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Daisuke

Taichi est vraiment la personne la plus intelligente que je connaisse! Euh, après Koushiro et Miyako bien sûr. Vous comprenez pourquoi je l'admire maintenant? C'est un vrai génie! (Je ne vais pas parler d'un dieu, parce que je risque d'offusquer celui du ciel.) Sa réflexion sur mon découragement et ces suggestions m'ont donné une idée digne du chapeau de Takeru[1]. Bon, bien que je sois certain que revoir le Kaiser est impossible, il reste toujours une alternative à laquelle je n'avais pas pensé. Et pour ça, j'ai besoin de Miyako. Il faut absolument que mon plan réussisse! Au cours de la semaine, l'absence du Kaiser m'a beaucoup pesé, et j'ai eu la certitude que je l'aimais vraiment après tout.

Mais comme je l'ai dit à Taichi et Yamato, j'ai manqué ma chance. Le Kaiser a profité de mon incertitude pour me renvoyer dans mon monde. Le salaud! Mais tout de même, le salaud dont je suis amoureux. Maintenant qu'il n'est plus là, j'ai du mal à reprendre une vie normale et je m'ennui des vols planés. Surtout quand je vois Hikari et Takeru qui se font des minouches devant ma figure. Les premiers jours, je n'ai fait que pleurer quand personne ne me regardait et j'ai beaucoup discuté avec Miyako.

Je ne pensais jamais que Miya deviendrait ma confidente, mais elle m'a beaucoup encouragé. Je lui en dois plus qu'une maintenant, mais ça ne me dérange plus trop. Je crois que finalement, mon expérience en tant qu'esprit m'a appris beaucoup. Miya dit que je ne suis plus le même. Moins empressé et plus adulte. (Bizarre, parce que je m'étais toujours considéré comme plutôt mature…) La chose la plus surprenante, c'est ma soudaine complicité avec ma grande sœur.

Bon, c'est vrai qu'elle s'est un peu énervée quand elle a appris que je n'avais plus son vieux bracelet, mais la majeure partie du temps que l'on passe ensemble est agréable et remplie de rire et d'amour. (Cliché n'est-ce pas? Je crois bien que je suis en droit de recevoir de l'affection par les temps qui cours, non?! Je feel romantique, j'ai bien le droit!)

Parlant de cadeau, comme le Kaiser me l'avait prédis, son présent s'avère en effet très utile. Par contre, la première fois que j'ai découvert son utilité, j'ai bien failli faire une crise cardiaque! C'était le deuxième jour après mon retour et je me sentais déprimé, assit dans mon lit (les médecins insistaient pour que je reste au lit au moins trois ou quatre jours) à penser au Kaiser et à mes déboires amoureux. Du moins, jusqu'à ce que je sente la peluche se tortiller entre mes bras. Quand j'ai baissé la tête, j'ai rencontré du regard de grands yeux écarlates qui m'observaient avec bienveillance et avec une sorte d'innocence enfantine. Pourtant, la peluche que le Kaiser m'avait donnée avait les yeux fermés! Et c'est à ce moment là que la boule touffue d'un bleu royale avait parlé. « Ne chois pas triste Daishuke! Moi che t'aime bien[2]. »

Et il s'était blotti entre mes bras. J'ai alors compris que Chibi était une créature fantastique. Qu'avec le moindre petit geste d'affection ou la plus petite parole encourageante, il arrivait à me faire sourire. C'est lui aussi qui m'a averti de la présence d'Hikari derrière la porte. Plutôt pratique comme compagnon. Depuis, il ne me quitte plus, même si mes camarades me regardent bizarrement à l'école. (Hé oui, il a bien fallu que j'y retourne!)

Une autre chose qui m'a surpris à mon retour; maintenant tout comme Miyako, je suis réceptif aux esprits. Pas tous, mais les plus puissants, j'arrive à les distinguer. C'est plutôt sympa, ça permet de garder le contact avec l'autre monde. Je reçois parfois quelques nouvelles de Sora et Mimi, mais on refuse de me parler du Kaiser. Probablement encore cette sapristie de question de sécurité!

Enfin, ce qui m'amène à mon plan. Taichi a absolument raison, je ne dois pas abandonner. Je ne peux peut-être pas revoir le Kaiser, mais il n'est pas impossible que Ken soit beaucoup plus facile à localiser. Je ne suis pas si stupide que les gens le pensent! Par contre, comme les recherches, ce n'est pas vraiment mon activité favorite et qu'en plus, je ne comprends rien aux ordinateurs, Miyako est la personne la plus qualifiée pour me venir en aide. Voilà donc pourquoi je fonce précipitamment dans le mur juste à côté de la porte d'entrée de chez mon amie. Foutue porte!

Miyako, qui a sûrement cru que mon crâne se fracassant sur le mur était quelqu'un qui cognait à la porte me trouve à terre en train de me tenir la tête entre les mains. Elle me fait entrer et accepte de m'aider lorsque je lui expose la situation. Nous nous mettons tout de suite au travail, mais ce n'est pas facile, il n'y a pas qu'un seul Ken au Japon! Plus les minutes avancent, plus je sens que Miyako perd patience, je suppose que sa patience à des limites. «Je veux bien t'aider, mais si tu ne connais rien de plus que son nom, je ne peux pas vraiment trouver Daisuke!

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise, il était super discret sur tout ce qui se rapporte à son passé! De plus, il y a des choses que je n'ai pas le droit de révélé. On me l'a interdit! C'est chiant tout ça! Si j'avais su, j'aurais posé plus de question à Osamu! dis-je, découragé.

- Osamu? demande Miyako, curieuse.

- C'est le frère mort de Ken, il est un ange maintenant.

- Tu veux dire que… tu veux dire que le Kaiser est Ken Ichijouji?! Les deux frères que tu as rencontré sont Ken et Osamu Ichijouji?! me crie presque Miyako.

- Je n'en sais rien, je ne connais pas leur nom de famille, mais je suis sûr de leur prénom. Pourquoi, tu crois que tu as trouvé?! demandais-je, soudain tout excité.

- Attends une minute… tu ne m'avais pas dis quand tu étais un esprit que Ken n 'était pas mort? Qu'est-ce que tu voulais dire au juste?

- Eh bien, je ne suis pas censé le dire à tout le monde alors garde ça pour toi, mais Ken est en fait encore vivant, il est dans le coma. dis-je à voix basse.

- Ce sont bien les frères Ichijouji! On a trouvé Daisuke! Il y a à peu près un an et demi de ça, la famille Ichijouji en route pour aller visiter des parents ont été impliqués dans un accident d'automobile. Leurs parents s'en sont sortis idem, mais Osamu, le plus vieux, est mort dans l'accident (Une vilaine blessure à la figure à ce qu'il paraît!) et le plus jeune, Ken, est tombé dans le coma.

- Mais comment sais-tu tout ça? demandais-je, de plus en plus sur les nerfs. On allait retrouver Ken!

- Tu rigoles?! Daisuke, ces deux gars-là étaient célèbres! Ils étaient tous deux de vrais génies! Ils ont gagné pleins de prix et de bourses! Maintenant, je comprends pourquoi il avait tant de facilité avec mes problèmes de mathématique! C'est d'ailleurs avec l'argent des prix et bourses que leurs parents ont pu payer l'hôpital spécialisé ou ils ont installé leur fils[3]. Après deux mois, le médecin avait suggéré de le débrancher, mais M. et Mme Ichijouji n'avaient rien voulu savoir. On y est presque Daisuke! Reste plus qu'à trouver l'hôpital ou réside l'amour de ta vie et le tour est joué! » s'exclame Miyako en me donnant une grande claque dans le dos.

Moi je suis trop sous le choc pour dire quoi que ce soit. Ken, une vedette? Ben ça alors! L'information atteint mon cerveau et je réalise que je vais voir Ken. On a trouvé, je vais pourvoir le toucher, lui parler! Je flotte sur mon petit nuage tandis que Miya tape sur son ordinateur. Il n'y a qu'une petite chose qui me dérange. Une petite voix au fond de moi qui me dit que même si je vais le revoir, il ne me répondra pas pour autant. Ken dort, probablement à tout jamais…

***

Le lendemain matin, je baille aux corneilles durant le trajet qui me mènera à Tamachi. Pour tout vous dire, l'hôpital n'est pas la porte à côté! J'habite à Odaiba et je dois traverser le pont pour m'y rendre[4]. Mais l'essentiel, c'est que notre recherche a porté fruit. J'ai demandé à Miyako si elle voulait m'accompagner (Parce que je vous avoue que cette visite me fait un peu peur.), mais elle a refusé en me disant qu'il fallait que je fasse ça tout seul. Facile de le dire, mais pas si simple qu'elle semble bien vouloir le croire. Et puis, qu'est-ce que je vais dire à ces parents? Ça fait quand même un an et demi qu'il est là et si je me dis être un ami, je risque de me faire questionner.

Mieux vaut un bon mensonge bien préparé que la vérité! « Votre fils? Je l'ai rencontré quand je suis mort dans un accident de voiture. Il devait m'aider à être ressuscité et en cours de route je suis tombé en amour avec lui, mais il m'a renvoyé dans le monde des vivants. Et le plus drôle dans tout ça? Je l'aime tellement, que j'ai décidé de retrouver son corps endormi juste pour le revoir, même si je sais qu'il ne se réveillera probablement jamais! » Je vois ça d'ici! Des plans pour qu'ils fassent une crise cardiaque. Et je n'imagine même pas s'ils sont homophobes!

J'arrive à mon arrêt. J'ai des papillons dans l'estomac. Je sors fébrilement (Et je ne suis même pas rendu encore!) le papier sur lequel Miyako m'a dessiné un plan pour me rendre à l'hôpital. Lorsque j'arrive, le bâtiment est aussi laid que dans mes souvenirs d'esprits. Vraiment, je comprends que l'atmosphère là-dedans n'est pas très joyeuse, mais ils pourraient se forcer pour embellir un peu non?! Moi si je travaillais là, les murs seraient couleur fluo et non gris ennuyant. Arrivé devant la porte, je prends une grande respiration comme Takuto le suggère à Mitsuki dans Full Moon wo Sagashite[5] et je pousse la porte.

Comme je suis déjà venu en tant qu'esprit, je sais ou se trouve la chambre de Ken et comme je veux passer le plus inaperçu possible, je passe devant la réception en ligne droite, sans m'arrêter. Comme si c'était normal que je sois ici. « Hé toi! Qu'est-ce que tu fais ici? Ou vas-tu comme ça? m'arrête une infirmière de derrière le bureau.

- Je viens visiter un patient. Ken Ichijouji. dis-je, maintenant très nerveux.

- Il n'y a que la famille qui est autorisée. Est-ce que tu es de la famille? me demande-t-elle en me lançant un regard soupçonneux qui promet d'atroces souffrances si j'ose lui mentir.

- Euh, non. Je suis un ami… dis-je en rougissant, de plus en plus nerveux. Je crois que si ça continu, je vais m'évanouir. Je commence à désespéré. Q'arrivera-t-il si elle ne veut pas me laisser entrer?

- Je ne t'ai jamais vu avant… Comment se fait-il que tu ne sois jamais venu le visiter? demande-t-elle encore en haussant un sourcil. La vieille chouette! Je suis sûr qu'elle le fait exprès.

- Eh bien… hum… voyez-vous… commençais-je, suant maintenant à grosse goûte.

- Non, justement, je ne vois pas. Je crois que tu n'as rien à faire ici et j'aimerais que tu sortes maintenant avant que je te fasse sortir de force. Cet hôpital n'est pas un terrain de jeu. dit-elle, implacable.

- Quoi?! Mais il faut absolument que je le voie! m'écriais-je, désespéré.

- Écoute mon garçon, tu…

- Irumi-san? Qui est ce garçon? l'interrompe une dame qui vient d'entrer. Une femme vaguement familière. La mère de Ken!!!

- Ichijouji-san! Il faut absolument que je voie votre fils! C'est important, je suis son ami! dis-je en m'élançant vers elle.

- C'est un mensonge! Je ne l'ai jamais vu venir ici avant! Ce n'est qu'un enfant qui veut impressionner ses amis. s'offusque l'infirmière.

- Un ami? Je crains que tu fasses erreur jeune homme. Mon fils se concentrait surtout sur ses études, il n'avait pas d'amis. réplique Rika Ichijouji d'un air désolé.

- Peut-être qu'il ne vous a pas parlé de moi, je l'ai rencontré au camp de soccer. J'habite à Odaiba et je n'ai appris que tout récemment ce qu'il lui est arrivé. J'avais perdu tout contact avec lui et j'espérais le retrouvé quand j'ai appris tout ça. Je sais que ça fait plus d'un an et demi, mais on s'entendait bien et mieux vaut tard que jamais, non? » dis-je en sortant mon arme secrète, mon sourire de charmeur. Je remercie le ciel que moi et Ken aient parlé de soccer juste avant de se quitter.

Je vois bien que Ichijouji-san me croit. Elle discute un peu avec l'infirmière, qui je crois m'a pris en grippe et quelques minutes plus tard, la mère de Ken et moi-même sommes en route pour la chambre de notre comateux. La femme que je n'avais aperçue que quelques minutes la dernière fois me semble bien différente maintenant. Un doux sourire éclaire son visage étiré par la fatigue et l'inquiétude. Je vois d'où Osamu et Ken tiennent leur sourire. Soudain, elle se tourne vers moi et ses yeux me regardent avec tendresse. Comme si elle était ma propre mère. « Comment t'appelles-tu? me demande-t-elle doucement.

- Motomiya. Motomiya Daisuke, Madame. Dis-je en baissant la tête d'un air gêné.

- Appelle-moi Rika. Tu sais, te voir ici, ça me soulage beaucoup. Je crois que cet accident nous a beaucoup appris. Je crois bien que nous ayons accordé trop d'importance à la célébrité de nos enfants, sans se soucier de leurs sentiments. Nous leurs avons mis tellement de pression… Après quelques semaines dans le coma, ses camarades de classe et ses fans ont arrêté de lui écrire ou de le visiter. C'est à ce moment que je me suis rendu compte que mes enfants n'avaient aucune vie sociale mise à part les entrevues avec les journalistes. Ça me soulage de savoir que Ken avait un ami… Penser à combien ils étaient seuls, ça me rend tellement coupable. Alors, je suis contente que tu sois venu, même si mon fils ne m'a jamais parlé de votre amitié. raconte Rika d'une voix lointaine, pleine de tristesse et de contentement à la fois. J'ai la vague impression qu'elle garde quelque chose pour elle.

- Je suis content d'être venu aussi. Je suis content de l'avoir retrouvé. Au début, on ne s'entendait pas bien du tout, mais à force de se côtoyer, on est devenu des amis. Et puis, j'ai hésité sur quelque chose d'important et on s'est quitté plutôt subitement. Je n'avais aucune information sur lui. Je ne savais même pas qu'il était célèbre! Quand j'ai finalement appris pour son accident, j'ai pensé qu'il fallait que je le revoie, même s'il n'en avait pas conscience, c'était quelque chose qu'il fallait que je fasse, c'est comme ça… » dis-je d'un air pensif.

Rika garde le silence et hoche la tête, elle aussi maintenant perdue dans ses pensées. Finalement, nous arrivons à la chambre de Ken. Une fois de plus, j'ai un nœud à l'estomac et quand Rika pousse la porte, je retiens ma respiration. Une fois ouverte, Rika s'efface pour me laisser entrer. J'entre dans la pièce et tout aussi prudemment que la première fois, je m'avance vers le lit. Ken est toujours là, paisible dans son pyjama raillé, l'oeil au beurre noir qui commence à disparaître.

Je l'observe avec une sorte d'ébahissement. Avec sa peau encore plus pâle que lorsqu'il était serviteur des cieux, Ken a vraiment l'air d'une de ces princesses endormies de conte de fées. Et si le Kaiser était là, ça ferait longtemps qu'il m'aurait botté le cul pour ce genre de pensée. Ken est différent dans le monde des vivants, il est vraiment un garçon privé de la lumière du soleil depuis plus d'un an. Il a pourtant l'air paisible et je me surprends à penser qu'il se réveillera bientôt. J'avance encore plus près et je lui effleure la main. Sa main est froide. Cette seule constatation envoi un frisson le long de mon épine dorsale. Froide, comme celle d'un mort…

Je ne sais pas si la même pensée est passée par la tête d'Ichijouji-san, mais soudain, je suis dans les bras d'une mère en pleure. Elle me serre comme si j'étais sa seule bouée de sauvetage. Je lui rends l'étreinte, ayant moi aussi besoin de réconfort et aussi parce que j'ai conscience que cette femme n'a pas entendue ou senti son fils vivant depuis au moins un an. Sans compter celui qu'elle a perdu. Elle sanglote doucement, comme soulagée et me caresse doucement les cheveux. « Je ne t'ai pas tout dit. Je suis soulagée que tu sois venue parce que dans moins de deux mois, mon mari et moi avons décidé de laisser notre fils partir. Je m'en serais voulu que tu ne le revois jamais. Et je suis contente de savoir qu'il avait un ami. Daisuke-san, est-ce que tu viendras me visiter quand tout sera fini? J'ai besoin de quelqu'un qui connaissait mon fils, de quelqu'un à qui parler… »

Je passe mes bras autour de sa taille alors qu'elle continue ses sanglots et d'une voix mal contenue, j'accepte sa proposition. Après qu'elle se soit calmé, nous nous assoyons de chaque côté de Ken et nous le regardons, essayant probablement de le graver dans notre mémoire. Après environ une heure, je quitte l'hôpital et Rika Ichijouji pour me réfugier dans ma chambre. C'est là que je craque, je cherche du réconfort auprès de Chibi qui se blotti contre moi et me sourit tristement. Ken va disparaître pour de bon cette fois. Il deviendra un ange et il sera enfin libéré.

Et moi dans tout ça?



[1] Gilligan-power!!!

[2] Drôle de façon de parler vous dites? Je me suis basée sur la façon dont le doubleur anglais de Veemon parle…-_-;;; J'avoue que sa façon de dire Davish m'énerve, mais je trouvais que ça ferais bien ici. *Soupire* et dire que ce doubleur fait aussi la voix de Ken…erck! Tant qu'à moi, Paku Romi est meilleure.

[3] Bon, je n'ai aucune idée si on peut garder un patient dans le coma pendant un an et demi, surtout que Ken a besoin des machines pour survivre… je ne sais même pas si ça, ça peut se produire. Et pour ce qui est de l'hôpital, je sais bien qu'un hôpital comme ça, ça n'existe pas. Mais bon, c'est une fic et c'est pour le besoin de la cause!

[4] Encore une info inutile qu'on savait déjà, mais ça prend de l'espace alors je la laisse. Au fait, le pont, le nom est-il Rainbow bridge? Je ne me rappel plus…

[5] Vous imaginez Daisuke regardant du shojo? Moi oui^^