Chapitre 24 : La grand-mère de Severus
Quand Hermione et Severus sortirent de leur chambre le lendemain matin, ils entendirent une grande agitation qui venait du hall. Ils se regardèrent. Les Serdaigles venaient sans doute de s'apercevoir qu'ils avaient gagné 400 points en l'espace d'une nuit.
Ils rejoignirent la Grande Salle. Tous les élèves se demandaient d'où venaient ces points, et Ginny n'était pas encore arrivée. De fait, elle arriva quelques minutes après Hermione et Severus, accompagnée de Lara.
- Bonjour Ginny.
- Bonjour vous deux. Lara a quelques protestations à émettre, Hermione.
- Je t'écoute, Lara.
- Heu. . . Professeur. . . je ne pense pas que les 400 points soient justifiés. Je n'ai fait qu'apporter ma modeste contribution à votre problème.
- Lara, ces 400 points sont parfaitement justifiés. Mais sache qu'au départ, je n'avais doné que 200 points à Serdaigle. Ce sont les professeurs Rogue et Potter qui ont ajouté 200 points supplémentaires.
Lara releva la tête et regarda Severus et Harry à tour de rôle, avant de baisser les yeux de nouveau.
- Je vous remercie, murmura-t-elle.
Ginny sourit et se tourna vers les élèves qui se turent.
- Vous êtes tous au courant des 400 points octroyés à Serdaigle cette nuit. Il s'agit là d'une récompense à Mlle Lara Penwood qui a trouvé un moyen décisif pour la victoire contre l'Héritier.
Une explosion de joie retentit, au milieu des félicitations de Serdaigle, Gryffondor, et Pouffsouffle à la jeune étudiante rougissante. Certains élèves voulurent la porter en triomphe, mais Ginny posa une main sur la frêle épaule en secouant la tête.
Harry se pencha vers Hermione.
- Quelque chose me fait dire que cette petite sera la future Hermione de Poudlard.
- C'est un compliment ou une insulte ? demanda Hermione.
- Un compliment bien sûr. Elle passe la moitié de son temps à la Bibliothèque et a d'énormes connaissances. Le seul problème est sa timidité. Elle ne se fait jamais remarquer en cours et rougit à la moindre question !
- Laisse-la tranquille. Et puis, nous sommes là pour l'aider, non ? coupa Ginny. Et je tiens à faire remarquer que j'étais aussi timide qu'elle en première année. Ça, ajouté au fait que j'étais complètement manipulée par le fantôme de Voldemort. . . J'ai bien failli mourir, et c'est ce qui serait arrivé si Harry ne m'avait pas sauvé la vie.
- Heureusement que je l'ai fait, rit Harry.
- Oui, heureusement.
Tout au long de la journée, Hermione reçut des encouragements et des propositions d'aide de la part de ses élèves ; elle les remercia mais refusa l'aide, ne voulant pas les impliquer dans un combat meurtrier. Le soir-même, elle exposa à Sirius, Shanna et Drago ses intentions. Ils l'approuvèrent vivement.
- C'est un moyen infaillible, reconnut Ginny, mais n'est-ce pas risqué pour toi, ou Harry et Severus ?
- Le livre ne dit rien à ce sujet, répondit Hermione. Il semble qu'il n'y ait aucun risque pour nous trois.
- Cependant, il faut faire attention, déclara Drago. Tu seras le réceptacle à deux puissances et ton corps n'aura pas été préparé pour ça.
- Si, j'y serais préparée. J'ai l'intention de m'entraîner avec Severus et Harry. Il faut que nous maîtrisions ce procédé après tout.
- Si tu le dis. Mais sois prudente, recommanda Drago.
- Je le serai. Je n'ai pas l'intention de mourir avant le duel.
- Victoria ne sait pas encore que le Professeur Rogue et Harry Potter sont Sorciers-Mages, remarqua Shanna. C'est un avantage en notre faveur.
Sirius approuva.
- Hermione aura ce jour-là une puissance incomparable.
- Il faudra tout de même se préparer à agir. Victoria ne respectera pas le marché, et je n'en ai pas l'intention non plus, avoua Hermione.
- La Serpentard en toi se réveille, ironisa Drago.
- Je te signale que je suis ta jumelle, rétorqua-t-elle. Si jamais il m'arrive quelque chose, Harry et Severus, vous êtes chargés de réveiller toute votre puissance pour l'éliminer si je n'y parviens pas.
Ils hochèrent la tête.
- Il ne t'arrivera rien, assura Severus.
Plus tard dans la soirée, Severus fit part de ses plans à Hermione.
- Crois-tu que Victoria soit dupe ?
- Elle ne se laissera pas faire. Elle veut ma mort, à n'importe quel prix. Mais nous avons un avantage sur elle, non ?
- C'est ce que tu disais aussi pour le Bouclier, et elle ne s'est pas laissée déstabiliser.
- Elle a de bons réflexes, c'est vrai. Mais ce n'est pas ça qui va me décourager.
- Oublions-la un peu. Que fais-tu ce week-end ?
- Je prépare les sujets d'examens pour la semaine prochaine. Tu te souviens ?
- J'ai d'autres plans. Dimanche matin, nous partirons de Poudlard.
- Où donc ?
- Voir ma grand-mère. Je lui ai envoyé un hibou aujourd'hui. Elle veut faire ta connaissance.
- Vraiment ? J'en suis ravie. Vivement dimanche !
- Je me demande ce qu'elle va penser de toi, et de nous. Nous avons vingt ans de différence tout de même.
- L'âge ne compte pas en amour. C'est étonnant que ta grand-mère soit encore vivante.
- Elle a eu ma mère à 16 ans, et ma mère m'a eu à 17 ans, alors tu vois. . .
- Alors. . .
Hermione fit un rapide calcul mental.
- Ta grand-mère a 72 ans à peine !
- Exact !
- J'ai vraiment hâte de la rencontrer. J'ai comme l'intuition que nous nous entendrons bien.
- On verra bien.
Severus confia la direction de Poudlard à Sirius pour dimanche, et Hermione prévint Harry, Ginny, Diana et Drago. Harry et Drago en restèrent sans voix.
- Il a encore une grand-mère vivante ? demanda Drago.
- Oui. Et il m'emmène la voir. Nous serons de retour ce soir.
- Bonne chance, souhaita Harry. Si elle a le même caractère que Severus, je te souhaite bien du courage.
Hermione rit.
- Merci !
Severus et Hermione transplanèrent jusqu'à Edimbourg et de là, ils prirent un taxi jusqu'au village. Severus paya en argent moldu, la livre sterling.
- Tu te débrouilles bien, dans le monde moldu, remarqua Hermione.
- J'y ai grandi. Mais je préfère notre monde.
- J'ai été élevée par des Moldus et je ne le regrette pas. Il y a des avantages et des inconvénients dans les deux mondes, l'un est magique, l'autre pas. Je n'ai pas de préférence.
- Ma grand-mère a choisi de vivre dans le monde moldu. Au village, on la voit un peu comme une sorcière, ce qui n'est pas faux.
Tous deux étaient habillés de façon moldue. Severus portait un jean et une chemise blanche, tandis qu'Hermione portait une robe d'été fleurie et un léger gilet. Le soleil brillait dans le ciel sans nuages. Hermione promena son regard sur le paysage magnifique. Le village était niché entre deux collines verdoyantes.
- C'est beau, on se croirait au dix-neuvième siècle !
- Enlève les voitures et les poteaux électriques et tu y seras.
- Vraiment, Severus, tu n'as aucune imagination !
- C'est ce qu'on me disait toujours quand j'étais enfant.
- J'y pense. . . tu devais avoir des amis ici.
Severus sourit.
- J'en avais oui. Mais vont-ils me reconnaître ? A moins qu'ils ne soient tous partis ? Allons-y.
Severus la mena par la main à travers les rues. Les gens les regardaient passer, une lueur de curiosité dans les yeux. Ce n'était pas tous les jours que des étrangers venaient dans ce coin perdu d'Ecosse. Ils arrivèrent devant un petit cottage blanc, entouré de roses et d'autres plantes et herbes aromatiques. Hermione reconnut plusieurs herbes médicinales entrant dans la composition des Potions. Severus comprit son regard.
- Ma grand-mère cultive elle-même ses plantes.
- C'est ce que je vois.
La porte s'ouvrit brusquement.
- Severus ! s'exclama une femme d'environ 30 ans.
Elle était blonde avec de grands yeux noisettes. Elle se précipita vers Severus et le serra dans ses bras. Severus se dégagea et la fixa.
- Tu ne me reconnais pas ? Toujours le même à ce que je vois ! Grand-mère Cathie m'a dit que tu venais, sinon, jamais je ne t'auras reconnu. Ou peut-être que si, à voir tes cheveux noirs. C'est moi, Anna Kale Scott.
- Anna ? Tu as énormément changé. Que deviens-tu ?
- Eh bien, j'ai épousé Charles Scott, comme tu t'en doutes, et je m'occupe de Cathie. Et toi, qu'es-tu devenu ? Ta grand-mère n'a rien voulu me dire.
- Je suis. . . Professeur.
Anna laissa échapper un sifflement admiratif. Puis elle remarqua Hermione.
- C'est une de tes élèves ?
- Hermione était une de mes anciennes élèves. Je te présente Hermione Granger-Rogue, ma femme.
Anna en resta bouche bée.
- Ta. . . femme ? Toi, Severus Rogue, tu as épousé. . .
- Enchantée de vous connaître, Madame Scott.
- Appelle-moi donc Anna, Hermione. Severus ne te mène pas la vie trop dure, j'espère ?
- Hermione, Anna est une de mes amies d'enfance.
- Décidément, j'en apprends tous les jours sur toi. D'abord ta grand-mère, et maintenant tes amis d'enfance. Et dire qu'à. . . l'école, tu étais solitaire.
- Ça m'étonne, intervint Anna. Severus a toujours été sociable, même s'il était parfois grognon. Quand il était de mauvaise humeur, seule Cathie pouvait le raisonner. Mais il a toujours eu de nombreux amis ici, dont mon mari.
- Sociable ? répéta Hermione, avant d'éclater de rire.
- Qu'est-ce que j'ai dit de drôle ? demanda Anna.
- Severus a toujours terrorisé des milliers d'étudiants et moi avec sept ans durant. Ce n'est que quand je suis devenue Professeur que j'ai vraiment découvert son caractère.
Anna secoua la tête.
- Que va penser Cathie de tout ça ? Mais entrons donc. Cathie est impatiente de te revoir. Grand-mère Cathie a élevé Severus, dit-elle à Hermione.
- Oui, je sais, il me l'a dit.
- Severus a changé. Ça fait longtemps qu'il est parti, mais il revient de temps en temps, mais ses visites sont rares. La dernière remonte à. . . plus de 5 ans. Je l'ai à peine aperçu, et à l'époque Cathie était encore en pleine forme. Après sa visite, sa santé s'est dégradée, elle s'inquiétait beaucoup pour lui.
Hermione comprit. Severus avait revu sa grand-mère après le retour de Voldemort, peut-être pour la dernière fois. A l'époque, il risquait de perdre la vie à tout moment en tant qu'espion pour Dumbledore.
L'intérieur du cottage était propre, bien rangé et joliment décoré. Un bouquet de fleurs fraîchement coupées trônait sur la table, juste à côté de l'imposante cheminée. Une vieille dame était assise dans l'un des fauteuils disposés juste devant. Severus s'avança.
- Mamie ?
- Severus, je suis bien contente de te revoir vivant et en bonne santé. . .
Elle lui prit la main.
- Et plein d'énergie. Qui est à l'origine de cette transformation ?
Severus fit signe à Hermione d'approcher. Hermione obéit et se retrouva devant la vieille femme. Elle semblait fragile et vulnérable, mais son regard sombre restait encore lucide et n'avait rien perdu de son intelligence.
- Ainsi, c'est vous, cette Hermione Granger qui avez réussi à conquérir mon Severus.
- Je suis ravie de faire votre connaissance, madame. . .
- Anna, tu peux nous laisser seuls ?
- Bien sûr, grand-mère Cathie. A plus tard Sevie, à bientôt Hermione.
- Sevie ? répéta Hermione en haussant un sourcil et retenant un éclat de rire.
La dame se tourna vers Severus.
- J'ignorais que tu étais devenu Sorcier-Mage.
- Comment l'as-tu découvert ?
Elle se leva et s'approcha de son petit-fils.
- Je te rappelle que je t'ai élevé. Je te connais comme mon propre fils. Ta puissance a énormément augmenté. Et je suppose que ta femme n'y est pas étrangère.
- En effet. Hermione m'y a beaucoup aidé.
- Non, Severus, objecta Hermione. Tu as développé tout seul ta puissance avec. . .
- Si tu n'avais pas découvert Avalonia, nous n'en serions pas là.
Hermione haussa les épaules.
- Si tu veux.
La grand-mère de Severus se tourna vers elle.
- Parlez-moi de vous. Quel âge avez-vous ?
- 19 ans, bientôt 20.
- Vous êtes bien jeune pour avoir une telle intelligence.
Hermione sourit.
- J'ai eu de bons professeurs, comme en Potions par exemple. Je crois savoir que vous faites vous-mêmes des Potions médicinales ?
- En effet. Mes Potions sont appréciées ici. Je suis la guérisseuse de ce village. Mais appelle-moi donc grand-mère, mon enfant.
Hermione sentit son coeur se gonfler de joie. Elle était acceptée ! Severus lui sourit. Cathie se rassit dans son fauteuil.
- Racontez-moi les derniers événements. Voldemort est enfin vaincu, je crois.
- Oui. Grâce à Harry Potter et Severus en particulier, répondit Hermione.
- Tu oublies Dumbledore, Weasley et toi-même.
- Nous n'avons joué que des rôles secondaires, protesta-t-elle.
- Harry Potter, le Survivant. Ce petit était destiné à le tuer. Et qui est ce nouvel ennemi que vous devez combattre ?
- Mamie, comment sais-tu. . .
- Sevie, s'il n'y avait pas d'ennemis, serais-tu devenu Sorcier-Mage ? Non.
Hermione étouffa un rire.
- Vous êtes vraiment perspicaces. L'Héritier de Voldemort est notre nouvel ennemi. Elle s'appelle Victoria, une jeune protégée de Voldemort et qui souhaite me tuer à tout prix.
- Je vois. Et Avalonia est le seul sort qui vous permettrait de la tuer.
- C'est ça. Severus et Harry sont devenus Sorciers-Mages tous les deux.
- J'ai peu de nouvelles du monde sorcier, et mes yeux ne sont plus aussi bons que par le passé, je ne peux plus lire la Gazette. Et je me vois mal demander à Anna de me le lire. J'arrive juste à déchiffrer les rares lettres de Severus, c'est suffisant. Si seulement il me rendait visite plus souvent.
Severus soupira.
- Tu fais le même numéro à chaque fois que je viens.
- Dès que nous en aurons fini avec l'Héritier, nous viendrons plus souvent, n'est-ce pas Severus ? demanda Hermione.
- Si tu veux.
- C'est ta grand-mère, tout de même.
- Anna s'occupe d'elle.
- Ce n'est pas pareil. Anna n'est pas toi, et c'est une moldue. Que pourrait-elle comprendre de notre monde ? Grand-mère ne peut pas discuter avec elle de magie ou de Poudlard !
- Merci, mon enfant de prendre ma défense. Mais Severus est obstiné. Il ne se rendra pas facilement. C'est tout ce qui fait son charme, je suppose.
- En effet. Acquiesça Hermione. Il a un certain caractère. . . je me demande parfois comment je suis tombée amoureuse de lui, alors qu'il s'est montré détestable pendant toute la durée de mes études.
- Oh, comment était-il ? Il ne m'en a jamais parlé.
- Eh bien, sombre et irritable. Arrogant. . . détestant les Gryffondors et favorisant Serpentard, même quand ils avaient tort. Le premier jour de cours, en première année, je me suis même fait traiter d'idiote.
- Je savais que Severus était devenu Directeur de Serpentard mais de là à maltraiter Gryffondor qui était sa Maison. . . Que s'est-il passé ce jour-là ?
- Severus haïssait alors Harry, et lui avait posé tout un tas de questions sur les Potions. Je connaissais les réponses, mais il ne m'a même pas jeté un regard. Quand Harry s'est révolté et a répondu à Severus, il s'est emporté, m'a dit de baisser la main en me traitant d'idiote et a fini par enlever des points à Gryffondor. Et à tous les cours, c'était pareil. Nous étions terrifiés d'aller en Potions, qui était en commun avec Serpentard.
- J'ai eu tort de te traiter d'idiote, je le reconnais, dit Severus.
- Non, tu as eu raison. A l'époque, je voulais faire mes preuves dans le monde sorcier. J'ai grandi dans le monde moldu et j'ignorais tout de mes origines sorcières. Je suis tombée des nues le jour où j'ai reçu ma lettre de Poudlard. Ça n'a pas été facile pour moi de m'intégrer.
- Tu es d'origine moldue ? demanda Cathie.
- Non. J'ai été adoptée par les Granger. Ma famille biologique est Malefoy. Je suis la soeur jumelle de Drago Malefoy, le petit chouchou de Severus.
- Malefoy. . . Oui, une famille de sorciers noirs.
- C'est une longue histoire. Mais je n'ai pas mal tourné, et Drago non plus. Les Granger m'ont donné tout leur amour, comme à leur vraie fille. Je n'ai manqué de rien durant mon enfance.
Ils discutèrent ainsi durant des heures, Cathie voulant tout savoir d'Hermione. Hermione répondait aux questions avec le sourire, lui racontant la vie de Poudlard pendant ses études, le comportement de Severus parfois scandaleux, les actes de Voldemort et enfin l'Héritier et tous les événéments récents.
Vers dix-sept heures, Severus décida qu'il était temps de prendre congé. Cathie soupira.
- Revenez donc me rendre visite.
- Nous vous le promettons grand-mère.
- Oui, nous reviendrons mamie. En attendant, nous avons des examens demain, si tu te rappelles Hermione. Et l'Héritier à vaincre.
- Je sais. A bientôt, grand-mère. Prenez soin de vous.
Severus embrassa sa grand-mère, et ils transplanèrent directement à Pré-au-Lard.
- Je l'adore. C'est une vieille dame attachante.
- Je savais que tu l'aimerais. Cependant, tu n'aurais pas dû lui raconter comment j'enseignais les Potions à Poudlard.
- Elle a paru scandalisée d'apprendre que tu étais du genre sadique.
- Sadique ? Tu ne trouves pas ce terme un peu fort ?
- Non. . . Je le trouve même plutôt léger.
Hermione éclata de rire.
- Ne fais donc pas cette tête, Sevie. Quand Sirius et Harry vont apprendre ton surnom. . .
- Tu n'as pas intérêt à . . .
- Je vais me gêner, tiens !
Quand Hermione et Severus sortirent de leur chambre le lendemain matin, ils entendirent une grande agitation qui venait du hall. Ils se regardèrent. Les Serdaigles venaient sans doute de s'apercevoir qu'ils avaient gagné 400 points en l'espace d'une nuit.
Ils rejoignirent la Grande Salle. Tous les élèves se demandaient d'où venaient ces points, et Ginny n'était pas encore arrivée. De fait, elle arriva quelques minutes après Hermione et Severus, accompagnée de Lara.
- Bonjour Ginny.
- Bonjour vous deux. Lara a quelques protestations à émettre, Hermione.
- Je t'écoute, Lara.
- Heu. . . Professeur. . . je ne pense pas que les 400 points soient justifiés. Je n'ai fait qu'apporter ma modeste contribution à votre problème.
- Lara, ces 400 points sont parfaitement justifiés. Mais sache qu'au départ, je n'avais doné que 200 points à Serdaigle. Ce sont les professeurs Rogue et Potter qui ont ajouté 200 points supplémentaires.
Lara releva la tête et regarda Severus et Harry à tour de rôle, avant de baisser les yeux de nouveau.
- Je vous remercie, murmura-t-elle.
Ginny sourit et se tourna vers les élèves qui se turent.
- Vous êtes tous au courant des 400 points octroyés à Serdaigle cette nuit. Il s'agit là d'une récompense à Mlle Lara Penwood qui a trouvé un moyen décisif pour la victoire contre l'Héritier.
Une explosion de joie retentit, au milieu des félicitations de Serdaigle, Gryffondor, et Pouffsouffle à la jeune étudiante rougissante. Certains élèves voulurent la porter en triomphe, mais Ginny posa une main sur la frêle épaule en secouant la tête.
Harry se pencha vers Hermione.
- Quelque chose me fait dire que cette petite sera la future Hermione de Poudlard.
- C'est un compliment ou une insulte ? demanda Hermione.
- Un compliment bien sûr. Elle passe la moitié de son temps à la Bibliothèque et a d'énormes connaissances. Le seul problème est sa timidité. Elle ne se fait jamais remarquer en cours et rougit à la moindre question !
- Laisse-la tranquille. Et puis, nous sommes là pour l'aider, non ? coupa Ginny. Et je tiens à faire remarquer que j'étais aussi timide qu'elle en première année. Ça, ajouté au fait que j'étais complètement manipulée par le fantôme de Voldemort. . . J'ai bien failli mourir, et c'est ce qui serait arrivé si Harry ne m'avait pas sauvé la vie.
- Heureusement que je l'ai fait, rit Harry.
- Oui, heureusement.
Tout au long de la journée, Hermione reçut des encouragements et des propositions d'aide de la part de ses élèves ; elle les remercia mais refusa l'aide, ne voulant pas les impliquer dans un combat meurtrier. Le soir-même, elle exposa à Sirius, Shanna et Drago ses intentions. Ils l'approuvèrent vivement.
- C'est un moyen infaillible, reconnut Ginny, mais n'est-ce pas risqué pour toi, ou Harry et Severus ?
- Le livre ne dit rien à ce sujet, répondit Hermione. Il semble qu'il n'y ait aucun risque pour nous trois.
- Cependant, il faut faire attention, déclara Drago. Tu seras le réceptacle à deux puissances et ton corps n'aura pas été préparé pour ça.
- Si, j'y serais préparée. J'ai l'intention de m'entraîner avec Severus et Harry. Il faut que nous maîtrisions ce procédé après tout.
- Si tu le dis. Mais sois prudente, recommanda Drago.
- Je le serai. Je n'ai pas l'intention de mourir avant le duel.
- Victoria ne sait pas encore que le Professeur Rogue et Harry Potter sont Sorciers-Mages, remarqua Shanna. C'est un avantage en notre faveur.
Sirius approuva.
- Hermione aura ce jour-là une puissance incomparable.
- Il faudra tout de même se préparer à agir. Victoria ne respectera pas le marché, et je n'en ai pas l'intention non plus, avoua Hermione.
- La Serpentard en toi se réveille, ironisa Drago.
- Je te signale que je suis ta jumelle, rétorqua-t-elle. Si jamais il m'arrive quelque chose, Harry et Severus, vous êtes chargés de réveiller toute votre puissance pour l'éliminer si je n'y parviens pas.
Ils hochèrent la tête.
- Il ne t'arrivera rien, assura Severus.
Plus tard dans la soirée, Severus fit part de ses plans à Hermione.
- Crois-tu que Victoria soit dupe ?
- Elle ne se laissera pas faire. Elle veut ma mort, à n'importe quel prix. Mais nous avons un avantage sur elle, non ?
- C'est ce que tu disais aussi pour le Bouclier, et elle ne s'est pas laissée déstabiliser.
- Elle a de bons réflexes, c'est vrai. Mais ce n'est pas ça qui va me décourager.
- Oublions-la un peu. Que fais-tu ce week-end ?
- Je prépare les sujets d'examens pour la semaine prochaine. Tu te souviens ?
- J'ai d'autres plans. Dimanche matin, nous partirons de Poudlard.
- Où donc ?
- Voir ma grand-mère. Je lui ai envoyé un hibou aujourd'hui. Elle veut faire ta connaissance.
- Vraiment ? J'en suis ravie. Vivement dimanche !
- Je me demande ce qu'elle va penser de toi, et de nous. Nous avons vingt ans de différence tout de même.
- L'âge ne compte pas en amour. C'est étonnant que ta grand-mère soit encore vivante.
- Elle a eu ma mère à 16 ans, et ma mère m'a eu à 17 ans, alors tu vois. . .
- Alors. . .
Hermione fit un rapide calcul mental.
- Ta grand-mère a 72 ans à peine !
- Exact !
- J'ai vraiment hâte de la rencontrer. J'ai comme l'intuition que nous nous entendrons bien.
- On verra bien.
Severus confia la direction de Poudlard à Sirius pour dimanche, et Hermione prévint Harry, Ginny, Diana et Drago. Harry et Drago en restèrent sans voix.
- Il a encore une grand-mère vivante ? demanda Drago.
- Oui. Et il m'emmène la voir. Nous serons de retour ce soir.
- Bonne chance, souhaita Harry. Si elle a le même caractère que Severus, je te souhaite bien du courage.
Hermione rit.
- Merci !
Severus et Hermione transplanèrent jusqu'à Edimbourg et de là, ils prirent un taxi jusqu'au village. Severus paya en argent moldu, la livre sterling.
- Tu te débrouilles bien, dans le monde moldu, remarqua Hermione.
- J'y ai grandi. Mais je préfère notre monde.
- J'ai été élevée par des Moldus et je ne le regrette pas. Il y a des avantages et des inconvénients dans les deux mondes, l'un est magique, l'autre pas. Je n'ai pas de préférence.
- Ma grand-mère a choisi de vivre dans le monde moldu. Au village, on la voit un peu comme une sorcière, ce qui n'est pas faux.
Tous deux étaient habillés de façon moldue. Severus portait un jean et une chemise blanche, tandis qu'Hermione portait une robe d'été fleurie et un léger gilet. Le soleil brillait dans le ciel sans nuages. Hermione promena son regard sur le paysage magnifique. Le village était niché entre deux collines verdoyantes.
- C'est beau, on se croirait au dix-neuvième siècle !
- Enlève les voitures et les poteaux électriques et tu y seras.
- Vraiment, Severus, tu n'as aucune imagination !
- C'est ce qu'on me disait toujours quand j'étais enfant.
- J'y pense. . . tu devais avoir des amis ici.
Severus sourit.
- J'en avais oui. Mais vont-ils me reconnaître ? A moins qu'ils ne soient tous partis ? Allons-y.
Severus la mena par la main à travers les rues. Les gens les regardaient passer, une lueur de curiosité dans les yeux. Ce n'était pas tous les jours que des étrangers venaient dans ce coin perdu d'Ecosse. Ils arrivèrent devant un petit cottage blanc, entouré de roses et d'autres plantes et herbes aromatiques. Hermione reconnut plusieurs herbes médicinales entrant dans la composition des Potions. Severus comprit son regard.
- Ma grand-mère cultive elle-même ses plantes.
- C'est ce que je vois.
La porte s'ouvrit brusquement.
- Severus ! s'exclama une femme d'environ 30 ans.
Elle était blonde avec de grands yeux noisettes. Elle se précipita vers Severus et le serra dans ses bras. Severus se dégagea et la fixa.
- Tu ne me reconnais pas ? Toujours le même à ce que je vois ! Grand-mère Cathie m'a dit que tu venais, sinon, jamais je ne t'auras reconnu. Ou peut-être que si, à voir tes cheveux noirs. C'est moi, Anna Kale Scott.
- Anna ? Tu as énormément changé. Que deviens-tu ?
- Eh bien, j'ai épousé Charles Scott, comme tu t'en doutes, et je m'occupe de Cathie. Et toi, qu'es-tu devenu ? Ta grand-mère n'a rien voulu me dire.
- Je suis. . . Professeur.
Anna laissa échapper un sifflement admiratif. Puis elle remarqua Hermione.
- C'est une de tes élèves ?
- Hermione était une de mes anciennes élèves. Je te présente Hermione Granger-Rogue, ma femme.
Anna en resta bouche bée.
- Ta. . . femme ? Toi, Severus Rogue, tu as épousé. . .
- Enchantée de vous connaître, Madame Scott.
- Appelle-moi donc Anna, Hermione. Severus ne te mène pas la vie trop dure, j'espère ?
- Hermione, Anna est une de mes amies d'enfance.
- Décidément, j'en apprends tous les jours sur toi. D'abord ta grand-mère, et maintenant tes amis d'enfance. Et dire qu'à. . . l'école, tu étais solitaire.
- Ça m'étonne, intervint Anna. Severus a toujours été sociable, même s'il était parfois grognon. Quand il était de mauvaise humeur, seule Cathie pouvait le raisonner. Mais il a toujours eu de nombreux amis ici, dont mon mari.
- Sociable ? répéta Hermione, avant d'éclater de rire.
- Qu'est-ce que j'ai dit de drôle ? demanda Anna.
- Severus a toujours terrorisé des milliers d'étudiants et moi avec sept ans durant. Ce n'est que quand je suis devenue Professeur que j'ai vraiment découvert son caractère.
Anna secoua la tête.
- Que va penser Cathie de tout ça ? Mais entrons donc. Cathie est impatiente de te revoir. Grand-mère Cathie a élevé Severus, dit-elle à Hermione.
- Oui, je sais, il me l'a dit.
- Severus a changé. Ça fait longtemps qu'il est parti, mais il revient de temps en temps, mais ses visites sont rares. La dernière remonte à. . . plus de 5 ans. Je l'ai à peine aperçu, et à l'époque Cathie était encore en pleine forme. Après sa visite, sa santé s'est dégradée, elle s'inquiétait beaucoup pour lui.
Hermione comprit. Severus avait revu sa grand-mère après le retour de Voldemort, peut-être pour la dernière fois. A l'époque, il risquait de perdre la vie à tout moment en tant qu'espion pour Dumbledore.
L'intérieur du cottage était propre, bien rangé et joliment décoré. Un bouquet de fleurs fraîchement coupées trônait sur la table, juste à côté de l'imposante cheminée. Une vieille dame était assise dans l'un des fauteuils disposés juste devant. Severus s'avança.
- Mamie ?
- Severus, je suis bien contente de te revoir vivant et en bonne santé. . .
Elle lui prit la main.
- Et plein d'énergie. Qui est à l'origine de cette transformation ?
Severus fit signe à Hermione d'approcher. Hermione obéit et se retrouva devant la vieille femme. Elle semblait fragile et vulnérable, mais son regard sombre restait encore lucide et n'avait rien perdu de son intelligence.
- Ainsi, c'est vous, cette Hermione Granger qui avez réussi à conquérir mon Severus.
- Je suis ravie de faire votre connaissance, madame. . .
- Anna, tu peux nous laisser seuls ?
- Bien sûr, grand-mère Cathie. A plus tard Sevie, à bientôt Hermione.
- Sevie ? répéta Hermione en haussant un sourcil et retenant un éclat de rire.
La dame se tourna vers Severus.
- J'ignorais que tu étais devenu Sorcier-Mage.
- Comment l'as-tu découvert ?
Elle se leva et s'approcha de son petit-fils.
- Je te rappelle que je t'ai élevé. Je te connais comme mon propre fils. Ta puissance a énormément augmenté. Et je suppose que ta femme n'y est pas étrangère.
- En effet. Hermione m'y a beaucoup aidé.
- Non, Severus, objecta Hermione. Tu as développé tout seul ta puissance avec. . .
- Si tu n'avais pas découvert Avalonia, nous n'en serions pas là.
Hermione haussa les épaules.
- Si tu veux.
La grand-mère de Severus se tourna vers elle.
- Parlez-moi de vous. Quel âge avez-vous ?
- 19 ans, bientôt 20.
- Vous êtes bien jeune pour avoir une telle intelligence.
Hermione sourit.
- J'ai eu de bons professeurs, comme en Potions par exemple. Je crois savoir que vous faites vous-mêmes des Potions médicinales ?
- En effet. Mes Potions sont appréciées ici. Je suis la guérisseuse de ce village. Mais appelle-moi donc grand-mère, mon enfant.
Hermione sentit son coeur se gonfler de joie. Elle était acceptée ! Severus lui sourit. Cathie se rassit dans son fauteuil.
- Racontez-moi les derniers événements. Voldemort est enfin vaincu, je crois.
- Oui. Grâce à Harry Potter et Severus en particulier, répondit Hermione.
- Tu oublies Dumbledore, Weasley et toi-même.
- Nous n'avons joué que des rôles secondaires, protesta-t-elle.
- Harry Potter, le Survivant. Ce petit était destiné à le tuer. Et qui est ce nouvel ennemi que vous devez combattre ?
- Mamie, comment sais-tu. . .
- Sevie, s'il n'y avait pas d'ennemis, serais-tu devenu Sorcier-Mage ? Non.
Hermione étouffa un rire.
- Vous êtes vraiment perspicaces. L'Héritier de Voldemort est notre nouvel ennemi. Elle s'appelle Victoria, une jeune protégée de Voldemort et qui souhaite me tuer à tout prix.
- Je vois. Et Avalonia est le seul sort qui vous permettrait de la tuer.
- C'est ça. Severus et Harry sont devenus Sorciers-Mages tous les deux.
- J'ai peu de nouvelles du monde sorcier, et mes yeux ne sont plus aussi bons que par le passé, je ne peux plus lire la Gazette. Et je me vois mal demander à Anna de me le lire. J'arrive juste à déchiffrer les rares lettres de Severus, c'est suffisant. Si seulement il me rendait visite plus souvent.
Severus soupira.
- Tu fais le même numéro à chaque fois que je viens.
- Dès que nous en aurons fini avec l'Héritier, nous viendrons plus souvent, n'est-ce pas Severus ? demanda Hermione.
- Si tu veux.
- C'est ta grand-mère, tout de même.
- Anna s'occupe d'elle.
- Ce n'est pas pareil. Anna n'est pas toi, et c'est une moldue. Que pourrait-elle comprendre de notre monde ? Grand-mère ne peut pas discuter avec elle de magie ou de Poudlard !
- Merci, mon enfant de prendre ma défense. Mais Severus est obstiné. Il ne se rendra pas facilement. C'est tout ce qui fait son charme, je suppose.
- En effet. Acquiesça Hermione. Il a un certain caractère. . . je me demande parfois comment je suis tombée amoureuse de lui, alors qu'il s'est montré détestable pendant toute la durée de mes études.
- Oh, comment était-il ? Il ne m'en a jamais parlé.
- Eh bien, sombre et irritable. Arrogant. . . détestant les Gryffondors et favorisant Serpentard, même quand ils avaient tort. Le premier jour de cours, en première année, je me suis même fait traiter d'idiote.
- Je savais que Severus était devenu Directeur de Serpentard mais de là à maltraiter Gryffondor qui était sa Maison. . . Que s'est-il passé ce jour-là ?
- Severus haïssait alors Harry, et lui avait posé tout un tas de questions sur les Potions. Je connaissais les réponses, mais il ne m'a même pas jeté un regard. Quand Harry s'est révolté et a répondu à Severus, il s'est emporté, m'a dit de baisser la main en me traitant d'idiote et a fini par enlever des points à Gryffondor. Et à tous les cours, c'était pareil. Nous étions terrifiés d'aller en Potions, qui était en commun avec Serpentard.
- J'ai eu tort de te traiter d'idiote, je le reconnais, dit Severus.
- Non, tu as eu raison. A l'époque, je voulais faire mes preuves dans le monde sorcier. J'ai grandi dans le monde moldu et j'ignorais tout de mes origines sorcières. Je suis tombée des nues le jour où j'ai reçu ma lettre de Poudlard. Ça n'a pas été facile pour moi de m'intégrer.
- Tu es d'origine moldue ? demanda Cathie.
- Non. J'ai été adoptée par les Granger. Ma famille biologique est Malefoy. Je suis la soeur jumelle de Drago Malefoy, le petit chouchou de Severus.
- Malefoy. . . Oui, une famille de sorciers noirs.
- C'est une longue histoire. Mais je n'ai pas mal tourné, et Drago non plus. Les Granger m'ont donné tout leur amour, comme à leur vraie fille. Je n'ai manqué de rien durant mon enfance.
Ils discutèrent ainsi durant des heures, Cathie voulant tout savoir d'Hermione. Hermione répondait aux questions avec le sourire, lui racontant la vie de Poudlard pendant ses études, le comportement de Severus parfois scandaleux, les actes de Voldemort et enfin l'Héritier et tous les événéments récents.
Vers dix-sept heures, Severus décida qu'il était temps de prendre congé. Cathie soupira.
- Revenez donc me rendre visite.
- Nous vous le promettons grand-mère.
- Oui, nous reviendrons mamie. En attendant, nous avons des examens demain, si tu te rappelles Hermione. Et l'Héritier à vaincre.
- Je sais. A bientôt, grand-mère. Prenez soin de vous.
Severus embrassa sa grand-mère, et ils transplanèrent directement à Pré-au-Lard.
- Je l'adore. C'est une vieille dame attachante.
- Je savais que tu l'aimerais. Cependant, tu n'aurais pas dû lui raconter comment j'enseignais les Potions à Poudlard.
- Elle a paru scandalisée d'apprendre que tu étais du genre sadique.
- Sadique ? Tu ne trouves pas ce terme un peu fort ?
- Non. . . Je le trouve même plutôt léger.
Hermione éclata de rire.
- Ne fais donc pas cette tête, Sevie. Quand Sirius et Harry vont apprendre ton surnom. . .
- Tu n'as pas intérêt à . . .
- Je vais me gêner, tiens !
