Et Daisuke comprend enfin… Maintenant, je peux vraiment dire : Daiken. Officiellement.

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Daisuke

Je suis vraiment né sous une bonne étoile. Après nombreuses menaces de la part de Miyako, je me suis résolu à lui raconter mon aventure aux enfers (en laissant de côté les détails et les descriptions pour pas que je m'y retrouve à ma vraie mort) et que Ken est le vrai nom du Kaiser. Heureusement, je n'ai pas eu à lui expliquer le reste de l'histoire car elle était tellement surprise par le nom, qu'elle a paru avoir manqué le début de ma phrase. Donc, la moitié du secret du Kaiser est sauf. (Je pense quand même recevoir quelques reproches à mon retour.)

Lorsque je remonte au ciel, le Kaiser m'attend à la porte, me regardant d'un air amusé. Parfait, il ne sait pas que j'ai failli tout déballer à Miyako! Je lui souris d'un air tout à fait innocent (enfin, à mon avis) et lui envoi la main d'un air nonchalant. « Tu as de la chance d'avoir des amis qui ont pratiquement des laissés passés pour le paradis, Daisuke! Inoue Miyako, Yagami Hikari, Takaishi Takeru et Hida Iori sont les seuls à qui le secret peut-être révélé. Le ciel ne t'en tiendra pas rigueur, mais pas un mot à qui que ce soit d'autre, compris? » me dit-il d'une voix sérieuse tandis que ses yeux pétillent de malice.

Je hoche la tête, gêné d'être découvert si vite. Je me sens rougir  sous le regard insistant du Kaiser. Sa bonne humeur est apparemment de retour. Osamu a sûrement réglé leur petit différent. Je crois que cette fois, notre relation est vraiment bien partie! Puis, comme par magie, le grand sourire satisfait du Kaiser diminue de volume et se transforme en quelque chose d'hésitant et le Kaiser semble même timide pendant un instant. Je le regarde curieusement et soudain, il sort d'un coup que lui aussi aime bien le soccer et que si je voulais bien, je pourrais pratiquer mes passes avec lui.

J'ai du le dévisager un peu //Un peu? Les yeux grands ouverts et la bouche pendante oui…// parce qu'il… il… ROUGIT?! Eh ben dis donc, on aura tout vu! //Et il est vraiment trognon quand il rougit comme ça… Arck! Mais qu'est-ce qui me prend moi?!// Lorsque je ne réponds rien, la figure du Kaiser tombe un peu, mais je le rassure rapidement. Ça me fait plaisir. Faire quelque chose avec le Kaiser, quelque chose qui n'inclus pas nos fréquentes prises de bec, c'est vraiment une bonne journée. //Il faudrait que tu te décides mon petit Daisuke. Et puis ton problème, vas-tu le régler?// J'ignore la petite voix qui ne semble pas vouloir se taire depuis ma visite chez Miyako. Une partie de soccer, ça devrait me remettre sur pied!

***

Bon, qui est-ce qui ne m'a pas avertit que le Kaiser était un génie du soccer?! Franchement, ces habilités me rendent vraiment jaloux! Si j'avais ce talent là, j'en ferais une carrière. Moi, c'est plus la passion pour le sport lui-même qui me rend le meilleur de mon équipe. Le Kaiser, ça m'a l'air de quelque chose avec laquelle il est né. Point. C'est un espèce de grand fendant en plus! Il me regarde de haut et me fait de petites remarques désobligeantes, mais j'imagine qu'il me fait vraiment pratiquer après tout. Et puis, c'est bien de le voir en action, de le voir courir en avant et de s'amuser. //Tu dis seulement ça parce que quand il court devant toi, tu peux admirer autant que tu veux non seulement ses talents au soccer, mais aussi son beau petit cul!//

C'est à peine si je ne m'étouffe pas avec ma propre salive. La petite voix va finir par me rendre complètement fou! C'est comme si la conscience de Miyako s'était faufilée à l'intérieur de ma tête. Elle dit exactement le même genre de chose lorsqu'elle jauge un joli garçon ou quand elle me taquinait sur son amour pour Hikari. Et j'aimerais bien savoir ce qu'elle a découvert sur moi après mes petites confidences. Une fois de plus, je décide de laisser tout ça dans un coin poussiéreux de mon cerveau et me concentre sur la conversation pour déterminer le meilleur joueur de soccer au Japon. De sa voix calme et douce //et sexy…//, le Kaiser me raconte une des parties importantes qu'il a joué quand il était encore réveillé. Je suis étendu dans le champ plein de tournesols et le jour tombe… et mes yeux ferment tout seuls. J'essai d'écouter le Kaiser, mais sa voix est étrangement apaisante et le gazon est confortable et je me sens partir.

J'ai vaguement conscience du Kaiser qui me souhaite une bonne nuit. D'une voix plutôt détachée, je lui demande pourquoi il ne reste pas dormir ici et je n'entends pas sa réponse. Il était temps que je dorme, la journée était un peu trop chargée à mon goût! Je dors d'un sommeil lourd et sans rêve et ça serait franchement moins désagréable s'il faisait moins froid. Et soudain, quelque chose me recouvre et des mains chaudes sont pausées sur mes épaules. « Fais de beaux rêves Daisuke, les serviteurs des cieux ne dorment jamais… » entendais-je vaguement à travers le brouillard du sommeil. Les mains restent un peu plus longtemps que nécessaire sur mes épaules et je me sens en sécurité. Je pousse un petit soupire de contentement. //Ken…//

Et puis boum! Je me réveille soudainement. Je suis seul, le cœur battant. Je m'aperçois que le Kaiser m'a recouvert d'une couverture, mais le comateux n'est pas là. Je resserre l'étreinte sur le tissu, un peu déçu, me souvenant des mains chaudes, de la voix douce… Je repense à ma conversation avec Miyako. On dit que la nuit porte conseil. Eh ben cette nuit-là m'a plutôt révélé ce que pensait Miya et aussi ce que je n'accepte pas. C'est beaucoup trop évident tout à coup, le monde va trop vite. J'ai la fièvre, je suis rouge comme une tomate, le cœur battant tellement que j'ai l'impression qu'il va exploser! //Je suis attiré par le Kaiser, je l'aime bien, physiquement et spirituellement//

Je suis attiré par Ken…