Chapitre 27
Depuis qu'il avait eu l'idée d'ensorceler une éponge, prendre une douche était devenu une sorte de méditation pour Severus, car il devait seulement rester là debout sous le flot de l'eau chaude, les yeux fermés, à penser... quelquefois à rien, quelquefois à des choses qui exigeaient du calme et de la tranquillité pour être considérées sous tous leurs aspects. Ce soir, il pensait à Voldemort. Les lundis, il devait toujours prendre deux douches, car il était incapable de commencer sa matinée sans s'être débarrassé de la saleté que ses cauchemars avaient laissé sur sa peau, et le soir, il devait rincer l'épuisement du jour le plus épuisant de la semaine : Métamorphose, Soin aux créatures magiques, Arithmancie et Potions, le tout en doubles périodes.
A son grand soulagement, les habitudes avaient changé quelque peu durant l'été. Tout le monde semblait sentir qu'ils n'étaient plus des garçons mais de jeunes hommes ; et à l'exception de Lucius et du moins dans une certaine mesure d'Owen, ils étaient encore tous un peu maladroits et incertains quant à leurs corps changeant ou changés. D'un accord tacite, leurs courses nues et batailles sans vêtements avaient cessé---maintenant chaque garçon allait se doucher seul. Après quelques jours, il s'était avéré que Stuart et Severus préféraient prendre leur douche le matin, car ils étaient des lève-tôt. Les trois autres essayaient de prendre autant de sommeil qu'ils le pouvaient les matins, et ainsi ils exécutaient leurs rituels de nettoyage le soir, avant d'aller se coucher. Les lundis et les vendredis, quand ils avaient Soins aux créatures magiques, ils s'étaient mis d'accord pour avoir accès à la salle de bain par ordre alphabétique, afin d'éviter les chamailleries puériles, qu'aucun d'eux ne considérait plus appropriées pour leur âge. Severus avait échangé avec Stuart Wilkes parce que cela ne le dérangeait pas d'être en retard pour le dîner, si cela lui apportait la possibilité d'apprécier quinze minutes en paix, apaisé par le son régulier de l'eau tombant sur sa tête.
Cela avait probablement été son coup d'éclat au sujet de la potion Imperius et la promesse de Lestrange que ce fait ne resterait pas inconnu à Lord Voldemort, qui avaient déclenché les rêveries de ce soir sur le sorcier sombre. Après que Severus soit "revenu parmi la communauté des vivants, " comme le disait Lucius, ses intérêts avaient été réduits en simples cendres car l'insécurité déprimante au sujet de son propre destin avait été ravivée et il avait désiré écouter ce que Malfoy avait également très envie de lui dire. Dans la lettre que Severus avait reçue pendant les vacances, il y avait eu des indications vagues au sujet de Voldemort ayant changé ou évolué, mais il n'avait pas été tout à fait sûr de quoi faire de ces indications peu claires. Pas que Lucius ait pu lui donner beaucoup de véritables informations ---mais, c'étaient des choses liées de si près aux propres perceptions et impressions d'une personne sur un niveau plus intuitif que rationnel qu'il était difficile de les mettre en mots de manière compréhensible et encore plus délicat de les transmettre à une autre personne qui n'avait pas été présente.
Il semblait indéniable néanmoins que la puissance magique de Voldemort ait augmenté, et ce d'une façon significative. Lucius lui avait dit que l'aura d'énergie magique avait presque été palpable dans le voisinage du Seigneur des Ténèbres, et que son autorité parmi ses partisans avait atteint des niveaux étonnants. Ce que Malfoy n'avait pas dit explicitement mais quasimement impliqué, était que la crainte de son père envers le Sorcier Sombre---et Severus ne se rappelait l'échange entre le père et le fils qu'il avait surpris que trop bien---était plus que justifiée. Interrogé au sujet du tatouage qu'il avait mentionné dans sa lettre, Lucius n'avait pas pu lui donner plus d'informations. L'initiation des Mangemorts avait eu lieu début août mais il ne connaissait pas la date exacte---soit les réunions importantes, pendant lesquelles on avait discuté de la cérémonie n'avaient pas eu lieu au Manoir Malfoy soit les membres de la fraternité avaient été bien conscients de la possibilité que le fils de leur hôte puisse les espionner et pris des précautions supplémentaires. Le seul détail que Lucius avait pu apporter était que son père avait eu l'air extrêmement tendu et épuisé pendant quelques jours---et c'était peu surprenant, étant donné que l'initiation avait certainement été un rituel sombre, dont la plupart étaient notoirement épuisants même pour des sorciers puissants.
Même si Severus n'avait pas vu Voldemort depuis longtemps--- bien plus d'un an avait passé depuis leurs conversations dans la bibliothèque des Malfoys ---son image était encore aussi vive dans son esprit que s'ils s'étaient rencontrés hier. Elle avait néanmoins changé, progressivement et presque imperceptiblement. Avec tout ce que Severus lisait et entendait au sujet du sorcier sombre, il ne le percevait plus comme une combinaison entre un substitut de père et de mentor. Pour lui, Voldemort était devenu un chef, Le Chef. Son Chef. Maintenant que Lestrange remplissait plus que suffisamment le vide qu'avait creusé dans sa vie la mort ou plutôt l'absence de son père, ce besoin désespéré avait été satisfait. Il n'avait pas besoin d'un père, il avait besoin une idole, d'un Pôle Nord pour sa boussole interne.
Après ce qu'il avait traversé pendant l'été, Severus avait du mal à faire confiance. Il n'avait jamais facilement compté sur qui que ce soit ni s'était facilement confié à qui que ce soit mais maintenant c'était presque impossible. Avec Voldemort, il sentait qu'il ne serait jamais déçu. Pas s'il remplissait les attentes du Seigneur des Ténèbres. Cela pourrait être des affaires do ut, mais cela tiendrait fermement peu importe ce qui se produisait. Protection inconditionnelle contre dévouement inconditionnel. Un contrat signé dans le sang et le feu.
Severus se tira brusquement de sa semi-transe et ferma le robinet d'eau. L'éponge retourna en volant à son crochet et atterrit à côté du savon. Severus sortit de la douche, se secoua comme un chien mouillé pour ôter l'eau de ses cheveux et s'enveloppa dans une serviette. La pièce était remplie de vapeur, qui avait fait commencer à gémir le miroir parce qu'il ne pouvait rien voir. Il lui ordonna de se taire et ouvrit la porte du dortoir. Il était sombre et vide, tout juste comme il l'aimait. Avec un petit coup de sa baguette qu'il avait ramassée de sa table de nuit, il alluma la cheminée et quelques-unes des bougies puis se pencha sur son coffre pour choisir des habits et sous-vêtements propres.
" Ceci était de loin la plus longue douche que quiconque ait jamais pris à l'intérieur de ce château, " grinça la voix du baron sanglant derrière lui, faisant hoqueter Severus sous le choc.
Esmeralda, qui avait été allongée sur son lit, le regardant attentivement et espérant avoir sa part de câlins, émit un miaulement effrayé. Sifflant vers le spectre, elle arqua le dos.
" Shh, " dit Severus d'un ton apaisant et il la ramassa. D'habitude quand elle était dans ses bras, elle commençait immédiatement à ronronner, mais aujourd'hui le contact était tout juste suffisant pour la calmer. Les poils encore hérissés elle regardait le fantôme avec de grands yeux verts effrayés.
"Bonsoir, baron. Vous avez plutôt effrayé Esmeralda, " dit-il poliment, mais désapprouvant clairement. Il sentait un malaise intense à être observé par le spectre argenté alors qu'il était seulement vêtu d'une serviette.
" Je suis vraiment désolé, M. Rogue. Les chats ne réagissent habituellement pas trop bien à ma présence. Ni les chiens à cet égard, " ajouta-t-il avec un sourire mince. " ainsi le nom de ce charmant félin est Esmeralda ?"
Severus expliqua comment il l'avait trouvée et baptisée. " Et qu'est-ce qui vous mène au dortoir à cette heure?" demanda-t-il, " Vous êtes normalement en haut dans la grande salle à surveiller les fauteurs de trouble à notre Table de Maison."
" Il est assez agréable de rompre une habitude une fois tous les cent ans, " répondit le fantôme nonchalamment. " et c'est bien sûr encore plus agréable de rencontrer un ami de temps en temps. Comment avez-vous été M.Rogue?"
"Et bien, " répondit Severus en essayant de gagner un peu de temps, car il n'était pas sûr de ce qu'il pouvait dire au Baron---il était si sacrément perspicace et un peu trop rapide à comprendre, " Cela n'a pas été le meilleur des temps pour moi mais les choses commencent certainement à s'arranger."
Le spectre lui fit un sourire sardonique. " Ceci, " dit-il de façon acide " ressemble à un des horoscopes de Cassandra Coleridge --- cela pourrait vouloir dire tout et rien. Alors je suppose en considérant votre hésitation à me dire quelque chose de concret, que 'pas le meilleur des temps' veut en fait dire une période assez épouvantable?"
Severus soupira et fut reconnaissant du poids et de la chaleur d'Esmeralda dans ses bras. C'était quelque chose à quoi s'accrocher, une protection illusoire, mais mieux que rien. "Oui. Assez épouvantable. Je n'aurais pas pu mieux l'exprimer."
" Et vous pensez, " demanda le baron en le regardant pensivement, " que vous pourriez le laver ? Sans même utiliser vos propre mains?"
Maintenant il étreignait Esmeralda si durement qu'elle émit un petit gémissement. Il desserra immédiatement sa prise et la caressa de manière appaisante entre ses oreilles. Son cerveau s'était entièrement vidé, il était impossible de trouver une réponse convenable à donner au fantôme. Alors Severus resta silencieux et évita les perçants yeux argentés.
"Va-t'en, tache damnée ! va-t'en, dis-je! " Est-ce de cette sorte d'ablution dont vous avez besoin, M. Rogue? Laissez-moi vous dire que---" et il indiqua ses habits tachés de sang --- " c'est inutile. Elle a plus besoin du prêtre que du médecin, comme le dit le sage docteur."
Severus secoua la tête. "Non, monsieur, ce n'est pas ce genre de tache.---je regrette que ce ne le soit pas " ajouta-t-il.
Le spectre hocha la tête. " Dans ce cas-là je ne poserai pas plus de questions. Car je conclus que vous n'avez pas touché mais été touché et ceci est mieux laissé dans l'obscurité, où est sa place.---En parlant d'obscurité, " continua-t-il d'un ton presque badin, "Avez-vous déjà votre Marque Sombre?"
Le regarder fixement fut tout ce que Severus put faire. Quand il eut suffisamment regagné ses esprits, il souffla plus que dit " Ma Marque… mais comment sauriez-vous …"
" Vous n'êtes pas le seul hôte de ce château à qui je rende visite sans égard pour un code plus formel de tenue, " répondit laconiquement le baron.
" Professeur Lestrange… il l'a, n'est-ce pas? A quoi ressemble-t-elle? Que fait-elle?"
Le fantôme secoua la tête, les sourcils levés si haut qu'ils formaient presque un A. "M. Rogue, cette explosion puérile de curiosité ne convient pas à vos presque quinze ans."
" Je…euh, désolé, baron. C'est juste que j'y pensais avant sous la douche et…eh bien, me demandais…"
" Ce qui prouve logiquement que vous n'avez pas encore la vôtre, " commenta sèchement le baron, " j'aurais pu le voir par moi-même, si la jeune demoiselle Esmeralda n'avait pas auparavant occupé l'endroit où elle serait. Quant au Professeur Lestrange, vous devrez lui demander vous-même, jeune ami. Ce n'est pas ma place de vous le dire et je dois admettre que j'en sais assez peu sur le sujet sauf la forme et la couleur. La première vous pouvez deviner et la dernière n'a aucune importance.---Assisterez-vous au Bal de Halloween ?"
Le baron était inhabituellement versatile ce soir, du moins en ce qui concernait la suite logique, pensa Severus. "Oui, monsieur, Professeur Lestrange m'a plus ou moins ordonné d'y aller. Comme vous le savez sans doute, il est maintenant mon tuteur aussi bien que mon Directeur de Maison, de telle sorte que j'avais peu de choix sur la question."
" Oh mais il a absolument raison de vous y faire participer, " dit le fantôme " Les Bals sont toujours de grandes occasions pour…eh bien, pour beaucoup de choses. Des révélations surtout, de toutes sortes. Il n'y a pas de meilleure occasion pour observer les motifs complexes de la tapisserie des vies humaines se tisser. Les gens sont détendus et si cela ne semblait pas si prosaïque, j'irais même jusqu'à dire qu'ils sont sous quelque sortilège. La musique est une sorte puissante de magie, M. Rogue plus puissante que la plupart des choses qui vous sont enseignées ici, mais vous en ferez certainement l'expérience par vous-même tôt ou tard. Je vous souhaite un agréable dîner."
Et avec ces mots, il flotta à travers la porte du couloir.
~~~~*~~~~
" Severus tu as seulement quinze ans, pour l'amour du ciel! Tu pourras porter du noir quand tu en auras quatre-vingt !"
Ils étaient dans le magasin de Gaichiffon à Pré-au-Lard, un étalage de robes de soirée de toutes les couleurs du spectre devant eux, observés avec inquiétude par le commerçant. St. Jean Lestrange était assez exasperé, car Severus refusait avec entêtement de regarder autre chose que des robes noires.
" Mais je porte du noir et blanc tout le temps !" répondit-il d'un ton bourru.
" Ce qui était exactement ce que je disais, " dit Lestrange. " Il est temps de changer, essaye celles en vert sombre." Severus secoua la tête. " Tu es aussi têtu qu'une mule. Et celles-ci, alors?" et il indiqua un ensemble magnifique de robes, leur velours d'un profond bordeaux .
" Je ne suis pas un maudit Gryffondor, maintenant non?"
Lestrange soupira. " D'accord. Mais tu pourrais essayer ce bleu marine. Regarde juste la texture, c'est merveilleux."
" Si vous pensez que ce bleu marine est si merveilleux " dit Severus maintenant presque aussi exaspéré que son professeur et tuteur, " je pourrais tout aussi bien prendre les noires. Elles seront un peu moins merveilleuses, mais je me sentirai beaucoup plus à l'aise. Laissez le Directeur ajouter la couleur au paysage. De plus, daigneriez-vous révéler quelle couleur vous porterez?"
" Noir, bien sûr, mais c'est pour la dignité. Je ne suis plus un élève, après tout."
" Ah !" s'exclama Severus en pointant son index vers Lestrange, " Alors pourquoi ne puis-je pas être digne?"
Le professeur lui sourit. " D'accord, d'accord. Va pour noir. Second tour---laquelle? Et fait cela rapidement, nous devrions être à la maison à temps pour dîner.---Il y a des miroirs dans cette pièce, Severus et me tirer la langue n'est pas seulement puéril, cela coûte cinq points à Serpentard."
Le commerçant renifla distinctement et reçut un regard malveillant de Severus. " Et bien, cela ne devrait pas prendre trop de temps. Eliminez tout ce qui a des lacets, des bouffes, des ornements et quelque autre frivolité superflue qu'il puisse y avoir. Je veux quelque chose de simple.---Et qui ne scintille pas!" ajouta-t-il avec véhémence, si bien que le commerçant laissa tomber la robe qu'il tenait comme si c'était un morceau de métal incandescent.
Finalement, ils se décidèrent pour un ensemble très chic fait de velour noir, tombant en plis délicieux et lourds malgré la légèreté de la matière. Severus adorait le toucher du tissu. Cela ressemblait un peu à Esmeralda, quand elle était encore un très petit chaton, pas la belle petite dame d'environ cinq mois qu'elle était maintenant.
" D'où te viennent ces deux traits importants de caractère? L'entêtement et le style, je veux dire, juste au cas où tu te le sois demandé. Du côté Rogue ou de celui Alighieri ?" demanda Lestrange sur leur chemin du retour au château.
" Quelle question délicate. Et bien, pas vraiment délicate. Du moins en ce qui concerne être entêté. C'est certainement quelque chose que je tiens de mon père. Et pour le style… je ne suis pas sûr de savoir ce que vous voulez dire par là."
" Oh, tu viens de choisir l'ensemble le plus élégant de robes de soirée qu'ils avaient " dit Lestrange d'un ton léger " Si ce n'est pas le sens du style, que je ne sais pas ce que ce serait."
" Vous voulez dire les plus chères " dit Severus avec culpabilité.
Lestrange s'arrêta brusquement et lui lança un regard presque furieux. " Quand je dis élégant je veux dire élégant. Et si les robes les plus élégantes sont les moins chères, cela n'a aucune importance, de même que cela n'a absolument aucun intérêt s'il s'agit des plus chères. Tu as un instinct pour choisir le meilleur, Severus, alors garde-le, sois-en fier, et si tu ne peux pas te le permettre maintenant, fais en sorte que tu puisses te le permettre plus tard."
Severus lui lança un regard dubitatif. " Si vous le dites, Monsieur…"
" Je le dis et tu ferais mieux de faire attention à ce que je dis."
~~~~*~~~~
Personne ne s'était attendu à ce que le soir du bal de Halloween soit normal, mais quiconque monta ou descendit les escaliers du Hall d'entrée hoqueta d'émerveillement devant la vue inhabituelle : Non seulement il était décoré d'une multitude de citrouilles évidées et éclairées de l'intérieur qui flottaient dans l'air, depuis deux mètres dix au-dessus du sol jusqu'aux profondeurs---ou hauteurs--- mystérieuses du plafond voûté, et bien sûr il y avait aussi les chauves-souris vivantes habituelles qui faisaient une étrange sorte de slalom entre les sphères oranges, éventant les flammes à l'intérieur qui vascillaient et créaient une imitation fantôme de leurs expressions de visage. Il y avait aussi les tables. Aussi ordinaires que puissent être des tables, les voir dans le Hall d'entrée était complètement inhabituel. De petites tables rectangulaires pour quatre personnes, chacune ayant une citrouille miniature pour seule source de lumière, ce qui donnait aux assiettes dorées, aux verres à pied et aux couverts un éclat encore plus doux que celui qu'ils avaient habituellement. Les portes de la Grande Salle étaient ouvertes, et le décor à l'intérieur était le même. Assez de petites tables pour asseoir la population de Poudlard tout entière . Pas de bougies flottantes ce soir, seulement l'éclat sinistre des citrouilles, rendant cet éclat vacillant mais stable qui faisait ressembler toute cette scène à une peinture du grandiose sorcier Rembrandt. Opulence et chaleur et, oui, certainement, sensualité.
Les Serpentards arrivèrent dans le Hall d'entrée, tout le monde allait déjà par couples sauf Stuart, qui localisa immédiatement Lily Evans qui l'attendait, alla droit à elle et lui fit un galant baise-main. Il s'était avéré que Severus n'était pas le seul à préférer le noir---en fait, tous les mâles le portaient, même si avec de différents effets. Owen, qui s'était fait pousser une moustache pendant environ les deux derniers mois, faisait au moins cinq ans plus vieux que son âge et, peut-être aussi suite à son expression contrariée car il était en compagnie de Heather, avait positivement l'air menaçant. Nott rappelait le Manoir Malfoy à Severus --- un énorme bloc irrégulier et massif. Stuart avait cédé à la mode et pas vraiment à son avantage, car ses robes de soirée d'un tartan noir un peu scintillant avaient un motif qui faisait ressembler la chose entière à une énorme nappe funèbre. Lucius---eh bien, Lucius portait une création très semblable aux propres robes de soirée de Severus, velours noir, sobre et élégant. Un esprit poétique aurait pensé qu'ils ressemblaient à des anges déchus. L'ange de la douleur et l'ange de la mort. Argent froid et noir impitoyable, grands, jeunes, et pourtant plus vieux que l'univers. Barty Croupton était simplement le Barty insipide de nouveau, bien que sous plus proche inspection, son visage semblât moins posé qu'à l'habitude---il était visiblement tendu et énervé.
Les filles ajoutaient de la couleur à cette masse de noir, bien qu'elles aient eu assez bon goût dans leurs choix chromatiques, pensa Severus, car il s'était certainement attendu à pire. En fait il semblait presque que pour une fois elles aient eu le bon sens de mettre leurs différences de côté et pour parvenir à un accord commun, autrement elles n'auraient pas eu l'air d'un arrangement de fleurs soigneusement composé par un fleuriste particulièrement adroit. Tabitha était simplement saisissante---Salomé avant qu'elle ne commence sa danse voluptueuse pour son satyre de beau-père, vêtue de soie d'un bourgogne sombre qui adhérait à ses bras et à sa poitrine puis ondulait librement autour de son corps, en plis si opulents que les fentes aux côtés permettaient seulement très rarement un coup d'oeil terriblement tentant à ses jambes. Ses cheveux étaient entortillés en ce qui ressemblait à des serpents noirs brillants au sommet de sa tête. Quand ils s'étaient d'abord rencontrés dans la salle commune, Lucius avait fait une remarque obscène comme quoi le sexe améliorait son apparence, ce qui, aussi impertinent que ce soit, était aussi indéniablement vrai. Observant Mathilda dans des robes d'un mauve pâle, Severus fut incapable de s'empêcher de penser à Yelena Malfoy dont la beauté avait inspiré cette couleur de vie au lieu d'être modérée par elle---seulement dans le cas de Mathilda, il y n'y avait pas grand chose à modérer. Elle aurait l'air mortellement ennuyeuse dans quelque couleur ou coupe qu'elle choisisse. Sibylle portait un bleu de minuit. Severus supprima à peine un gloussement, car son oeil mental se représentait une scène dans le dortoir des filles où toutes les filles protestaient à l'unisson contre les teintes aqueuses habituelles de bleu et vert, car cela allait détruire l'impression de groupe. Si une telle scène avait eu lieu, il aurait aimé être présent. Heather avait opté pour des robes de soirée faites d'un matériau bizarrement métallique, de couleur vieil or, qui serait allé à la perfection à une fille moins grande et bien bâtie. Elle avait encore plus l'air une walkyrie qui serait allée à un dîner de fête en oubliant son essentiel casque à ailes et sa lance. Sa coiffure, néanmoins, rachetait le manque du casque. Pas étonnant que McNair ait l'air mécontent. Mais au moins la couleur était en harmonie avec les autres.
Et Clarissa, sa main droite reposant légèrement sur son avant-bras gauche… Clarissa était la surprise du soir. Une vision. Une épiphanie. Une apparition vêtue d'un velours gris argenté, encore plus léger que le tissus des robes de Severus, fluide et---ce qui rendait l'effet si frappant---avec des reliefs couleur pêche. Il bougeait avec chaque mouvement de son corps toujours angulaire, mais adoucissait les angles et révélait les courbes qu'il y avait. Une unique pierre de lune, pendant à une chaîne d'argent presque invisible, faisait sembler sa peau encore plus diaphane qu'elle ne l'était déjà. Une autre nymphe lunaire, peut-être pas aussi belle que Yelena Malfoy mais certainement plus tangible. Severus était à la fois attiré et effrayé par cette pensée mais essayait de rester calme.
L'arrangement de toutes ces petites tables avait sûrement été une idée de Dumbledore, pensa-t-il, quelque chose pour encourager les relations entre Maisons, car il était pratiquement impossible de rester isolé des autres---le faire aurait demandé une connaissance à l'avance et une préparation stratégique. Dans l'état actuel des choses, ils réussirent à rester avec leurs propres camarades de Maison en ce qui concernait les seules tables, mais il n'y avait aucun moyen d'éviter que des Gryffindors occupassent la table voisine. Ce qui n'était pas si mauvais malgré tout, car Lucius et Severus guidèrent en un accord tacite leurs partenaires vers une table dans le voisinage de celle occupée par Black et Lupin. Ce dernier était en companie de Lynda Farnon, leur camarade, dont Severus avait toujours pensé qu'elle était la fille Gryffondor typique, l'incarnation femelle de la sorcière forte-mais-soumise-par-les-mâles-impitoyables, pour qui la seule possibilité d'exceller avait été de devenir un ornement bavardant, de sorte que ses camarades de maison mâles pouvaient la regarder de haut avec satisfaction, car elle était encore une autre femelle sans-cervelle, mais aussi qu'ils pouvaient la montrer alentour comme quelque sorte de trophée. Black avait avec succès porté son choix sur une Serdaigle de septième année, dont Severus ne se rappelait pas le nom, mais il n'arrêtait pas de regarder du côté de leur table---bien sûr que leur placement avait été arrangé de façon stratégique. Lucius faisait complètement face à Black, tandis que Tabitha et Severus, assis en face l'un de l'autre lui offraient une vue de leurs profils. On avait demandé poliment mais irréfutablement à Clarissa de se sacrifier et de tourner le dos aux Gryffindors. Cela ne sembla pas la déranger beaucoup, car elle préférait à l'évidence regarder Severus de toute façon.
Le dîner était aussi intéressant du point de vue culinaire: Il suffisait de tapoter une assiette avec sa baguette et de prononcer le nom du plat désiré. Celui-ci prenait environ une minute à apparaître mais la nourriture aurait valu la peine d'être attendue même dix minutes.
" Je jure que je te tuerai si tu commandes de la purée de pommes de terre, " dit Lucius en souriant à Severus, qui lui jeta un regard noir.
" Il a le droit de manger ce qu'il veut!" dit Clarissa de manière défensive.
" N'importe quoi à part de la purée de pommes de terre. Canard à l'orange **!"
Tabitha ricana . " Quelle allusion subtile à tes ascendants français, Lucius. Et bien, c'est une bonne opportunité de toute façon. Couscous à l'agneau! Je n'en ai pas mangé depuis une éternité ."
" Bien sûr que non, " Répondit Lucius encore souriant, " mais c'est de ta faute si tu as préféré baiser en France, qu'apprécier les régals que la cuisine l'Arabe offre au palais."
Le regard de Tabitha fut suffisant pour faire reculer même Malfoy. "C'est Egyptien et je ne me donnerai pas même la peine de corriger la seconde insinuation, " siffla-t-elle.
Laissant les deux autres à leurs chamailleries, Clarissa se tourna vers Severus. " Alors, as-tu déjà décidé?" il secoua la tête. "As-tu déjà essayé une Fondue Bourguignonne**? Non? C'est plus amusant de la manger à deux** de toute façon, alors aimerais-tu essayer? Crois-moi, c'est vraiment bon."
" O.K. " dit Severus, s'adaptant silencieusement à l'idée de rester affamé et de devoir aller visiter les cuisines plus tard.
Mais quand le pot d'huile bouillante apparut sur la table, accompagné par une variété de viande crue coupée en petits morceaux, de légumes, de sauces et de cubes de pomme de terre, son intérêt fut éveillé et il dut convenir que cela avait été une bonne idée.
" J'ai pensé que cela plairait à un faiseur de potions comme toi, " sourit Clarissa, pendant qu'elle transperçait soigneusement un morceau de boeuf, une pomme de terre et une carotte de la longue fourchette à deux branches. " J'en ai mangé plusieurs fois quand j'ai passé mes vacances d'été en France avec mon frère et mes parents, et cela m'a toujours fasciné. Il est plus agréable d'en manger avec toi, cependant."
Lucius ouvrit la bouche, probablement pour faire un commentaire sarcastique, pensa Severus. Il n'attendit cependant pas que cette hypothèse soit justifiée, mais donna un coup de pied bien-visé, prophylactique à sa cheville gauche. Malfoy ferma brusquement la bouche et feignit d'étudier le collier de Tabitha. Puis il se dédia, moitié à son canard à l'air délicieux, et moitié à la tâche ardue de flirter avec Black, tandis que Tabitha fit un très bon travail de grignoter délicatement les os de ses côtelettes d'agneau d'une manière qui fit se demander à Severus si la table des Gryffondors allait se soulever de quelques centimètres---l'apparence de Black, cependant, donnait l'impression que ce soit une possibilité très réaliste.
Quand le dîner fut fini, Dumbledore, qui était assis à une table un peu plus grande au centre de la grande salle avec les quatre Directeurs de Maisons, se leva et tappa trois fois dans ses mains. Les tables disparurent, et un geste du directeur invita les élèves à reculer vers les murs. Deux claquements de plus et un podium apparut à l'endroit normalement occupé par la Grande Table. Quelques secondes plus tard, trois jeunes sorciers en robes rouges s'avancèrent sur la scène de fortune, tirèrent leurs baguettes et commencèrent à refaire la décoration de la salle d'une manière un peu différente de ce qu'elle avait été avant. Les citrouilles et chauves-souris furent remplacées par des bougies rouges et noires, les murs de pierre simple furent soudain couverts par des centaines de salamandres et, au milieu des acclamations enthousiastes du public, trois Brahmas du Bengale--- la plus petite espèce de dragons connus, faisant seulement sept centimètres cinquante du museau à la queue, extrèmement rares et connus pour leurs talents de cracheurs de feu--- arrivèrent en filant dans l'air et atterrirent sur la scène.
" Dumbledore a fait venir les 'Hell's Bells' !" dit Lucius, totalement émerveillé. "Wow! Qui aurait cru que le vieux dingue puisse avoir des idées aussi brillantes ! Allez viens, Tabitha, allons danser!"
Severus et Clarissa se regardèrent . " Est-ce que tu---" dirent-ils à l'unisson, et ensuite tous les deux secouèrent la tête négativement en même temps.
" Je déteste danser, " chuchota Clarissa, " et je suis heureuse que---"
" Moi aussi. Allons plutôt nous promener, il commence à faire très chaud ici."
Ils avaient déjà atteint la porte d'entrée quand le groupe commença à jouer la première chanson, et Severus fut éternellement reconnaissant de ne pas avoir à rester là-dedans, car s'il y avait une chose qu'il détestait vraiment , c'était une combinaison de chaleur et de bruit fort. Dehors, il faisait froid, et il vit Clarissa frissonner .
" Aimerais-tu emprunter mes robes de soirée ?" suggéra-t-il, moins pour cause de chevalerie que parce qu'il n'avait absolument aucune envie de retourner aux quartiers de Serpentard pour aller chercher son manteau pour elle.
Elle le regarda seulement avec le plus petit des sourires et hocha la tête. " Mais n'auras-tu pas froid ?" lui demanda-t-elle alors qu'il avait déjà enlevé le vêtement de dessus ses épaules.
" Non et même alors cela ne me dérangerait pas. Si on me donne le choix, je préfère avoir froid qu'avoir chaud."
Ils se promenèrent lentement le long de la pente herbeuse en direction du lac. Cela rappela à Severus la nuit quelque mois auparavant où il avait suivi Lupin et Madame Pomfresh jusqu'au Saule Cogneur. Et bien, pensa-t-il, il devrait attendre un peu plus longtemps---l'humiliation de Black allait avoir lieu en janvier, si tout se passait bien et peu après cela, il pourrait porter le second coup.
" Tu n'as pas un peu de pain avec un peu de chance ?" La voix de Clarissa le ramena dans le présent.
"Du pain? N'es-tu pas encore calée par le dîner?"
"Non, " dit-elle et lui fit un autre de ses sourires---ils n'étaient pas éblouissant comme ceux de Mme Malfoy, mais très doux, pensa-t-il " Dis que je suis gamine, mais j'ai un certain plaisir à nourrir le Calamar géant."
Il était sur le point de lui demander pourquoi elle ne conjurait pas simplement un morceau de pain mais s'arrêta juste à temps. Les sortilèges n'étaient pas son fort, et il ne voulait pas manquer de courtoisie. " Conjuration ou Appel?" demanda-t-il en tirant sa baguette.
Elle pencha la tête de côté, considérant les possibilités. " Conjuration, " dit-elle finalement.
Il se concentra, murmura le sortilège et lui passa le petit pain qui était apparu de nulle part. " Voilà. Ne dort-il pas maintenant?"
" Peut-être. Mais quand tu jettes le premier morceau, il se réveille, ce glouton. Attends et regarde."
Après cinq autres minutes, ils arrivèrent au lac et Severus conjura une couverture pour s'asseoir. Il aurait pu en faire de même avant, pensa-t-il, peut-être qu'une couverture ou une houppelande épaisse aurait réchauffé Clarissa mieux que ses robes de soirée mais d'une manière ou d'une autre cela ne lui était pas venu à l'esprit. Lui avoir prêté son propre vêtement semblait plus approprié. Plus courtois d'une certaine manière. Ils s'assirent, et Clarissa rompit un morceau de pain, pour le jeter à l'eau. Pendant quelques secondes, rien ne se produisit, puis il y eut une ondulation de petites vagues et un tentacule apparut, s'empara paresseusement du pain et disparut de nouveau. Ils se regardèrent et rirent.
" Tu vois?" dit-elle, " je t'avais dit qu'il était glouton."
" Comment peux-tu être si sûre que c'est un 'il'?"
" Parce qu'il est si glouton. Il me rappelle un peu Cedric."
Ils s'assirent en silence de nouveau, prenant chacun à son tour des morceaux de pain pour les précipiter dans les eaux noires. Severus dut conjurer un second petit pain puis un troisième.
" Tu as raison, " dit-il, " nous devrions même l'appeler Cedric, je crois."
Quand il tira sa baguette pour faire apparaître un quatrième petit pain, Clarissa secoua la tête et toucha brièvement son bras. " Non, " chuchota-t-elle " Restons simplement assis un peu."
La tranquillité était incroyable, maintenant que les eaux s'étaient calmées de nouveau. De temps en temps ils entendaient le bruit de quelque animal venant de la direction de la Forêt interdite, mais quand il cessait, le silence semblait avoir augmenté-l'absence de son étant rendue encore plus manifeste par sa présence occasionnelle.
Clarissa bougea sur la couverture, se rapprochant un peu de lui, et Severus sentit de la panique s'élever en lui. Dieux, elle ne s'attendait pas à ce qu'il passe son bras autour de ses épaules ou, Merlin lui vienne en aide, l'embrasse? Autant qu'il apprécie sa compagnie, il était sûr qu'il ne pourrait pas le faire. Il envoya une prière silencieuse à qui que ce soit qui écoute de la dissuader de telles intentions, car si elle faisait quelque mouvement dans cette direction, il devrait sauter sur ses pieds et décamper. Cela la blesserait, et ce probablement beaucoup, mais il ne pourrait pas le faire. Pas maintenant et peut-être jamais. Mais elle n'essaya pas d'établir de contact corporel. Comme ils étaient assis maintenant, il y avait peut-être deux centimètres entre leurs bras et cuisses, si bien qu'ils pouvaient sentir leurs chaleurs respectives mais elle ne fit pas même le moindre mouvement pour réduire cette distance à rien.
Quand elle parla, sa voix était rauque et si basse qu'il la comprenait à peine. " Je suis désolée, " dit-elle.
Il tourna la tête et vit des larmes sur ses joues. Devrait-il lui demander pourquoi elle pleurait? Non, décida-t-il. Peut-être qu'elle ne voulait pas qu'il le remarque. " Désolée? Pourquoi?"
Cela lui prit un moment pour répondre. " Parce que je suis une stupide vache. Parce que je… j'ai levé des attentes que je ne peux pas remplir. Nous devrions nous embrasser maintenant, n'est-ce pas? Ou du moins nous asseoir dans les bras l'un de l'autre. Et je pensais… je pensais vraiment que je pouv…" maintenant elle pleurait vraiment il n'y avait aucune raison de l'ignorer.
" Eh bien…" dit Severus pensivement, cherchant un peu ses mots, " D'abord je ne crois pas qu'il y ait un codex ou quelque chose de ce genre qui établisse des règles pour… eh bien, pour tout cela, " termina-t-il un peu maladroitement. " et ensuite je ne suis pas assez stupide ou vaniteux pour m'attendre à ce que les filles échangent leurs grand-mères contre un seul baiser de Severus Rogue. Alors ne te tracasse pas-"
" Ce n'est pas cela, espèce de stupide bâtard!" dit-elle et elle renifla, essuyant furieusement ses yeux.
" Tu as certainement le truc pour faire des compliments gentils, " répondit-il et il fouilla ses poches de pantalon à la recherche d'un mouchoir. Heureusement, il avait pensé à en prendre un propre, qu'il lui tendait maintenant. " Alors qu'est ce que c'est, juste au cas où tu veuilles l'expliquer?"
Clarissa se moucha. " Ne pourrais-tu pas être aussi agréable que tu l'étais avant?"
" J'essayerai de mon mieux " dit sèchement Severus. " Non, garde-le, je ne crois pas vraiment vouloir le ravoir comme cela." Et bien, au moins il l'avait fait glousser. " Maintenant dis-le moi si tu le veux vraiment, " dit-il en ramenant ses genoux pour les serrer et posant son menton dessus.
Le silence fut long et seulement interrompu par un petit sanglot de temps en temps. Puis elle dit, d'une très petite voix " Je ne crois pas pouvoir te le dire, même si j'aimerais le faire. Peut-être une autre fois. Mais tu dois me croire quand je dis que cela n'a rien à voir avec toi, seulement avec moi-même. Vraiment."
Autant qu'il ait redouté qu'elle puisse vouloir l'embrasser, il avait été blessé quand elle lui avait dit qu'elle ne le voulait pas, ou ne le pouvait pas. Ainsi ses mots le firent se sentir un peu mieux. " Ne …euh, n'aimes-tu pas les garçons?"
Ceci obtint un reniflement de sa part. "Non, idiot. J'aime les garçons, et particulièrement toi. Mais je… Non. Je ne peux pas. S'il te plaît pardonne-moi. Me pardonnes-tu ?" demanda-t-elle, soudain anxieuse, et elle se tourna pour le regarder.
Severus sourit et hocha la tête. " Oui, je crois. Comme tu l'as dit, peut-être une autre fois. C'est suffisant, de toute façon."
Elle hocha de nouveau la tête et se retourna pour regarder vers un point au-delà du lac. Severus tira sa baguette et jeta silencieusement un sortilège de chauffage sur eux.
**en français dans le texte
