Note de l'Auteur : Pardon aux Astrologues. J'ai inventé les conjonctions et les trucs "lune dans la maison … (remplir le blanc)". Je les ai simplement inventés, comme ça, sans aucune connaissance. Mea maxima culpa. Mais j'espère que vous apprécierez cela tout de même.

Note du traducteur : je conseille aux amateurs d'astrologie de consulter la précession des équinoxes avant de dire des bêtises.

CHAPITRE 7

Les couloirs étaient calmes et vides. Seule une torche sur trois était allumée, de telle sorte que les murs et le sol étaient baignés d'une pénombre mystérieuse, les ombres des armures et des statues étaient plus longues que d'habitude. Le peu de brillance jeté par les flammes vacillantes n'atteignait pas le haut plafond voûté qui s'était retiré dans l'obscurité impénétrable. Avec précaution, Severus avançait de tâche de lumière en tâche de lumière, les yeux et les oreilles prêts à intercepter le plus petit signal d'alerte.

La bibliothèque était loin des quartiers de Serpentard ; y arriver à une allure si lente allait lui prendre au moins quinze à vingt minutes. Si aucun obstacle ne se présentait sur son chemin, en fait. Aussi silencieusement qu'un chat, il s'approcha d'une tapisserie, derrière laquelle il savait qu'il y avait un escalier fournissant un raccourci conséquent. Il ne serait pas aussi idiot que Mathilda, qui l'année dernière --- lors d'une expédition aux cuisines pour aller leur chercher un petit casse-croûte de minuit, fut assez stupide pour passer la tête par une des tapisseries et se retrouva à regarder droit dans les yeux de Lestrange . Aussi captivants qu'ils puissent être, à ce moment précis la fille n'avait pas été ravie d'être considérée sévèrement et traînée au Repaire du Serpent pour un sermon et une retenue qu'elle dut effectuer le soir suivant avec Rusard. Severus était certainement quelqu'un qui apprenait des erreurs de ses camarades et donc il tira sa baguette et murmura "Diaphanus!" La tapisserie devint transparente de son côté et il s'assura qu'il n'y avait pas même un poil de la queue de Miss Teigne en vue avant de rendre au tissu son état original, non-transparent, et de se glisser derrière.

Il avait à moitié descendu l'escalier, quand un bruit venant de dessous le fit se geler sur place. Quelqu'un chuchotait. Pointant sa baguette vers son oreille droite, il siffla "Sensaccrus!" Et maintenant, il pouvait clairement entendre les mots.

"Dépêche-toi, Remus, nous sommes déjà en retard!"

"Désolé, Madame Pomfresh, mais cette armure s'est accrochée à mes robes et ne veut pas, ---arrête stupide tas de ferraille!"

Avec un soupir, Madame Pomfresh prononça un sort de désanimation, Lupin chuchota un hâtif "Merci!" Et ensuite Severus entendit leurs pas hâtifs devenir de moins en moins audibles, jusqu'à ce qu'ils fussent complètement partis.

Il n'ôta pas le sort de son oreille, car cela pourrait s'avérer utile --- il serait même capable d'entendre les pas du chat. Pourquoi n'avait-il pas pensé à le lancer en premier lieu ?

Mais une question bien plus intéressante était : que faisait Remus Lupin dans les couloirs à minuit en compagnie de Madame Pomfresh ? Pour quoi étaient-ils en retard ? Severus essaya de se souvenir si le Gryffondor avait semblé malade récemment. Maintenant qu'il y pensait, Remus avait semblé un peu fatigué aujourd'hui et hier. Mais il était malade assez souvent. Le problème crucial était, cependant, que même s'il avait été en chemin vers l'Infirmerie, il n'aurait pas été accompagné par la médisorcière. Il semblait plutôt qu'elle était allée le chercher pour l'y emmener.

Se déplaçant toujours fermement vers la bibliothèque, dardant des regards circonspects dans toutes les directions et balayant les environs avec sa capacité auditive améliorée, il commença à approcher le problème de manière logique. Première possibilité : Remus était malade et avait demandé à l'infirmière de venir à la Tour Gryffondor. Mais comment aurait-il pu communiquer avec elle ? Seules les cheminées des enseignants étaient connectées au système de Cheminette interne --- pour des raisons de sécurité bien sûr, car les possibilités de faire des blagues se seraient multipliées, si les élèves avaient eu libres accès aux quartiers de tous via cheminée. Alors cela était hors de question. Il pourrait lui avoir envoyé un hibou, mais Severus savait que le familier de Lupin n'était pas un hibou, mais un chat qui semblait pour quelque raison ne pas aimer son maître et était devenu tout à fait attaché à James Potter. Cela avait été le sujet de plaisanteries infinies pendant leur première année. Alors Lupin aurait dû aller à la Volière, mais s'il était capable de faire l'aller-retour, il n'y avait aucune raison pour laquelle il ne serait pas allé directement à l'infirmerie. Pas même un Gryffondor n'aurait été si stupide. Mais attendez, attendez! Lupin n'était pas le seul membre de sa maison à rester pendant les vacances. Il y avait les jumelles McDonald, une paire de filles de première année ennuyeusement identiques. Il aurait pu en envoyer une ou deux chercher Pomfresh. D'autre part, un Gryffondor chevaleresque enverrait-il vraiment deux filles de onze ans dans les couloirs au plus profond de la nuit, alors qu'elles pouvaient rencontrer qui que ce soit, du Baron Sanglant à Peeves, et en recevoir une peur bleue ? Pas très probable. Possible, mais improbable.

Ce qui laissait la possibilité que l'Infirmière était allée chercher Lupin. Pourquoi ferait-elle cela, cependant ? Et la direction que tous les deux avaient prise n'impliquait pas qu'ils allaient directement à l'Infirmerie. S'ils se dirigeaient vers la Tour d'Aesculape, ils faisaient un grand détour. Possible, mais improbable, comme avant. Il était beaucoup plus probable, sinon explicable ---du moins pour l'instant --- qu'ils aillent ailleurs. Mais où ? Severus était absolument certain … et bien, rien n'était absolu, se corrigea-t-il mentalement, mais il était aussi bien que convaincu que Madame Pomfresh n'était pas attirée par les garçons de quatorze ans. Lui et d'autres avaient été ses patients assez souvent, avec des choses germant aux places les plus embarrassantes, si bien qu'il aurait sûrement remarqué si elle avait regardé l'un d'entre eux d'une manière autre que celle strictement professionnelle. Elle aurait eu un si large éventail de choix, de grand et gros à maigre, du blond platine au noir, qu'il semblait extrêmement peu probable qu'aucun d'eux ne l'ait attirée, si elle avait vraiment cette sorte de prédilection sexuelle. Pas une petite affaire sordide, donc. Mais quoi ? Quel était le secret derrière la scène dont il venait d'être témoin ?

Sans le remarquer, il était parvenu à la bibliothèque. Comme il l'avait prévu, la porte s'ouvrit avec un simple "Alohomora!" Et il s'avança dans la noirceur totale. Les fenêtres de la bibliothèque faisaient face à la Tour Ouest --- si Flitwick n'était pas encore endormi, il y avait une possibilité faible, mais réaliste, qu'il puisse voir la lumière de la baguette de Severus se déplacer. C'était un risque qu'il ne voulait pas prendre, il était préférable de beaucoup d'attendre quelques minutes que ses yeux s'adaptent à l'obscurité, de prendre ensuite le volume duquel il avait besoin de sa table et de passer dans la Réserve où il pourrait allumer sa baguette sans aucun danger.

Il s'appuya donc contre le mur, savourant le silence complet de la pièce énorme, notant l'odeur caractéristique du parchemin, du cuir et de l'encre, mélangée au parfum du bois et à une trace faible de poussière. L'arôme de l'érudition. Cela lui apportait un sentiment de paix---une sensation assez peu commune chez Severus Rogue---et, dans une vague de sentimentalité, il regretta de ne pas pouvoir capturer ce parfum d'étude calme dans une bouteille pour la renifler chaque fois qu'il estimerait en avoir besoin. Levant la tête, il vit que la façade de la Tour Ouest était maintenant enveloppée d'un éclat argenté, dont la réflexion atteignait la bibliothèque. La lune devait s'être levée et elle devait être pleine ou presque pleine, autrement la lumière n'aurait pas été si puissante. Et bien, cela servait seulement mieux son but, car maintenant il pourrait facilement discerner son chemin jusqu'à la Réserve.

Il n'y avait aucune chaise dans cette partie de la bibliothèque et donc il conjura deux grand gros coussins, un sur lequel s'asseoir et l'autre pour que s'appuyer contre le mur de pierre soit moins inconfortable. Quand il s'assit, son coeur battait la chamade. Il ouvrit le lourd volume, seulement pour tressaillir au son amplifié du bruissement des pages. Il n'y avait aucun autre moyen, il devait sacrifier la sécurité pour le bien-être, et donc il ôta le sortilège d'amplification de son oreille.

Cela devait être tout au début. MacAllan … vieille famille de Serdaigle…Mansfield … les ancêtres du capitaine actuel de l'équipe de Quidditch de Serpentard … Marlowe. Il était arrivé.

MARLOWE : le nom est aussi orthographié Marly et Marlin. À cause de cette dernière version, la famille a fréquemment prétendu descendre du Grand Merlin lui-même, quoique sans être capable de produire quelque preuve valable que ce soit pour valider leurs affirmations. Le pedigree Marlowe peut, cependant, être remonté jusqu'à

Severus ferma les yeux et les rouvrit, se secoua comme un chien mouillé et regarda de nouveau. Les mots étaient toujours là. Lettre après lettre, proprement arrangés pour former le nom d'un des sorciers les plus puissants que l'Angleterre ait jamais vu. Le Grand Salazar Serpentard lui-même. Le fondateur de sa maison. Subtil Serpentard.

Salazar Serpentard, un des fondateurs de l'École de Magie et de Sorcellerie de Poudlard. Salazar lui-même est mort sans laisser d'enfant, mais sa soeur Locusta Serpentard, qui épousa Thomas Marlin en 1025, eut un fils et deux filles. Dorénavant, chaque génération de Marlin produisit au moins un descendant masculin, favorisant la tradition onomastique contre la croyance populaire de l'époque selon laquelle l'héritage magique était transmis par les femmes. Le lien de sang présumé avec Merlin, mentionné ci-dessus fournit une explication plausible de ce phénomène.

Après cette information préliminaire commençait la longue ligne de Marly et Marlin dans laquelle Severus avait peu d'intérêt. Il pouvait se garder cette lecture pour plus tard, s'il sentait un jour la forte envie de connaissances plus détaillées. Finalement, il trouva le paragraphe qui, du moins en partie, satisferait sa curiosité.

MARLOWE, CHRISTOPHER : Né dans le Cantorbéry, le 25 janvier 1564, à 11.47 de l'après-midi, Signe du Zodiaque. Verseau, Asc. Lion, conj. Vénus. Balances, Lune 12ème maison. Fils d'Elpidius Marlowe et Elaine Malefoi.

Malgré lui et bravant toutes les règles de sécurité, Severus siffla entre ses dents. Ainsi il y avait un lien de sang entre les Malfoys et les Marlowes! Maintenant les choses étaient encore plus claires qu'auparavant. Secouant sa tête d'étonnement, il continua.

1575-1582 à Poudlard École de Sorcellerie et Magie (prétendument École du Roi, Cantorbéry), Serpentard, B.U.S.Es 10, A.S.P.I.Cs 12. 1582-1589 apprenti chez Thomas Tallis (prétendument Corpus Christi Collège, Cambridge), diplôme de Maître en Elexirs, Brouets et Potions en 1589. Contact proche avec Moldus, parmi lesquels il prit une identité de dramaturge. Indiscrétions répétées menant au décret Ministériel de mettre en scène sa propre mort ce qu'il fit avec succès le 28 mai 1593. Mariage avec Margarita Van Leeuwenhoek en 1599. Pour couvrir ses traces, Marlowe demanda et obtint la permission de changer son nom en Malvolo (cf. pour la suite de l'histoire de la famille Marlowe) Mort au Cantorbéry, le 4 mars 1675.

Le paragraphe Malvolo ne contenait que peu de noms. Il mentionnait, cependant, que le nom avait été changé de nouveau en 1783, quand un certain Victor Malvolo, dont le seul mérite être d'avoir échangé un 'l' contre un 'r', avait à l'évidence trouvé la sorte en r plus attirante. Et bien, pensa Severus, peut-être n'aimait-il pas la traduction possible de Malvolo, qui aurait été quelque chose dans le genre de "je souhaite le Mal". Il tourna quelques pages jusqu'à trouver la dernière partie du paragraphe Marvolo.

MARVOLO, Thomas Lynne : né à Great Hangleton, le 31 octobre 1892, 12.00 de l'après-midi, Scorpion, asc. Capricorne, Pluton conj. Mars, Lune 7ème maison. Fils de Richard Marlowe et Hélène Witherstone. 1903-1910 Poudlard École de Sorcellerie et Magie, Serpentard, Pref. 1908-1909, B.U.S.Es 15, A.S.P.I.Cs 16. 1910-1915 École de Medisorciers d'Oxford, Diplôme de Médisorcellerie en 1915. 1916-1927 l'Hôpital Sainte-Mangouste pour Maladies Magiques. Publications diverses. Mariage avec Sarah Boulder en 1910. De 1927 à 1944, aucune indication de présence où que ce soit. Voir ' Montée et Chute des Forces du Mal' pour plus de renseignements. Mort à Berlin, le 2 février 1944, sans laisser de fils.

L'effort de lire à la lumière faible de sa baguette faisait larmoyer les yeux de Severus et donc il se permit une courte pause. Il en aurait eu besoin de toute façon, car son esprit criait de protestation. Cette sorte d'information squelettique qu'il avait obtenue était dure à digérer. Dans le cas de Thomas Lynne Marvolo, c'était maigre, mais extrêmement intéressant : la combinaison de Forces du Mal et de Berlin indiquait directement Grindelwald, le Sorcier Sombre qui avait été défait par Dumbledore en 1945. Marvolo était mort un an plus tôt, ce qui pouvait indiquer soit qu'il y avait eu une rivalité entre lui et le sorcier allemand, terminée en faveur de ce dernier, soit que sa vie se soit terminée pendant une attaque contre son maître, avant celle qui avait provoqué sa chute. Si Grindelwald avait été le maître. Il devrait en lire plus là dessus, car seuls les Dieux savaient --- et Severus doutait que même eux en soient sûrs --- quand Binns se déciderait finalement à quitter le Moyen âge. Le paragraphe suivant devait être la mère de Voldemort.

MARVOLO, Elisabeth Locusta, née à Great Hangleton, le 12 août 1911, 10.43 du matin, Lion, asc. Lion, Vénus conj. Jupiter, Lune 4ème maison. Fille de Thomas Lynne Marlowe et Sarah Boulder . 1922-1927 Poudlard École de Sorcellerie et Magie, Serpentard. Mariage avec Albert Jedusor (Moldu) en 1927. Morte à Londres, le 11 novembre 1927.

Elle avait eu moins de dix-sept ans à sa mort, remarqua Severus. Il était assez facile de deviner l'histoire pathétique derrière les quatre lignes stériles : tandis qu'elle était encore à l'école, elle devait être tombée amoureuse de ce Moldu ---elle l'avait probablement rencontré pendant les vacances --- qui l'avait épousée parce qu'il l'avait mise enceinte. Et bien, au moins il avait été assez convenable pour faire d'elle une honnête femme. Pas pour longtemps, cependant Le destin n'avait pas été clément envers Tom Jedusor, car il avait à peine connu sa mère. Severus rendit son attention au texte et, avec un élan de compassion, vit que Tom Jedusor ne pouvait pas avoir eu beaucoup plus qu'un aperçu de la femme qui lui avait donné naissance.

MARVOLO-JEDUSOR, Tom Elvis : Né à Londres, le 11 novembre 1927, 11.27 de l'après-midi, Scorpion, asc. Gémeaux, Mars conj. Jupiter, Lune 12ème maison. Fils d'Elisabeth Locusta Marvolo et Albert Jedusor (Moldu). 1938-1945 Poudlard École de Sorcellerie et Magie, Serpentard, Pref. 1943-1944, P.C. 1944-1945, B.U.S.E.s 14, A.S.P.I.C.s 17, Récompense Spéciale pour Services Remarquables 1942.

Et ceci était la fin d'une longue histoire, ou c'est ce qu'il semblait. Lord Voldemort était le dernier descendant de Salazar Serpentard. Le dernier dans les veines duquel coulait ce sang puissant et à l'évidence il n'avait pas confiance en cette fine ligne rouge pour porter le poids de cet héritage tout seul. Ce qui avait semblé être peu plus qu'une expression entraînante, prononcée pour capturer l'attention d'un garçon timide, prenait maintenant une lourde signification : voler la mort de la Mort Elle-même et être ainsi capable de l'infliger à tous, sauf lui-même. Vaincre la Mort, refuser de reconnaître son autorité. Quel homme et quel effort, digne de lui.

Pendant une longue période de temps, Severus resta simplement assis là, le livre ouvert sur ses genoux à fixer d'un regard vide un point perdu quelque part dans l'espace et le temps. Quand il retrouva finalement la réalité, ses jambes s'étaient engourdies et il avait mal à la tête. Il pointa sa baguette vers sa montre et vit qu'il était trois heures et demie du matin. Le Jour de Noël. Et bien, il avait certainement eu son propre cadeau très privé aujourd'hui. Mais maintenant il était temps d'aller prendre quelques heures de sommeil.

Après avoir massé ses jambes quelques minutes, les sensations revinrent lentement, accompagnées par un picotement très désagréable. Quand il fut sûr que ses membres le porteraient, il éteignit sa baguette, se leva, se débarrassa des coussins et remit le livre sur la table, exactement à l'endroit où il l'avait pris. Le clair de lune faisait maintenant courir une large route d'argent sur le sol. Il hésita un peu, puis alla à grands pas à la fenêtre et l'ouvrit. À cette heure de la nuit, Flitwick devait nécessairement être endormi, donc le risque d'être découvert par le minuscule professeur était minimal. Il se pencha au dehors et inspira à fond l'air froid et propre de la nuit. Sa tête douloureuse serait reconnaissante de recevoir un peu plus d'oxygène. La lune était en effet pleine et si brillante que sa lumière faisait mal aux yeux. Mais elle était belle, tellement qu'il était réticent à se retirer brusquement de sa vue. Quand il ferma la fenêtre, il entendit le hurlement solitaire d'un loup.