Disclaimer : Et bien ceci est une fanfiction, il n'en fait aucun doute,
donc bien évidemment que les personnages, les lieux, les formules et tout
ce qui a été créé par la merveilleuse écrivaine qu'est J. K. Rowling ne
m'appartiennent en aucun cas (mis à part ceux qui sortent de mon
imagination). Et je ne gagne pas d'argent et encore moins de prix
littéraires, mais seulement quelques gentils (ou méchants) petits mots de
ceux qui liront cette fanfic.
Emrah Potter : Contente que ça te plaise ^_^
Sibylle : Non, je t'assure que tu ne rêves Sibylle : c'est bel et bien la suite de ma fic que je viens de poster à l'instant...
Zéphir : Naaaaaaaaaaaaaaan ! Pas la lolette ! Vu que je livre le 4e chapitre, tu peux bien me la rendre d'abord !
Aspho : La voilàààààààààààààààààà ! Mais toi tu dois te dépêcher d'écrire la suite de ta fiiiiiiiiiiiiiiiic !
Chapitre 4 --- Retour à Poudlard
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Comme toutes les années à cette même date, la gare King's Cross à Londres était bondée. Sorciers et Moldus s'entassaient sur les quais dans un désordre indescriptible. Les uns tentaient discrètement d'atteindre la voie 9 ¾, tandis que les autres regardaient avec étonnement les premiers qui se baladaient avec des hiboux bruyants installés sur leurs chariots à bagages.
Un amas hétéroclite de familles attendait distraitement devant la barrière séparant les voies neuf et dix. Parmi eux se trouvait Draco. Il attendait son tour, fixant le passage magique de ses yeux pâles perdus dans le vide. Il était seul, comme toutes les autres années. Ses parents n'avaient jamais daigné l'accompagner au départ du Poudlard-Express, pour la simple et unique raison qu'il leur en coûtait trop de se mélanger aux modestes familles de sorciers et aux Sang-de-Bourbe. Mais Draco s'en fichait, il était habitué à la solitude : il la recherchait, même.
Quelqu'un lui tapota sur l'épaule, le faisant sursauter. Il se retourna pour se retrouver face à Arthur Weasley.
-C'est ton tour, dit l'homme.
Mais sa voix s'étouffa soudain lorsqu'il reconnut le fils de son plus grand ennemi. Draco lui jeta un regard arrogant et poussa son chariot en direction de la barrière à travers laquelle il disparut pour se retrouver sur la voie 9 ¾, aussi grouillante de monde que le côté Moldu. Le Poudlard- Express se tenait fièrement sur son rail, son imposante locomotive rouge crachant des nuages de fumée dense et blanchâtre. Draco se fraya un passage parmi la foule bruyante, à la recherche d'un wagon libre. Sur son chemin, il croisa bon nombre d'adolescents de tout âge n'appartenant pas à la Maison Serpentard, qui lui lançaient des regards noirs et parfois craintifs. Il ne fit pas attention à eux et continua son chemin.
Il parvint finalement à trouver un wagon qui ne semblait pas trop bondé et il stoppa son chariot. Il sortit sa baguette magique et, à l'aide d'un simple sortilège de réduction, donna à toutes ses affaires la taille et le poids d'un mouchoir de poche. « C'est bien pratique d'être un sorcier de deuxième cycle » pensa-t-il en regardant un élève de quatrième année de Gryffondor - un certain Dennis Crivey - s'escrimer à monter ses lourdes valises dans le train. Il rangea ses bagages dans les poches de son pantalon et monta dans le wagon en prenant soin de bousculer 'malencontreusement' le pauvre Gryffondor qui dégringola du marchepied et atterrit lourdement sur le sol, avant que l'une de ses grosses males ne vienne s'écraser sur lui dans un bruit mat. Un sourire en coin, Draco arpenta le couloir à la recherche d'un compartiment vide.
-Oh non ! Tu ne t'en tireras pas comme ça ! s'écria une voix féminine derrière lui.
Le Serpentard se retourna avec lassitude, un sourcil levé. Une jeune fille qui devait être un peu plus jeune que lui se tenait dans le couloir, Dennis Crivey à ses côtés. Draco ne l'avait jamais vue auparavant. Elle était petite et élancée, habillée d'un t-shirt rouge et d'un jean délavé. Ses longs cheveux d'un roux flamboyant étaient retenus par un élastique dans sa nuque, mais quelques mèches folles tombaient néanmoins sur son visage pâle. Elle n'était pas très jolie à proprement parlé et elle fronçait ses fins sourcils sur les deux grosses billes d'un noirs profond qu'étaient ses yeux . La jeune fille tenait une longue et fine baguette dans sa main et elle la pointa sur le blond, l'air mauvais.
-'Evertere Statim' !
Un sortilège d'attaque simple, certes, mais puissant. Draco ne put accuser le choc et il sentit l'impact du sort contre sa poitrine. Il fut projeté en arrière sur plusieurs mètres et tourna à bon nombre de reprises dans les airs, avant de retomber lourdement sur le sol, qui était heureusement tapissé d'une épaisse moquette. Il se releva péniblement, sous les éclats de rire bruyant des élèves qui étaient sortis de leurs compartiments, attirés par le bruit de la chute de Draco. Passablement irrité, il leur lança à tous un regard courroucé. Les têtes rentrèrent une à une d'où elles venaient et Draco tourna son regard vers la fille qui avait osé l'humilier de la sorte. Mais le couloir était désert et il n'y avait ni trace d'elle, ni de Dennis Crivey.
Dépité, il continua son chemin et finit par trouver un compartiment libre. Il y entra et sortit ses valises rétrécies de sa poche, avant de les jeter dans le filet à bagages et de leur rendre leur taille et leur poids originels. Puis il se laissa tomber sur l'une des banquette et posa ses pieds sur celle d'en face. Ses membres étaient encore endoloris par la chute qu'il venait de faire et il aurait donné n'importe quoi pour une bonne potion qu'administrait Madame Pomfresh, l'infirmière de Poudlard. Comment cette jeune effrontée avait elle osé s'en prendre à lui de cette manière ? Il n'en revenait toujours pas. Peut-être ne savait-elle pas qui il était ? S'il devait un jour croiser à nouveau son chemin, il se ferait un réel plaisir de le lui expliquer personnellement. Et quand ce moment viendrait, cette petit mijaurée en prendrait pour son grade.
Sa tête bourdonnant des cris et des rires provenant de dehors, le jeune homme se leva pour fermer la fenêtre. Tout le monde se bousculait pour entrer dans le train qui n'allait pas tarder à démarrer, et au milieu de la cohue, Draco aperçut un tas de rouquins au milieu duquel contrastaient la chevelure noire et hirsute de Potter et la masse brune et emmêlée qui trônait sur la tête de cette Sang-de-Bourbe de Granger. Il soupira d'exaspération. Ce n'était pas encore cette année qu'il serait débarrassé du trio infernal : Potter-Weasley-Granger.
La porte du compartiment glissa, tirant Draco de ses pensées. Il ferma enfin la fenêtre et se retourna nonchalamment. Vincent et Grégory se tenaient bêtement dans l'encadrement, attendant que leur camarade ne les invite à entrer. Il s'affala sur sa banquette et fit signe aux deux gorilles de prendre place. Ils refermèrent la porte et s'affairèrent à mettre leurs affaires dans le filet à bagages et prirent ensuite place face à Draco.
-Et bien, quoi de neuf ? finit-il par demander, agacé par le silence de ses deux condisciples.
-Ca, répondit Vincent d'un ton bourru en lui tendant un exemplaire de la Gazette du Sorcier.
Draco attrapa le journal et le déplia. Sur la page principale s'étalait une image représentant la prison d'Azkaban et rien qu'en lisant le titre de l'article, le jeune homme sentit un frisson d'excitation et d'appréhension mêlées lui parcourir l'échine.
"Les Détraqueurs se détraquent
Il y'a trois semaines, deux Moldus du village de Ragamtzcik en Bulgarie sont tués par un groupe de Mangemorts qui parviennent à transplaner avant l'arrivée des secours. Un semaine plus tard, c'est la famille Faucett de Glasgow en Écosse qui est assassinée dans les mêmes circonstances que précédemment. Et huit jours plus tard, des Mangemorts tentent d'enlever Harry Potter sans y parvenir, et à nouveau personne n'est identifié.
Voilà maintenant que les terribles gardiens de la prison d'Azkaban font des folies. Ils ont d'abord donné leur baiser à tout les détenus de la prison - excepté tous les anciens partisans de Vous-Savez-Qui - avant de faire un raid dans un village Moldu de la côte du Surrey. Ils ont privé de leur âme une bonne dizaine de Moldus, avant de mettre les voiles pour une destination inconnue. Le Ministère s'est empressé d'envoyer la Brigade de Réparation des Accidents de Sorcelleries et une bande d'Oubliators pour réparer les dégât et 'rafraîchir' la mémoire des Moldus ayant assisté au massacre.
Exactement comme pour tous les événements relatés en début d'article, l'affaire a été classée secrète et le dossier a été confié au Département des Mystères."
Draco rendit le journal à Vincent et un sourire narquois se dessina sur ses lèvres.
-Ce n'était qu'une question de temps, dit-il comme pour lui même. Je suis vraiment étonné que Voldemort ne s'y soit pas pris plus tôt pour rallier les Détraqueurs à sa cause.
Au nom du Mage Noir, Vincent et Grégory frissonnèrent, mais Draco ne fit pas de cas d'eux.
-Rien d'autre ? demanda-t-il.
Les deux brutes secouèrent négativement la tête et il ne put plus rien tirer d'eux. Un silence s'installa dans le compartiment, entrecoupé par les soupirs songeurs de Draco. La présence de Vincent et Grégory l'énervait royalement. Ces deux abrutis restaient plantés là à ne rien dire, les mains posées sur leurs genoux, regardant au plafond ou à la fenêtre. Draco n'avait pas oublié sa confrontation avec la fille de tout à l'heure et cela mettait rudement ses nerfs à l'épreuve. Il avait besoin de cogner, de faire mal, que ce soit verbalement ou physiquement. Ne pouvant faire passer sa frustration en compagnie des deux gorilles, il décida qu'une petite visite au trio infernal s'imposait.
-Venez-vous autres ! lança-t-il à l'intention de ses compagnons. Que diriez- vous d'aller casser du Gryffondor ?
Les sourires sardoniques qui s'étirèrent simultanément sur les visages des deux armoires à glace signifièrent clairement qu'ils en avaient tout aussi envie que lui. Ils se levèrent et quittèrent le compartiment à la suite de Draco. Par intuition, le jeune homme se dirigea vers le dernier wagon. Il ne s'était pas trompé. A peine y était-il entré que les éclats de voix du trio infernal vinrent bourdonner à ses oreilles. Il marcha jusqu'au fond du couloir, Vincent et Grégory toujours derrière lui, et s'arrêta face au dernier compartiment. A travers la vitre, il constata qu'en plus du trio, il y avait également la stupide petite s?ur de Weasley, cet imbécile de Londubat et une nouvelle recrue qui se présentait sous la forme d'une gaminette aux nattes brunes que Draco n'avait jamais vue avant cela. Il saisit la poignée de la porte et la fit glisser lentement.
Les conversations se turent aussitôt et ce fut cinq regards irrités et un regard étonné qui se tournèrent vers lui d'un même mouvement.
-Malfoy ! grogna Potter.
-Tu m'as reconnu Potter ? J'en suis fort aise, dit Draco le plus ironiquement possible.
Weasley bouillonnait de rage et Granger agrippait déjà ses mains autour du col du rouquin. Vincent et Grégory vinrent se placer de chaque côté de leur leader pour signifier à Weasley de se tenir tranquille.
-Sal temps pour les Sang-de-Bourbe, déclara légèrement Draco comme s'il parlait de la météo, n'est-ce pas Granger ?
-Barre-toi Malfoy ! aboya Weasley s?ur qui s'était levée brusquement.
La jeune rouquine tenait fermement ses poings sur ses hanches d'un air de défi, mais le Serpentard n'avait que faire de ces futiles tentatives dont le but était de l'impressionner. Il lança un regard acide à Granger qui tremblait de rage et dont le doux visage était à présent crispé par la colère.
-Quand est-ce que tu te décideras enfin à comprendre que ta place n'est pas dans le monde des sorciers et que toi et tes semblables nous faites honte ?
A ce moment là, le train s'ébranla, faisant perdre leur équilibre aux trois Serpentards. Weasley frère profita de l'inattention de tout le monde pour sauter au cou de Draco. Les deux jeunes hommes roulèrent à terre et furent projetés hors du compartiment. Ils boulèrent dans le couloir, se donnant des coups de poings, de pieds, de tête, et même de dents. Les poings de Weasley s'écrasèrent à plusieurs reprises sur le nez de Draco, mais ce dernier tenait bon et s'appliquait à rendre chaque coup reçu à son adversaire.
-'Finite Proelium !' cria Granger en faisant irruption dans le couloir.
Draco sentit comme une décharge électrique traverser tout son être et il fut séparé de Weasley avec force. Le rouquin subit le même sort, mais il eut moins de chance que Draco - qui était retombé sur la moquette - et s'écrasa contre l'une des portes vitrées. Lorsque Draco se releva, il s'empara immédiatement de sa baguette et la pointa sur Granger.
-Tu te crois toujours plus maligne que les autres Miss Avale-Bouquins !
Il serra fortement ses doigts sur sa baguette et d'un mouvement ample et circulaire l'abattit avec force en prononçant : 'Adjuvare Morbus' ! Une lumière blanchâtre émana de la pointe et entoura la jeune fille avant d'être absorbée en elle. Il n'y eut aucun effet et cela surpris les Gryffondor. Vincent et Gregory, qui avaient rejoint Ron et s'apprêtaient à le frapper, regardèrent aussi leur leader avec étonnement.
L'incantation noire avait épuisé Draco et il dut s'appuyer à la paroi du wagon pour ne pas perdre l'équilibre. Un sourire triomphal se dessina sur ses lèvres et il lança un regard emplis de sous-entendu à la Sang-de- Bourbe.
-Les effets sont à retardement, Granger, j'espère que ce sera à ton goût. Je te donne juste un petit conseil : évite de prendre froid...
-Dégage Malfoy ! grogna Weasley en s'écartant vivement de Vincent et Gregory qui semblaient l'avoir totalement oublié.
Draco parvint à se remettre en équilibre et avec toute la superbe dont il était capable, il fit signe à ses deux acolytes de le rejoindre et il prit la direction opposée des six Gryffondor qui lui lançaient des regards haineux, la mâchoire contractée. Néanmoins, arrivé au bout du couloir, il se retourna.
-Potter ! lança-t-il ! La prochaine fois, évite de parvenir à t'enfuir lorsque des Mangemorts viendront essayer de se débarrasser de toi...
Il reprit son chemin et fit fort de constater que Potter marmonna quelque chose d'indistinct qui devait probablement être une menace ou une réplique acerbe.
La suite du trajet jusqu'à Poudlard, Draco la passa dans son compartiment, en compagnie de Vincent et Gregory. Après avoir revêtu leurs uniformes, ils furent visités successivement et parfois simultanément par Blaise, Pansy, Mélia et d'autres Serpentard de toutes les années - la plupart venant dans le seul but de faire bonne figure devant le fils unique du terrible Lucius Malfoy.
Au-dehors, le ciel pâlissait au fur et à mesure que les heures s'écoulaient, et bientôt il devint si sombre que les lumières du trains s'allumèrent une à une. Poudlard était proche, mais Draco ne savait s'il devait s'en réjouir ou non. D'un côté, le vieux château était bien plus chaleureux et accueillant que le Manoir Malfoy, mais de l'autre, le fait que ce soit la dernière année où il y serait le mettait en rage. Oui, l'enfance était bel et bien finie. Il faudrait bientôt entrer dans la vie active et se faire une place dans la société. Draco n'avait pas à s'en faire puisqu'il était un Malfoy. Sa place était déjà toute prédestinée... Et pourtant, le problème était qu'il n'était pas un Malfoy ordinaire. Non, il était Draco Malfoy, et cela posait un problème majeur.
Une secousse parcourut le train et lentement, l'engin se mit à ralentir. Le sifflet de la locomotive résonna bruyamment et un coup d'?il par la fenêtre apprit à Draco que le train venait de faire son entrée dans la gare de Pré- au-Lard. Suivit de Vincent et Grégory, il sortit du compartiment et s'incrusta à la file des élèves qui déambulaient dans le couloir du wagon jusqu'à la porte de sortie la plus proche. Ce n'était jamais une mince affaire que de descendre du train au milieu de tout ce monde, mais c'était toujours un réconfort de se dire qu'au moins il ne fallait pas transporter les valises.
Le quai de Pré-au-Lard était tout aussi bondé que le wagon, mais Draco parvint néanmoins à se frayer un chemin parmi la foule grouillante et bruyante d'élèves surexcités. Le jeune homme était tellement las de tout ce bruit et de toute cette activité, qu'il se demanda un instant s'il ne ferait pas mieux de descendre directement dans les quartiers de Serpentard plutôt que d'assister au banquet de début d'année. Mais à peine cette pensée lui eut-elle traversé l'esprit qu'il percuta violemment quelqu'un. Draco accusa le choc, mais l'autre personne n'eut pas cette chance et tomba sur le sol. Confus et irrité à la fois, le jeune homme se pencha pour examiner les dégâts causés. Il attrapa la main pâle qu'on lui tendait et tira un coup sec dessus pour aider le malheureux à se relever. Lorsqu'il posa son regard sur l'élève, il fut foudroyé de stupeur par deux gros yeux noirs qui luisaient entre les mèches d'une chevelure rousse sombre. Il relâcha aussitôt son étreinte et la jeune fille, que Draco avait identifié comme la sale peste qui l'avait ridiculisé dans le train, perdit son équilibre et s'écrasa à nouveau à terre. Le Serpentard lui lança un regard dédaigneux et reprit sa marche en direction des noirs fiacres sans chevaux qui étaient garés à l'autre bout du quai.
Ayant perdu toute trace de Vincent et Gregory, il rejoignit tout seul l'une des diligences et y grimpa. Il s'enfonça dans le coussin de cuir moelleux de la banquette et risqua un rapide coup d'?il à l'extérieur. L'insolente gamine du train gisait toujours sur le sol et tentait tant bien que mal de se remettre sur ses pieds au milieu du tumulte de la gare. Elle semblait perdue et n'appartenir à aucun groupe. Et de plus, son uniforme d'écolière ne portait le blason d'aucune des quatre Maisons. Lorsqu'elle parvint enfin à se relever, elle suivit la file des premières années qui se dirigeaient vers Hagrid, l'imposant garde-chasse et professeur de Soins aux Créatures Magiques. Draco en fut étonné, d'autant plus que, bien qu'il n'ait jamais vu cette fille auparavant, elle ne semblait pas être de première année. Mais après-tout, ce n'était pas la première fois qu'un élève était admis à Poudlard après avoir suivi plusieurs années d'études dans une autre école de sorcellerie.
La diligence fut parcourue d'une secousse et se mit en chemin, et bientôt la sale petite peste fut hors de portée du regard de Draco. Le jeune homme reporta donc son attention sur ses compagnons de voyage. Il y'avait trois autres personnes : un Poufsouffle qu'il ne connaissait que de vue, une Serdaigle de sa promotion répondant au nom de Padma Patil et une tierce personne que Draco n'identifiait pas comme étant un étudiant. C'était une jeune femme qui devait probablement avoir un peu plus d'une vingtaine d'années. Elle avait un visage très jeune et fin qui devait probablement être magnifique éclairé d'un sourire, mais qui à cet instant était dur, froid et complètement fermé. Il était percé de deux grands yeux vert pomme et encadré de mèches folles couleur sable qui s'échappaient de ce qui avait probablement dû être un chignon.
Sentant le regard persistant du jeune Serpentard sur elle, la jeune femme lui adressa une moue interrogative.
-Qui êtes-vous ? demanda Draco.
En réalité, il avait une parfaite idée de qui pouvait être cette jeune personne. Etant trop âgée pour être élève, et un poste d'enseignant étant vaquant, elle ne pouvait être que le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal. Comme si elle avait lu dans ses pensées, elle hocha la tête et un petit sourire s'étira sur ses minces lèvres rosées. Draco aurait probablement fondu sous le charme de la jeune femme s'il n'avait pas été si préoccupé.
La diligence avançait laborieusement sur le chemin poussiéreux et caillouteux qui menait au château et les nids de poules qui parsemaient la route n'étaient en rien salutaire. Une nuit d'encre s'étalait à présent sur la voûte du ciel et les étoiles brillaient de tout leur feu.
-Comment le vieux fou a-t-il réussi à vous convaincre ? lança Draco à l'intention de la jeune femme.
Le Poufsouffle et la demoiselle Patil tiquèrent à tant d'arrogance et tournèrent avec appréhension les yeux vers la femme inconnue pour guetter sa réaction. Mais cette dernière ne sembla en rien outrée et sa seule réaction fut un mouvement ample de la tête pour dégager quelques mèches de cheveux gênantes.
-Oh, Dumbledore... Et bien disons que j'ai toujours rêvé d'enseigner la Défense contre les Forces du Mal et que c'est moi-même qui me suis présentée pour la place.
Le Serpentard leva un sourcil incrédule et toisa son futur professeur.
-Et qu'est-ce que vous êtes ? Un vampire ? Une goule ? Ou tout simplement une ex-Mangemort repentie ?
Surprise par la question et la désinvolture du jeune homme, elle fronça les sourcils.
-Non, je ne suis rien de tout cela. J'ai étudié la Défense contre les Forces du Mal dans une école Transylvanienne, j'ai écris un traité sur la magie offensive et ensuite je suis venue quémander un poste de professeur à Poudlard. On m'a vaguement expliqué que mes prédécesseurs étaient tous un peu... disons... étranges, mais je suis bien loin de tout ça.
-'Étranges' ? C'est bien modeste comme mot pour les décrire. Est-ce que vous saviez que notre professeur de l'année dernière, Jacobius Norwood, était victime d'un dédoublement de la personnalité et qu'il passait son temps à se prendre pour un grand guerrier et à provoquer tous les élèves en duel ? Il a tout de même finit par être renvoyé, après avoir jeté un Sortilège Impardonnable sur un jeune première année. On a aussi eu le droit à un loup-garou, un Mangemort infiltré et je ne vous parle pas des autres...
La jeune femme parut soudainement mal à l'aise. Draco sourit intérieurement, car c'était l'effet escompté. Cette femme lui paraissait si sûre d'elle qu'il avait très envie de la faire douter d'elle-même. Elle venait à Poudlard en conquérante, sans imaginer tous les préjugés que se feraient immédiatement les élèves en sachant quel poste elle occuperait tout au long de l'année. Elle ne savait pas encore que les ragots qu'échangeaient les étudiants entre eux hanteraient ses pas et que tout événement bizarre qui se produirait dans le château serait immédiatement associé à elle. Les regards furtifs que lancèrent Padma Patil et le Poufsouffle sur sa personne confirmèrent ses craintes et un éclair d'angoisse traversa son regard.
-Vous dites avoir écrit un traité. Est-ce que c'est celui que l'on nous a fait acheter pour le cours ? 'Magie offensive' par Maïden Jerwan ? demanda Draco.
-C'est... c'est exact, répondit-elle vaguement en déglutissant.
Draco aurait aimé poser d'autres questions à la Miss Jerwan, mais le fiacre ralentit progressivement sa course et finit par se stopper net devant le grand escalier qui menait au parc de Poudlard, où une file de véhicules stationnait déjà. Padma Patil ouvrit la portière de la diligence et descendit le marchepied. Le Poufsouffle fit de même et Draco s'apprêtait à suivre le mouvement, mais il se ravisa au dernier moment et se retourna vers Miss Jerwan.
-Les dames d'abord, dit-il en tendant son bras.
Le professeur s'agrippa au coude du jeune homme et sortit du véhicule en soulevant légèrement sa robe noire par un plis afin de ne pas se prendre les pieds dans l'ourlet. Draco put enfin descendre de voiture et il rejoignit rapidement un groupe de Serpentard qui attendait au bas de l'escalier. Parmi eux se trouvaient Vincent et Gregory qui lu lancèrent des regards rassurés en le voyant arriver. Blaise s'approcha de lui un sourire coquin collé sur son visage.
-Qui était cette magnifique créature à qui tu faisais tant de charme ? demanda-t-il en lançant des coups d'?il en direction de la Miss Jerwan qui gravissait les escaliers.
Melia, qui avait suivit le regard de son petit ami vira au rouge et lança un coup de coude dans les côtes de Blaise.
-C'est Maïden Jerwan, répondit allègrement Draco, notre nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal.
-Un professeur ? cracha Blaise surpris et déçu à la fois. Melia pouffa de rire devant la déconfiture du jeune homme et lui lança un regard malicieux.
-Désolée mon pauvre Blaise, tu vas être obligé de me supporter une nouvelle année.
Le principal concerné se sentit gêné et il s'empressa de déposer un baiser sur les lèvres de sa compagne pour se faire pardonner. Celle-ci gloussa de contentement et Draco détourna les yeux, agacé par tant de frivolité.
-Et si on y allait ? demanda-t-il à la ronde.
Les autres approuvèrent et Draco commença à gravir les escaliers de pierre. Ses pieds foulèrent bientôt l'herbe verdoyante du parc et devant lui se dressait à présent l'immense porte d'entrée en bois de chêne de l'imposant château. Un frisson lui parcourut l'échine et une sensation de bien-être s'empara de toute sa personne. Ca y était enfin : il était bel et bien de retour à Poudlard.
Emrah Potter : Contente que ça te plaise ^_^
Sibylle : Non, je t'assure que tu ne rêves Sibylle : c'est bel et bien la suite de ma fic que je viens de poster à l'instant...
Zéphir : Naaaaaaaaaaaaaaan ! Pas la lolette ! Vu que je livre le 4e chapitre, tu peux bien me la rendre d'abord !
Aspho : La voilàààààààààààààààààà ! Mais toi tu dois te dépêcher d'écrire la suite de ta fiiiiiiiiiiiiiiiic !
Chapitre 4 --- Retour à Poudlard
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Comme toutes les années à cette même date, la gare King's Cross à Londres était bondée. Sorciers et Moldus s'entassaient sur les quais dans un désordre indescriptible. Les uns tentaient discrètement d'atteindre la voie 9 ¾, tandis que les autres regardaient avec étonnement les premiers qui se baladaient avec des hiboux bruyants installés sur leurs chariots à bagages.
Un amas hétéroclite de familles attendait distraitement devant la barrière séparant les voies neuf et dix. Parmi eux se trouvait Draco. Il attendait son tour, fixant le passage magique de ses yeux pâles perdus dans le vide. Il était seul, comme toutes les autres années. Ses parents n'avaient jamais daigné l'accompagner au départ du Poudlard-Express, pour la simple et unique raison qu'il leur en coûtait trop de se mélanger aux modestes familles de sorciers et aux Sang-de-Bourbe. Mais Draco s'en fichait, il était habitué à la solitude : il la recherchait, même.
Quelqu'un lui tapota sur l'épaule, le faisant sursauter. Il se retourna pour se retrouver face à Arthur Weasley.
-C'est ton tour, dit l'homme.
Mais sa voix s'étouffa soudain lorsqu'il reconnut le fils de son plus grand ennemi. Draco lui jeta un regard arrogant et poussa son chariot en direction de la barrière à travers laquelle il disparut pour se retrouver sur la voie 9 ¾, aussi grouillante de monde que le côté Moldu. Le Poudlard- Express se tenait fièrement sur son rail, son imposante locomotive rouge crachant des nuages de fumée dense et blanchâtre. Draco se fraya un passage parmi la foule bruyante, à la recherche d'un wagon libre. Sur son chemin, il croisa bon nombre d'adolescents de tout âge n'appartenant pas à la Maison Serpentard, qui lui lançaient des regards noirs et parfois craintifs. Il ne fit pas attention à eux et continua son chemin.
Il parvint finalement à trouver un wagon qui ne semblait pas trop bondé et il stoppa son chariot. Il sortit sa baguette magique et, à l'aide d'un simple sortilège de réduction, donna à toutes ses affaires la taille et le poids d'un mouchoir de poche. « C'est bien pratique d'être un sorcier de deuxième cycle » pensa-t-il en regardant un élève de quatrième année de Gryffondor - un certain Dennis Crivey - s'escrimer à monter ses lourdes valises dans le train. Il rangea ses bagages dans les poches de son pantalon et monta dans le wagon en prenant soin de bousculer 'malencontreusement' le pauvre Gryffondor qui dégringola du marchepied et atterrit lourdement sur le sol, avant que l'une de ses grosses males ne vienne s'écraser sur lui dans un bruit mat. Un sourire en coin, Draco arpenta le couloir à la recherche d'un compartiment vide.
-Oh non ! Tu ne t'en tireras pas comme ça ! s'écria une voix féminine derrière lui.
Le Serpentard se retourna avec lassitude, un sourcil levé. Une jeune fille qui devait être un peu plus jeune que lui se tenait dans le couloir, Dennis Crivey à ses côtés. Draco ne l'avait jamais vue auparavant. Elle était petite et élancée, habillée d'un t-shirt rouge et d'un jean délavé. Ses longs cheveux d'un roux flamboyant étaient retenus par un élastique dans sa nuque, mais quelques mèches folles tombaient néanmoins sur son visage pâle. Elle n'était pas très jolie à proprement parlé et elle fronçait ses fins sourcils sur les deux grosses billes d'un noirs profond qu'étaient ses yeux . La jeune fille tenait une longue et fine baguette dans sa main et elle la pointa sur le blond, l'air mauvais.
-'Evertere Statim' !
Un sortilège d'attaque simple, certes, mais puissant. Draco ne put accuser le choc et il sentit l'impact du sort contre sa poitrine. Il fut projeté en arrière sur plusieurs mètres et tourna à bon nombre de reprises dans les airs, avant de retomber lourdement sur le sol, qui était heureusement tapissé d'une épaisse moquette. Il se releva péniblement, sous les éclats de rire bruyant des élèves qui étaient sortis de leurs compartiments, attirés par le bruit de la chute de Draco. Passablement irrité, il leur lança à tous un regard courroucé. Les têtes rentrèrent une à une d'où elles venaient et Draco tourna son regard vers la fille qui avait osé l'humilier de la sorte. Mais le couloir était désert et il n'y avait ni trace d'elle, ni de Dennis Crivey.
Dépité, il continua son chemin et finit par trouver un compartiment libre. Il y entra et sortit ses valises rétrécies de sa poche, avant de les jeter dans le filet à bagages et de leur rendre leur taille et leur poids originels. Puis il se laissa tomber sur l'une des banquette et posa ses pieds sur celle d'en face. Ses membres étaient encore endoloris par la chute qu'il venait de faire et il aurait donné n'importe quoi pour une bonne potion qu'administrait Madame Pomfresh, l'infirmière de Poudlard. Comment cette jeune effrontée avait elle osé s'en prendre à lui de cette manière ? Il n'en revenait toujours pas. Peut-être ne savait-elle pas qui il était ? S'il devait un jour croiser à nouveau son chemin, il se ferait un réel plaisir de le lui expliquer personnellement. Et quand ce moment viendrait, cette petit mijaurée en prendrait pour son grade.
Sa tête bourdonnant des cris et des rires provenant de dehors, le jeune homme se leva pour fermer la fenêtre. Tout le monde se bousculait pour entrer dans le train qui n'allait pas tarder à démarrer, et au milieu de la cohue, Draco aperçut un tas de rouquins au milieu duquel contrastaient la chevelure noire et hirsute de Potter et la masse brune et emmêlée qui trônait sur la tête de cette Sang-de-Bourbe de Granger. Il soupira d'exaspération. Ce n'était pas encore cette année qu'il serait débarrassé du trio infernal : Potter-Weasley-Granger.
La porte du compartiment glissa, tirant Draco de ses pensées. Il ferma enfin la fenêtre et se retourna nonchalamment. Vincent et Grégory se tenaient bêtement dans l'encadrement, attendant que leur camarade ne les invite à entrer. Il s'affala sur sa banquette et fit signe aux deux gorilles de prendre place. Ils refermèrent la porte et s'affairèrent à mettre leurs affaires dans le filet à bagages et prirent ensuite place face à Draco.
-Et bien, quoi de neuf ? finit-il par demander, agacé par le silence de ses deux condisciples.
-Ca, répondit Vincent d'un ton bourru en lui tendant un exemplaire de la Gazette du Sorcier.
Draco attrapa le journal et le déplia. Sur la page principale s'étalait une image représentant la prison d'Azkaban et rien qu'en lisant le titre de l'article, le jeune homme sentit un frisson d'excitation et d'appréhension mêlées lui parcourir l'échine.
"Les Détraqueurs se détraquent
Il y'a trois semaines, deux Moldus du village de Ragamtzcik en Bulgarie sont tués par un groupe de Mangemorts qui parviennent à transplaner avant l'arrivée des secours. Un semaine plus tard, c'est la famille Faucett de Glasgow en Écosse qui est assassinée dans les mêmes circonstances que précédemment. Et huit jours plus tard, des Mangemorts tentent d'enlever Harry Potter sans y parvenir, et à nouveau personne n'est identifié.
Voilà maintenant que les terribles gardiens de la prison d'Azkaban font des folies. Ils ont d'abord donné leur baiser à tout les détenus de la prison - excepté tous les anciens partisans de Vous-Savez-Qui - avant de faire un raid dans un village Moldu de la côte du Surrey. Ils ont privé de leur âme une bonne dizaine de Moldus, avant de mettre les voiles pour une destination inconnue. Le Ministère s'est empressé d'envoyer la Brigade de Réparation des Accidents de Sorcelleries et une bande d'Oubliators pour réparer les dégât et 'rafraîchir' la mémoire des Moldus ayant assisté au massacre.
Exactement comme pour tous les événements relatés en début d'article, l'affaire a été classée secrète et le dossier a été confié au Département des Mystères."
Draco rendit le journal à Vincent et un sourire narquois se dessina sur ses lèvres.
-Ce n'était qu'une question de temps, dit-il comme pour lui même. Je suis vraiment étonné que Voldemort ne s'y soit pas pris plus tôt pour rallier les Détraqueurs à sa cause.
Au nom du Mage Noir, Vincent et Grégory frissonnèrent, mais Draco ne fit pas de cas d'eux.
-Rien d'autre ? demanda-t-il.
Les deux brutes secouèrent négativement la tête et il ne put plus rien tirer d'eux. Un silence s'installa dans le compartiment, entrecoupé par les soupirs songeurs de Draco. La présence de Vincent et Grégory l'énervait royalement. Ces deux abrutis restaient plantés là à ne rien dire, les mains posées sur leurs genoux, regardant au plafond ou à la fenêtre. Draco n'avait pas oublié sa confrontation avec la fille de tout à l'heure et cela mettait rudement ses nerfs à l'épreuve. Il avait besoin de cogner, de faire mal, que ce soit verbalement ou physiquement. Ne pouvant faire passer sa frustration en compagnie des deux gorilles, il décida qu'une petite visite au trio infernal s'imposait.
-Venez-vous autres ! lança-t-il à l'intention de ses compagnons. Que diriez- vous d'aller casser du Gryffondor ?
Les sourires sardoniques qui s'étirèrent simultanément sur les visages des deux armoires à glace signifièrent clairement qu'ils en avaient tout aussi envie que lui. Ils se levèrent et quittèrent le compartiment à la suite de Draco. Par intuition, le jeune homme se dirigea vers le dernier wagon. Il ne s'était pas trompé. A peine y était-il entré que les éclats de voix du trio infernal vinrent bourdonner à ses oreilles. Il marcha jusqu'au fond du couloir, Vincent et Grégory toujours derrière lui, et s'arrêta face au dernier compartiment. A travers la vitre, il constata qu'en plus du trio, il y avait également la stupide petite s?ur de Weasley, cet imbécile de Londubat et une nouvelle recrue qui se présentait sous la forme d'une gaminette aux nattes brunes que Draco n'avait jamais vue avant cela. Il saisit la poignée de la porte et la fit glisser lentement.
Les conversations se turent aussitôt et ce fut cinq regards irrités et un regard étonné qui se tournèrent vers lui d'un même mouvement.
-Malfoy ! grogna Potter.
-Tu m'as reconnu Potter ? J'en suis fort aise, dit Draco le plus ironiquement possible.
Weasley bouillonnait de rage et Granger agrippait déjà ses mains autour du col du rouquin. Vincent et Grégory vinrent se placer de chaque côté de leur leader pour signifier à Weasley de se tenir tranquille.
-Sal temps pour les Sang-de-Bourbe, déclara légèrement Draco comme s'il parlait de la météo, n'est-ce pas Granger ?
-Barre-toi Malfoy ! aboya Weasley s?ur qui s'était levée brusquement.
La jeune rouquine tenait fermement ses poings sur ses hanches d'un air de défi, mais le Serpentard n'avait que faire de ces futiles tentatives dont le but était de l'impressionner. Il lança un regard acide à Granger qui tremblait de rage et dont le doux visage était à présent crispé par la colère.
-Quand est-ce que tu te décideras enfin à comprendre que ta place n'est pas dans le monde des sorciers et que toi et tes semblables nous faites honte ?
A ce moment là, le train s'ébranla, faisant perdre leur équilibre aux trois Serpentards. Weasley frère profita de l'inattention de tout le monde pour sauter au cou de Draco. Les deux jeunes hommes roulèrent à terre et furent projetés hors du compartiment. Ils boulèrent dans le couloir, se donnant des coups de poings, de pieds, de tête, et même de dents. Les poings de Weasley s'écrasèrent à plusieurs reprises sur le nez de Draco, mais ce dernier tenait bon et s'appliquait à rendre chaque coup reçu à son adversaire.
-'Finite Proelium !' cria Granger en faisant irruption dans le couloir.
Draco sentit comme une décharge électrique traverser tout son être et il fut séparé de Weasley avec force. Le rouquin subit le même sort, mais il eut moins de chance que Draco - qui était retombé sur la moquette - et s'écrasa contre l'une des portes vitrées. Lorsque Draco se releva, il s'empara immédiatement de sa baguette et la pointa sur Granger.
-Tu te crois toujours plus maligne que les autres Miss Avale-Bouquins !
Il serra fortement ses doigts sur sa baguette et d'un mouvement ample et circulaire l'abattit avec force en prononçant : 'Adjuvare Morbus' ! Une lumière blanchâtre émana de la pointe et entoura la jeune fille avant d'être absorbée en elle. Il n'y eut aucun effet et cela surpris les Gryffondor. Vincent et Gregory, qui avaient rejoint Ron et s'apprêtaient à le frapper, regardèrent aussi leur leader avec étonnement.
L'incantation noire avait épuisé Draco et il dut s'appuyer à la paroi du wagon pour ne pas perdre l'équilibre. Un sourire triomphal se dessina sur ses lèvres et il lança un regard emplis de sous-entendu à la Sang-de- Bourbe.
-Les effets sont à retardement, Granger, j'espère que ce sera à ton goût. Je te donne juste un petit conseil : évite de prendre froid...
-Dégage Malfoy ! grogna Weasley en s'écartant vivement de Vincent et Gregory qui semblaient l'avoir totalement oublié.
Draco parvint à se remettre en équilibre et avec toute la superbe dont il était capable, il fit signe à ses deux acolytes de le rejoindre et il prit la direction opposée des six Gryffondor qui lui lançaient des regards haineux, la mâchoire contractée. Néanmoins, arrivé au bout du couloir, il se retourna.
-Potter ! lança-t-il ! La prochaine fois, évite de parvenir à t'enfuir lorsque des Mangemorts viendront essayer de se débarrasser de toi...
Il reprit son chemin et fit fort de constater que Potter marmonna quelque chose d'indistinct qui devait probablement être une menace ou une réplique acerbe.
La suite du trajet jusqu'à Poudlard, Draco la passa dans son compartiment, en compagnie de Vincent et Gregory. Après avoir revêtu leurs uniformes, ils furent visités successivement et parfois simultanément par Blaise, Pansy, Mélia et d'autres Serpentard de toutes les années - la plupart venant dans le seul but de faire bonne figure devant le fils unique du terrible Lucius Malfoy.
Au-dehors, le ciel pâlissait au fur et à mesure que les heures s'écoulaient, et bientôt il devint si sombre que les lumières du trains s'allumèrent une à une. Poudlard était proche, mais Draco ne savait s'il devait s'en réjouir ou non. D'un côté, le vieux château était bien plus chaleureux et accueillant que le Manoir Malfoy, mais de l'autre, le fait que ce soit la dernière année où il y serait le mettait en rage. Oui, l'enfance était bel et bien finie. Il faudrait bientôt entrer dans la vie active et se faire une place dans la société. Draco n'avait pas à s'en faire puisqu'il était un Malfoy. Sa place était déjà toute prédestinée... Et pourtant, le problème était qu'il n'était pas un Malfoy ordinaire. Non, il était Draco Malfoy, et cela posait un problème majeur.
Une secousse parcourut le train et lentement, l'engin se mit à ralentir. Le sifflet de la locomotive résonna bruyamment et un coup d'?il par la fenêtre apprit à Draco que le train venait de faire son entrée dans la gare de Pré- au-Lard. Suivit de Vincent et Grégory, il sortit du compartiment et s'incrusta à la file des élèves qui déambulaient dans le couloir du wagon jusqu'à la porte de sortie la plus proche. Ce n'était jamais une mince affaire que de descendre du train au milieu de tout ce monde, mais c'était toujours un réconfort de se dire qu'au moins il ne fallait pas transporter les valises.
Le quai de Pré-au-Lard était tout aussi bondé que le wagon, mais Draco parvint néanmoins à se frayer un chemin parmi la foule grouillante et bruyante d'élèves surexcités. Le jeune homme était tellement las de tout ce bruit et de toute cette activité, qu'il se demanda un instant s'il ne ferait pas mieux de descendre directement dans les quartiers de Serpentard plutôt que d'assister au banquet de début d'année. Mais à peine cette pensée lui eut-elle traversé l'esprit qu'il percuta violemment quelqu'un. Draco accusa le choc, mais l'autre personne n'eut pas cette chance et tomba sur le sol. Confus et irrité à la fois, le jeune homme se pencha pour examiner les dégâts causés. Il attrapa la main pâle qu'on lui tendait et tira un coup sec dessus pour aider le malheureux à se relever. Lorsqu'il posa son regard sur l'élève, il fut foudroyé de stupeur par deux gros yeux noirs qui luisaient entre les mèches d'une chevelure rousse sombre. Il relâcha aussitôt son étreinte et la jeune fille, que Draco avait identifié comme la sale peste qui l'avait ridiculisé dans le train, perdit son équilibre et s'écrasa à nouveau à terre. Le Serpentard lui lança un regard dédaigneux et reprit sa marche en direction des noirs fiacres sans chevaux qui étaient garés à l'autre bout du quai.
Ayant perdu toute trace de Vincent et Gregory, il rejoignit tout seul l'une des diligences et y grimpa. Il s'enfonça dans le coussin de cuir moelleux de la banquette et risqua un rapide coup d'?il à l'extérieur. L'insolente gamine du train gisait toujours sur le sol et tentait tant bien que mal de se remettre sur ses pieds au milieu du tumulte de la gare. Elle semblait perdue et n'appartenir à aucun groupe. Et de plus, son uniforme d'écolière ne portait le blason d'aucune des quatre Maisons. Lorsqu'elle parvint enfin à se relever, elle suivit la file des premières années qui se dirigeaient vers Hagrid, l'imposant garde-chasse et professeur de Soins aux Créatures Magiques. Draco en fut étonné, d'autant plus que, bien qu'il n'ait jamais vu cette fille auparavant, elle ne semblait pas être de première année. Mais après-tout, ce n'était pas la première fois qu'un élève était admis à Poudlard après avoir suivi plusieurs années d'études dans une autre école de sorcellerie.
La diligence fut parcourue d'une secousse et se mit en chemin, et bientôt la sale petite peste fut hors de portée du regard de Draco. Le jeune homme reporta donc son attention sur ses compagnons de voyage. Il y'avait trois autres personnes : un Poufsouffle qu'il ne connaissait que de vue, une Serdaigle de sa promotion répondant au nom de Padma Patil et une tierce personne que Draco n'identifiait pas comme étant un étudiant. C'était une jeune femme qui devait probablement avoir un peu plus d'une vingtaine d'années. Elle avait un visage très jeune et fin qui devait probablement être magnifique éclairé d'un sourire, mais qui à cet instant était dur, froid et complètement fermé. Il était percé de deux grands yeux vert pomme et encadré de mèches folles couleur sable qui s'échappaient de ce qui avait probablement dû être un chignon.
Sentant le regard persistant du jeune Serpentard sur elle, la jeune femme lui adressa une moue interrogative.
-Qui êtes-vous ? demanda Draco.
En réalité, il avait une parfaite idée de qui pouvait être cette jeune personne. Etant trop âgée pour être élève, et un poste d'enseignant étant vaquant, elle ne pouvait être que le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal. Comme si elle avait lu dans ses pensées, elle hocha la tête et un petit sourire s'étira sur ses minces lèvres rosées. Draco aurait probablement fondu sous le charme de la jeune femme s'il n'avait pas été si préoccupé.
La diligence avançait laborieusement sur le chemin poussiéreux et caillouteux qui menait au château et les nids de poules qui parsemaient la route n'étaient en rien salutaire. Une nuit d'encre s'étalait à présent sur la voûte du ciel et les étoiles brillaient de tout leur feu.
-Comment le vieux fou a-t-il réussi à vous convaincre ? lança Draco à l'intention de la jeune femme.
Le Poufsouffle et la demoiselle Patil tiquèrent à tant d'arrogance et tournèrent avec appréhension les yeux vers la femme inconnue pour guetter sa réaction. Mais cette dernière ne sembla en rien outrée et sa seule réaction fut un mouvement ample de la tête pour dégager quelques mèches de cheveux gênantes.
-Oh, Dumbledore... Et bien disons que j'ai toujours rêvé d'enseigner la Défense contre les Forces du Mal et que c'est moi-même qui me suis présentée pour la place.
Le Serpentard leva un sourcil incrédule et toisa son futur professeur.
-Et qu'est-ce que vous êtes ? Un vampire ? Une goule ? Ou tout simplement une ex-Mangemort repentie ?
Surprise par la question et la désinvolture du jeune homme, elle fronça les sourcils.
-Non, je ne suis rien de tout cela. J'ai étudié la Défense contre les Forces du Mal dans une école Transylvanienne, j'ai écris un traité sur la magie offensive et ensuite je suis venue quémander un poste de professeur à Poudlard. On m'a vaguement expliqué que mes prédécesseurs étaient tous un peu... disons... étranges, mais je suis bien loin de tout ça.
-'Étranges' ? C'est bien modeste comme mot pour les décrire. Est-ce que vous saviez que notre professeur de l'année dernière, Jacobius Norwood, était victime d'un dédoublement de la personnalité et qu'il passait son temps à se prendre pour un grand guerrier et à provoquer tous les élèves en duel ? Il a tout de même finit par être renvoyé, après avoir jeté un Sortilège Impardonnable sur un jeune première année. On a aussi eu le droit à un loup-garou, un Mangemort infiltré et je ne vous parle pas des autres...
La jeune femme parut soudainement mal à l'aise. Draco sourit intérieurement, car c'était l'effet escompté. Cette femme lui paraissait si sûre d'elle qu'il avait très envie de la faire douter d'elle-même. Elle venait à Poudlard en conquérante, sans imaginer tous les préjugés que se feraient immédiatement les élèves en sachant quel poste elle occuperait tout au long de l'année. Elle ne savait pas encore que les ragots qu'échangeaient les étudiants entre eux hanteraient ses pas et que tout événement bizarre qui se produirait dans le château serait immédiatement associé à elle. Les regards furtifs que lancèrent Padma Patil et le Poufsouffle sur sa personne confirmèrent ses craintes et un éclair d'angoisse traversa son regard.
-Vous dites avoir écrit un traité. Est-ce que c'est celui que l'on nous a fait acheter pour le cours ? 'Magie offensive' par Maïden Jerwan ? demanda Draco.
-C'est... c'est exact, répondit-elle vaguement en déglutissant.
Draco aurait aimé poser d'autres questions à la Miss Jerwan, mais le fiacre ralentit progressivement sa course et finit par se stopper net devant le grand escalier qui menait au parc de Poudlard, où une file de véhicules stationnait déjà. Padma Patil ouvrit la portière de la diligence et descendit le marchepied. Le Poufsouffle fit de même et Draco s'apprêtait à suivre le mouvement, mais il se ravisa au dernier moment et se retourna vers Miss Jerwan.
-Les dames d'abord, dit-il en tendant son bras.
Le professeur s'agrippa au coude du jeune homme et sortit du véhicule en soulevant légèrement sa robe noire par un plis afin de ne pas se prendre les pieds dans l'ourlet. Draco put enfin descendre de voiture et il rejoignit rapidement un groupe de Serpentard qui attendait au bas de l'escalier. Parmi eux se trouvaient Vincent et Gregory qui lu lancèrent des regards rassurés en le voyant arriver. Blaise s'approcha de lui un sourire coquin collé sur son visage.
-Qui était cette magnifique créature à qui tu faisais tant de charme ? demanda-t-il en lançant des coups d'?il en direction de la Miss Jerwan qui gravissait les escaliers.
Melia, qui avait suivit le regard de son petit ami vira au rouge et lança un coup de coude dans les côtes de Blaise.
-C'est Maïden Jerwan, répondit allègrement Draco, notre nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal.
-Un professeur ? cracha Blaise surpris et déçu à la fois. Melia pouffa de rire devant la déconfiture du jeune homme et lui lança un regard malicieux.
-Désolée mon pauvre Blaise, tu vas être obligé de me supporter une nouvelle année.
Le principal concerné se sentit gêné et il s'empressa de déposer un baiser sur les lèvres de sa compagne pour se faire pardonner. Celle-ci gloussa de contentement et Draco détourna les yeux, agacé par tant de frivolité.
-Et si on y allait ? demanda-t-il à la ronde.
Les autres approuvèrent et Draco commença à gravir les escaliers de pierre. Ses pieds foulèrent bientôt l'herbe verdoyante du parc et devant lui se dressait à présent l'immense porte d'entrée en bois de chêne de l'imposant château. Un frisson lui parcourut l'échine et une sensation de bien-être s'empara de toute sa personne. Ca y était enfin : il était bel et bien de retour à Poudlard.
