Chapitre 6 : Un nouveau préfet

"- Les enfants, à table ! les appela Mrs Weasley, depuis la cuisine, quelques heures plus tard.

- On arrive !" crièrent, en choeur, Ron, Harry et Hermione, qui les avait rejoints, Pattenrond dans les bras.

Ils quittèrent rapidement la chambre, laissant Coq faire le clown dans sa cage et Pattenrond endormi sur le lit de Fred (les jumeaux dormant avec Ron et Harry pendant que Charlie et Bill occupaient leur chambre).

"- Ah, vous trois ! lança-t-elle à l'adresse de Ron, Harry et Hermione alors qu'ils entraient dans la cuisine. Vous pourriez mettre la table ? On mangera dehors ce soir ! Cette cuisine est beaucoup trop petite pour contenir onze personnes !

- M'man, papa et Percy rentre à quelle heure ? se renseigna Ron, alors qu'il prenait une pile d'assiette dans un buffet.

- Normalement, ils ne devraient pas tarder !" répondit Mrs Weasley, jetant un coup d'oeil sur l'horloge de grand-mère qui occupait un coin de la pièce.

Harry aimait bien cette horloge, qui avait neuf aiguilles, une pour chaque membres de la famille Weasley. Et, à la place des chiffres, on pouvait voir différentes inscriptions, comme : "A l'école", "A la maison", "Au travail", "En déplacement", "En prison", "Perdu", "A l'hôpital" ou "En danger de mort". Sept des aiguilles étaient pointées sur "A la maison", tandis que celles de Mr Weasley et Percy étaient encore sur "Au travail".

"Ah là là ! soupira Mrs Weasley. Ca faisait longtemps que Arthur n'a pas eu à travailler le week-end ! Mais, vu les circonstances, c'est tout naturel ! J'espère qu'ils ne rentreront pas trop tard ! Bon, dépêchez-vous d'aller mettre la table !" ajouta-t-elle à l'adresse des trois adolescents qui sortirent de la cuisine, par la porte de derrière, en direction du jardin.

Les trois amis s'affairèrent en silence, autour de deux tables accolées, recouvertes d'une longue nappe à carreaux. Ils sursautèrent quand Hedwige, surgissant soudainement, et vint se poser sur l'épaule de Harry.

L'animal replia les ailes et tendit une de ses pattes, pour permettre à Harry de récupérer la lettre qu'elle portait. Une fois débarrassée de sa missive, la chouette blanche mordilla affectueusement le doigt de Harry et, reprenant son envol s'engouffra, par la fenêtre ouverte, dans la chambre de Ron.. Ses deux amis lui adressèrent un regard curieux. Mais l'arrivée soudaine de Ginny, dans le jardin, les empêchèrent d'en savoir plus.

"- Qu'est-ce que vous mijotez tous les trois ? s'étonna la fillette, en fixant les trois amis d'un regard intrigué.

- Occupe-toi de tes affaires ! lui répliqua Ron, en finissant de mettre les couverts.

- Au fait Hermione, tu m'avais pas dit que tu avais été nommée Pré...!"

Ginny s'interrompit devant le regard furieux que lui adressa Hermione, rougissante, en tournant le dos à Ron.

Celui-ci, ayant remarqué la gêne de son amie, intervint, intrigué :

"- Ginny, Hermione a été nommée quoi ?

- Rien ! Rien, du tout ! répondit-elle, embarrassée.

- Hermione ! s'exclama Harry, comprenant soudain. Ne me dis pas que tu as... !

- Elle a quoi ? s'écria Ron, à bout de patience.

- J'ai été nommée Préfet de Gryffondor ! jeta alors Hermione.

- Tu as quoi...???? s'indigna Ron.

- Elle est la nouvelle préfète de Gryffondor ! répondit Ginny.

- Oh non ! marmonna Ron.

- Du moment qu'elle ne devient pas comme Percy ! fit remarquer Harry. Tu as su ça quand ?

- Il y a une semaine ! répondit Hermione, évitant soigneusement de croiser le regard de Ron. J'ai reçue la nouvelle à mon retour de Bulgarie ! Je ne pensais pas...!

- Et tu comptais nous l'annoncer quand ? fulmina Ron, en l'obligeant à lui faire face.

- Euh... !

- Je vois ! Tu croyais pouvoir nous le cacher, c'est ça ? éclata Ron.

- Ron, je... !

- Quoi ? Qu'est-ce que tu veux que ça me fasse que tu sois préfète ! Tu va devenir une "Percy" parfaite ! ajouta-t-il en s'éloignant soudainement.

- Ron ! hurla-t-elle soudain. Ecoute-moi ! Ne sois pas si borné !"

Ron, ignorant délibérément la colère d'Hermione, poursuivit sa route, comme si de rien n'était. Harry et Ginny, appuyés contre la table, attendaient, avec inquiétude, la suite des évènements, préférant ne pas intervenir.

"- Très bien, tu l'auras voulut ! s'écria Hermione, sortant sa baguette de sa poche.

- Hermione ! intervinrent alors Harry et Ginny. Ne fais... !

- Stupéfix !" lança-t-elle.

Ron, touché de plein fouet par le sortilège, s'étala, stupéfixé, dans l'herbe de la pelouse. Ginny étouffa un cri de stupeur et se précipita vers son frère, tandis que Harry, tentait de calmer Hermione.

"- Hermione ! Arrête ! Calme-toi ! s'exclama-t-il, en essayant de lui reprendre sa baguette. Ron se serait calmé de toute façon ! Maintenant que tu l'as stupéfixé, il a peu de chance de te pardonner ce que tu viens de faire ! ajouta-t-il en s'emparant enfin de la baguette d'Hermione. Tu ferais mieux de rester un peu en retrait pendant que je le réanime, au cas où !

- Hermione ? Qu'est-ce que tu lui a fait, on dirait qu'il est... ! s'exclama Ginny.

- Ne t'en fait pas, Ginny ! Ron est juste stupéfixé ! la rassura Harry. Enervatum !" murmura-t-il, sa propre baguette pointée sur Ron, qui papillonna des yeux, avant de se rasseoir précipitamment.

"- Où est-elle ? s'écria-t-il aussitôt, furieux, en essayant de se relever.

- Ron ! Arrête et écoute moi ! lui ordonna Harry, en l'obligeant à rester assis. Je comprend que tu considère cet incident comme un affront ! Je sais que tu as peur que Hermione devienne, comme Percy, une fille très à cheval sur les règlements et une maniaque de première ! Mais Hermione n'en est pas moins ton amie ! Et elle le restera quoi qu'il arrive ! Je sais que ça été la goutte d'eau qui a fait débordée le vase, mais, ce n'est pas une raison pour réagir comme ça ! Oubliez ça, tous les deux ! D'accord ? ajouta- t-il à l'adresse de Ron, qu'il retenait toujours, et de Hermione, qui s'était rapproché progressivement.

- Excuse-moi, Ron ! murmura-t-elle. Je n'aurais pas dû vous le cacher ! Mais j'avais peur que tu ne le prenne mal ! Pardonne moi aussi pour la stupéfixion, je n'ai pas réfléchie à ce que je faisait ! Je...!

- C'est bon, j't'en veux pas ! la coupa Ron. Ca va...pour cette fois ! ajouta-t-il, avec un petit sourire malin. Je peux me lever maintenant ?

- Mais oui, vas-y ! répondit distraitement Harry.

- Hum ! Harry, j'risque pas de me lever, si tu n'enlève pas tes mains de mes épaules.

- Ah ! Excuse moi ! s'exclama Harry, relâchant son ami et en l'aidant à se relever.

- Bon, c'est pas tout ça ! commenta-t-il en s'époussettent rapidement. Mais, on ferai mieux de finir de mettre la table !

- Ouais ! Tu as raison ! approuva Hermione. Heureusement que ta mère n'a pas vu ce qui s'est passé, Ron !

- Ma mère va t'adorer, de toute façon, maintenant que tu est préfète ! Et nous, ajouta-t-il sombrement, Fred, Georges, Ginny et moi, on va encore se faire sermonner parce que aucun de nous ne le sera jamais !

- Bah, rien ne m'oblige à le dire à ta mère !" remarqua Hermione.