Auteur : Gwenaelle D.
Adresse : karrakoln@yahoo.fr
Origine : Gravitation
Disclaimer : ai pas inventé les persos malheureusement… mais ça serait pas une fanfic sinon ^^
Genre : romance et tout le tra la la
Couple : Shuuichi et Yuki bien évidemment
Remarque 1 : c'est une suite de l'animé.
Remarque 2 : je trouve que Yuki n'a pas prouvé assez clairement à Shuuichi qu'il tient à lui
Remarque 3 : on va arranger ça ^__^.
Une fan encombrante
Chapitre 16 : Moroses
Cela faisait un mois qu'ils s'étaient disputés, qu'il était parti et qu'il ne l'avait plus revu. Un mois qu'il déprimait, avait perdu le goût à la vie, subissait sa vie. La rupture avec son meilleur ami n'arrangeait pas les choses. Ils ne se parlaient plus non plus. Aller au boulot était devenu le pire des calvaires, mais il n'avait pas le choix, c'était ça ou bien K lui logeait une balle dans la tête. Sa mère le forçait à manger, ce qui le maintenait en vie malgré lui. Kaori l'appelait régulièrement, et à chaque fois il lui raccrochait au nez. Il ne voulait pas l'entendre cette petite peste. Tad avait eu le culot de passer chez lui directement, et ils s'étaient engueulés. Bref, il n'avait qu'une idée en tête : s'éloigner de cette vie, de cet environnement, de cette routine, et de lui. Il ne pouvait pas s'empêcher de regarder toutes les émissions de télé où il était invité. A chaque fois les meurtrissures de son cœur devenaient plus profondes, les plaies plus béantes. Parce que, le pire, c'est qu'il avait l'air d'aller bien, lui. Comme si rien ne s'était passé. Il rigolait, faisait des blagues, des séances de dédicaces lors des parutions de ses romans… La vie l'avait rattrapé et il continuait son petit bonhomme de chemin. A chaque fois il pleurait, de rage, de frustration, de tristesse… Il se sentait comme un moins que rien. A cause de lui, son groupe Bad Luck avait annulé quatre concerts d'affilé. Les fans étaient en colère et leur popularité avait chuté au plus bas. Du coup, toute son équipe le regardait en chien de faïence. Il n'avait aucun soutien nul part, à part sa sœur qui soit lui remontait le moral, soit le sermonnait.
La situation devenait vraiment invivable.
***
Yuki jeta son trousseau de clé sur sa table basse. Ces shows télévisés l'épuisaient. Etre obligé de paraître heureux, gai et insoucient… Tout le contraire de ce qu'il ressentait en ce moment. Il n'aurait jamais cru que le départ de Shuuichi laisserait un si grand vide dans sa vie. Il n'était resté que quelques mois, et pourtant tout chez lui portait sa trace. Cela le surprenait, mais il se souvenait de chaque petite habitude qu'il avait, de ses petites manies… Son sourire lui manquait beaucoup aussi. Il se rendit compte que Shuuichi était l'une des rares personnes qu'il cotoyait qui avait toujours le sourire. Et mine de rien, cela l'égayait inconsciemment.
…
Il fallait qu'il fasse quelque chose. Il se réveillait des fois le matin en tendant le bras, s'attendant à trouver la peau douce de Shuuichi sur son chemin, mais il n'y avait rien… Touma ? Ce satané beau-frère lui avait sauté dessus et lui avait fait des avances dès qu'il avait appris sa rupture d'avec le jeune chanteur. Il l'avait gentilment remballé. Il ne voulait absolument pas d'un autre homme dans sa vie. Pas tant que ses pensées seraient encore et toujours dirigées vers une frimousse agrémentée d'une coupe de cheveux rose. Il n'aurait jamais imaginé qu'il puisse lui manquer autant. Cela le surprenait lui-même. Cela faisait un mois maintenant, et la présence de Shuuichi était toujours aussi forte chez lui. Et, le plus étonnant de tout, c'est qu'il avait même rêvé de lui ! Un rêve banal au début, qui s'était vite transformé en fantasme érotique. Et dans ce rêve… Il lui disait qu'il avait de belles fesses ! Il s'était réveillé tout honteux…
…
Bon, il faut que je me l'avoues : Shuuichi me manque terriblement. Ah ah ah ! Qui l'aurait cru, franchement ? Il m'influence même en étant pas là. Mon roman avance bien, ça oui, mais dans le genre tragédie j'avais jamais fait mieux avant. Inutile de se demander où j'ai pêché l'idée d'une jeune femme tombant éperdument amoureuse d'une rock-star qui la dédaigne et la snobe, pour ensuite s'apercevoir que cette jeune femme est géniale et qu'il veut rester avec elle, mais elle le rejette et ne veut plus de lui. C'est le seul échappatoir que j'ai trouvé : retranscrire dans mes romans mes soucis de ma vie actuelle !… Pathétique…
Yuki reprit son manteau et sortit faire un tour. Le froid de la nuit lui permettait toujours de s'éclaircir les idées.
***
Ses pas le menèrent tout naturellement au parc. Et à chaque fois, cela le rendait nostalgique. Il souriait tristement en se souvenant de leur première rencontre. De cette feuille de papier arrivant sur ses pieds, comme à dessein, des paroles si enfantines et pourtant si émouvantes de la chansonnette qu'on avait gribouillé dessus, et du visage adorable d'un jeune homme ayant encore la grâce et l'innocence de l'enfance. Il avait eu peur… Sacrément peur… Il le regardait avec stupeur et admiration. Il avait la bouche ouverte, les yeux écarquillés, et le regardait complètement ébahi. Encore un jeune homme qui fondait devant sa beauté, pourtant si superficielle. Il ne le connaissait pas, et déjà il était tombé amoureux. Comme c'était effrayant. S'accrocher si vite à une personne, à un inconnu, comme ça, sur un coup de tête. La seule chose qu'il avait trouvé comme parade était de le rabaisser en dénigrant sa chanson… Alors qu'il n'avait rien demandé le petit jeune. Puis il avait passé son chemin, laissant la tignasse rose complétement déboussolée.
Ce souvenir le rendait triste. Il s'était montré super têtu le bougre. Il avait vraiment fait des pieds et des mains pour l'intéresser. Et il était parvenu à ses fins. Parce qu'il avait cédé assez facilement, finalement. Il l'avait embrassé à leur deuxième rencontre… Non, à leur troisième… Peu importe. Il…
Son regard fut attiré par une feuille de papier volant dans la nuit. C'était marrant, c'était comme cela que ça s'était passé lorsqu'il avait rencontré Shuuichi, il était en train d'y penser justement. Il se baissa pour ramasser la feuille de brouillon, et vit qu'une chansonnette était écrite dessus. Il en ouvrit la bouche et écarquilla les yeux de surprise. Il releva le nez, pour apercevoir en face de lui un Shuuichi tout aussi ahuri, les cheveux dansant légèrement dans la brise.
- « Shuuichi ! »
***
Shuuichi avait décidé dans une énième tentative de se reprendre en main. Yuki avait bel et bien disparu de sa vie, mais il lui restait la chanson et Ryuuji, qui lui souriait encore lorsqu'il le croisait, lui serrait la main, et acceptait encore de déjeuner avec lui. C'était son idôle après tout. Sa vie avait tout de même un bon côté : il cotoyait une star aimée de tous.
Il marchait au hasard des rues lorsqu'il vit l'entrée du parc. Le fameux parc où il avait rencontré Yuki… Eiri Uesugi de son vrai nom, l'homme le plus magnifique que la Terre ait jamais porté. Son cœur trembla un instant, les larmes menaçèrent de couler, puis il se ressaisit et entra dans le parc désert à cette heure là. Il alla droit au banc sur lequel il était assis lorsque sa feuille de brouillon s'était envolée. Il s'assit au même endroit, frissonnant à l'idée qu'il répétait les même gestes que cette fameuse nuit. Il fouilla dans ses poches, et sortit lentement une feuille de papier un peu froissé et un crayon à papier.
Il avait l'impression d'invoquer de la magie, n'importe quoi d'irréel, pourvu que, par la répétition de ces gestes, Yuki réapparaisse dans le parc.
Il s'esclaffa tout seul, se moquant de sa propre bêtise. V'la que je retombe en enfance. Pourtant il ne faut pas croire aux contes de fées, je devrais le savoir depuis le temps !!!
Il secoua la tête, comme pour la délivrer de ces pensées incongrues qui venaient de surgir de nul part. Mais maintenant qu'il avait une feuille et un crayon dans les mains, autant écrire, non ? Il se concentra un moment… Comment se sentait-il aujourd'hui ? Qu'avait-il envie d'écrire ?
Mon cœur souffre
Mais il tremble encore
Soubresauts d'espoir
Envie d'amour et de bonheur
Illusion de mes rêves
Fantôme du passé
Pourtant si présent
Pourtant si vivant
T'avoir dans mes bras
Désespoir d'un soir
Me noyer dans tes yeux
Mort des plus douces
Une raison de vivre ?
Frappez-moi à coups de bâton
Je veux m'en sortir
Mon âme s'obscurcit
La lumière…
L'affliction de n'avoir réussi
Eperdu d'amour
Mort de chagrin
Shuuichi relu son premier jet. Incompréhensible et bordélique ! C'est plus une poésie qu'une chanson ! Il posa la feuille et le stylo sur le banc à côté de lui, renversant la tête en arrière et fermant les yeux. Ch'uis un bon à rien. Le vent joua avec ses cheveux. Il entendit son stylo rouler sur le banc. Il rouvrit les yeux au moment où sa feuille s'envolait. Non ! Il tendit le bras pour l'attraper, mais trop tard. Il se leva et s'apprêta à courir pour la rattraper, lorsqu'elle atterit aux pieds d'un inconnu. Un inconnu portant un grand manteau et ayant les cheveux blonds comme les blé. Son cœur rata un battement.
A suivre…
Gwenaelle D., 12 février 2003
