Note d'auteur : (comme je les déteste ! mais celle-ci est nécessaire)

Dans le Prisonier d'Azkaban édition folio p 376 (paperback UK d'ed. P.381) Lupin déclare clairement que "finalement, au cours de notre cinquième année d'étude, ils ont enfin réussi. Désormais, chacun d'eux pouvait à volonté se transformer en animal." Juste pour rendre les choses claires. L'incident de la cabane hurlante, comme je le décris, aurait pu avoir lieu au cours de leur 5e année. Alors je n'ai pas contredit le 'Canon' avec ça.**

Il y a autre chose, néanmoins. (P. 384) P 380 " Rogue avait déjà atteint le bout du tunnel et il avait eu le temps de m'apercevoir."

Maintenant ceci est clairement une erreur. Pourquoi ? Eh bien, tout d'abord le tunnel est long, pas aussi long que celui conduisant du château à la cave de Honeyduke mais assez long. Si Severus était allé assez loin pour entrevoir le loup garou dans un tunnel noir comme dans un four, éclairé seulement par la lumière de sa baguette , lui et probablement aussi James n'auraient jamais survécu. En outre, si Remus s'était déjà transformé dans le tunnel, au lieu de dans la cabane hurlante, qu'est ce qui l'aurait empêché de sortir ? Il n'y aucun obstacle pour sortir. Mais il ne l'avait à l'évidence pas fait ou autrement il y aurait eu une catastrophe majeure, parce que James et Sirius ne se sont pas transformés pour le tenir éloigné, autrement Rogue saurait qu'ils sont animagi, ce qu'il ne sait pas.

Ainsi, il y a 3 possibilités: 1) Remus était encore sous forme humaine---mais alors pourquoi dit-il que Severus l'a vu? Severus savait qu'il était là dedans de toute façon et le voir n'a pas pu être un si grand choc. 2) Remus ne dit pas toute vérité et embellit l'histoire ---mon choix favori 3) JKR a simplement fait une simple erreur logique ---aussi un favori, mais pas le mien.

Après cette vivisection spirituelle, continuons avec le

Chapitre 33

Il n'avait rien dit à ses camarades de maison, même pas à Lucius, qui avait heureusement oublié leurs intentions initiales concernant Lupin---La Farce avait tout estompé. Il voulait faire cela seul. Tout seul. Tout le danger pour lui---mais aussi la gloire s'il réussissait. Et une gloire que ce serait: faire expulser un de ces mousquetaires pitoyables était un accomplissement qui valait plus que l'aboutissement de la farce qu'ils avaient faite à Black. Et après tout qu'est-ce qui pouvait aller de travers ? Il savait comment traiter un loup-garou. La plupart des accidents arrivaient parce que les gens étaient paralysés par le choc---en parlant des sorciers bien sûr, les moldus n'avaient pas une seule chance de s'en sortir de toute façon---et utilisaient les mauvais sortilèges ou pas de sortilèges du tout. Tandis que lui, Severus Rogue était préparé à l'apparition horrifiante du monstre qu'il allait rencontrer, baguette à la main et les bons sortilèges prêts. En théorie tout le monde savait qu'un simple sortilège stupéfiant ou Impedimenta n'avait pas beaucoup d'effet sur un loup-garou. Leur force était trop grande et leur férocité trop submergeante. Essayer de stupéfixer un loup-garou était comme essayer de frapper un Cognard avec une petite cuiller.

C'était de connaissance commune, couverte par le programme de deuxième ou troisième année à Poudlard. Finalement, tout se ramenait au sang-froid et à la présence de l'esprit. Vous deviez attendre que la bête soit assez proche, puis utiliser le sortilège de Contusio. Pas un sort sympathique, certainement pas. S'il était utilisé sur un être humain, il casserait probablement son crâne. Et c'était suffisamment fort pour mettre efficacement k.o. un loup-garou. C'était la première partie. Tout ce qu'il avait à faire alors---c'est-à-dire si la première partie réussissait sans accroc ---était de faire léviter la bête et de la sortir du tunnel et de la déposer quelque part près du Saule Cogneur. Ensuite il pourrait courir et hurler 'à l'aide'. Et dire à tout le monde la vérité---eh bien, jusqu'à un certain point en fait: Qu'il était entré dans le tunnel parce que Black lui avait dit de le faire, avait rencontré la bête, s'était mis à courir, et qu'elle l'avait suivi dehors en plein air. Où il avait été contraint, afin de protéger lui-même et l'école tout entière de la frapper avec le sortilège de Contusio. Ce qui devrait être plus que suffisant pour faire expulser Lupin dès qu'il se serait retransformé. Et si ce coup n'était pas suffisant pour faire souffrir ces stupides Gryffondors, rien ne l'était. Il devrait sacrifier son dîner car la lune allait se lever à environ cinq heures et demie---avec le chaos qui s'ensuivrait, les interrogatoires et le désordre général, il n'y avait aucune chance qu'il puisse revenir aux quartiers de Serpentard avant huit heures ou huit heures et demie. Il y avait bien sûr, la possibilité de faire une visite aux cuisines. Et ensuite il retrouverait Clarissa. Pas un mauvais jour, en tout.

Lupin quitta le château peu avant cinq heures en compagnie de madame Pomfresh. Cette fois, Severus n'avait pas besoin de les suivre, il avait juste voulu s'assurer que tout se passait comme d'habitude, pour pouvoir attendre calmement que l'infirmière revienne dans le bâtiment. Quand la petite porte du côté se fut fermée en cliquetant derrière elle, il regarda sa montre. Cinq heures cinq, ils avaient été plus que ponctuels aujourd'hui. Il ne portait pas ses robes---trébucher sur leur ourlet pourrait facilement être la dernière erreur qu'il fasse jamais. Pour se protéger du gel mordant, il avait simplement mis deux lourds pull-overs, et pour la période de temps qu'il devait passer à attendre dans sa cachette derrière les arbustes, il avait jeté un sortilège de chauffage. Il devrait l'enlever néanmoins, dès qu'il se déplacerait vers le Saule Cogneur. Les sorts protecteurs, que ce soit de chauffage, de refroidissement, de vie privée ou d'étouffement des bruits, étaient connus pour interagir de manière très imprévisible. Pas toujours, mais il y avait eu des cas de sorciers essayant de lancer une malédiction pendant qu'ils étaient enveloppés dans un sort protecteur, seulement pour voir la malédiction ricocher sur la protection et revenir vers eux. Cela dépendait de l'énergie tellurique et du champ magique dans lequel vous vous trouviez, et à Poudlard, ces deux champs d'énergie étaient forts. En résumé, il était préférable d'avoir des orteils froids que de mourir d'un traumatisme crânien.

La lune ne s'était pas encore levée. Après un coucher de soleil magnifique, rouge sang, la nuit aurait été non seulement froide mais également dégagée, si la brume n'avait pas commencé à monter inexorablement du lac. Cinq minutes après le retour au château de Pomfresh, Severus ne pouvait plus voir les étoiles. Inspirant profondément l'humidité qui sentait la neige et la décomposition, il regarda les terrains de Poudlard. Il était étrange, pensa-t-il que dès que le brouillard ait commencé à se lever, vous soupçonniez que quelqu'un ou quelque chose s'y cachait. Il savait parfaitement bien que personne n'était là, il faisait trop froid même pour que des amants se risquent à l'extérieur pour chercher un endroit retiré où ils pourraient trouver de la vie privée. Mais il avait le sentiment mystérieux d'une présence. Il ne pouvait pas déterminer si elle était animale ou humaine. Ecoutant de toutes ses forces, Severus était assez sûr qu'il y avait en effet quelque chose. Des pas ? Non, trop irrégulier. Il devrait y avoir au moins dix personnes pour faire ce genre de bruit. Et parleraient probablement ou feraient quelque autre bruit, s'ils bougeaient en si grand groupe.Alors quoi ?

Le son devint un peu plus distinct. Un cheval ? Il n'y avait pas de chevaux à Poudlard, seulement des licornes, et elles ne quittaient jamais la Forêt Interdite, car elles étaient beaucoup trop timides pour se risquer si près des humains. Essayant encore d'identifier le bruit, Severus sentit son coeur battre assez bruyamment et rapidement. Un coup d'œil à sa montre lui dit qu'il était maintenant cinq heures vingt . Encore plus de dix minutes à attendre-pas que rester ici à attendre semble particulièrement attrayant tout de suite, mais se risquer où que ce soit ailleurs était encore moins recommandé et avec un peu de chance cette créature ou quoi que ce soit serait partie avant qu'il ne doive avancer.

Maintenant il était assez sûr que ce qu'il avait entendu était le bruit de sabots sur la terre. Une terre gelée, ce qui était pourquoi le bruit était si dur, pas un doux cognement. Maintenant c'était de nouveau plus distant. Et---cela avait définitivement été l'aboiement d'un chien . Peut-être l'énorme dingo que Hagrid appelait son animal familier, pensa-t-il. Alors soudain le bruit fut très proche, et à travers le brouillard qui était maintenant devenu presque impénétrable à ses yeux, il vit la silhouette gigantesque d'un chien. Discerner sa couleur était pratiquement impossible, mais Severus était assez sûr que cela n'avait pas été le dingo jaunâtre de Hagrid. On aurait plus dit noir ou gris sombre. Et, lui courant après il y avait---un cerf? Un cerf chassant un chien? Le monde s'était-il renversé?

Les deux animaux fantômes furent partis aussi rapidement qu'ils étaient venus et peu après la sensation de leur présence le quitta. Cela n'aurait pas pu être une hallucination, mais l'arrière-goût de la brève vision était étrange et irréel. Son battement de coeur ralentissait progressivement et il ôta rapidement le sort de chauffage, car il avait très chaud et suait à cause de l'excitation. Cinq heures quarante. L'heure d'y aller.

Severus savait dans quelle direction il devait se déplacer, et bientôt, les branches encore immobiles du Saule Cogneur apparurent devant lui, comme il s'y était attendu, mais à sa droite, si bien qu'il dût faire un quart de tour. Après quelques pas, les branches commencèrent à bouger, tout d'abord en hésitant comme si l'arbre se réveillait, et puis à pleine force, faisant des bruits sifflant en volant à travers l'air comme des poings. Severus agrippa son balai par la queue et s'avança prudemment, petit pas à petit pas, jusqu'à ce qu'il puisse sentir le courant d'air causé par les branches s'agitant. Il scruta le tronc. Maintenant le brouillard s'avèrait être un obstacle véritable, parce qu'il ne pouvait pas voir suffisamment clair. Mais Black lui avait dit que le noeud était d'une couleur plus claire que l'écorce, alors peut-être… quand il arriva de l'autre côté de l'arbre, il le vit. Les branches étaient un peu plus courtes ici, si bien qu'il pouvait se rapprocher un peu plus…encore plus… la pointe de son balais toucha le noeud. Une légère pression---et l'arbre se tint immobile, comme un saule ayant l'air parfaitement normal, innocent.

Severus laissa le balai par terre et se baissa sous les branches, se déplaçant rapidement, car il n'avait aucune idée de combien de temps la pause qui lui était accordée allait durer. Maintenant où était l'entrée… il trébucha, perdit l'équilibre, tomba et glissa dans un trou. Ce fut une courte chute, et ainsi il ne se blessa pas quand il atterrit par terre, bien que ce soit assez dur. A l'évidence il avait trouvé l'entrée du tunnel, pensa-t-il, mécontent, et il se demanda brièvement comment diable il allait jamais remonter la pente courte mais raide. Puis la puanteur frappa son nez. Son sens olfactif était l'une de ses forces, extrêmement développé et une aide inestimable pour la fabrication de potions. Maintenant, cependant, il aurait souhaité avoir simplement un odorat simple, ordinaire même peut-être un peu inférieur à la moyenne. Malgré lui, il analysa la mauvaise odeur---c'était un instinct qui prenait le dessus automatiquement. Puanteur du loup-garou alors : Une combinaison entre la puanteur tranchante, âcre d'une porcherie, le souffle lourd d'un lion ou d'un chien mal soigné et quelque chose de sauvage et musqué, comme l'odeur d'un cheval en sueur. C'était l'analyse. La synthèse était : écoeurant. Et vaguement inquiétant. Et cela augmentait avec chaque mètre qu'il faisait, guidé par le faible rayon de lumière que sa baguette fournissait. Elle vacillait sur les murs et le plafond bas-terre grossière, parsemée ça et là de rochers. Severus redirigea la lumière vers le sol, car si lui aussi était fait en partie de terre et en partie de rochers, il devait être prudent pour ne pas trébucher.

Pendant les quelques cinquante premiers mètres, le tunnel avait constamment mené vers le bas, mais maintenant il avait la sensation de marcher sur une terre plus ou moins plate. Il faisait très chaud ici, remarqua-t-il. Severus avait compté ses pas---considérant il devait se baisser et se déplaçait très lentement, un pas comptait environ pour soixante centimètres. Il était arrivé à neuf cents quatre-vingt-douze, quand il entendit le faible écho d'un hurlement. Ce son et l'intensité croissante de la puanteur du loup-garou furent suffisants pour le faire s'arrêter. Soudain, il trouvait difficile de respirer, non seulement parce que l'air était humide et sentait le moisi et les excréments et non plus parce qu'il ne pouvait guère plus supporter cette puanteur musquée, sauvage mais parce qu'il avait réalisé que ce tunnel ne continuait pas nécessairement comme ceci, tout droit et sans une courbe. Et s'il y avait un angle droit et que la bête était tapie directement derrière, disposé lui sauter dessus et déchirer sa chair de ses dents longues et tranchantes ? Il n'aurait pas une chance de s'en sortir.

Devrait-il faire demi-tour alors ? Severus sentit des minces filets de sueur glisser le long de son cou. Devrait-il faire demi-tour ? Non seulement il rentrerait au château sale et enduit de boue partout, ce qui était en soi-même assez difficile à expliquer, il y avait aussi le problème beaucoup plus inquiétant des Gryffondors. Ne s'il faisait demi-tour maintenant et que l'un d'eux le voyait par pure chance, il ne fallait pas beaucoup d'immagination pour trouver leurs commentaires funestes. Il serait pour toujours marqué comme un faible, ce qui, étant donné combien ils désiraient une vengeance, n'était pas une situation prometteuse. Ils le sépareraient des autres, le traqueraient et le battraient jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'une pulpe saignante. Sans compter que le loup-garou pouvait déjà avoir perçu son odeur et se déplacer vers lui. Dans ce cas-là, il était certainement préférable à rencontrer la bête en face à face que de l'avoir le surprendre par derrière. Deux très bonnes raisons de continuer ce qu'il avait commencé. Neuf cent quatre-vingt-treize. Le premier pas était le plus difficile.

A mille cinq cent vingt-sept, le sol commença brusquement à s'élever, et à mille six cent onze, il trébucha presque sur la dernière marche de ce qui se révéla être un escalier étroit et très raide. Maudissant le faible éclat de la lumière de baguette, il scruta le haut. Il semblait y avoir une trappe et à en juger du bruit infernal venant de là haut, le loup-garou était pile au-dessus lui. Sa position quand il entrerait, ou plutôt grimperait dans la pièce ou quoi que ce soit qu'il y ait derrière cette trappe allait être très précaire. Si le loup-garou était pile au-dessus ---eh bien, pensa Severus dans une crise d'humour noir, ce n'était pas même le pire scénario. La brute lui arracherait simplement la tête d'un coup de dent et il serait mort. Mieux valait être mort qu'être un loup-garou, si c'était les alternatives qu'il avait. La certitude qu'il était sûrement séparé de la bête si bien qu'elle ne pourrait pas se faufiler après lui s'il décidait de rentrer maintenant, était une tentation gigantesque. Continuer ou ne pas continuer devenait une simple question de fierté ou d'honneur maintenant, mais ce n'était plus une question de sécurité. Que devait-il faire ?

Avec un soupir exasperé, Severus s'assit lourdement sur la dernière marche. Ceci n'était pas une décision facile. En fait, de toutes les décisions qu'il avait prises dans sa vie, c'était la plus difficile. Il avait un choix à faire maintenant. Entre… quoi ? Combien ce triomphe sur Black comptait-il vraiment pour lui ? Ou pour reformuler la question : Cela valait-il sa vie ? Y avait-il quelque chose de ce monde pour quoi il aurait sacrifié sa vie ? Une personne ? Une cause ? Une pensée? Une valeur ? Peut-être Voldemort. Peut-être. Dans ce même moment il n'en était même pas entièrement sûr. Sinon pour Voldemort, cependant, alors pour quoi d'autre ? Il y avait rien pour quoi et personne pour qui il aurait donné sa vie. Pas sa mère, pas ses livres, pas Clarissa et même pas Voldemort. C'était sa propre maudite vie et il n'était pas sur le point de la jeter au loin pour quelque chose ou qui que ce soit. Et certainement pas pour triompher d'un nigaud pitoyable comme Black ou un de ses copains. Sa vie, la vie de Severus Rogue, pouvait être beaucoup mieux utilisée.

Il se leva de son siège et jeta un dernier regard superficiel vers le haut à la trappe. Continue ta propre vie pitoyable, Remus Lupin. Tu es un loup-garou, une créature méprisée, fuie, obligée à continuer la même marge de vie. Toi et ton méprisable gang de copains ne valez pas un seul des cheveux de Severus Rogue. Pas un---

Quand le feu d'artifice éclata dans sa tête et qu'une vive douleur alla directement de son crâne à ses orteils, en le coupant presque en deux, il pensa que, après tout, la bête l'avait bien surpris par derrière … et puis ce fut l'obscurité.

~~~~*~~~~

Severus avait le sentiment distinct que le regard tendre que l'infirmière lui donnait était le dernier de cette sorte qu'il allait recevoir pendant les quelques prochaines heures. Il avala docilement la troisième dose de la potion qu'elle lui tendait-la première avait été contre les commotions cérébrales, la deuxième pour guérir la coupure dans son cuir chevelu et celle-ci devrait par bonheur mettre un terme à sa violente migraine. Madame Pomfresh avait aussi lavé ses habits, qui avaient été pleins de sang de sa blessure à la tête et de boue, si bien que maintenant, entre lui et la convocation péremptoire du Directeur à son bureau il n'y avait que ---eh bien, simplement rien. Quelques mètres de couloir, ce qui était aussi bon que rien.

Avec un soupir, il enfila un de ses pulls, fit rétrécir le second pour qu'il tienne dans la poche de ses pantalons mais se ravisa, le ressortit et le métamorphosa en robes. Il ferait certainement une impression plus favorable s'il entrait dans le sanctuaire de Dumbledore vêtu de robes et pas comme un maudit moldu. Après un dernier examen de sa tête, accompagné par beaucoup de 'tut tut' et 'tsk' de la part de l'infirmière, il fut déclaré aussi bon que neuf et à contrecoeur, il quitta l'infirmerie.

Tous les élèves étaient au dîner maintenant, car il était seulement sept heures et demie. Il était plutôt reconnaissant de ne pas avoir à rencontrer qui que ce soit sur son chemin vers le Directeur et avec espoir aussi vers une explication de ce qui par l'enfer s'était passé. Il avait demandé à Pomfresh mais l'infirmière avait seulement secoué la tête et lui avait dit que Dumbledore lui avait explicitement interdit de lui dire quoi que ce soit. Il saurait tout en temps voulu.

La seule chose dont il pouvait être sûr était qu'il n'avait pas été mordu par le loup-garou, ce qui n'était pas trop mauvais pour commencer. Il était aussi tout à fait clair que Black l'avait suivi et frappé sur la tête, mais pourquoi ? Le traîner vers Dumbledore et le dénoncer ? Quel serait le bénéfice qu'il pourrait gagner par une action aussi idiote ? Il était évident que le secret de la cachette de Lupin était très bien gardé et connu d'assez peu de personnes. Le personnel, et les mousquetaires. Voulait-il blâmer un membre du corps enseignant ? Son intention était-elle peut-être d'accuser Lestrange ? Le grand méchant Directeur de Serpentard, qui avait révélé le secret du pauvre petit loupiau à un de ses serpents familiers ?

Profondément immergé dans ses pensées, Severus prit le tournant et rentra presque dans son Directeur de Maison, qui l'avait attendu à côté de la gargouille en pierre.

"Severus ! Finalement ! C'est une belle frousse que tu m'as faite. Tu vas bien ?"

" Considérant les circonstances, je suppose que oui " dit Severus avec un sourire désabusé.

" Alors viens, malheureusement nous n'avons pas le temps de parler avant de rejoindre les autres. Pompom a rapporté au Directeur quand tu as quitté l'infirmerie. C'est déjà assez mauvais--- aucun besoin de rendre cela pire en les faisant attendre."

Le sentiment de mal à l'aise de Severus augmentait avec chaque centimètre que l'escalier tournant leur faisait monter vers le bureau de Dumbledore, et atteint son pic quand il entra et vit Black et Potter déjà assis là, avec McGonagall debout derrière eux de manière protectrice, tout trois portant une expression incroyablement idiote de suffisance. Dumbledore était assis derrière son bureau, réchauffant le petit groupe confortable de son meilleur sourire bienveillant, généreusement mêlé d'éclats de ses yeux bleus. Sans doute, Gryffondor était de retour en selle.

" Bonsoir M. Rogue, " répondit Dubledore à son salut, " j'espère que vous vous sentez assez bien pour cette petite … euh, réunion ?"

Severus acquieça et s'assit sur un siège à côté de Lestrange.

"M Rogue, pourriez-vous gentiment nous raconter ce qui s'est exactement produit ce soir ? Depuis le début, s'il vous plait."

En ce qui concernait la première partie de son histoire, Severus savait déjà auparavant ce qu'il allait dire. Alors il expliqua brièvement comment il avait conclu la condition de Lupin de ses absences nombreuses et régulières. Quant à ses propres motifs, il avait décidé de jouer le chevalier en armure brillante, profondément inquiet pour la sécurité de l'école.

" En dehors du fait que ceci n'est pas vos affaires, M. Rogue, " l'interrompit brusquement McGonagall, " Vous devriez avoir suffisamment confiance en ceux qui dirigent cette école pour croire que la sécurité de tout le monde est parfaitement assurée."

" Avec tout le respect dû professeur, mais puis-je dire que les événements de ce soir ont prouvé le contraire, du moins en ce qui concerne ma propre sécurité ?"

Il n'aurait jamais imaginé que McGonagall soit capable de lançer des regards aussi mauvais. Même pas à un Serpentard. Mais , vous pouviez apprendre les choses les plus intéressantes aux instant les plus inattendus. Quant à comment il avait obtenu le reste du secret de Black, il devait essayer de parier un peu en espérant que la Blague et toutes ses conséquences étaient encore un point suffisamment douloureux.

" Après avoir un peu poussé, j'ai entendu le secret par Black, " dit-il par conséquent aussi nonchalamment que possible, " Si bien que je pouvais jeter un coup d'oeil sur où et comment le lou--- M. Lupin était gardé."

" Pourriez-vous expliquer s'il vous plaît ce que 'un peu poussé' veut dire exactement?" demanda Dumbledore .

D'une manière ou d'une autre il avait le sentiment que ses cartes n'étaient pas tout à fait aussi bonnes qu'il ne l'avait pensé. Mais il n'y avait aucune possibilité de changer de stratégie---il avait déjà eu cette chance aujourd'hui et de la réclamer deux fois serait un peu trop demander.

" Je l'ai provoqué."

" Vous l'avez provoqué ?" Oui, McGonagall était certainement plus furieuse qu'il ne l'ait déjà vue. " Que diable pourrait dire un garçon de quinze ans à un autre pour l'amener à trahir un secret qu'il ne dirait à personne, sous quelque circonstance que ce soit ? Etes-vous sûr-" ses yeux se rétrécirent et elle se pencha en avant, ses robes brossant les têtes de Potter et Black - " que c'était simplement une…provocation ?"

"Oui, professeur, j'en suis complètement sûr. Si M. Black vous dit autre chose, c'est un mensonge."

" M. Black n'a pas été dans un état de dire grand chose jusqu'ici, car il était dans un état d'extrême agitation et malade d'inquiétude que M. Lupin puisse vous blesser."

" Etant donné qu'il y a moins d'une semaine, Black a prononcé l'intention de me tuer, et en termes qui laissaient peu de place à un malentendu éventuel, " répondit calmement Severus, " son agitation aurait pu être un exemple très adroit de comédie mais certainement pas de vérité."

Il aurait très bien pu se débrouiller avec une McGonagall enragée. Même si elle était plus furieuse que jamais. Mais ce qui le déconcertait vraiment était le calme angélique inébranlable des deux Gryffondors. Et bien sûr le fait qu'il y en avait deux . Pourquoi Potter était-il ici?

Dumbledore, visiblement pas très content de la situation---probablement qu'il avait faim, pensa Severus---ôta ses lunettes et frotta le dessus de son nez avec son index et son majeur.

" Ceci ne nous mènera nulle part, " dit-il " M. Rogue, poursuivez s'il vous plaît votre version des événements. M. Black sera entendu après."

"Il n'y a pas grand chose à dire de plus Directeur. Black m'a dit quoi faire, j'ai suivi ses instructions, j'ai trouvé le tunnel, je suis entré dedans et à sa fin, j'ai trouvé un escalier menant à une trappe. Pendant que je réfléchissais à quoi faire ensuite-" aucun besoin de leur dire qu'il avait déjà décidé de revenir - " il m'a frappé sur la tête. Quand je me suis réveillé de nouveau, j'étais à l'Infirmerie."

Dumbledore hocha gravement la tête. " Je vois. Le seul détail qui ne coïncide pas avec la vérité est l'identité de la personne qui vous a frappé. C'était M. Potter, pas M. Black."

Ignorant les regards satisfaits sur les visages des deux Gryffondors, Severus se permit de regarder le Directeur, bouche bée de surprise et de confusion. Potter avait été de la partie ! Ces bâtards de Gryffondor lui avaient tendu un piège ! Ils avaient pris un grand risque en effet, car ils ne pouvaient pas être sûrs qu'il ne dirait rien à qui que ce soit d'autre, si bien qu'ils auraient pu se trouver ---ou plutôt que Potter aurait pu se trouver---en face de plus d'un Serpentard. Et le secret de Lupin aurait tout aussi bien pu être répandu dans toute l'école maintenant. Mais ensuite, raisonna-t-il, c'était plutôt typique de ces faibles d'esprit. Ils ne prenaient jamais de risques délibérés, mais se précipitaient avec pleine force tête baissée sans se donner la peine de penser aux conséquences possibles. Mais cette fois ils avaient réussi. Quel que soit l'aboutissement, il aurait seulement pu être en leur faveur: Soit il était tué ou transformé en loup-garou, soit du moins ils pourraient le dénoncer au Directeur.

" M Potter, " continua Dumbledore après une courte pause, " dans un acte de pur courage et de bravoure vous a suivi pour vous sauver d'un destin terrible, après que M. Black lui eut avoué ce qu'il avait fait. Cela aurait pu coûter vos deux vies, M. Rogue, et vous êtes profondément endetté envers lui pour vous avoir sauvé."

Le sentiment que le monde s'était mis à l'envers était entièrement revenu en force. " Quoi ?" s'est exclama-t-il, " m'a sauvé ? Il n'y avait rien de quoi me sauver ! J'étais simplement le bas de ces marches, et il vient et me frapper là sur la tête. C'est ce que vous appelez un sauvetage ? En outre, sinon autre chose, il aurait pu être effrayé pour son ami, plus que pour moi. Je sais parfaitement bien comment me défendre contre un loup-garou et certainement pas au bénéfice de ce dernier."

Le Directeur lui lança un regard bleu perçant. "M. Rogue, j'ai vu l'état où M. Black était parce qu'il avait reconnu le risque où il vous avait mis. Et je vous assure que M. Potter n'était pas beaucoup mieux. Ils étaient préoccupés sincèrement à la fois au sujet de votre vie et de votre santé-"

" Ceci n'est simplement pas vrai, Directeur, je -"

" Vous allez gentiment me laisser terminer ce que j'allais dire sans m'interrompre, M. Rogue. Comme je le disais, ces deux messieurs étaient profondément inquiets de ce qui pourrait vous arriver sur votre chemin vers la Cabane Hurlante ou dedans, et ainsi M. Potter est allé vous chercher."

" Pourquoi M. Black n'est-il pas venu me chercher, s'il était si terriblement désolé ?"

"Il n'y a aucune raison de montrer un tel sarcasme, M. Rogue. Comme je vous l'ai dit, M. Black était complètement écrasé par la prise de conscience de ce qu'il avait fait, et donc M. Potter a trouvé mieux de le laisser à son affliction et d'y aller tout seul. Quand M. Black se fut suffisamment rétabli, il est venu me voir immédiatement, mais quand nous sommes arrivés au Saule Cogneur, il sortait tout juste du tunnel et vous en faisant léviter aussi."

" Mais ne pouvez-vous pas voir que tout cela était un coup monté ? Pour soit me faire tuer soit me faire mordre ou du moins me faire sévèrement punir ?"

"Non, M. Rogue, je ne peux rien voir de tel. Tout ce que je peux voir, et j'en suis très fier, est un élève qui a commis une erreur terrible mais qui a reconnu son erreur et un autre qui, avec le vrai esprit d'amitié et de courage de Gryffondor, est allé sauver une vie et peut-être plus d'une. Et c'était la vie d'une personne avec qui il n'est pas en termes particulièrement bons, ce qui rend ses actions encore plus remarquables."

Severus sentit sa tête touner. Il y avait McGonagall, le regardant comme s'il était une limace,à l'air particulièrement repoussante, Potter, qui portait une expression semblable à celles des affreuses statues des saints que les Italiens étaient si adroits à produire, ayant jusqu'à l'auréole et les mains jointes. Et Black. Black, le pécheur repenti, le fils prodigue, qui était revenu de façon contrite à la maison de son père. La famille était réunie, un veau était abattu. Et le veau n'était nul autre que Severus Rogue.

Jamais de sa vie il n'avait ressenti une telle rage sans défense. Ce vieux bonhomme partial était-il incapable de voir à travers tout cela ? S'il avait pensé que la situation avait déjà atteint son pire moment, il s'était néanmoins trompé.

" Maintenant, M. Rogue, " poursuivit le Directeur avec une teinte d'acier à sa voix que Severus n'aimait pas du tout, " Vous savez ce que cela veut dire ?"

Voldemort ne t' abandonnera pas. Les mots de Lucius, dits il y a presque une année, passèrent dans sa conscience. "D'accord, " dit-il " Renvoyez moi."

Dumbledore secoua la tête. " Vous recevrez des retenues et un nombre substanciel de points sera enlevé à Serpentard. Ce que je voulais dire était : Etes-vous conscients du fait que vous devez une dette à M. Potter ? Vous savez ce que cela veut dire d'avoir sauvé la vie d'un autre sorcier ?"

Severus eut l'impression que le sol du bureau du Directeur venait soudain de disparaître, le laissant flotter au-dessus d'un abîme sans fond. " Vous n'impliquez pas -"

" Je l'implique, M. Rogue. Il vous a sauvé la vie, et vous allez jurer, sur le champ, d'en faire de même pour lui. Si vous ne pouviez pas pour quelque raison effectuer ce devoir envers lui, la dette passera à son ou ses enfants. Je sais que le serment est habituellement considéré comme une simple formalité mais dans ce cas-" il laissa son regard aller de Potter à Severus " -Je sens qu'il est plus que nécessaire. Etes-vous prêt, M. Rogue ?"

Secouant la tête et combattant pour garder sa contenance Severus dit. "Non. Je ne ferai pas une telle chose et vous ne pouvez pas me forcer à le faire contre mon gré."

Il dut admettre qu'un Dumbledore furieux était très formidable. Une force avec qui on devait compter.

"M. Rogue . Vous ferez ce serment comme tout sorcier honorable le ferait. Si vous choisissez de refuser, vous quitterez immédiatement cette école. Et laissez-moi vous avertir : Je m'assurerai personnellement qu'aucune institution de l'enseignement magique au monde n'ouvre ses portes pour vous. Ma patience et ma compréhension sont grandes, mais elles ont leurs limites. Jurez maintenant ou partez maintenant. Et vous n'avez pas beaucoup de temps pour vous décider."

Severus jeta un coup d'œil de côté vers Lestrange. Il n'y avait rien que son tuteur puisse faire pour lui, même s'il le voulait. Dumbledore avait choisi de croire au conte merveilleux que les Garçons Dorés avaient décidé de distribuer, et il n'y avait aucune utilité à essayer de lui faire entendre raison.

"Directeur, peut-être devrions-nous attendre jusqu'à demain, et reconsidérer la situation quand les émotions seront moins à leur paroxysme, " essaya Lestrange.

"Non, St. Jean. Je suis désolé mais la réponse est non. Je comprends que M. Rogue est important pour vous mais vous conviendrez sans doute qu'il y a des choses plus importantes que les sentiments d'un garçon de quinze ans. C'est la loi des sorciers à son niveau le plus profond et le plus élémentaire. On ne peut pas jouer avec. Si M. Rogue sent qu'il préfère rompre un contrat magique qu'admettre qu'il a tort, il est libre de le faire. Mais dans ce cas-là le monde des sorciers lui tournera le dos .---M. Rogue ?"

L'humiliation était presque trop amère à avaler. Il la sentait physiquement, c'était révoltant, cela faisait mal et il pouvait sentir les larmes monter dans sa gorge et lui piquer les yeux. Il dut avaler plusieurs fois avant de pouvoir parler. " J'accepte. Mais eux-" il indiqua de la tête les Gryffondors et leur Directrice de maison -" doivent partir."

"M Rogue, vous n'êtes pas en position de demander des faveurs, encore moins de les exiger de manière péremptoire. Professor McGonagall, M. Potter et M. Black resteront ici. Répétez après moi maintenant. Je jure par le grand Merlin-"

~~~~*~~~~

" Allons te chercher quelque chose à manger, Severus. Tu n'as pas l'air d'aller trop bien."

" Monsieur, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je préfèrerais ne pas manger tout de suite. Et, s'il vous plaît, ne prenez pas cela comme une injure, je ne le veux pas non plus."

Lestrange lui lança un regard compatissant. " Je te comprends mieux que tu ne penses. Si j'étais toi, je ne crois pas que je sentirais un grand besoin de communication. Mais essaye de m'écouter un instant."

Ils avaient pris congé immédiatement après que Severus ait prononcé le serment et promis qu'il ne révélerait le secret de Lupin à personne, sous peine d'expulsion immédiate. La seule consolation qu'il avait, était que ni Black ni Potter ne pourraient se vanter du succès de leur petite intrigue-les seuls auxquels ils pourraient se vanter au sujet de leur action magnifique étaient Lupin et Pettigrow-car il était impossible de raconter l'histoire sans les détails. Et les détails incluaient le secret de Lupin. Alors il était relativement en sécurité. En outre, les Quatre Dégoûtants ne connaissaient rien de sa décision de laisser le loup-garou où il était, et ainsi avaient plus de raison de craindre sa vengeance que de le mépriser pour ce qu'ils auraient considéré comme de la faiblesse. Mais c'était mais un petit morceau de paille auquel s'accrocher au milieu de la mer de son humiliation, qui hurlait de furie et qui menaçait de le noyer. Il appréciait la préoccupation de Lestrange mais n'était pas sûr de pouvoir supporter davantage de remontrances tout de suite.

" Severus, crois-moi ou pas, je peux te comprendre parfaitement. Et je sais qu'à ce moment précis tu as seulement envie de t'enfuir et de te cacher pour le reste de ta vie. Mais je veux que tu m'écoutes maintenant." Severus acquiesça et regarda fixement la danse de l'orange et du jaune dans la cheminée. " Et je veux que tu me regardes." Lentement, Severus tourna la tête vers son professeur. Et vit le visage véritable de St. Jean Lestrange.

Le visage que Voldemort et les autres mangemorts voyaient. Le masque de haine et de mépris qui était la dernière chose que ses victimes se rappelaient avant de hurler à mourir dans leurs corps agonisants. Il n'y avait aucune étincelle d'humour dans ces yeux bleus et pas une trace de son sourire habituel autour de ses lèvres. Juste de la haine et de la détermination.

" Nous avons souffert une défaite ce soir, Severus. Et tu as dû te laisser humilier, et ce injustement. Je suis fier de ta force et de ton équilibre, et de la dignité que tu as montrée. Par-dessus tout néanmoins, je suis fier que tu ais préféré l'humiliation au geste grandiose et idiot. Si tu avais décidé de quitter Poudlard, cela pourrait avoir été un triomphe court mais crois-moi, il aurait été superficiel et serait devenu aigre très peu de temps après. Tu as montré de la maturité et de la ruse bien au-delà de ton âge, Severus Rogue et tu en récolteras les bénéfices. Savoure l'humiliation, laisse toi imprégner par elle et alors transforme-la en haine. Tu ne pourras pas faire de mal à Potter directement, mais il y a plus de moyens de te venger que celui qui est évident. Soit patient, Severus et surveille-les. Attends, et laisse ta haine se refroidir jusqu'à ce qu'elle se soit changée en glace. Lord Voldemort a souffert des défaites semblables quand il avait ton âge, et même plus tard. Mais chacune d'entre elles l'a rendu plus fort et je ne doute pas une seule seconde que ton humiliation aura le même effet sur toi. Maintenant retourne à tes quartiers et essaye de te reposer un peu. Les points de maison seront progressivement rendus à Serpentard, et tu serviras tes retenues avec moi. La réponse de Lord Voldemort à notre lettre arrivera sans doute bientôt et nous aurons besoin de tout le temps que nous pourrons avoir."

Il se leva et tendit la main, que Severus prit et pressa sans dire mot.

"Oh, et autre chose : Tu ne peux pas dire la vérité entière à tes camarades de maison, mais je suis sûr il y a un moyen de leur laisser savoir ce que tu ressens au sujet de messieurs Potter et Black. Aussi longtemps que vous ne rendez pas les choses trop évidentes, je fermerai certainement les deux yeux devant quelque petit mauvais tour que ce soit que vous décidiez de leur faire. Félicitations, à propos, pour le brillant complot pour piéger M. Black. D'une certaine manière-" maintenant le sourire était revenu sur son visage -"Je peux même comprendre ce qui l'a possédé à te poser ce piège ce soir."

Severus lui fit un sourire désabusé. " Ce qui rend cette affaire entière si incroyablement absurde est que j'avais déjà décidé de revenir et de laisser le loup-garou où il était car j'avais reconnu que l'exposer ne valait pas la peine de risquer ma vie. Dans l'état des choses, je suppose qu'il était dans le coup, et regrette sincèrement ce choix. Il serait bon de se rappeler l'avoir frappé avec le sortilège de Contusio."

" Certainement. Mais on ne sait jamais quelles autres ramifications que les événements de ce soir pourront avoir, aussi désagréables qu'elles semblent maintenant."

Ce qui était probablement vrai, pensa Severus en marchant lentement à grands pas le long du couloir retournant aux quartiers de Serpentard. Qui savait ce qui pourrait ressortir de tout ceci. A sa surprise, il se sentait déjà un peu mieux.

~~~~*~~~~

Dès qu'il fut entré dans la salle commune, les autres, qui l'avaient attendu dans leur coin-eux tous, remarqua-t-il-sautèrent de leurs sièges.

"Severus ! Que diable s'est-il passé ?" s'exclama Owen. " Où étais-tu ?"

Il regarda circulairement la pièce-elle était vide. "Où est tout le monde ?" demanda-t-il.

" Je les ai convaincus qu'il était mieux de ne pas rester ici trop longtemps ce soir, " répondit Lucius avec un sourire malveillant. " j'ai pensé que nous pourrions devoir parler, alors je… euh, les ai envoyés à leurs dortoirs---enrôlant l'aide des préfets et de notre préfet en chef bien sûr. Alors, quel est le problème ? Tu tires une tête terrible."

" Mon coeur est dix fois plus léger que mon apparence pour citer Surrey. Non, vraiment, je me sens assez bien maintenant, grâce à Lestrange. Mais j'ai un problème, cependant: Je ne peux pas vous dire ce qui s'est vraiment passé. Pas parce que je ne le veux pas. Mais je serais expulsé vitesse grand V si je le faisais. Je peux vous donner les grandes lignes, cependant."

" Tu serais expulsé ! Mais pourquoi?" demanda Clarissa.

" Parce que j'ai dû promettre à Dumbledore que je garderais ma bouche fermée. Pas que cela m'ennuierait grandement de rompre cet engagement mais tu sais comment c'est avec les secrets. Si vous ne voulez pas qu'ils soient dits, alors mieux vaut ne les dire à personne."

" Ca doit être assez sérieux si Dumbledore t'a fait jurer, " dit Lucius en l'examinant pensivement. " de toute façon, dis nous ce que tu peux. A propos, nous t'avons gardé un peu du dîner au cas où."

A la mention de nourriture, l'estomac de Severus émit un grondement furieux. " Oui je crois que je pourrais vouloir quelque nourriture, " dit-il et Lucius appela une plateau avec des tourtes à la viande et un pot de jus de citrouille. "Oui, " dit-il après la première bouchée, " C'est définitivement mieux. Ne croyez-vous pas que nous devrions jeter un sortilège de vie privée, même s'il n'y a personne ? Mieux vaut prévenir-"

" -que guérir en effet " acquiesça Tabitha et elle tira sa baguette. " Seclusio Arcana ! Qui veut des chocogrenouilles? " et elle sortit une très grande boîte des friandises. " Elles viennent d'arriver de Pré-au-Lard, achetées seulement hier."

Et alors entre deux bouchées de tourte à la viande et petites gorgées de jus de citrouille, Severus raconta autant de son histoire qu'il le pouvait. "Le problème " dit-il, en avalant le dernier morceau de la dernière tourte, " Est que je ne peux pas me tourner contre Potter moi-même. Il est hors limites pour des raisons que, aussi redondant que cela puisse sembler, je ne peux pas vous révéler. Le reste d'entre eux ne l'est pas, cependant. Et Lestrange m'a pratiquement dit qu'aussi longtemps que nous ne sommes pas trop évidents, nous avons toute liberté pour leur faire regretter ce qu'ils ont fait. Oh, " ajouta-t-il se versant un autre goblet de jus de citrouille, " Il a aussi dit que les points que j'ai fait perdre à notre Maison---pour lesquels je suis terriblement désolé---seront progressivement rendus."

" Peu importe pour les points de Maison, "dit Owen avec une vague dédaigneuse de sa main, "Nous les récupèrerons facilement. Combien a-t-il enlevé?"

" Cent. Et je vous assure que McGonagall était loin d'être contente."

" La vieille mégère de vieille fille. Cent c'est du gâteau, " interrompit Stuart.

Tout le monde acquiesça.

Lundi étant le jour le plus épuisant de la semaine, ils se levèrent tous pour retourner à leurs dortoirs, puisqu'il était déjà dix heures et demie. Clarissa lança un regard interrogateur à Severus, et il acquiesça. Leur rendez-vous était encore valable.

** Note culturelle : le Canon est l'ensemble des textes de la Bible tenus pour être d'inspiration divine…