Chapitre 3
Remue-ménage dans le corps et dans la vie
Le samedi suivant leur stage les huit garçons se retrouvèrent sur un terrain vague à quelques miles de la maison des deux jeunes sorciers. Ils avaient prévu de faire une partie de football, le jeu que Dean Thomas aimait par-dessus tout.
Les équipes seraient plus ou moins au complet grâce à Franck qui avait amené deux de ses frères et six amis à eux ainsi qu'à Faramir qui était accompagné par ses quatre cousins.
Même si les sorciers n'avaient jamais joué à ce jeu ils avaient chacun de bons réflexes d'attrapeurs et ils s'étaient tous deux proposés comme gardiens. Faramir, ses cousins, Hawkins, Dimitri, Alexander, Andrew et Draco formaient une équipe. Harry, Franck et les amis et frères de ce dernier formaient leurs adversaires.
Ce fut un match stupéfiant car si l'équipe de Draco était extrêmement rapide celle d'Harry formait un bloc presque infranchissable. A la mi-temps le score était nul partout mais Harry s'étant ramassé deux balles en pleine tête arrivai presque au stade d'hébétude qu'avait acquis Draco en écopant plusieurs balles avec la tête, les mains, les pieds et même le torse.
Heureusement ils avaient suffisamment l'habitude des coups de cognards qu'ils pouvaient toujours faire fasse. La deuxième mi-temps se déroula comme la première et le match fini donc 0-0.
Comme ils venaient de reprendre leurs sacs et qu'ils s'apprêtaient à rentrer chez eux, ils virent de l'autre côté du terrain plusieurs silhouettes noires dont une avait un fin bâton en main. Quand ils les virent les dix-huit moldus se regroupèrent inconsciemment autour des jeunes sorciers.
_ «C'est pas vrai mais qu'est-ce qu'ils foutent là, murmura Draco
_Tu les connais, Balbutia Alexander.
_Oui, mais ce sont de très vieilles et très ennuyeuses connaissances.
_Ennuyeuses c'est bien le mot et maintenant qu'ils ont retrouvé leur maître ils vont causer plus de dégâts que jamais. Draco, n'oublie pas ton arme ! On en aura besoin pour les combattre.
_Partez, vous, pendant qu'on fait diversions' cria Draco aux petits moldus.
Pendant que les autres partirent les deux sorciers se mirent côte à côte, farfouillèrent dans leurs sacs et en tirèrent leur baguette et distinguèrent parmi l'ombre au loin le nombre exact de personnes au loin : il y avait quatre détraqueurs ainsi qu'un mangemort.
_« Tu t'occupes du mangemort et moi des détraqueurs, Ok ? Articula lentement Harry.
_Harry tu peux utiliser le 'serpensortia' non ? Et tu sais parler le fourchelangue alors il faut en profiter : on va essayer ensemble de créer le serpent le plus dangereux possible. »
Ils s'alignèrent leurs baguettes sur un même point et se concentrèrent. Au même moment ils s'exclamèrent : « Serpensortia » et une lueur blanche sortit des fins bâtons qui faisaient la fierté du monde des sorciers. Les deux rayons se cognèrent et commencèrent à former une chose qui avait la silhouette d'un grand 'S'. Petit à petit le S s'allongea et grossit.
Quand il eut atteint la taille de 5 pieds de longs ils arrêtèrent le sort et un serpent vert et or apparut.
_ « Attaque l'homme en face de nous », siffla Harry.
Pendant ce laps de temps leurs adversaires leurs adversaires s'étaient approchés jusqu'à n'être qu'à une quarantaine de mètres d'eux.
Le serpent fondit dans l'herbe et s'approcha d'eux d'une quinzaine de mètres sans qu'un brin ne bougea.
Harry chercha dans ses souvenirs ceux qui étaient les plus heureux possible. Il se rendit compte que les deux semaines précédents l'avaient comblé à un point inimaginable. Il se concentra alors sur ceux-là. Quand il eut emmagasiné assez d'énergie positive il la rassembla toute entière dans le bout extrême de sa baguette. Soudain il sentit la présence proche des détraqueurs, il hurla 'Spero Patronum'.
Un magnifique cerf de 2 mètres au garrot sortit de sa baguette. L'animal baissa ses bois et fonça sur le détraqueur le plus proche qu'il fendit carrément en deux. Puis secouant ses rameaux il les baissa à nouveau et déchira de la même façon le suivant.
A peine les morceaux de détraqueurs eurent-ils le temps de toucher le sol qu'il avait fait subir pareil sort aux deux autres. Quand il eut fini il piétina les différents cadavres qui se volatilisèrent un à un. Harry et le mangemort en étaient restés bouche-bée.
Draco quand à lui avait porté la main à son front. Dans sa tête tout était noir et sur ce fond sombre s'enflammèrent toutes une série de lettres flamboyantes. Il répéta les mots un par un et bougea doucement sa baguette.
C'est alors qu'un gigantesque éclair déchira le ciel et s'abattit sur le mangemort. Quand Draco ouvrit les yeux il ne restai plus qu'un tas de cendres. Jamais les garçons n'avaient déployés une telle énergie. Harry rappela le serpent « Comment t'appelles-tu ?
_Je n'ai pas de nom, maître, vous venez de me créer, je vois mal qui aurai pu me nommer.
_Yop, je sais lequel je vais te donner : Syunikiss sera ton nom pour maintenant et pour toujours.
_Bien si c'est ce que vous voulez.
_Viens dans mon sac, on rentre. »
Les garçons rangèrent leur baguette et se retournèrent, heureusement personne n'était resté assister à la scène. Il regardèrent autour d'eux et sortirent du terrain vague.
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Ils firent à peine un pas qu'ils furent jetés par terre et qu'une bonne dizaine de silhouettes s'amoncelèrent sur eux.
« Eh! Arrêtez, c'est seulement Harry et Draco. »
L'agglutinage commença alors seulement à se démembrer. Quand il ne resta plus que cinq corps à enlever Franck se posta devant eux.
« Comment est-ce que vous les connaissiez ? »
Harry allait commencer à leur expliquer quand Draco lui donna un coup de coude discret dans les côtes.
« Ce sont des gars d'un gang qui sévit pas loin de là où j'habitai auparavant. Le gang adverse les avait tellement roulés dans la farine la dernière fois qu'ils ont voulus se venger et s'en sont pris à nous étant donnés que j'étais le plus jeune du quartier mais surtout le plus indépendant. »
Franck et Harry lui jetèrent un regard stupéfait. Mais au bout d'un moment Harry comprit qu'il devait refermer la bouche pour donner l'illusion qu'il était au courant. Franck, lui, gardait un air dubitatif même s'il ne trouvait aucune faille dans les explications du jeune homme.
« Ah! C'est comme ça. Bon d'accord. De toute façon l est presque cinq heures et il est temps de rentrer. »
Petit à petit la bande se dispersa. Seuls restèrent les deux sorciers, Draco se retourna vers Harry à l'instant même où il l'entendit siffler. Effectivement Le fourchelangue parlait à Syunikiss pour le consoler d'avoir du rester si longtemps sous la pile de corps qui l'écrasait. Le serpent lui montra le bout de sa queue complètement tordue.
« Ils s-s-sont malades c-c-ces humains de nous s-s-sauter dess-s-s-us comme ça. »
« T'inquiète ils ne vont plus t'écrabouiller. Je ne t'exposerais plus à ce risque, parole de gryffondor. »
À ce moment-là ils entendirent distinctement Draco qui se raclait la gorge. De surprise Harry laissa tomber le rabat de son sac sur la tête du serpent et puis finalement se leva. Il vit alors ce que Draco fixait depuis un moment : ils étaient entourés de douze sorciers qui n'avaient pas l'air commode.
« Glurps, Harry, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »
« C'est bien ma veine, j'en sais absolument rien. »
Les deux garçons se trouvaient donc à la sortie du terrain vague entourés de sorciers tout vêtus de blanc avec une ceinture noir et or. Noir et or ? Mais seuls les aurors avaient ce genre d'équipement !
« Alors les enfants, c'est vous qui avez fait tout ce capharnaüm ? »
Draco étira son col qui semblait rapetisser et acquiesça.
« Vous vous êtes battus tout seuls contre un mangemort confirmé et quatre détraqueurs !? C'est pratiquement impossible pour des gosses qui viennent de finir leur quatrième année. Bon on va vous conduire chez le duc d'Aglar puisque vous semblez habiter chez lui. Vous vous êtes bien débrouillés. »
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Une heure plus tard ils se retrouvèrent chez Edhel, assis sur des sièges dans le salon devant leur grand-oncle. Ils lui racontèrent ce qui c'était passé et Edhel les envoya se coucher.
Resté seul Edhel soupira et commença à écrire une longue lettre.
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La matinée s'écroula sans trop de problèmes pour les deux jeunes adolescents. Sirius et Tabby étaient partis à une foire moldue et ils ne rentreraient qu'en fin d'après-midi. Edhel avait évidemment fait quelques retouches magiques sur son fils de sorte qu'il ne ressemble plus trop à celui qui s'était échappé d'Akzaban deux ans plus tôt.
Ce fut donc dans le calme qu'ils s'attablèrent. Ils mangèrent tranquillement et ensuite faillir se lever mais Edhel leur demanda de rester assis. Il devait leur parler.
« Comme vous le savez tous les deux la fin des vacances n'est que dans trois semaines et malheureusement vous n'êtes absolument pas prêt à y aller.
J'ai demandé une autorisation spéciale au directeur Dumbledore pour que vous puissiez utiliser la magie dans l'enceinte de ma demeure mais attention dés que vous sortez dans la rue la permission est nulle.
Et comme vous vous en doutez il me l'a accordé sinon je ne vous en parlerai pas. Votre petit entraînement commencera d'ici une heure. Vous disposez chacun de dons particuliers qu'il faut cultiver.
Harry tu finiras les points de médicomagie avant l'entraînement.
Draco tu commenceras, enfin, à lire le livre que tu as pris dans ta bibliothèque la semaine passée.
Alors qu'est-ce que vous attendez-là à bailler aux corneilles. Il vous reste encore une heure de pseudo-liberté. »
Draco et Harry filèrent chacun dans leur chambre.
Le premier ouvrit le livre et le titre lui sauta aux yeux, pas de doute, Edhel était aussi cinglé que le directeur. Mais comme c'était dans son intérêt il ne voyait pas pourquoi protester.
Pour Harry c'était un peu moins facile car même s'il e li restait plus qu'un point à exécuter cela nécessitait une grande concentration car le moindre faux pas réduirait tous ses efforts à néant. Il fixa toutes ses pensées sur le simple fait de voir clairement puis lentement créa un faisceau de lumière dans son esprit. Petit à petit il le dirigea vers son ?il droit jusqu'à ce qu'il soit à la limite de l'iris. Alors il commença un patient travail de réparation et d'amélioration : il examina tous les défauts de l'?il puis les soigna. Quand il eut fini l'opération il recommença la même du côté de l'?il gauche. A la suite de cela il annihila le rayon blanc, le remplaça par l'image de ses yeux réparés et puis en prononçant une formule qu'il avait mémorisé auparavant il ouvrit ses yeux.
Quand il observa la pièce il s'attendait à voir un peu mieux, mais c'était dix fois non cent fois mieux, on pouvait même dire qu'il était ébloui par la précision des contours des formes et l'intensité des couleurs. Il n'avait pas remarqué par exemple que sa baguette avait de minuscules points rouges sur le bout du manche, ni que son éclair de feu n'était pas entièrement lisse au niveau du siège.
Bref il découvrait mille petits détails extraordinaires.
Draco redescendit dix minutes après Harry vers une heure. Son visage était ébranlé, il ne remarqua même pas que son cousin ne portait plus ses habituelles lunettes. Il se laissa tomber comme un zombi sur un des fauteuils du salon tenant un livre à la main. On aurait dit qu'il était en pleine introspection.
Au moment où Harry allait lui demander ce qu'il n'allait pas Edhel ouvrit la porte. Son regard se posa sur le jeune homme debout. Il sourit.
« Il semblerai que tu ais réussi ; dommage pour les lunettes que Sirius t'avait offert il y a un mois. »
Il vit alors la tête abattue de Draco.
« Ca ne va pas comme tu l'espérais ? Sur quoi es-tu tombé ? »
« J'ai répondu aux questions mais je ne m'attendait pas vraiment pas à ça, je veux dire le truc opposé aurait été plus logique mais ça comment est-ce que ça ce fait ??? »
« Les voies de la magie sont impénétrables » professa Edhel en citant un dicton sorcier vieux de plusieurs millénaires.
« Oui mais ça, ça aurait mieux convenu à Harry ou à n'importe quel autre ayant le même caractère mais pas moi ! »
« C'est ça la première étape Draco, il faudra que tu t'y habitues. »
Harry était totalement hors-coup.
« Hého, vous deux, vous pourriez medire de quoi vous parler ? A moins que ça vous amuse de me laisser dans le vent. »
« Ne t'inquiète pas, c'est à ton tour de répondre aux questions qui sont dans ce livre. Mais comprend que Draco soit un peu choqué à l'idée d'être un animagus loup, un loup noir des steppes d'ailleurs. »
« Hein ? Vous pouvez répéter s'il vous plait ? »
« Bien sûr, le livre que ton cousin a lu est un des quatre uniques exemplaires créés par les fondateurs de Poudlard. Sans ses livres il faut être un magicien surdoué en métamorphose et génial en invention de formules trente ans pour arriver à devenir animagus. C'est pourquoi il faut du temps pour le devenir, il faut d'abord trouver le livre. Si Sirius n'avait pas fourni ce livre aux maraudeurs ils n'auraient pas pu se transformer. »
« Qu'est-ce que ce livre à de si particuliers », demanda Harry.
« C'est simple, tu as huit pages de questionnaires auxquels tu dois répondre le plus spontanément possible. A la fin de celui-ci le livre délimite à partir de tes réponses en quel animal tu dois te transformer et quel parcours tu dois faire pour arriver au bout. »
« Un simple livre à ce pouvoir-là ? »
Edhel acquiesça.
« C'est pourquoi tu vas répondre aux questions du livre le temps que j'aide Draco à s'accoutumer à l'idée de l'animagus qu'il saura. »
Harry prit le livre des mains de Draco, s'assit par terre dans un coin de la pièce et l'ouvrit. Les questions étaient étranges et à peine eu t'il fini de penser à sa réponse qu'elle s'incrivit dans le bouquin.
Etonné il répondit à chacune des questions jusqu'à la dernière.
Au bout d'une minute les inscriptions s'effacèrent et le livre prit une insolite teinte turquoise. Tournant quelques pages, il vit la photo sorcière de l'animal qui lui était destiné. En dessous, lettres blanches sur fond noir, se marqua le nom de l'animal : Le Loup Blanc d'Alaska. Il serait de la même espèce que Draco.
« Bien Harry, je vois que tu as fini, l'interrompit Edhel, alors quel animal se cache en toi ? »
« Et bien le même que Draco mais de la couleur opposée. »
« Je vous avais bien dit que vous vous ressembliez plus que vous le pensiez »
« Oui on sait, vous n'arrêtez pas de nous le radoter à longueur de journée alors c'est bien forcer de rentrer, le taquina Harry, mais je ne savais pas qu'il y aurai des répercussions sur notre fonction d'animagi. »
« Bien je vous laisse, dit Edgel d'un ton légèrement plus sec que d'ordinaire, j'aimerai que tu fasses les mêmes exercices que ton cousin. N'oubliez pas de dormir ce soir vous en aurez besoin.
Et il s'éloigna en grommelant :
« Radoter, moi j'ai passé cet âge là quand même. »
Et cet ainsi qu'un serpentard et un gryffondor commencèrent ensemble leur parcours d'animagus.
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La semaine qui suivit fut particulièrement éprouvante car ce que les deux garçons ne savaient pas au début c'était qu'ils devaient jeûner trois jours. Pendant ce laps de temps ils devaient aussi entraîner leur corps pour que ceux-ci deviennent les plus souples et athlétiques possible.
Chacun avait un parcours précis à faire et Edhel appliquait les instructions du livre à la lettre.
Chaque jour, ils devaient courir plus de trois kilomètres dans une eau boueuse qui leur arrivait aux mollets ; Ensuite ils devaient grimper sans protection sur un gigantesque chêne, ils parcouraient une série d'obstacles et cela continuait ainsi continuellement.
Ils ne dormaient plus que trois heures par jour et seulement durant les heures les plus chaudes. Le jeudi matin les retrouva affamés, leurs réactions étaient brusques et leur comportement imprévisible. Quand ils finirent leur dernier parcours ils allèrent dans une petite clairière où Edhel les attendait. Il demanda à Harry de faire un dernier tout en courant de la propriété entière le temps qu'il en ait finit avec Draco.
Harry partit, il disposa quatre rubis aux quatre points cardinaux. Il prit ensuite de la poudre de bois d'ébène et en recouvrit la main du garçon jusqu'au moment où on ne distinguât plus la couleur de peau originelle. Il prit ensuite un stylet très fin et lui fit une coupure à la base du pouce. En coulant le sang s'imprégna de la poudre et forma un mélange noirâtre que le vieux sorcier s'empressa de recueillir dans une coupe en argent. Il y rajouta des feuilles de menthes. Il sortit de l'eau de vie achéenne qu'il mit aussi.
Après que Draco eut mélangé la mixture avec sa baguette pour qu'elle soit à la fois liquide et homogène il la lui fit boire. Juste après il lui ordonna de boire aussi le contenu d'une fiole bleu. Le contenu de celle-ci était un antidote aux effets secondaires de la première potion.
Au bout d'un moment Draco remarqua qu'il avait de nouvelles sensibilités, de nouvelles perceptions et qu'il fallait qu'il s'y habitue. Sa vue s'était comme qui dirait transformée, il voyait la clairière sous un ?il complètement différent. Il la voyait d'un ?il de prédateur. Son ouïe aussi avait changé car il pouvait entendre le battement régulier des pieds d'Harry foulant le sol à quelques centaines de mètres de là. Il pouvait identifier chaque arôme qui traînait dans l'air rien qu'en le humant.
Il se rendit compte qu'il était quand même encore humain en voyant ses mains l'une noire de poudre et l'autre blanche, intacte. En fait il avait l'impression que ses pensées étaient divisées en deux. L'une était animale, instinctive, apeurée et l'autre on ne peut plus raisonneuse.
_« Draco, tu es arrivé au stade final et le plus éprouvant de la métamorphose. A la suite de celle-ci certaines personnes changent de caractère, par exemple des personnes fidèles et courageuses deviennent hypocrites et lâches. D'autres deviennent tout simplement folles et d'autres encore s'endurcissent et j'espère que tu seras de ceux-là.
Pendant une semaine et à partir de maintenant tu ne pourras parler à personne dans le langage humain. Tu as eu de la chance que le loup soit un animal qui puisse vivre dans presque tous les continents car un animagus qui se transforme pour la première fois hors de l'habitat naturel de l'animal en quoi il devient s'auto détruit physiquement. Tu ne pourras pas utiliser ta magie et vous devrez, toi et Harry chasser pour vous nourrir. Vous devrez vous aider l'un l'autre car à chaque fois que votre corps changera vous devrez supporter des douleurs comparables à un Doloris cent fois multipliées. »
Edhel soupira et fit quelques pas.
_« Je crois que tu auras compris pourquoi il y a si peu d'animagus. Et pourquoi le ministère est si prudent vis-à-vis d'eux. »
Harry revient à ce moment-là et pendant que Draco faisait le même parcours que lui auparavant il subissait le même rituel sauf que la poudre d'ébène était remplacer par celle du bouleau.
Edhel lui prodigua les même conseils qu'à Draco, leur souhaita bonne chance et partit les laissant seuls devant une semaine de silence et de souffrance.
Pour les deux garçons le quatorze août fut une date à célébrer chaque année en souvenir de leur dernier jour où ils étaient non-animagus.
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La semaine qui passa les marqua d'une façon particulière. N'étant plus ennemis que depuis peu ils dirent malgré tout se raccrocher l'un à l'autre. Quand l'un d'eux atteignait un stade trop pénible, l'autre veillait et chassait à sa place. Heureusement pour eux ils ne firent aucune crise simultanée.
Les crises de Harry ne duraient jamais plus de deux heures mais elles étaient extrêmement douloureuses. Celles de Draco atteignaient parfois la longueur de dix heures de suites. Durant ces moments il perdait conscience et se mettait à délirer, à raconter son enfance et ses relations complexes avec ses parents.
Petit à petit s'établit entre les deux garçons une sorte de lien les rattachant ensemble. Ils commencèrent à se faire entièrement confiance à partir de cette semaine-là.
Finalement le samedi matin ils se changèrent en loups à quelques secondes d'intervalle. Comme Edhel l'avait dit cela les fit énormément souffrir. Draco fut le premier à se transformer comme il avait été le premier à boire la potion.
Harry assistait, impuissant aux tourments qu'il savait bientôt subir. Son compagnon se tordait de douleur, ses traits étaient tordus en un horrible masque de souffrance. Ses pupilles étaient dilatées Sa poitrine se convulsait sur un rythme rapide, ses jambes s'agitaient dans tous les sens et ses mains tremblotaient. Harry n'en pouvait plus, il s'assit par terre, entoura ses genoux de ses bras et enfouit sa tête contre ceux-ci.
Au bout d'une heure, n'entendant plus rien, il leva la tête pour se retrouver nez à nez avec la forme canine de son 'ami'. Le loup était noir et de taille moyenne. La fourrure de celui-ci était trempée de sueur, il était couché sur le ventre la tête entre les pattes et le regardait de ses yeux mi-clos.
Au bout de quelques minutes, il étira ses pattes et se redressa. Harry leva sa main et le loup vint s'y frotter en jappant de plaisir. Soudain le loup s'immobilisa, aux aguets, et en un instant, disparut dans les fourrés. Quelques moments plus tard il revient avec dans sa gueule un lièvre mort qu'il s'empressa d'avaler.
Draco retrouva forme humaine au moment même où ce fut au tour d'Harry de se transformer. Il fut prit par les mêmes douleurs, les mêmes convulsions et contrairement à lui Son 'ami' regarda toute la scène. Quand ce fut fini Harry alla lui aussi chasser et manger pour retrouver ses forces.
Le soir ils s'endormirent sous leur forme animale qu'ils ne contrôlaient pas encore. Durant les deux derniers jours de leur séjour dans les bois ils s'efforcèrent de la maîtriser.
Quand Edhel revint ils pouvaient prévoir les moments de métamorphose avec dix minutes d'avance. Ce qui était déjà pas mal. Ils sauraient parfaitement les maîtriser seulement à partir des premiers jours d'octobre.
Le vieil homme les regarda tour à tour.
_ « Allez, venez, il est temps de rentrer. »
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Les deux garçons prirent un bain dès qu'ils furent arrivés dans la maison. Ensuite ils mangèrent un repas complet humain et ensuite seulement allèrent se coucher. Ils passèrent les jours suivant dans un état de semi-conscience ce qui veut dire que quand Harry reçu une lettre par hibou le mercredi matin, il la lut mais il eut le temps de s'habituer aux nouvelles avant qu'il en comprenne le sens ce qui veut dire que le jeudi soir quand il la relut, il n'en fut pas vraiment affecté. La lettre venait de Maeve:
Cher Harry,
Comment vas-tu et comment ce sont passé les deux dernières semaines ? Tu dois te demander pourquoi je t'écris plutôt que de tout simplement venir te voir. C'est simple je suis à Poudlard car le pr. Dumbledore a estimé que ce serait mieux pour moi si je prenais des cours de rattrapages, je rejoindrais l'école à la Hallowe'en.
Je voulais te dire quelque chose qui me tracasse. Je me suis rendu compte que je t'aimais beaucoup mais comme on aime un ami alors je crois qu'on ferait mieux de n'être que des amis, des bons amis mais des amis quand même.
Dans l'école il y a deux profs que j'aime particulièrement. La première est le pr. McGonagall et le deuxième est le pr. Rogue. Ils se sont montrés tous les deux forts agréables envers moi-même si je n'arrêtais pas de faire des gaffes.
Affectueusement,
Maeve
P.S. On m'a mit dans la maison de Camalis. Je ne crois pas que c'est la tienne mais bon tant pis.
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Draco et Harry ne quittèrent pas leur chambre avant le vendredi au matin. Ce jour-là Edhel les avait tirés du lit par les cheveux car il estimait que quatre jours de repos étaient suffisants. Quand ils arrivèrent, ils virent la table dressée pour trois, Sirius et Tabby étant encore une fois partis. Ils s'installèrent et mangèrent en silence.
A la fin du repas ils s'assirent dans le salon et Edhel une fois de plus leur parla.
_ « Draco, si tu levais ton pied droit tu verrais un dragon s'enrouler autour de ta cheville. Comme Harry tu as un tatouage sorcier car vous descendez de la même lignée de sorciers. Vous devrez découvrir tous les deux les pouvoirs qui s'y rattachent même si on vous aidera pour les reconnaître.
Maintenant que vous vous êtes transformer vous avez le temps de vous trouver un nom pour vos formes animales. »
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Les jeunes sorciers veillèrent toute la nuit pour trouver un nom convenable. Chacun d'entre eux présentait à l'autre les propositions de plus en plus bizarres. Finalement ils leur restaient deux pairs de noms ; Nimdraug et Mordraug ou bien Alcor et Mizar.
Les deux premiers voulaient simplement dire loup blanc et loup noir tandis qu les deux autres étaient le nom des plus célèbres étoiles jumelles parmi les humains sorcier et moldus confondus. L'humain Harry devenait le loup Alcor et Draco prenait alors le nom de Mizar pour sa forme canine. Ils en étaient tous les deux très fières et réveillèrent Edhel pour le lui annoncer. Celui-ci ne fut pas content du tout car les garçons l'avaient réveillé à trois heures du matin.
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Le Chemin de Traverse semblait pareil à lui-même. Une joyeuse animation régnait et tout le monde souriait car l'équipe anglaise avait gagné le match de Quidditch contre celle d'Italie. Ce qui voulait dire que l'Angleterre était qualifiée pour la coupe du monde qui se déroulerait trois ans plus tard en Sibérie. Les sorciers anglais vivaient sans le savoir leur dernière semaine de tranquillité. Une nouvelle boutique s'était installée à côté du magasin d'Ollivander. C'était une boutique de farces et attrapes dont les propriétaires géniaux et inventifs étaient anonymes. Aucun de leurs produits ne se vendait ailleurs. Le vendeur était un jeune homme au sourire éclatant. Lui seul connaissait l'identité des propriétaires et inventeurs mais, au grand regret des commères, il ne le racontait à personne.
Souvent on voyait une paire de jumeaux roux contemplant l'étalage avec des airs satisfaits pendant qu'un client achetait une praline longue-langue, une crème canari ou une autre attrape. La boutique n'était ouverte que depuis quelques semaines mais elle remportait déjà un succès phénoménal. Chaque matin on voyait une foule d'enfants se presser devant l'entrée en attendant l'heure d'ouverture et le magasin fermait à des heures très irrégulières tellement la file d'acheteurs était longue.
Dans la banque on voyait travailler les gobelins avec la même minutie et le même zèle qu'auparavant. Mais ce que les clients ne savaient pas c'était qu'à l'étage régnait une grande agitation. Les gobelins étaient en train de transférer tous les objets de valeur de la banque dans souterrain connu de seulement les plus hauts fonctionnaires gobelins.
L'Allée des Embrumes quant à elle, elle était parcourue chaque jour par des sorciers enveloppés de grandes capes. Le brouillard habituel était plus dense et plus froid.
Le petit groupe composé d'Edhel, de Sirius déguisé, des deux enfants Malefoy et de Harry arriva vers une heure de l'après-midi. Sirius emmena Tabby vers l'animalerie pour lui acheter un chat pour la consoler du départ de son frère.
Le parrain d'Harry tenait à la petite fille comme si c'était la sienne et ne supportai pas de la voir pleurer. Il ne s'était fâché sur elle qu'une fois et l'avait amèrement regretté car la fillette l'avait boudé pendant plus de deux jours. En long comme en large il n'y avait pas d'autres mots : Tabby le menait par le bout du nez.
Edhel acheta les livres scolaires de Draco et passa à Gringotts pour récupérer deux, trois trucs. Pendant ce temps, Harry et Draco restaient bouche-bée devant le balai de sport tout dernier modèle. Un panneau rouge proclamait en lettre d'argents que le 'Serpent du Ciel' était enfin en vente. Des murmures enthousiastes leur parvinrent.
_ « Vous avez vu comme il est beau, il paraît qu'il est beaucoup plus maniable que les Nimbus et plus rapide que l'Eclair de Feu. »
_ « Ouais! Il est super léger, en plus. J'ai entendu dire qu'il ne pesait pas la moitié du poids des autres. Et la vitesse n'en est même pas interférée. »
Ils s'écartèrent de la vitrine à contrec?ur quand leur oncle les appela mais ne virent pas les mines ahuries d'une bande de serdaigles passant par- là. Le vieil homme insista pour qu'ils aient chacun une nouvelle robe de bal ainsi qu'une ceinture porte-baguette.
Draco acheta aussi de nouvelles chaussures. Edhel leur donna à tous les deux un portefeuille moldu contenant argent et papiers à leur nom. Moldus, évidemment. Ensuite ils rejoignirent Sirius à l'animalerie où Tabby hésitait entre deux chatons, l'un roux l'autre gris-bleu.
Harry montra Syunikiss au vendeur pour vérifier si le serpent était normal, ce que celui-ci confirma. Draco s'acheta un jeune hibou fauve qu'il nomma Naha.
Ils rentrèrent à la maison d'Edhel vers cinq heures.
Le jeudi suivant, on annonça que les détraqueurs d'Akzaban avaient quitté leurs postes et que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom était de retour.
La quiétude dans laquelle baignait le monde magique était finie.
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Une lumière verte jaillit des ténèbres qui l'environnait accompagné d'un rire satanique.
Un garçon tomba auprès de lui, mort. On l'attacha à une tombe sans qu'il ne puisse rien faire. Il n'entendait plus rien comme si le rire devait être le dernier son qu'il entendrait dans ce monde.
Il n'entendait peut-être plus mais il voyait.
Au Dieu, Il ne voulait plus voir. Il voulait devenir aveugle pour ne plis voir.
Effacer cette scène atroce de sa mémoire. Mais il ne pouvait pas devenir aveugle en un instant.
Il essaya de fermer les yeux mais même là, les images, insoutenables, le poursuivaient.
On piqua une veine dans son bras et le sang coula.
Ses yeux se réouvrirent d'eux-mêmes et il vit que son sang avait été recueilli et puis versé dans une cuve.
De la fumée s'en échappait.
Un home qu'il ne voyait pas articula des mots qu'il n'entendit pas mais ceux-ci lui glacèrent l'échine.
Un corps grand, maigre ou plutôt squelettique en sortit. On le détacha et on lui fourra une baguette dans la main.
Soudain il put de nouveau entendre même s'il aurait préféré rester sourd.
Il frissonna en percevant un long sifflement qui lui déchira les oreilles.
Sortant de sa torpeur il recula d'un pas et tomba.
. De son lit.
Harry ouvrit les yeux tandis qu'une immense douleur pulsait à son front. C'était le second cauchemar qu'il faisait depuis que Voldemort c'était ré- manifesté. Demain il partait pour Poudlard. Aujourd'hui était son dernier jour de repos mais il ne voulait plus dormir à cause de ses rêves. Il se leva, chaussa ses pantoufles, sortit de sa chambre et descendit puis monta les escaliers devant lui. Il avança dans le long couloir sombre et arriva devant la porte des appartements d'Edhel. Il entra, passa le salon et poussa la porte.
La chambre était seulement éclairée par une petite veilleuse alimentée en électricité. Elle éclairait une partie du lit et la table de chevet au pied duquel se trouvait une multitude de livres. Edhel était en train de lire un roman moldu traduit de l'espagnol ayant pour titre 'Le Maître d'Escrime'. Le vieil homme était couvert d'une chemise de coton bleu qui disparaissait sous le drap. Seul le tic-tac monotone d'un réveil posé à côté du lit éloignait le silence.
_ « Edhel ? Je suis désolé de te déranger mais je n'arrête pas de faire des cauchemars sur Voldemort. Je ne peux plus dormir. Qu'est-ce que je dois faire ? »
_ « Tu ne me dérange pas et si tu veux dormir le fait d'être animagus est un avantage, dors sous la forme du loup. »
_ « Alcor, le loup s'appelle Alcor. »
_ « Bien, alors dormir sous la forme d'Alcor devrait éclipser tous tes cauchemars. »
_ « Merci, et Edhel, bonne journée au lit. »
_ « A toi aussi, petit. Récupère bien, tu en auras besoin et Draco aussi. »
Le 'petit' fila retrouver son lit et suivant les conseils du vieux magicien il s'endormit sous la forme d'un loup au nom céleste.
Remue-ménage dans le corps et dans la vie
Le samedi suivant leur stage les huit garçons se retrouvèrent sur un terrain vague à quelques miles de la maison des deux jeunes sorciers. Ils avaient prévu de faire une partie de football, le jeu que Dean Thomas aimait par-dessus tout.
Les équipes seraient plus ou moins au complet grâce à Franck qui avait amené deux de ses frères et six amis à eux ainsi qu'à Faramir qui était accompagné par ses quatre cousins.
Même si les sorciers n'avaient jamais joué à ce jeu ils avaient chacun de bons réflexes d'attrapeurs et ils s'étaient tous deux proposés comme gardiens. Faramir, ses cousins, Hawkins, Dimitri, Alexander, Andrew et Draco formaient une équipe. Harry, Franck et les amis et frères de ce dernier formaient leurs adversaires.
Ce fut un match stupéfiant car si l'équipe de Draco était extrêmement rapide celle d'Harry formait un bloc presque infranchissable. A la mi-temps le score était nul partout mais Harry s'étant ramassé deux balles en pleine tête arrivai presque au stade d'hébétude qu'avait acquis Draco en écopant plusieurs balles avec la tête, les mains, les pieds et même le torse.
Heureusement ils avaient suffisamment l'habitude des coups de cognards qu'ils pouvaient toujours faire fasse. La deuxième mi-temps se déroula comme la première et le match fini donc 0-0.
Comme ils venaient de reprendre leurs sacs et qu'ils s'apprêtaient à rentrer chez eux, ils virent de l'autre côté du terrain plusieurs silhouettes noires dont une avait un fin bâton en main. Quand ils les virent les dix-huit moldus se regroupèrent inconsciemment autour des jeunes sorciers.
_ «C'est pas vrai mais qu'est-ce qu'ils foutent là, murmura Draco
_Tu les connais, Balbutia Alexander.
_Oui, mais ce sont de très vieilles et très ennuyeuses connaissances.
_Ennuyeuses c'est bien le mot et maintenant qu'ils ont retrouvé leur maître ils vont causer plus de dégâts que jamais. Draco, n'oublie pas ton arme ! On en aura besoin pour les combattre.
_Partez, vous, pendant qu'on fait diversions' cria Draco aux petits moldus.
Pendant que les autres partirent les deux sorciers se mirent côte à côte, farfouillèrent dans leurs sacs et en tirèrent leur baguette et distinguèrent parmi l'ombre au loin le nombre exact de personnes au loin : il y avait quatre détraqueurs ainsi qu'un mangemort.
_« Tu t'occupes du mangemort et moi des détraqueurs, Ok ? Articula lentement Harry.
_Harry tu peux utiliser le 'serpensortia' non ? Et tu sais parler le fourchelangue alors il faut en profiter : on va essayer ensemble de créer le serpent le plus dangereux possible. »
Ils s'alignèrent leurs baguettes sur un même point et se concentrèrent. Au même moment ils s'exclamèrent : « Serpensortia » et une lueur blanche sortit des fins bâtons qui faisaient la fierté du monde des sorciers. Les deux rayons se cognèrent et commencèrent à former une chose qui avait la silhouette d'un grand 'S'. Petit à petit le S s'allongea et grossit.
Quand il eut atteint la taille de 5 pieds de longs ils arrêtèrent le sort et un serpent vert et or apparut.
_ « Attaque l'homme en face de nous », siffla Harry.
Pendant ce laps de temps leurs adversaires leurs adversaires s'étaient approchés jusqu'à n'être qu'à une quarantaine de mètres d'eux.
Le serpent fondit dans l'herbe et s'approcha d'eux d'une quinzaine de mètres sans qu'un brin ne bougea.
Harry chercha dans ses souvenirs ceux qui étaient les plus heureux possible. Il se rendit compte que les deux semaines précédents l'avaient comblé à un point inimaginable. Il se concentra alors sur ceux-là. Quand il eut emmagasiné assez d'énergie positive il la rassembla toute entière dans le bout extrême de sa baguette. Soudain il sentit la présence proche des détraqueurs, il hurla 'Spero Patronum'.
Un magnifique cerf de 2 mètres au garrot sortit de sa baguette. L'animal baissa ses bois et fonça sur le détraqueur le plus proche qu'il fendit carrément en deux. Puis secouant ses rameaux il les baissa à nouveau et déchira de la même façon le suivant.
A peine les morceaux de détraqueurs eurent-ils le temps de toucher le sol qu'il avait fait subir pareil sort aux deux autres. Quand il eut fini il piétina les différents cadavres qui se volatilisèrent un à un. Harry et le mangemort en étaient restés bouche-bée.
Draco quand à lui avait porté la main à son front. Dans sa tête tout était noir et sur ce fond sombre s'enflammèrent toutes une série de lettres flamboyantes. Il répéta les mots un par un et bougea doucement sa baguette.
C'est alors qu'un gigantesque éclair déchira le ciel et s'abattit sur le mangemort. Quand Draco ouvrit les yeux il ne restai plus qu'un tas de cendres. Jamais les garçons n'avaient déployés une telle énergie. Harry rappela le serpent « Comment t'appelles-tu ?
_Je n'ai pas de nom, maître, vous venez de me créer, je vois mal qui aurai pu me nommer.
_Yop, je sais lequel je vais te donner : Syunikiss sera ton nom pour maintenant et pour toujours.
_Bien si c'est ce que vous voulez.
_Viens dans mon sac, on rentre. »
Les garçons rangèrent leur baguette et se retournèrent, heureusement personne n'était resté assister à la scène. Il regardèrent autour d'eux et sortirent du terrain vague.
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Ils firent à peine un pas qu'ils furent jetés par terre et qu'une bonne dizaine de silhouettes s'amoncelèrent sur eux.
« Eh! Arrêtez, c'est seulement Harry et Draco. »
L'agglutinage commença alors seulement à se démembrer. Quand il ne resta plus que cinq corps à enlever Franck se posta devant eux.
« Comment est-ce que vous les connaissiez ? »
Harry allait commencer à leur expliquer quand Draco lui donna un coup de coude discret dans les côtes.
« Ce sont des gars d'un gang qui sévit pas loin de là où j'habitai auparavant. Le gang adverse les avait tellement roulés dans la farine la dernière fois qu'ils ont voulus se venger et s'en sont pris à nous étant donnés que j'étais le plus jeune du quartier mais surtout le plus indépendant. »
Franck et Harry lui jetèrent un regard stupéfait. Mais au bout d'un moment Harry comprit qu'il devait refermer la bouche pour donner l'illusion qu'il était au courant. Franck, lui, gardait un air dubitatif même s'il ne trouvait aucune faille dans les explications du jeune homme.
« Ah! C'est comme ça. Bon d'accord. De toute façon l est presque cinq heures et il est temps de rentrer. »
Petit à petit la bande se dispersa. Seuls restèrent les deux sorciers, Draco se retourna vers Harry à l'instant même où il l'entendit siffler. Effectivement Le fourchelangue parlait à Syunikiss pour le consoler d'avoir du rester si longtemps sous la pile de corps qui l'écrasait. Le serpent lui montra le bout de sa queue complètement tordue.
« Ils s-s-sont malades c-c-ces humains de nous s-s-sauter dess-s-s-us comme ça. »
« T'inquiète ils ne vont plus t'écrabouiller. Je ne t'exposerais plus à ce risque, parole de gryffondor. »
À ce moment-là ils entendirent distinctement Draco qui se raclait la gorge. De surprise Harry laissa tomber le rabat de son sac sur la tête du serpent et puis finalement se leva. Il vit alors ce que Draco fixait depuis un moment : ils étaient entourés de douze sorciers qui n'avaient pas l'air commode.
« Glurps, Harry, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »
« C'est bien ma veine, j'en sais absolument rien. »
Les deux garçons se trouvaient donc à la sortie du terrain vague entourés de sorciers tout vêtus de blanc avec une ceinture noir et or. Noir et or ? Mais seuls les aurors avaient ce genre d'équipement !
« Alors les enfants, c'est vous qui avez fait tout ce capharnaüm ? »
Draco étira son col qui semblait rapetisser et acquiesça.
« Vous vous êtes battus tout seuls contre un mangemort confirmé et quatre détraqueurs !? C'est pratiquement impossible pour des gosses qui viennent de finir leur quatrième année. Bon on va vous conduire chez le duc d'Aglar puisque vous semblez habiter chez lui. Vous vous êtes bien débrouillés. »
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Une heure plus tard ils se retrouvèrent chez Edhel, assis sur des sièges dans le salon devant leur grand-oncle. Ils lui racontèrent ce qui c'était passé et Edhel les envoya se coucher.
Resté seul Edhel soupira et commença à écrire une longue lettre.
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La matinée s'écroula sans trop de problèmes pour les deux jeunes adolescents. Sirius et Tabby étaient partis à une foire moldue et ils ne rentreraient qu'en fin d'après-midi. Edhel avait évidemment fait quelques retouches magiques sur son fils de sorte qu'il ne ressemble plus trop à celui qui s'était échappé d'Akzaban deux ans plus tôt.
Ce fut donc dans le calme qu'ils s'attablèrent. Ils mangèrent tranquillement et ensuite faillir se lever mais Edhel leur demanda de rester assis. Il devait leur parler.
« Comme vous le savez tous les deux la fin des vacances n'est que dans trois semaines et malheureusement vous n'êtes absolument pas prêt à y aller.
J'ai demandé une autorisation spéciale au directeur Dumbledore pour que vous puissiez utiliser la magie dans l'enceinte de ma demeure mais attention dés que vous sortez dans la rue la permission est nulle.
Et comme vous vous en doutez il me l'a accordé sinon je ne vous en parlerai pas. Votre petit entraînement commencera d'ici une heure. Vous disposez chacun de dons particuliers qu'il faut cultiver.
Harry tu finiras les points de médicomagie avant l'entraînement.
Draco tu commenceras, enfin, à lire le livre que tu as pris dans ta bibliothèque la semaine passée.
Alors qu'est-ce que vous attendez-là à bailler aux corneilles. Il vous reste encore une heure de pseudo-liberté. »
Draco et Harry filèrent chacun dans leur chambre.
Le premier ouvrit le livre et le titre lui sauta aux yeux, pas de doute, Edhel était aussi cinglé que le directeur. Mais comme c'était dans son intérêt il ne voyait pas pourquoi protester.
Pour Harry c'était un peu moins facile car même s'il e li restait plus qu'un point à exécuter cela nécessitait une grande concentration car le moindre faux pas réduirait tous ses efforts à néant. Il fixa toutes ses pensées sur le simple fait de voir clairement puis lentement créa un faisceau de lumière dans son esprit. Petit à petit il le dirigea vers son ?il droit jusqu'à ce qu'il soit à la limite de l'iris. Alors il commença un patient travail de réparation et d'amélioration : il examina tous les défauts de l'?il puis les soigna. Quand il eut fini l'opération il recommença la même du côté de l'?il gauche. A la suite de cela il annihila le rayon blanc, le remplaça par l'image de ses yeux réparés et puis en prononçant une formule qu'il avait mémorisé auparavant il ouvrit ses yeux.
Quand il observa la pièce il s'attendait à voir un peu mieux, mais c'était dix fois non cent fois mieux, on pouvait même dire qu'il était ébloui par la précision des contours des formes et l'intensité des couleurs. Il n'avait pas remarqué par exemple que sa baguette avait de minuscules points rouges sur le bout du manche, ni que son éclair de feu n'était pas entièrement lisse au niveau du siège.
Bref il découvrait mille petits détails extraordinaires.
Draco redescendit dix minutes après Harry vers une heure. Son visage était ébranlé, il ne remarqua même pas que son cousin ne portait plus ses habituelles lunettes. Il se laissa tomber comme un zombi sur un des fauteuils du salon tenant un livre à la main. On aurait dit qu'il était en pleine introspection.
Au moment où Harry allait lui demander ce qu'il n'allait pas Edhel ouvrit la porte. Son regard se posa sur le jeune homme debout. Il sourit.
« Il semblerai que tu ais réussi ; dommage pour les lunettes que Sirius t'avait offert il y a un mois. »
Il vit alors la tête abattue de Draco.
« Ca ne va pas comme tu l'espérais ? Sur quoi es-tu tombé ? »
« J'ai répondu aux questions mais je ne m'attendait pas vraiment pas à ça, je veux dire le truc opposé aurait été plus logique mais ça comment est-ce que ça ce fait ??? »
« Les voies de la magie sont impénétrables » professa Edhel en citant un dicton sorcier vieux de plusieurs millénaires.
« Oui mais ça, ça aurait mieux convenu à Harry ou à n'importe quel autre ayant le même caractère mais pas moi ! »
« C'est ça la première étape Draco, il faudra que tu t'y habitues. »
Harry était totalement hors-coup.
« Hého, vous deux, vous pourriez medire de quoi vous parler ? A moins que ça vous amuse de me laisser dans le vent. »
« Ne t'inquiète pas, c'est à ton tour de répondre aux questions qui sont dans ce livre. Mais comprend que Draco soit un peu choqué à l'idée d'être un animagus loup, un loup noir des steppes d'ailleurs. »
« Hein ? Vous pouvez répéter s'il vous plait ? »
« Bien sûr, le livre que ton cousin a lu est un des quatre uniques exemplaires créés par les fondateurs de Poudlard. Sans ses livres il faut être un magicien surdoué en métamorphose et génial en invention de formules trente ans pour arriver à devenir animagus. C'est pourquoi il faut du temps pour le devenir, il faut d'abord trouver le livre. Si Sirius n'avait pas fourni ce livre aux maraudeurs ils n'auraient pas pu se transformer. »
« Qu'est-ce que ce livre à de si particuliers », demanda Harry.
« C'est simple, tu as huit pages de questionnaires auxquels tu dois répondre le plus spontanément possible. A la fin de celui-ci le livre délimite à partir de tes réponses en quel animal tu dois te transformer et quel parcours tu dois faire pour arriver au bout. »
« Un simple livre à ce pouvoir-là ? »
Edhel acquiesça.
« C'est pourquoi tu vas répondre aux questions du livre le temps que j'aide Draco à s'accoutumer à l'idée de l'animagus qu'il saura. »
Harry prit le livre des mains de Draco, s'assit par terre dans un coin de la pièce et l'ouvrit. Les questions étaient étranges et à peine eu t'il fini de penser à sa réponse qu'elle s'incrivit dans le bouquin.
Etonné il répondit à chacune des questions jusqu'à la dernière.
Au bout d'une minute les inscriptions s'effacèrent et le livre prit une insolite teinte turquoise. Tournant quelques pages, il vit la photo sorcière de l'animal qui lui était destiné. En dessous, lettres blanches sur fond noir, se marqua le nom de l'animal : Le Loup Blanc d'Alaska. Il serait de la même espèce que Draco.
« Bien Harry, je vois que tu as fini, l'interrompit Edhel, alors quel animal se cache en toi ? »
« Et bien le même que Draco mais de la couleur opposée. »
« Je vous avais bien dit que vous vous ressembliez plus que vous le pensiez »
« Oui on sait, vous n'arrêtez pas de nous le radoter à longueur de journée alors c'est bien forcer de rentrer, le taquina Harry, mais je ne savais pas qu'il y aurai des répercussions sur notre fonction d'animagi. »
« Bien je vous laisse, dit Edgel d'un ton légèrement plus sec que d'ordinaire, j'aimerai que tu fasses les mêmes exercices que ton cousin. N'oubliez pas de dormir ce soir vous en aurez besoin.
Et il s'éloigna en grommelant :
« Radoter, moi j'ai passé cet âge là quand même. »
Et cet ainsi qu'un serpentard et un gryffondor commencèrent ensemble leur parcours d'animagus.
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La semaine qui suivit fut particulièrement éprouvante car ce que les deux garçons ne savaient pas au début c'était qu'ils devaient jeûner trois jours. Pendant ce laps de temps ils devaient aussi entraîner leur corps pour que ceux-ci deviennent les plus souples et athlétiques possible.
Chacun avait un parcours précis à faire et Edhel appliquait les instructions du livre à la lettre.
Chaque jour, ils devaient courir plus de trois kilomètres dans une eau boueuse qui leur arrivait aux mollets ; Ensuite ils devaient grimper sans protection sur un gigantesque chêne, ils parcouraient une série d'obstacles et cela continuait ainsi continuellement.
Ils ne dormaient plus que trois heures par jour et seulement durant les heures les plus chaudes. Le jeudi matin les retrouva affamés, leurs réactions étaient brusques et leur comportement imprévisible. Quand ils finirent leur dernier parcours ils allèrent dans une petite clairière où Edhel les attendait. Il demanda à Harry de faire un dernier tout en courant de la propriété entière le temps qu'il en ait finit avec Draco.
Harry partit, il disposa quatre rubis aux quatre points cardinaux. Il prit ensuite de la poudre de bois d'ébène et en recouvrit la main du garçon jusqu'au moment où on ne distinguât plus la couleur de peau originelle. Il prit ensuite un stylet très fin et lui fit une coupure à la base du pouce. En coulant le sang s'imprégna de la poudre et forma un mélange noirâtre que le vieux sorcier s'empressa de recueillir dans une coupe en argent. Il y rajouta des feuilles de menthes. Il sortit de l'eau de vie achéenne qu'il mit aussi.
Après que Draco eut mélangé la mixture avec sa baguette pour qu'elle soit à la fois liquide et homogène il la lui fit boire. Juste après il lui ordonna de boire aussi le contenu d'une fiole bleu. Le contenu de celle-ci était un antidote aux effets secondaires de la première potion.
Au bout d'un moment Draco remarqua qu'il avait de nouvelles sensibilités, de nouvelles perceptions et qu'il fallait qu'il s'y habitue. Sa vue s'était comme qui dirait transformée, il voyait la clairière sous un ?il complètement différent. Il la voyait d'un ?il de prédateur. Son ouïe aussi avait changé car il pouvait entendre le battement régulier des pieds d'Harry foulant le sol à quelques centaines de mètres de là. Il pouvait identifier chaque arôme qui traînait dans l'air rien qu'en le humant.
Il se rendit compte qu'il était quand même encore humain en voyant ses mains l'une noire de poudre et l'autre blanche, intacte. En fait il avait l'impression que ses pensées étaient divisées en deux. L'une était animale, instinctive, apeurée et l'autre on ne peut plus raisonneuse.
_« Draco, tu es arrivé au stade final et le plus éprouvant de la métamorphose. A la suite de celle-ci certaines personnes changent de caractère, par exemple des personnes fidèles et courageuses deviennent hypocrites et lâches. D'autres deviennent tout simplement folles et d'autres encore s'endurcissent et j'espère que tu seras de ceux-là.
Pendant une semaine et à partir de maintenant tu ne pourras parler à personne dans le langage humain. Tu as eu de la chance que le loup soit un animal qui puisse vivre dans presque tous les continents car un animagus qui se transforme pour la première fois hors de l'habitat naturel de l'animal en quoi il devient s'auto détruit physiquement. Tu ne pourras pas utiliser ta magie et vous devrez, toi et Harry chasser pour vous nourrir. Vous devrez vous aider l'un l'autre car à chaque fois que votre corps changera vous devrez supporter des douleurs comparables à un Doloris cent fois multipliées. »
Edhel soupira et fit quelques pas.
_« Je crois que tu auras compris pourquoi il y a si peu d'animagus. Et pourquoi le ministère est si prudent vis-à-vis d'eux. »
Harry revient à ce moment-là et pendant que Draco faisait le même parcours que lui auparavant il subissait le même rituel sauf que la poudre d'ébène était remplacer par celle du bouleau.
Edhel lui prodigua les même conseils qu'à Draco, leur souhaita bonne chance et partit les laissant seuls devant une semaine de silence et de souffrance.
Pour les deux garçons le quatorze août fut une date à célébrer chaque année en souvenir de leur dernier jour où ils étaient non-animagus.
~ --oo0oo-- ~
La semaine qui passa les marqua d'une façon particulière. N'étant plus ennemis que depuis peu ils dirent malgré tout se raccrocher l'un à l'autre. Quand l'un d'eux atteignait un stade trop pénible, l'autre veillait et chassait à sa place. Heureusement pour eux ils ne firent aucune crise simultanée.
Les crises de Harry ne duraient jamais plus de deux heures mais elles étaient extrêmement douloureuses. Celles de Draco atteignaient parfois la longueur de dix heures de suites. Durant ces moments il perdait conscience et se mettait à délirer, à raconter son enfance et ses relations complexes avec ses parents.
Petit à petit s'établit entre les deux garçons une sorte de lien les rattachant ensemble. Ils commencèrent à se faire entièrement confiance à partir de cette semaine-là.
Finalement le samedi matin ils se changèrent en loups à quelques secondes d'intervalle. Comme Edhel l'avait dit cela les fit énormément souffrir. Draco fut le premier à se transformer comme il avait été le premier à boire la potion.
Harry assistait, impuissant aux tourments qu'il savait bientôt subir. Son compagnon se tordait de douleur, ses traits étaient tordus en un horrible masque de souffrance. Ses pupilles étaient dilatées Sa poitrine se convulsait sur un rythme rapide, ses jambes s'agitaient dans tous les sens et ses mains tremblotaient. Harry n'en pouvait plus, il s'assit par terre, entoura ses genoux de ses bras et enfouit sa tête contre ceux-ci.
Au bout d'une heure, n'entendant plus rien, il leva la tête pour se retrouver nez à nez avec la forme canine de son 'ami'. Le loup était noir et de taille moyenne. La fourrure de celui-ci était trempée de sueur, il était couché sur le ventre la tête entre les pattes et le regardait de ses yeux mi-clos.
Au bout de quelques minutes, il étira ses pattes et se redressa. Harry leva sa main et le loup vint s'y frotter en jappant de plaisir. Soudain le loup s'immobilisa, aux aguets, et en un instant, disparut dans les fourrés. Quelques moments plus tard il revient avec dans sa gueule un lièvre mort qu'il s'empressa d'avaler.
Draco retrouva forme humaine au moment même où ce fut au tour d'Harry de se transformer. Il fut prit par les mêmes douleurs, les mêmes convulsions et contrairement à lui Son 'ami' regarda toute la scène. Quand ce fut fini Harry alla lui aussi chasser et manger pour retrouver ses forces.
Le soir ils s'endormirent sous leur forme animale qu'ils ne contrôlaient pas encore. Durant les deux derniers jours de leur séjour dans les bois ils s'efforcèrent de la maîtriser.
Quand Edhel revint ils pouvaient prévoir les moments de métamorphose avec dix minutes d'avance. Ce qui était déjà pas mal. Ils sauraient parfaitement les maîtriser seulement à partir des premiers jours d'octobre.
Le vieil homme les regarda tour à tour.
_ « Allez, venez, il est temps de rentrer. »
~--oo0oo-- ~
Les deux garçons prirent un bain dès qu'ils furent arrivés dans la maison. Ensuite ils mangèrent un repas complet humain et ensuite seulement allèrent se coucher. Ils passèrent les jours suivant dans un état de semi-conscience ce qui veut dire que quand Harry reçu une lettre par hibou le mercredi matin, il la lut mais il eut le temps de s'habituer aux nouvelles avant qu'il en comprenne le sens ce qui veut dire que le jeudi soir quand il la relut, il n'en fut pas vraiment affecté. La lettre venait de Maeve:
Cher Harry,
Comment vas-tu et comment ce sont passé les deux dernières semaines ? Tu dois te demander pourquoi je t'écris plutôt que de tout simplement venir te voir. C'est simple je suis à Poudlard car le pr. Dumbledore a estimé que ce serait mieux pour moi si je prenais des cours de rattrapages, je rejoindrais l'école à la Hallowe'en.
Je voulais te dire quelque chose qui me tracasse. Je me suis rendu compte que je t'aimais beaucoup mais comme on aime un ami alors je crois qu'on ferait mieux de n'être que des amis, des bons amis mais des amis quand même.
Dans l'école il y a deux profs que j'aime particulièrement. La première est le pr. McGonagall et le deuxième est le pr. Rogue. Ils se sont montrés tous les deux forts agréables envers moi-même si je n'arrêtais pas de faire des gaffes.
Affectueusement,
Maeve
P.S. On m'a mit dans la maison de Camalis. Je ne crois pas que c'est la tienne mais bon tant pis.
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Draco et Harry ne quittèrent pas leur chambre avant le vendredi au matin. Ce jour-là Edhel les avait tirés du lit par les cheveux car il estimait que quatre jours de repos étaient suffisants. Quand ils arrivèrent, ils virent la table dressée pour trois, Sirius et Tabby étant encore une fois partis. Ils s'installèrent et mangèrent en silence.
A la fin du repas ils s'assirent dans le salon et Edhel une fois de plus leur parla.
_ « Draco, si tu levais ton pied droit tu verrais un dragon s'enrouler autour de ta cheville. Comme Harry tu as un tatouage sorcier car vous descendez de la même lignée de sorciers. Vous devrez découvrir tous les deux les pouvoirs qui s'y rattachent même si on vous aidera pour les reconnaître.
Maintenant que vous vous êtes transformer vous avez le temps de vous trouver un nom pour vos formes animales. »
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Les jeunes sorciers veillèrent toute la nuit pour trouver un nom convenable. Chacun d'entre eux présentait à l'autre les propositions de plus en plus bizarres. Finalement ils leur restaient deux pairs de noms ; Nimdraug et Mordraug ou bien Alcor et Mizar.
Les deux premiers voulaient simplement dire loup blanc et loup noir tandis qu les deux autres étaient le nom des plus célèbres étoiles jumelles parmi les humains sorcier et moldus confondus. L'humain Harry devenait le loup Alcor et Draco prenait alors le nom de Mizar pour sa forme canine. Ils en étaient tous les deux très fières et réveillèrent Edhel pour le lui annoncer. Celui-ci ne fut pas content du tout car les garçons l'avaient réveillé à trois heures du matin.
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Le Chemin de Traverse semblait pareil à lui-même. Une joyeuse animation régnait et tout le monde souriait car l'équipe anglaise avait gagné le match de Quidditch contre celle d'Italie. Ce qui voulait dire que l'Angleterre était qualifiée pour la coupe du monde qui se déroulerait trois ans plus tard en Sibérie. Les sorciers anglais vivaient sans le savoir leur dernière semaine de tranquillité. Une nouvelle boutique s'était installée à côté du magasin d'Ollivander. C'était une boutique de farces et attrapes dont les propriétaires géniaux et inventifs étaient anonymes. Aucun de leurs produits ne se vendait ailleurs. Le vendeur était un jeune homme au sourire éclatant. Lui seul connaissait l'identité des propriétaires et inventeurs mais, au grand regret des commères, il ne le racontait à personne.
Souvent on voyait une paire de jumeaux roux contemplant l'étalage avec des airs satisfaits pendant qu'un client achetait une praline longue-langue, une crème canari ou une autre attrape. La boutique n'était ouverte que depuis quelques semaines mais elle remportait déjà un succès phénoménal. Chaque matin on voyait une foule d'enfants se presser devant l'entrée en attendant l'heure d'ouverture et le magasin fermait à des heures très irrégulières tellement la file d'acheteurs était longue.
Dans la banque on voyait travailler les gobelins avec la même minutie et le même zèle qu'auparavant. Mais ce que les clients ne savaient pas c'était qu'à l'étage régnait une grande agitation. Les gobelins étaient en train de transférer tous les objets de valeur de la banque dans souterrain connu de seulement les plus hauts fonctionnaires gobelins.
L'Allée des Embrumes quant à elle, elle était parcourue chaque jour par des sorciers enveloppés de grandes capes. Le brouillard habituel était plus dense et plus froid.
Le petit groupe composé d'Edhel, de Sirius déguisé, des deux enfants Malefoy et de Harry arriva vers une heure de l'après-midi. Sirius emmena Tabby vers l'animalerie pour lui acheter un chat pour la consoler du départ de son frère.
Le parrain d'Harry tenait à la petite fille comme si c'était la sienne et ne supportai pas de la voir pleurer. Il ne s'était fâché sur elle qu'une fois et l'avait amèrement regretté car la fillette l'avait boudé pendant plus de deux jours. En long comme en large il n'y avait pas d'autres mots : Tabby le menait par le bout du nez.
Edhel acheta les livres scolaires de Draco et passa à Gringotts pour récupérer deux, trois trucs. Pendant ce temps, Harry et Draco restaient bouche-bée devant le balai de sport tout dernier modèle. Un panneau rouge proclamait en lettre d'argents que le 'Serpent du Ciel' était enfin en vente. Des murmures enthousiastes leur parvinrent.
_ « Vous avez vu comme il est beau, il paraît qu'il est beaucoup plus maniable que les Nimbus et plus rapide que l'Eclair de Feu. »
_ « Ouais! Il est super léger, en plus. J'ai entendu dire qu'il ne pesait pas la moitié du poids des autres. Et la vitesse n'en est même pas interférée. »
Ils s'écartèrent de la vitrine à contrec?ur quand leur oncle les appela mais ne virent pas les mines ahuries d'une bande de serdaigles passant par- là. Le vieil homme insista pour qu'ils aient chacun une nouvelle robe de bal ainsi qu'une ceinture porte-baguette.
Draco acheta aussi de nouvelles chaussures. Edhel leur donna à tous les deux un portefeuille moldu contenant argent et papiers à leur nom. Moldus, évidemment. Ensuite ils rejoignirent Sirius à l'animalerie où Tabby hésitait entre deux chatons, l'un roux l'autre gris-bleu.
Harry montra Syunikiss au vendeur pour vérifier si le serpent était normal, ce que celui-ci confirma. Draco s'acheta un jeune hibou fauve qu'il nomma Naha.
Ils rentrèrent à la maison d'Edhel vers cinq heures.
Le jeudi suivant, on annonça que les détraqueurs d'Akzaban avaient quitté leurs postes et que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom était de retour.
La quiétude dans laquelle baignait le monde magique était finie.
--oo0oo--
Une lumière verte jaillit des ténèbres qui l'environnait accompagné d'un rire satanique.
Un garçon tomba auprès de lui, mort. On l'attacha à une tombe sans qu'il ne puisse rien faire. Il n'entendait plus rien comme si le rire devait être le dernier son qu'il entendrait dans ce monde.
Il n'entendait peut-être plus mais il voyait.
Au Dieu, Il ne voulait plus voir. Il voulait devenir aveugle pour ne plis voir.
Effacer cette scène atroce de sa mémoire. Mais il ne pouvait pas devenir aveugle en un instant.
Il essaya de fermer les yeux mais même là, les images, insoutenables, le poursuivaient.
On piqua une veine dans son bras et le sang coula.
Ses yeux se réouvrirent d'eux-mêmes et il vit que son sang avait été recueilli et puis versé dans une cuve.
De la fumée s'en échappait.
Un home qu'il ne voyait pas articula des mots qu'il n'entendit pas mais ceux-ci lui glacèrent l'échine.
Un corps grand, maigre ou plutôt squelettique en sortit. On le détacha et on lui fourra une baguette dans la main.
Soudain il put de nouveau entendre même s'il aurait préféré rester sourd.
Il frissonna en percevant un long sifflement qui lui déchira les oreilles.
Sortant de sa torpeur il recula d'un pas et tomba.
. De son lit.
Harry ouvrit les yeux tandis qu'une immense douleur pulsait à son front. C'était le second cauchemar qu'il faisait depuis que Voldemort c'était ré- manifesté. Demain il partait pour Poudlard. Aujourd'hui était son dernier jour de repos mais il ne voulait plus dormir à cause de ses rêves. Il se leva, chaussa ses pantoufles, sortit de sa chambre et descendit puis monta les escaliers devant lui. Il avança dans le long couloir sombre et arriva devant la porte des appartements d'Edhel. Il entra, passa le salon et poussa la porte.
La chambre était seulement éclairée par une petite veilleuse alimentée en électricité. Elle éclairait une partie du lit et la table de chevet au pied duquel se trouvait une multitude de livres. Edhel était en train de lire un roman moldu traduit de l'espagnol ayant pour titre 'Le Maître d'Escrime'. Le vieil homme était couvert d'une chemise de coton bleu qui disparaissait sous le drap. Seul le tic-tac monotone d'un réveil posé à côté du lit éloignait le silence.
_ « Edhel ? Je suis désolé de te déranger mais je n'arrête pas de faire des cauchemars sur Voldemort. Je ne peux plus dormir. Qu'est-ce que je dois faire ? »
_ « Tu ne me dérange pas et si tu veux dormir le fait d'être animagus est un avantage, dors sous la forme du loup. »
_ « Alcor, le loup s'appelle Alcor. »
_ « Bien, alors dormir sous la forme d'Alcor devrait éclipser tous tes cauchemars. »
_ « Merci, et Edhel, bonne journée au lit. »
_ « A toi aussi, petit. Récupère bien, tu en auras besoin et Draco aussi. »
Le 'petit' fila retrouver son lit et suivant les conseils du vieux magicien il s'endormit sous la forme d'un loup au nom céleste.
