Chapitre 8
Le soleil commençait à tomber sur le Gondor lorsqu'il arrivèrent en vue du château. Alors qu'il en étaient encore à quelques lieues, Legolas interpella son ami.
- Aragorn, je vois que nous sommes attendus par deux Hobbits.
- Frodon est-il l'un d'eux ?
- Non, je crois distinguer les visages de Merry et Pippin.
Le Roi eut un mauvais pressentiment et accéléra l'allure. Il arriva le premier au château et descendit de son cheval avant même que celui-ci ne se soit arrêté. Il se précipita vers les Hobbits qui venaient à sa rencontre.
- Aragorn, vous voilà enfin ! Nous commencions à désespérer !
- Frodon ?
- Il a rechuté et Gandalf dit que c'est plus grave que les autres fois, répondit Merry, son air inquiet donnant des frissons à Aragorn.
Pendant qu'ils se dirigeaient vers la chambre de Frodon, Legolas interrogea Pippin.
- Gandalf n'est pas parti ?
- Si, mais il vient tout juste de revenir.
Alors qu'ils allaient entrer dans la chambre, l'Elfe arrêta son ami en posant une main sur son bras.
- Attends.
Il sortit la pierre de sa tunique.
- Tu vas en avoir besoin.
A ce moment-là, Gandalf sortit de la chambre et referma la porte derrière lui.
- Mes amis, je suis heureux de vous voir enfin de retour… et avec la pierre !
- Comment va t'il ?
- Très mal, je le crains. Il ne reconnaît plus personne, même pas ce cher Sam qui ne l'a pas quitté une minute depuis votre départ. Il va falloir faire vite.
- Etes-vous certain que la pierre fonctionne, interrogea Merry.
Comme Aragorn le regardait d'un air surpris, Gandalf s'interposa :
- Je leur ai tout expliqué.
- La pierre fonctionne, répondit Legolas, une lueur étrange dans le regard.
- Alors, allons-y !
Gandalf rentra dans la chambre, suivi par l'Elfe. Alors qu'Aragorn allait les suivre, le magicien l'en empêcha.
- Je préfère que vous attendiez ici.
- Mais…
- S'il vous plaît.
Le Roi voulut répliquer, mais Gandalf avait déjà fermé la porte. Aragorn se laissa tomber sur le sol, adossé à un mur, tandis que les Hobbits en faisaient autant.
Legolas s'avança vers le lit, la pierre magique serrée dans sa main. Il eut le cœur bouleversé en voyant l'air triste de Sam qui le regardait.
- Vous allez le sauver encore une fois, n'est-ce pas ?
- Je ne peux rien pour lui, Sam. Il n'y a que toi qui peux le sauver, répondit l'Elfe en lui tendant la pierre.
- Moi ? Demanda le Hobbit en regardant Legolas et Gandalf tour à tour.
Le magicien acquiesca d'un signe de tête et Sam prit la pierre magique des mains de l'Elfe.
- Pose-la sur sa poitrine et concentre-toi.
Le Hobbit obéit. Gandalf se tourna alors vers Legolas.
- Vous l'avez utilisée, n'est-ce pas ?
L'Elfe ne répondit pas car il se doutait que Gandalf connaissait les particularités de la pierre avant même qu'Aragorn et lui ne partent à sa recherche.
- Ca ne marche pas ! Se lamenta Sam au bout de quelques minutes.
- Continuez, mon jeune ami. N'abandonnez pas ! Lui souffla le magicien.
Le Hobbit se concentra à nouveau sur la pierre. Legolas jeta un coup d'œil au visage blafard de Frodon et lança une prière muette aux étoiles pour que le pouvoir de la pierre fonctionne à nouveau.
- Je vous en prie, Frodon, ne m'abandonnez pas… Je ne pourrais pas vivre sans vous… Pas après ce que vous m'avez avoué… Revenez près de moi… Revenez près de votre Sam…
Les larmes se mirent à couler sur les joues du Hobbit qui serrait convulsivement la pierre sur la poitrine de celui qu'il aimait de tout son cœur. Soudain, Legolas vit avec joie une larme de Sam tomber sur la pierre et celle-ci se mettre à briller. Gandalf eut un léger sourire et se tourna vers l'Elfe, avant de reporter son attention sur Sam et Frodon. Au bout de quelques secondes, la lueur diminua et la pierre reprit sa couleur blanche d'origine.
- Ca a marché ? Demanda Sam, toujours aussi inquiet.
Ce fut la voix de Frodon qui lui répondit :
- Je crois que oui.
Le Hobbit se redressa dans son lit et sourit à ses amis. Son teint avait repris sa couleur naturelle et il semblait n'avoir jamais été malade. Il porta une main à sa chemise et l'ouvrit : plus aucune trace de la blessure ne persistait. Il se tourna alors vers Sam et l'attira contre lui.
- Merci, Sam. Tu m'as sauvé la vie !
- Frodon, je suis si heureux !
Legolas se sentit légèrement mal à l'aise et, lorsque Gandalf ouvrit la porte pour annoncer la bonne nouvelle à Aragorn, Merry et Pippin, il n'eut qu'une envie : quitter cette chambre.
Les deux Hobbits, fous de joie, foncèrent sur le lit et embrassèrent leur ami. Aragorn entra à leur suite et s'approcha lui aussi.
- Vous semblez aller bien, Frodon.
- Je ne me suis jamais senti aussi bien. Et, c'est grâce à vous !
- Je n'ai pas fait grand chose.
- Ne soyez pas modeste, Aragorn. C'est Legolas et vous qui avez permis à Sam de me guérir en ramenant cette pierre magique.
La phrase de Frodon eut l'effet d'un coup de poing sur le Roi qui commença à comprendre les raisons de l'attitude de l'Elfe.
- Au fait, demanda Merry, où est Legolas ?
A suivre…
