du secret, et n'aurait certainement pas proposé quelqu'un d'autre ! A moins qu'il y ait deux traîtres, et non pas un, mais ça, il n'y pensa même pas.

-Et ? demanda Sirius

-Bon, écoute. J'ai quelque chose de très grave à te dire. Si je te le dis, c'est que je te fais extrêmement confiance. Si je te demande de me jurer que tu es de notre côté, contre le Seigneur des Ténèbres, que dis-tu ?

Sirius fit d'abord une sorte de moue dégoûtée : comment son amie pouvait-il poser une telle question ? ne lui avait-il pas prouvé assez de fois qu'il ne l'abandonnerait jamais, même dans les pires moments ? mais voyant le visage sérieux de James, il retint l'exclamation qui lui venait à la bouche, et demanda seulement :

-Que s'est-il passé ?

-Non, jure d'abord.

Sirius dit en le regardant dans les yeux, à la fois tristement, parce que celui qui était devenu son frère doutait de lui, et avec le plus de conviction qu'il put y mettre :



-Je le jure. Mais vas-tu me dire ce qu'il se passe à la fin ??

James prit une grande inspiration.

-Voilà. J'ai vu Dumbledore. Il m'a dit des choses affreuses.

Il s'arrêta : c'était tellement dur ! Sirius était suspendu à ses lèvres.

-Qu'est-ce qu'il a dit ?

Il a dit qu'il y a un traître à notre cause parmi les Maraudeurs. Il a des preuves.

La réaction de Sirius fut la même que celle de James, quelques jours plus tôt. Bouche bée d'étonnement ; Tout d'abord, il ne réalise pas. Pourtant, c'est la guerre.et il arrive toujours des choses terribles en temps de guerre, il devrait le savoir.

Il demande d'une voix angoissée, ou plutôt, d'une voix incrédule, qui ne veut pas comprendre ce qu'on lui dit :

-Qu'est-ce que tu dis ?

-Je dis ce que Dumbledore m'a aussi dit. L'un de nous a trahi.

-Et tu le crois. Comment peux-tu imaginer cela ne serait-ce qu'un instant ?Comment ose-t-il dire une chose pareille ? Il ne sait pas ce que sont les Maraudeurs ?

Il était prêt à se mettre en colère.

-Et bien sûr, tu penses à quelqu'un. A qui ? A Rémus ? A Peter ?.A moi peut- être ?

Sa voix s'était brisée sur ces derniers mots. Mais elle restait forte.

James se leva.

-Précisément.

Il a parlé d'une voix dure. Lui a eut le temps d'y réfléchir. D'en être malade ! il continue :

-Qu'est-ce que tu crois ? que ça a été facile à accepter ? que j'ai pris ça comme on apprend que la température va baisser de deux degrés ? ça fait une semaine que je ne dors pas ! tu peux demander à Lily ! Que je vais dehors pour hurler !Je ne pouvais pas comprendre une chose pareille, je ne pouvais pas le croire !.mais j'ai un fils, Sirius, et je ne peux pas me permettre de le mettre en dangers.

Sirius lève les yeux vers lui

-Alors, tu y a cru.

-Oui, j'y ai cru. Dis-moi Sirius, penses-tu vraiment que j'avais le choix ?

Sirius ne répondit pas. Il n'avait rien à répondre. Alors, il demanda plutôt :

-Et Lily, elle le sait ?

-Oui, elle était là quand Dumbledore m'en a parlé. Elle n'ont plus ne voulait pas y croire. Mais elle aussi est en dangers ; Elle aussi, je dois la protéger.

Une fois encore, Sirius ne dit rien. Le silence s'installa. Sirius allait ouvrir la bouche, puis il se ravisa.

Mais finalement, il osa poser la question fatidique :

-Et tu penses à quelqu'un en particulier.

Et à nouveau, le silence. Cette fois, c'est au tour de Sirius de se lever. Sa voix est vibrante et forte. L'heure est grave.

-Tu n'as pas le droit. Tu n'as pas le droit de douter de nous.

-Vraiment ?Et celui qui nous a fait ça, il avait le droit, tu crois ?

Il se rassoit et fait signe à son ami de faire de même .puis, il ajoute :

-Mais de toute façon, ne t'inquiète pas. Je ne suis pas prêt d'oublier. Poudlard. Les Maraudeurs. Tu te souviens ? Je t'ai fait promettre il y a quelques instants que tu étais bien de notre côté. A présent, je te renouvelle ma demande. Es-tu prêt à me le promettre à nouveau ?

L'instant est tellement lourd que Sirius ne peut que se taire à nouveau. James sent des sueurs froides dans son dos. Il veut être sûr de son ami. Il est sûr de son ami. Mais.comment s'empêcher de douter.. ?