Avertissements : Gromaldekrane au début, demandez pas d'explications, j'en donnerai que dans deux ou trois chapitres ; 4+3 ; torture de Trowa ; angsty Quat (c'est lui qui s'en prend plein la tronche, dans ce chapitre) ; tiny indice de 1+2 ; hypothétique S+5 ; 5+M+5 Ceux qui voient du 1+4, je rappelle que y'a pas que le yaoi de la vie, y'a l'amitié aussi. Lol

Bonne lecture !

3. Le tchoutchoutchou no quoi ?

AC 193, nouvel an chinois.

Chang WuFei regarda son père d'un air dur, les dents serrées.

_ Non. Je n'irais pas.

Le chef de la famille Chang fixa son fils sans rien dire, impassible. WuFei tint bon. Non, il n'irait pas à la fête du Nouvel An avec Meiran. Il n'irait pas parce qu'il savait que son père annoncerait leur mariage ce jour-là. Leur mariage et sa date qu'il savait plus proche qu'il ne le voulait. Son père se leva sans le quitter des yeux .

_ Tu es le seul fils de la famille, dit-il d'une voix sombre. Que tu veuilles épouser Meiran ou pas n'est pas la question. Tu dois porter l'honneur de ta famille, WuFei. Est-ce que tu veux me déshonorer ? Est-ce que tu veux que la famille Chang soit la honte du Clan du Dragon ?

WuFei détourna les yeux et serra les poings, il avait envie de hurler. Et comme à chaque fois, son père avait gagné. WuFei n'était pas libre, ne le serait jamais.

_ Très bien père, dit-il enfin.

Le chef de la famille Chang s'autorisa un sourire et lui fit signe de disposer. Mais juste avant que son fils ne sorte, il ajouta :

_ Je ne suis pas sensé te le dire, mais ton mariage est prévu pour le mois prochain.

WuFei referma la porte.

Il marcha jusqu'à ses appartements, entra sans laisser le temps aux gardes de lui dire quoique ce soit, et croisa le regard froid de Meiran qui l'attendait, habillée pour la fête, belle dans sa robe bleue, mais glaciale, deux servantes à ses côtés. Il croisa son regard et il savait que dans ses yeux il était de nouveau faible, il n'avait pas su tenir tête à son père, il n'avait pas su les " sauver " tous les deux.

Fou de rage contre lui-même, contre son père, contre Meiran, il détourna les yeux et entra dans sa chambre. Il ne vit pas Meiran ordonner à ses servantes de ne pas bouger, mais il l'entendit entrer.

Elle n'avait pas le droit de faire ça. Entrer dans la chambre d'un homme, même son futur époux, c'était complètement contraire aux règles, mais Meiran avait toujours su les contourner, les défier, là où WuFei n'avait que plié.

Il l'ignora radicalement, s'acharnant à réunir ses cheveux en queue de cheval, mais trop furieux et trop enragé pour réussir. Il sentait le regard de Meiran sur sa nuque, et ça le rendait encore plus rageur, il attendait les reproches, les sarcasmes qu'elle ne manquerait pas de lui faire. Là où les autres femmes se taisaient, se courbaient, Meiran se moquait, se rebellait. Il allait épouser une femme qui le tuerait probablement avant la nuit de noces.

Mais Meiran ne dit rien, et WuFei s'énervait de plus en plus, se demandant si apparaître les cheveux libres devant le clan provoquerait le scandale qu'il s'imaginait, lorsque deux mains se posèrent sur les siennes.

WuFei se figea, s'apprêtant à repousser les mains de Meiran d'un geste sec, mais elle maintint la pression et réunit ses cheveux à sa place, les attachant avec patience et une douceur qu'il ne lui connaissait pas.

Leur regard se croisa dans la glace, mais aucun d'eux ne dit mot, et lorsque le dernier tour d'élastique fut fait, WuFei se leva et en silence, accompagna sa fiancée à la fête du Nouvel An. Il savait que ce n'était qu'une trêve. Meiran et lui étaient trop emportés tous les deux, trop passionnés pour réussir à faire la paix, mais ce soir, ils supporteraient l'épreuve ensemble.

Et peut-être que parfois il y aurait d'autres moments de trêves comme celui-ci, des moments de trêves qui auraient la douceur des mains de Meiran dans ses cheveux, et l'odeur du jasmin sur sa peau.

***

AC 197, .

_ Tu me fatigues, joker, fit Shaï en donnant une pichenette sur le nez du garçon en face d'elle. Dès que tu fais une connerie, c'est sur moi que ça retombe. Solo va encore me faire la morale.

Quelques mètres plus loin, un garçon blond aux yeux presque turquoises se mit à rire d'un air moqueur, et, s'adressant à la petite brune qui venait de parler, déclara :

_ C'est peut-être parce que à chaque fois qu'il fait une connerie, c'est toi qui fait le guet.

_ Ta gueule, Angel, rétorqua Shaï. Je t'ai pas demandé de faire de commentaire.

_ Et voilà, j'ai à peine ouvert la bouche que...

_ Oh, trouvez-vous une chambre tous les deux, marmonna une autre fille, grande, les cheveux châtains et les yeux gris. N'empêche que je suis d'accord avec Shaï, joker, ta foutue manie d'aller te mettre dans des emmerdes pas possibles...Je t'avais dit que le trafic avec l'aéroport, c'était le monopole de Rage et son groupe de petits crétins.

_ Désolé, Break, fit Duo en lui souriant. Mais c'est trop bête de laisser passer ça.

_ Eh ! On voit bien que c'est pas toi que Rage est venu harceler ! protesta Shaï.

_ Te harceler ? répéta un garçon brun aux cheveux courts, et aux yeux de cendres.

_ 'tention, Néo est en mode protecteur, se moqua Break en roulant des yeux.

_ C'est rien, frangin, assura Shaï. C'est juste que c'est lourd, à la fin. Et puis d'ici que le père Maxwell nous tombe dessus, hein...

Cette fois Duo prit un air de remord qui aurait presque pu passer pour sincère. Mais Solo arriva en demandant ce qu'était le bordel avec le groupe de Rage, et le jeune homme natté s'empressa de raconter avec fierté comment il avait convaincu un technicien de l'aéroport de leur revendre de l'essence siphonné sur les navettes au prix du carburant terrestre.

A la fin de l'histoire, très enjolivée et grossie par Duo, et commentée par Shaï qui tenait à y mettre son grain de sel, Solo riait et sa colère était retombée.

Mais alors que tous parlaient avec animation, Duo regarda tout le monde avec une sensation de joie sans mélange, une impression agréable d'être chez lui, dans sa famille. Shaï, la petite brune passionnée toujours prête à foncer dans le tas, Angel, le play-boy qui était probablement le seul puceau de la bande, Break, l'artiste qui colorait comme une pro les murs et les trottoirs tristes de L2, Néo le mélancolique, le frère aîné très protecteur de Shaï, Chat le séducteur qui prenait l'accent italien comme qui rigole, Nike le grand noir astucieux et sa soi-disant cousine, la belle Shoïna.

Et Solo, son meilleur ami, son frère.

Depuis que Romeffeler, par l'intermédiaire d'Oz, avait prit le contrôle des colonies, le marché noir était le commerce le plus lucratif, et à eux neuf ils étaient les plus débrouillards de toute la colonie. De toutes les colonies, aimait dire Nike avec un clin d'œil. Ils avaient un toit grâce au père Maxwell et à sœur Helen, des connections un peu partout…

Solo se tourna vers son protégé et lui sourit.

_ Eh, joker, t'as bougé cette nuit. Mal dormi ? T'as l'air crevé.

_ Chais pas, j'ai fait des rêves bizarres mais je m'en souviens pas, répondit Duo en haussant les épaules.

Chat annonça que c'était l'heure de la messe, et, en poussant des soupirs et des gémissements de torturés, la petite bande se dirigea en traînant des pieds vers l'église, où, en échange du toit, le père Maxwell exigeait de les voir une fois par semaine.

Bien sûr, il ne les aurait pas mis à la porte si ils n'y allaient pas. Mais bon. Le regard plein de reproches de sœur Helen avait de quoi donner honte au type le plus endurci de la colonie, et puis, c'était pour le principe…

***

AC 197, B678.

_ Terminé, annonça Heero d'une voix plate.

Le décodage des informations avait pris moins de temps que prévu. WuFei et Duo se placèrent derrière lui, pour regarder par dessus son épaule. Trowa resta adossé au mur sans rien dire, mais tourna la tête vers eux.

Une liste de noms et de caractéristiques était affiché.

Nom : Araneo Mathieu

Age probable : 15 ans Année de naissance probable : AC 182

Sexe : M

Provenance : LD 420 (Zone 5)

Puissance moyenne de réception à la Source : 2.00236% ( très faible)

Défense moyenne à l'Esprit-Gardien : 0.00194% (nulle)

Potentialité moyenne de mutation : 0.00002 % (nulle)

Rapport de soumission au Premier Récepteur : 99,99999 % (soumission totale)

Ils avaient tous en dessous de dix sept ans, et tous les nombres qui leur correspondaient étaient à peu près les mêmes que le premier.

_ Je ne vois pas vraiment ce que ça veut dire, fit Duo, perplexe.

Ils gardèrent le silence, puis WuFei remarqua une petite note en bas de la page. "Yui, tu peux grossir ça ?"

Heero s'exécuta, et des idéogrammes apparurent à l'écran. Il y eut un silence, puis WuFei prononça à voix haute, lentement :

_ L'Uchuu no Kokoro.

_ Le tchoutchoutchou no quoi ? fit Duo, les yeux grands ouverts.

_ Uchuu no Kokoro, répéta Heero. On peut traduire ça par le cœur de l'espace, à peu près.

_ Mais l'Uchuu no Kokoro n'a pas besoin de traduction, ajouta WuFei. Tout le monde sait ce que c'est.

Heero, Duo et Trowa fixèrent le jeune Chinois qui leva un sourcil, puis haussa les épaules.

_ Je vois… L'Uchuu no Kokoro est un pouvoir légendaire soi-disant possédé par quelques personnes, qu'on appelle les Récepteurs. Il puiserait sa force à une espèce de source de lumière qui procurerait à ces Récepteurs une certaine puissance.

La main d'Heero s'était crispée sur la souris de l'ordinateur, et Trowa le fixait avec intensité. Il en était sûr, la veille, lorsqu'ils étaient tombés du toit, le corps d'Heero s'était mis à luire comme une étoile, juste avant qu'ils ne réapparaissent quelques dizaines de mètres plus bas, sains et saufs.

La coïncidence était trop grosse.

_ Attends, tu veux me faire avaler qu'un cinglé capture des gosses parce qu'il croit qu'ils sont des antennes paraboliques ?

_ Des Récepteurs, Maxwell…et je ne veux rien te faire "avaler", je te dis ce que je sais.

_ Ça semble correspondre aux données du tableau, dit calmement Trowa.

Heero relut l'idéogramme. Il avait soudain envie de laisser jaillir la lumière pour savoir si c'était vrai, si il y avait un rapport quelconque.

Il sursauta lorsque Trowa, en s'approchant, lui marcha sur le pied, et réalisa qu'il avait à peine pensé à le faire, que ses mains prenaient déjà une teinte dorée. Heureusement, ni WuFei, ni Duo ne l'avait remarqué.

Trowa fit comme si il n'avait pas vu non plus, mais Heero n'était pas dupe, et vaguement soulagé que le Français garde le silence. Mais celui-ci était tendu, étrangement pâle, et Duo cette fois le remarqua.

_ Eh, Trowa, ça va pas ?

Il ne répondit pas, fixant un point derrière, le mur peut-être. "Ça recommence", murmura-t-il, puis il s'effondra.

***

Le Caire.

Quatre se replia soudain sur lui-même, une main pressée contre sa poitrine. Il était seul dans la pièce. Il respira profondément pour ne pas laisser la panique l'envahir, surtout pas. A genoux par terre, il serra les dents, cherchant à ne pas se laisser dépasser par la douleur. Il crut entendre au loin une musique, ou plutôt quelqu'un qui chantait.

_ Tro…Trowa ?

Quatre perdit conscience. Tout devint noir et froid, le temps sembla disparaître, et il se réveilla à l'intérieur d'une conscience qui n'était pas la sienne. C'était si froid. Il semblait briller dans cet univers si sombre.

La voix.

Ce n'était pas un rêve, quelqu'un chantait. Un enfant.

Puis soudain une silhouette apparut à quelques pas de lui, une silhouette recroquevillée, le visage caché contre ses genoux. "Trowa !" appela Quatre désespérément.

Il releva la tête et le regarda comme si il ne le reconnaissait pas. Quatre courut vers lui, mais plus il s'approchait, plus la distance entre eux semblait augmenter.

"Trowa !!!" hurla Quatre.

Mais les yeux verts du jeune homme restaient fixes, immobiles, puis un étrange sourire apparut sur ses lèvres, un sourire qui terrifia Quatre. Il y avait quelque chose de fou, de malsain. Il ouvrit la bouche et se mit à chanter, mais ce n'était pas sa voix. C'était celle d'un enfant. La même voix qu'il avait entendue plus tôt…

Compagnons de misère

Allez dire à ma mère qu'elle ne m'reverra plus

J'suis un enfant, vous m'entendez !

Qu'elle ne m'reverra plus

J'suis un enfant perdu !

Et sur ces mots, le regard de Trowa sembla s'allumer un court instant, et il fixa Quatre, le visage impassible mais les yeux terrifiés. Ses lèvres remuèrent, formèrent des mots que le petit blond ne put que deviner.

Aide-moi.

Quatre revint à lui en sursaut, il était allongé par terre, et son téléphone portable vibrait dans sa poche. Il décrocha immédiatement.

_ Quat !! cria Duo dans le téléphone. C'est Trowa ! Il a fait un malaise, et Sally a dû le foutre d'urgence à l'hôpital, il est dans le coma ou un truc du genre et…

_ Duo donne-moi ce téléphone ! Quatre, c'est WuFei, dit celui-ci, utilisant les prénoms comme à chaque fois que la situation était particulièrement tendue. Il n'y a pas lieu de paniquer pour le moment, c'est juste un coma léger, il ne devrait pas durer longtemps mais Sally a préféré le transférer dans un hôpital.

Quatre prit une profonde inspiration, rassuré par le ton calme et posé du jeune Chinois.

_ Que…Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

_ Nous étions sur le rapport de la mission tous les quatre. Trowa est devenu très blanc et s'est effondré sans prévenir.

_ Où est-il ?

_ Il est en observation dans sa chambre, Heero est avec lui.

Quatre n'eut pas besoin de plus pour prendre la situation en main.

_ Très bien, dit-il de sa voix de stratège. Eloignez Heero de lui le plus possible, WuFei, reste avec Trowa dans la chambre, Duo emmène Heero ailleurs. Je serais là dans l'après-midi.

_ Compris, dit WuFei.

Il ne chercha pas à discuter. D'eux cinq, Quatre était celui qui prenait les décisions et il ne s'était jamais trompé.

***

L2

Duo conduisit en silence. Heero avait les bras croisés, la tête tournée vers la fenêtre. Ils n'échangèrent pas un mot avant d'arriver à l'appartement. Lorsque Duo referma la porte derrière eux, il fixa Heero froidement, les lèvres serrées.

_ Dis-moi ce qu'il se passe, fit-il en essayant de ne pas paraître trop sec, ni d'avoir l'air de donner un ordre.

Parfois il en fallait très peu à Heero pour se renfermer. Mais à sa grande surprise, il répondit immédiatement, d'une voix égale, quoiqu'un peu pensive.

_ Ça a commencé lors de la mission, dit-il.

_ Donc il s'est bien passé quelque chose. Vous m'avez rendu un rapport falsifié ?

_ Pas vraiment. Ça n'a rien à voir avec la mission et nous nous somme mis d'accord pour ne pas le divulguer.

_ Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

_ Trowa a eu un malaise, moins fort qu'aujourd'hui. Il n'a perdu conscience que partiellement.

_ C'est à dire ? insista Duo, habitué à tirer les vers du nez de Heero.

_ Regard fixe, absence mentale. Il est tombé dans le vide.

_ Et comment vous vous en êtes sortis ?

_ Je ne sais pas.

_ Comment ça, tu sais pas ?

_ J'ai cherché à le rattraper, je suis tombé avec lui. Au niveau de la moitié de la chute nous nous sommes retrouvés sur le sol.

Silence incrédule.

_ Comme ça ? Pouf ?

Heero lui lança un regard agacé et haussa les épaules. C'était comme un ça, un point c'est tout. Il n'y avait rien à ajouter.

_ Et tu veux sérieusement que j'avale un truc pareil ? Eh, Heero, franchement, qu'est-ce que c'est que ces conneries ? De toutes façons, depuis le début de cette histoire il nous arrive que des merdes. Puuutain, vivement que Quat arrive, lui je suis sûr qu'il saura quoi faire, il sait toujours quoi faire. En attendant on ferait bien de bouffer, j'ai la dalle, et pense au pauv' WuFei qu'est tous seul à l'hôpital. Faudra lui amener de quoi manger tout à l'heure.

Heero secoua la tête, mais au fond de lui, il était soulagé. Duo ne paraissait plus lui en vouloir.

Il n'aimait pas quand Duo lui en voulait.

***

Hôpital.

WuFei jeta un coup d'œil à l'écran d'activité cardiaque de Trowa, mais rien ne changeait. Le Français était très pâle, et il avait même commencé à faire de la fièvre, même si elle restait faible. Après un temps de silence, il finit par se redresser.

_ Qu'est-ce qu'il a ? demanda-t-il.

_ C'est à moi que tu parles ?

_ Tu vois quelqu'un d'autre dans la pièce ? rétorqua-t-il sèchement.

_ Oh, excusez-moi, votre altesse, mais ça fait trois ans que tu fais semblant de pas me voir et tu m'as ignoré toute la nuit. J'ai le droit de me poser des questions.

_ Les femmes ne devraient pas parler autant, grommela WuFei.

_ Et toi tu devrais commencer à grandir, répliqua Meiran.

Ils se défièrent du regard, et comme toujours, WuFei détourna les yeux le premier. Foutue onna.

_ Ne reporte pas le tort sur moi, dit-il. Premièrement tu n'es là que depuis un an, deuxièmement je n'ai su qu'hier soir que c'était toi, troisièmement ce n'est pas spécialement facile d'admettre que de tous ceux qui sont morts c'est toi qui est restée.

Meiran le foudroya du regard.

_ Je ne me suis jamais éloignée de toi, Chang WuFei. Tu crois que j'allais manquer l'occasion de te voir te ridiculiser au combat ?

_ Je ne me suis pas ridiculisé ! Je me suis battu pour les colonies, pour venger mon clan, défendre son honneur et lui faire justice !

_ C'est bien ce que je dis.

_ Tu n'as aucun dignité, fit-il en secouant la tête. De toutes façons je perd mon temps. Tu n'es probablement qu'une matérialisation de mon propre esprit.

_ Je ne savais que tu pensais autant à moi, Chang, je suis flattée ! ironisa Meiran.

WuFei ne répondit pas. Son éducation spiritualiste lui faisait admettre assez facilement que l'esprit de sa femme décédée puisse être près de lui. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était qu'elle ait pu grandir et prendre l'apparence d'une jeune fille de dix-sept ans, et pourquoi il n'avait commencé à sentir sa présence qu'un an plus tôt, et pourquoi elle ne lui était apparu que la veille. Sa présence était très forte, mais il ne voyait d'elle qu'une silhouette pour le moment, alors que la nuit précédente elle avait été presque matérielle. La clarté de son corps fantomatique variait assez souvent. Elle avait été très visible juste avant que Trowa fasse sa crise, mais s'était de nouveau estompée lorsque Duo et Heero étaient partis.

La porte s'ouvrit et Sally entra en portant un sac.

_ Tout va bien, WuFei ?

_ Rien à signaler.

_ Je t'ai apporté de quoi déjeuner.

_ Merci, dit Wufei, un peu étonné.

_ Quatre vient de laisser un message, il arrivera vers 17 heures. Avec un peu de chance, Trowa sera réveillé d'ici là. Ça lui fera plaisir.

WuFei ne répondit pas et Sally lui jeta un regard intrigué.

_ Quelque chose ne va pas ? Il s'est passé quelque chose entre eux ?

_ Je ne veux pas m'en mêler, dit-il. Mais il semble que leur amitié se soit refroidie lors de notre séjour chez Winner. Je ne sais pas ce qui en est la cause, et apparemment Winner non plus…

_ Un malentendu ?

WuFei hocha la tête.

_ J'en ai peur.

Sally posa une main sur le dos de la chaise, pensive.

_ C'est regrettable, dit-elle. Il n'y a rien de pire que les malentendus.

Elle frissonna un instant. La chambre lui semblait soudain hostile, comme si quelque chose dans cette pièce ne voulait pas d'elle. Un peu mal à l'aise, elle se tourna vers WuFei.

_ Je reviendrai plus tard, dit-elle.

Il hocha la tête et Sally sortit. Son malaise se dissipa dès qu'elle fut dehors et elle regarda la porte d'un air intrigué, haussa les épaules et s'éloigna.

Dans la chambre, WuFei jeta un coup d'œil bizarre à Meiran qui s'était renfrognée.

_ Elle est bien familière avec toi, celle-là, fit-elle. Tu permets qu'elle te tutoie comme ça ?

_ Sally est une amie, répondit WuFei, un peu amusé.

_ Ça ne change pas qu'elle est trop familière avec toi. Elle ne voit pas que tu es en deuil ?

WuFei haussa les épaules, combattant soigneusement un sourire moqueur. C'était bien la première fois qu'il se retrouvait en position de supériorité par rapport à sa femme.

Et qu'il s'agisse d'une crise de jalousie lui faisait particulièrement plaisir.

***

Hôpital, 17h45.

Le silence régnait dans la chambre. Tous regardaient Quatre, assis sur la chaise où était WuFei précédemment. Le petit blond, lui, avait les yeux fixés sur le visage pâle de Trowa. Puis il leva la tête vers eux et sourit, mais il y avait quelque chose de triste dans son sourire.

On venait de lui raconter ce qu'il s'était exactement passé, Heero avait parlé de la "crise" lors de la mission, puis dans la cuisine de Duo.

Puis il avait, personne ne savait pourquoi, raconté ce qu'il avait trouvé dans son ordinateur portable à propos de l'Uchuu no Kokoro. Mais après tout, ça n'avait pas d'importance, Quatre était des leurs.

_ Je suis triste que nous soyons divisés, dit Quatre doucement.

_ De quoi tu parles ? demanda Duo.

Quatre ne répondit pas mais les regarda tous.

_ Est-ce que vous pouvez me laissez seul avec Heero et Trowa ?

_ Et encore des confidences, marmonna Duo, déçu.

_ Je te promet que vous saurez tout après. Pour l'instant, je vous demande de me faire confiance.

_Ça va, ça va, soupira l'Américain. Mais j'oublierai pas que tu nous dois des explications !

WuFei et Duo sortirent. Heero n'avait pas bougé, adossé à la fenêtre d'un air impassible. Quatre garda le silence quelques instants, puis, gentiment, : "J'ai dit tout le monde sauf Heero."

Dehors, WuFei vit Meiran passer le mur et venir vers lui. Il lui jeta un coup d'œil interrogateur. "Il ne me voit pas, mais il me sent", dit-elle simplement.

WuFei hocha la tête. Ça ne l'étonnait pas. Le petit blond avait toujours eu une sensibilité particulière.

Dans la chambre, Quatre avait levé la tête vers Heero.

_ Je sais ce que tu es, dit-il simplement.

Heero ne répondit pas.

_ Ce n'est pas la peine d'être sur la défensive. Je sens chacune des fluctuations de la lumière. Tu te rappelles lorsque tu as perdu connaissance, après que j'ai…retrouvé le contrôle de moi-même ? Le zéro system ?

_ Hn.

_ Tu étais complètement sans défense mentale. La lumière s'est libérée.

_ Qu'est-ce que tu sais ? demanda Heero d'une voix froide.

_ Je sais que tu es la Source de l'Uchuu no Kokoro, répondit Quatre calmement. Est-ce que toi tu le sais ?

_ Je sais ce qu'est l'Uchuu no Kokoro, dit Heero, toujours aussi froid. Mais ça ne me dit pas pourquoi tu te donnes le droit de faire de moi la Source.

_ Je suis le Premier Récepteur, Heero. J'ai une connexion particulière avec la Source. Là où certains Récepteurs ne La sente même pas, moi je peux La situer exactement. Je suis le seul à pouvoir utiliser l'Uchuu no Kokoro à sa pleine puissance.

Le regard d'Heero se durcit, mais Quatre garda son calme.

_ Je ne dirais rien aux autres, ne t'en fais pas, dit-il. Et pour une raison bien précise : les Récepteurs perdent souvent la tête face au pouvoir de l'Uchuu no Kokoro. Il leur fait le même effet que plusieurs verres d'alcool pur au point qu'ils oublient tout sauf le pouvoir, et le besoin de s'y griser. Ils peuvent blesser la Source, l'arracher, l'obliger à se vider au maximum. Et souvent le corps qui porte la Source ne supporte pas l'épuisement qui s'ensuit et il meurt. Pour empêcher ça, il existe une variante du pouvoir de Réception que l'on appelle l'Esprit-Gardien. L'Esprit-Gardien a la capacité de protéger la Source des Récepteurs. De ce qu'on sait, il a toujours fait un avec le corps de la Source. Mais cette fois, il en a été séparé. Tu as beau pouvoir enfouir la lumière au fond de toi, tu es faible, Heero. Si jamais…

_ Je ne suis pas faible, rétorqua Heero. Je n'ai pas besoin d'être protégé.

_ Contre les Récepteurs, tu ne peux rien.

_ Je ne vois ce qu'ils pourraient faire contre moi.

Et Quatre le fixa. Le visage d'Heero devint blanc lorsqu'il sentit la lumière brûler au fond lui, brûler tant qu'il n'eut pas d'autres choix que de la laisser sortir. Et ça faisait si mal. Comme si on essayait de lui arracher le cœur à vif.

_ Arrête ça ! gronda-t-il, rageur.

_ Tu comprends ? Tu as besoin de l'Esprit-Gardien.

Heero serra les lèvres, profondément écœuré à l'idée d'être aussi faible et d'avoir besoin de quelqu'un d'autre pour le protéger. Cette pensée lui était insupportable. Il avait accepté les nouveaux événements sans un froncement de sourcil. La nature de la lumière et son rôle n'étaient que de nouvelles données à intégrer. Mais l'idée d'être dépendant de quelqu'un le rendait furieux.

_ Où est-il ? demanda-t-il sèchement.

_ Il ne s'est pas encore réveillé, répondit Quatre. C'est étrange, d'ailleurs. Normalement il aurait dû prendre conscience de sa nature dès la première fois où je me suis connecté avec la Source.

_ Ne m'appelle pas comme ça, cingla Heero. Je ne suis pas un objet dont on peut disposer.

_ Je suis désolé, dit doucement le petit blond. Ce qu'il y a c'est que c'est toi qui réveilles les Récepteurs. Ce n'est pas normal que l'Esprit-Gardien n'ait pas été le premier après moi.

Heero fronça les sourcils.

_ Trowa est un Récepteur ?

_ Oui. Son réveil semble avoir provoqué ce qui est arrivé. Parfois ça se passe mal.

_ Il sait.

Quatre prit immédiatement une expression inquiète.

_ Il va falloir faire attention, dit-il.

_ Qui sont les autres ? Il y avait une liste sur le programme que nous avons piraté.

_ Il y a des milliers de Récepteurs, Heero. Mais souvent leur capacité de Réception est si faible qu'ils ne se réveillent jamais. Il y a très peu de "grands" Récepteurs. Et je ne les connais pas tous. Tu veux…vraiment savoir ?

_ Oui.

Il avait besoin de savoir qui pouvait le menacer.

_ Il y a Trowa. Je suppose que Duo et WuFei en sont également.

_ Oui, soupira Quatre. WuFei est réveillé depuis longtemps déjà, mais Duo n'a pas l'air de vouloir le faire…

_ Qui d'autre ?

_ Dorothy Catalonia, dit-il. Milliardo et Relena Peacecraft…Leur père était le Premier de la génération précédente. Treize Khushrenada était un Récepteur très puissant également. Mariemaia est moins forte, mais est tout de même une "grande". Il doit y en avoir d'autres mais je ne les connais pas.

_ Quel est le lien avec la mission ?

_ Si tu veux bien, on en parlera plus tard avec les autres. Pour l'instant, il faut ramener Trowa. Aide-moi, s'il te plaît…

Heero le regarda avec indécision. Une partie de lui n'avait qu'une envie, c'était de partir en courant, le plus loin possible de tous ceux qui pouvaient lui arracher la lumière, et il n'oubliait pas la voix d'Odin qui lui faisait répéter indéfiniment de ne jamais, jamais montrer la lumière à personne, de ne jamais laisser personne savoir qu'elle existait. Mais Quatre savait, et une autre partie de lui voulait aider Trowa, et donner autant qu'il pouvait.

Et puis il y avait aussi cette confiance inconditionnelle qu'il avait en Quatre. Quatre avait été honnête avec lui. Mais cette confiance dépassait la simple honnêteté du jeune Arabe, c'était un lien plus profond, le lien éternel et particulier qui unissait la Source et son Premier Récepteur.

_ Très bien, dit-il finalement.

_ Merci, murmura le petit blond avec un sourire.

_ Qu'est-ce que je dois faire ? demanda Heero, mal à l'aise.

Il détestait se sentir dépassé, dépendant, vulnérable.

_ Rien, dit-il, laisse la lumière aller, c'est tout.

Quatre posa une main sur la poitrine de Trowa et ferma les yeux. Tout de suite après, Heero sentit la lumière chercher à jaillir. Son premier réflexe fut de la bloquer, mais il se retint, et elle naquit au bout de ses doigts, glissa sur ses mains, le long de ses bras, mais ce fut tout. Quatre n'avait pas besoin de beaucoup de pouvoir.

Il sentit l'Uchuu no Kokoro amplifier en lui comme une vague qui grossit, il sentit les esprits les plus proches commencer à s'ouvrir à lui, puis d'autre plus lointains. Des sentiments venus de partout l'envahirent, l'indécision et la vague peur d'Heero, plus loin l'âme tourmentée de WuFei et l'esprit protecteur qui l'accompagnait toujours, l'inquiétude de Duo et son mur infranchissable derrière lequel dansaient des ombres, la fatigue d'une infirmière, la colère d'un médecin, la douleur d'un patient… Sans chercher à se battre contre eux, Quatre les repoussa doucement, se concentrant sur l'esprit le plus proche de lui.

Trowa.

C'était difficile, on aurait dit que quelque chose l'éloignait de lui. Quatre força son passage et se retrouva face aux défenses de Trowa. Il arrêta tout de suite sa "plongée", immobile, tranquille, pour faire comprendre qu'il n'était pas un ennemi.

Trowa…tu m'as appelé. Je suis venu te chercher.

Aussitôt, il fut plongé dans le même univers que le matin, la même obscurité, et la même froideur. "Trowa ?"

Au lieu d'une réponse, il entendit de nouveau la voix qui chantait, cette voix d'enfant insouciant, mais ce n'était pas la même chanson.

J'ai pas tué, j'ai pas volé

J'voulais courir la chance

J'ai pas tué, j'ai pas volé

J'voulais qu'chaque jour soit dimanche

Je m'souviens ma mère pleurait

Dès que j'passais la porte

Je m'souviens comme elle pleurait

Elle voulait pas que je sorte

"Tro…Trowa ?"

Une silhouette apparaissait, se dessinant avec précision. Trowa était assis sur un mur et chantait, mais sa voix était celle d'un enfant. Quatre s'approcha en hésitant.

Toujours, toujours, elle disait

T'en vas pas chez les filles

Fais donc pas toujours c'qui t'plaît

Dans les prisons y'a des grilles

"Trowa ?" répéta Quatre.

Trowa redressa la tête, et le regarda avec curiosité, comme si c'était la première fois qu'il le voyait.

_ Non, dit-il de la même voix d'enfant, moi c'est…je m'appelle…je…suis…

Mais il était incapable de se souvenir de son nom. Son regarda se figea dans une expression de terreur absolue et il se mit à hurler.

Quatre fit immédiatement en sorte de l'entourer de toute son aura, qu'il se sente en sécurité. Il ne fallait pas qu'il panique, Trowa n'avait pas besoin de quelqu'un qui paniquait, il avait besoin de calme…

Quelques secondes passèrent, puis Trowa se tût. Il regarda de nouveau Quatre, et cette fois son visage était un masque de froideur impassible, et ce fut au tour du petit blond d'avoir envie de hurler. Pour…pourquoi ? Trowa n'avait jamais porté son masque pour lui…Trowa l'avait toujours laissé voir la petite étincelle dans ses yeux verts…Pourquoi ? Depuis qu'ils s'étaient tous revus, en Grèce, Trowa s'était fermé à lui comme il était fermé aux autres, comme si…comme si…comme si il ne…ne voulait plus de lui.

_ Quatre, dit-il, et le jeune Arabe faillit s'effondrer.

Jamais, jamais il n'avait prononcé son nom d'un ton aussi indifférent. Même pas la première fois.

_ Il faut rentrer, dit-il en essayant de garder une voix ferme.

_ Très bien.

Et Trowa le laissa ramener leurs deux esprits à la surface.

Quatre ouvrit les yeux au même moment que Trowa, et ils restèrent quelques secondes à se regarder avant que le Français détourne le regard.

Combattant le nœud dans sa gorge, Quatre se tourna précipitamment vers Heero. Il avait les yeux fermés, et tout son corps brillait. Le début du squelette d'une paire d'ailes commençait à se former. "Heero ! Arrête, c'est fini !"

Le Japonais ouvrit des yeux confus, brumeux, complètement noyé dans la lumière. Il avait oublié qu'il était un corps. Mais aux regards de Trowa et Quatre, il se "réveilla" immédiatement et en moins d'une seconde, la lumière avait disparu.

***

Quelque part dans l'espace.

_ Ça y'est, nous avons toutes les données.

_ Alors ?

_ C'est confirmé : ce que nous avons pris pour l'Esprit-Gardien n'est que l'esprit de la Source. Ils sont séparés, comme la dernière fois…

_ Il est près d'Elle ?

_ Aucune idée…Il est introuvable, mais au moins il ne s'est pas réveillé.

_ Comment ça se fait ?

_ La Source l'en empêche. Je ne sais pas exactement comment, mais Elle est en train de l'enfermer…

_ Ce n'est pas très étonnant, avec ce qu'il s'est passé la dernière fois. Des nouvelles des espions ?

_ Nous avons les identités du Premier et des grands Récepteurs les plus proches de la Source, et leurs capacités. Ils va falloir compter avec eux. Jetez un coup d'œil à ça.

Nom : Winner Quatre

Age : 17 ans Année de naissance : AC 180

Sexe : M

Provenance : L4 (Zone 1)

Puissance moyenne de réception à la Source : 100% ( totale)

Défense moyenne à l'Esprit-Gardien : 85% (très forte)

Potentialité moyenne de mutation : 100 % (mutation effectuée : capacité d'empathie à 400% contre 150 % pour le précédent Premier)

***

Nom : Maxwell Duo

Age probable : 17 ans Année de naissance probable : AC 180

Sexe : M

Provenance : ?

Puissance moyenne de réception à la Source : ? (réveil pas effectué)

Défense moyenne à l'Esprit Gardien : ? (idem)

Potentialité moyenne de mutation : ? (idem)

Rapport de soumission au Premier Récepteur : ? (idem)

***

Nom : Chang WuFei

Age : 17 ans Année de naissance : AC 180

Sexe : M

Provenance : L5 (Zone 1)

Puissance moyenne de réception à la Source : 87% ( très forte)

Défense moyenne à l'Esprit-Gardien : 50% (importante)

Potentialité moyenne de mutation : 100 % (mutation effectuée, mais encore à définir)

Rapport de soumission au Premier Récepteur : 58% (importante)

***

Nom : Barton Trowa (?)

Age probable : 17 ans Année de naissance probable : AC 180

Sexe : M

Provenance : ?

Puissance moyenne de réception à la Source : 85% (très forte)

Défense moyenne à l'Esprit-Gardien : 57% (importante)

Potentialité moyenne de mutation : 100 % (mutation effectuée : télékinésie/télétransportation, cf. rapport sur les événements de LD 420)

Rapport de soumission au Premier Récepteur : 22 % (faible : proche de la capacité de rébellion. A exploiter ?)

_ Intéressant…Trowa Barton, hein. En voilà un que j'ai hâte d'avoir entre les mains…Quatre Winner, rien que ça…WuFei Chang, l'héritier du clan du Dragon…et comme par hasard, la Source s'appelle Heero Yuy. Trouvez-moi les autres et surtout, l'Esprit-Gardien.

_ A vos ordres.

***

L2.

Quatre termina l'histoire des Récepteurs sous les regards froids de Trowa et Heero, l'air perplexe de Duo et soucieux de WuFei. Peu après la sortie d'hôpital de Trowa, ils s'étaient tous réunis chez Duo où Quatre avait patiemment entrepris de raconter une nouvelle fois le principe de l'Uchuu no Kokoro.

_ Et ben vlà kekchose qui va pas être de la tarte à digérer, commenta l'Américain avec un sourire crispé.

Il jeta un coup d'œil à Heero qui n'avait pas bougé. "Putain, pensa-t-il, Mission Man est de retour. L'angoisse…"

_ Donc, si j'ai bien tout capté, et c'est le cas de le dire, l'histoire du tchouchou machin truc c'est pas des salades, on est tous des paraboles humaines, et y'a un cinglé qui enlève ceux qui sont comme nous pour intercepter le pouvoir de la Fontaine ?

_ La Source, Maxwell, la Source…

_ Peu importe, ça revient au même. Pourquoi il ferait ça ?

_ Le pouvoir de la Source, c'est le pouvoir X, le pouvoir d'origine de toute naissance, expliqua Quatre. Si qui que ce soit arrive à contrôler le pouvoir de la Source dans sa totalité, il peut créer la Vie. Il est Dieu.

_ …oooookay. On a un mégalo sur les bras. Bah, après Treize ça nous change pas.

_ Ne compare pas Treize Khushrenada à n'importe qui, rétorqua WuFei.

_ Mais dis-moi, t'en aurais pas un peu pincé pour lui, toi ?

_ MAXWELL !!!! Espèce de…

WuFei lança un regard meurtrier à Duo, et au mur. Quatre sourit.

_ Et comment on la trouve, ta Source ? demanda Duo ensuite.

Quatre haussa les épaules.

_ La Source se dévoilera quand elle le désirera, répondit-il. Ou alors tu la trouveras toi même.

_ D'après ce que j'ai compris, on est tous sensés se réunir ?

_ Oui. Les Récepteurs sont naturellement attirés les uns vers les autres, autour du Premier et de la Source, dit Quatre.

Il ne se rendit compte de l'erreur qu'il avait faite que lorsque le regard d'Heero se durcit et que l'aura de Trowa se glaça encore plus.

Il savait exactement ce qu'il se passait dans leur tête. Comment savoir si les sentiments qu'ils avaient et qu'on leur rendait étaient réels, et non pas une influence de l'Uchuu no Kokoro ?

Et lorsque un peu plus tard dans la soirée, Quatre trébucha et se rattrapa à Trowa pour ne pas tomber, il n'y eut rien de cette petite étincelle, de ce pétillement qui les traversait à chaque fois qu'ils se frôlaient ou se touchaient avant.

Trowa l'avait définitivement rejeté.

TBC…

Commentaires, pliz ?

Je fais une overdose d'angst…argh…