Chapitre 26
Le Ministère avait seulement mis deux semaines à boucler le cas Aminta Rogue. Deux semaines qui, en termes d'école, avaient passé plutôt sans événement particulier pour Severus. Maintenant, il était de nouveau assis dans un siège du bureau de Dumbledore en compagnie du Directeur lui-même et de Lestrange, attendant l'arrivée d'un fonctionnaire du Ministère. Les trois venaient à peine de prendre place quand un coup à la porte annonça que leur visiteur était là. Lestrange se leva et alla lui ouvrir la porte.
Un sorcier courtaud vêtu de la houppelande noire habituelle du personnel du ministère, entra dans la pièce. Severus s'aperçut que le col ne portait pas un mais deux 'm', un signe que celui-ci était un fonctionnaire de plus haut rang que le jeune homme aux cheveux roux appelé Weasley qu'il avait rencontré à King's Cross l'année d'avant. Lestrange offrit poliment de prendre la houppelande du sorcier, et il l'envoya au porte-manteau avec un petit coup de sa baguette. Maintenant Dumbledore se levait aussi, et Severus suivit le mouvement.
" Cornelius!" dit le Directeur, contournant la table et lui tendant la main, " Quel plaisir de vous voir. Avez-vous fait bon voyage?"
" Mmh, oui, oui, un voyage convenable, un peu long néanmoins. Bonjour, Albus. J'espère que vous allez bien?"
Pas que Severus ait senti de sympathie particulière au premier abord pour l'homme court et trapu. Mais ce qui changea de l'indifférence simple en aversion prononcée fut sa manière de parler et sa voix. Elle était collante, pensa Severus , aucun autre moyen de la décrire. Collante et pleine de satisfaction suffisante de lui-même.
"Oui, très bien, merci. Maintenant Cornelius, je suppose que vous avez déjà rencontré St. Jean Lestrange…"
Les deux hommes hochèrent la tête.
" Excellent. J'ai donc le plaisir, de vous présenter Severus Rogue. Severus, voici Cornelius Fudge du bureau des Contrats et Traités magiques."
Severus serra la main de Fudge---elle était, comme il s'y était attendu, flasque et moite---et il pensa que quelquefois les gens avaient vraiment les noms qu'ils méritaient. Il avait torturé son cerveau pour trouver une sorte convenable de matière collante à associer avec la voix de l'homme et c'était cela : Fudge, le fondant au caramel. Une autre question plus importante, qu'il ne pouvait pas résoudre tout seul était pourquoi le Ministère avait envoyé un représentant de ce bureau particulier. Il décida qu'il était mieux d'attendre et écouter.
Le Directeur leur fit signe de s'asseoir et demanda s'ils voulaient du thé. La proposition fut acceptée, et Kitty, l'elfe incorrigiblement zélée posa le plateau sur le bureau de Dumbledore. Quand tout le monde eut une tasse, Dumbledore dit "Eh bien, Cornelius, je suppose que vous avez des nouvelles à nous communiquer."
"Oui, en effet. Je suis ici comme représentant du Ministère tout entier, bien sûr, non seulement de mon propre bureau---mais par les temps qui courrent, tout le monde travaille déjà en heures supplémentaires et ils ne peuvent pas se permettre d'envoyer plus d'un membre du personnel à moins que la mission ne soit importante."
" Ce qui, " dit Dumbledore avec une note un peu mécontente dans la voix, car la gaffe avait été grossière et Lestrange regardait fixement le sorcier courtaud comme s'il voulait lui arracher la tête, que " est bien sûr un point de vue valide de la perspective du Ministère. Pour nous et spécialement pour M. Rogue ici présent, le problème est certainement de première importance." et il fit un sourire rassurant à Severus.
" Bien sûr, bien sûr " répondit Fudge, pas du tout impressionné par la réprimande implicite. " Alors tout d'abord---" et il fouilla dans les poches de ses robes --- " Il y a le document concernant la vente de la maison au Chemin du Destin." Il posa un rouleau épais de parchemin sur le bureau. Celui-ci fut suivi par une petite bourse de cuir qui à en juger du bruit tintant qu'elle avait fait quand il l'avait déposée sur la table, contenait des pièces de monnaie. " La maison, " continua Fudge avec un ton d'affaires" a rapporté un peu moins de mille trois cent galions. L'amende que Mme Rogue devait payer s'élevait exactement à mille galions, puis il y avait les coûts du jugement, le logement pendant environ deux semaines et le transport vers Inverness, ce qui laisse quarante-sept Galions." il poussa le sac d'argent vers Severus.
" Quoi, tout ceci est à moi?" demanda-t-il de façon acide, " Mais c'est beaucoup trop généreux, M. Fudge."
"Non, non, mon garçon, vous allez en avoir besoin." chez quelques personnes, l'ironie était vraiment perdue, pensa Severus en échangeant un regard avec Dumbledore qui semblait de plus en plus ennuyé à chaque seconde. " Ensuite: Votre mère, comme vous le saviez probablement déjà, a été transférée à l'institut d'Inverness pour les Malades Incurables. Vous avez l'autorisation de la voir une fois par an, mais vos visites doivent être autorisées par le directeur d'Inverness. Et maintenant le dernier point: Etant donné que votre mère sera hébergée en permanence par l'institut, vous aurez besoin d'un tuteur."
Il était difficile de prendre Severus par surprise, mais dernière phrase de Fudge le fit. Il fut complètement déstabilisé. " Un… mais pourquoi?"
" Parce que tout sorcier mineur a besoin d'un tuteur, au cas où il ou elle perdait ses parents, c'est la loi, " répondit impatiemment Fudge. " c'est une simple question de forme, spécialement dans votre cas, où il y a un oncle---"
"NON ! "
Fudge le regarda comme s'il était une créature magique intéressante mais également dégoûtante. De toute évidence, cet homme n'aimait pas être contredit. " Je vous demande pardon?" dit-il avec des sourcils levés.
" Je crois que M. Rogue exprime son opinion plutôt clairement, " remarqua Dumbledore avant que Severus ne puisse dire quoi que ce soit. " Il ne veut pas que son oncle soit son tuteur. Dans ce cas-là Severus, tu dois nommer une autre personne. Je suppose que tu auras besoin de temps pour y penser---"
" Pas vraiment, monsieur. C'est à dire, si Professor Lestrange veut bien…" il ne termina pas sa phrase, de peur que le professeur puisse refuser. Il aurait dû accepter la proposition de Dumbledore de lui accorder du temps de réflexion et lui demander en priver, au lieu d'éclater avec une telle question en présence d'autres et particulièrement de ce Fudge. Agrippant les bras de son siège, il lança à Lestrange un regard de côté. Le professeur sourit.
" J'agirais avec joie en tant que votre tuteur, M. Rogue. Albus, seriez-vous d'accord? Après tout, je suis aussi son professeur…"
Dumbledore regarda de l'un à l'autre. " Je ne trouve aucune objection possible. Après tout, les buts d'un professeur et d'un tuteur sont pratiquement les mêmes: Assurer l'avenir de votre charge de la meilleure manière possible. Et vous veillerez sans aucun doute à cela, St. Jean. Vous connaissant, du favoritisme est hors de question… donc c'est oui. Mais vous savez, n'est-ce pas Severus, que vous devrez tous les deux signer un contrat magique de lien. Une fois que vous aurez signé en bas de ce document, il n'y aura aucune possibilité de revenir en arrière, même s'il y avait des regrets de votre part ou de celle du Professor Lestrange."
Fudge regarda de l'un à l'autre avec un inconfort évident. " Je ne sais pas, Albus, " dit-il finalement, " quand il y a quelqu'un de lié de si près à la personne en question… bien sûr que c'est possible mais inhabituel, très inhabituel."
" Je suppose que Severus a ses propres, très bonnes raisons de refuser son oncle " dit Lestrange. " Je le connais plutôt bien et il n'est absolument pas irréfléchi. Aimeriez-vous nous dire pourquoi vous refusez si fortement M. Alighieri?"
Severus avala. " A moins de devoir absolument le faire, je ne préfèrerais pas."
"Non, " dit fermement Dumbledore " Vous n'y êtes pas obligé. Vous êtes assez vieux pour savoir ce que vous faites. Vous avez fait votre choix, et nous laisserons les choses telles quelles."
" Merci, Directeur. Quelqu'un pourrait-il m'expliquer pourquoi j'ai besoin d'un tuteur cependant? Après tout, ma mère n'est pas morte."
" Quiconque est envoyé soit à Azkaban soit à Inverness, " entonna Fudge, comme s'il lisait le texte sur le mur opposé, qu'il regardait fixement, à demi ennuyé et à demi impatient " est automatiquement en incapacité, conformément à la loi. Cette personne perd ses droits civiques et bien sûr cela inclut le droit de prendre des décisions pour le compte de ses enfants mineurs. Cela n'inclut cependant pas la pension que votre mère reçoit du Ministère suite à la mort de votre père. La moitié de la somme va à l'institut, l'autre moitié à votre tuteur, lui permettant ainsi de couvrir les dépenses que vous lui causerez inévitablement."
Severus hocha la tête, essayant de se faire une opinion, pour savoir s'il appréciait l'idée ou non, mais Lestrange interrompit ses pensées. " Severus, avez-vous, par hasard, un compte à Gringott?"
" Euh, oui , j'en ai effectivement un, " répondit-il, pas tout à fait capable de croire ce qu'il pensait que Lestrange était sur le point de faire.
" Excellent. Dans ce cas, M. Fudge, autant que je regrette de vous ennuyer avec tous ces détails, " dit le professeur avec un sourire, " Pourriez-vous s'il vous plaît faire en sorte que les démarches nécessaires soient faites pour que l'argent soit dirigé vers le compte de M.Rogue à la place du mien? Je suis plus que capable de et disposé à payer pour les quelques petits coûts qu'il pourra me causer et préfère qu'il garde son argent pour le moment où il devra prendre sa propre vie en mains."
Fudge lui lança un regard aigre---comme tous les employés du ministère, il recevait probablement un maigre salaire et comme tout le monde en Grande-Bretagne, il savait parfaitement bien que Lestrange pouvrait dépenser tous les jours ce que lui-même gagnait en un mois, et quand même ne pas avoir à toucher à son capital. " Si c'est votre décision, " dit-il brusquement "j'informerai le service en question. Les documents pertinents devraient arriver dans environ deux semaines. Maintenant, messieurs, si vous voulez m'excuser, j'ai rendez-vous à Edimbourg dans une demi heure."
"Eh bien, " dit Dumbledore avec un soupir de soulagement quand la porte se fut finalement refermée derrière Fudge, " Cela ne s'est pas trop mal passé. Severus, je suis vraiment désolé---crois moi, j'ai essayé de les persuader d'avoir un peu de bon sens mais ils ont insisté pour avoir leur amende et par conséquent pour vendre la maison. Si nous avions pu leur donner les livres à la place ils auraient entendu raison, mais dans ce cas…"
" Ce n'est pas grave Directeur, " dit Severus, " l'important est que je ne dois pas aller dans un orphelinat. Si je peux rester ici pendant les vacances et avoir Professeur Lestrange comme tuteur, je crois que je ne suis pas si mal lotti. Encore merci, monsieur, j'apprécie vraiment ce que vous faites pour moi."
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Cétait une des bénédictions d'être à Serpentard, pensa Severus en s'asseyant pour le dîner peu après la rencontre avec Fudge, que les gens vous posaient des questions mais n'insistaient pas quand ils ne recevaient pas de réponse. Ils essayeraient bien sûr de se renseigner par d'autres moyens, mais personne ne s'attendait à ce que vous partagiez vos secrets les plus intimes avec eux. Ainsi, quand Owen demanda où il avait été entre les cours et le dîner, Severus lui dit simplement que ce n'était pas ses affaires et le sujet fut clos. Superficiellement, du moins. Il y avait cependant peu de chance que quiconque trouve, car seuls lui, Dumbledore et Lestrange étaient au courant de toute l'affaire.
Et maintenant il pouvait finalement dédier son esprit à d'autres problèmes---il ne l'avait pas admis, pas même à lui-même, mais l'incertitude des deux dernières semaines avait pesé considérablement sur lui. Il mit par cuillérées de la purée de pommes de terre sur son assiette, fit un beau trou profond au centre du tas jaune et le remplit de sauce. Il pourrait continuer à vivre avec un régime de purée de pommes de terre avec de la sauce toute sa vie, pensa-t-il en savourant le goût de la première fourchettée. Levant les yeux de sa méditation centrée sur la nourriture, il croisa le regard de Clarissa, qui avait probablement été posé sur lui depuis un certain temps. Il sentit son visage se réchauffer et lui fit un petit sourire. Elle rougit, mais lui rendit son sourire.
" Quand tu auras fini ton festin de regards, " murmura Lucius à son oreille droite, " crois-tu que tu pourrais écouter un moment?"
C'était certainement un des désavantages d'être à Serpentard : ils étaient aussi beaucoup trop perspicaces, même pour les plus petits détails. Rien ne passait inaperçu et spécialement pas devant Lucius.
" A ta différence, Malfoy, " répliqua-t-il, " je suis capable de regarder, de manger et d'écouter en même temps. C'est un des bénéfices d'avoir un cerveau humain au lieu de celui d'un chimpanzé. Alors, que voulais-tu me dire? Mais prends garde à déposer ta fourchette avant de commencer à parler, sinon tu pourrais t'empaler l'oeil par pure surchauffe cérébrale."
Malfoy renifla de manière appréciative ---les plaisanteries sarcastiques étaient après tout un des passe-temps favoris de Serpentard, suivant de près le tissage d'intrigues---tira sa baguette sous la table et jeta un sortilège de vie privée sur eux deux. Si l'un des autres l'avait vu, cela ne les ennuyait pas, car Lucius n'était pas le seul à utiliser ce moyen d'avoir un minimum de secret dans un endroit public; en fait, beaucoup de leurs camarades de maison en faisaient de même de telle sorte que la table de Serpentard était toujours la plus tranquille des quatre.
" Maintenant que tu sembles être revenu parmi la communauté des vivants, " dit Lucius ---en parlant de perspicacité, pensa Severus--- " ne devrions-nous pas poursuivre notre projet sur Black, le plus sensuel des Gryffondors?"
Severus avala la dernière bouchée de ses pommes de terre et étendit le bras pour se resservir "Oui, " répondit-il, "Crois-tu que Tabitha est toujours dans le coup?"
" Bien sûr, nous en avons parlé hier. Seulement tu as été si étrange ces derniers jours---mais quoi que ce soit qui t'ait ennuyé, cela semble être fini maintenant. Ce qui veut dire que le jeu est de nouveau en route. Avec un peu de chance, Black devrait recevoir un beau cadeau de Noel."
Severus secoua la tête. " Quoi? Ne crois-tu pas que je peux l'amener où je le veux en trois mois ?"
" Bien sûr que tu le pourrais " dit Severus, " je ne doute pas de ton attrait sexuel ni de celui de Tabitha . Mais---" et il prit une quantité généreuse de sauce " ---ne serait-il pas plus sage de lâcher la bombe après Noël? Tu sais, les gens rentrent chez eux pendant deux semaines, ils ont une tendance à oublier les choses, aussi sensationnelles qu'elles puissent être. L'effet serait pratiquement gâché si tu leur donnais le temps d'oublier. Alors que si nous programmons le grand scandale pour janvier, il y aura six mois de commérage. Personne où presque ne rentre à Pâques."
" Cela, " dit Lucius pensivement " est certainement quelque chose à prendre en considération. Autant que je déteste l'admettre, tu as raison. Très bien alors. Nous le rendrons progressivement fou jusqu'à décembre alors il y aura les vacances --- si nous le nourrissons d'assez de matière à rêver, cela pourrait même être à notre avantage---et quand nous revenons tous, le jeu commence de nouveau. Bouquet final vers la fin janvier. Oui, certainement. Rogue, tu es un rusé bâtard."
" Merci, " dit Severus avec un sourire.
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" M. Rogue, la fois prochaine que je vous surprends à rêvasser ce sera plus qu'une simple réprimande!"
Entendre Lestrange vitupérer un de ses élèves favoris fut assez pour éloigner le regard fasciné de Sirius Black des mains de Lucius, afin de lancer à Severus un regard menaçant. Puis il rendit son attention à la chorégraphie complexe des doigts d'un blanc-porcelaine glissant sur un concombre abyssinien d'une manière qui en laissait peu à l'imagination.
Severus présenta ses excuses, et, du coin de l'oeil, vit que les mains de Tabitha exécutaient des mouvements très semblables. A ceci moment précis, néanmoins, il n'aurait pas pu s'en soucier moins, car il venait d'avoir ce qu'il pensait être une illumination qui avait rendu extrêmement difficile de se concentrer sur la tâche présente. Celle-ci consistait à préparer une solution de lacération, qui avait l'effet de diviser toute créature entrant en contact avec celle-ci en un nombre variable mais toujours impressionnant de morceaux. De manière peu surprenante, un des ingrédients principaux était le mercure, son effet amélioré par le concombre. L'inspiration cependant… il devrait parler à Lestrange immédiatement après le cours, car il était trop impatient pour garder pour lui son idée à jusqu'à ce soir après dîner.
Il semblait que, depuis cet instant, l'heure avait décidé de passer au ralenti. Mais la leçon se termina finalement et Severus demanda à Clarissa de l'excuser auprès de McGonagall, car il se pouvait qu'arrive quelques minutes en retard pour le cours de Métamorphose. Ils n'avaient pas beaucoup de temps de toute façon, parce que la classe suivante de Lestrange allait commencer dans moins de dix minutes.
" Monsieur, puis-je vous parler un instant?" demanda-t-il quand la salle de classe fut finalement vide.
Lestrange le regarda avec des sourcils froncés. "Oui, " dit-il sèchement, visiblement furieux, " Qu'est-ce qu'il y a?"
" Vous êtes furieux parce que je ne faisais pas attention, n'est-ce pas?"
" Je suis bien sûr contrarié par votre comportement et espère que vous pouvez me fournir une explication valable pour cela."
" Oui, Monsieur, c'est pour cela que je suis resté à la fin. Mais je crois que vous comprendrez une fois que je vous l'aurais raconté."
L'expression de Lestrange se radoucit un peu. "Et bien, alors crache le morceau, Severus, nous n'avons pas beaucoup de temps."
" Je crois qu'il est possible que j'aie trouvé une solution à notre problème."
Leur problème était encore pratiquement le même qu'avant les vacances. Pendant les cours de tutelle de Severus, qui avaient encore lieu le mercredi soir, ils avaient essayé de toutes les manières possible de créer une potion dont l'influence serait semblable à celle du Sortilège d'Imperius. Après presque deux mois de plus à rencontrer des impasses, ils étaient tous les deux assez frustrés et n'avaient plus d'idée nouvelle, même si aucun d'entre eux ne l'avait dit tout haut. Ainsi, Severus ne fut pas vraiment surpris quand son professeur et tuteur laissa tomber le bocal de mouches qu'il venait tout juste de prendre du placard de stockage pour préparer le cours des deuxièmes années.
" Tu… quoi ? Es-tu sûr ? Dis-moi, qu'est-ce que c'est ?"
Tandis qu'il appelait un nouveau bocal et transférait les mouches depuis le sol dans le conteneur, Severus expliqua. " Je ne suis pas sûr que cela marche. Mais j'ai eu cette idée pendant que nous travaillions sur la potion d'aujourd'hui. C'était fondamentalement une association d'idées déclenchée par le mercure."
Lestrange avait fini de nettoyer le désordre et il se percha sur le bord de son bureau, regardant attentivement Severus. " J'ai peur de ne pas tout à fait te suivre. Quelle association d'idée?"
"Eh bien, d'une manière ou d'une autre le mercure m'a rappelé le contenu d'une pensine. Et ensuite j'ai pensé que s'il est possible de transformer des souvenirs en quelque chose d'aussi solide et de concret qu'un liquide argenté, il doit être faisable, du moins en théorie, d'en faire de même avec la volonté de Lo---d'une personne. Si nous réussissions à concevoir une manière d'exécuter cette transubstantiation, le reste devrait être du gâteau."
Pendant quelques instants, Lestrange le fixa simplement. Puis il dit lentement "Eh bien, si ceci n'est pas l'idée la plus brillante que j'ai jamais entendue … Oui, je suppose que cela pourrait marcher. Nous devrons faire énormément de lecture, et probablement consulter quelque spécialiste… mais cela ne devrait pas être un problème." Il se remit sur ses pieds et posa les mains sur les épaules du garçon. " Severus, c'était la pensée d'un vrai génie. Je décernerais cent points à Serpentard si je le pouvais. Mais je suppose que tu seras également satisfait si je le dis à notre ami mutuel. Il sera extrêmement content pour ne pas dire plus. Maintenant file ou le courroux de McGonagall va s'abattre sur toi."
Severus rassembla ses livres et passa devant les Serdaigles et les Poufsouffles, qui entraient tout juste dans la salle de classe, en trottinant. Diablement beaucoup de lecture …Oui, Lestrange avait raison et c'était probablement même un euphémisme. Pendant qu'il se hâtait le long des couloirs, il essaya de se rappeler s'il avait déjà lu quelque chose au sujet des pensines et de la manière dont elles marchaient, mais il n'y avait simplement rien du tout. Heureusement, aujourd'hui était déjà mardi et il n'aurait pas à attendre trop longtemps avant de pouvoir passer un week-end à la bibliothèque.
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M. Phorme avait déjà lu trois fois la permission, l'avait lue contre la lumière deux fois, et maintenant il frottait la feuille de parchemin entre son pouce et son index. " La Réserve?" demanda-t-il de nouveau, " pourquoi auriez-vous besoin d'y aller?"
" Parce que je dois lire sur les pensines, M. Phorme. Et j'avais l'impression qu'une note signée par un membre du corps enseignant---"
" Si c'est une note signée par un membre du corps enseignant, n'oubliez pas cette prémisse importante, M. Rogue."
Severus soupira d'exaspération. " Mais vous l'avez déjà examinée plusieurs fois … dois-je aller chercher le Professor Lestrange, pour qu'il puisse confirmer que cette signature est bien la sienne?"
Formel le scruta, rétrécissant ses yeux jusqu'à ce que son visage déjà ridé commence à ressembler de plus en plus à une figue desséchée et dit finalement "Eh bien, je suppose que je peux vous croire. Mais vous devez comprendre qu'il y a eu quelques ….et bien, accidents étranges… "
La manière secrète de parler du bibliothécaire piqua immédiatement la curiosité de Severus. " Quelle sorte d'incidents étranges, M. Phorme?"
La figue desséchée se dératatina un peu et les lèvres minces formèrent un sourire. " Rien que je sois autorisé à vous dire, M. Rogue. Il suffit de dire que j'ai rarement vu Professor McGonagall si furieuse et c'est dire quelque chose."
" Professeur McGonagall? Alors il y avait des Gryffondors impliqués? Des Gryffondors imitant la signature de professeurs? Delphinum silvis adpingis, fluctibus aprum, " sourit-il.
Formel gloussa élogieusement. " Il y a quelque chose à dire pour une connaissance approfondie des classiques, " dit-il. " et bien sûr cela ressemble bien peu à un Gryffondor de recourir à de telles mesures qui, ne prenez pas cela comme une insulte, conviendraient bien mieux à un Serpentard."
" Je ne m'en offense pas, M. Phorme mais alors vous devrez convenir que quand les Serpentards trichent, au moins ils le font bien. Je doute que vous puissiez reconnaître facilement une signature forgée par un de nos meilleurs esprits." Suivant plus son intuition que la pensée logique, il continua " Et de quoi avait besoin M. Black ?"
" Oh il n'est pas allé aussi loin que---Mr. Rogue, n'essayez plus jamais ce coup-là avec moi!"
" Mais cela a marché, n'est-ce pas?" dit Severus, essayant d'avoir l'air innocent.
" Bien sûr que oui, mais votre tentative d'imiter Ignatius l'innocent réussit beaucoup moins, je peux vous l'assurer. Maintenant allez chercher vos livres avant que je ne vous transforme en coussin et que je ne vous mette sur la chaise de M Black."
Le problème était qu'il n'avait pas la moindre idée d'où commencer. Il supposait que le processus de transformer des souvenirs en substance concrète devait être de la métamorphose extrêmement avancée cependant, et donc il se dirigea vers cette partie de la réserve. Il aurait dû demander à Lestrange, mais dans son agitation, il avait oublié de ce faire et à l'évidence le professeur avait conclu de sa résolution à commencer à chercher immédiatement après le petit déjeuner du samedi que son élève extrèmement zélé savait exactement ce qu'il faisait. Ce qui n'était pas le cas, et donc il devait essayer de penser à un système, sinon il consacrerait toute sa journée à lire des milliers de titres. Il laissa donc ses yeux se promener sus les lignes interminables de tranches de livre. Non---cela n'était certainement pas une option. Donc il essayerait une approche simpliste mais à peu près efficace. Il tira sa baguette et prononça "Accio un livre sur les pensines!"
En réponse, il reçut un coup sur le dos de sa tête, et puis il entendit un fort bruit sourd. Frottant l'endroit où l'avait frappé le livre et se réprimandant de ne pas s'être placé dos à une étagère, il se pencha pour ramasser le tome. Il était à l'évidence venu d'une autre section, probablement pas même de la réserve, car son titre " Pour Craver un Penfiff de Pierre " semblait assez inoffensif. Mais c'était un aussi bon début qu'un autre, car même s'il donnait seulement le meilleur moyen de tailler une pensine à l'utilisateur, l'auteur ou un lecteur avait très bien pu inclure des notes concernant le contenu. Il décida de seulement prendre ce texte pour le moment, marcha à grandes enjambées jusqu'à l'étagère contenant les dictionnaires et choisit l'un d'eux, car il n'était pas sûr de réussir à lire de l'anglais du moyen âge sans aide.
Il s'assit à la table qu'il occupait habituellement, prit plume, parchemin et encre de son sac et fut bientôt complètement immergé dans sa lecture le coude droit reposant sur la table, le front appuyé sur sa paume droite, afin de retenir ses longs cheveux de ses doigts.
" Tu devrais tourner les pages de la main gauche, Rogue, sinon elles seront totalement imprégnées de graisse!"
Severus leva les yeux et vit que Black était devant lui, tandis que les autres mousquetaires avaient déjà pris places de l'autre côté de la bibliothèque. Ils feignaient d'ignorer les bouffonneries de leur crétin, mais jetaient de temps en temps des regards furtifs à son dos.
" Black!" dit-il d'un ton rogue, " maintenant tu as aussi perdu ton sens de la direction, avec le quelque peu de cervelle que tu possédais. C'est la bibliothèque, pas la cuisine."
Black ignora ostensiblement son commentaire et continua " Tu pourrais demander à Malfoy quelque aumône, si tu ne peux pas te permettre d'acheter du shampooing. Sinon, si tu le demandes avec assez de s'il vous plaît nous pourrions trouver dans nos cœurs la charité de te donner quelques mornilles chacun."
Sentant sa colère augmenter plus rapidement qu'il n'était approprié pour les commentaires d'un bâtard comme Sirius Black, Severus serra les poings. " Ceci, " dit-il, essayant de rester calme du moins en apparence " est facilement la déclaration la plus vulgaire que j'aie entendue en longtemps. Mais avec tout l'argent de tes parents, tu ne peux pas acheter de cerveau convenable. Comment l'ont-ils eu de toute façon? S'ils représentaient un danger véritable, les malfaiteurs pourraient penser à les soudoyer mais dans l'état des choses …" et il se pencha en arrière, croisa les bras et regarda l'autre garçon des pieds à la tête avec des sourcils levés.
C'était presque ridicule combien facilement il pouvait conduire Black dans une rage insensée en insultant ses parents. La figure couverte de tâches rouges, les yeux bleus flamboyant, il tira sa baguette . " Répète cela Rogue et je jure que tu le regretteras!"
Severus pencha la tête et son sourcil droit monta un peu plus haut . " Vraiment? Y-a-t'il quelque chose de spécifique que tu aimerais me faire? En présence d'un témoin impartial? Pas même toi ne peut être aussi stupide. Maintenant va lire ta leçon, ou faire quoi que ce soit que vous les idiots au crâne épais projetez de faire et ne gaspille pas mon temps. Tu peux disposer, allez** !" dit-il avec un geste condescendant de sa main.
Black resta enraciné sur place, ne quittant jamais Severus du regard, le considérant avec une haine intense. "Crétin graisseux!"cracha-t-il finalement avant de tourner les talons et d'aller rejoindre sa bande.
Feignant encore l'indifférence, Severus reprit son ancienne position. Quand ses doigts touchèrent ses cheveux, il ferma brièvement ses yeux-bien sûr, ce faible d'esprit de Gryffondor avait raison. Ses cheveux étaient gras. Il ne pouvait simplement pas s'amener à les laver comme il l'avait fait avant. Avant les vacances. Avant que son oncle ne fasse glisser les mèches noires entre ses doigts… Ils sont si soyeux, Severus, et si doux… L'homme les avait utilisés pour garder la tête de Severus en position, les avait caressés, avait enterré ses mains dedans, les avait enroulés autour de ses mains pour les tirer de manière douloureuse… Severus avala, durement, pour empêcher les larmes d'atteindre ses yeux ---il ne laisserait jamais les Gryffs voir ses larmes!… Il avait enchanté une éponge pour le laver si bien qu'il avait seulement besoin de rester debout sous la douche, les yeux bien fermés, car il ne pouvait pas, autant qu'il essaye, ne pouvait , pouvait, pouvait pas ! se toucher, toucher sa peau… Seulement pour ses cheveux, il n'avait rien trouvé de semblable et donc il les trempait seulement régulièrement, mais ne les lavait jamais correctement . Oui ils étaient huileux et probablement pas d'une vue très appétissante. Tant mieux. Car il préférait avoir des cheveux à l'air repoussant que d'être touché de cette manière de nouveau.
Severus se réprimanda sévèrement, se disant que cet attardement sur le passé, et particulièrement sur cette partie du passé, était inutile. Il réussit finalement et revint à son texte.
~~~~*~~~~
Lestrange lui-même était venu à la bibliothèque pour le séparer de ses livres et le traîner jusqu'au dîner.
" Je suis doublement responsable de ta santé, " dit-il avec un sourire, " Allez, tu dois manger quelque chose. Et tu ne reviendras pas ici après dîner. C'est un ordre de ton Directeur de Maison, pas de ton tuteur, si bien qu'une infraction sera punie par une déduction substancielle de points à Serpentard."
Severus était extrêmement reconnaissant de la manière dont le traitait le jeune professeur. Il était sûr que Lestrange sentait que quelque chose allait énormément de travers---son refus de la tutelle de son oncle avait été beaucoup trop violent pour ne pas élever de soupçons, même de la part de quelqu'un de moins perspicace que son Directeur de Maison---mais il n'avait jamais posé de question gênante. Pas même quand les documents étaient arrivés du ministère. Il avait rendu clair le fait que Severus était toujours le bienvenu dans ses appartements, chaque fois qu'il sentait qu'il avait besoin soit d'aide soit d'un conseil, mais il n'avait jamais essayé de le forcer à dire ce qu'il ne voulait pas dire.
" Tu as une double heure de libre mercredi après-midi, n'est-ce pas?" demanda soudain Lestrange quand ils furent presque arrivés à la grande salle.
" Euh, oui, pourquoi?"
" Nous devrons aller jusqu'à Pré-au-Lard pour t'acheter des robes de soirée." et il montra le tableau d'affichage dans le hall d'entrée.
"Un… un bal?" s'exclama Severus avec un dégoût suprême, " Mais je ne veux pas y aller! Je n'ai besoin pas de robes de soirée!"
Lestrange s'arrêta et lui lança un regard sévère. " Si tu crois que tu dois m'épargner la dépense, laisse moi t'expliquer ---"
" Non!" l'interrompit Severus, " Ce n'est pas au sujet de l'argent! Si je voulais assister à ce ridicule bal de Halloween mais que je ne voulais pas vous faire dépenser d'argent supplémentaire pour moi, je pourrais me les acheter. Je ne veux simplement pas prendre part à un si ridicule---"
Le professeur secoua la tête. " Non, Severus. Tu vas y aller---" il leva la main pour devancer une autre explosion "---J'ai dit que tu y seras et il n'y aura aucune autre discussion sur le sujet. Je finis d'enseigner à seize heures le mercredi, si bien que tu me retrouveras ici à seize heures quinze. Compris?"
Severus grommela.
" Je t'ai demandé si tu m'avais compris et j'attends une réponse, jeune homme."
"Oui, Monsieur."
" Bien. Et maintenant va dîner. Mais tu es averti: A moins que je ne voie autre chose que de la purée de pommes de terre et de la sauce sur ton assiette, je te forcerai à manger de la viande et des légumes en plus."
"Oui, Monsieur, " répéta-t-il d'un ton bourru et il entra dans la grande salle.
Le niveau sonore était certainement plus haut et aussi plus aigu ce soir qu'à l'habitude. Toutes les filles étaient probablement devenues complètement cinglées avec la nouvelle du bal imminent, pensa Severus. Qui par l'enfer avait besoin d'un maudit bal ?
Son humeur sombre s'éclaira considérablement quand, en s'asseyant entre Lucius et Cedric, il remarqua les boucles d'oreilles de Sibylle. A en juger de son expression fâchée, quelqu'un avait déjà fait un commentaire dessus . "Quelles sont ces horreurs qui pendent de tes oreilles, Sibylle?" demanda-t-il, faisant glousser Lucius.
" Comme je l'ai déjà expliqué deux fois " dit Sibylle avec fureur " et j'apprécierais vraiment de pouvoir manger au lieu de le répéter entièrement de nouveau, ce ne sont pas des horreurs mais des masques Javanais."
" Je ne savais pas que les Javanais avaient de si petites têtes " observa Severus " de toute façon, où les as-tu eus?"
Elle roula des yeux. " Vous les garçons n'écoutez simplement jamais. Je vous ai dit, n'est-ce pas, que j'étais allée à Java pendant les vacances d'été avec mes parents. Ils ont une culture très intéressante ---" Lucius fit un semblant très convaincant de ronfler. " Oh arrête Lucius! Non seulement tu es odieux, mais également extrêmement gamin."
" Oooh, désolé!" répondit Lucius d'une voix aïgue qui se voulait ressembler à celle d'une fille, " Je n'avais pas l'intention d'être odieux!"
" Et… les ont-ils fait d'après une photo ou as-tu dû poser pendant que---" il fut interrompu par l'explosion de rire de Lucius. Pas étonnant car les masques ---bien sûr, ils étaient bleus car Sibylle ne portait jamais de bijoux autres que bleus ou verts---représentaient un visage très laid, déformé par un sourire large et insipide qui montrait deux grandes dents de devant, ressemblant à celles d'un castor, dépassant de dessous sa lèvre inférieure.
" Tu es au moins aussi dégoûtant et odieux que ce moutard assis à côté de toi!" dit Sibylle d'un ton rogue. " On croirait difficilement que vous avez quinze ans, vous vous comportez comme des premières années! Vous pouvez avoir des voix d'hommes, mais---"
"Oh mais ce n'est pas seulement les voix, " répondit Lucius avec un mauvais sourire, " Tu serais surprise si tu voyais… et bien peu importe " dit-il rapidement quand Sibylle étendit la main pour prendre sa baguette.
"Quelque chose de plus important que vos attributs mâles, " interrompit Heather, " Qui va au bal et avec qui?"
"Oh , vraiment, c'est certainement un changement pour le moins futile!" s'exclama Lucius. " Bals, robes de soirée, coiffures, la question de qui va avec qui… merci beaucoup, Heather. Tu as éclairé ma journée."
"Et bien, " dit raisonnablement Severus " nous sommes cinq et cinq, donc théoriquement il ne devrait pas y avoir de problèmes. Que diriez vous d'écrire les noms des filles sur du parchemin et de les tirer d'un de nos chapeaux?"
"Brillante idée, mais et si je tombe avec Cedric?" dit Tabitha, faisant une grimace de dégoût.
" Ne t'inquiètes pas!" grogna Nott en réponse, " Je ne danse pas de toute façon."
" Bien!" dit-elle d'un ton pincé, " Comme cela je n'aurai personne avec qui danser."
" Nous pourrions simplement y aller en tant que groupe, " suggéra Stuart " Et alors tout le monde serait libre de---"
" Impossible!" Owen était fâché. "Nous sommes les Sexy Serpentards, eh bien, quelques-uns d'entre nous le sont de toute façon et nous ne pouvons pas avoir l'école tout entière à se moquer de nous parce que nous devons nous déplacer en groupe à cause d'un semblant de manque de partenaires."
"D'accord, d'accord, mesdames et messieurs, " dit Lucius en tapotant son verre à pied avec sa fourchette pour attirer leur attention, " c'est seulement un bal, pas une guerre, si bien qu'il n'y a absolument aucun besoin de discussion en profondeur de la stratégie. Quelqu'un a-t-il déjà décidé à qui demander? Alors faites-le maintenant ou taisez-vous à jamais."
" Je… j'aimerais y aller avec Severus, " pépia Clarissa en rougissant furieusement.
" Oyez, oyez! Severus, acceptes-tu?"
" Euh… je suppose que oui, je… je veux dire oui, bien sûr."
" Bien. Alors c'est le premier couple. Suivant?"
" Je suppose que je devrai aller avec Heather, " dit Owen d'un ton bourru.
" Toujours le gentleman, McNair, " dit Lucius avec un ricanement. "Suivant?"
" Tabitha?" risqua Stuart plutôt timidement.
"Impossible!" dit Lucius, " Je vais avec Tabitha. Nécessité stratégique. Alors?"
Stuart haussa les épaules. " Je demanderai à une des filles McKinnon alors ou à Lily Evans."
Ils furent parmi les derniers élèves à quitter la Grande Salle et continuèrent leur discussion dans la salle commune. Finalement Cedric fut apparié avec une Sibylle très peu enthousiaste,Barty Croupton avait déjà demandé à Mathilda, et environ dix minutes après qu'ils se soient assis dans leur coin, Stuart entra en flânant par la porte avec un air incroyablement suffisant sur sa figure et il annonça qu'il y allait avec Lily Evans.
" J'ai eu de la chance, " dit-il, " elle était extrêmement fâchée contre Potter et Black, et j'ai réussi à repousser Londubat avant qu'il ne puisse dire un mot. Potter était furieux, mais il ne pouvait rien faire."
Maintenant que le problème des partenaires de danse avait été résolu d'une manière presque satisfaisante, Lucius et Owen commencèrent à faire des projets pour trafiquer les boissons. Severus était assis près d'eux avec Esmeralda sur ses genoux, laissant tomber des commentaires et indications à l'occasion et se sentant étonnement enjoué.
** en français dans le texte
