NOTE D'AUTEUR : IMPORTANT, LISEZ S'IL VOUS PLAÎT!!!!
Ce chapitre, aussi bien que ceux 23 à 25 (c'est où je suis arrivé jusqu'ici) contient des allusions à des rapports sexuels non-consensuels entre deux hommes. Pas de détails graphiques (simplement parce que je ne sais pas écrire de slash et n'ai pas considéré cela nécessaire ici), mais la charge émotionnelle pourrait être assez lourde. Aussi, laissez-moi vous dire deux choses : 1) ce n'est pas anti-homosexuel, c'est anti-abus, et donc je préférerais ne pas être descendu en flammes pour avoir représenté des personnes homosexuelles dans une mauvaise lumière. 2) j'espère que je ne froisse pas les sentiments de qui que ce soit avec cette partie de l'histoire, car ce n'est pas mon intention.
NOTE DU TRADUCTEUR : la catégorie R est là pour une raison. Je conseille aux lecteurs les plus sensibles de sauter les chapitres 22 et 23.
CHAPITRE 22
Si les dernières vacances avaient apporté un réveil, celles-ci apportaient la paix, pensa Severus, tandis qu'il s'attardait au lit un peu plus longtemps après s'être réveillé devant un soleil brillant. Il avait été ici depuis…combien de temps ? Avec un effort mental énorme, il essaya de se souvenir quel jour c'était aujourd'hui. Cela lui prit quelque temps, par dessus tout parce qu'Esmeralda exigeait avec insistance son attention.
"Tu es un maudit ennui, tu sais cela ?" lui dit-il, lui souriant par-dessus le bord du lit et il allongea sa main vers le bas. Avec obéissance, le chaton sauta à bord et, regardant autour d'elle avec des yeux grands ouverts d'étonnement --- elle faisait toujours cela, peu importe le nombre de fois où elle avait déjà fait le voyage ---et monta lentement. Encore un peu maladroite sur ses pattes, mais l'air remarquablement meilleur que quand il l'avait trouvée, elle procéda à un examen approfondi du lit, marchant sur les couvertures comme si elles étaient faites de neige profonde. Finalement, elle arriva à la poitrine nue de Severus --- il dormait seulement en caleçon à cause de la chaleur--- où elle se pelotonna immédiatement et commença à ronronner. Cela sonnait beaucoup plus comme un chat que les premières tentatives faibles qu'elle avait faites.
C'était dû, en grande partie, au mérite de Signora Ragnatela. Après que Severus avait conjuré la première pipette de lait de chat dans le parc, il avait essayé de le refaire plus tard en soirée, mais n'avait pas réussi. Il pouvait seulement supposer que le stress et la pression qu'il avait senties avaient d'une façon ou d'une autre redoublé son pouvoir magique la première fois. De toute façon, il devait penser à un remplacement rapidement car Esmeralda se plaignait. Donc il s'était tourné vers la gouvernante qui, avec beaucoup de souffles et harrumphs, lui avait donné la recette d'une potion qu'il pourrait préparer pour la bestia, comme elle avait choisi de nommer le chaton. Même si donnée à contre-coeur, la recette s'était avérée faire des miracles --- après moins de dix jours, il était poussé à Esmeralda quelque chose que l'on pouvait appeler une fourrure sans rougir et son ventre était maintenant gentiment arrondi. La nécessité de l'alimenter toutes les deux heures était l'excuse parfaite pour Severus pour l'emmener avec lui partout où il allait. Soit il la gardait dans la paume de sa main, soit il la mettait dans sa chemise où elle se pelotonnait avec contentement, dormant pendant des heures de suite tandis qu'il flânait dans le bois, lisait ou faisait ses devoirs. Il l'aurait laissée dormir dans son lit, s'il n'avait pas eu peur de lui faire de mal ou même de la tuer en bougeant dans son sommeil. Donc elle devait rester dans son panier à son chevet, seulement pour le réveiller par des geignements obstinés quand elle avait faim.
Severus caressa doucement son dos et chercha des piqûres de moustique. Mais le baume qu'il avait fait non seulement rafraîchissait la peau où les bêtes avaient déjà tiré du sang, il avait aussi un intense arôme de citronelle qui les tenait éloignés. Et en fait elle n'avait pas de nouvelles morsures. Donc il pouvait retourner à la tâche exigeante de se souvenir quel jour de la semaine on était aujourd'hui. Enfin, il décida que cela devait être dimanche, le 14 juillet. Un quart de ses vacances était déjà passé. Tôt ou tard, ils devraient recevoir le premier bulletin de Sainte Mangouste, car le médisorcier avait parlé de l'envoyer tous les dix jours. Et bien, il y avait la distance après tout, le hibou devait traverser la Manche et la moitié de l'Europe pour arriver à lui. Le pauvre animal, pensa-t-il, comme il avait de la chance qu'au moins ce soit l'été.
Alors, que devait-il faire aujourd'hui ? Ses devoirs d'arithmancie étaient finis --- il commençait toujours par ce qu'il aimait le moins. Donc le suivant allait être l'Histoire de la Magie. Tous les professeurs ne leur avaient pas donné de devoirs de vacances. Kettleburn et Sinistra, par exemple, soit avaient oublié soit y avaient renoncé --- avec Kettleburn, il supposait que c'était probablement ce dernier. Et Lestrange ne leur donnait jamais aucune tâche explicite, mais ils avaient fait l'erreur d'interpréter cela de la mauvaise manière seulement une fois. Severus rit sous cape au souvenir de la première leçon de Potions de sa deuxième année. Ils avaient tous été complètement non préparés, beaucoup de ce qu'ils avaient appris l'année d'avant avait été oublié et donc Serpentard avait perdu quelque chose comme cinquante points ce jour-là. La seule consolation étant que pour Gryffondor, cela avait été quatre-vingt-dix. Depuis lors, personne n'avait jamais échoué à réviser le manuel de l'année précédente très à fond pendant les vacances.
"Et bien, ma chère," s'adressa-t-il au chaton, "Alors nous ferons de l'Histoire de la Magie aujourd'hui. Tu devras m'aider, bien sûr."
Au son de sa voix, Esmeralda leva la tête et lui donna un regard vert impénétrable.
"Oui, j'ai dit aider. Tu pourrais simplement te coucher sur le livre et le tenir ouvert, ce serait un bon commencement," suggéra-t-il .
Esmeralda se leva, s'étira, baîlla et commença à faire sa toilette.
"Tu es bien trop coquette pour ton âge," l'informa Severus --- sans aucun effet. Elle continua à laver sa patte avant droite .
"Et combien de temps exactement ta toilette du matin te prendra-t-elle ?" demanda-t-il sévèrement, "Car comme tu la fais sur moi, je dois rester ici à attendre jusqu'à ce que tu aies fini."
Pas impressionnée du tout, Esmeralda s'occupa de son oreille droite.
"Tu. Es. Impossible," soupira-t-il, "Et totalement antisociale. Et si je devais aller aux toilettes, hein ? Pour ce que tu te soucies, je pourrais aussi bien mouiller les draps, exact ?"
~~~~ * ~~~~
Ils passèrent le matin entier à l'extérieur sur la terrasse. Pendant une heure environ, Esmeralda avait été satisfaite de sommeiller à l'intérieur de sa chemise, mais --- et c'était un très bon signe --- elle avait besoin de beaucoup moins de sommeil maintenant et était beaucoup plus active et intéressée par son environnement. Donc elle avait plutôt péremptoirement exigé d'être relâchée et mise sur la table. Severus savait que, même si elle tombait, ce qui était en soi très peu probable, elle ne se ferait pas mal. Mais dans son inquiétude que n'importe quel mal puisse lui arriver, il avait jeté un sort de coussinage sur le dallage. Le chaton, cependant, n'avait aucune intention de quitter la table bientôt --- c'était bien trop intéressant d'examiner les divers objets répandus sur la surface en bois. Cela semblait dur pour elle de se décider si elle était plus fascinée par la plume ou par les pages du livre, bougeant légèrement dans la brise douce. Bien qu'elle ne fasse pas plus de treize centimètres de long, elle se tapissait là comme un tigre entièrement grandi, observant sa proie attentivement et ensuite, soudainement, sautait sauvagement, faisant beaucoup de tâches d'encre sur la rédaction d'Histoire de la Magie de Severus. Quand il la grondait, elle semblait apprécier cela encore plus que la chasse précédente.
Autour de deux heures, Signora Ragnatela l'appela pour le déjeuner. Severus avait mis deux ou trois jours à s'adapter aux heures de repas italiennes, mais maintenant qu'il se réveillait simplement plus tard et n'allait pas se coucher trop tôt, il trouvait le nouveau rythme tout à fait plaisant. À cause de la chaleur, la gouvernante ne préparait jamais de déjeuner chaud et seulement très rarement des dîners réchauffés. Il n'objectait pas le moins du monde à cela, car il avait bientôt découvert que, même si les plats froids contenaient de l'ail, il était pour la plupart visible, identifiable et ainsi éliminable. Mais aujourd'hui il avait de la chance en effet, car un plat avec de la mozzarella et des tomates fut poussé sous son nez, sans autre condiment que de l'huile d'olive et du basilic.
"Vous pouvez commencer à lui donner de la nourriture solide maintenant," dit brutalement Ragnatela et elle jeta presque un bol sur la table. Il était rempli de quelque substance étrange, rose, à l'air crémeux.
"Euh, merci," dit Severus, fixant le plat avec curiosité, "Qu'est-ce que c'est, au fait ?"
"Purée de jambon et carottes." Et elle jeta une autre bol sur la table, celui-ci rempli d'eau.
Esmeralda, attendant sa potion, poussa un gémissement pitoyable. Severus se sentait très désolé pour elle, mais d'autre part, Signora Ragnatela avait raison --- elle devait ingérer de la nourriture solide tôt ou tard. Selon les commentaires laconiques de la gouvernante, le chaton devait avoir sept ou huit semaines, ce qui signifiait qu'elle aurait été sevrée à ce jour même si elle n'avait pas perdu sa mère. Il la poussa un peu plus près du bol. Elle en regarda le contenu, puis lui, puis la purée de nouveau et s'assit, l'air positivement boudeur. Severus plongea son index pile dans la purée, en prit un peu et tint cela sous son nez. Si elle avait été un être humain, elle aurait grimacé.
"Oh allez, ne sois pas si stupide," dit-il, "c'est bon, vraiment et Signora Ragnatela l'a préparé spécialement pour toi."
Quand elle ne montra aucune réaction, il décida de profiter de son obsession de propreté et étala la purée sur sa patte avant droite. Le regard qu'elle lui lança était sans prix, en parts égales de surprise, d'indignation et de dégoût, mais elle n'avait pas d'autre choix que de lécher la patte. Et elle était une petite dame intelligente, pensa Severus fièrement, car non seulement elle appréciait à l'évidence la substance, mais elle comprit immédiatement que c'était la même que dans le bol. Tandis qu'elle mangeait bruyamment, Severus put finalement se consacrer à sa propre assiette.
L'après-midi se passa dans la paresse --- il se sentait absolument incapable de faire autre chose que somnoler, parce que la chaleur était devenue insupportable. Quand il s'était levé de table après le déjeuner, Ragnatela avait marmonné quelque chose d'un orage en approche qu'elle pouvait sentir dans ses genoux. Malgré l'absence remarquable de nuages dans le ciel, Severus n'avait pas été assez idiot pour contredire la sorcière grognonne, mais maintenant il voyait qu'elle avait eu raison. Le ciel devenait lentement plus sombre et un vent fort, et désagréable commençait à souffler.
"Il est temps de passer à l'intérieur," dit-il à Esmeralda, il la mit dans sa chemise, ramassa son livre, son parchemin et sa plume et entra dans la maison.
Pas beaucoup plus qu'une demi-heure plus tard, l'enfer se déchaînait. Signora Ragnatela ne semblait pas le moins du monde impressionnée et lui dit que les orages d'été étaient toujours aussi violents ici dans les montagnes. Mais la pauvre Esmeralda était folle de peur, jusqu'à ce que Severus ne mette un sort atténuant les sons sur elle, pour qu'au moins elle ne dût plus entendre le tonnerre assourdissant. La rangeant encore une fois à l'intérieur de sa chemise, il alla à la fenêtre et regarda à l'extérieur. Il pleuvait si violemment qu'il semblait y avoir un mur d'eau, à travers lequel les silhouettes des arbres, même de ceux près de la maison, étaient à peine visibles. Le chahut dura environ une heure, puis la pluie devint moins forte, jusqu'à ce que ce ne soit pas plus qu'une simple bruine et quelque temps plus tard, le soleil brillait de nouveau, déjà bas sur le ciel, baignant les arbres et l'herbe d'une lumière propre et dorée.
"Tu peux sortir maintenant, espèce de grande trouillarde," dit Severus et il tira le chaton de sa chemise. "Finite Incantatem. Là. Tu vois ? Rien n'est arrivé. Tu es un animal très stupide." Esmeralda poussa sa main de la tête et ronronna de contentement.
~~~~ * ~~~~
L'oncle Ettore était revenu à la maison pour dîner et ils mangeaient tout juste un arrangement délicieux de poisson grillé et de fruits de mer quand un hibou entra en flèche par la fenêtre ouverte. À l'amusement de Severus, le grand oiseau consacra son attention au poisson immédiatement après avoir été soulagé de sa lettre. Il devait avoir très faim après le long voyage qu'il avait fait. Il fut dit à Severus de garder l'animal loin du plat et Ragnatela dût apporter un bol supplémentaire avec les restes crus. Esmeralda avait du poisson aussi, et l'appréciait énormément.
Quand l'ordre fut de nouveau rétabli, l'Oncle Ettore jeta un regard superficiel à l'enveloppe. "C'est de Sainte Mangouste," dit-il, la jetant négligemment vers le côté lointain de la table, "Nous lirons cela quand nous aurons fini de dîner."
Severus devait reconnaitre avec culpabilité que, tout de suite, il était beaucoup plus intéressé par les progrès des compétences à s'alimenter de son chaton qu'à ceux de la santé de sa mère. Le dîner passa plutôt agréablement avec une conversation plus ou moins sans signification : son oncle lui demanda comment sa journée s'était passée et Severus lui parla de ses devoirs, puis s'informa poliment de l'état de santé de ses grands-parents, l'oncle Ettore allait leur rendre visite chaque dimanche, mais n'insistait pas pour que Severus l'accompagne, ce que le garçon n'avait absolument aucun désir de faire. Quand Ragnatela eut apporté le café et débarassé la table, l'oncle se versa un petit verre de grappa et ouvrit la lettre. Réalisant qu'elle était, bien sûr, en anglais, il la tendit à Severus qui traduisit :
Cher M. Rogue,
J'ai le plaisir de vous informer que l'état de santé de votre mère s'améliore graduellement . Au cours des dix jours passés, elle a gagné trois kilos et surmonté les effets de la malnutrition. Après une semaine de seul traitement médical, elle a maintenant été transférée au département des Guérisseurs d'Âme. Ils travaillent actuellement avec elle, mais c'est encore trop tôt pour hasarder quelque prédiction que ce soit quant au succès et à la durée de la thérapie. Je vous assure, cependant que la lettre suivante que vous recevrez contiendra plus d'information concrète, car j'attacherai aussi un bref rapport du Guérisseur d'Âme assigné à son traitement.
S'il vous plaît veuillez trouver ci-joint la demande de paiement du versement suivant.
Veuillez agréer l'expression de nos sentiments les plus distingués
Lionel Sandhurst
Sous-Chef Médisorcier
"Et bien," dit Severus , "cela n'a pas l'air trop mauvais, n'est-ce pas ?"
"Très encourageant en effet," répondit son oncle avec un sourire étrange. "Mais il y a, bien sûr, la question du paiement."
Severus pensa qu'il devait l'avoir mal compris. "Je … je vous demande pardon ?"
"La question du paiement. Elle doit être-" il s'alluma une cigarette "-discutée".
Severus avait l'impression qu'il était assis dans un cannot de sauvetage et l'avait accidentellement changé en pierre. Il était si déconcerté par le changement soudain de ton et d'atmosphère qu'il était très incertain de sa propre voix. Donc il se racla la gorge avant de dire "Je ne suis pas tout à fait sûr de comprendre ce que vous voulez dire."
Non seulement le sourire éternel avait disparu du visage de son oncle sans laisser de trace, mais sa voix avait aussi pris un ton nouveau que Severus ne pouvait pas tout à fait placer. "Tu comprendras, tu comprendras," répondit l'Oncle Ettore calmement, "si tu veux bien avoir la gentillesse de suivre ma logique un instant." Severus hocha la tête, incapable de prononcer un autre mot. Il avait seulement le sentiment terne que quelque chose de très désagréable allait arriver. "Tu vois," commença son oncle, se levant pour se verser une autre grappa, "je n'ai aucune obligation que ce soit de payer pour le traitement de ta mère." Il s'assit de nouveau et croisa les jambes, regardant Severus, qui essayait de comprendre cette monstruosité.
"Mais … mais c'est votre cousine," dit-il finalement, "Et non seulement cela, vous lui avez donné l'élixir! Vous avez une responsabilité en cela, peut-être pas une obligation, mais-"
"Exactement ce que j'ai dit," fut la réponse de son oncle, "Aucune obligation. Et n'essaye pas de me jeter ma prétendue obligation morale à la figure, car tu n'as aucune morale, et tu ne crois pas non plus sincèrement que j'en ai. Nous pouvons simplement sauter ce point, c'est fortement ennuyeux et encore plus inutile. Alors. Parlons affaires, donc."
"Affaires ? Mais vous savez exactement que je n'ai rien que je puisse vous donner et la même chose est valable pour ma mère. Bien sûr, si vous voulez juste dire que vous nous prêteriez l'argent, je suppose qu'elle sera capable de vous rembourser, ou je le ferai, quand j'aurai terminé l'école …" Au revoir l'université, pensa-t-il. Bâtard. Maudit bâtard italien. Si au moins il avait dit un mot, mais non, il lui avait fait croire que tout allait très bien-
"Oh, argent!" dit l'oncle Ettore avec son geste dédaigneux typique, "qui par l'enfer se soucie de l'argent-"
"C'est une chose facile à dire quand vous nagez dedans," l'interrompit Severus furieusement, "Mais je n'en ai pas, ferez-vous rentrer cela dans votre crâne ?"
"Mais vous avez complètement manqué mon point. Je voulais dire que je ne m'en soucie pas."
"Et alors ?" cria Severus, "si vous ne vous en souciez pas et que je ne peux pas vous rembourser, quelle utilité y-a-t'il d'aborder le sujet de toute façon ?"
"Je pourrais te demander quelque chose d'autre à la place," répondit son oncle, sans élever la voix.
"Que-" les livres. Bien sûr, il voulait les livres. Qu'il soit maudit, de toute façon. Severus se pencha en avant et enterra son visage dans ses mains. Pourquoi ? Pourquoi cela devait-il lui arriver ? Il n'y avait pas grand chose qui lui soit précieux, pour dire la vérité, seuls ses livres et son chat lui étaient chers, le reste pouvait aussi bien aller au diable. Pourquoi cet homme devait-il désirer ses livres ? Il avala et se racla la gorge de nouveau, de crainte que sa voix puisse sonner aussi mal qu'il se sentait et dit, aussi calmement qu'il le pouvait "Très bien alors. Je vous enverrai les livres aussitôt que je serai rentré en Angleterre."
Pourquoi l'autre riait-il ? Son oncle ne comprenait-il pas ce que ce sacrifice signifiait pour lui ? Comment pouvait-il rire dans une telle situation ?
"Non, non, mon garçon," dit l'Oncle Ettore et il se leva de sa chaise, riant toujours , "Non, non! Garde tes livres, ils te sont très chers. Mais-" et il tourna autour de la table pour se mettre debout derrière Severus, posant ses mains sur les épaules du garçon "je pense qu'il pourrait y avoir d'autres manières de paiement que je considérerais beaucoup plus attirantes que le sale lucre."
~~~~ * ~~~~
Il avait vomi non pas une, mais cinq fois. La cinquième fois, tout ce qui était monté était de la salive et de l'acide, avec des tachetures de vert. De la bile. Il avait voulu combattre cela, mais cela avait été impossible. Maintenant, il était couché sur son lit dans une sorte de stupeur bénigne, trop épuisé pour penser clairement, mais trop choqué pour dormir, bien que ce soit déjà minuit passé. Esmeralda gémissait pour recevoir de l'attention et des calins, mais il ne pouvait pas s'amener à la toucher.
Pas qu'il ait jamais pensé à lui-même comme à un innocent. Loin de cela. Son oncle avait eu raison, il n'avait aucune morale et d'une façon ou d'une autre, avoir de la morale était lié à être innocent. Et il n'avait certainement jamais eu d'espérances exagérées sur le sexe. A y réfléchir, il n'avait pas eu d'espérances du tout. Les contes fréquents de Lucius et d'Owen sur leurs aventures pendant leur quatrième année avaient été plus qu'assez pour lui faire perdre quelque concept idéaliste qu'il ait pu héberger et comme il se considérait être bien au-dessous d'eux en ce qui concernait l'apparence, il avait fermé ce chapitre immédiatement en ce qui le concernait. Vrai, le baiser sur la joue de Clarissa avait remué quelque chose, Yelena Malfoy lui avait complètement tourné la tête --- mais cette dernière était inaccessible et la première plutôt une soeur qu'autre chose lui faisant penser à de la chair nue et à des embrassades passionnées. Non, il n'avait pas été innocent. Mais maintenant, il était sale. Sale et humilié.
Si au moins cet homme avait utilisé la violence, l'avait violé, l'avait battu, l'avait mis sous Imperius! Mais il était resté son moi visqueux, même amical, même---Severus sentit une nouvelle vague de nausée passer sur lui ---même doux. Calme et pratique. Si tu ne te soumets pas, je ne payerai pas. Une équation. Si simple et si efficace. Car qu'aurait-il pu faire d'autre ? Il n'aimait pas exceptionnellement sa mère, certainement pas, mais il ne lui aurait jamais fait faux bond. C'était une simple question de do ut des, car elle avait sacrifié beaucoup pour lui donner une éducation convenable, donc il devait la rembourser. Seulement son sacrifice était sans aucun doute au-delà de n'importe lequel des siens à moins qu'elle n'ait vendu son corps pour acheter de la nourriture et des vêtements pour son enfant. Elle avait vendu des livres, cependant Et cela avait été un choix. Elle aurait pu aussi prendre un travail, ou retourner vivre avec sa famille en Italie. On ne lui avait donné, d'autre part, aucune alternative.
Malgré l'acide d'estomac et le goût amer de bile, il pouvait encore sentir les traces de sperme s'attardant dans sa bouche et était assez sûr qu'elles ne partiraient pas, même s'il se lavait les dents toute la nuit. Pas qu'il ait jamais eu de doute réel quant à sa sexualité, malgré une remarque coupante occasionnelle d'Owen ou Lucius. Maintenant cependant, il en était sûr, quoiqu'il eut préféré une autre manière de le découvrir, il ne voulait pas avoir de relation sexuelle avec des hommes. Bien qu'à ce point il ait été aussi convaincu qu'il n'allait jamais de nouveau désirer de rapport physique avec qui que ce soit. Mais et c'était le côté vraiment terrible à cette affaire, ce soir ne resterait pas sa seule expérience. Son oncle n'avait été que trop explicite à ce sujet.
Il devait penser à un moyen d'évasion. Et il devait penser maintenant, peu importe combien il était fatigué et réticent, sans respect pour son corps qui revendiquait du repos. Severus s'assit, prudemment, afin de ne pas se rendre mal au coeur et conjura un verre d'eau. Voyant le mouvement en haut, Esmeralda se mit sur ses pieds et exigea avec bruit de la nourriture et des signes d'affection. Il n'y avait aucune raison, vraiment, se dit-il , de céder à ses réflexes enfantins et de faire souffrir le pauvre chaton simplement parce qu'il estimait ne pas pouvoir la toucher. Elle était innocente de tout cela et l'innocent ne devait pas payer pour les péchés de l'entâché. Il se sentit un peu mieux, du moins physiquement, après l'eau, assez pour faire confiance à ses jambes pour le porter à la table sur laquelle il gardait sa potion fortifiante. Il avait décidé que, du moins pendant quelque temps, il continuerait à l'alimenter de nuit, augmentant graduellement les intervalles.
Pipette en main, il retourna au lit, s'assit sur le bord et réussit même momentanément à repousser sa propre misère en appréciant l'expression du minois d'Esmeralda pendant sa montée sur la main-ascenseur. Cela allait lui manquer quand elle serait devenue trop grande pour sa main. Ce qu'il n'avait pas prévu --- et qui par conséquent le frappa avec une double force --- fut l'association mentale immédiate quand il mit soigneusement la pipette dans sa bouche. Cela lui coûta une force considérable de volonté pour ne pas laisser tomber le tout et courrir aux toilettes de nouveau. Tandis que le chaton lapait heureusement, essayant de boire et de ronronner en même temps, mais n'y réussissant pas tout à fait, il se battit avec les images qui continuaient à refaire surface. Il dût faire un effort physique très réel de pour les maintenir, comme pour tenir un adversaire luttant sauvagement sous l'eau de toute sa force. Cela marchait mieux quand il imaginait l'adversaire être l'Oncle Ettore.
Esmeralda avait fini et le regardait avec espoir. Avec un soupir, il se leva, la tenant toujours dans sa main gauche et entra dans la salle de bains pour nettoyer la pipette. Il avait fait l'expérience, cette première nuit à la maison, de combien des petites occupations prosaïques pouvaient être utiles pour se protéger de l'attaque de quelque chose d'horrible, dont il pouvait seulement vaguement soupçonner les dimensions réelles, mais dont il savait instinctivement qu'elle ferait mieux de rester dans les ombres pour le moment. Retournant dans la chambre à coucher, il souhaita un moment passager qu'Esmeralda soit déjà un chat entièrement grandi, pour pouvoir se tenir à elle. Mais alors, pensa-t-il, peut-être était-il mieux qu'elle ait besoin de sa protection, car ainsi il devait redécouvrir sa force au lieu de s'abandoner à l'apitoiement sur lui-même. Il la mit sur le lit et se déshabilla --- auparavant, quand il était retourné dans sa chambre, il n'avait pas été capable de le faire et après les vomissements répétés, il s'était simplement senti trop faible. Il s'arrêta à son caleçon cependant, car il était sûr qu'il ne pourrait pas supporter la vue de ses propres organes génitaux maintenant et le faire les yeux fermés semblait ridicule. Pas de douche alors, pensa-t-il. Comme si cela importait. Ce qu'il voulait détacher ne se dissoudrait pas dans l'eau chaude pour descendre au caniveau et en ce qui concernait la saleté réelle, il s'en était occupé par une douche avant le dîner. Avant de rejoindre le chaton sur le lit, il alla ouvrir la fenêtre. L'air était frais et lourd avec un parfum de terre humide et d'herbe, la lune n'était pas encore montée, mais le ciel était de nouveau clair et sans nuages.
Quelle idylle, pensa Severus amèrement, s'attardant là un instant. Quelle ironie cruelle d'avoir une telle paix qui vous entoure quand vous auriez eu très envie d'un autre orage pour vous joindre aux éléments faisant rage, criant jusqu'à rendre votre voix rauque avec les roulements de tonnerre, pour que vous puissiez libèrer toute la fureur refoulée et la haine, sans que quiconque puisse vous entendre. Il haussa les épaules. Il était inutile et pas excessivement original de donner libre cours à de telles pensées. C'était de la poésie romantique au mieux et en tout cas une perte sans but de temps. Il retourna au lit où Esmeralda était occupée à se nettoyer et se coucha sur son côté droit, étayant sa tête sur sa main, pour pouvoir l'observer à loisir. Il devrait discipliner son esprit, pensa-t-il. Ces images, déclenchées par les choses les plus absurdes et sans importance qu'il voyait, devaient rester au loin. Esmeralda était Esmeralda et elle léchait sa patte, pour l'amour des Dieux et il ne pouvait pas se permettre d'avoir un flashback de lui léchant … Non c'en était définitivement assez. Il pourrait traiter avec ces choses plus tard, quand il aurait plus de force --- et il ordonna sévèrement à la petite voix lui disant qu'il n'aurait jamais assez de force pour faire face à tout cela d'arrêter de jaser.
Le chaton avait fini sa première toilette et maintenant elle marchait d'un air fanfaron vers son aisselle où elle se coucha sur son côté, les quatre pattes étirées et s'assoupit immédiatement. Distraitement, il laissa errer son index gauche sur la douce fourrure tandis qu'il faisaitt un tour mental d'horizon de ses possibilités. C'était un tour remarquablement court, pensa-t-il avec une ironie désabusée. Premièrement et plus important de tous, il ne pouvait pas partir d'ici. Il était coincé dans le piège. Il ne pouvait pas transplaner. Il n'avait pas de portauloin et voler celui de son oncle n'était pas une option car il ne savait pas comment il marchait. Le système de Cheminette n'existait pas en Italie, car il n'y avait aucune cheminée et pas même dans cette situation il n'allait être si insouciant que d'essayer et de traverser la moitié du continent sur un vieux balai miteux. Ce qui signifiait qu'il devait rester ici.
Y avait-il une possibilité de faire entendre raison à son oncle? Probablement pas. L'homme était aussi froid que l'Antarctique, peut-être susceptible aux arguments logiques, mais il n'y avait aucun argument logique pour le convaincre que ce serait mieux pour lui de laisser Severus en paix. Il voulait son amusement et était prêt à payer pour cela. C'était raisonnable, tout le reste que Severus pouvait penser lui dire était soit sentimental soit simplement trop insignifiant pour que l'homme s'en soucie. Il n'y avait aucune issue. Il ne connaissait personne ici et maintenant, avec la sagesse rétrospective, il comprenait très bien pourquoi l'Oncle Ettore avait objecté quand il avait mentionné que, un jour ou un autre, il pourrait apprécier s'aventurer en bas dans la ville. Et les regards étranges que Ragnatela lui avait lancés de temps en temps avaient pris une signification complètement nouvelle. Bien sûr, la plupart du temps elle lui lançait des regards fâchés parce qu'il osait exister dans un espace qu'elle voulait qui reste impeccable. Mais il y avait eu des moments où il avait été incertain de ce qu'exactement ses yeux exprimaient. Et bien, maintenant il savait. Et il était sûr qu'elle ne l'aiderait pas. Ni ses grands-parents, à cet égard. Pour ne pas mentionner qu'il aurait été embarrassé de savoir comment il devrait entrer en contact avec eux, mais même s'il y avait eu une possibilité, que pourrait-il faire ? Leur écrire une lettre leur disant que leur neveu Ettore était un maudit pédophile? Peu probable qu'ils le croiraient.
Fais-y face, Severus. Tu dois rester ici pendant encore six semaines, ce qui signifie quarante-deux jours et, avec bon espoir, pas plus de quarante-deux répétitions de ce que tu as dû supporter ce soir. Avec quelques variations et subtilités peut-être. Après tout, ce soir cela avait seulement été des pipes. Il pourrait y avoir beaucoup plus à venir. Si seulement il pouvait empêcher son propre corps de réagir. Cela, avec le manque complet de violence, était l'aspect le plus humiliant. Il n'avait pas même ressenti de plaisir, mais il avait été assez mauvais de se voir devenir bien trop visiblement excité et répondre aux stimulus des mains et de la langue de l'autre. Autant qu'il ait essayé de faire disparaître son érection par la volonté, pour ne pas avoir à voir le sourire avide, découvrant les dents de son oncle, pour que l'autre homme ne le touche pas, d'abord avec ses doigts et ensuite sa bouche, son esprit n'avait pas réussi à maîtriser son corps.
Peut-être que c'était sa crainte la plus grande : que ces réactions primitives, physiques puisssent même prendre le dessus et que, à un certain point, il puisse ressentir du plaisir sous ces traitements répugnants. Pas que ce soit jamais du plaisir réel, plus un simple mécanisme d'autodéfense contre la lutte épuisante entre la volonté et la réponse physique, mais l'effet serait le même. Il ne voulait pas devenir l'esclave de son oncle, l'esclave de qui que ce soit --- personne n'employe un Malfoy, entendit-il dire la voix arrogante et traînante de Lucius et pensa que maintenant, il était presque capable de le comprendre.
"Oui, bien sûr je serais ton esclave, ma fille," murmura-t-il à Esmeralda, qui avait remué dans son sommeil et l'avait chatouillé de ses moustaches, " mais seulement le tien. Le pourvoyeur en lait et le gratteur de dos de Sa Grandeur. Bien que je puisse en avoir besoin d'un moi-même."
C'était vrai, il aurait eu besoin de quelqu'un pour pétrir ses muscles, qui étaient endoloris de l'effort de se contrôler, mais alors il doutait d'être capable de tolérer le contact de qui que ce soit maintenant, à part celui de la petite boule de fourrure innocente. Probablement pas. Peut-être il devait-il essayer de trouver quelque sommeil maintenant. Sa dernière pensée consciente avant de dériver dans une somnolence difficile était qu'il ne savait pas comment faire face à Signora Ragnatela demain. Car elle saurait.
~~~~ * ~~~~
Severus en vint à comprendre plus que simplement le mantra de Malfoy pendant les jours suivants. Il apprit beaucoup du psychisme humain, mais tout d'abord, il apprit sur la nature de l'humiliation. Il y avait la partie physique. Il se battit durement pour comprendre comment une partie de lui qu'il avait considéré plus ou moins comme sans importance jusqu'à présent pouvait être métamorphosée en un dispositif pour faire plier son esprit. Il avait lu assez de Saint Augustin et quelques travaux choisis de Tertullian et Lactantius pour avoir une certaine compréhension du mépris profond que le Christianisme avait du corps humain. Pas qu'il l'ait jamais partagé, mais, d'une certaine manière, il avait été capable de sympathiser avec la partie de lui qui était chair et sang et n'avait jamais semblé aussi importante pour lui que la partie intangible, mais d'autant plus puissante. Et avec une raison, car qu'est-ce qui faisait, après tout, la différence entre un sorcier et un moldu ? Certainement pas leur anatomie. C'était ce cela indescriptible quelque chose que vous pourriez appeler le pouvoir magique, pour tout ce que valait une simple succession de syllabes. C'était là, indéniablement là, mais cela ne pourrait pas être visualisé ni touché ni même entendu.
Avec ces pensées assez spéculatives --- et il les avait plutôt senties que vraiment pensées jusqu'à présent --- il avait toujours eu une certaine indifférence non pas pour le corps, mais pour son corps, car il ne le considérait pas être particulièrement utile il n'avait pas non quelque raison que ce soit de le trouver attirant ou beau. C'était un outil, un outil nécessaire pour exécuter les ordres de l'esprit. Il le traitait plus ou moins comme il l'aurait fait, disons, d'un bon chaudron ou d'une balance exacte. Il devait être gardé en bon ordre de marche sans être excessivement chéri.
Pendant environ deux semaines, son corps avait servi des buts qui n'étaient pas les siens. Il en était venu à le détester, car d'un moyen de servir son esprit, il avait été transfiguré en moyen de profondément bouleverser et déranger son esprit. Il était incapable de se dissocier de son corps dans ces moments de honte intense. Il était impossible de regarder ce que son corps était forcé de faire avec les yeux de son esprit comme s'il regardait une autre personne. Il n'y avait aucun moyen de se raconter que cette épreuve --- et il se sentait même coupable de l'appeler ainsi, car il n'avait jamais été physiquement forcé de faire quoi que ce soit--- arrivait seulement à son corps. Après deux semaines, Severus commençait à se sentir coupable de presque tout, de sa propre existence, de permettre qu'on le fasse chanter, de détester son oncle, de désirer se tuer, de trouver consolation dans la pensée que tout s'arrêterait tôt ou tard, d'être suffisamment attaché à sa mère pour continuer cette comédie horrible, de penser qu'il devrait juste quitter sa mère à quel destin qui l'attende, de prendre Esmeralda et s'enfuir …
Il essaya d'annihiler son corps en ne mangeant plus, mais se trouva incapable de le faire --- et se sentit humilié. Il voulut mordre quand l'autre homme baisait sa bouche, mais n'osa pas --- et se sentit humilié. Il voulut refuser l'argent et les cadeaux que son oncle lui donnait de temps en temps, mais il savait qu'il allait avoir besoin de l'argent, donc il le gardait --- et se sentait humilié. Et tout de suite, il était assis sur le bord de son lit, essayant d'imaginer toutes ces pièces d'humiliation empilées jusqu'à former une sorte de décharge, énorme et répugnante, pour qu'il soit finalement capable de reconnaître la nécessité de tirer un trait propre sous tout cela, une ligne rouge innocente, courant verticalement le long de son poignet. Et trouva qu'il ne pouvait pas le faire. Et pourquoi ? À cause d'une petite boule de fourrure stupide, assise près de sa cuisse droite, griffant une très petite souris qu'il avait conjurée pour elle. Dieux, qu'il était pathétique! Là-bas il y avait un monde entier plein de gens qui ne lèveraient pas même un sourcil s'il décidait de mettre fin à sa vie et il était inquiet de ce qui allait arriver à un chaton appelé Esmeralda s'il n'était plus là pour s'occuper d'elle. Il pouvait appeler cela paradoxal ou répugnant ou ridiculement pathétique, mais le fait restait : il était incapable de conjurer un rasoir et de couper ses poignets à cause d'elle, mais il était également incapable de lui lancer Avada Kedavra en premier et de couper ses veines ensuite. Il pouvait aussi bien le reconnaître.
Il se laissa glisser assis sur le sol, pour mieux voir son visage et l'expression de concentration intense tandis qu'elle envoyait de violents coups de pattes à la souris. Il avait mis un sortilège d'Impedimenta dessus, pour la faire se déplacer très lentement, selon les capacités d'Esmeralda. Quand elle eut attrapé sa proie pour la troisième fois et la tint entre ses pattes de devant, fière, mais complètement perdue quant à ce qu'elle était supposée faire avec cela maintenant qu'elle l'avait, il la fit disparaître. L'intérêt du chaton revint immédiatement à lui et elle s'avança vers son visage et poussa son nez avec le sien. C'était légèrement humide et froid, comme cela devait l'être.
Il sourit malgré lui et commença à la caresser, mais elle était évidemment toujours d'une humeur de chasse, car elle se laissa tomber sur son côté et commença à jouer avec ses doigts. "Et dis-moi maintenant," lui dit-il, lui permettant patiemment de ronger son index, "dois-je t'être reconnaissant ? Peut-être le serai je, plus tard, quand tout cela ne sera rien qu'un souvenir désagréable. Mais crois-moi, tout de suite je suis tout sauf reconnaissant. Si au moins tu pouvais me parler …" Elle fit un petit miaou et il rit. "Non, ce n'était pas ce que je voulais dire. Mais tu fais de ton mieux."
C'était le petit matin et donc la fenêtre était encore ouverte. Il y eut un bruit de griffement doux et Severus se retourna, pour voir qu'un grand hibou avait atterri sur le rebord de fenêtre extérieur. Il força ses doigts hors de la prise d'Esmeralda et alla voir ce qu'il avait apporté. Cela ne pouvait pas être une autre lettre de Sainte Mangouste car elle était arrivé il y a quatre jours. Puis il s'aperçut qu'il connaissait cet oiseau particulier --- c'était le hibou grand duc de Lucius et, peu étonnamment après cette découverte, à sa jambe été lié un rouleau de parchemin, dont le cachet portait l'écusson Malfoy. Il détacha la corde, posa la lettre sur la table et, après avoir dit à Esmeralda d'être une bonne fille et de l'attendre dans son lit, il alla en bas dans la cuisine où Ragnatela était assise à la table en bois avec une grande chope de caffè latte et un livre.
"Bonjour," dit-il, un peu mortifié d'interrompre ce moment de vie privée, "Désolé de vous déranger, mais pourriez-vous donner quelque nourriture et de l'eau à ce hibou?"
Elle lui lança un de ses regards étranges, hocha la tête et lui fit signe de mettre l'oiseau sur la table de la cuisine.
"Pouvez vous, euh, peut-être lui dire de rester ici après qu'il ait pris son casse-croûte ? Je pourrais vouloir envoyer une réponse à la lettre que j'ai reçue."
Elle hocha la tête de nouveau et, avec un regard significatif, elle dit "Oui, mais n'écris rien d'idiot."
Sentant qu'il rougissait écarlate, il répondit "Non, je ne le ferai pas. Promis."
Alors il retourna à sa chambre et brisa le cachet. "Non", dit-il à Esmeralda, "ce n'est pas pour toi, c'est pour moi, garde donc ces pattes maladroites au loin." Prenant une respiration profonde, il commença à lire.
Severus,
Mon père aurait ma tête s'il savait que je t'écris, pas parce que c'est toi, mais à cause du contenu de cette lettre. Fais-moi la faveur de brûler cela immédiatement après l'avoir lu.
Il y a de grandes nouvelles (et ne me demande pas comment je me les suis procurées, hein ?) : la Fraternité et ses membres ont maintenant été officiellement nommés les Mangemorts. Nom étrange, n'est-ce pas ? Bien que je me rappelle vaguement d'avoir parlé avec toi de Voldemort et de sa connexion avec la mort. Seulement les détails ont complètement échappé à ma mémoire alors tu devras me remettre au courant quand nous nous reverrons. Je ne pouvais pas très bien demander à mon père maintenant, non ?
Tu te rappelles de cette photo du crâne flottant dans le ciel au-dessus du château des McKinnons ? Et bien, cela semble être quelque chose comme le blason de Voldemort. Et non seulement cela, mais dans quelques jours (j'étais incapable d'entendre quand exactement) il y aura quelque cérémonie, pendant laquelle tout Mangemort recevra quelque chose comme un tatouage, seulement beaucoup plus puissant, sur son bras gauche et cela aura la même forme. Ils vont l'appeler la Marque Sombre, ce que je peux seulement dire être très approprié.
Lord Voldemort est venu ici au manoir une fois, il s'est enquis de toi et m'a dit de te donner ses respects. Il est un peu --- changé ne serait pas le mot juste, peut-être développé l'exprimerait mieux. Plus puissant, cela est sûr.
Clarissa t'a-t-elle déjà écrit ? Je suppose que tu n'as pas remarqué que cette fille a un béquin grossièrement de la taille d'un magyar à pointes pour toi. Ou l'as-tu remarqué ? De toute façon, je suggérerais que tu considères cela, car c'est une fille agréable. Mais bien sûr, c'est à toi de décider .
Comment vas-tu, de toute façon ?
Je ne peux pas écrire plus, car je dois aller faire un peu plus d'écoute ---apparemment ils projettent un peu plus d'attaques pour célébrer la première initiation de Mangemorts. Des temps intéressants, ne penses-tu pas ?
Réponds, si tu peux, mais ne fais pas référence à ce que j'ai écrit.
Lucius
Il aurait donné dix ans de sa vie, pensa Severus, pour être là aussi et participer à ce suspense à retenir le souffle, cette sensation picotante du commencement d'une nouvelle ère. Mangemorts! Seul Voldemort pouvait inventer un tel nom pour ses disciples. Comme cela sonnait vrai et comme cela sonnait bien. Et il était coincé ici, occupé à jouer la putain pour quelque sorcier italien de deuxième classe. Mais il préférerait être damné que de renoncer à son combat maintenant, car Lord Voldemort l'attendait, patiemment, jusqu'à ce qu'il finisse son éducation et soit digne de rejoindre ses rangs. Si Lord Voldemort pouvait défier la mort, Severus pouvait survivre aux vacances.
Il s'assit à la table et écrivit :
Lucius,
Merci pour ta lettre. Puis-je dire que je t'envie ? Mais mes vacances ne sont pas si mal, non plus, car ma mère et moi avons été invités par mon oncle (son cousin italien) à venir dans sa maison près de Turin pour toutes les vacances. Le seul problème est la nourriture, mais j'essaye de m'adapter aussi bien que je peux. De toute façon, je suis impatient de te revoir et tous les autres aussi en septembre.
Es-tu sûr pour Clarissa ? Elle ne m'a pas encore écrit, mais même si elle l'avait fait, je ne te le dirais pas.
Severus
