Chapitre 12 : Excursion dans l'antre du Diable
Harry revint une semaine plus tard, décomposé. Ginny courut vers lui.
- Comment te sens-tu ?
- Mal. C'était un véritable carnage. Les Aurors n'ont aucune piste, l'Héritier est insaisissable. J'ai procédé aux démarches administratives, rien de plus.
Il s'effondra.
- Ils ne méritaient pas de mourir ainsi. Même s'ils ne m'ont jamais aimé, ils m'ont tout de même procuré un toit, au lieu de m'abandonner.
- Harry. . .
Ce fut à elle de le réconforter.
On frappa à la porte. C'était Hermione. Quand elle vit Harry, elle s'approcha et lui mit la main sur l'épaule.
- Je suis désolée.
Harry se redressa.
- Ce n'est rien.
Soudain, il porta la main à sa cicatrice et cria de douleur.
- Harry ! s'écria Ginny.
- Sa cicatrice ! comprit Hermione.
Elle brillait fortement.
- Severus. . . murmura Hermione.
Elle se précipita dans le bureau de son mari. Celui-ci était blême, la douleur déformant ses traits, sa main plaquée sur son autre bras.
- Severus ! cria Hermione.
Il releva sa manche. Elle brillait elle aussi d'une forte lumière verte. Ce qu'elle craignait se produisait. L'Héritier avait décidé de les tuer et rapidement. Si personne n'agissait, ils seraient bientôt morts. Mais elle ne pouvait se résoudre à perdre Harry et Severus.
- Je t'emmène à l'infirmerie.
Ils retrouvèrent Ginny et Harry. Hermione expliqua rapidement la situation à l'infirmière, qui connaissait un moyen.
- Il faut isoler la douleur. Elle sera toujours présente mais ne pourra pas se développer. Cela nous laissera du temps pour trouver un remède approprié.
- Vous avez leurs vies entre vos mains, Mme Pomfresh ;
Hermione alla trouver Drago et Sirius et les mit au courant.
- Je vais prendre en main la direction de Poudlard, décida Sirius.
Hermione acquiesça.
- Ginny t'aidera. Drago, tu viens avec moi.
- Où ?
- A Hangleton, répondit-elle résolument.
Drago sursauta.
- Tu es folle ?
- Non. C'était l'ancien QG de Voldemort. Il doit rester quelque chose sur ses ?uvres concernant les marques maléfiques.
- Hermione ! Sois réaliste ! Quand des Aurors se sont rendus là-bas l'année dernière, ils se sont faits massacrer ! tenta de raisonner Drago.
- Parce que l'Héritier dans le corps de Ron savait ! Maintenant, il n'est pas au courant !
- Nous ne sommes sûrs de rien ! Peut-être nous espionne-t-il en ce moment !
- Je ne peux pas rester ici à regarder mon mari et mon ami se faire tuer sans rien tenter pour les sauver ! C'est au-dessus de mes forces !
- Hermione. . .
- Soit tu m'accompagnes, soit tu restes ici. Tu as le choix.
Sirius et Drago se regardèrent. Drago soupira. Hermione sut qu'elle avait gagné.
- Quand veux-tu partir ? demanda-t-il.
- Tout de suite. Sirius, suspends nos cours.
- Compte sur moi.
Hermione et Drago s'envolèrent pour Pré-au-Lard sous leur forme d'Animagus, une chouette et un faucon. De là, ils transplanèrent pour Hangleton.
Le manoir se dressait, imposant, désert et abandonné.
- Restons prudents, conseilla Drago. On ne sait pas quels pièges nous attendent.
Hermione hocha la tête.
La porte s'ouvrit sans efforts. Ils pénétrèrent dans le hall sombre, où il régnait une odeur de renfermé. Il y avait des traces de pas légèrement recouvertes de poussière : les traces de pas des Aurors assassinés l'année précédente, et des gens du Ministère venus récupérer les corps. Plus personne n'était venu depuis.
- Le bureau de Voldemort est au fond du couloir, chuchota Drago, sans raison.
- Tu es déjà venu, constata Hermione.
- Oui, quand Père a voulu m'initier au service de Voldemort. Il m'a présenté à lui.
Hermione le fixa.
- Je ne le savais pas.
- Nous étions en 5e année, peu après son retour à la vie. Voldemort voulait un espion de plus de Rogue car il n'avait pas confiance en lui.
Hermione frissonna. Elle se souvenait cette année-là. Severus avait bien failli mourir quand Voldemort avait découvert sa trahison. A l'époque, elle n'aurait pas pleuré sa mort, elle n'avait éprouvé qu'un intense soulagement quand Voldemort avait échoué dans sa tentative de meurtre contre Harry et Severus. Et voici que cet Héritier était près de réussir à la place de son maître !
- Qu'as-tu fait ? demanda-t-elle à son frère.
- Cette mission était mon initiation. Je n'en étais pas enchanté, car je commençais à douter. Douter de Voldemort, sur la légitimité de le servir. Quand je me suis révolté en 7e année, je peux te dire qu'il n'a pas vraiment apprécié.
- Tu veux dire que cette nuit-là. . . se souvint Hermione en écarquillant les yeux.
- Oui.
Hermione faisait allusion à la nuit où ils s'étaient rencontrés dans Poudlard. Ils étaient tous les deux en 7e année, et elle était Préfète-en- Chef. Suite aux attaques répétées de Voldemort sur Harry, Dumbledore avait décidé d'instaurer des rondes du château toutes les nuits par les Professeurs et les Préfets. Cela se passait pendant les vacances de Noël. Un soir, la veille de Noël, elle patrouillait quand au détour d'un couloir. . .
* Flash-back *
- Que fais-tu là Malefoy ? Tu devrais être chez toi.
- Qu'est-ce que ça peut te faire ?
- Que t'est-il arrivé ?
Hermione avait remarqué qu'il était blessé, son uniformé était déchiré par endroits. Il semblait épuisé, et se tenait au mur d'une main, comme pour se soutenir. Sa main était couverte de sang.
- Mêle-toi de tes affaires, Granger.
Hermione sentit la moutarde lui monter au nez.
- C'est mon rôle de veiller sur les élèves. Et tu en fais partie. Alors que tu le veuilles ou non, je t'accompagne à l'infirmerie !
- Pas question.
- Soit tu acceptes, soit j'informe Rogue et Dumbledore.
Il sourit, moqueur.
- Tu irais voir Rogue ? Toi, une Gryffondor ?
- Rogue est un professeur comme les autres, et c'est ton Directeur de Maison. A présent, choisis.
Il hésita, puis s'inclina.
- Bien, allons à l'infirmerie. Mais tu gardes le secret.
- Je n'ai encore trahi personne.
* Fin du flash-back *
Drago resta silencieux. A l'époque, il commençait à se demander si le sang pur était vraiment un facteur d'excellence dans la magie. Il avait découvert ensuite qu'Hermione était sa s?ur, ce qui en faisait une sang- pure. Puis Diana, d'abord considérée comme moldue, puis cracmol, et enfin sorcière par sa mère. Cette nuit-là, contre toute attente, après l'avoir accompagné à l'infirmerie, Hermione lui avait souhaité Joyeux Noël en souriant.
- A quoi songes-tu Drago ? demanda Hermione. A cette nuit-là ?
- Oui. Tu m'as souhait Joyeux Noël, alors que rien ne t'y obligeait. . .
- J'avais deviné qu'il s'était passé quelque chose chez toi au moment où je t'ai vu. Pensant que tu avais besoin de réconfort, je t'ai souhaité Joyeux Noël. Pour les Moldus, Noël est l'époque du pardon et des trêves. Je voulais faire la paix avec toi. Nous nous étions déchirés pendant sept ans, et je ne voulais pas que cela continue.
- Je te comprends. Mais j'ai changé.
- J'ai remarqué. Tu es beaucoup plus tolérant envers les Moldus. La preuve avec Diana, qui est à moitié moldue.
- Nous sommes arrivés, dit brutalement Drago.
Elle sursauta. Ils étaient devant le bureau de Voldemort. Respirant un grand coup, elle tourna la poignée et poussa la porte. Ils virent tout de suite que la pièce avait été fouillée. Il y régnait un désordre indescriptible. Des papiers jonchaient le sol.
- Mais. . . c'est impossible, murmura Hermione.
- Que veux-tu dire ?
- Les traces dans l'entrée. . .
- C'est vrai, les traces de l'entrée remontent à un an, et il n'y en a pas d'autres. Les fenêtres sont condamnées. . . On est venu ici en transplanant. Un Mangemorte. . .
- Drago, tous les Mangemorts sont enfermés ou morts. . .
- L'Héritier alors. . . ce qui signifie qu'il est un ancien Mangemort.
- Alors. . . ce n'est pas Finley. Il n'a jamais été Mangemort.
En effet, seul un Mangemort pouvait transplaner directement dans le bureau de Voldemort. Donc un Mangemort avait fouillé ce bureau. . . Or, ils étaient tous hors d'état de nuire, il ne restait que l'Héritier. . . Hermione secoua la tête, embrouillée.
- Crois-tu que la barrière de transplanage. . .
- Non, elle est toujours active. Je la sens.
- Alors, l'Héritier n'est pas Finley.
- Qui alors ? Et où serait passé Finley ?
Hermione secoua la tête.
- Je dois avouer que là, je suis complètement dépassée. Je ne sais plus que penser, ni quoi déduire.
- Le mystère s'épaissit. Mais je dois dire que cet Héritier suscite l'admiration. Il nous manipule d'une main de maître, ne laissant aucun détail au hasard susceptible de nous mener à lui, dit Drago.
- J'ai du mal à l'admettre, mais tu as raison, approuva Hermione.
Ils contemplèrent le désordre.
- Bon, au travail ! lança Hermione.
- A supposer que l'Héritier nous ait laissé quelque chose, ajouta Drago.
Pendant un moment, ils trièrent les papiers et les livres, les lisant soigneusement, et décidant d'un commun accord de tout ranger. Les papiers furent classés et les livres rangés sur les étagères par ordre alphabétique d'auteurs. Certains auteurs étaient totalement inconnus d'Hermione que Drago identifia comme des sorciers spécialisés en magie noire. Comme Hermione lui jetait un regard surpris, il s'expliqua en disant que son père avait les mêmes livres que lui-même avait étudiés.
- Tu as étudié la magie noire ?
- Oui. Cela te surprend-il, chère s?ur ?
- Un peu. . . Mais nous avons peut-être la solution à notre problème. Tes connaissances en magie noire peuvent nous être utiles. Quel est ton niveau ?
- Je maîtrise quelques petits sorts.
- C'est-à-dire ?
- J'ai le niveau d'un sorcier de septième année de Durmstrang, se décida-t- il à avouer.
Hermione le regarda bouche bée.
- Tant que ça ? C'est ça que tu appelles quelques petits sorts ?
- Mon père tenait à ce que je sois prêt à servir Voldemort. Dès la quatrième année, il a commencé à m'enseigner la magie noire à chaque fois que je rentrais à la maison. Il a aussi engagé un précepteur pendant les étés. Je ne me suis pas ennuyé.
Ainsi, au lieu d'avoir une vie normale comme tous les sorciers de son âge, il avait étudié sous la coupe d'un père fou.
- Tu as au moins un avantage sur nous, fit remarquer Hermione.
- Pour ce que c'est. . .
Hermione regarda le livre qu'elle venait de ramasser. Un livre noir, d'une cinquantaine de pages, à la reliure de cuir. Elle cria de stupéfaction en lisant le titre : L'Empreinte du Mal, par Lord Voldemort.
- Drago, regarde !
- Voilà qui pourrait nous être utile.
Hermione le feuilleta. Les feuilles étaient couvertes d'une écriture fine et serrée, aussi ne fut-il pas facile de le déchiffrer. De toute évidence, il n'avait pas eu le temps de le faire publier. Hermione s'installa sur le canapé et Drago s'assit à côté d'elle.
- Il parle de la Marque des Ténèbres. . . des Sortilèges Impardonnables et. . .des cicatrices porteuses de mort. . .
Hermione croisa le regard de son frère et se remit à lire à haute voix.
- J'ai pris la décision de marquer mes Adeptes, les Mangemorts. Par cette Marque des Ténèbres apposée sur leur bras, je les contrôlerai totalement. J'aurai le droit de vie et de mort sur eux. Ils l'ignorent, mais cette Marque me permet de les tuer à distance si je suis dans l'incapacité de les ramener à moi. Si l'un d'eux me déçoit, son effigie recevra un Sortilège de Mort, et le Mangemort ressentira alors une intense douleur irradier de sa Marque. Le traître mourra lentement dans d'atroces souffrances, pénitence de sa trahison. Le seul moyen d'arrêter le sortilège serait de détruire l'effigie. J'ai fait la même chose pour le jeune Potter, lui qui a osé me défier. Sa cicatrice sera sa Marque. Cependant, j'ai décidé de lui accorder quelque répit. J'ai encore besoin de lui. . .
Hermione interrompit sa lecture.
- Il faut retrouver ces effigies !
- C'est l'Héritier qui les a. Voldemort a utilisé la magie vaudoue. J'aurais dû y penser.
- Drago ! Nous avons besoin des effigies ! Sinon Severus et Harry. . .
Drago sourit.
- Ne t'inquiète pas. J'ai un moyen. La magie vaudoue faisait partie de mon apprentissage. Et je connais un moyen de stopper le sortilège. Fais-moi confiance.
- Mais Voldemort. . .
- C'est un détournement du Sortilège. Je ne vais pas m'y attaquer directement.
Hermione hocha la tête.
- Je m'en remets entièrement à toi.
- Rentrons à Poudlard. Et amenons ce livre. Il nous sera peut-être utile.
Je suis persuadée que vous vous posez plein de questions. Si vous ne comprenez pas quelque chose concernant le raisonnement d'Hermione et Drago, n'hésitez pas à me demander, je vous éclairerais, sauf si ça a un rapport sur le dénouement de l'histoire.
Je me disais justement que je vous embrouillais autant que mes personnages. J'adore ça ! Je sais, j'ai des tendances sadiques !
Harry revint une semaine plus tard, décomposé. Ginny courut vers lui.
- Comment te sens-tu ?
- Mal. C'était un véritable carnage. Les Aurors n'ont aucune piste, l'Héritier est insaisissable. J'ai procédé aux démarches administratives, rien de plus.
Il s'effondra.
- Ils ne méritaient pas de mourir ainsi. Même s'ils ne m'ont jamais aimé, ils m'ont tout de même procuré un toit, au lieu de m'abandonner.
- Harry. . .
Ce fut à elle de le réconforter.
On frappa à la porte. C'était Hermione. Quand elle vit Harry, elle s'approcha et lui mit la main sur l'épaule.
- Je suis désolée.
Harry se redressa.
- Ce n'est rien.
Soudain, il porta la main à sa cicatrice et cria de douleur.
- Harry ! s'écria Ginny.
- Sa cicatrice ! comprit Hermione.
Elle brillait fortement.
- Severus. . . murmura Hermione.
Elle se précipita dans le bureau de son mari. Celui-ci était blême, la douleur déformant ses traits, sa main plaquée sur son autre bras.
- Severus ! cria Hermione.
Il releva sa manche. Elle brillait elle aussi d'une forte lumière verte. Ce qu'elle craignait se produisait. L'Héritier avait décidé de les tuer et rapidement. Si personne n'agissait, ils seraient bientôt morts. Mais elle ne pouvait se résoudre à perdre Harry et Severus.
- Je t'emmène à l'infirmerie.
Ils retrouvèrent Ginny et Harry. Hermione expliqua rapidement la situation à l'infirmière, qui connaissait un moyen.
- Il faut isoler la douleur. Elle sera toujours présente mais ne pourra pas se développer. Cela nous laissera du temps pour trouver un remède approprié.
- Vous avez leurs vies entre vos mains, Mme Pomfresh ;
Hermione alla trouver Drago et Sirius et les mit au courant.
- Je vais prendre en main la direction de Poudlard, décida Sirius.
Hermione acquiesça.
- Ginny t'aidera. Drago, tu viens avec moi.
- Où ?
- A Hangleton, répondit-elle résolument.
Drago sursauta.
- Tu es folle ?
- Non. C'était l'ancien QG de Voldemort. Il doit rester quelque chose sur ses ?uvres concernant les marques maléfiques.
- Hermione ! Sois réaliste ! Quand des Aurors se sont rendus là-bas l'année dernière, ils se sont faits massacrer ! tenta de raisonner Drago.
- Parce que l'Héritier dans le corps de Ron savait ! Maintenant, il n'est pas au courant !
- Nous ne sommes sûrs de rien ! Peut-être nous espionne-t-il en ce moment !
- Je ne peux pas rester ici à regarder mon mari et mon ami se faire tuer sans rien tenter pour les sauver ! C'est au-dessus de mes forces !
- Hermione. . .
- Soit tu m'accompagnes, soit tu restes ici. Tu as le choix.
Sirius et Drago se regardèrent. Drago soupira. Hermione sut qu'elle avait gagné.
- Quand veux-tu partir ? demanda-t-il.
- Tout de suite. Sirius, suspends nos cours.
- Compte sur moi.
Hermione et Drago s'envolèrent pour Pré-au-Lard sous leur forme d'Animagus, une chouette et un faucon. De là, ils transplanèrent pour Hangleton.
Le manoir se dressait, imposant, désert et abandonné.
- Restons prudents, conseilla Drago. On ne sait pas quels pièges nous attendent.
Hermione hocha la tête.
La porte s'ouvrit sans efforts. Ils pénétrèrent dans le hall sombre, où il régnait une odeur de renfermé. Il y avait des traces de pas légèrement recouvertes de poussière : les traces de pas des Aurors assassinés l'année précédente, et des gens du Ministère venus récupérer les corps. Plus personne n'était venu depuis.
- Le bureau de Voldemort est au fond du couloir, chuchota Drago, sans raison.
- Tu es déjà venu, constata Hermione.
- Oui, quand Père a voulu m'initier au service de Voldemort. Il m'a présenté à lui.
Hermione le fixa.
- Je ne le savais pas.
- Nous étions en 5e année, peu après son retour à la vie. Voldemort voulait un espion de plus de Rogue car il n'avait pas confiance en lui.
Hermione frissonna. Elle se souvenait cette année-là. Severus avait bien failli mourir quand Voldemort avait découvert sa trahison. A l'époque, elle n'aurait pas pleuré sa mort, elle n'avait éprouvé qu'un intense soulagement quand Voldemort avait échoué dans sa tentative de meurtre contre Harry et Severus. Et voici que cet Héritier était près de réussir à la place de son maître !
- Qu'as-tu fait ? demanda-t-elle à son frère.
- Cette mission était mon initiation. Je n'en étais pas enchanté, car je commençais à douter. Douter de Voldemort, sur la légitimité de le servir. Quand je me suis révolté en 7e année, je peux te dire qu'il n'a pas vraiment apprécié.
- Tu veux dire que cette nuit-là. . . se souvint Hermione en écarquillant les yeux.
- Oui.
Hermione faisait allusion à la nuit où ils s'étaient rencontrés dans Poudlard. Ils étaient tous les deux en 7e année, et elle était Préfète-en- Chef. Suite aux attaques répétées de Voldemort sur Harry, Dumbledore avait décidé d'instaurer des rondes du château toutes les nuits par les Professeurs et les Préfets. Cela se passait pendant les vacances de Noël. Un soir, la veille de Noël, elle patrouillait quand au détour d'un couloir. . .
* Flash-back *
- Que fais-tu là Malefoy ? Tu devrais être chez toi.
- Qu'est-ce que ça peut te faire ?
- Que t'est-il arrivé ?
Hermione avait remarqué qu'il était blessé, son uniformé était déchiré par endroits. Il semblait épuisé, et se tenait au mur d'une main, comme pour se soutenir. Sa main était couverte de sang.
- Mêle-toi de tes affaires, Granger.
Hermione sentit la moutarde lui monter au nez.
- C'est mon rôle de veiller sur les élèves. Et tu en fais partie. Alors que tu le veuilles ou non, je t'accompagne à l'infirmerie !
- Pas question.
- Soit tu acceptes, soit j'informe Rogue et Dumbledore.
Il sourit, moqueur.
- Tu irais voir Rogue ? Toi, une Gryffondor ?
- Rogue est un professeur comme les autres, et c'est ton Directeur de Maison. A présent, choisis.
Il hésita, puis s'inclina.
- Bien, allons à l'infirmerie. Mais tu gardes le secret.
- Je n'ai encore trahi personne.
* Fin du flash-back *
Drago resta silencieux. A l'époque, il commençait à se demander si le sang pur était vraiment un facteur d'excellence dans la magie. Il avait découvert ensuite qu'Hermione était sa s?ur, ce qui en faisait une sang- pure. Puis Diana, d'abord considérée comme moldue, puis cracmol, et enfin sorcière par sa mère. Cette nuit-là, contre toute attente, après l'avoir accompagné à l'infirmerie, Hermione lui avait souhaité Joyeux Noël en souriant.
- A quoi songes-tu Drago ? demanda Hermione. A cette nuit-là ?
- Oui. Tu m'as souhait Joyeux Noël, alors que rien ne t'y obligeait. . .
- J'avais deviné qu'il s'était passé quelque chose chez toi au moment où je t'ai vu. Pensant que tu avais besoin de réconfort, je t'ai souhaité Joyeux Noël. Pour les Moldus, Noël est l'époque du pardon et des trêves. Je voulais faire la paix avec toi. Nous nous étions déchirés pendant sept ans, et je ne voulais pas que cela continue.
- Je te comprends. Mais j'ai changé.
- J'ai remarqué. Tu es beaucoup plus tolérant envers les Moldus. La preuve avec Diana, qui est à moitié moldue.
- Nous sommes arrivés, dit brutalement Drago.
Elle sursauta. Ils étaient devant le bureau de Voldemort. Respirant un grand coup, elle tourna la poignée et poussa la porte. Ils virent tout de suite que la pièce avait été fouillée. Il y régnait un désordre indescriptible. Des papiers jonchaient le sol.
- Mais. . . c'est impossible, murmura Hermione.
- Que veux-tu dire ?
- Les traces dans l'entrée. . .
- C'est vrai, les traces de l'entrée remontent à un an, et il n'y en a pas d'autres. Les fenêtres sont condamnées. . . On est venu ici en transplanant. Un Mangemorte. . .
- Drago, tous les Mangemorts sont enfermés ou morts. . .
- L'Héritier alors. . . ce qui signifie qu'il est un ancien Mangemort.
- Alors. . . ce n'est pas Finley. Il n'a jamais été Mangemort.
En effet, seul un Mangemort pouvait transplaner directement dans le bureau de Voldemort. Donc un Mangemort avait fouillé ce bureau. . . Or, ils étaient tous hors d'état de nuire, il ne restait que l'Héritier. . . Hermione secoua la tête, embrouillée.
- Crois-tu que la barrière de transplanage. . .
- Non, elle est toujours active. Je la sens.
- Alors, l'Héritier n'est pas Finley.
- Qui alors ? Et où serait passé Finley ?
Hermione secoua la tête.
- Je dois avouer que là, je suis complètement dépassée. Je ne sais plus que penser, ni quoi déduire.
- Le mystère s'épaissit. Mais je dois dire que cet Héritier suscite l'admiration. Il nous manipule d'une main de maître, ne laissant aucun détail au hasard susceptible de nous mener à lui, dit Drago.
- J'ai du mal à l'admettre, mais tu as raison, approuva Hermione.
Ils contemplèrent le désordre.
- Bon, au travail ! lança Hermione.
- A supposer que l'Héritier nous ait laissé quelque chose, ajouta Drago.
Pendant un moment, ils trièrent les papiers et les livres, les lisant soigneusement, et décidant d'un commun accord de tout ranger. Les papiers furent classés et les livres rangés sur les étagères par ordre alphabétique d'auteurs. Certains auteurs étaient totalement inconnus d'Hermione que Drago identifia comme des sorciers spécialisés en magie noire. Comme Hermione lui jetait un regard surpris, il s'expliqua en disant que son père avait les mêmes livres que lui-même avait étudiés.
- Tu as étudié la magie noire ?
- Oui. Cela te surprend-il, chère s?ur ?
- Un peu. . . Mais nous avons peut-être la solution à notre problème. Tes connaissances en magie noire peuvent nous être utiles. Quel est ton niveau ?
- Je maîtrise quelques petits sorts.
- C'est-à-dire ?
- J'ai le niveau d'un sorcier de septième année de Durmstrang, se décida-t- il à avouer.
Hermione le regarda bouche bée.
- Tant que ça ? C'est ça que tu appelles quelques petits sorts ?
- Mon père tenait à ce que je sois prêt à servir Voldemort. Dès la quatrième année, il a commencé à m'enseigner la magie noire à chaque fois que je rentrais à la maison. Il a aussi engagé un précepteur pendant les étés. Je ne me suis pas ennuyé.
Ainsi, au lieu d'avoir une vie normale comme tous les sorciers de son âge, il avait étudié sous la coupe d'un père fou.
- Tu as au moins un avantage sur nous, fit remarquer Hermione.
- Pour ce que c'est. . .
Hermione regarda le livre qu'elle venait de ramasser. Un livre noir, d'une cinquantaine de pages, à la reliure de cuir. Elle cria de stupéfaction en lisant le titre : L'Empreinte du Mal, par Lord Voldemort.
- Drago, regarde !
- Voilà qui pourrait nous être utile.
Hermione le feuilleta. Les feuilles étaient couvertes d'une écriture fine et serrée, aussi ne fut-il pas facile de le déchiffrer. De toute évidence, il n'avait pas eu le temps de le faire publier. Hermione s'installa sur le canapé et Drago s'assit à côté d'elle.
- Il parle de la Marque des Ténèbres. . . des Sortilèges Impardonnables et. . .des cicatrices porteuses de mort. . .
Hermione croisa le regard de son frère et se remit à lire à haute voix.
- J'ai pris la décision de marquer mes Adeptes, les Mangemorts. Par cette Marque des Ténèbres apposée sur leur bras, je les contrôlerai totalement. J'aurai le droit de vie et de mort sur eux. Ils l'ignorent, mais cette Marque me permet de les tuer à distance si je suis dans l'incapacité de les ramener à moi. Si l'un d'eux me déçoit, son effigie recevra un Sortilège de Mort, et le Mangemort ressentira alors une intense douleur irradier de sa Marque. Le traître mourra lentement dans d'atroces souffrances, pénitence de sa trahison. Le seul moyen d'arrêter le sortilège serait de détruire l'effigie. J'ai fait la même chose pour le jeune Potter, lui qui a osé me défier. Sa cicatrice sera sa Marque. Cependant, j'ai décidé de lui accorder quelque répit. J'ai encore besoin de lui. . .
Hermione interrompit sa lecture.
- Il faut retrouver ces effigies !
- C'est l'Héritier qui les a. Voldemort a utilisé la magie vaudoue. J'aurais dû y penser.
- Drago ! Nous avons besoin des effigies ! Sinon Severus et Harry. . .
Drago sourit.
- Ne t'inquiète pas. J'ai un moyen. La magie vaudoue faisait partie de mon apprentissage. Et je connais un moyen de stopper le sortilège. Fais-moi confiance.
- Mais Voldemort. . .
- C'est un détournement du Sortilège. Je ne vais pas m'y attaquer directement.
Hermione hocha la tête.
- Je m'en remets entièrement à toi.
- Rentrons à Poudlard. Et amenons ce livre. Il nous sera peut-être utile.
Je suis persuadée que vous vous posez plein de questions. Si vous ne comprenez pas quelque chose concernant le raisonnement d'Hermione et Drago, n'hésitez pas à me demander, je vous éclairerais, sauf si ça a un rapport sur le dénouement de l'histoire.
Je me disais justement que je vous embrouillais autant que mes personnages. J'adore ça ! Je sais, j'ai des tendances sadiques !