Chapitre 23 : La découverte de Lara


Severus avait pris Hermione et l'avait portée dans leur chambre. Il s'isola avec elle. Harry, Ginny et Diana s'inquiétaient pour elle. Hermione allait sans doute se faire sermonner par Severus pour son insouciance. Mais Harry comprenait Severus. Pourquoi avait-elle accepté ce duel stupide, alors qu'il y avait deux Sorciers-Mages parmi eux ? De fait, Severus était furieux. Il marchait de long en large dans la chambre, incapable de reprendre son calme. Hermione s'était assise sur le lit, le regardant sans rien dire.

- Bon sang Hermione ! Te rends-tu compte ? Prendre une aussi importante décision alors que Potter et moi pouvions sans problème la neutraliser ! T'est-il venu à l'esprit que nous pourrions tous souffrir de ta mort ? Est-ce que tu penses à moi ?

Il s'immobilisa et la regarda. Ses yeux lançaient des éclairs. Hermione soutint son regard sans rien dire. Puis elle se décida à parler.

- J'ai mes raisons de penser que Victoria ne respectera pas ce marché. Elle fera tout pour éviter de se faire tuer, surtout par moi. Et sans vouloir te vexer, Severus, toi et Harry n'avez rien pu faire contre Victoria. Elle t'a stupéfixé, tu t'en souviens ?

- Ce n'était pas une raison pour accepter ce duel !

- Si. Et je vais faire comme elle. Je n'ai aucune intention de respecter ce duel.

- Et puis-je savoir comment tu comptes t'y prendre ? répliqua-t-il ironiquement.

- S'il te plaît Severus, ne prends pas ce ton avec moi. Je n'ai pas l'intention de me faire tuer moi non plus. Si je suis en difficulté, je compte sur toi et Harry pour me soutenir. Si elle prend le dessus, vous devrez intervenir. Je vais commencer dès maintenant à élaborer un plan pour le duel.

- Tu ne vas rien faire du tout. Ce que tu vas commencer par faire, c'est dormir un peu et te reposer.

- Mais Severus. . .

- Je ne veux pas de discussions. Tu as assez créé de problèmes pour la journée.

- Créé des problèmes ? Moi ? Cela m'attriste de constater que tu vois les choses de cette manière.

- Et comment veux-tu que je les voie ?

Hermione sentit la colère l'envahir.

- Severus ! Ouvre un peu les yeux ! Nous étions désavantagés ! Orion a été tué, Drago était sous Imperium, Ginny et Shanna sous Doloris et toi sous Stupéfix. Harry et Sirius n'auraient rien pu faire seuls, face à cette furie ! Il fallait que j'accepte, sinon, elle nous tuait tous sur place et toi en premier ! Tu n'as donc pas compris que j'ai fait ça pour te sauver ?

Elle fondit en larmes. Severus se radoucit. Il s'approcha et la prit dans ses bras.

- Je ne voulais pas te faire pleurer. Mais ça ne me plaît pas cette histoire de duel.

- Pas plus qu'à moi. Mais nous n'avons pas le choix. Alors, vas-tu m'aider ?

- Quelle question ! Bien sûr que oui.

Ils s'embrassèrent longuement. Puis Severus la laissa se reposer.



Shanna avait fait son rapport au Ministère. Orion Tales, excellent Auror, avait perdu la vie au cours de l'exercice de ses fonctions. Elle se trouvait dans sa chambre, debout à sa fenêtre, perdue dans ses pensées. On frappa à la porte.

- Entrez !

C'était Sirius.

- Je venais voir comment vous alliez.

Elle soupira.

- Aussi bien que possible après un Doloris et la perte d'un ami. Le Ministère ne va pas être enchanté en apprenant la disparition d'Orion. L'Héritier est encore plus redoutable que Voldemort.

- Victoria est machiavélique. Se servir ainsi d'un élève, même si c'était Finley. . .

- Oui, mais je dois reconnaître que c'était ingénieux. Je n'étais pas là lors de la mort des précédents Préfets, mais Hermione m'a mise au courant des événements depuis l'année dernière. D'abord posséder Ron Weasley en faisant croire que c'était lui, puis utiliser du Polynectar et l'Imperium pour dissimuler son identité. Nous l'avons sous-estimée. Et cette erreur a coûté la vie d'Orion.

- Vous l'aimiez beaucoup ?

- Je le connaissais de vue du temps de Poudlard, sans plus. Ce n'est qu'à Salem que nous avons vraiment noué connaissance. Mais il n'y a jamais eu plus que de l'amitié entre nous. Pourquoi me demandez-vous cela ?

- Pour rien. Avez-vous averti vos supérieurs du duel ?

- Oui. Ils ont eu droit à un rapport complet sur ce qui s'est passé ce matin. Je n'arrive pas à croire qu'elle ait pu faire ça.

- Hermione ne prend jamais une décision sans réfléchir. Elle a eu raison de le faire. Nous étions en situation périlleuse et Hermione a obtenu un délai suffisant pour nous permettre de nous réorganiser. Et la prochaine fois sera la bonne.

- Vous êtes bien optimiste. Personnellement, j'ai de sérieux doutes.

- Nous n'arriverons à rien avec nos doutes. Nous devons aller de l'avant et croire en nous. Comment croyez-vous que j'ai survécu à Azkaban sinon ?

- C'est vrai. Mon unique expérience contre les Détraqueurs m'a dissuadée de recommencer. Heureusement que les Patronus sont efficaces.

- Vous avez combattu des Détraqueurs ?

- Pendant ma formation d'Auror. Je vous en parlerai un jour, si nous en réchappons.

- Nous vaincrons Victoria. C'est une certitude.



Hermione dormit le reste de la journée et se réveilla à dix-neuf heures le soir-même. La chambre était plongée dans l'obscurité, les volets étant fermés. Elle se redressa et sentit un vertige la saisir. Elle attendit un moment et se leva. Elle sortit de la chambre et se dirigea vers la Grande Salle où elle savait trouver tout le monde à cette heure-ci. Ils s'y trouvaient tous en effet. Elle entra par la petite porte derrière la table et prit sa place à table. Harry se tourna vers elle.

- Comment te sens-tu ?

- Bien. Un peu fatiguée, mais ça va.

- Tu aurais dû rester au lit.

- Tu sais que j'ai horreur de rester au lit quand je peux me lever.

- En effet, les jeunes sont au courant.

Hermione hocha la tête.

- J'espère qu'ils se rendent compte que cette foix, nous avons affaire à quelqu'un de pire que Voldemort.

- Ils le savent. Et ils sont déterminés à nous aider.

- Non, ils ne doivent pas. Une fois les examens terminés, ils rentreront chez eux.

- Pas si vite, objecta Harry. Tu oublies le match de Quidditch.

Hermione sourit.

- Oui, tu as raison. Ce match sera une bonne occasion pour nous détendre. De plus, nous sommes sûrs que l'Héritier ne nous attaquera pas. En attendant, je vais chercher un moyen pour augmenter mon potentiel magique. Même si je ne deviens pas Sorcier-Mage, je veux au moins rivaliser avec Victoria.

- Nous t'aiderons, sois-en sûre.

Diana remarqua Hermione. Elle se leva d'un bond et courut vers elle et la serra dans ses bras, attirant l'attention de ses condisciples.

- Hermione ! Tu n'as rien ? Ça va ?

- Oui Diana. Je vais bien, je te remercie.

- Tu nous as fait une peur bleue. Drago m'a tout raconté. Tu es suicidaire ou quoi ?

- Du tout. J'essaie juste de tous nous sauver la vie.

- Professeur, intervint une jeune Serdaigle, nous vous aiderons dans votre lutte.

- Merci, mais. . .

- Hermione, coupa Diana, nous t'aiderons dans tes recherches. Pas dans le combat. Et quelque chose me dit que tu vas encore passer du temps à la Bibliothèque. Je me trompe ?

- Non, tu as raison Diana. Et je vous remercie tous.



Le soir-même, Hermione se rendit à la Bibliothèque, accompagnée de Ginny.

- Je ne comprens pas ce que tu veux faire, avoua Ginny. Augmenter ton potentiel ou ta puissance ?

- Un peu des deux. Quelque chose qui me permettra de vaincre Victoria. Mais je doute qu'elle respectera le marché. Elle ne se laissera pas tuer.

- C'est certain. Si seulement Harry ou Severus. . .

Gnny s'interrompit. Elle venait d'apercevoir une frêle silhouette dans la Bibliothèque assise, plongée dans un livre. Celle-ci se redressa en voyant ses deux professeurs.

- Lara, que fais-tu ici si tard ?

- Rien. . . je. . .

Elle se leva, son livre à la main et s'approcha d'elles. Elle s'adressa à Hermione.

- Je crois que ceci devrait vous aider.

Elle lui tendit le livre qu'Hermione saisit et Lara s'esquiva en vitesse, rouge comme une pivoine.

- Bonne nuit, Professeurs.

- Bonne nuit, Lara, répondit Ginny.

Hermione était plongée dans le livre.

- Qu'est-ce que ça dit ? demanda Ginny.

Hermione soupira et releva la tête. Elle souriait.

- Ginny, ta Maison va gagner la Coupe des Quatre Maisons. Je donne 200 points à Lara.

- Mais pourquoi ? demanda-t-elle, interloquée.

- Viens, allons trouver Severus et Harry. Il faut qu'ils soient présents.

Ginny hocha la tête sans comprendre.



Harry et Severus se trouvaient ensemble, cherchant un moyen de sauver Hermione et Poudlard. Hermione et Ginny survinrent. Hermione était radieuse.

- Arrêtez de comploter tous les deux, annonça-t-elle.

Harry adressa un regard interrogateur à Ginny. Celle-ci haussa les épaules et secoua la tête. Ils reportèrent leurs regards sur Hermione.

- Veux-tu que j'aille chercher Sirius et Drago ? demanda Harry.

- Non, je ne suis pas encore sûre.

- Bon, de quoi s'agit-il ? demanda Severus.

- Tout d'abord, laissez-moi vous annoncer que Serdaigle va gagner la Coupe des Quatre Maisons. Je viens d'accorder 200 points supplémentaires à Lara. Elle n'est pas encore au courant, elle l'apprendra demain.

- Arrête de tourner autour du pot, s'impatienta Harry.

- Ça va, ça va, rit Hermione.

Elle s'assit à une table et ouvrit le livre. Harry, Ginny et Severus s'installèrent autour d'elle.

- Ce livre nous donne le moyen de vaincre Victoria sans que j'ai besoin de m'entraîner beaucoup. Il faut juste maîtriser le Sortilège de Transfert de Potentiel.

- Quoi ? demanda Harry.

- Ce n'est pas un Sortilège en soi. C'est plutôt un procédé qui permet de transférer la puissance magique de quelqu'un vers un corps récepteur qui la combinera à sa propre puissance pour avoir une double puissance. Vous me suivez ?

- Plus ou moins ? répondit Ginny.

- Bon, Severus et Harry sont Sorciers-Mages d'accord ? Si on utilise ce procédé, leur énorme potentiel se combinera à la mienne et j'acquerrai la puissance de deux Sorciers-Mages. Vous comprenez maintenant ?

Ils méditèrent un moment. Severus rompit le silence.

- Tu penses que 200 points sont suffisants ?

- Ouais, ajoute 100 ou 200 points, suggéra Harry.

- 400 points pour Lara seront parfaits, approuva Severus.

Ginny sourit.

- Je vais finir par devoir protéger Lara. Dès demain, Serdaigle vont voir 400 points supplémentaires à leur compteur et ils vont vouloir comprendre. Lara va être prise d'assaut. Je la prendrai à mes côtés.

- Tu as raison, GinnY.

- Bon, le problème est réglé, dit Severus. Il se fait tard. Allons nous coucher.

Harry et Ginny se retirèrent. Hermione se tourna vers Severus.

- J'ai dormi toute la journée, je n'ai plus sommeil.

- On dirait une enfant, sourit Severus.

- A propos d'enfance, si tu me racontais la tienne ? Tu me l'as promis quand j'étais dans le coma.

- Tu y tiens ?

- J'y tiens.

Severus soupira.

- Bon, couchons-nous. Je te raconterai ça quand tu seras couchée.

- Tu veux me raconter ça dans le noir ?

- Pourquoi pas ?

- D'accord.

Quelques minutes plus tard, Severus éteignait la lumière et s'allongeait à côté d'Hermione. Elle se serra contre lui. Severus attendit un moment avant de commencer son récit.

- Je n'ai jamais connu mes parents, avoua-t-il.

Il sentit Hermione tressaillir légèrement contre lui.

- Mon père était Auror, et a été tué peu de temps avant ma naissance. Quant à ma mère, elle est morte en me mettant au monde. J'ai été élevé par ma grand-mère, dans un petit village moldu en Ecosse, non loin d'Edimbourg. Ma grand-mère est la guérisseuse du village, elle confectionne diverses potions, ce qui fait que j'ai été élevé dans cet art depuis ma plus tendre enfance. Elle m'a enseigné tout son savoir. Puis, à 11 ans, j'ai reçu ma lettre, comme tu t'en doutes. C'est là que j'ai fait la connaissance des Maraudeurs et de Lily Evans ainsi que de la mère de Diana.

- Qu'est-ce qui t'a fait devenir. . . sombre et tourmenté ?

- Après avoir failli perdre la vie grâce à Black, je me suis renfermé sur moi-même. Je ne me suis jamais fait d'amis à Serdaigle, même si Lily et Deborah s'efforçaient de me dérider. C'est sans doute de là que me vient mon caractère. Ma grand-mère m'a dit que je ressemblais à mon père. D'ailleurs. . . je n'ai plus eu de nouvelles d'elle ces derniers temps.

Hermione se redressa d'un bond.

- Elle est toujours vivante ? Et tu ne l'as pas invitée à notre mariage ?

- Elle a plus de 70 ans, et trop faible pour voyager. Mais elle sait que je suis marié. Elle est aidée d'une villageoise pour ses tâches ménagères.

- Je tiens à la rencontrer. L'Ecosse n'est pas bien loin d'ici. Et nous pouvons transplaner.

- Si tu insistes. . . Mais dormons maintenant. Je n'ai pas eu de sieste prolongée moi.

Hermione rit. Elle le laissa s'endormir. Severus avait eu une enfance triste, sans ses parents, mais elle avait l'intuition qu'elle aimerait sa grand-mère. Après tout, elle l'avait élevé, et fait de lui l'homme qui était devenu son mari.