CHAPITRE 21

"Tu sais," dit l'oncle Ettore, après que Severus eut terminé le compte de ses tourments, "je n'avais aucune idée que c'était si terrible. Elle était si déprimée la dernière fois que je l'ai vue --- à Noël dernier, quand tu as préféré rester à ton école …" Il fit une pause, probablement pour permettre aux sentiments de culpabilité de prendre le dessus, pensa Severus. Mais il n'allait pas se sentir coupable . Après tout, qui avait ouvert la porte vers l'accoutumance de sa mère, lui ou l'oncle Ettore ? L'autre sorcier sembla un peu étonné. Probablement qu'il s'était attendu à ce que Severus se jette sur ses genoux et avoue ses péchés.

"Comme je le disais," continua-t-il, visiblement déséquilibré par ce manque scandaleux de contrition, "Elle était vraiment abattue, donc j'ai pensé qu'une goutte d'élixir de temps en temps-"

"Mais comment pouviez vous ?" dit Severus à brûle-pourpoint. "Vous savez que cela provoque une dépendance, il n'y a aucune façon de le nier. A quoi diable pensiez-vous ?"

"N'exagére pas maintenant," répliqua son oncle, "s'il est pris comme un médicament, une goutte par jour, il ne fait pas de dégâts. La première bouteille a duré assez longtemps, alors je n'ai rien soupçonné. Et ensuite, elle m'a écrit à propos d'une de ses amies à qui elle l'avait fait essayer; cela lui avait fait tellement de bien, disait-elle et pouvais-je envoyer deux bouteilles la prochaine fois. J'ai même pensé que je lui faisais une faveur, car non seulement elle avait besoin de l'élixir, elle manquait aussi d'argent. Avec son amie la payant pour l'élixir, j'étais convaincu que nous ferions d'une pierre deux coups." Il leva ses mains en un geste d'excuse.

Severus n'en croyait pas un seul mot, mais savait qu'il valait mieux ne pas le rendre trop évident tout de suite. Après tout, il avait besoin de l'aide de cet homme, donc il était mieux de ne pas le fâcher tout de suite. "Quoi qu'il en soit," dit-il donc, "la question importante est : qu'allons-nous faire maintenant ? Je ne peux pas endosser cette responsabilité, comme je ne suis ni médisorcier, ni Guérisseur d'Âme. Elle doit être mise à Sainte Mangouste" son oncle lui lança un regard interrogateur "-c'est l'hôpital magique ici à Londres. Le personnel est hautement qualifié et certainement plus habile que vous ou moi pour traiter avec des cas semblables. Mais il y a toujours la question d'argent. Nous ne pouvons pas payer pour cela."

D'un geste dédaigneux, l'Oncle Ettore dit "L'argent n'importe pas. Si tu me dis qu'ils seront capables de l'aider, nous l'y amènerons." Son estomac gronda distinctement. "Dieux, que j'ai faim! Y a-t-il quelque chose à manger dans la maison ?"

Severus se leva et le précéda dans la cuisine, pour lui montrer ce qui restait des choses qu'il avait achetées samedi. "Mmh", dit son oncle, levant ses sourcils de désapprobation, "ce n'est pas vraiment beaucoup. Cet endroit dans le chemin de traverse existe-t-il toujours ? Tu sais, Houdini ? Dernière fois que j'y ai été, ils servaient de la nourriture très convenable."

"Oui, je pense que je l'ai vu samedi matin. Oui, certainement. Quand serez-vous de retour ?"

Le plus vieux sorcier le regarda avec étonnement. "Severus, ont-ils fait quelque dégât irréparable à ton cerveau dans cette école? Tu viens avec moi, bien sûr. De ce que j'ai vu dans ce buffet, ces jours-ci n'ont pas été fastes pour toi."

"Et bien, non, mais pour mamma --- si elle se réveille-"

Un autre signe dédaigneux de la main. "Non-sens. Quand lui as-tu donné cette potion?"

"A onze heures, onze heures trente peut-être."

"Tu vois ? Nous pouvons prendre un fantastique repas à cinq plats et encore revenir à temps. Maintenant ne fais pas de chichis et viens. Plus nous nous disputons, plus il se fait tard."

~~~~ * ~~~~

Son oncle avait eu raison en remarquant que les adolescents étaient capable d'ingérer des quantités énormes de nourriture, pensa Severus en essayant de trouver une position confortable sur le matelas grumeleux. Il avait quitté Poudlard il y a seulement quatre jours et il avait vécu avec un régime de fromage et de pain depuis lors --- pour ne pas mentionner l'intermède aux biscuits de vendredi et de samedi---et ainsi le dîner de ce soir à Houdini avait semblé être une sortie au Paradis. Et pourtant … Peut-être que, s'il avait été plus jeune de quelques années, il se serait laisser séduire par une invitation à un restaurant à la mode et par des manières joviales. Mais il avait presque quinze ans et était un Serpentard---ces deux qualités assuraient qu'il ne se fie jamais à l'apparence de quoi ou qui que ce soit .

Il aurait préféré les émotions simples et claires soit d'appréciation soit de répulsion à ce qu'il ressentait tout de suite. C'était étrange et flou et difficile à identifier. Il ne pouvait pas dire qu'il n'aimait pas cet homme. Non seulement il n'avait aucune raison de le faire --- pas qu'il en ait eu besoin d'une --- mais il trouvait l'oncle Ettore tout à fait compatissant. Et pourtant … Il n'y avait pas eu une once de culpabilité, aucun signe de reconnaissance de sa part qu'il portait en partie la responsabilité et devait ainsi supporter une partie du blâme. La nonchalance avec laquelle il avait laissé sa cousine seule dans la maison, sans l'ombre d'un souci. Mais d'autre part, il avait été concerné, eh bien apparemment concerné, se corrigea Severus --- par l'alimentation de son neveu.

Oui, c'était cela. Ces deux choses n'allaient simplement pas ensemble. Pas du tout. Mais où cela le menait-il ? Pas vraiment très loin. Parce que, si son oncle voulait pour quelque raison gagner sa sympathie, comment pouvait-il supposer l'obtenir en montrant si peu de souci pour sa mère ? Mais s'il ne voulait pas gagner sa sympathie, pourquoi l'avait-il invité à dîner ? Et non seulement cela, il lui avait beaucoup parlé de sa vie, de sa maison en Italie, des histoires intérieures du Ministère de la Magie italien --- en deux mots, il avait fait tout ce que les gens faisaient normalement pour créer une bonne impression. Quelle dommage que tout de suite, il soit si plein d'excellente nourriture et de vin qu'il ne puisse pas penser plus loin. Il devrait clarifier cela demain, ce qui était peut-être même mieux, car alors il en aurait déjà vu plus sur cette personne étrangement incongrue.

~~~~ * ~~~~

"Nom ?"

"Severus Rogue."

"Etes-vous … êtes-vous le fils de Marcus Rogue ?"

Quel déjà-vu étrange. Bien que Severus doutât que cette scène continue comme l'interrogatoire avec Alastor Maugrey. C'était seulement les mots et le lien immédiat à son père qui lui rappelaient l'épisode assez désagréable de peu après Pâques.

"Oui, je suis le fils de Marcus Rogue. Mais vous, euh, semblez un peu trop jeune pour l'avoir connu personnellement," répondit-il, toisant le jeune sorcier. Ce dernier ne pouvait pas avoir beaucoup plus que vingt ans.

Ils étaient debout à la réception de Sainte Mangouste---Severus devait parler, parce que l'oncle Ettore ne connaissait pas un traitre mot d'Anglais. Sa mère était couchée immobile sur une civière derrière eux.

"Oh, non, bien sûr que non," dit le jeune sorcier, rougissant furieusement, "Bien que j'eus aimé pouvoir le voir voler juste une fois dans ma vie. On dit qu'il était incroyable, comme si lui et le balai s'étaient fondus en un seul être … Je suis un très grand fan de Quidditch, vous savez ?"

"Oh, vraiment ?" répondit Severus poliment --- sur sa vie , il ne pouvait pas trouver autre chose à dire.

"Oui et je possède un énorme nombre de livres sur l'histoire des équipes de Quidditch de Grande Bretagne. Alors j'ai rencontré par hasard le nom de votre père, il y avait quelques images aussi, mais vous savez combien ces vieilles photos sont floues--- vous ne pouvez pas trop voir. Quel dommage cependant qu'il ait dû renoncer à sa carrière. Comment va-t-il, au fait ?"

"Pas très bien, je suppose. Vous savez que le Ministère n'est pas très généreux quand il s'agit de fournir des cercueils pour son personnel."

Le réceptionniste mit quelque temps à traiter l'information, mais alors son visage passa à une nuance si profonde d'écarlate que Severus craignit que sa tête ne puisse éclater de la pure surcharge de sang. "Je … Je suis désolé," balbutia-t-il , "Je vraiment … Je…Je ne savais pas …"

"Ce n'est pas grave," dit Severus d'une manière apaisante, "C'est arrivé il y a de nombreuses années, je ne l'ai même pas vraiment connu. Aucun mal de fait. Mais peut-être pourrions-nous …" et il fit un geste vers sa mère.

Le jeune sorcier devint deux fois aussi respectueux qu'il avait déjà été--- probablement que c'était inné de toute façon --- et, lançant tout le temps des regards curieux au fils de son idole, il prépara le formulaire d'admission. "Symptômes ?" demanda-t-il.

C'était la partie difficile que Severus avait redouté depuis qu'ils étaient rentrés dans le bâtiment. Il était absolument inutile d'essayer d'inventer quelque histoire, car soit ils le croiraient et donneraient ainsi à sa mère le mauvais traitement, soit ils ne le croiraient pas et il serait dans de grands ennuis, parce qu'ils pourraient supposer qu'il avait menti pour se protéger. Donc il avait décidé de persévérer dans la vérité, même si cela signifiait des difficultés futures pour sa mère. Au moins elle serait guérie. Peut-être devrait-elle faire face à un procès, mais honnêtement, que pourraient-ils lui faire ? Lui faire payer un amende ? Il n'y avait pas d'argent. L'emprisonner ? Vous n'alliez pas à Azkaban pour des bagatelles comme ça. L'enfermer à Sainte Mangouste pour le reste de sa vie ? Tant mieux pour lui. Il se racla la gorge.

"Accoutumance sévère à l'Elisir Di Ganimede."

S'il n'avait pas été tout à fait évident avant cela que le jeune sorcier n'était pas exactement très rapide à comprendre, ce serait devenu évident maintenant. Il avait à moitié terminé d'écrire les mots de Severus quand il comprit exactement ce qu'il griffonnait sur le parchemin. Ses lèvres formèrent un O silencieux d'étonnement et l'écarlate revint aux joues qu'il avait laissées seulement peu de temps auparavant. "Oh", bégaya-t-il, "Oh, m-mais c'est vraiment…c'est v-vraiment mauvais, M. Rogue. Vous savez que nous devons … je veux dire, je suis obligé de-"

"Oui," répondit fraîchement Severus, "je sais que vous devez la dénoncer au Bureau de la Drogue. Mais c'est beaucoup plus important pour elle de recevoir le traitement approprié que d'avoir un casier vide, ne pensez-vous pas ?"

Le jeune sorcier hocha la tête avec véhémence, évitant cette fois les yeux de Severus. Il termina son travail en silence et puis courut précipitamment chercher un médisorcier.

"Qu'est-ce qui lui est arrivé ?" demanda l'oncle Ettore.

Severus expliqua. "J'espère que vous approuvez ma décision, mais je ne risquerai pas ma propre peau alors que je suis complètement innocent."

Le signe dédaigneux, exécuté avec largesse, était soit typiquement italien soit typiquement Ettore. Il le faisait beaucoup, en tout cas. "Bien sûr. Et si elle parle de moi à ces types de la drogue-" un autre geste, décrivant quelque chose dans le genre d'une courbe sinusoïdale en l'air "-l'Italie est loin. Je pourrais être un vieil homme avant que le fichier n'atteigne même le bon département de notre ministère." Il rit sous cape. "Les bénédictions de la bureaucratie. Parfois cela marche même pour l'avantage du citoyen, même si peut-être d'une façon légèrement tordue."

Un jeune médisorcier vint les rencontrer et leur fit signe de le suivre dans son bureau. Il écouta Severus avec une expression grave sur son visage et ensuite resta calme quelque temps, comme s'il pensait à la meilleure manière d'annoncer de mauvaises nouvelles à un fils inconsolable. "Je ne vous cacherai pas, M. Rogue et M. … euh, Alidgeery-"

"C'est Alighieri," interrompit Severus, "Et vous n'avez pas besoin de lui parler, car il ne comprend pas un mot. Je traduirai ensuite."

Le médisorcier inclina la tête. "Je vois. Comme je disais, je ne peux pas vous laisser dans l'ombre en ce qui concerne l'état de santé de votre mère. Il est précaire à la fois à cause de son accoutumance et parce qu'elle est dramatiquement sous-alimentée. Quiconque a fait les … euh, premiers secours, d'une façon de parler …" Il fit une pause et regarda Severus qui se rendit compte que le docteur voulait des informations.

"C'est moi, désolé si je l'ai fait de travers, mais c'était le seul moyen auquel je pouvais penser pour-"

"Non, non. Vous avez fait un excellent travail, mais il était temps de lui apporter quelque aide professionnelle. Vous n'avez rien à vous reprocher. Maintenant, ce que je voulais expliquer est que tout d'abord, nous devons rétablir sa santé physique et ensuite nous pourrons nous occuper du problème de la drogue. Cela prendra du temps et coûtera beaucoup d'argent."

Tremblant intérieurement, Severus traduisit. C'était le moment de vérité. Si l'oncle Ettore lui faisait faux bond maintenant, il pouvait aussi bien aller se pendre. Sans sourciller, son oncle écouta et dit ensuite "Demande-lui combien cela coûtera, approximativement, bien sûr."

Le médisorcier fit un calcul rapide sur un morceau de parchemin. "Cela dépend", dit-il finalement, "Mais vous devez vous attendre à ce que nous vous chargions environ cinquante galions par semaine, ce qui signifie deux cents par mois … disons qu'elle doit rester ici, et bien … au moins six semaines, ce qui est un minimum absolu, il est plus sûr de dire huit, peut-être même dix … Pas plus, mais pas beaucoup moins que six cents galions."

"J'avais pensé que cela allait être cher," dit l'oncle Ettore quand Severus eut fini de traduire. "Six cents galions! Si cela avait été six mille, j'aurais appellé cela cher, mais six cents! Du gâteau."

"Nous demandons d'habitude un paiement anticipé de dix pour cent du total calculé," continua le médisorcier, souriant devant les gestes exagérés de l'italien et le soulagement évident de Severus, "Et ensuite, nous envoyons une facture pour le versement suivant avec le rapport médical. Vous recevrez le bulletin tous les dix jours, plus ou moins. Et ce sera la seule possibilité de connaitre les progrès de votre mère, j'en ai peur," dit-il, donnant à Severus un regard compatissant qui fit désirer au garçon de pouvoir gronder et montrer les dents. "Mais vous devez comprendre que, pendant un traitement si délicat et très sophistiqué, nous ne pouvons permettre à personne d'interférer."

Severus hocha la tête et traduisit. "Très bien", dit son oncle, "Donc je suppose que c'est tout alors --- ou y-a-t'il autre chose ?"

"Je ne pense pas .---.Y a t-il autre chose que nous devrions savoir, docteur ?"

Mais le médisorcier avait donné toutes les informations qu'il pouvait. Et il semblait très soulagé de ne pas avoir besoin de traiter avec de la famille qui s'agitait, ou faisait des caprices, juste pour changer. Il accompagna Severus et son oncle au bureau du caissier, derrière lequel un gobelin à l'air sinistre était assis. Severus pensa que cela devait être l'un des emplois les moins désirables à Gringott : être collé à cette chaise, à attendre que des amis et parents réticents payent et mettre ses mains noueuses sur de relativement petites sommes. Pour un gobelin, cela devait être l'enfer. Cela rappelait à Severus la femme noire au comptoir des billets de métro. Il décida de commencer une collection mentale des gens ---eh bien, non, des êtres, les gobelins ne comptaient pas exactement comme des gens, du moins pas pour lui --- pour qui ce serait une bonne action de les tuer. Il en avait déjà deux.

En traversant la cour énorme de Sainte Mangouste vers le terminal de Cheminette, l'oncle Ettore dit "Et toi, Severus ?"

Il jeta un coup d'oeil à l'autre sorcier. "À quoi exactement faites-vous allusion ?"

Son oncle poussa un soupir dramatique. "Severus, tu n'as pas même quinze ans et tes vacances d'été viennent de commencer. Ta mère restera à l'hôpital pendant plusieurs semaines et tu me demandes de quoi je parle ? Tu ne peux pas rester là tout seul, c'est hors de question. Donc je suppose que tu devras venir en Italie avec moi."

Severus s'arrêta brusquement. "Mais je veux rester ici," dit-il dit, détestant comme cela sonnait --- pas très adulte, plutôt comme un gamin têtu de quatre ans. "Je suis plus que capable de me débrouiller tout seul, vraiment."

Bien qu'il y ait la question d'argent, mais merde, il devrait vendre un autre livre, pour pouvoir acheter toutes ses affaires d'école. Mais l'oncle Ettore secoua gravement la tête.

"Certainement pas, mon cher garçon. Tu m'as dit toi-même que l'on ne te permet pas de faire quelque magie que ce soit à l'extérieur de l'école. Comment prévois-tu de faire ta cuisine, le nettoyage et le blanchissage, pour ne mentionner que les détails les plus insignifiants ? Sans parler du fait que, si le Ministère avait d'une façon ou d'une autre vent de la situation, tu atterrirais dans un orphelinat plus vite que tu pourrais dire allez vous faire foutre."

Il y avait une certaine vérité à cela, dut admettre Severus. Par dessus tout le dernier bout était plus qu'un peu perturbant. Mais son oncle avait raison --- si quelque voisin curieux, ou la vieille Mme. Weatherby, l'épicière, par exemple, informaient le ministère que le sorcier mineur Severus Rogue restait à la maison tout seul, ils allaient le fourrer dans un orphelinat en un rien de temps. Tout était mieux que cela. Même la menace d'une exposition constante à la cuisine italienne perdait certaines de ses ténèbres. Et qui sait ? Peut-être cela allait-il même être intéressant.

"Ça va," dit-il brusquement, "Compris. Je viendrai avec vous."

~~~~ * ~~~~

L'oncle Ettore s'appuyait sur le montant de la porte tandis que Severus empaquetait ses affaires.

"Pour quoi as-tu besoin de robes ?" demanda-t-il d'un air incrédule en observant son neveu plier proprement le lourd tissu noir.

Severus se retourna, un peu rouge parce que la valise était assez bas sur le lit. "Et bien", dit-il d'une voix traînante, "je suppose que je pourrais les mettre, n'est-ce pas ? Mais en réalité je projetais de les transfigurer en saucisses, au cas où vous ne me donneriez rien à manger. Maintenant vraiment, quelle sorte de question est-ce?"

Avec une torsion élégante de son poignet, son oncle se montra du doigt. "Est-ce que je porte des robes ?"

"Euh, non, mais-"

"Les sorciers italiens portent-ils des robes s'ils peuvent l'éviter ?"

"Non, mais-"

"Le climat italien est plutôt chaud ou froid ? Et, encore plus difficile à répondre, des robes noires sont-elles une bonne chose quand le niveau d'humidité monte jusqu'à quatre-vingt-dix pour cent et la température à plus de trente-cinq degrés ?"

"Bien, bien, je pense que j'ai reçu le message. Pas de robes alors. Mais j'aurai besoin de mes livres, j'ai des devoirs à faire pendant les vacances."

"Je ne protesterai certainement pas. A dire vrai, je serais enchanté de voir qu'au moins un membre de la famille montre des signes de devenir plus d'un sorcier moyen. Si je pense au tas de Bergame, ce groupe d'amateurs bons à rien …"

"Sont ils vraiment si mauvais ?" demanda Severus, pliant soigneusement une chemise.

"Oh, oui, crois-moi, ils le sont. Je les vois de temps en temps, quand ils sont au LMET-"

"Au quoi ?"

"Liceo Magico Ermete Trismegisto. C'est à Turin, alors je me heurte parfois à eux en rendant visite à … des amis."

Finalement, Severus avait fini de faire sa valise et, après s'être assuré au moins trois fois qu'il n'avait oublié aucun de ses livres, ils descendirent en bas. L'oncle Ettore disposa des restes de nourriture et puis ferma et ensorcela la porte. Seulement quand ils furent déjà debout sur le petit carré d'herbe que sa mère était assez prétentieuse pour appeler un jardin, Severus se rendit compte qu'il n'avait aucune idée de leur mode de transport. Il ne dût pas poser la question cependant, car l'autre sorcier avait brièvement fouillé dans ses poches et retiré un objet plat et rond qui brillait de façon éclatante dans le soleil brillant d'été. Vu de haut, cela ressemblait un peu à une roue avec huit rayons. La partie centrale, qui dans une roue réelle aurait été le moyeu, de même que le bord extérieur avait un fini mat, tandis que les rayons étaient polis à une brillance extrême.

"Est-ce que c'est un … un portoloin ?" demanda Severus.

Lui octroyant le premier sourire que Severus pensait être véritable, son oncle répondit "Oui, c'est le plus récent modèle Ferrari. L'air superbe, n'est-ce pas ?"

Severus hocha la tête, essayant d'exhorter son cerveau à sortir l'information qu'il savait être quelque part là-bas, à demi enterrée dans son subconscient. Le nom de Ferrari lui rappelait clairement quelque chose, mais son esprit refusait de coopérer. Maintenant c'était quelque chose que Severus détestait : avoir la sensation presque physique d'une information qui se cachait quelque part sans être capable de la déterrer correctement. Il savait que cela allait le poursuivre jusqu'à ce qu'il puisse saisir fermement les débris élusifs de connaissance. Bien sûr, il pourrait poser la question, mais cela le laisserait avec un sentiment profond d'inassouvissement. Il frappait presque du pied de frustration, quand soudain, l'air aussi innocente qu'un agneau nouveau-né, l'information apparut en flânant dans la partie consciente de son esprit, déclenchée par Dieux seuls savaient quelle association.

"Je pensais qu'ils faisaient des… voitures ?" dit-il, plus comme une question que comme une déclaration, car il était un peu incertain. Mais il savait maintenant qu'il avait entendu un des sang de bourbe Poufsouffles ---peut-être cela avait-il même été Carlyle---disant que son père possédait une Ferrari. A en juger des regards craintifs et des Ah et Oh admiratifs du groupe d'imbéciles l'entourant, cela devait être quelque chose de très prestigieux.

"Ce ne sont pas des voitures, ces sont des objets d'art," son oncle fit semblant de le réprimander. "Mais c'est seulement la façade pour les Moldus. Et pour se faire des tonnes d'argent, bien sûr," ajouta-t-il pratiquement. "Mais les Ferraris sont une vieille famille de sorciers --- pas aussi vielle que celle des Alighieris, bien sûr, mais alors qui l'est ? De toute façon, ils produisent aussi des portauloins et des balais de course et les vendent partout en Europe. Seul les Brits, sauvegardant jalousement leur isolement splendide, comme toujours, ont imposé un embargo sur l'importation des deux produits. Nos ambassadeurs ont essayé depuis des années de les persuader d'être sensés, mais ils ne veulent pas écouter la voix de la raison."

Severus hocha la tête, bouche bée. C'était énormément de connaissance à classer ---seulement il ne savait pas exactement où la mettre. Il devrait ouvrir un nouveau dossier étiqueté " Politique" . Suivant l'invitation inexprimée de son oncle, il posa sa main sur le portauloin, entendit dire quelques mots murmurés mots et fut immédiatement tiré brusquement dans un tourbillon de couleurs, de sons et d'air froid. Seulement quelques secondes plus tard, ils étaient debout à l'ombre de quelques châtaigniers centenaires entre les troncs desquels il pouvait voir les grandes lignes d'une maison avec des murs blancs éblouissants.

"Bienvenu en Italie et, surtout, chez moi," dit l'oncle Ettore avec un large sourire et, sans autre mot, il tourna les talons et précéda Severus vers le bâtiment.

~~~~ * ~~~~

Des quatre ou cinq visites qu'il avait faites en Italie avec sa mère, Severus s'était attendu à arriver où ils arrivaient toujours --- dans une sorte de palais, élimé, mais de splendeur indéniable, dans le coeur même de la ville de Turin. Cela, comme lui expliqua son oncle, était le siège de la famille. Les grands-parents maternels de Severus, l'oncle et la tante de l'oncle Ettore, vivaient toujours là, ce qui était une des raisons pour lesquelles il préférait rester chez lui à Villaretto, haut dans les montagnes Piemontaises. Il y avait beaucoup d'autres motifs aussi, parmi eux la considérable meilleure qualité de l'air, car Turin-même était constamment polluée par l'industrie que les Moldus y avaient établie. Le calme était aussi un argument assez impérieux pour préférer l'isolement du petit établissement moldu à la frénésie criante de la métropole.

Pas que Severus soit déçu, tout à fait au contraire. Et la maison était belle. Il n'y avait pas vraiment de mot anglais pour décrire ce quelle il était, cependant . En italien c'était appelé maso, ce qui signifiait quelque chose à mi-chemin entre une ferme fortifiée et un manoir. Un petit château de style rustique. Et il était entouré par un parc énorme, dont la plupart des arbres étaient des châtaigniers, vieux et apaisants, pas des marronniers d'Inde, mais des vrais, avec un feuillage plus élégant et des fruits à l'air exotique que vous pouviez vraiment manger. Pas encore cependant, car ils ne seraient pas mûrs avant octobre ou novembre, juste à temps pour être accompagnés par le vin nouveau, qui était frais et acidulé. Il y avait des truffes aussi et toutes sortes de champignons que Severus ne connaissait pas.

Son deuxième jour là, il était assis sous un des arbres, observant le jeu de lumière et d'ombre sur la terre herbeuse, mâchant un brin d'herbe et ne pensant à rien. Rêvant, plutôt. Il faisait assez chaud, mais ici, sous l'auvent dense de feuilles, la température était supportable. L'Angleterre, Poudlard, ses devoirs, Lucius et les autres --- tout cela semblait être sur une planète différente. Même Yelena Malfoy et Clarissa avaient perdu de leur importance. Il se rassit un peu, sentant la structure grossière de l'écorce contre son dos, se demandant oisivement si l'arbre aimait qu'on s'appuye dessus. Alors il s'assoupit, endormi par le chuchotement des feuilles et la chaleur. Quand il se réveilla, il se sentait agréablement vertigineux et conjura un verre de citronnade avec un tas de la glace. La magie des mineurs en dehors de l'école était bien sûr interdite en Italie comme en Angleterre, mais l'Oncle Ettore lui avait incontestablement dit que personne ne faisait attention aux règlements en Italie, et qu'il pouvait aussi bien faire comme il lui plaisait. Tant qu'il n'y avait aucun accident, personne n'allait poser quelque question que ce soit.

Il termina sa citronnade et se remit sur ses pieds, pour se promener --- sans but ou direction particulière, juste pour le plaisir de déplacer ses membres dans cet air velouté qui semblait le caresser. Graduellement, la végétation devenait plus épaisse et plus impénétrable, mais alors, soudain, il atteignit une clairière dans laquelle deux lapins faisaient un combat tardif pour une femelle qui était assise à quelque distance d'eux, fixant les yeux sur son futur compagnon et ex-amant avec des yeux bruns dilatés. Quelque temps, Severus apprécia le spectacle des deux mâles qui se poursuivaient en cercles de plus en plus étroits, jusqu'à ce qu'ils soient pratiquement nez à queue. Après quelque temps, ils semblèrent en avoir assez, car ils s'arrêtèrent assez brusquement, se mirent en position debout sur leurs longues pattes de derrière et commencèrent quelque pugilat très comique. Malgré lui, Severus dût rire tout haut et le trio s'enfuit dans une panique sauvage.

Il retombait en enfance, pensa Severus tandis qu'il retournait lentement au hasard vers la maison. Ou rattrapait-il son enfance ? Et --- cela importait-il vraiment lequel des deux c'était ? Il se comportait d'une manière très infantile et pourquoi exactement il agissait ainsi avait peu d'importance. Aussi difficile qu'il trouve de se faire cette confession, il devait admettre qu'il aimait assez cela. Pas qu'il ait voulu que n'importe lequel de ses camarades Serpentards le voie comme ça. Il préférerait mourir que qui que ce soit soit témoin de sa faiblesse. Heureusement, son oncle le laissait faire à peu près ce qu'il voulait. Il n'y avait aucun danger de se heurter à lui pendant ses sorties dans cette nature succulente et sensuelle. Ils se voyaient aux heures des repas et en soirée, bien que l'oncle Ettore lui ait déjà dit qu'il n'allait pas rester à la maison tous les soirs.

Se sentant très assoiffé, il conjura un autre verre, cette fois rempli de jus d'orange et s'assit de nouveau pour l'apprécier avec due relaxation et maîtrise de soi. Il était sur le point de s'assoupir de nouveau quand il entendit un bruit qui n'appartenait certainement pas à ici. Il y avait des renards dans les bois --- car le parc n'était rien qu'une partie du bois couvrant les montagnes, protégées par des sortilèges pour que les Moldus n'entrent pas --- et des cerfs, des lapins et même des sangliers. Mais aucun d'eux ne faisait cet étrange son de lamentation. Du moins Severus pensait qu'ils ne le faisaient pas, il n'était pas sûr à cent pour cent, car son expérience avec la faune et la flore était relativement nouvelle. Sa curiosité avait été aiguisée cependant, et donc il décida d'essayer de découvrir quelle créature était la source de ce bruit peu commun. Se souvenant qu'il était libre d'utiliser sa baguette, il jeta Sensaccrus sur son oreille droite et fut ainsi immédiatement capable de décider clairement que le gémissement venait d'un groupe de buissons à sa droite, à une distance d'environ dix ou quinze mètres.

C'était un bruit si minuscule, si impuissant qu'il n'y avait vraiment aucune raison d'avoir peur --- aucun animal au-delà de la taille d'un caniche ne pourrait produire un tel son. Un caniche aurait été un Brontosaure cependant, en comparaison de ce qu'il trouva dans le sous-bois épais. C'était un chaton, si petit qu'il tiendrait facilement dans sa paume de main, même s'il n'avait pas été pelotonné en une boule serrée et si faible qu'il n'était pas capable de se tenir debout sur ses pattes. Severus se pencha et le ramassa doucement avec sa main gauche pour l'examiner de près. Ce n'était certainement pas une beauté. Et c'était très, très sale. Apparemment les moustiques l'avaient considéré être un morceau savoureux tout de même, car il pouvait clairement reconnaître les piqures sur la peau qui était à peine couverte d'un duvet sombre qu'il aurait hésité à appeler de la fourrure. La Misère incarnée dans un chaton.

Précautionneusement, il caressa la petite créature derrière les oreilles et sentit une langue rugueuse lécher expérimentalement sa main. L'attitude de Severus envers les animaux était un peu ambiguë. D'une part, ils les utilisaient tout le temps à l'école, pour la Métamorphose, comme ingrédients de potions et pour s'exercer aux sortilèges. Il était inutile de créer un lien avec une créature condamnée. Donc il séparait proprement les deux catégories --- il y avait le matériel animal et il y avait des animaux. Ces derniers étaient des familiers, des animaux de compagnie, des créatures magiques desquelles on vous apprennait à prendre soin. Et cette petite chose ne tombait certainement pas sous cette catégorie. Il n'avait jamais eu d'animal de compagnie. Ce qui ne voulait pas dire qu'il n'en ait jamais voulu un. Ce paquet de miaulements de souffrance n'était pas peut-être l'animal de compagnie le plus prometteur, c'était, sinon rien, plutôt une excuse d'animal de compagnie, mais d'autre part il l'avait trouvé et l'avait sauvé. Et il devrait le nourrir, mieux valait tôt que tard, autrement sa chance serait partie avant qu'il n'ait même eu le temps de le regarder correctement.

Sachant que, si possible, les chats devaient éviter de boire un autre lait que celui de leurs mères, il renonça à la possibilité de simplement conjurer une pipette remplie de lait. Il devrait trouver quelque chose d'autre à la place. L'animal remua faiblement dans sa main et il sentit un mélange étrange d'inquiétude et de compassion l'attraper à la gorge. Avec toute sa force, il se concentra sur une chatte mère énorme, offrant ses tétons à une bande de chatons, se concentra sur le lait s'en écoulant et conjura la pipette. Avec un peu de chance, elle contiendrait pile la bonne sorte de lait. Il introduisit le bout fin dans la bouche minuscule et serra prudemment l'autre. Une goutte d'un blanc crème en sortit et --- tomba dans sa main. L'animal stupide n'avala même pas.

De quelque creux profond de son esprit, une pensée émergea : peut-être, s'il caressait la gorge aussi doucement que possible, en commençant sous le menton et se déplaçant vers le bas, le stimulus pourrait déclencher un réflexe de déglutition. Severus prit conscience que deux mains n'étaient pas assez si le chaton restait couché dans sa paume gauche, donc il s'installa en tailleur, fit glisser le petit corps sur son genou droit et commença à masser la gorge. Après quelques caresses, il pressa de nouveau la pipette et cette fois il fut couronné de succès. Cela lui prit une demi-heure pour transférer tout le lait dans son chaton, mais l'effort avait valu la peine de le faire, car quand le chaton eut fini, Severus caressant son ventre, il commença à ronronner. Un peu faiblement, mais c'était sans aucun doute le ronronnement d'un chat. Severus le reprit de nouveau dans sa main, se coucha sur l'herbe et le mit sur sa poitrine, pour que ce soit chaud et confortable.

Il était temps de donner à son animal de compagnie un nom convenable. D'une façon ou d'une autre, il supposait que c'était une femelle, sans même se déranger pour vérifier il laissa errer son esprit pour trouver quelque chose d'approprié. Agréable, sans être pompeux et lui convenant --- à elle. Un nom agréable pour une petite dame décharnée, pas excessivement attirante. Peut-être, s'il choissait le bon nom deviendrait-elle un jour une beauté. Pas qu'il s'en soucie, tant qu'elle était à lui et à lui seul, elle pouvait être aussi laide qu'elle le voulait. Il avait toujours aimé le nom d'Ophelia, mais il ne voulait pas qu'elle se noye. Ce qui excluait l'également belle mais malheureuse Desdemona. Pas de héroïne tragique, cela était sûr. Peut-être devait-il ignorer entièrement Shakespeare ? Ces noms étaient un peu lourds pour un chat si minuscule. Décharné et sale …

"Esmeralda ?" dit-il et le chaton ouvrit un peu ses yeux . "Je prendrai cela comme un oui. Alors tu seras Esmeralda. Une petite fille sale de bohémien. Mais une beauté remarquable une fois qu'elle a pris un bain." Il la prit de nouveau dans sa main et se remit sur ses pieds, lentement, afin de ne pas l'effrayer. "Je pense que nous allons prendre ce bain tout de suite, tu sais ? De l'eau merveilleuse et chaude, un petit savon, et ensuite un sort de sèchage et un petit somme dans l'ombre, sous un de mes pull-overs. Alors je préparerai un baume rafraîchissant pour tes piqûres de moustique. Qu'en penses-tu ?"

Esmeralda dormait à poings fermés et ne répondit pas. "Mmh, je vois. Mais le bain est absolument essentiel, car je devrai te présenter à l'oncle Ettore ce soir et tu devras avoir ton meilleur air. Penses-tu que tu pourras me pardonner si je jette un petit charme d'embellissement sur toi ? Juste pour un peu plus de fourrure ? Pas pour moi, tu sais, je voudrais quand même de toi si tu étais complètement chauve. C'est pour l'oncle Ettore. Cet homme est fier de posséder un portauloin de chez Ferrari, ce qui, du moins à mon avis, dit tout. Si tu étais un chat Persan avec un pedigree aussi long que la barbe de Dumbledore, il te recevrait à bras ouverts. Mais tu ne sembles pas trop prestigieuse, donc je te rendrai au moins présentable."

Singora Ragnatela, la gouvernante de son oncle, était dans la cuisine quand il arriva et il réussit à se glisser par la porte ouverte sans être vu. Il n'y avait pas d'Elfe de Maison en Italie, mais c'était une vieille tradition que de prendre de pauvres sorciers et sorcières à son service, leur fournissant tout ce dont ils avaient besoin et un petit salaire, leur permettant ainsi de mener une vie quelque peu honorable. Severus avait d'abord été stupéfié, mais alors il dût admettre que, même si c'était évidemment une relique du système féodal, cela avait aussi ses mérites. À la différence des Elfes de Maison, ces gouvernantes n'étaient pas obéissantes et dociles, cependant et Ragnatela l'avait déjà grondé deux fois pour être entré dans la maison avec des chaussures sales. Il avait appris sa leçon et s'était glissé dans la salle de bain du bas, pour aller chercher tout ce dont il avait besoin pour donner son bain à Esmeralda.

L'oncle Ettore ne fut pas excessivement heureux quand son neveu lui montra le nouveau complément à son ménage. Pour ne dire rien de la réaction de Signora Ragnatela, mais alors elle considérait tout le monde, y compris son propre employeur, comme une perturbation envoyée par les Dieux pour annihiler ses efforts de garder la maison en ordre et propre.

"Il y en a des centaines là-bas," dit son oncle avec désapprobation, "Ils sont sauvages et pleins de puces et un grand ennui en général. Je les tolère seulement parce qu'ils attrapent les souris."

"Oui, mais vous devez considérer qu'elle sera ici seulement tant que je reste. Et elle est tout à fait belle, n'est-ce pas ?"

Le charme embellissant avait fait des miracles. Le chaton ressemblait vraiment à un chaton, pas à une vieille pelote d'épingles usée sur laquelle quelqu'un avait accidentellement marché.

L'oncle Ettore souleva ses sourcils. "Si tu voulais un animal de compagnie, tu aurais pu me le dire. J'aurais certainement-"

"Je ne veux pas d'animal de compagnie, je la veux, elle." objecta Severus.

Avec un soupir et un haussement d'épaules résigné, son oncle dit " Alors garde- la. Mais si je trouve ne serait-ce qu'une puce …"

Severus sourit seulement et secoua la tête.