CHAPITRE 10
"Tu penses que cela pourrait être ça ?" demanda Severus dubitativement, se beurrant une tartine et fixant des yeux le petit article, dix lignes en tout --- à la troisième page de la Gazette du Sorcier que Lucius venait d'ouvrir devant eux. "Après tout, ce … quel est son nom déjà ?" Il se pencha pour jeter un coup d'œil de plus près "Ce Maugrey pourrait simplement être un Auror par pur accident-"
"Je ne pense pas que les gens soient Aurors par accident, Rogue," répliqua Lucius.
"Tu sais parfaitement bien ce que je voulais dire, Malfoy. Ce que je voulais dire est que cela pourrait être une coïncidence. A : Voldemort projette de donner une leçon au Ministère. B : un Auror a un accident mystérieux, au cours duquel il perd son pied droit. Les deux faits pourraient être liés, mais ils ne doivent pas nécessairement avoir un lien de cause à effet. Il n'y a pas-"
"Regardez-moi ça! Les Serpentards essayent d'améliorer leurs compétences de lecture!"
Les deux garçons se retournèrent pour trouver Sirius Black debout derrière eux, flanqué des inévitables Pettigrow, Lupin et Potter.
"Black!" se moqua Severus, "quel dommage que tu n'aies pas même de compétence à améliorer!"
"Ne sois pas si dur, Severus," dit Lucius d'une voix traînante, "Il a reconnu que c'était des mots écrits. C'est un progrès. La semaine dernière il les aurait pris pour de la merde de mouche. L'éducation est un long et lent procédé-"
"-Particulièrement dans le cas d'un stupide Gryffondor. Tu as raison, Lucius. Mieux vaut ne pas frustrer ce pauvre type-"
"-autrement il pourrait régresser encore plus et commencer à bredouiller comme un bébé."
"Ou à mouiller ses pantalons."
"Oh, mais il fait cela régulièrement, Severus. Ou n'as-tu pas remarqué le faible parfum d'Eau d'Urine**?"
"Maintenant que tu en parles … j'avais pensé que c'était la simple puanteur ordinaire des Gryffondors, mais-"
Black les saisit tous les deux par le devant de leurs robes. "Espèce de gluants, vicieux-"
"M. Black, lâchez mes élèves à l'instant!"
Lucius et Severus, qui avaient vu Lestrange s'approcher de leur table et ainsi n'avaient opposé aucune résistance à l'assaut de Black, eurent un large sourire.
"M. Potter, M. Lupin, M. Pettigrow, allez à vos cours!"
"Mais-" James Potter fit une faible tentative de protester.
"J'ai dit allez à vos cours, M. Potter. J'enlève cinq points à Gryffondor pour insubordination."
Les trois Gryffondors s'éloignèrent en traînant des pieds, jetant des regards menaçants à Lucius et Severus.
"Maintenant, M. Black, expliquez pourquoi vous attaquiez mes élèves."
Black essaya son meilleur cinéma Je-suis-un-chiot-innocent . "Ils se sont moqués de moi, Professeur."
"Vraiment ?" dit Lestrange, sa voix dégouttant d'ironie, ", mais à moins que ma mémoire ne me trompe, je ne les ai pas entendus crier quoi que ce soit en travers de la salle vers votre table. Donc il semble que vous soyez venus ici délibérément pour provoquer M. Rogue et M. Malfoy."
"Je voulais juste leur demander si je pouvais emprunter la Gazette du Sorcier un instant," répondit Black d'un ton maussade.
"Est-ce correct, M. Malfoy ?"
Lucius, cette fois, ne dut pas inventer d'histoire et reproduisit mot pour mot la tentative maladroite de Sirius pour les provoquer. Les autres élèves assis alentour acquiescèrent de la tête.
"M. Black, je suis conscient du fait que vos deux parents sont Aurors et ne peuvent donc pas se consacrer entièrement à votre éducation-"
La provocation soigneusement choisie s'avéra être efficace, car Black, le visage écarlate, tira sa baguette et la pointa vers Lestrange. Il était tellement en colère que sa main droite tremblait visiblement. "Ne dites rien contre-"
"Expelliarmus!" Black fut repoussé par l'impact de cinq sortilèges de désarmement lancés en même temps et entra en collision avec les Poufsouffles assis derrière lui. Ceux qui s'étaient déjà retournés pour observer la scène se cognèrent douloureusement contre le bord de la table et une fille, qui était en train de terminer son porridge, atterrit la tête la première dans son assiette.
Ignorant les cris indignés des Poufsouffles, Lestrange, qui avait attrapé la baguette de Black, l'avait tiré durement par son bras et l'avait guidé vers le Professeur McGonagall qui accourrait déjà dans leur direction.
"Je suppose que vous avez été témoin de la scène depuis la Grande Table, Minerva," dit-il, "Donc je suppose que nous allons maintenant escorter M. Black au bureau du Directeur. M. Rogue, M. Malfoy, vous nous accompagnerez. Mlle Rosier, Mlle Avery, M. McNair, vous aussi."
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"Seulement deux semaines de retenue pour avoir attaqué un enseignant!" McNair était furieux. "Pouvez-vous y croire ? Et nous recevons une retenue pour avoir défendu notre Directeur de Maison ?"
Cinq Serpentards descendaient la pente vers le bord de la Forêt Interdite, où le Professeur Brulôpot et le reste de la classe les attendaient déjà pour le cours de Soin des Créatures Magiques.
"Oh, mais les parents de Black sont des Aurors," dit Heather Avery philosophiquement, "Imaginez seulement les ennuis que le Ministère causerait à Dumbledore s'il avait renvoyé Black."
"Imaginez juste les ennuis que mon père lui causera quand il entendra parler de cette affaire," répliqua Malfoy, "Il est membre du conseil d'administration, ne l'oubliez pas!"
Les autres pouffèrent de rire.
"De plus, nous aurons notre retenue avec Lestrange," ajouta Severus. "Je suppose que ce sera plutôt un goûter. Ou pensez-vous vraiment qu'il nous fera nettoyer des chaudrons pour avoir sauté à sa défense ?"
Clarissa secoua la tête. "Certainement pas. Et comment il a provoqué Black --- c'était un chef-d'oeuvre. Parfaitement innocent. Mais vraiment, vraiment efficace."
Ils marchèrent quelque temps en silence. Puis Lucius dit "Cependant, il reste le fait que Dumbledore favorise ouvertement les Gryffondors. Les sang-de-bourbe Gryffondors, si je peux dire. Les Blacks peuvent être des Aurors--- pour ce que cela vaut --- mais ils sont tous les deux des saletés nés de Moldus."
Tous hochèrent la tête en un consentement sinistre. Soudain, comme arrêtés par une main invisible, ils firent tous halte et se regardèrent. Severus leva un sourcil interrogateur vers Lucius, qui haussa les épaules, incertain de devoir faire le premier pas. Bien qu'il ne l'ait jamais admis ouvertement, il craignait beaucoup son père et désobéir à un ordre explicite qu'il avait reçu de Julius Malfoy n'était pas quelque chose qu'il aurait risqué faire sans y penser au moins deux fois. Mais Severus n'avait pas non plus envie d'attirer la colère de M. Malfoy et par conséquent celle de Lucius sur lui. Que faire ? Il pesa soigneusement ses possibilités puis il dit, regardant Heather et Owen "Avez-vous reçu des directives de vos …parents ? Ou plutôt de vos pères ?"
McNair mâchait sa lèvre inférieure. "Vous voulez dire concernant une certaine personne … ?"
"Mhm."
"O-oui. Et toi, Heather ?"
La blonde hocha la tête. Il y eut le silence de nouveau.
Finalement, Lucius parla. "Je suggère que nous disions tous le nom à trois. Si l'un d'entre nous ne le dit pas ou dit un mauvais nom, il ou elle est d'accord pour avoir sa mémoire modifiée."
"Mémoire modifiée ?" dit Heather, "est-ce que vous êtes fous ? Je ne me laisserai pas mettre sous Oubliettes par-"
"Tu sais parfaitement que Severus peut le faire," l'interrompit McNair. "Après tout, il a seulement à effacer un seul mot. Je suis d'accord."
Regardée fixement jusqu'à soumission par ses pairs, Heather inclina finalement la tête.
"Très bien alors," coupa Malfoy, "Un, deux, trois-"
"Voldemort."-"Voldemort."-"Voldemort."-"Voldemort."-"Voldemort".
Cinq fois, à l'unisson parfait. Ils se sourirent.
"Et bien, c'est cela alors," dit Lucius nonchalamment, "je suppose que nous pouvons aussi bien continuer vers notre cours maintenant, n'est-ce pas ?"
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Avec un soupir, St Jean Lestrange regarda les cinq visages trop empressés. "Je pardonnerai cette indiscrétion," dit-il finalement, ", mais seulement cette fois ci. Vous avez été plus qu'insouciants, je crois que vous en êtes conscients."
"Mais, Monsieur," dit Severus, "je les aurais mis sous Oubliettes si-"
"M. Rogue, ne me tentez pas. Vous savez que je devrais vous amener devant le Directeur pour cela."
Severus rougit d'embarras. "Je suis désolé, Monsieur je … je ne recommencerai pas."
"Je l'espère très sincèrement," fut la réponse sèche. "Maintenant, aux affaires. Je veux que vous juriez, sur le nom du Grand Salazar Serpentard lui-même, que vous ne vous répéterez pas, sous aucune circonstance, ce comportement insouciant. Cela doit rester secret. Comprenez-vous ?"
Deux têtes blondes et trois têtes brunes hochèrent la tête.
"Excellent. Répétez après moi : je jure par le Grand Salazar Serpentard-"
"Je jure par le Grand Salazar Serpentard-"
"-que je ne parlerai à personne sauf à ceux présents dans cette pièce-"
"-que je ne parlerai à personne sauf à ceux présents dans cette pièce-"
"-à mon père et au Professeur Lestrange-"
"-à mon père et au Professeur Lestrange-"
"-et au Professeur Lestrange-"
Lestrange fit à Severus un petit sourire avant de continuer "-de Lord Voldemort, de la Fraternité, ou de quoi que ce soit qui ait à faire avec leurs activités."
"-de Lord Voldemort, de la Fraternité, ou de quoi que ce soit qui ait à faire avec leurs activités."
Lestrange inclina la tête, apparemment satisfait. "Bon. Vous savez ce que cela voudrait dire que de rompre ce serment. Et une dernière chose : si quoi que ce soit transpire-" il leva la main pour les faire taire "-pas nécessairement par votre faute. Mais si quoi que ce soit transpire, vous ne pouvez pas vous attendre à ce que je vous aide. Je nierai tout, même au risque de voir l'un d'entre vous renvoyé. La cause est bien trop importante pour être risquée pour une telle bagatelle. Est ce clair ?"
Ils hochèrent de nouveau la tête.
"Et bien que nous partagions maintenant un secret, je m'attends à ce que vous vous comportiez avec le même respect que vous avez montré envers moi depuis que vous avez commencé l'école. Plus, en fait. Le respect et l'obéissance sont des qualités tenues en haute considération par Lord Voldemort."
Severus ne manqua pas de remarquer la prise de souffle rapide de Lucius. Si Malfoy était allergique à quelque chose, c'était au respect et à l'obéissance --- pas envers lui, bien sûr; mais il avait beaucoup de mal à en montrer envers qui que ce soit, sauf son propre père. Mais il se joignit aux autres quand ils hochèrent la tête de nouveau.
"Lord Voldemort sera enchanté d'avoir des disciples si passionnés dans les murs de Poudlard," continua Lestrange. "Mais laissez-moi le souligner encore une fois : ce n'est pas votre rôle que d'en recruter plus. C'est moi qui dois m'en occuper et" il cligna de l'oeil vers Severus "- je suis aussi fortement habile à jeter des sortilèges de mémoire. Maintenant je suggère que nous prenions le thé et ensuite la retenue finira officiellement."
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"Oh, tu es répugnante! Nettoie cela immédiatement!"
"Je ne suis pas une Elfe de Maison et tu n'es pas mon maître. Fais-les le faire!"
"Non, tu le fais. Immédiatement! Ca pue!"
"Pas autant que ce truc des Mille et Une Nuits que tu portes."
"Répète ça, Trelawney ?"
"Bien sûr. Ce sont des excréments de Centaures et cela ne pue pas autant que ce prétendu parfum qui serait plus approprié à un bordel que-"
"Maudite garce! Decapillario!"
Lucius, Severus et Owen se levèrent rapidement de leurs fauteuils et reculèrent à une distance de sécurité loin des deux filles. Cela pouvait être amusant de les observer se disputer, ou même se bagarrer, mais quand les sortilèges commençaient à voler, il était mieux d'être aussi loin que possible de la ligne de feu. Severus jeta rapidement un charme de protection sur chacun d'entre eux --- le danger de sorts mal visés ricochant sur les murs était bien trop grand dans une pièce fermée.
Sibylle, complètement chauve, toucha le bras droit de Tabitha avec un sort Spasmodicus bien placé, faisant se crisper sa main droite incontrôlablement autour de sa baguette . Les garçons hochèrent la tête d'appréciation. Malgré tout son apparence inoffensive et son caractère d'habitude calme, Sibylle était une duelliste plus que convenable avec de bons réflexes. Ses sorties fréquentes dans la Forêt Interdite exigeaient de telles compétences.
Pendant quelques secondes, elle regarda avec goût le visage péniblement contracté de son adversaire, puis leva sa baguette de nouveau et prononça "Expelliarmus!", envoyant Tabitha voler en arrière directement dans les bras du Professeur Lestrange, qui, probablement alerté par le Baron Sanglant, entrait juste dans la Salle commune.
Sans lâcher Tabitha---c'était une trop bonne occasion pour la manquer --- il regarda fixement les deux filles. "Le couvre-feu est passé depuis déjà une heure et vous êtes toujours ici ?" beugla-t-il, "Et pas même à étudier tranquillement, mais à mettre le chaos ?"
Il était évident qu'à voir Sibylle essayer désespérément de couvrir sa calvitie des deux mains, il lui était difficile de rester sérieux. Mais quand Tabitha, s'appuyant toujours contre lui, pleurnicha doucement, son expression changea immédiatement de l'hilarité à peine contenue au souci.
"Mlle Al Faruk, êtes-vous blessée ?"
Tabitha secoua la tête et McNair expliqua "Elle a été touchée par un sortilège de Spasmodicus."
"Vous feriez mieux de vous taire!" aboya Lestrange, les regardant furieusement tous les trois. "Mlle Trelawney, Infirmerie. Rogue, McNair, Malfoy, votre dortoir. Vous cinq viendrez me voir demain matin avant le petit déjeuner. Et n'oubliez pas d'emmener avec vous M. Crouch et Mlle Bentley. Ils sont préfets, après tout et ont négligé leurs devoirs."
Les trois garçons se regardèrent, mais pensèrent qu'il valait mieux ne pas protester. Lestrange semblait être de mauvaise humeur. Donc allèrent tranquillement en bas. McNair n'avaient pas encore fermé la porte complètement, quand Lucius chuchota "Severus, te rappelles-tu ce Charme d'Invisibilité ?"
"Oui, mais je ne sais pas combien de temps-"
"Oh, pas de chichis, jette-le juste!"
"Bien, mais je le ferai seulement avec ta baguette." Lucius le regarda, évidemment perplexe. "Ne sois pas si idiot, Malfoy! Si nous sommes attrapés, il est bien moins probable que tu sois expulsé que moi, s'ils font le Priori Incantatum. Et nous resterons dans l'escalier. Je jetterai Sensacrus-"
"Pas moyen!" siffla McNair, "je veux voir cela."
"Et moi aussi. Allez, Severus, voici ma baguette."
Bien que convaincu que ce n'était pas une chose intelligente à faire, Severus céda finalement. Il jeta le sort de dissimulation de sorte qu'ils puissent se voir, mais soient invisibles à tout autre ou du moins il espérait que cela allait marcher de cette manière. Il ne l'avait jamais essayé auparavant. Sinon, ils seraient dans leur pire situation jamais arrivée. "Mais rappelez-vous que nous devons rester absolument silencieux," avertit-il.
"Ne les mouille pas!" dit Lucius d'un ton moqueur, mais il était évident qu'il n'était pas complètement à l'aise non plus.
Sans bruit, ils ouvrirent la porte et se glissèrent en haut, après avoir pris leurs chaussures. Quand ils furent arrivés au sommet de l'escalier, Lucius redressa ses épaules et passa le coin. Prudemment, Severus regarda dans la Salle commune. Lestrange était assis dans un fauteuil, leur faisant face directement, Tabitha sur ses genoux. Le charme marchait à l'évidence. Severus hocha la tête à McNair et ils suivirent Lucius sur la pointe des pieds, qui traversa la pièce et se cacha derrière un divan de l'autre côté. Si le sort cessait, ils seraient du moins cachés de la vue du professeur et il serait ainsi moins probable qu'ils soient attrapés.
Lestrange massait le bras droit de Tabitha. Ils voyaient seulement son profil maintenant, mais pouvaient discerner qu'il souriait à la fille. "Mieux maintenant ?" demanda-t-il.
"Oui, un peu," ronronna-t-elle. Les trois garçons se sourirent.
"Autre chose que je puisse faire ?" Lucius roula ses yeux.
"Quoi que vous considériez approprié, Monsieur," répondit Tabitha avec un sourire dévergondé. Les lèvres de Lucius formèrent incontestablement le mot 'pute'. Les deux autres hochèrent la tête.
"Quelle offre très tentante, Mlle Al Faruk. Quoique j'hésite à utiliser le mot 'approprié'. Cela-" et il ouvrit les premiers boutons de sa robe pour glisser sa main à l'intérieur "-aide peut-être ?"
La vue du visage soudainement rougi et des lèvres légèrement séparées de la fille fit hoqueter McNair distinctement. Severus le poussa du coude dans les côtes, se gagnant un regard vicieux. Heureusement, le couple était trop absorbé pour remarquer le petit son. La robe de Tabitha glissa de son épaule droite pour montrer une quantité considérable de peau très blanche, traversée par la courroie noire de son soutien-gorge. Lestrange accrocha son pouce sous la courroie et la tira vers le bas, exposant un petit sein ferme et un mamelon rose durci. Il le caressa d'abord avec son pouce, puis se pencha et y donna un petit coup de langue. Cette fois, le halètement vint de Malfoy. Il fit un geste très grossier et indiqua son périnée. Les deux autres garçons hochèrent la tête avec véhémence. Les doux gémissements de Tabitha ne faisaient rien pour améliorer leur situation. Sur la lèvre supérieure McNair, de petites perles de sueur se formaient lentement.
Une paire de petites mains blanches monta le long du cou de Lestrange et les gémissements s'arrêtèrent soudain quand il l'embrassa, enterrant une main dans ses cheveux, tandis qu'il tenait toujours son sein dans l'autre. Aussi intéressante que soit toute cette scène, Severus fut presque reconnaissant quand des pas résonnèrent dans le couloir. Rapide comme la foudre, Tabitha se leva des genoux de Lestrange, reboutonna ses robes et s'assit sur une chaise près de lui, mais hors de sa portée.
La porte s'ouvrit et Sibylle entra, de nouveau en possession de ses cheveux. Elle sursauta quand Lestrange s'adressa brusquement à elle, à l'évidence elle s'était attendue à ce qu'il soit parti et que la Salle commune soit vide.
"Finalement, Mlle Trelawney! Cela vous a pris assez longtemps. Vous, Mlle Al Faruk et Messieurs Malfoy, Rogue et McNair me verrez demain avant le petit déjeuner. Êtes-vous sûre que vous allez bien, Mlle Al Faruk, ou préféreriez-vous aller à l'Infirmerie ? Autant que je me soucie du bien-être de mes élèves, je ne jouerai pas la baby-sitter pour vous ici toute la nuit."
"Merci beaucoup, Monsieur, mais votre traitement a été efficace. Je vais aller dormir maintenant, car le choc m'a énormément épuisée."
"Et bien, au lit alors, toutes les deux. Bonne nuit." Lestrange se leva et, sans autre mot, quitta la Salle commune.
Les deux filles s'assirent, assez loin l'une de l'autre et échangèrent des regards boudeurs. "Tu sais que nous allons avoir une retenue, n'est-ce pas ?" lui dit finalement Sibylle. "Etait-ce vraiment nécessaire ?"
Tabitha ne se donna pas même la peine de répondre, mais se leva, lui lança un regard hautain et disparut dans l'escalier. "D'accord", murmura Sibylle, "Bien sûr, elle aura sa retenue avec le Maître de Potions. Je serai celle qui devra nettoyer à fond les bassines à l'Infirmerie."
Les trois garçons se levèrent de leur cachette et Sibylle poussa un petit cri perçant. "Ah", remarqua Lucius sans lui prêter attention, "le charme est rompu. Mais quel spectacle, hein les garçons ?"
Ils s'approchèrent et s'effondrèrent dans les fauteuils à côté de Sibylle. "Ainsi, on dirait que tu as de nouveau tes cheveux ?" dit Severus.
La fille hocha la tête. "Puis-je demander ce que vous faites ici ?"
"Nous regardions notre vénérable Directeur de Maison peloter sa bien-aimée," dit Lucius d'une voix traînante. "Très intéressant, vraiment. S'il a une érection moitié aussi terrible que la mienne, je le plains sincèrement. À propos, que faisais-tu dehors, Trelawney ? Tu fraternisais avec le Calamar Géant ?"
"Non," répondit-elle, l'air toujours embarrassée par son commentaire sur ses organes génitaux, "je rendais visite aux Centaures. On voit bien Mars ce soir, m'ont-ils dit."
"Quelle information utile," gronda McNair, fronçant les sourcils vers elle, "un télescope n'aurait-il pas été suffisant pour le voir ?"
"Ils perçoivent cela d'une façon différente qu'un homme avec un télescope," dit Sibylle, complètement laissée de marbre par son ironie. "Cela signifie que quelque chose de violent et de mauvais va arriver. Ils peuvent le sentir, vous savez ?"
Les yeux de Lucius s'allumèrent d'un intérêt soudain. Se penchant en avant dans sa chaise, il demanda "Et que sera exactement ce … euh, cet événement violent et mauvais ? Quand aura-t-il lieu ?"
"Ce n'est pas si simple que cela," expliqua Sibylle "Ce soir, ou dans un proche avenir. Les centaures ne sont pas exactement bavards de la manière que nous voudrions qu'ils le soient. Vous pouvez être sûrs que quelque chose va arriver, mais quand et où --- c'est juste trop … trop nébuleux," finit-elle sans conviction.
"Et je pensais que la divination était une science exacte!" répliqua Malfoy d'un ton acide. "Pourquoi diable prends-tu les ennuis de marcher jusque dans cette forêt, de revenir avec des chaussures toutes durcies de boue, si les seules nouvelles que tu ramènes sont que quelque part, mais tu ne sais pas où, quelqu'un, mais tu ne sais pas qui, commettra quelque chose d'horrible --- mais tu ne sais pas quoi ?"
La fille joua nerveusement avec les diverses séries de pierres vertes---Severus supposait qu'elles étaient de jade, mais n'en était pas sûr--- suspendues autour de son cou et ne répondit pas.
"Que t'a donné Pomfresh ?" demanda-t-il, parce que cette question l'avait harcelé tout le temps. Il trouvait beaucoup plus intéressant de découvrir le nom d'une potion qu'il ne connaissait pas encore que de torturer Trelawney. Ce jeu particulier devenait un peu mince en termes d'amusement récemment.
"Potion Barbatus. Simple, n'est-ce pas ? Mais j'ai dû l'attendre au moins dix minutes, c'est pourquoi je suis revenue si tard."
"Et bien, Lestrange n'était sûrement pas contre," pouffa McNair de rire, tandis que Lucius et Severus échangeaient des regards significatifs.
"Mmh," remarqua négligemment Severus, "Elle semble aimer assez le sommeil."
Sibylle secoua la tête, faisant de minuscules sons cliquetants avec ses boucles d'oreilles. "Non, non," dit-elle, "Elle n'était pas endormie. Elle avait été quelque part à l'extérieur de l'infirmerie, parce qu'elle est entrée environ dix minutes après moi."
Clignant de l'oeil à Severus pour que McNair ne le voie pas, Lucius dit, d'une façon parfaitement nonchalante, "Elle était probablement en bas dans les cuisines pour un petit casse-croûte. Je l'ai croisée là-bas avant Noël quand je suis allé me chercher un petit quelque chose chez les Elfes de Maison. J'ai dû argumenter une éternité pour ne pas perdre de points à Serpentard. Que diriez-vous d'aller nous coucher, madame, messieurs ?"
Les autres consentirent et tous se levèrent. Il était après minuit maintenant et Severus se sentait très somnolent. Il était le dernier à descendre l'escalier et Lucius resta en arrière derrière les deux autres pour le rejoindre. "Intéressant, n'est-ce pas ?" murmura-t-il.
"Ou-oui," bailla Severus. "Voyons-" et il étouffa un autre bâillement "-si Lupin a l'air fatigué demain. Si c'est le cas, il y a quelque chose de vraiment étrange qui se passe ici."
** en français dans le texte
