Auteur : Gwenaelle D.
Adresse : karrakoln@yahoo.fr
Origine : Gravitation
Disclaimer : ai pas inventé les persos malheureusement… mais ça serait pas une fanfic sinon ^^
Genre : romance et tout le tra la la
Couple : Shuuichi et Yuki bien évidemment
Remarque 1 : c'est une suite de l'animé.
Remarque 2 : je trouve que Yuki n'a pas prouvé assez clairement à Shuuichi qu'il tient à lui
Remarque 3 : on va arranger ça ^__^.
Une fan encombrante
Chapitre 15 : Ne pars pas
Lorsque Yuki rentra dans son appartement, il vit deux valises posées près de la porte d'entrée, dans le couloir. Il pinça les lèvres, fronça les sourcils, et se dirigea vers la penderie pour y accrocher son manteau, en jetant un coup d'œil au salon, qui était vide. Il se dirigea alors vers la chambre, et y trouva Shuuichi en train de préparer sa dernière valise. Ce dernier avait le visage tordu par la douleur. Il était évident que sa décision lui coûtait.
Yuki s'adossa au mur et s'alluma une clope. Shuuichi interrompit un instant son rangement, puis après quelques instants de silence reprit sa besogne.
L'atmosphère était lourde et tendue, et les deux protagonistes étaient des plus gênés et énervés.
- « Tu pars alors. » fit Yuki, constatant plus que posant la question.
Pas de réponse de l'intéressé, qui ne fit que se mordre la lèvre inférieure et réprimer ses larmes, ne tournant même pas la tête vers son interlocuteur.
- « Tu préfères donc fuir devant les problèmes. »
Shuuichi se retourna d'un coup, les points serrés, faisant face à Yuki. Il semblait sur le point d'exploser, de lui envoyer mille injures à la figure. Il était en colère, triste, et il avait envie de crier. Bref, il était évident qu'il en avait gros sur le cœur, et qu'il préfèrait ne rien dire plutôt que de ne regretter ses paroles.
- « Comme tu veux. » fit Yuki en sortant de la chambre.
Il n'alla pas bien loin. Il s'arrêta juste de l'autre côté du mur, s'adossant puis se laissant glisser, accroupi. Il baissa la tête, nageant en pleine confusion.
Shuuichi éclata en sanglots. Il avait réussi à se retenir devant lui, mais là il ne pouvait plus.
- « Yukiiiiiiiiiiiiii… » gémit-il, les deux mains appuyées sur sa valise, la tête basse, les larmes mouillant ses vêtements bien rangés. « Yukiiiiiiiiiiiiii… Je t'aime… »
Les pleurs reprirent de plus belle. Il s'effondrait complètement. Il l'aimait comme jamais il avait aimé quelqu'un auparavant, et il le quittait, car plus rien ne le retenait auprès de cet homme. Ce dernier n'était gentil avec lui que sous la menace, que lorsque K pointait ses flingues. Rien n'avait été sincère ces derniers jours. Cela le brisait plus que tout. Il savait qu'il n'était pas facile à vivre, lui, Shuuichi Shindou, jeune homme excentrique et immature. Comment pouvait-il lui en vouloir ? Yuki était un homme, plus un enfant. Il avait perdu son innocence, sa spontanéité, sa joie de vivre. Il ne pouvait pas lui imposer d'être heureux à nouveau si ce dernier ne le souhaitait pas. Il aurait tellement aimé lui donner un peu de bonheur. Mais il n'avait pas réussi, il avait échoué. Il releva la tête vers le ciel et poussa un cri de douleur muet.
Yuki avait entendu les gémissements étouffés de Shuuichi, et ils l'avaient ébranlé jusqu'au tréfond de son âme. Il se releva et retourna dans la chambre. Il s'arrêta dans l'encadrement de la chambre, complètement anéanti par le spectacle de Shuuichi en train de pleurer, puis de relever la tête pour exprimer tout son désespoir dans une prière muette. Il n'avait jamais vu autant de souffrance sur un jeune visage comme celui de son compagnon. Il pensait que personne ne pouvait être plus malheureux que lui, qu'il ne l'avait été par le passé… Mais là… Et il était à l'origine de cette peine infinie… Bon sang ! Il n'était donc bon qu'à rendre les gens malheureux ? Il était voué à vivre sa vie en célibataire endurci ? Sans jamais connaître les joies du partage et le plaisir de donner ? Etait-il si borné, si têtu, au point de ne pas réaliser que le bonheur était à porter de main, et préférait le piétiner, pour être sûr de rester dans sa monotonie et son désespoir quotidien ? Il n'avait donc envie de rien d'autre ?
Shuuichi referma son sac en rageant, le mit sur son épaule et s'apprêta à quitter la pièce lorsqu'il s'aperçut que Yuki était là. Ce dernier avait toujours cette inexpressivité dans le regard. Ce masque qui révèlait à quiconque le croisait, que jamais personne n'atteindrait son cœur. Shuuichi regarda ses pieds et s'avança vers le couloir. Yuki le laissa passer. Il déposa sa valise à côté des deux autres, puis alla s'asseoir sur le canapé du salon, prenant au passage le combiné téléphonique. Il resta un moment sans rien dire, puis soupira et fini par composé le numéro de téléphone d'une agence de taxi. En plein milieu du numéro, il vit la main de Yuki se poser sur le téléphone, l'empêchant de tapoter le clavier.
Yuki prit doucement le combiné des mains de Shuuichi et alla le reposer sur le meuble de l'entrée. Puis il vint s'asseoir à côté du jeune homme, sur le canapé. Il écrasa sa clope dans le cendrier, et resta assis là, sans rien dire. Shuuichi attendait qu'il parle. Ce n'était pas à lui d'entâmer la conversation.
Au bout d'un temps infini, l'écrivain se mit enfin à parler.
- « Shuuichi… »
Le cœur du chanteur vacilla à l'évocation de son prénom.
- « … Tu es la seule bonne chose qui me soit arrivée depuis des années. »
Le jeune homme aux cheveux rose se mordit la lèvre.
- « … Reste. S'il te plaît. »
Les larmes coulèrent de nouveau sur les joues déjà salées du plus jeune des deux.
- « Je n'ai pas menti, ces deux derniers jours. » rajouta l'écrivain.
Toujours rien de la part de son compagnon.
- « Shuuichi qu'est-ce que je dois dire pour que tu restes ? »
Le jeune homme renifla.
- « Juste que tu tiens à moi. » fit ce dernier avec un petit sourire triste. « Que tu ne veux pas que je reste parce que je te diverti, mais parce que tu apprécie quelque chose en moi… »
- « Que j'apprécie quoi ? »
Shuuichi eut mal, tellement mal à cette phrase.
- « Tu ne trouves donc rien que tu apprécies chez moi ? » demanda-t-il d'une voix brisée, en se levant et en se dirigeant vers la penderie pour y prendre sa veste.
Yuki ne savait pas quoi répondre. Il n'y avait jamais réfléchi. Pourquoi est-ce qu'il appréciait Shuuichi… Il l'appréciait, c'est tout. Il lui avait demandé de rester, cela ne lui suffisait donc pas ? Il voulait quoi ? Une déclaration d'amour enflammée ? Il savait très bien qu'il n'était pas capable d'une chose pareille, alors pourquoi voulait-il lui forcer la main ? Qu'est-ce qu'il lui prenait d'être aussi exigeant en ce moment ? Il ne se satisfaisait plus de sa vie avec… lui… C'était donc ça ? Il était lassé de lui… parce que… parce que…
Shuuichi crut qu'il allait mourir de douleur. Yuki ne savait même pas pourquoi il était avec lui. Il s'était imposé dans la vie de l'écrivain, mais il pensait avoir quand même quelques qualités que ce dernier saurait apprécier… Apparemment non… Yuki avait juste fait preuve de pitié et de bon cœur, et l'avait accueilli chez lui parce qu'il était désespéré. Pas du tout parce qu'il l'aimait. Comment avait-il pu être aussi aveugle ? Il voulait vivre un conte de fées, et pour cela il n'avait pensé qu'à lui, persuadé qu'il était le meilleur et qu'il réussirait aisément à gagner le cœur de Yuki. Mais en fait il lui avait fait vivre un vrai cauchemar, avec ses crises de jalousie aigües, sa mauvaise humeur et sa manière énervante de toujours vouloir l'accaparer. Tout était de sa faute en fait. Il n'aurait jamais dû forcer le destin. Il en payait maintenant les pots cassés, et tout ça en infligeant encore plus de mal à Yuki. C'était impardonnable.
- « Yuki. » fit-il au grand blond aux si beaux yeux et au visage si doux et délicat.
Il avait déjà une main sur la poignée de la porte.
- « Yuki. » reprit-il, « pardonne-moi de m'être imposé comme ça dans ta vie. Je n'ai pensé qu'à moi, et je n'ai pas voulu admettre que tu pouvais ne pas vouloir de moi, tout simplement parce que cela m'aurait brisé le cœur. Mais… Je n'ai jamais voulu te faire de mal, et je ne veux plus jamais te voir souffrir… Et ma présence te fais souffrir, car elle te gâche la vie et t'empêche de faire ce que tu veux… Je m'excuse… J'espère que tu pourras un jour me pardonner d'avoir voulu forcer le destin et faire partie coûte que coûte de ta vie… Mais, je t'aime sincérement tu sais, tellement fort que je crois bien que c'est pour ça que j'ai agi comme un imbécile depuis le début… Pardon… Je n'ai rien d'autre à t'offrir que mon pardon, et ma parole que tu n'entendra plus jamais parler de moi… »
Shuuichi ouvrit rapidement la porte, jeta ses trois valises sur le palier et referma la porte doucement derrière lui. Il avait réussi à retenir ses larmes pendant son petit speech, mais maintenant elles lui brouillaient de nouveau la vue.
Yuki resta impassible devant le petit laïus de Shuuichi. Il avait envie de le baffer. Cet abruti choisissait encore la solution de facilité. Il n'avait donc pas envie de se battre pour que leur relation perdure ? Il avait décidé d'abandonner ? Très bien, qu'il fasse comme il l'entendait, il n'allait pas le forcer à rester avec lui. Après tout, il n'avait rien à se reprocher. Ce môme avait raison, il lui avait pourri la vie depuis qu'il était arrivé chez lui, le forçant à changer toutes ses habitudes, à faire ses quatre volontés sinon il faisait la tête… La vie était devenue compliqué depuis qu'il était là. Il dit m'aimer… Quel hypocrite !
Yuki avait beau se persuader qu'il était en colère, son cœur se brisa en mille morceaux quand la porte se referma sur Shuuichi.
Shuuichi, petit imbécile…
Il se laissa glisser par terre, cachant son visage entre ses mains…
A suivre…
Gwenaelle D., 11 février 2003
