Disclaimer : Et bien ceci est une fanfiction, il n'en fait aucun doute,
donc bien évidemment que les personnages, les lieux, les formules et tout
ce qui a été créé par la merveilleuse écrivaine qu'est J. K. Rowling ne
m'appartiennent en aucun cas (mis à part ceux qui sortent de mon
imagination). Et je ne gagne pas d'argent et encore moins de prix
littéraires, mais seulement quelques gentils (ou méchants) petits mots de
ceux qui liront cette fanfic.
Note de l'auteur : Voilà, maintenant que le premier chapitre de cette nouvelle fic est achevé, j'ai décidé de vous livrer le deuxième chapitre. Ce n'est pas grand chose, mais j'aimerais juste que vous me disiez si l'histoire vous plaît et si ça vaut la peine que je la continue, parce que j'ai tellement de boulot entre l'école et la fic 'Les Mémoires de Tom Jedusor' que j'hésite beaucoup à exploiter une nouvelle fanfiction.
Myamora Malfoy : Voilà enfin la suite Mya ! Je sais que je me suis faite attendre, mais j'ai pas autant de temps que je ne le désire pour me consacrer à l'écriture, malheureusement, mais je fais ce que je peux ! Moi aussi j'adore ce côté relâché de Draco, c'est bien pour ça que je l'ai fait comme ça ^_^ ! En tous cas vivement que t'écrives la suite de ta fic !!!
Fleur d'épine : Voilà donc la suite du chapitre 2, et le chapitre 3 est en cours d'écriture.
Aiwenor : Merci beaucoup, voici donc la suite.
Ginger : Lol ! Ouais pauv' Draco, comme tu dis ! T'en fais pas pour lui, je vais quand même pas lui faire l'affront de le coller avec Pansy (je l'aime bien trop pour ça). Pour ce qui est de ta petite question et bien je dois malheureusement te répondre par la négative : ce n'est pas un slash. J'adore lire les slash H/D, mais de là en écrire un, euh non merci ! Mais ça peut être une idée pour une prochaine fic, je verrai bien.
Zéphir : Tiens salut toi ! Et ben je sais que j'étais censée poster la suite le week-end passé, mais j'aimais pas ce que j'avais écrit et j'ai tout repris, donc vraiment désolée. Te tcheu ! Pas de coup d'extinctueur steu plaîîîît !!! De toute façon ma salade est toujours là pour me protéger, surtout depuis que je lui donne la lolette ^_^ !!! Donc voilà la suite, j'espère que les descriptions te plairont toujours autant. Bizouxxx !!!
Chapitre 2 --- Manigances
-----------------------------
Des coups frénétiques donnés contre la porte tirèrent Draco de ses rêves agités. Sa chambre était déjà envahie par la lueur matinale et c'est à contrec?ur qu'il tira sa couverture et quitta son lit. Il se dirigea vers la porte en baillant. Il l'ouvrit et passa la tête dans l'entrebâillement. Sa mère se tenait dans le couloir et elle tapait du pied avec impatience. Ses longs cheveux blonds étaient coiffés en une tresse serrée et elle était vêtue d'une magnifique robe couleur émeraude dont les couleurs changeaient selon l'exposition de la lumière. Ses yeux bleu sombre lançaient des éclairs et elle fronçait les sourcils de désapprobation.
-J'en étais sûre ! s'écria-t-elle d'une voix suraiguë. Tu as oublié, je suppose.
Ce n'était pas une question, le ton de sa voix s'en faisait bien ressentir.
-Oublié quoi ? demanda Draco en se grattant la tête.
Les éclairs que lançaient les yeux de Narcissa Malfoy redoublèrent de violence.
-Mais le déjeuner chez les Zabini, bien évidemment ! Tu sais bien que leur fils a dix-sept ans aujourd'hui !
Draco se donna une gifle mentale pour avoir oublié ce qui ne manquerait pas d'être le 'plus grand événement de tous les temps' selon ses parents.
-Allez, dépêche-toi de te préparer, Draco, ton père et moi t'attendons dans la salle de séjour.
Elle tourna les talons et claqua la porte derrière elle. Draco se précipita pour prendre ses affaires, puis il sortit de sa chambre et entra dans sa salle de bain personnelle qui se trouvait à côté de ses appartements. Il s'approcha du lavabo de porcelaine et il tourna l'un des robinets d'argent. Il mit ses mains en coupe pour les remplir d'eau qu'il s'aspergea vigoureusement sur le visage. Il s'ébroua et posa ses deux mains sur les bords du lavabo en approchant son visage de la glace.
-Courage, Draco ! souffla-t-il à son reflet.
-Oui, tu en auras bien besoin, lui répondit ce dernier en s'esclaffant.
Après avoir eu fait sa toilette et s'être habillé et coiffé plus ou moins convenablement, Draco descendit les escaliers de marbre jusqu'au rez-de- chaussée. Il pénétra dans l'immense salle de séjour aux tapisseries vert et argent, qui croulait sous un luxe effarant : des bibelots divers rangés sur de grandes étagères, des canapés confortables en velours et des petites tables de verre où étaient posés toutes sortes d'alcools très appréciés par la haute société, contenus dans des bouteilles de cristal aux formes étranges. Sa mère était assise dans l'un des canapés et buvait un verre de xérès, tandis que son père traversait la vaste pièce de long en large en lisant les articles de la Gazette du Sorcier.
-Non mais regardez-moi ça ! s'exclama Narcissa en apercevant son fils.
Elle posa un peu trop brusquement son verre d'alcool sur la table qui se trouvait devant elle et se leva du canapé pour s'approcher de Draco. Celui- ci était vêtu d'un ample pantalon anthracite et d'une chemise blanche dont les pans n'étaient pas rentrés et qui était volontairement entrouverte au niveau de la gorge du jeune homme. Sa mère l'attrapa par le col et essaya d'aplatir le mieux possible les cheveux sauvages de son fils.
-Rhâ, c'est du beau boulot ! Tu as l'air d'un Moldu débraillé ! Rentre au moins ta chemise dans ton pantalon !
Draco secoua négativement la tête et s'éloigna d'elle avant de s'affaler sur l'un des canapés.
-Lucius, dis quelque chose enfin ! s'énerva-t-elle.
Mais son mari ne daigna même pas relever la tête de son journal. Narcissa soupira d'exaspération et se rassit. Elle lança un regard méchant à Draco qui était littéralement avachi à côté d'elle.
-Et tiens toi mieux que ça ! Je te rappelle que c'est chez les Zabini que nous allons, alors tâche d'avoir un comportement civilisé.
-Bien sûr, Mère, répondit ironiquement Draco en posant ses pieds sur la table.
Narcissa s'apprêtait à faire une remarque désobligeante à son fils, mais une elfe de maison à l'air âgé s'avança dans le salon et s'inclina bien bas devant sa maîtresse.
-Le déjeuner est servi, Madame, annonça la créature d'une voix rauque.
-Le déjeuner ? De quel déjeuner parles-tu, insolente ? Je ne cesse de répéter depuis des semaines que nous sommes invités à la réception des Zabini !
L'elfe se mit à trembler de tout son frêle petit corps.
-Tu es encore là ? s'écria Narcissa furieuse.
L'elfe s'enfuit aussi vite que ses vieilles jambes le lui permettaient et elle disparut hors de vue des trois Malfoy.
-Bien, je pense que nous pouvons nous mettre en chemin, annonça Narcissa d'une voix maintenant mielleuse.
Elle se leva et Draco l'imita. Lucius déposa son journal sur une table et il rejoignit sa femme et son fils au centre de la pièce. Draco prit une grand inspiration. Il n'était pas encore très habitué au transplanage et il avait toujours peur de commettre une erreur. Un 'pop' sonore lui annonça bientôt que son père venait de partir.
-Vas-y le premier, lui dit Narcissa.
Draco ne songea même pas à entrer en conflit avec sa mère. Il savait très bien que celle-ci aimait bien arriver la dernière pour des raisons 'esthétiques'. Il inspira à nouveau bien profondément et laissa ses pensées dériver. Lentement il sentit son esprit s'échapper de son corps et alors, un léger chatouillement lui prit les intestins et les poumons. Lentement, la sensation étrange se propagea dans tout son être et il se sentit aspirer comme si on l'avait jeté dans un siphon. Lorsque son esprit et son corps ne firent à nouveau plus qu'un, il rouvrit les yeux. Devant lui se dessina le décor d'un salon richement décoré de banderoles et d'accessoires de fête en tous genres. Puis il sentit une main sur son épaule. Il se retourna et vit qu'elle appartenait à son père. A ses côtés se tenaient Mr et Mrs Zabini.
-Bienvenue Draco ! s'exclama Mrs Zabini.
Elle était tout de blanc vêtue et ses longs cheveux noirs ondulaient abondement sur ses frêles épaules basanées. Un immense sourire aux dents éclatantes de blancheur s'étira sur son visage et ses grands yeux bruns en amande s'illuminèrent. Mr Zabini, lui, était vêtu d'un complet noir et il portait une cape de même couleur. Il se contenta de serrer la main de Draco sans même lui adresser un mot, puis il s'en retourna à sa conversation avec Lucius. A ce moment là, il y eut une détonation et Narcissa Malfoy se matérialisa dans la pièce. Son arrivée eut apparemment l'effet escompté, car tous les regards se tournèrent simultanément vers elle. Et ensuite, une nuée de sorcières accourut à ses côtés, la complimentant sur sa coiffure, ses vêtements, son maquillage. Draco détourna le regard et s'intéressa à la plus grande des banderoles ou des lettres lumineuses magiquement animées se tordaient et s'entrecroisaient. Il était écrit simplement : Joyeux Anniversaire Blaise.
-Salut Draco !
Il sursauta et se retourna vivement. Mais il regretta aussitôt : face à lui se tenait Pansy Parkinson. Elle était vêtue d'une longue robe rose bonbon et son chignon de cheveux bruns était tellement serré que cela tirait tous les traits de son visage maquillé avec excès.
-Tiens, salut Pansy, grogna Draco.
-T'as pas l'air d'aller fort, mon pauvre petit Draco. Tu veux pas venir avec moi ? Vincent, Gregory, Milicent et les autres sont tous dehors.
-Bon et bien alors je te suis, quand même saluer Blaise. C'est lui le centre d'intérêt après tout.
Le visage de Pansy s'illumina d'un sourire et elle entraîna Draco en se frayant un passage dans le salon bondé de monde. Draco se laissa guidé par la jeune fille et il tenta de voir qui avait été convié à la fête. Il reconnut les Nott, les Crabbe, les Goyle, les Parkinson, les Avery, les Macnair, les Bulstrode et bien d'autres encore. Il n'y avait bien sûr aucune famille d'appartenance Moldue et le taux de Mangemorts au mètre carré était très élevé.
-Pansy, attends !
La jeune fille s'arrêta. Draco lança un regard circulaire tout autour de lui, puis il regarda Pansy dans les yeux.
-Rogue n'est pas là ?
Elle lui lança un regard intrigué puis haussa les épaules.
-Je n'en sais rien, mais pourquoi tu me demandes ça ?
-Pour rien, répondit Draco d'un ton détaché qui laissa Pansy perplexe.
Ils reprirent leur marche et atteignirent l'immense baie vitrée qui donnait sur l'arrière-cour du manoir. Une bande d'adolescents était assise en cercle dans l'herbe et Pansy et Draco la rejoignirent. Un grand garçon vêtu de noir se leva et vint à la rencontre des nouveaux arrivants. Ses cheveux bruns étaient coupés assez court et ses yeux couleur acier semblaient rieurs.
-Tiens Pansy, qui est-ce que tu nous ramènes là ? Content de te voir, Draco.
-Moi de même, répondit l'intéressé d'un ton qui laissait sous-entendre le contraire. Bon anniversaire Blaise.
-Merci beaucoup. Mais je vous en prie, asseyez-vous donc avec nous.
Draco considéra un instant l'assemblée : il y avait Grégory Goyle, Vincent Crabbe, Milicent Bulstrode, Blaise Zabini et Mélia Nott, qui faisaient tous cinq partie de ses camarades de classe. Venaient ensuite les jumeaux Elæis et Hélianthe Nott, les frères de Mélia, qui entraient en cinquième année à Serdaigle.
Pansy s'assit immédiatement à terre entre Vincent et Elæis, mais Draco préféra rester debout. Blaise, quant à lui, s'installa auprès de Mélia, sa petite amie. Cette dernière fixa Draco de ses yeux verts et un sourire malicieux se dessina sur son joli visage.
-Je suis un peu déçue de constater l'absence d'Elzévir. Pourquoi il n'est pas ici ?
-Raisons 'politiques', je suppose, répondit Blaise qui jouait avec l'une des mèches blondes de la jeune fille. Avec l'incident qui s'est produit à Ragamtzcik, c'est assez compréhensible.
Draco approuva de la tête. Il savait que Mélia tentait de l'énerver, c'était une chose qu'elle adorait faire.
-Pourtant il s'agit seulement d'une famille Moldue, argua la jeune fille. Pourquoi en faire tant de foin.
-Parce qu'il y a eu survivant, intervint Milicent, sinon le Ministère aurait étouffé l'affaire. -Survivant ? s'étonna Draco.
Blaise lança un regard condescendant à son camarade.
-Ouais, une petite Sang-de-Bourbe qui était élève à Durmstrang.
-Comment vous savez tout ça ? s'étonna-il.
-C'était écrit dans la Gazette du Sorcier ce matin, atterris un peu !
Draco lança un regard noir à Blaise, puis il s'assit à son tour.
-J'aimerais bien que vous m'expliquiez toute cette histoire, ça m'intéresse.
-Et bien, commença Mélia, d'après ce que j'ai compris, une bande de Mangemorts s'est rendue dans le village de Ragamtzcik et ils ont forcé la porte d'une maison. Ils ont tué les deux Moldus qui y vivaient et ensuite ils ont mis l'habitation sans dessus dessous. La Sang-de-Bourbe n'a pas été assassinée, parce qu'elle n'était pas chez elle. Elle est revenue tard dans la nuit et a alerté le Ministère de la situation.
-Ensuite la Brigade de Réparation des Accidents de Sorcellerie s'est pointée, acheva Blaise. La Sang-de-Bourbe a été prise en charge et tout a été remis en ordre. Personne n'a fait aucun commentaire et on a conseillé aux journalistes de s'occuper de leurs affaires.
-Oui, mais ça ne m'aide pas à comprendre pourquoi il y a tant d'effervescence autour de ce petit incident, intervint Mélia. Plein de Moldus sont morts ces dernières années, ça ne fait que deux de plus.
Grégory et Vincent se mirent à ricaner, ce qui exaspéra Draco.
-Je crois que j'ai ma petite idée, déclara Hélianthe. Il semblerait que les Mangemorts cherchaient quelque chose, sinon à quoi bon avoir totalement fouillé la maison. Ce quelque chose était peut-être la fille.
-C'est fort possible, mais très peu probable, fit remarquer Draco. Pourquoi une Sang-de-Bourbe intéresserait-elle Voldemort ?
Tout le monde sursauta et lança un regard assassin à ce dernier.
-Ne prononce pas Son nom ! siffla Elæis en articulant bien les mots. Tu te prends pour Harry Potter ou quoi ?
Une détonation retentit et Elæis se retrouva les quatre fers en l'air contre un arbre se situant à quelques mètres du petit groupe. Draco s'était relevé, bouillonnant de rage, et il tenait fermement sa baguette dans sa main. Tous les regards se tournèrent simultanément vers lui et un silence de mort s'installa.
Après quelques secondes d'hésitation, Mélia se leva et accourut auprès de son frère. Elæis était encore un peu étourdi par le choc, mais il parvint à se remettre sur ses pieds grâce à l'aide de sa grande s?ur. Il s'approcha de Draco soutenu par une Mélia au visage sombre.
-Tu es un fou ! cracha-t-il en détachant chaque syllabe.
-Qui est le plus fou des deux : le fou ou celui qui provoque le fou ? demanda Draco qui restait de marbre.
La mâchoire d'Elæis se contracta et il esquissa un mouvement agressif en direction du jeune homme, mais déjà Vincent et Grégory se dressaient de toute leur hauteur devant Draco pour lui faire front, l'?il mauvais et les bras croisés. Le jeune futur cinquième année n'étant pas de taille face aux deux gorille taillés dans le roc qui servaient de gardes du corps à son agresseur, il se ravisa et se laissa tomber à terre.
-Qu'est-ce qui se passe ici ? susurra une voix qui fit se retourner tout le monde.
C'était Lucius Malfoy. Il s'approcha d'un pas léger du cercle, sa cape flottant derrière lui. Un regard circulaire lancé de ses yeux d'acier lui apprit tout ce qu'il y'avait à savoir : Vincent et Grégory en position de défense, Elæis contusionné et le regard assassin, Draco la main serrée sur sa baguette et la mâchoire contractée, Mélia, Milicent, Pansy, Hélianthe et Blaise jetant des regards sombres à ce dernier.
-Oh, je vois, je vois, lâcha-t-il dédaigneusement. Allez fils, viens avec moi.
Draco grogna quelque chose d'indistinct, puis il s'approcha de son père et le suivit d'un air hautain. Ils marchèrent en silence sur la grand pelouse, mais ce n'était pas la direction du manoir qu'ils prenaient, ce qui étonna Draco et piqua sa curiosité à vif. Lucius l'entraîna bien à l'écart, dans un autre angle de la cours. Il y était aménagé un petit étang où venaient s'abreuver les branches d'un saule pleureur d'une taille impressionnante. Contre le tronc de l'arbre se tenait un petit banc de pierre. Lucius fit s'asseoir son fils, avant de s'installer à ses côtés. De là, personne n'était susceptible de les voir où de surprendre leur conversation.
Lucius posa sur son fils un regard dur et lourd de reproches. Mais Draco ne tiqua pas et il soutint le regard de son père jusqu'à ce que ce dernier fût obligé de détourner les yeux.
-J'attends des explications, dit Lucius d'un ton calme.
-Quelles explications ? s'emporta Draco. Ce que je fais t'intéresse ? C'est nouveau !
-Je t'en prie fils, ne commence pas.
Le ton de Lucius était sans réplique. Le jeune homme leva les yeux au ciel en soupirant.
-J'ai eu la baguette trop facile, ça peut arriver à tout le monde.
-Oui, mais sous certaines restrictions ! Nous sommes invités à une réception, tous les amis de la famille sont là et toi tu es toujours obligé de semer ton grain de sel.
Draco bouillonnait de rage. Comment son père osait-il l'accabler de reproches alors que lui même n'hésitait pas à faire usage de sa baguette mais dans des circonstances qui menaient inévitablement son adversaire à la mort ? Il préféra ne rien répondre, espérant que son père lui permette de disposer. Mais Lucius ne bougea pas d'un cil et Draco comprit que les choses allaient mal tourner.
-Que t'as dit le jeune Nott pour que tu le bouscules de la sorte, demanda Lucius dont le ton s'était quelque peu radouci.
Draco lui expliqua les choses le plus exactement et le plus honnêtement possible. A ses mots, un sourire passa brièvement sur le visage de Lucius. Il tourna ensuite ses yeux d'acier vers son fils.
-Dans ce cas, je ne t'en veux pas. D'ailleurs cela me fait penser qu'il y a une chose importante dont il faut que nous parlions tous les deux.
La gorge de Draco se noua. Il ne pensait pas que ce moment viendrait si tôt et il ne put s'empêcher de réprimer un frisson. Il aurait pourtant dû le deviner : la lettre d'Elzévir était un avertissement plus qu'autre chose.
-Non, Père, je sais ce que tu vas dire et je n'ai pas envie de l'entendre. Lucius fut surpris.
-Comment pourrais-tu le savoir ?
-Les murs ont des oreilles tu sais, et puis les nouvelles vont vites dans le monde sorcier, répondit Draco.
Son père ne comprenait pas bien ses propos, mais il avait tout de même saisi que Draco savait.
-Fils ! s'emporta-t-il. Tu n'es plus un enfant et je pense que tu sais très bien que tu n'as pas le choix.
-Pas le choix ?! s'écria-t-il outré. Tu veux dire que je n'ai pas le choix de faire ce qu'il me plaît de ma vie ? Que je n'ai pas le choix d'être comme toi ? Je dois devenir Mangemort pour ton bon plaisir, si je comprends bien ?!
Lucius parut surpris l'espace de quelques secondes, mais son visage se durcit et une lueur étrange s'alluma dans son regard.
-Non, en effet tu n'as pas le choix. Mais ce n'est pas pour moi que tu dois le faire, c'est pour sauver l'honneur des sorciers. Que fais-tu des principes, Draco ? Que fais-tu de tout ce qu'on t'a enseigné, de ce que je t'ai enseigné ?!
Draco s'apprêtait à répliquer, mais une petite voix au fond de son esprit lui fit comprendre que de toute manière la situation était désespérée. Donc il préféra attaquer son père de façon plus diplomatique.
-Et bien soit ! Si tu veux que je sois un Mangemort et bien je le serai. Mais j'y pose une condition : pas avant la fin de ma scolarité à Poudlard.
Lucius resta bouche bée et ne parvint pas à articuler le moindre mot. Draco tendit une main ferme à son père qui hésita un instant avant de la serrer.
-Je savais que tu prendrais la bonne décision, fils, déclara-t-il finalement avec une once de fierté dans la voix. Mais il y a quelque chose qu'il faut que tu saches : ce n'est pas du tout de cela que j'avais l'intention de te parler. Je tenais en fait à te dire que je m'en vais pour plusieurs jours et que je te donne l'entière responsabilité du manoir.
Un silence de mort s'installa, pendant lequel Draco se donna mille gifles mentales.
-Puis-je te demander une dernière faveur ? interrogea le jeune homme après quelques instants.
-Oui, bien sûr.
-Et bien après l'anicroche avec Elæis, je préfère rentrer que d'affronter les reproches des autres.
-Accordé, convint Lucius.
A peine ce mot prononcé que Draco disparut dans un claquement sec.
Lorsqu'il réapparut, il se trouvait dans le décors familier de sa chambre. Sans même prendre le temps de remettre ses habits en ordre, il se dirigea à grand pas vers son bureau et attrapa un parchemin et de quoi écrire. Il s'installa sur sa chaise et commença à rédiger sa lettre en prenant soin de masquer son écriture. La plume grattait allégrement sur le papier jauni qui se couvrait peu à peu d'encre vert émeraude. Lorsqu'il eut achevé sa besogne, il la reposa et prit la lettre pour la relire. Elle était adressée à la banque Gringotts :
"Messieurs,
J'ai l'intention de boucler mon compte, car pour des raisons personnelles je tiens à virer tout le contenu de mon coffre, le 814, à celui de Mr Dobby, le 238. Le versement devra s'effectuer aussi rapidement que possible dès l'instant où cette lettre vous sera parvenue.
Veuillez croire en l'expression de mes sentiments les plus distingués.
Adolf Moryac."
Content, du résultat, Draco plia le parchemin et le glissa dans une enveloppe, avant d'en faire autant avec une petite clé d'argent où était gravé le nombre 814. Il se dirigea ensuite vers la fenêtre de sa chambre où était suspendue une petite sonnette dorée. Il la fit tinter trois fois, puis alla s'asseoir sur son lit.
Draco était bien content d'en avoir enfin fini avec son compte secret ouvert sous une faux nom. Il avait envoyé son elfe, Nenya, s'occuper de remplir les papiers et les gobelins n'avaient posé aucune question. Ce qui leur importait n'était pas leur clientèle mais l'argent qu'elle déposait dans les coffres de la banque. Cela faisait plus d'une année que Draco versait régulièrement de l'argent sous l'identité d'Adolf Moryac. Mais ces derniers temps son père se montraient de plus en plus curieux et il avait tenu à savoir pourquoi l'argent de poche de Draco ne gonflait pas son compte à la banque Gringotts. Draco avait prétendu qu'il dépensait tout à Pré-au-Lard et son père, furieux, lui avait obligé d'en verser au moins le vingt pour cent à la banque. Draco comprit dès lors qu'il était beaucoup plus prudent de fermer le compte secret qui contenait beaucoup plus d'argent qu'il n'en avait osé espérer.
-Vous m'avez sonnée, Maître Draco ? couina Nenya en pointant le bout de son nez dans l'entrebâillement de la porte.
Draco lui fit signe d'approcher et la petite elfe s'empressa d'accourir auprès du lit de son maître. Elle fit ensuite un petit bond pour atterrir à côté du jeune homme. Ses gros yeux globuleux se posèrent immédiatement sur l'enveloppe que tenait Draco et ses oreilles en frémir de curiosité.
-Nenya, je veux que tu apportes cette lettre à Gringotts pour moi.
L'elfe attrapa vigoureusement l'enveloppe jaunie et se mit à la contempler comme si c'était le plus précieux des trésors.
-Maître Draco est un bon maître, dit-elle. Nenya ne sait pas quoi dire pour vous montrer sa reconnaissance.
-Et bien alors ne dis rien, répondit Draco.
L'elfe sauta au bas du lit, fourra la lettre dans le torchon râpé dont elle était vêtue puis elle fila rapidement hors de la chambre sous le regard amusé de Draco.
Note de l'auteur : Voilà, maintenant que le premier chapitre de cette nouvelle fic est achevé, j'ai décidé de vous livrer le deuxième chapitre. Ce n'est pas grand chose, mais j'aimerais juste que vous me disiez si l'histoire vous plaît et si ça vaut la peine que je la continue, parce que j'ai tellement de boulot entre l'école et la fic 'Les Mémoires de Tom Jedusor' que j'hésite beaucoup à exploiter une nouvelle fanfiction.
Myamora Malfoy : Voilà enfin la suite Mya ! Je sais que je me suis faite attendre, mais j'ai pas autant de temps que je ne le désire pour me consacrer à l'écriture, malheureusement, mais je fais ce que je peux ! Moi aussi j'adore ce côté relâché de Draco, c'est bien pour ça que je l'ai fait comme ça ^_^ ! En tous cas vivement que t'écrives la suite de ta fic !!!
Fleur d'épine : Voilà donc la suite du chapitre 2, et le chapitre 3 est en cours d'écriture.
Aiwenor : Merci beaucoup, voici donc la suite.
Ginger : Lol ! Ouais pauv' Draco, comme tu dis ! T'en fais pas pour lui, je vais quand même pas lui faire l'affront de le coller avec Pansy (je l'aime bien trop pour ça). Pour ce qui est de ta petite question et bien je dois malheureusement te répondre par la négative : ce n'est pas un slash. J'adore lire les slash H/D, mais de là en écrire un, euh non merci ! Mais ça peut être une idée pour une prochaine fic, je verrai bien.
Zéphir : Tiens salut toi ! Et ben je sais que j'étais censée poster la suite le week-end passé, mais j'aimais pas ce que j'avais écrit et j'ai tout repris, donc vraiment désolée. Te tcheu ! Pas de coup d'extinctueur steu plaîîîît !!! De toute façon ma salade est toujours là pour me protéger, surtout depuis que je lui donne la lolette ^_^ !!! Donc voilà la suite, j'espère que les descriptions te plairont toujours autant. Bizouxxx !!!
Chapitre 2 --- Manigances
-----------------------------
Des coups frénétiques donnés contre la porte tirèrent Draco de ses rêves agités. Sa chambre était déjà envahie par la lueur matinale et c'est à contrec?ur qu'il tira sa couverture et quitta son lit. Il se dirigea vers la porte en baillant. Il l'ouvrit et passa la tête dans l'entrebâillement. Sa mère se tenait dans le couloir et elle tapait du pied avec impatience. Ses longs cheveux blonds étaient coiffés en une tresse serrée et elle était vêtue d'une magnifique robe couleur émeraude dont les couleurs changeaient selon l'exposition de la lumière. Ses yeux bleu sombre lançaient des éclairs et elle fronçait les sourcils de désapprobation.
-J'en étais sûre ! s'écria-t-elle d'une voix suraiguë. Tu as oublié, je suppose.
Ce n'était pas une question, le ton de sa voix s'en faisait bien ressentir.
-Oublié quoi ? demanda Draco en se grattant la tête.
Les éclairs que lançaient les yeux de Narcissa Malfoy redoublèrent de violence.
-Mais le déjeuner chez les Zabini, bien évidemment ! Tu sais bien que leur fils a dix-sept ans aujourd'hui !
Draco se donna une gifle mentale pour avoir oublié ce qui ne manquerait pas d'être le 'plus grand événement de tous les temps' selon ses parents.
-Allez, dépêche-toi de te préparer, Draco, ton père et moi t'attendons dans la salle de séjour.
Elle tourna les talons et claqua la porte derrière elle. Draco se précipita pour prendre ses affaires, puis il sortit de sa chambre et entra dans sa salle de bain personnelle qui se trouvait à côté de ses appartements. Il s'approcha du lavabo de porcelaine et il tourna l'un des robinets d'argent. Il mit ses mains en coupe pour les remplir d'eau qu'il s'aspergea vigoureusement sur le visage. Il s'ébroua et posa ses deux mains sur les bords du lavabo en approchant son visage de la glace.
-Courage, Draco ! souffla-t-il à son reflet.
-Oui, tu en auras bien besoin, lui répondit ce dernier en s'esclaffant.
Après avoir eu fait sa toilette et s'être habillé et coiffé plus ou moins convenablement, Draco descendit les escaliers de marbre jusqu'au rez-de- chaussée. Il pénétra dans l'immense salle de séjour aux tapisseries vert et argent, qui croulait sous un luxe effarant : des bibelots divers rangés sur de grandes étagères, des canapés confortables en velours et des petites tables de verre où étaient posés toutes sortes d'alcools très appréciés par la haute société, contenus dans des bouteilles de cristal aux formes étranges. Sa mère était assise dans l'un des canapés et buvait un verre de xérès, tandis que son père traversait la vaste pièce de long en large en lisant les articles de la Gazette du Sorcier.
-Non mais regardez-moi ça ! s'exclama Narcissa en apercevant son fils.
Elle posa un peu trop brusquement son verre d'alcool sur la table qui se trouvait devant elle et se leva du canapé pour s'approcher de Draco. Celui- ci était vêtu d'un ample pantalon anthracite et d'une chemise blanche dont les pans n'étaient pas rentrés et qui était volontairement entrouverte au niveau de la gorge du jeune homme. Sa mère l'attrapa par le col et essaya d'aplatir le mieux possible les cheveux sauvages de son fils.
-Rhâ, c'est du beau boulot ! Tu as l'air d'un Moldu débraillé ! Rentre au moins ta chemise dans ton pantalon !
Draco secoua négativement la tête et s'éloigna d'elle avant de s'affaler sur l'un des canapés.
-Lucius, dis quelque chose enfin ! s'énerva-t-elle.
Mais son mari ne daigna même pas relever la tête de son journal. Narcissa soupira d'exaspération et se rassit. Elle lança un regard méchant à Draco qui était littéralement avachi à côté d'elle.
-Et tiens toi mieux que ça ! Je te rappelle que c'est chez les Zabini que nous allons, alors tâche d'avoir un comportement civilisé.
-Bien sûr, Mère, répondit ironiquement Draco en posant ses pieds sur la table.
Narcissa s'apprêtait à faire une remarque désobligeante à son fils, mais une elfe de maison à l'air âgé s'avança dans le salon et s'inclina bien bas devant sa maîtresse.
-Le déjeuner est servi, Madame, annonça la créature d'une voix rauque.
-Le déjeuner ? De quel déjeuner parles-tu, insolente ? Je ne cesse de répéter depuis des semaines que nous sommes invités à la réception des Zabini !
L'elfe se mit à trembler de tout son frêle petit corps.
-Tu es encore là ? s'écria Narcissa furieuse.
L'elfe s'enfuit aussi vite que ses vieilles jambes le lui permettaient et elle disparut hors de vue des trois Malfoy.
-Bien, je pense que nous pouvons nous mettre en chemin, annonça Narcissa d'une voix maintenant mielleuse.
Elle se leva et Draco l'imita. Lucius déposa son journal sur une table et il rejoignit sa femme et son fils au centre de la pièce. Draco prit une grand inspiration. Il n'était pas encore très habitué au transplanage et il avait toujours peur de commettre une erreur. Un 'pop' sonore lui annonça bientôt que son père venait de partir.
-Vas-y le premier, lui dit Narcissa.
Draco ne songea même pas à entrer en conflit avec sa mère. Il savait très bien que celle-ci aimait bien arriver la dernière pour des raisons 'esthétiques'. Il inspira à nouveau bien profondément et laissa ses pensées dériver. Lentement il sentit son esprit s'échapper de son corps et alors, un léger chatouillement lui prit les intestins et les poumons. Lentement, la sensation étrange se propagea dans tout son être et il se sentit aspirer comme si on l'avait jeté dans un siphon. Lorsque son esprit et son corps ne firent à nouveau plus qu'un, il rouvrit les yeux. Devant lui se dessina le décor d'un salon richement décoré de banderoles et d'accessoires de fête en tous genres. Puis il sentit une main sur son épaule. Il se retourna et vit qu'elle appartenait à son père. A ses côtés se tenaient Mr et Mrs Zabini.
-Bienvenue Draco ! s'exclama Mrs Zabini.
Elle était tout de blanc vêtue et ses longs cheveux noirs ondulaient abondement sur ses frêles épaules basanées. Un immense sourire aux dents éclatantes de blancheur s'étira sur son visage et ses grands yeux bruns en amande s'illuminèrent. Mr Zabini, lui, était vêtu d'un complet noir et il portait une cape de même couleur. Il se contenta de serrer la main de Draco sans même lui adresser un mot, puis il s'en retourna à sa conversation avec Lucius. A ce moment là, il y eut une détonation et Narcissa Malfoy se matérialisa dans la pièce. Son arrivée eut apparemment l'effet escompté, car tous les regards se tournèrent simultanément vers elle. Et ensuite, une nuée de sorcières accourut à ses côtés, la complimentant sur sa coiffure, ses vêtements, son maquillage. Draco détourna le regard et s'intéressa à la plus grande des banderoles ou des lettres lumineuses magiquement animées se tordaient et s'entrecroisaient. Il était écrit simplement : Joyeux Anniversaire Blaise.
-Salut Draco !
Il sursauta et se retourna vivement. Mais il regretta aussitôt : face à lui se tenait Pansy Parkinson. Elle était vêtue d'une longue robe rose bonbon et son chignon de cheveux bruns était tellement serré que cela tirait tous les traits de son visage maquillé avec excès.
-Tiens, salut Pansy, grogna Draco.
-T'as pas l'air d'aller fort, mon pauvre petit Draco. Tu veux pas venir avec moi ? Vincent, Gregory, Milicent et les autres sont tous dehors.
-Bon et bien alors je te suis, quand même saluer Blaise. C'est lui le centre d'intérêt après tout.
Le visage de Pansy s'illumina d'un sourire et elle entraîna Draco en se frayant un passage dans le salon bondé de monde. Draco se laissa guidé par la jeune fille et il tenta de voir qui avait été convié à la fête. Il reconnut les Nott, les Crabbe, les Goyle, les Parkinson, les Avery, les Macnair, les Bulstrode et bien d'autres encore. Il n'y avait bien sûr aucune famille d'appartenance Moldue et le taux de Mangemorts au mètre carré était très élevé.
-Pansy, attends !
La jeune fille s'arrêta. Draco lança un regard circulaire tout autour de lui, puis il regarda Pansy dans les yeux.
-Rogue n'est pas là ?
Elle lui lança un regard intrigué puis haussa les épaules.
-Je n'en sais rien, mais pourquoi tu me demandes ça ?
-Pour rien, répondit Draco d'un ton détaché qui laissa Pansy perplexe.
Ils reprirent leur marche et atteignirent l'immense baie vitrée qui donnait sur l'arrière-cour du manoir. Une bande d'adolescents était assise en cercle dans l'herbe et Pansy et Draco la rejoignirent. Un grand garçon vêtu de noir se leva et vint à la rencontre des nouveaux arrivants. Ses cheveux bruns étaient coupés assez court et ses yeux couleur acier semblaient rieurs.
-Tiens Pansy, qui est-ce que tu nous ramènes là ? Content de te voir, Draco.
-Moi de même, répondit l'intéressé d'un ton qui laissait sous-entendre le contraire. Bon anniversaire Blaise.
-Merci beaucoup. Mais je vous en prie, asseyez-vous donc avec nous.
Draco considéra un instant l'assemblée : il y avait Grégory Goyle, Vincent Crabbe, Milicent Bulstrode, Blaise Zabini et Mélia Nott, qui faisaient tous cinq partie de ses camarades de classe. Venaient ensuite les jumeaux Elæis et Hélianthe Nott, les frères de Mélia, qui entraient en cinquième année à Serdaigle.
Pansy s'assit immédiatement à terre entre Vincent et Elæis, mais Draco préféra rester debout. Blaise, quant à lui, s'installa auprès de Mélia, sa petite amie. Cette dernière fixa Draco de ses yeux verts et un sourire malicieux se dessina sur son joli visage.
-Je suis un peu déçue de constater l'absence d'Elzévir. Pourquoi il n'est pas ici ?
-Raisons 'politiques', je suppose, répondit Blaise qui jouait avec l'une des mèches blondes de la jeune fille. Avec l'incident qui s'est produit à Ragamtzcik, c'est assez compréhensible.
Draco approuva de la tête. Il savait que Mélia tentait de l'énerver, c'était une chose qu'elle adorait faire.
-Pourtant il s'agit seulement d'une famille Moldue, argua la jeune fille. Pourquoi en faire tant de foin.
-Parce qu'il y a eu survivant, intervint Milicent, sinon le Ministère aurait étouffé l'affaire. -Survivant ? s'étonna Draco.
Blaise lança un regard condescendant à son camarade.
-Ouais, une petite Sang-de-Bourbe qui était élève à Durmstrang.
-Comment vous savez tout ça ? s'étonna-il.
-C'était écrit dans la Gazette du Sorcier ce matin, atterris un peu !
Draco lança un regard noir à Blaise, puis il s'assit à son tour.
-J'aimerais bien que vous m'expliquiez toute cette histoire, ça m'intéresse.
-Et bien, commença Mélia, d'après ce que j'ai compris, une bande de Mangemorts s'est rendue dans le village de Ragamtzcik et ils ont forcé la porte d'une maison. Ils ont tué les deux Moldus qui y vivaient et ensuite ils ont mis l'habitation sans dessus dessous. La Sang-de-Bourbe n'a pas été assassinée, parce qu'elle n'était pas chez elle. Elle est revenue tard dans la nuit et a alerté le Ministère de la situation.
-Ensuite la Brigade de Réparation des Accidents de Sorcellerie s'est pointée, acheva Blaise. La Sang-de-Bourbe a été prise en charge et tout a été remis en ordre. Personne n'a fait aucun commentaire et on a conseillé aux journalistes de s'occuper de leurs affaires.
-Oui, mais ça ne m'aide pas à comprendre pourquoi il y a tant d'effervescence autour de ce petit incident, intervint Mélia. Plein de Moldus sont morts ces dernières années, ça ne fait que deux de plus.
Grégory et Vincent se mirent à ricaner, ce qui exaspéra Draco.
-Je crois que j'ai ma petite idée, déclara Hélianthe. Il semblerait que les Mangemorts cherchaient quelque chose, sinon à quoi bon avoir totalement fouillé la maison. Ce quelque chose était peut-être la fille.
-C'est fort possible, mais très peu probable, fit remarquer Draco. Pourquoi une Sang-de-Bourbe intéresserait-elle Voldemort ?
Tout le monde sursauta et lança un regard assassin à ce dernier.
-Ne prononce pas Son nom ! siffla Elæis en articulant bien les mots. Tu te prends pour Harry Potter ou quoi ?
Une détonation retentit et Elæis se retrouva les quatre fers en l'air contre un arbre se situant à quelques mètres du petit groupe. Draco s'était relevé, bouillonnant de rage, et il tenait fermement sa baguette dans sa main. Tous les regards se tournèrent simultanément vers lui et un silence de mort s'installa.
Après quelques secondes d'hésitation, Mélia se leva et accourut auprès de son frère. Elæis était encore un peu étourdi par le choc, mais il parvint à se remettre sur ses pieds grâce à l'aide de sa grande s?ur. Il s'approcha de Draco soutenu par une Mélia au visage sombre.
-Tu es un fou ! cracha-t-il en détachant chaque syllabe.
-Qui est le plus fou des deux : le fou ou celui qui provoque le fou ? demanda Draco qui restait de marbre.
La mâchoire d'Elæis se contracta et il esquissa un mouvement agressif en direction du jeune homme, mais déjà Vincent et Grégory se dressaient de toute leur hauteur devant Draco pour lui faire front, l'?il mauvais et les bras croisés. Le jeune futur cinquième année n'étant pas de taille face aux deux gorille taillés dans le roc qui servaient de gardes du corps à son agresseur, il se ravisa et se laissa tomber à terre.
-Qu'est-ce qui se passe ici ? susurra une voix qui fit se retourner tout le monde.
C'était Lucius Malfoy. Il s'approcha d'un pas léger du cercle, sa cape flottant derrière lui. Un regard circulaire lancé de ses yeux d'acier lui apprit tout ce qu'il y'avait à savoir : Vincent et Grégory en position de défense, Elæis contusionné et le regard assassin, Draco la main serrée sur sa baguette et la mâchoire contractée, Mélia, Milicent, Pansy, Hélianthe et Blaise jetant des regards sombres à ce dernier.
-Oh, je vois, je vois, lâcha-t-il dédaigneusement. Allez fils, viens avec moi.
Draco grogna quelque chose d'indistinct, puis il s'approcha de son père et le suivit d'un air hautain. Ils marchèrent en silence sur la grand pelouse, mais ce n'était pas la direction du manoir qu'ils prenaient, ce qui étonna Draco et piqua sa curiosité à vif. Lucius l'entraîna bien à l'écart, dans un autre angle de la cours. Il y était aménagé un petit étang où venaient s'abreuver les branches d'un saule pleureur d'une taille impressionnante. Contre le tronc de l'arbre se tenait un petit banc de pierre. Lucius fit s'asseoir son fils, avant de s'installer à ses côtés. De là, personne n'était susceptible de les voir où de surprendre leur conversation.
Lucius posa sur son fils un regard dur et lourd de reproches. Mais Draco ne tiqua pas et il soutint le regard de son père jusqu'à ce que ce dernier fût obligé de détourner les yeux.
-J'attends des explications, dit Lucius d'un ton calme.
-Quelles explications ? s'emporta Draco. Ce que je fais t'intéresse ? C'est nouveau !
-Je t'en prie fils, ne commence pas.
Le ton de Lucius était sans réplique. Le jeune homme leva les yeux au ciel en soupirant.
-J'ai eu la baguette trop facile, ça peut arriver à tout le monde.
-Oui, mais sous certaines restrictions ! Nous sommes invités à une réception, tous les amis de la famille sont là et toi tu es toujours obligé de semer ton grain de sel.
Draco bouillonnait de rage. Comment son père osait-il l'accabler de reproches alors que lui même n'hésitait pas à faire usage de sa baguette mais dans des circonstances qui menaient inévitablement son adversaire à la mort ? Il préféra ne rien répondre, espérant que son père lui permette de disposer. Mais Lucius ne bougea pas d'un cil et Draco comprit que les choses allaient mal tourner.
-Que t'as dit le jeune Nott pour que tu le bouscules de la sorte, demanda Lucius dont le ton s'était quelque peu radouci.
Draco lui expliqua les choses le plus exactement et le plus honnêtement possible. A ses mots, un sourire passa brièvement sur le visage de Lucius. Il tourna ensuite ses yeux d'acier vers son fils.
-Dans ce cas, je ne t'en veux pas. D'ailleurs cela me fait penser qu'il y a une chose importante dont il faut que nous parlions tous les deux.
La gorge de Draco se noua. Il ne pensait pas que ce moment viendrait si tôt et il ne put s'empêcher de réprimer un frisson. Il aurait pourtant dû le deviner : la lettre d'Elzévir était un avertissement plus qu'autre chose.
-Non, Père, je sais ce que tu vas dire et je n'ai pas envie de l'entendre. Lucius fut surpris.
-Comment pourrais-tu le savoir ?
-Les murs ont des oreilles tu sais, et puis les nouvelles vont vites dans le monde sorcier, répondit Draco.
Son père ne comprenait pas bien ses propos, mais il avait tout de même saisi que Draco savait.
-Fils ! s'emporta-t-il. Tu n'es plus un enfant et je pense que tu sais très bien que tu n'as pas le choix.
-Pas le choix ?! s'écria-t-il outré. Tu veux dire que je n'ai pas le choix de faire ce qu'il me plaît de ma vie ? Que je n'ai pas le choix d'être comme toi ? Je dois devenir Mangemort pour ton bon plaisir, si je comprends bien ?!
Lucius parut surpris l'espace de quelques secondes, mais son visage se durcit et une lueur étrange s'alluma dans son regard.
-Non, en effet tu n'as pas le choix. Mais ce n'est pas pour moi que tu dois le faire, c'est pour sauver l'honneur des sorciers. Que fais-tu des principes, Draco ? Que fais-tu de tout ce qu'on t'a enseigné, de ce que je t'ai enseigné ?!
Draco s'apprêtait à répliquer, mais une petite voix au fond de son esprit lui fit comprendre que de toute manière la situation était désespérée. Donc il préféra attaquer son père de façon plus diplomatique.
-Et bien soit ! Si tu veux que je sois un Mangemort et bien je le serai. Mais j'y pose une condition : pas avant la fin de ma scolarité à Poudlard.
Lucius resta bouche bée et ne parvint pas à articuler le moindre mot. Draco tendit une main ferme à son père qui hésita un instant avant de la serrer.
-Je savais que tu prendrais la bonne décision, fils, déclara-t-il finalement avec une once de fierté dans la voix. Mais il y a quelque chose qu'il faut que tu saches : ce n'est pas du tout de cela que j'avais l'intention de te parler. Je tenais en fait à te dire que je m'en vais pour plusieurs jours et que je te donne l'entière responsabilité du manoir.
Un silence de mort s'installa, pendant lequel Draco se donna mille gifles mentales.
-Puis-je te demander une dernière faveur ? interrogea le jeune homme après quelques instants.
-Oui, bien sûr.
-Et bien après l'anicroche avec Elæis, je préfère rentrer que d'affronter les reproches des autres.
-Accordé, convint Lucius.
A peine ce mot prononcé que Draco disparut dans un claquement sec.
Lorsqu'il réapparut, il se trouvait dans le décors familier de sa chambre. Sans même prendre le temps de remettre ses habits en ordre, il se dirigea à grand pas vers son bureau et attrapa un parchemin et de quoi écrire. Il s'installa sur sa chaise et commença à rédiger sa lettre en prenant soin de masquer son écriture. La plume grattait allégrement sur le papier jauni qui se couvrait peu à peu d'encre vert émeraude. Lorsqu'il eut achevé sa besogne, il la reposa et prit la lettre pour la relire. Elle était adressée à la banque Gringotts :
"Messieurs,
J'ai l'intention de boucler mon compte, car pour des raisons personnelles je tiens à virer tout le contenu de mon coffre, le 814, à celui de Mr Dobby, le 238. Le versement devra s'effectuer aussi rapidement que possible dès l'instant où cette lettre vous sera parvenue.
Veuillez croire en l'expression de mes sentiments les plus distingués.
Adolf Moryac."
Content, du résultat, Draco plia le parchemin et le glissa dans une enveloppe, avant d'en faire autant avec une petite clé d'argent où était gravé le nombre 814. Il se dirigea ensuite vers la fenêtre de sa chambre où était suspendue une petite sonnette dorée. Il la fit tinter trois fois, puis alla s'asseoir sur son lit.
Draco était bien content d'en avoir enfin fini avec son compte secret ouvert sous une faux nom. Il avait envoyé son elfe, Nenya, s'occuper de remplir les papiers et les gobelins n'avaient posé aucune question. Ce qui leur importait n'était pas leur clientèle mais l'argent qu'elle déposait dans les coffres de la banque. Cela faisait plus d'une année que Draco versait régulièrement de l'argent sous l'identité d'Adolf Moryac. Mais ces derniers temps son père se montraient de plus en plus curieux et il avait tenu à savoir pourquoi l'argent de poche de Draco ne gonflait pas son compte à la banque Gringotts. Draco avait prétendu qu'il dépensait tout à Pré-au-Lard et son père, furieux, lui avait obligé d'en verser au moins le vingt pour cent à la banque. Draco comprit dès lors qu'il était beaucoup plus prudent de fermer le compte secret qui contenait beaucoup plus d'argent qu'il n'en avait osé espérer.
-Vous m'avez sonnée, Maître Draco ? couina Nenya en pointant le bout de son nez dans l'entrebâillement de la porte.
Draco lui fit signe d'approcher et la petite elfe s'empressa d'accourir auprès du lit de son maître. Elle fit ensuite un petit bond pour atterrir à côté du jeune homme. Ses gros yeux globuleux se posèrent immédiatement sur l'enveloppe que tenait Draco et ses oreilles en frémir de curiosité.
-Nenya, je veux que tu apportes cette lettre à Gringotts pour moi.
L'elfe attrapa vigoureusement l'enveloppe jaunie et se mit à la contempler comme si c'était le plus précieux des trésors.
-Maître Draco est un bon maître, dit-elle. Nenya ne sait pas quoi dire pour vous montrer sa reconnaissance.
-Et bien alors ne dis rien, répondit Draco.
L'elfe sauta au bas du lit, fourra la lettre dans le torchon râpé dont elle était vêtue puis elle fila rapidement hors de la chambre sous le regard amusé de Draco.
